lundi 7 juin 2010
Le discours des mères
J'adore Mongoose et son franc-parler. Je suis contente qu'elle me lise et qu'elle commente chez moi. J'aime les gens qui nous brassent la cage et vont à l'encontre de la majorité, sans vouloir plaire. Les mères ont un discours pauvre, nous dit-elle. Ça m'a fait rire. Parce que c'est vrai. Quand on a un bébé, le monde tourne autour, il devient le centre de l'univers et c'est ... normal! Cette symbiose, cet intérêt exacerbé pour tout ce qui concerne Bébé, cet amour qui transporterait les montagnes, cette pulsion à se lever en pleine nuit pour vérifier s'il respire toujours, cet instinct enveloppant de protection, cette bulle mère-enfant quand le bébé est au sein. En contrepartie de cet émerveillement, il y a l'épuisement du corps et du cerveau. Le passage à vide, causé par le manque de sommeil mais aussi par les hormones. Le discours des mères est pauvre. Héhé! Le discours des mères n'est plus un discours, il est un babillage, il est une chanson, il est un souffle dans le cou du bébé, il est un chuchotement dans la nuit. Le discours des mères est musique, leur accent tonique naturel quand elles s'adressent à leur bébé, leur silence, leur rire, leurs larmes, leurs émotions à fleur de peau me touchent. Il a le goût du lait, de la sueur, de la crème de bébé, du désordre et de la pénombre. J'aime le pauvre discours des mères car il est empreint de vérité, d'intimité et de vulnérabilité.
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20 commentaires:
;-)))
Je reconnais bien là ton ouverture, Femme Libre. J'ai des croutes à manger, jcré bin. ;-P
Cela dit. Le descriptif de ce langage "maternel" éveille des souvenirs en moi. Du temps de ma maternitude exacerbée (i.e. à 16 ans), je ne parlais plus. Je babillais. Je bruissais.
Les mots n'avaient que peu d'importance. Je communiquais avec mon bébé en faisant des sons. Les couleurs, les objets, les animaux, tout étaient .. sons. Même ma chum Michèle s'y était mise. On se parlait en onomatopés. Et on se comprenait! ;-DDD
Et j'ajouterais: le discours des mères est amour et magie...
J'ai aussi un souvenir ému de l'époque gaga-gougou avec mon bébé, Une peste. Mais pour certaines, c'était l'enfer, je le sais bien.
Nanou la Terre, l'amour maternel n'est pas toujours au rendez-vous. J'étais partie sur une image dythirambique de la maternité au petit matin aujourd'hui. Je me suis ensuite souvenu des bébés négligés que je recevais en famille d'accueil, ceux qui, à dix mois, pesaient dix livres et avaient le développement d'un enfant de trois mois. Possible que leur maman n'ait pas vécu sa maternité avec amour, enchantement et magie...
Le discours des mères est-il pauvre ? par rapport à quel discour dit "riche" ?
Je ne crois pas qu'il soit pauvre, il est ce qu'il est, selon ce que l'on vit au moment ou on le vit. C'est un discours passionné surement, entier, dédié, incompréhensible à certains et sans intérêt pour d'autre, mais le discours des professionnels et de leurs sempiternels problèmes de gestion, le discours des fervents du sport professionnel, le discours des égocentriques qui ne parlent que d'eux, ceux qui parlent toujours de leurs bobos, ceux qui chialent sur tout, etc, leur discours est-il riche ?
Femme libre vous aevz été famille d'acceuil ? ça prend beaucoup de courage et de dévouement. C'est vrai que certains enfants partent dans la vie avec "deux prises". L'idéalisation de la maternité nous fait parfois occulter la réalité de l'incompétence parentale et du manque d'amour. :(
C'est vrai que vu comme ça, le discours de plein de gens est plate et pauvre, Éléonore! ;o)
Et ce qui est pauvre pour l'un, parce que ça ne rejoint pas ses intérêts, est riche et passionnant pour l'autre. Si on me parle de hockey, même avec passion et connaissance du sujet, je vais avoir de la misère à trouver ça passionnant. Mais peut-être que je pourrais en fait, si je m'en donne la peine...
Oui, j'ai été famille d'accueil, Éléonore, une riche expérience de vie.
Babillage ? Je m'objecte. Est-ce qu'on parle d'infantilisation péjorative en gaga-gougou-fafa-fifi-fofo?
Je ne me reconnais tellement pas là-dedans ! La mère est amoureuse, la mère est folie, la mère est entière, la mère est générosité, la mère est dévouement souvent à son propre détriment.
Pauvreté, ça?
J'écoute mes enfants parler, leur amour des mots justes, du vocabulaire, du sens et de la cohérence, même tout jeunes et je suis fière, je me dis qu'il n'y a rien d'issu de pauvreté là-dedans.
La proximité avec son jeune enfant et tout ce que ça implique, est-ce ça, la pauvreté?
Pour moi, c'est riche, riche, riche. :)
Héhé! Je savais bien que la mère d'entre les mères, la mère passionnée, la mère courage en vous réagirait, Grande Dame! Ça m'a valu le plaisir de votre visite chez moi et la qualité de vos mots et leur.... richesse?
Je partage à 110 % le commentaire d'Éléonore... tous les jours au travail j'ai connaissance de conversations totalement vides et pauvres de sens... du chialage sur tout et rien qui n'en fini plus de finir... du plaignage sur toutes sortes de p'tits bobos sans importances... des discours de p'tits Jo connaissants qui crois tout savoir sans avoir le vécu qui va avec... je ne prend plus mes pauses et j'écourte mes diners juste pour ne pas me "taper" ces discours redonnants et tout le pétage de broue qui se passe dans la salle de repos et à la cafétéria... mortel :-((
"Le discours des mères est pauvre" ...
pauvre de quoi? D'opinions politiques? Ma foi, même quand je travaillais seulement 43h semaines je n'en avait cure, de la politique.
D'opinions sur la vie en général? Je crois qu'être mère c'est justement tâter le pouls de la vie, c'est une excellente façon de philosopher au quotidien, de rendre grâce, de saisir le vrai...et aussi le sens des choses, qui se cache souvent dans les plus petites.
Pauvre en culture générale? Je fais le pari qu'une petite étude sociologique auprès de la majorité des gens que je croise, hors cercle de maman disons pour comparer, me ferait conclure à un nivellement par le bas, à ce sujet comme pour tant d'autres. Ce n'est pas "être mère" qui cause le problème. La véritable cause en serait plutôt le quotidien de tous et chacun, chargé et géré de façon à ne jamais avoir une miette de temps pour la "culture", soit par la lecture ou autrement. Les mères ne faisant pas exception à cet état de chose.
Pourquoi déplorer qu'elles parlent de ce qu'elles vivent au moment où elles y sont totalement investies? Même si elles poursuivent une carrière ou des études en parallèle! Je connais des hommes très performants dont le discours est d'une pauvreté affolante, au point où j'ai quelques craintes à l'effet de les voir passer à côté de ce qui est important. Parler de son entreprise 100% du temps, n'est-ce pas pauvre? N'avoir toujours qu'un seul sujet à discourir, une passion dévorante pour l'informatique disons, serait-ce pauvre? Pas plus qu'un quotidien de mère! Mais pas moins!
Ce qui fait qu'on apprécie le discours d'une personne tiens souvent de sa personnalité. Une personne curieuse sera toujours intéressante, même à la retraite, même mère au foyer, même clouée sur un lit d'hôpital, elle fera toujours rire, suscitera le questionnement, aura mille idées en tête. Mais la plupart des gens de cette société sont tellement occupés à travailler pour consommer, exit la curiosité. Et puis d'abord, ont-ils le temps de discourir...?
Ce n'est pas votre billet qui m'a heurtée, Femme Libre, mais le ton de certains commentaires dans le billet précédent. J'ai posté récemment un questionnement à propos de mon propre blog, un monologue de mères *lol* qui touche à ce sujet.
N'est-on que MÈRE parce qu'on choisit de mettre cet aspect à l'avant-plan?
Il y en a des Mères qui ne sont plus que mères, La mère Michèle. Des femmes qui n'ont plus aucun autre intérêt dans la vie, dont le seul discours tourne autour du pâté chinois du souper et des couches du plus jeune. Des femmes qui se négligent, qui sont vaguement dépressives, qui crient, les mères qui crient, quelle plaie! Des mères qui semblent détester être là, avec leurs mômes, mais qui ne les confieraient jamais à une diabolique garderie. Des femmes étroites d'esprit, sclérosées et qui s'adonnent à pouvoir rester à la maison, par choix diront-elles, parce qu'elles ne savent rien faire d'autres, penserons-nous. Leurs enfants ne bénéficient pas de leur culture, elles n'en ont pas, ni de leur patience et de leur générosité, elles n'en ont pas non plus. Je suis dure? J'en connais et je sais de quoi je parle. Dans mon ancien quartier, j'en ai même rapporté à la dpj. Comme celle qui appelait son deux ans Tête de Cochon en le sortant dans la cour le matin pour ne le rentrer qu'à l'heure des repas, en criant. Et ça pleurait dans cette maison-là! L'enfant est-il nourri? m'a demandé la dpj. Est-il vêtu? Avez-vous vu de la violence physique? Oui, oui, non. On n'ouvre pas de dossier parce qu'une mère appelle son enfant Tête de Cochon. Elle a le droit.
Des mères, il y en a de toutes les sortes, la mère Michèle. Le discours de l'une est riche, le discours de l'autre est pauvre. Ça dépend du point de vue.
Angelika, je suis d'accord. Du monde plate, il y en a partout. Du monde intéressant aussi, heureusement! ;o)
Michelle,
j'ai beaucoup aimé ta lecture de la chose et partage entièrement ton opinion. Moi aussi certains commentaires dans l'avant-dernier billet m'ont heurté et j'ai émis mon opinion.
Femme Libre,
je comprends le sens de ton billet ici. Je te trouve très conciliante pourtant. Pour ma part, un jugement aussi gratuit que celui de Mongloose me heurte en tant que femme et si cette personne venait poser un commentaire semblable chez moi, je n'hésiterais pas à le dire, ma réponse serait la même. Il y a moyen d'exprimer notre opinion tout en restant polie. Personnellement, ça ne me brasse pas la cage du tout et ça ne me fait pas rire. Je suis choquée même par les propos de cette personne.
Nanou la Terre, je ne suis aucunement choquée par le commentaire de Mongoose et je le trouve poli. Elle a parfaitement le droit de trouver que le discours des mères qu'elle connaît est pauvre. Les mères qui trouvent que leur discours à elle est riche ne se sentiront aucunement touchées par son opinion. Il s'agit de liberté d'expression et c'est une valeur super importante pour moi. C'est un peu fatigant de flatter tout le monde tout le temps. J'aime l'authenticité. Tant mieux si ça fait jaser. C'est stimulant.
Femme Libre: ce dont vous parlez, c'est de la maltraitance. Loin des considérations du discours!
Ce que j'ai entendu venant d'un certain commentaire, c'est: "les mères ne parlent que de leur rejetons". J'ai eu envie de répondre: les mères parlent de ce qu'elles veulent. Ne les réduisons pas à ce qu'elles disent.
De plus, bien des gens ont un discours monolithique. Avec un tel vous êtes assurés de ne parler que de travail, avec un autre, de sport. Même les gens très instruits laissent vagabonder leur discours dans la direction où va leurs intérêts.
Je sais bien qu'il y a toutes sortes de mères!
Comme je le disais, ça m'a heurté parce que justement, dernièrement sur mon blog j'en ai parlé. Vous avez lu le billet, vous savez ce que je veux dire ;o)
Ouais, c'est vrai que je mêle bien des choses dans mon dernier commentaire. En fait, ce que je voulais vraiment dire, c'est que je ne veux pas glorifier la maternité en tant que telle, parce que ce n'est pas toujours si joli la maternité (la paternité non plus, on s'entend!). Si les qualités parentales étaient si répandues, il n'y aurait pas tant de gens qui tentent de se guérir de leur enfance douloureuse. Faire des enfants, rien de plus facile. Bien les élever et avoir le goût et les capacités de le faire, c'est autre chose.
"Les mères parlent de ce qu'elles veulent. Ne les réduisons pas à ce qu'elles disent." Et vlan! J'adore.
;o)
Vous vous êtes sûrement toutes déjà retrouvé avec des amis qui ont des enfants qui ne font que parler des enfants c'est vrai qu'à la longue c'est asser lassant et ça tombe sur les nerfs.
Mais depuis que je suis enceinte j'ai réalisée que je penses juste à ça au bébé qui s'en vient de quoi voulez vous que je parle d'autre? quand mes pensées sont presque occupées à 100% par ce bébé!! et il est même pas né!
C'est sur que je me retiens de parler 50% du temps j'ai peur de tanner le monde.
Mais quand je me retrouve avec les copines qui me tombait sur les nerfs avant en parlant de biberon avec elles je me laisse pleinement aller hahahaha :)
J'ai oublié de signer anonyme mon nickname est l'espiegle :)
Tiens, moi, ce que je trouve pénible, mais PÉNIBLE lorsque je côtoie ma mère, c'est qu'elle ne parle que de son patron (qu'elle méprise, et réciproquement).
J'aimerais tant qu'elle parle de ses enfants ! En plus, ils sont exquis !
L'espiègle qui va avoir un bébé! Félicitations!
En effet, les patrons, la politique, la religion et le hockey, quel discours ennuyant, Grande Dame!
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