vendredi 7 février 2014

Enfance

Je ne crois pas que tout remonte à l'enfance et qu'une enfance pourrie égale nécessairement une vie pourrie. J'ai des exemples de personnes qui se sont très bien sorties de leur enfance difficile, à force d'efforts, de volonté et des fois de thérapies, mais pas toujours. Le chemin est diversifié. Difficile, mais la vie est difficile. 

Alors, je réfléchissais à cette bombe que j'ai lancée dans mon blogue, ma fille de 23 ans en colère me fait peur. Et quand elle est comme ça, je n'ai qu'une idée: fuir. Elle était déjà colérique adolescente et j'ai été enchantée quand elle a quitté la maison. Soulagée. 

Et je me suis souvenu que mon père à moi l'était, colérique. Mon père adoré. Car l'amour a peu à voir là-dedans, je l'aime cette fille si belle et pleine de qualités, ce sont ses colères et ses boudages que je déteste. 

Mon père était colérique et gentil et affectueux entre ses colères. Il se fâchait pour des niaiseries, pour des trucs qu'il ne trouvait pas, pour ce qui ne marchait pas comme il aurait voulu que ça marche. Et criait après ma mère. Quand on était couchés le plus souvent (mes parents étaient de bons parents) mais des fois quand on était là aussi. 

Je me vois petite dans mon lit à prier (j'étais une enfant très croyante) pour que mon père cesse de crier. C'est qu'ils nous mettaient au lit et mon père commençait à engueuler ma mère dès notre lumière de chambre éteinte. Ça correspondait à leur critère: ne pas se chicaner devant les enfants! 

Autres images, fréquentes celles-là, on est perdus en voiture (j'ai hérité de son mauvais sens de l'orientation!) et là il gueule, c'est la faute de ma mère qui ne lui a pas dit quand tourner, où qui n'a pas vu la rue qu'il lui avait demandé de surveiller et il panique et on se sent tous mal. 

Ceci dit, j'ai eu une belle enfance. On était aimés et on ne nous mêlait pas aux problèmes des adultes, mes frères et moi. Ce père travaillait beaucoup, on le voyait peu, et il était le plus affectueux des deux parents et quand il n'était pas en colère, il était gentil. On allait souvent aux restaurants, même des chics, ma mère qui faisait tous nos vêtements, nous habillait joliment et on se tenait bien, ce qui était très valorisé par mon père. Et je voulais qu'il soit fier de moi. 

Mais les colères me dérangent, oui, encore. Si on veut psychanalyser, quand ma fille crie, probable que c'est mon père que je vois et je redeviens alors une petite fille sans défense qui veut fuir. 

Sauf que je ne suis plus une petite fille, je suis une adulte qui peut choisir comment elle vit sa vie. J'ai le choix de fuir, j'ai le choix d'affronter, j'ai le choix de réfléchir à tout ça et c'est ce que je suis en train de faire dans ce billet!

14 commentaires:

unautreprof a dit...

Faites-vous des crises de colère vous aussi?
C'est comique le timing de votre billet parce que mon copain et moi avons eu une brouile suite à un commentaire sur ma famille et ses conflits (ceux avec mon père et ma sœur, entre ma mère et moi c'était simple) et sa manière parfois inadéquate de les régler. Moi qui suis plutôt calme avec ma famille, je hausse parfois le ton avec mon copain, qui lui déteste ça. Il vient d'une famille très calme.

Une femme libre a dit...

C'est rare que je fasse des colères mais je suis capable d'en faire, oui! Ma première réaction face à un conflit, c'est de fuir. La colère est une émotion saine et normale, c'est quand elle prend des proportions exagérées et qu'elle devient blessante pour les autres que je ne supporte pas. Important de savoir dire qu'on est fâché, tout est dans la manière! Fuir n'est pas mieux qu'affonter, je sais bien. Mais avec ma fille, inutile d'affronter sur le même ton qu'elle, je n'aurai jamais le dernier mot et il y a rapidement escalade. Alors, quand je peux, je pars. Quand on est en voyage ou chez ma mère, je ne peux pas partir. En voyage je l'apaisais pour avoir la paix. Chez ma mère, je me tais et j'ai hâte d'en être débarrassée tout en trouvant injuste qu'elle nous gâche la journée.

Une femme libre a dit...

Elle est venue sans être annoncée hier soir. Elle était toute belle mais avait des yeux "de pot". Heureusement, j'avais une amie en visite ce qui m'a sauvée. Je suis persuadée qu'elle venait m'emprunter ma voiture. Elle sait que je ne conduis pas le soir alors c'est idéal pour venir me la quêter en me disant qu'elle me la rendra le lendemain matin. Mais, comme l'amie était là, elle n'a rien demandé. Et peut-être que je présume de ses intentions aussi, pas de preuve de ce que j'avance. Elle semble perdue ces temps-ci, je voudrais bien l'aider mais je ne sais pas comment. Elle ne travaille toujours pas, ne cherche pas de job et n'a son fils que trois soirs d'école par semaine. Comme je ne peux rien faire, aussi bien que je pense à autre chose.

Une femme libre a dit...

Hausser le ton avec ton copain, c'est vraiment mieux de ne pas en prendre l'habitude. Il se crée alors une dynamique où ça vient tout seul. Il y a certainement quelque chose cependant qui t'irrite profondément.

Une femme libre a dit...

En fait, je me rends compte que ma fille ne vient jamais me voir pour me voir. Il y a toujours une demande associée. On n'a pas une si belle relation, je le réalise. Elle a beau écrire sur Facebook que je suis la meilleure mère du monde, dans le concret, on ne fait jamais rien ensemble. On va bien voir ma mère à moi, mais là aussi, elle a des avantages pécuniers reliés aux visites. Je suis en réflexion. Je ne sais pas trop quoi faire avec ça. Hier, elle m'est apparue comme une enfant perdue, qui ne sait pas quoi faire de sa vie et c'est pas mal le cas. Je lui ai proposé de retourner aux études. Faut faire des demandes avant le premier mars. Je vais payer pour tout ce qui entoure les deamndes d'admission, elle n'aura pas perdu un sou et si elle n'est pas acceptée, elle ne sera pas acceptée, pas plus grave que ça et elle continue sa vie. Mon offre ne l'intéresse pas. Elle a peur d'échouer, dit qu'elle n'est pas bonne à l'école...

Éphémère a dit...

Je déteste les chicanes et les évites le plus possible. S'il y en a une, j'aurai tendance à vouloir fuir. Sinon, je ne suis pas du genre à crier. Mais je suis très boudeuse. Copain lui s'enflamme vite. Il peut vraiment crier et dire des choses méchantes. Mais c'est très rare que ça arrive. Sinon, il aura tendance à ne plus parler. Je reviens rapidement de bonne humeur si l'autre personne s'excuse.

Je sais que ma fuite pendant les chicanes vient quand j'étais jeune et que mes parents (ma mère) engueulait mon père pour X raisons. Je n'aimais pas ça les entendre alors j'allais toujours me cacher dans ma chambre.

Une femme libre a dit...

C'est un peu toi qui m'as inspiré ce billet, Éphémère. Bon, les deux on aimait pas les chicanes de nos parents à ce que je vois!

Faites un pacte, ton chum et toi, il va faire des efforts pour ne pas crier après toi et tu vas faire des efforts pour ne pas bouder!

Une femme en santé a dit...

Ton anecdote sur la chicane quand on se perd en voiture m'a rappelée ma famille quand on sortait à Montréal, on se perdait à chaque fois !!! Mais personne ne se chicanaient on avait juste une grande inquiétude ... Ça doit être une raison pour laquelle j'ai appris à lire une carte assez rapidement, j'avais 12-13 ans et c'est moi, du siège arrière qui donnait les instructions.

Ce qui m'étonne dans cette histoire c'est que mes parents ne se chicanaient pas, jamais je les ai vu se chicaner. est-ce qu'ils le faisaient en cachette ? Est-ce que ma mère se fermait au lieu d'obstiner ?
Je ne le sais pas, mais des fois j'aimerais avoir moins de chicane dans ma vie, moi non plus je n'aime la chicane :(

Une femme libre a dit...

AH! Être perdue, être désespérément perdue et avoir envie de pleurer, je connais tellement ça, Une femme en santé! Avec le temps, ça ne s'est pas amélioré, non, mais je me suis adaptée. Premièrement, toujours toujours partir bien d'avance ce qui me laisse la latitide de me perdre et de me retrouver sans être en retard. Quand c'est un rendez-vous important, y aller la veille pour repérer le chemin. Toujours prendre un chemin connu quand il y en a un, même si c'est plus long. Et surtout me calmer. Je suis perdue, pis après? Je finis toujours par me retrouver.

Le GPS a été une bénédiction pour moi! ;o)

Il y en a des couples qui ne se chicanent pas, tes parents en sont un exemple, ça se peut.

Mais dans la littérature sur les couples, il est dit que c'est bien une bonne chicane si elle clarifie des points sans attaquer la personnalité de l'autre. Tous les petits trucs, parler en je, ne pas ressasser de vieilles affaires, se rapprocher sitôt le conflit résolu. Je ne me chicanais jamais avec le chum que j'ai eu 17 ans, mais on n'a vécu qu'une année ensemble, ensuite, on se voyait les fins de semaine et pendant les vacances seulement. Nos projets communs étaient des projets de vacances. Plus facile de ne pas se chicaner dans cette situation, me semble. Le quotidien est plus difficile. J'en sais quelque chose, je serais portée à me chicaner avec ma Dix-neuf ans, mais là, je me dis que ça ne vaut pas la peine, je plie, je ramasse après elle,des fois je le lui fais remarquer, des fois non. Et curieusement, je me sens mieux comme ça. Pas trop de conflits, c'est mieux pour mon quiétude d'esprit. Je suis prête à ramasser des bas sales pour ça.

Une femme libre a dit...

la latitude de me perdre

ma quiétude d'esprit

Pur bonheur a dit...

Mes parents ont gâchés ma jeunesse avec leurs chicanes nocturnes ayant comme sujet l'infidélité de mon père durant la troisième grossesse de ma mère. Je ne sais pas pourquoi, cette affaire revenait souvent sur le tapis, vers minuit le soir, nous étions complètement paniqués, nous les enfants, car il était toujours question de divorce, nous pleurions chacun dans notre chambre, c'est moi (l'ainée) qui n'en pouvant plus, devait entrer dans leur chambre et me jeter au pied de ma mère en la suppliant d'arrêter...j'en étais malade. Tout ce que je peux vous dire, c'est que mes enfants n'ont pas assister à ce genre de scènes, si nous avions quelques choses à régler chéri et moi , nous le faisions lorsque nous étions seuls! J'ai grandi dans une grande anxiété, j'ai dû me battre avec cette pathologie.

Une femme libre a dit...

Te jeter aux pieds de ta mère en la suppliant d'arrêter, Pur Bonheur? Wow, je te trouve pas mal proactive! J'étais la plus vieille aussi, mais jamais je n'aurais osé faire ça. Tu avais déjà de l'audace!

Pur bonheur a dit...

C'étais la seule manière de l'arrêter et je me sentais responsable de mes frères plus jeunes qui pleuraient chacun dans leurs chambres. Mon père lui disait de baisser le ton, mais rien à faire. Elle aimait bien se donner en spectacle, comme lancer de la vaisselle sur le mur, etc. J'étais une enfant anxieuse, ce n'est pas pour rien!

Une femme libre a dit...

Anxieuse? On le serait à moins! ;o(