samedi 15 mars 2008

Domesticité

Je fais dans le familial et le domestique ces jours-ci. Me convainquant que Treize ans a encore besoin de moi et que je suis toujours utile. Je sais bien que je me leurre d'aplomb depuis sa visible déception que je ne sois pas partie au cours de prof de yoga ce matin. Elle en pleurait presque quand je lui ai dit que j'avais abandonné. Voulant donner le change, j'ai insisté pour que l'on fasse quelque chose ensemble étant donné ma disponibilité qui ne durerait pas. Elle s'en serait bien passé de ma disponibilité. Après une terrible et interminable procrastination de sa part, nous nous sommes retrouvées à l'expo manger Santé au Palais des congrès. C'était mon idée en plus. Je ne sais pas trop ce à quoi je m'attendais. En fait, pour dix dollars par personne, on se retrouve dans un vaste magasin d'aliments naturels peuplé d'une foule bigarrée et surtout très nombreuse.

Treize ans s'est plaint tout de suite qu'il y avait trop de monde et que c'était plate. Comme elle avait parfaitement raison, je ne lui répondais rien. Elle me tirait par la manche, me poussait, se plaignait et j'avais de plus en plus envie de l'étriper. J'ai décidé qu'on se séparait et qu'on se retrouverait près de la sortie à quatre heures. Elle m'a retrouvée bien avant ça, réclamant de partir, ce que je lui ai accordé. Elle avait sa carte de métro, sa clé et son cell. Bye Treize ans! On se revoit plus tard. J'ai pu parler un peu avec des végétariens qui tenaient des stands et écouter une conférence. Au bout d'une heure, voilà ma Treize ans qui se pointe. "T'es pas partie, toi?" Elle ne chiâlait plus tout d'un coup. Ma jeune consommatrice voulait acheter du fromage, et du lait bio au chocolat et du chocolat équitable aussi et du pain au levain et du beurre d'arachides frais. Accordé! De mon côté, j'avais trouvé des imitations impeccables de pépites de poulet végétariennes et de galettes à hamburger. J'ai fait goûter à Treize ans qui a approuvé. Un peu de pâté végétal avec ça et on est rentrées. Là, elle pratique son piano. Ma tante a recommencé à lui donner des cours.

Je voudrais un chum tout de suite là en ce moment même. Il y a comme un manque là. Immédiat. Tangible. J'en emprunterais un et ça ferait aussi bien. Jusqu'à demain matin.

10 commentaires:

Anonyme a dit...

Voisin est pas là??

Une femme libre a dit...

Voisin n'est pas mon chum. Je veux un chum.

Une femme libre a dit...

Et puis j'ai attrappé ce goût des jeunes hommes. Pas bien hein? Allez Tangerine, remets-moi dans le droit chemin!

Anonyme a dit...

un chum, c'est bien utile parfois :) je comprends votremanque!mais je comprends aussi que parfois ça soit lourd... et donc la teneur du «jusqu'à demain matin»! mais ouh là! vous êtes bien exigeante de vouloir de suite le meilleur des deux mondes!! :)

Anonyme a dit...

Tout un cri du coeur, ça, chère femme libre. Ça me rappelle des souvenirs.

Et, je ne sais trop pourquoi, je n'ai aucun problème à imaginer la déception de Treize ans que vous ne soyez pas parti au cours de yoga.

Sont bien tous les mêmes, les enfants...

Mamzell_McJ a dit...

moissi moissi moissi j'en veux un!

Anonyme a dit...

Un Chum jusqu'à demain matin ou ben le voisin! C'est quoi la différence? J'aime tjrs te lire Femme Libre mais que d'intérogation"!"/%

Anonyme a dit...

Euh, moi un chum j'en veux pas. J'dis ça juste de même en passant ;-)

Mais je comprends le besoin, Oh que oui !

Une femme libre a dit...

Bon, d'abord Marchello qui ne me comprend toujours pas! Marchello, j'aurais voulu un chum pour le quotidien hier, j'étais dans la domesticité, capiche? Un chum pour faire le souper avec moi amoureusement, en jasant, en picolant mon vin rouge, un chum pour décider ensemble d'aller voir un film, un chum pour se tenir la main pendant le film, un chum pour tous ces clichés ordinaires de la vie ordinaire qui me semblaient tout à fait souhaitables et extraordinaires au moment où je les souhaitais intensément hier. Rien du tout à voir avec Voisin. Autre chose. Me comprends-tu un peu mieux, Marchello?

Jusqu'à demain matin, voilà, Lud, vous avez compris à demi-mot.

Un cri du coeur en effet, Dépoussièré! Fini aujourd'hui. L'action m'a avalée et aussi savoir apprécier ce qu'on a au lieu de souhaiter ce qu'on n'a pas. Je suis sage parfois. Pas souvent, mais ça arrive!

J'aime votre compréhension parentale. ;o)

Juliette, ça s'en vient!

Mazsellan, on se comprend!

Mathieu a dit...

Un chum?
beurk, pas pour moi :)
une blonde... ou brune. Brune, préférablement.

pas évident de faire aller ensemble deux vies qui se veulent complètes séparément.

:D

bonne journée!