jeudi 16 juillet 2015

L'allaitement

J'ai allaité avec une grande facilité. Voici ma vision.

Le bébé a été neuf mois dans le ventre de sa mère. Les neuf mois suivants, il sera dans ses bras, comme un prolongement. On peut tout faire avec un jeune bébé. Tout. Vraiment. Sans se sentir brimée. Sans vouloir respecter d'horaire. Surtout pas respecter d'horaire. Enfin la liberté. Il dort, on dort. On a envie de sortir, on sort. On veut aller au cinéma, on y va, le bébé scotché à soi. On dort avec (bon, je sais, les nouvelles recommandations disent que non, alors, il dort dans un berceau tout collé au lit parental), on mange avec, on prend son bain avec, on se promène avec, on va voir des spectacles avec (acheter un casque pour protéger ses oreilles du bruit, il s'en fait de très beaux). 

Le bébé étant un prolongement de sa mère, pas de poussette non plus, du corps contre corps, porte-bébé ou foulard. Un bébé allaité à volonté, jour et nuit, sans regarder l'heure, en étant heureuse et détendue, en faisant ce qu'on aime, en lui parlant constamment parce que ça vient tout seul, ne pleure jamais. On peut donc l'emmener partout. Surtout ne pas s'isoler chez soi. 

C'est un temps idéal pour faire des voyages. Rien à traîner sauf des couches (en voyage, on peut faire exception et acheter des couches jetables!), même pas d'eau, le lait maternel pourvoit à tous les besoins. 

La mère qui a son bébé contre soi et qui fait tout ce qu'elle veut est libre. Les endorphines sécrétées lors de l'allaitement  la rendent heureuse. C'est une période de grand bonheur. 

Le père? Il est là, il est présent. Il fait l'amour à sa femme qui n'est pas qu'une mère. Il aura toute la vie pour s'occuper de son bébé. 

Idéalement, un bébé ne devrait jamais connaître le biberon. C'est artificiel et inutile. Passer du sein au verre. J'ai fait ça facilement avec mon fils. Plein de monde dans l'univers le font. 

On m'a parlé du grand maître Iyengar qui avait une élève qui était venue lui parler après un cours, une fana du yoga. Elle venait d'accoucher et lui disait sa peine de ne plus faire de yoga. Il a regardé le bébé et lui a dit "Mais tu en fais du yoga. Il est là, ton yoga, dans tes bras et c'est le plus beau yoga du monde, le plus utile, le plus complet, le plus important."

25 commentaires:

Juste moi a dit...

Difficulté à accepter qu'un seul côté soit présenté comme valide. Mon expérience est tout autre et on aura beau dire, il ne semble pas que ma fille en ait ressenti quelques détresses.

Il y a de multiples facteurs qui peuvent empêcher l'allaitement ou d'avoir toujours son bébé à son côté. C'est culpabilisant, je trouve, lorsqu'on nous donne l'impression qu'on fait de travers... Bon, 22 ans plus tard, ça me passe un peu par dessus la tête mais j'ai eu envie de commenter pour celles qui liront et qui seront en plein dedans.

Mon cinq cents !

Une femme libre a dit...

Bon, bon, bon, je le savais bien qu'on parlerait de culpabilisation. Je parle de ma vision à moi, la mienne!!! J'ai le droit.

Celle des autres est tout aussi valable, me semble que c'est évident.

Ma fille a détesté allaiter. Elle l'a fait quand même quatre mois, pour le bien du bébé.

Dès qu'on parle allaitement et qu'on ose dire qu'on a réussi notre allaitement, il faudrait s'excuser pour celles qui n'ont pas allaité. Désolée, mais non, je n'entre pas dans ce jeu-là.

J'ai réussi mon allaitement, j'ai eu du plaisir en masse et j'en suis fière et contente et j'ai le droit de le crier sur tous les toits.

Dans la vie, on a des succès et des défaites, c'est comme ça. Il faut se réjouir de ses succès et des succès des autres aussi et assumer ses défaites. Sans envie et justifications à ne plus finir.

Je relate mon expérience personnelle dans mon blogue personnel. Je crie ma fierté. Plein de monde va me dire qu'ils ont fait autrement et que ça a très bien marché, mais je le sais ça!!! et j'en suis ravie.

Une femme libre a dit...

Il n'y a pas qu'un modèle, il y en a plein. Moi, je parle du mien parce que c'est celui que je connais intimement et qui m'a rendue heureuse. Je ne suis pas dans la théorie, je suis dans le vécu, dans mon vécu à moi.

Une femme libre a dit...

Dès qu'on parle allaitement, celles qui n'ont pas allaité se sentent attaquées personnellement. C'est pas normal. C'est comme les femmes qui essaient de concevoir depuis longtemps qui ne peuvent plus fréquenter leurs amies qui ont un bébé. Bon, peut-être que c'est normal dans le fond et que ne pas pouvoir allaiter cause une peine profonde qui dure des années et des années et peut-être toujours.

Juste moi a dit...

Bah, je me disais bien aussi qu'en commentant je m'attirerais des foudres. Bien d'accord que c'est votre blogue et votre vision. Sauf que des phrases me heurtent. Car elles semblent tellement gravées que tout autre chose est mauvais. Des exemples : voici ce qui m'a fait grimacer plus particulièrement...

"On peut tout faire avec un jeune bébé. Tout. Vraiment. Sans se sentir brimée"

"Un bébé allaité à volonté, jour et nuit, sans regarder l'heure, en étant heureuse et détendue, en faisant ce qu'on aime, en lui parlant constamment parce que ça vient tout seul, ne pleure jamais"

"La mère qui a son bébé contre soi et qui fait tout ce qu'elle veut est libre"

"Idéalement, un bébé ne devrait jamais connaître le biberon. C'est artificiel et inutile"

Ces phrases sont fortes et ne laissent pas de place à la nuance. Mais bon, comme vous dites, c'est votre vécu. Un seul vécu mais votre vécu quand même.

Mon 10 cents !!

Une femme libre a dit...

C'est correct de s'attirer "mes foudres", Juste moi, je ne suis pas bien dangereuse et tu ne brûleras pas en enfer!!! ;o))

Toutes les phrases que tu cites, je les aime et je les assume totalement. Elles sont fortes parce que j'ai vécu une expérience forte et très valorisante.

Ma fille, elle, qui avait du lait en quantité (elle avait un réflexe d'éjection rapide, ce qui n'a pas aidé son allaitement), détestait ça avoir son bébé tout le temps dans les bras. Elle se sentait brimée. Toute cette joie que moi j'éprouvais abondamment, pour elle, c'était la corvée! J'aime ma fille, Juste moi, tu le sais bien et son expérience a été à l'opposé de la mienne. Quand elle a fini d'allaiter au bout de quatre mois, elle a été ravie et délivrée et a profité bien davantage de sa maternité en biberonnant.

Des expériences différentes, il y en a tout près de moi donc. Mais j'avais envie de crier ma joie à moi et ma formule à moi qui m'a apporté bien du bonheur.

Nanou La Terre a dit...

En parfait accord avec toi!

J'ai tellement aimé aussi allaiter et je le traînais partout. Dans mon cas, malheureusement, le débit n'était pas assez fort. Donc, après 3 semaines, je continuais de l'allaiter, 30 minutes par sein et complétait avec un biberon qu'il vidait d'un trait!

Juste moi a dit...

C’est rare que quelque chose me heurte, d’habitude je suis plus « easy going » et respecte facilement des vues différentes. Me suis donc payée une petite introspection sur mon besoin de commenter cet après midi.

Voici quelques réflexions :
J’ai allaité. Difficilement mais j’aimais ça. Même si je me mettais à pleurer avant et après. Ma fille, elle, s’endormait (trop ?) rapidement et revenais au sein à toutes les 90 minutes. Sinon, elle hurlait sa vie. Ce qu’elle a fait jusqu’à ce que, épuisée que j'étais, la pédiatre me suggère d’introduire les céréales … fin du calvaire mutuel, ma fille était rassasiée.

Déjà à cette époque, l’allaitement devenait LA solution à tout et on nous « obligeait » à essayer et à persévérer. Sinon, attention aux commentaires de tout genre … Épuisant !

Maintenant, mon bénévolat des dernières années m’amènent en soutien chez de nouvelles mamans avec des bébés de 0 à 4 mois. La pression est encore plus forte, si c’est possible. Elle n’allaite pas ? Tout le monde veut savoir pourquoi ! Du papa aux médecins. Elle allaite et souhaite s’offrir une petite soirée « off » avec biberon pour papa (ou la bénévole ?). Coupable ! Elles le disent et ont une difficulté accrue à sortir de ce pattern de culpabilité. Une goutte de vin ? Horreur ! Tout le monde s’en mêle (de même que ce qu’elle mange !)

Tout comme vous, je pense que l’allaitement reste une excellente manière de procéder. C’est définitivement naturel et millénaire. Néanmoins, il me reste toujours en mémoire la phrase fétiche de mon vieil obstétricien-gynécologue (quand il m’a accouché, j’avais déjà passé entre ses grandes mains comme bébé 1966 !) : un bébé heureux vient avec une maman heureuse…

Bon, faudrait bien que je lâche mes grandes réflexions pour aller faire le boulot qu’on attend de moi (Coupable !)

Une femme libre a dit...

Bien sûr que des parents heureux ont plus de chance d'avoir un bébé heureux, je suis totalement d'accord. Tu liras mon billet du 28 décembre 2013. Je ne suis pas pour l'allaitement à tout prix, je suis pour le bonheur et la santé des enfants et de leurs parents.

Une femme libre a dit...

Nanou, ce qui marche pour nous et notre enfant est la bonne méthode!

Tiffany a dit...

J'aimerais que ca se passe comme ca. Vraiment. Mais em même temps, j'essaie de ne pas me mettre trop de pression et je me donne le droit que ca ne soit pas facile. Je suis une personne hyper perfectionniste, alors je sais que je serai vulnérable si je me fais une image complètement idylique de l'allaitement et que cela s'avère être différent. J'aime beaucoup votre billet, mais en même temps, c'est votre exprience, et certaines de mes amies ne l'ont pas eu si facile. Alors je me donne le droit à l'erreur, le droit de ne pas toujours aimer ca, et ultimement le droit d'arrêter si je me sens devenir folle.

unautreprof a dit...

«Alors je me donne le droit à l'erreur, le droit de ne pas toujours aimer ca, et ultimement le droit d'arrêter si je me sens devenir folle.» AMEN!

Femme Libre, moi je trouve normal que les gens réagissent car il y a une vraie pression sociale, d'ailleurs tu parles de réussir son allaitement et tu vois ça comme un succès ou un échec. C'est parlant. C'est comme dans tout, on a beau avoir un idéal, certains facteurs peuvent changer la donne. S'adapter est la clé. Et ça, si bébé dort mal et tout, pas évidement!

Je refuse d'entrer là-dedans. Je trouve ton texte extra. Tu as été fusionnelle avec bébé, tant mieux. J'ai envie de vivre bien l'allaitement avec bébé, mais je pense introduire la suce. C'est pas vrai que si j'ai besoin de temps pour moi seule, un 2-3 heures à juste être avec moi, traîner bébé va répondre à ce besoin et c'est super humain à mon avis et important. Souvent la vie devrait être bien plus simple qu'elle ne l'est. Je connais plein de filles qui l'espéraient et y croyaient à l'allaitement et qui ont fini par en souffrir, inversément, d,autres moins optimistes qui finalement ont été agréablement surprises.

Mon copain ne fera pas que le ménage et me faire l'amour, c'est son bébé aussi et il a super hâte de se sentir en fusion lui aussi, d'ailleurs, c'est plus dans sa nature que dans la mienne, ce côté hyper colleux affectueux! Il sera tellement un bon papa. Quel cadeau fabuleux pour ma petite!


Par contre, moi comme toi, je souhaite vraiment me balader au max avec bébé collé sur moi! Je trippe portage déjà.


unautreprof a dit...

Je suis allée commenter Tiffany (d'où ton inspiration ici? ) et j'ai eu envie de revenir ici ajouter : tu vois, moi le sein les premiers jours je n'aurai même pas la possibilité. Ça fait partie des choses plus grandes que moi et oui, j'ai eu une vive déception et un certain deuil à faire. Et j'ai des craintes, évidemment, est-ce que ça va rendre l'allaitement plus difficile, créer de la confusion? Une personne que je connais bien a eu ce problème aussi à la naissance et a réussi à faire un allaitement mixte, en privilégiant le sein. L'hôpital l'a soutenue et aidée (même hôpital que le mien). Ça m'encourage beaucoup de savoir ça. Maintenant, j'ai encore un pincement et beaucoup d'inquiétudes face aux premiers jours de vie de mon bébé qui subira une chirurgie et qui passera de la chaleur de mon ventre à un monde froid froid loin de mes bras lors des premières heures de sa vie. En même temps, c'est en dehors de mon contrôle tout ça. Si je lutte contre ça, ça va nuire et non aider. Comme quoi l'idéal n'est pas la réalité. Et c'est correct comme ça non? Les nuances, la vie qui bouge, l'adaptation, la branche qui ne casse pas au vent... Bref, je m'égare mais tu vois ce que je veux dire? Par contre, je vais mentionner et insister pour être avec ma cocotte le plus souvent possible. Je ne vais pas attendre en pleurant dans mon lit (moi et la passivité, ça fait deux!)

C'est sur que ton billet parle de ton expérience positive de l'allaitement. Mais ça porte à réflexion de lire quelque chose de si peu nuancé.

Gen a dit...

@Femme libre : C'est vrai qu'il y a des phrases très fortes dans votre billet. Le genre de phrase auxquelles je croyais moi aussi dur comme fer. J'ai failli devenir folle quand mon allaitement a mal démarré et que j'ai dû compléter les boires au biberon. Il m'a fallu deux mois et demi pour le remettre sur les rails. Je l'ai fait parce que j'y croyais, mais si mon chum n'avait pas été en congé avec moi, je crois que je me serais tapé une dépression.

Une fois l'allaitement replacé, là, oui, ça a été génial. Bébé dans le porte-bébé, collée sur moi ou sur mon chum, allaitement à la demande... Mais ce n'est pas la réalité de tout le monde.

Et, euh, même allaitée à la demande et collée dans le porte-bébé, j'avais hérité d'une petite braillarde! lol!

@unautreprof : Si je peux te donner un conseil que j'aurais voulu qu'on me donne : si tu sais que tu seras séparée de ton bébé dans les heures suivant sa naissance, amène-toi un tire-lait à l'hôpital. Tire ton lait pendant 20 minutes par sein dès que tu le pourras après l'accouchement, puis tire à nouveau toutes les 3 heures tant que tu ne pourras pas mettre bébé au sein et en peau à peau.

On ne m'avait pas donné ces consignes-là (qu'on donne pourtant aux parents de prématurés) et ma puce a passé ses trois premiers jours en néonatalité. Je pouvais l'allaiter, mais elle était faible, alors elle ne tirait pas assez pour bien stimuler mon sein. Sans expérience de la chose, je ne m'en suis pas rendue compte. Résultat : ma montée de lait ne s'est jamais vraiment installée.

Julie 4xmaman a dit...

Oh, quel beau texte, Femme libre! Je crois qu'on a fait de la télépathie, car je viens tout juste de publier un billet sur l'allaitement, moi aussi. Quel bonheur j'ai eu d'allaiter tous mes enfants, quelle magnifique relation, quelle symbiose extraordinaire! Ma petite dernière vient tout juste de se sevrer, à 22 mois. Mes années d'allaitement sont maintenant terminées pour de bon, mais j'en garderai des souvenirs plein d'amour et de bonheur :-)

Pierre Forest a dit...

Pour la blonde de mon fils, ce fut une expérience un peu compliquée qu'elle a relevé avec courage durant 6 mois. Comme la petite avait une double fente palatine, elle ne pouvait boire au sein, mais sa courageuse maman a tiré son lait, 6 mois durant, pour le lui donner à l'aide d'un biberon spécial ayant une tétine plus longue que la normale. Difficile, au départ, ils se sont finalement adaptés assez rapidement, la petite incluse. Il y a eu l'opération, à 6 mois, pour refermer sa lèvre supérieure et une autre opération viendra d'ici quelques mois pour lui refaire un palais. Mais en dépit de ces épreuves, les parents sont très cool et la petite Béatrice est craquante. Elle vient de faire ses premiers pas, à 9 mois et demi.

Pour ma fille qui a accouché il y a 2 mois et qui voulait allaiter, ce fut difficile au départ. Elle pensait ne pas avoir assez de lait, parce qu'Achille avait tout le temps faim et buvait aux 2 heures, pas toujours beaucoup et s'endormait au sein. À un moment donné, ma fille a utilisé un tire-lait (en location dans les pharmacies) pour permettre aussi au papa de donner le biberon à son fils et elle, de dormir quelques heures. Depuis 2 mois, elle n'a pas dormi plus de 4 heures en ligne et ça, c'est tout récemment. Ils ont aussi commencé à lui donner, à l'occasion, du lait maternisé et Achille n'est pas trop difficile. Il a d'ailleurs pris pas mal de poids, parce qu'à 2 mois, il porte du 6 mois et il est pas mal costaud, ce qui fait la fierté de son papa cultivateur.

Chaque femme vit ses expériences de façon personnelle et j'ai toujours dit que ce qui était le mieux pour un bébé c'était ce que ses parents décidaient qu'il était le mieux pour lui.

Josée avait allaité mon fils durant 13 mois, mais ce fut 4 mois pour nos filles, parce qu'il y avait des enjeux de santé à ce moment-là. Par contre, moi, j'ai bien aimé pouvoir donner le biberon à nos filles, surtout le dernier biberon avant le dodo, dans la chaise berçante, avec une lumière tamisée, quand bébé s'endort tout mou dans tes bras avec un filet de lait qui lui coule sur le bord des lèvres. Des moments de bonheur qu'un papa n'oublie pas.

unautreprof a dit...

Gen : À l'hôpital, on me fournit le tire-lait! Je n'aurai qu'à acheter les téterelles et je repartirai avec. Je prends note de ton conseil. Je vais donc m'assurer d'avoir rapidement le tire-lait pour commencer rapidement à l'utiliser.

mijo a dit...

Je n'ai pas eu le droit d'allaiter (pb de dérèglement hormonal et d'échanges sanguins) mais je n'en ai jamais souffert car on formait une belle équipe avec mon mari pour les biberons et tout le reste dont le port du bébé sur soi au lieu de la poussette. On était deux à être fusionnel avec nos bébés. C'était super.

Zoreilles a dit...

Le sujet est tellement chaud, on voit bien qu'il s'agit d'un enjeu important.

Et dire que selon les époques, il y a eu des positions bien campées. Je viens d'avoir 58 ans, je n'ai pas été allaitée, de toute façon ma mère en aurait été incapable. C'était comme ça. Mes petits frères n'ont pas été allaités non plus.

Ma fille, je n'ai pas pu l'allaiter non plus, pourtant c'est ce dont je rêvais après l'avoir désirée pendant 8 ans. Conception difficile, grossesse difficile, hospitalisation à quelques reprises pour rendre cet enfant à terme et en santé, la vie a été bonne, elle est née en parfaite santé et moi, j'ai remonté la côte après l'accouchement mais non, il ne m'était pas possible d'allaiter, je n'avais rien à donner... à part beaucoup de soins et d'amour.

Ma très formidable fille est devenue maman à son tour, deux fois plutôt qu'une. Et chaque fois, la pression a été telle autour d'elle qu'elle a allaité pendant 4-5 mois, au péril de sa santé et juste ce qu'il fallait pour être capable de supporter la pression sociale. Elle a vraiment tout fait pour y arriver mais ce n'était pas facile même s'il y a eu des beaux moments. Elle a été très courageuse. J'étais la seule autour d'elle à lui dire qu'elle pouvait passer au lait maternisé donné avec amour, par le papa ou par elle-même ou par une mamie cajoleuse, si ça pouvait l'aider à être une maman heureuse, l'enfant n'en souffrirait pas.

Alors oui, je comprends que ce sujet est toujours très sensible!

Une femme libre a dit...

Mijo, que j'aime ça. Tu as su être fusionnelle avec vos bébés en équipe avec ton mari, les parents adoptants y arrivent aussi sans allaiter. L'allaitement n'est pas la seule voie vers une parentalité épanouissante. Et tu n'as pas de jalousie envers celles qui ont pu. Amen!

Une femme libre a dit...

Zoreilles, c'est un sujet brûlant et sensible. Ta fille souffrait en allaitant et ça nuisait à sa santé?

Zoreilles a dit...

En fait, l'allaitement était difficile pour elle, même en suivant tous les bons conseils de la ligue La Leche. Elle persistait, elle pleurait tant ça lui faisait mal. Elle n'avait pas beaucoup de lait. Elle a pris des produits naturels qui devaient aider à la production du lait maternel. Ça n'a pas marché. Mais toujours, elle persistait, même en étant fatiguée, cernée, et que bébé était insatisfait. Des céréales ont été commencées plus tôt que prévu, en très petites quantités. ça a aidé au moins un peu. Tirer son lait n'a pas été possible, elle avait essayé ça aussi. Bref, elle allaitait malgré tout et en même temps, elle se sentait inadéquate. Comme n'importe quelle mère, elle voulait donner le meilleur d'elle-même à ses enfants.

La fin de l'allaitement, les deux fois, pour elle, a été une vraie libération.

Nanou La Terre a dit...

Juste moi,
il faut balancer par dessus bord toutes les pressions qu'exercent les gens autour et s'occuper de soi et de ce que NOUS, la maman du bébé en question, on pense de la situation.

Lorsqu'il y a 23 ans, que j'allaitais et que mon bébé semblait toujours affamée malgré tout, j'ai eu le malheur d'appeler la ligue La Lèche. Ils m'ont dit qu'il fallait l'allaiter à la demande. Au bout de 2 hres d'allaitement, sans résultats, j'ai balancé La Lèche par dessus bord et presque crié au père d'aller chercher du lait maternisé, ce fut terminé. Il a englouti le biberon en moins de 5 minutes. Et bien voilà, je savais moi qu'il avait faim mon bébé! Et c'est pas les pressions extérieures qui m'auraient fait changer d'idée. Faut s'écouter. Par la suite, comme j'aimais allaiter, je le faisais et ensuite lui donnait son biberon. Le problème venait d'être réglé.

Une femme libre a dit...

Zoreille, ma fille non plus n'a pas aimé allaité. Mais elle est fière de l'avoir fait, d'avoir "toffé" quatre mois, comme elle dit. Elle en avait du lait, son fils était gros-gras, là n'était pas le problème. Elle attribue, à tort ou à raison, sa si bonne santé à cet allaitement dont elle se serait passé. "Réalises-tu, maman, que mon fils n'a jamais eu d'otites, alors que le fils de X et la fille de Y (des mamans qui n'ont pas allaité) sont tout le temps sur les antibiotiques." me disait-elle dernièrement.

Alors, si ta fille a persisté à allaiter malgré les difficultés, c'est tout probablement parce que c'était important pour elle et ça valait certainement la peine pour elle et pour ses enfants.

Une femme libre a dit...

Tu me fais d'ailleurs penser que ma fille aussi pleurait quand le père du bébé le lui emmenait pour l'allaiter. Je n'ai jamais assisté à la crise de larmes mais elle me l'a raconté!