lundi 28 septembre 2009

Routine

Je suis totalement un tout intimement lié et d'une simplicité déconcertante. Ainsi, quand je vais, tout va, tout se tient en un magnifique enchevêtrement de bien-être. Repas santé délicieux ou recherche de restaurants me procurant luxe et volupté sensorielles et bonne compagnie. Exercices aquatiques, montées échevelantes, yoga acrobatique, le corps s'assouplit avec le mental et je me sens vivante et comblée. Comblée, bon, évidemment, il y manque un peu un homme ces temps-ci et j'ai beau dire et crier que ça ne me dérange pas du tout et que je suis donc bien comme ça, je le dis beaucoup pour m'en convaincre et je m'en convaincs, petit soupir tout léger dans cette phrase, je ne suis pas dupe et vous non plus, mais ma cure d'abstinence n'est pas terminée. Ma cure santé, elle, n'a pas débuté, interrompue je ne sais trop par quoi, par l'automne, par la sécurité, par la routine, par ma fille ado qui a moins besoin de moi, par la nécessité d'être utile à la société autrement qui me travaille, par ce monsieur-qui-veut-se-marier qui ne veut pas se marier avec moi, par la pluie du jour, le gris du jour et puis le temps qui passe, trop vite, tellement trop vite. Je m'arrête dans le but de l'arrêter et malgré tout il passe et passera. Je passerai aussi. Tant de morts, des jours et des nuits de morts, des corps qui flottent dans l'horizon des ténèbres glauques. Je m'en dépêtre, axphyxiée, je prends une lappée de vie, immense et je me remets à mon tricot que je n'ai jamais appris. La soeur supérieure qui voulait me faire avouer que c'était ma mère qui avait tricoté mes chaussettes si parfaitement tricotées lors de ce cours d'économie familiale et moi et mon silence, que la torture n'a jamais réussi à briser. Force du silence. Et Diane Dufresne si belle et forte à soixante-cinq ans, Dufresne qui a rencontré l'amour à cinquante ans. Et une percée de lumière, pas de soleil mais de lumière, là, entre les branches encore si vertes de mon arbre.

10 commentaires:

Mamzell_McJ a dit...

il me reste 6 ans alors avant de trouver l'amour....

Solange a dit...

Que de morts encore jeunes et d'autres qui vieillissent en beauté. Et nous qui nous questionnons.

Nanou La Terre a dit...

L'ai trouvé à 42 ans et suis toujours avec depuis 10 ans. Suis tombée enceinte à 43 ans...

Unknown a dit...

Moi, j'ai (re)trouvé l'amour que j'avais tant attendu, tellement plus extraordinaire et plus fort, avec le même homme, devenu un autre. Et moi aussi, j'étais devenue une autre. Cela nous a demandé un long travail sur soi, chacun de son côté durant une séparation plutôt douloureuse. Et j'ai du mal encore à croire aujourd'hui que nous ayons pu parcourir un tel chemin.

Pierre F. a dit...

Je suis tombé en amour avec ma blonde hier soir. Encore une fois! :)

Une femme libre a dit...

Employez bien ce précieux temps, Juliette!

@Solange, N'est-ce-pas?

@Nanou, ça devait être un enfant bien désiré...

Le même devenu un autre, c'est bien dit ça, Monique!

Héhé! Pierre le Romantique!

jocelyne_robert@videotron.ca a dit...

Chère Femme libre,

Je me suis promenée sur votre blogue avec ravissement... J'y reviendrai

Diane Dufresne, splendide effectivement. Mais indéniablement retouchée... infiltrée etc.
C'est comme ça!

@+

Une femme libre a dit...

Revenez, Jocelyne, ça me fera bien plaisir. Je suis contente de vous compter parmi mes lectrices. Diane Dufresne n'est peut-être pas totalement de la mouture originale, mais les modifications ont été réusssies. Je sais, je sais, c'est tout un débat de société que ces femmes qui ne peuvent pas vieillir bien tranquillement au naturel. Je suis extrêmement ambivalente là-dessus. Il y a une part de moi qui trouve beau, seyant, magnifique et noble de vieillir en sagesse et d'accepter les signes du passage du temps sur son corps, telle une oeuvre patinée, burinée, ennoblie. Et il y a cette autre part de moi qui se ferait immédiatement remonter tout ce qui descend et lisser ce qui se plisse. Pas simple, pas simple! ;o)

Pierre F. a dit...

Accepter dans sa tête que le corps vieillit est une chose. Le constater dans le miroir, le matin en est une autre.

Ce matin, en me levant, j'ai réalisé que j'avais un gros pli vertical qui faisait une bonne partie de mon visage. C'était sans doute attribuable à une drôle de position, la tête enfoncée dans l'oreiller durant la nuit. Même après la douche, le pli y était toujours.

Je songe sérieusement à inventer un fer à repasser les visages. :)

Une femme libre a dit...

Un fer à repasser les visages, ça s'appelle un lifting, cher Pierre!!