mercredi 9 septembre 2015

Relations filiales

Je critique souvent ici ma fille du milieu. Elle ne peut pas me lire et ça me fait du bien. Ça ne veut pas dire que je ne l'aime pas même si je suis régulièrement en c..... avec elle! Il y a cependant des choses, plusieurs d'ailleurs, que j'apprécie chez elle. C'est une fille qui sait mettre des limites claires. Pas moyen de l'envahir même si je le voulais. Si je lui donne un avis non-sollicité concernant son fils, elle m'en remercie (des fois!) et me répond toujours que c'est son enfant à elle et qu'elle va décider avec le père. (pour ce qui est de la partie de discuter avec le père, elle la dit moins, on dirait même qu'elle prend tout,- trop?- en charge dernièrement, mais ça non plus ce n'est pas de mes affaires).  

Et là-dessus, elle a plus que raison! Il faut se méfier des grand-parents contrôlants mais également se rendre compte que ce sont les parents qui les ont laissé faire. Peur de perdre leur amour, de les fâcher? Ma fille n'a aucune de ces peurs et c'est bien comme ça. Elle ne doute pas que je serai là pour elle, elle sait que mon amour n'est pas conditionnel à son "bon" comportement. 

J'ai vécu quelque chose de semblable avec ma mère. Je me rappelle fort bien quand je lui avais appris ma grossesse. Je n'étais pas mariée et ma mère, catastrophée, m'a demandé quand ça se ferait (il y a 36 ans de ça!)  Je lui ai répondu que ça ne se ferait pas et qu'il était préférable qu'on coupe momentanément tout contact si son intention était de m'en reparler. Une semaine plus tard, elle me rappelait comme si de rien n'était et il n'en a plus jamais été question. J'avais mis des limites claires et elle avait choisi de les respecter. 

Il faut se méfier grandement d'un parent qui fait du chantage émotif. Se faire aider pour s'en libérer car des parents toxiques, ça existe malheureusement. Sous des dehors de douceur et de présence assidue, ils contrôlent leur enfant toute leur vie. Parfois l'enfant ne s'en rend même pas compte. Il se dit très proche de ce parent. Mais il suffit qu'il veuille s'opposer pour que le parent toxique le fasse sentir coupable. Car ces parents ne sont jamais dans le tort, c'est toujours l'enfant qui a fait une gaffe, qui pleure toutes les larmes de son corps et s'excuse. La gaffe peut simplement être d'avoir osé s'opposer aux volontés du parent contrôlant. 

8 commentaires:

Tiffany a dit...

Oh là là! Je me sens un peu (beaucoup) visé par ce post.

Oui, ma mère est très présente dans ma vie. Sûrement trop. Elle a toujours été de nature inquiète. Trop. Elle s'est toujours trop inquiétée pour moi. Et mes problèmes à l'adolescence et au début de l'âge adulte n'ont pas aidé. Je sais que c'Est un peu de ma faute aussi. Je lui ai toujours accordé une trop grande place. L'opinion de ma mère, que dis-je, son approbation, est très importante pour moi. Je ne peux pas tolérer qu'elle soit fâchée ou en désaccord avec moi. Nous avons souvent eu des conflits, mais cela m'a toujours attristée au plus haut point. J'ai clairement de la misère à mettre mes limites. D'un autre côté, ma mère est une mère qui ferait tout pour moi. Elle court au moindre appel de détresse de ma part. Je sais qu'elle sera toujours là à 100%, peu importe ce qui arrive.

Ces dernières années, ma mère s'est fait plus zen. Elle m'a laissé plus de place. Elle m'envahit moins.

Mais au dirait que ma grossesse a réveillé ses vieux démons. elle est ultra inquiète de moi et de tout. De mon diabète de grossesse, que je ne prenne pas assez de poids, de ce que je mange, de ce que je ne mange pas, de ma pression un peu basse, de ma fatigue, du fait que j'ai travaillé jusqu'à la fin, de la possibilité que je fasse un post-partum en accouchant (oui, oui, elle m'en parle sans arrêt!), du chat à mon chum (elle a peur qu'il étouffe le bébé en se couchant dessus), de nos décisions de couple, et tu as certainement lu les dernières saga sur mon blogue.

Tu as raison, je vais devoir mettre des limites claires, car j'ai l'impression qu'elle continuera. C'est sa nature. Et elle vante toujours la bonne entente dans la famille pour éviter les conflits. Dans le sens que si je dis quoi que ce soit qui s'oppose à ce qu'elle veut ou pense, elle me dit qu'elle ne veut pas de conflit dans la famille, que nous sommes donc une belle famille et que tout le monde s'entend bien, et qu'elle ne veut pas de pagaille.

Je ne dirais pas mère toxique, mais très contrôlante et ayant une très grande emprise sur ma vie, ça oui.

Pourtant, j'aime ma mère sans bon sens et J'ai besoin d'elle. Allez savoir!

Juste moi a dit...

Tiffany, un truc pour mettre des limites "gentiment"... Le sandwich !

Entre deux tranches de pain (du gentil et tout doux) on met la viande (la limite).

Exemple (en lien avec le commentaire laissé) : Je t'adore maman et j'ai besoin de toi autour de moi mais - (viande !) - j'aimerais que tu te sentes moins inquiète ou alors que tu m'en parles moins et que tu me fasses confiance dans mes choix - (et re-tranche) Par contre, j'apprécie que tu te soucies de moi et que tu prennes souvent de mes nouvelles. Ca me fait plaisir d'en parler avec toi.

Bon succès !

Tiffany a dit...

Merci Juste moi. Très bon truc en effet. Ma mère a de la difficulté avec les "reproches". Je lui ai dit le weekend passé que je trouvais qu'elle était trop inquiète, et elle semble nier cette évidence. Elle dit que c'est moi qui la perçoit mal. Mais peut-être qu'avec un peu plus de moelleux, elle aurait compris, ou tout le monde accepter ma remarque. À essayer.

Éphémère a dit...

Ce texte me touche, surtout quand tu dis que ton amour n'est pas conditionnel à son bon comportement. J'ai souvent cette pensée-là avec tous les gens qui m'entourent. On ne m'aimera pas si je fais une faute. Je sais très bien, pourquoi je me sens comme ça et ça m'émeut de vous lire que vous n'êtes pas comme ça, que malgré tout, vous l'aimez votre fille. Vous lui dites souvent, j'espère ?

Une femme libre a dit...

Tiffany, ce texte s'adresse à toi mais aussi à Éphémère. Elle s'y est d'ailleurs reconnue. J'espère qu'elle peut toujours lire ton blogue privé?

Je vous conseille à toutes les deux un petit tour à la bibliothèque pour y dénicher "Ces parents qui aiment trop-la difficulté de lâcher prise et ses conséquences." de Mitch Meyerson et Laurie Ashner. Ce n'est pas un ouvrage récent mais ce genre de problème n'est pas récent non plus!

Parlant de bibliothèque, je trouve que c'est un magnifique endroit pour passer une fin de grossesse. Ça, les églises et les cours de yoga, c'est zen et ressourçant et ça empêche de faire du ménage en plus eheh!

La naissance d'un enfant entraîne des bouleversements majeurs dans une vie, des choix qu'on aurait jamais cru faire et qui s'ensuivent naturellement. Une relation malsaine avec notre propre mère qu'on ne veut pas reproduire avec notre enfant par exemple peut mener à de grands changements d'attitude.

Une femme libre a dit...

Juste moi
Heureusement que tu es là pour me tempérer avec tes sandwichs. Tu sais que je suis assez peu nuancée quand le comportement d'une personne me semble destructeur envers une autre personne! Je sais bien que tu as raison et qu'il faut savoir moyenner aussi à moins que la personne en question ne soit totalement tordue et qu'il faille alors la fuir. La fille de mon ex qui a 38 ans a dû faire ça, couper tout contact avec sa mère, avec l'aide de sa psychologue. Il n'y avait pas moyen de faire des sandwichs avec sa mère totalement tordue qui la faisait constamment sentir coupable. En fait, elle était en thérapie depuis des années et des années pour des dépressions et depuis qu'elle a coupé totalement le contact, elle m'a dit avoir l'impression de commencer à vivre enfin.

Une femme libre a dit...

Éphémère,
J'ai toujours aimé ta lucidité. Tu sais plein d'affaires en effet et j'aime cette volonté dont tu fais preuve pour t'en sortir et je suis certaine que tu vas y arriver. C'est déjà en cours! ;o)

Non, je ne lui dis pas si souvent que je l'aime. Elle le sait. Ma mère qui m'aime et je n'en ai aucun doute, ne me le dit jamais. Elle l'écrit maintenant dans les cartes d'anniversaire.

On en connaît plein de monde nous autres qui disent constamment à leurs enfants qu'ils les aiment tout en leur faisant du mal. J'ai été famille d'accueil et les pires parents maltraitants n'étaient pas avares de déclarations d'amour.

Tiffany a dit...

Éphémère, si tu veux que je t'envoie une invitation pour lire mon blogue, envoie-moi un email à calimero58@hotmail.com et je t'enverrai une invitation. xxx