samedi 10 janvier 2009

L'amertume

L'amertume fait vieillir. Les amers sont parfois des jeunes bien vieux. Je pensais à ça parce que j'ai une petite tendance actuellement à me tourner vers mon passé, pas pour y voir les bons coups, mais bien pour ressasser ce qui n'allait pas. Comme le fait justement que je prenais mes couples en charge, que je m'attachais à des hommes attachants (hihi) mais souvent faibles. Mon premier chum, le père de mon fils était drogué en permanence aux Valiums. Quel beau défi pour moi que de le guérir! J'ai réussi. Et puis ma plus longue relation avait vécu une enfance horrible, débilitante, écrasante et ensuite un mariage avec une pas mal folle femme qui faisait partie d'une secte religieuse et y avait entraîné ses enfants. J'ai sorti les enfants de là. Je dis que c'est moi qui l'ai fait parce que Chummy regardait cette situation dramatique sans rien faire et je l'ai poussé, un peu malgré lui, à réagir. Évidemment, je n'en ai pas tout le crédit, s'il n'avait pas voulu du tout les reprendre ses enfants, ça ne serait pas arrivé non plus.

Le seul gars qui, lui, a pris soin de moi, c'était il y a quelques années seulement. Un homme qui m'a littéralement prise en charge, qui m'appelait tous les jours, venait me chercher à la maison (Pur Bonheur l'aurait aimé), qui organisait nos activités, qui me faisait amoureusement à manger, qui conduisait la voiture tout le temps, m'entourait, me complimentait. Je me suis laissé aller. Pas complètement, c'était louche tout de même. Il était un mauvais baiseur, mais ça n'avait pas une si grande importance, étant donné tout le reste, j'étais prête à bien des compromis. Il m'entourait, mais ne m'écoutait pas vraiment, pas souvent. Pas si grave non plus. J'étais conquise et puis je le trouvais intéressant. J'aimais l'écouter. Trois mois intenses. Et puis, il est parti à Québec et ne m'a écrit un mot que deux ans plus tard! Dans lequel il disait être parti à cause de son travail mais aussi parce qu'il commençait à tomber en amour avec moi et que ça lui faisait peur. Je n'ai pas répondu à son courriel. Et voilà qu'un an et demi plus tard, je viens de lui écrire. Et mon ressenti, c'est de l'amertume. Et l'amertume, ça fait vieillir. Je m'attends à un long silence de sa part également. Et moi, il me faut une cure, pour me libérer du poison de l'amertume, pour vivre dans la fraîcheur, dans le renouveau, dans le présent et dans l'espoir.

Les ouvrières (oui, oui, j'ai trouvé une équipe de femmes!) sont en haut en train d'arracher le tapis. Elles vont peindre les plafonds. L'opération rafraîchissement est en cours. Dans l'appartement du haut et chez moi aussi. Du neuf, c'est ce qu'il me faut!

26 commentaires:

Anonyme a dit...

Vous avez raison... Et le fait d'être aussi lucide vous aidera surement à remettre vos pensées dans le droit chemin!

Je connais des gens amers, jamais contents, victimes... Ils n'avancent pas et rejettent la faute sur les autres au lieu d'être en action pour vivre leurs vies..

Une femme libre a dit...

Oui, je ne veux vraiment pas faire partie de ces gens,Caro. Je pense que je fais une petite dépression, car il y a eu beaucoup de bien et de bon dans mon passé et je ne vois que le noir et le mauvais. Il faut me restructurer mentalement et ça presse. Je ne fais plus d'exercice intensif, c'est définitivement à reprendre. En fait, il est possible de soigner une dépression lègère, et même moyenne, uniquement avec de l'exercice.

Michèle a dit...

Suis toujours impressionnée de constater, chez moi et chez les autres femmes, ce besoin de renouveau. Changement de cap. Période charnière.

J'ai souvent l'impression que les hommes peuvent se choisir une vie à 25 ans, et filer avec cette vie jusqu'à 75 ans.

Or la vie des femmes est ponctuée de ces "crises". Et le pattern est souvent le même.

Comme si vous étiez, plusieurs années à l'avance, en train de décider ce que vous voulez être et où, à 60 ans. Donc on fait le ménage. Hommes, carrière, maison, enfants.

Le bilan, le constat, l'inventaire, les deuils à faire, puis la réflexion, la décision et enfin l'action.

Ressasser le noir et le mauvais est nécessaire. Plate, moche oui mais passage obligé.

Cette période où on enclanche les projets, est pénible, à cause du stress, mais quand les travaux vont avancer, que le nouveau nid sera choisit, vous serez transportée et absorbée par la beauté de ce projet.

C'est comme lorsqu'on revient de voyage, petite déprime de réintégrer le quotidien, consigner nos souvenirs, classer les photos, envie de repartir, puis la bonne humeur revient quand on planifie le prochain itinéraire.

Anonyme a dit...

Et pourquoi ne pas accepter aussi qu'on a le droit à une petite déprime ... l'hiver est un peu là pour ça aussi ... Parfois, à trop se battre (et se débattre) on oublie qu'on peut aussi se laisser porter.... Une petite phrase entendue hier au cinéma. Elle prend sa place dans ma tête et me fais du bien. Peut être qu'elle trouvera écho aussi chez vous : "Le bonheur, ce n'est pas une destination, c'est une manière de voyager" ... Bon voyage ! Reveuse

Une femme libre a dit...

Michèle, on ne s'est vues qu'une seule fois, mais vous me connaissez si bien...

Merci de me rassurer en me faisant réaliser que cette petite phase noire est en train de m'amener vers du positif que je ne soupçonne pas encore.

Je trouve, tout comme vous, que les hommes ont des vies plus stables et moins émotivement chargées de crises existentielles que les femmes.

Une femme libre a dit...

Je suis d'accord,il faut accepter de ne pas être toujours au top du top, Rêveuse, mais la petite déprime, il faut aussi réagir et la combattre, sinon, elle risque de s'aggraver et c'est alors autrement plus difficile de s'en sortir.

Mamzell_McJ a dit...

L'amertume. Saveur à proscrire... c'est un antidote au bonheur !

Anonyme a dit...

Quand je traverse une phase de déprime passagère, je commence par me couper les cheveux : nouvelle tête pour une nouvelle vie. C'est assez efficace.

Philtre a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Philtre a dit...

Franchement, c'est bien parce que vous n'êtes pas des hommes que vous affirmez que les hommes se choississent une vie à 25 ans et et la conservent jusqu'à 75 ans. C'est incroyable comme vous ne connaissez pas les hommes. Si vous saviez comme on se questionne, comme on doute, comme on angoisse. C'est juste que la génération des plus vieux devait garder tout en dedans. Eh bien ils meurent avant vous parce que ça leur pourri l'existence de ne pas extérioriser tout ça. Moi, j'en parle de mes questions existentielles avec mes amis! De grâce, arrivez en 2009!

Michèle a dit...

Philtre, désolée que mes propos aient choqué.

Mais je n'en pense pas moins.

J'aimerais nuancer cependant, je n'ai pas dit que les hommes n'avaient de crises existentielles.

Elles s'expriment différement.

Dans un couple, c'est souvent la femme qui est le moteur du changement, des grands bouleversements.

Ce sont les femmes qui décident qu'on mange végétarien, qu'on déménage, qui initient le divorce.

Ce sont des généralités, bien sûr, mais elles sont également appuyées par des faits et des statistiques.

Lud. a dit...

j'espère que cet homme vous donnera des nouvelles avant 1 an... qui sait? ça pourrait être bien cette reprise de contact!

Une femme libre a dit...

Je pensais justement prendre un rendez-vous chez le coiffeur,Mijo. ;o)

Philtre, je l'aime votre colère et j'espère que vous vous partirez un blogue pour nous expliquer la condition masculine, votre condition masculine en tout cas. Michèle a un mari qui a mon âge et dans la génération des hommes de cinquante ans, c'est fort souvent la femme du couple qui initie les changements, je l'ai constaté tout comme elle le fait. Un homme de cet âge pourrait être votre père et je comprends fort bien que vos valeurs soient différentes de celles de votre père!

Les hommes, surtout les hommes actuels, on les comprend peu, on les comprend mal et on les catégorise souvent. Les hommes de trente ans, est-ce ceux représentés dans Les Invincibles?

Je suis bien contente que vous éleviez votre voix. On peut dire ce qu'on veut des hommes,nous les femmes, rare qu'ils répliquent. Ils sont muets, n'expliquent rien alors on se perd en conjectures et en explications possiblement farfelues de leur comportement.

Choquez, choquez, Michèle, ça nous vaut un homme qui enfin s'exprime quelque peu. J'espère vraiment qu'il y en aura d'autres!

Une femme libre a dit...

Il n'y aura pas de vraie reprise de contact, Lud. Ça ressemble davantage à un règlement de compte. ;o)

Une femme libre a dit...

Un homme qui vous explique deux ans après les faits et sans qu'on lui demande d'explications que s'il a fui précipitamment, c'était parce qu'il tombait amoureux de vous, vous y comprenez quelque chose, vous, Philtre? Moi pas! C'est vrai que je ne les comprends pas les hommes, tiens. Il a cinquante ans alors probablement que vous ne comprendrez pas non plus.

Philtre a dit...

Je ne suis pas si en colère que ça hihihi. Voyez-vous j'ai toujours été intense, de type tout ou rien. Alors quand je m'exprime c'est aussi intense.

Pour cet homme dont vous parlez, ça ressemble à un élan de nostalgie de sa part. Peut-être un peu d'ennui ou un restant de fantansme. J'imagine qu'il y avait un vide dans sa vie et on a tendance à remplir les vides avec ce que l'on connaît.... ou ce qu'on aurait voulu connaître mieux. Quoi qu'il en soit, je trouve sa démarche légèrement ridicule. Sortir d'une boîte à surprise deux ans plus tard...

Pur bonheur a dit...

Un mauvais baiseur qui rapplique deux ans plus tard...Je ne sais pas si je lui aurais écrit. Malgré qu'il semblait bien gentil, c'est quoi l'idée de disparaitre ainsi?
'Peur de tomber en amour' . C'est le mot 'tomber' qui lui faisait peur?

Une femme libre a dit...

Philtre, vous avez beaucoup en commun avec ma chère lectrice Charlotte. L'impétuosité, la passion, la flamme.

Chère Pur Bonheur, il baisait mal, c'est vrai, mais d'habitude, ce que vous retenez de mes relations amoureuses, c'est si le monsieur vient me reconduire chez moi après la soirée. Avez-vous changé vos critères dernièrement?

unautreprof a dit...

Je vais seconder Philtre ici, même si votre justification Femme libre parle des hommes de la génération de 50 ans et plus explique peut-être le commentaire de Michèle.
Je dois dire que les mecs de mon âge se remettent tout autant en question que nous! C'est d'ailleurs quelque chose qui, je trouve, caractérise les mecs fin vingtaine-début trentaine, peut-être encore davantage les célibataires ou aussi ceux en couple mais pas en co-habitation.
À mon avis, ça rend les discussions avec eux plus riches et intéressantes.

Aussi, j'imagine que de nos jours, on peut aussi plus se remettre en question, avec tous les choix qui s'offrent à nous. Je suis persuadée que nous en sommes davantage anxieux et que ça affecte notre humeur.
Tous ces choix, toutes ces possibilités, c'est un privilège, certes, mais c'est aussi vertigineux.
On en vient à ne plus savoir quoi faire.

Anonyme a dit...

Femme libre,
Difficile de comprendre la fuite d'un homme.
Ça m'est aussi arrivé il y a un an.
L'homme avait pris 4 ans pour me séduire. J'ai succombé. On s'est fréquenté, on a fait des projets ensemble, je devais vendre ma maison pour qu'on s'installe ensemble et puis... plus de nouvelle. Il a changé d'emploi, déménagé et m'a avisé dans un courriel de ne plus lui écrire et qu'il n'avait rien à me reprocher...
Je n'ai pas fait de colère, pas piquer de crise, je ne l'ai pas relancé mais je me tape depuis ce temps un dépression qui j'espère m'amènera loin de cette histoire.
Je vous remercie d'avoir traité ce sujet. J'me dis qu'il sera possible que je m'en sorte.

Philtre a dit...

Pour ce qui est d'ouvrir un blogue Femme Libre, vous savez que j'ai déjà donné et que je n'en ai plus l'envie.

Vous me demandez comment sont les hommes de ma génération (j'ai 31 ans)? Eh bien je dois avouer que c'est difficile de généraliser. Mes amis sont pour la plupart des gens avec qui j'ai étudié (un domaine relié à la relation d'aide)... donc proche de leurs émotions et volubiles! Je ne crois pas que mes amis soient représentatifs des hommes de ma génération. Ressemblent-ils aux Invincibles? Peut-être un peu, si on enlève le côté caricatural.

Pour ce qui est de la femme qui mène le couple, ce n'était pas comme ça dans le miens. Peut-être parce que je fréquentais une femme de 25 ans....? Disons que c'était plus moi qui initiait les activités et la prise de décision... Peut-être que ça aurait été différent si nous avions habités ensemble ou si elle avait mon âge.

Méli a dit...

Je m'en rappelle de cette histoire... Ouais, ça doit faire un choc de se faire dire ça, mais c'est mieux d'avoir une explication plus tard que pas dutout, je trouve... Étrange d'avoir peur de tomber en amour... Des fois, il faut du temps pour certaines choses... La dépression est souvent vectrice de changements et un genre de passage obligé en effet, même si on vit dans une société qui la refuse ! J'ai vécu des périodes de dépression, et aujourd'hui, je les regarde en comprenant qu'elles étaient une réaction normale à tout ce que je vivais, je vivais des choses difficiles, je ne pouvais pas ne pas être affectée... J'ai travaillé fort sur moi à ces époques et le travail qui a été fait est la base solide de ce que je suis actuellement et je dirais que mon bonheur actuel en est sans doute tributaire... Bon courage ! Pas facile, mais parfois nécessaire de traverser ces phases de notre vie...

Une femme libre a dit...

Unautreprof, quand les relations amoureuses ne marchent pas à répétition, je pense que oui,on peut se poser des questions, sur ce qu'on veut, sur qui on est, sur ce vers quoi on s'en va. Et il n'y a pas vraiment d'âge pour ça, parce que je suis en plein là-dedans maintenant encore et il y a des jeunes hommes ou femmes qui se les posent en mausus les questions existentielles.

Quand la vie est plus stable, qu'on est dans un couple et qu'on s'y sent heureux, qu'on aime sa job, qu'on élève des enfants, ce qui consume beaucoup de temps et d'énergie, il me semble qu'on s'en pose moins de questions. Trop occupés à vivre tout simplement?

@quilestdifficile, vous auriez dû en faire une colère, demander des explications, faire un esclandre, vous ne seriez peut-être pas en dépression. Je remarque que les personnes qui expriment leurs émotions, positives ou négatives, s'en tirent mieux que ceux qui retournent leur chagrin contre eux-mêmes. Mais il n'est pas trop tard pour vous fâcher! Écrivez-lui ce que vous avez sur le coeur à ce type, ça va vous faire du bien que vous envoyiez la lettre ou pas!

Philtre, tournez-vous vers les femmes de votre âge ou pas, mais qui ont les mêmes buts dans la vie. C'est un bon départ! ;o)

Et en fait, je dis que j'aimais être prise en charge parce que je suis un peu fatiguée tout simplemetn. La vraie vérité, c'est que quand je suis en forme, et la forme est en train de me revenir, j'aime prendre ma vie en charge, je me sens alors capable, productive, responsable et mon estime de soi remonte en flèche. Je ne veus pas réellement être prise en charge, juste partager avec quelqu'un qui est mon égal. Le fantasme de la prise en charge est un fantasme justement!

Ouais, Méli, je commence à radoter même sur mon blogue. Haha! Va falloir que je vive de nouvelles aventures un peu! J'y arrive.

Une femme libre a dit...

@Juliette. L'amertume, on n'en veut même pas dans son café...

Pur bonheur a dit...

Je n'ai pas changé mes critères mais je réalise que j'en ai tout plein, justement de critères. Et qu'il est hors de question de changer de partenaire parce que le mien les rencontre à peu près tous!
(mais vous conviendrez que mauvais baiseur est vraiment un gros défaut, j'ai souvenir d'un de mes premiers amoureux...arf ).

Une femme libre a dit...

Mettons que je suis ouverte à bien des compromis, Pur Bonheur, .... rires

Vous avez trouvé l'homme parfait, pauvre vous, pas facile de vivre avec la perfection. J'espère qu'il n'en exige pas autant de vous! ;o)