mercredi 12 mars 2008

L'homme

Il a été mon compagnon amoureux mais non quotidien pendant dix-sept ans. Un homme confortable que j'étais toujours heureuse de voir arriver. On a passé de superbes vacances ensemble année après année. On en parlait toute l'année de nos vacances. On se délectait des cartes, des itinéraires, du matériel de camping, des petits musées ou jardins ou attractions à visiter en chemin, de la mer, de la détente. C'était une vraie de vraie détente pour moi d'ailleurs, Homme adorait camper et cuisiner en camping et il ne fallait surtout par toucher à son équipement, au risque de tout mélanger. Sacrilège de vouloir aider. Il faisait un feu avec les garçons, aussi heureux qu'eux d'allumer la construction magique. Je n'avais qu'à admirer le tout et à me coller sur lui en le sachant si parfaitement satisfait. On attendait ensuite patiemment que les enfants finissent par s'endormir pour aller se caresser dans la tente. J'adorais son corps, sa chaleur, sa tendresse, sa simplicité. Il y a certainement eu de moins bons jours, mais c'est curieux, je ne me rappelle que des jours heureux.

Je croyais que nous vieillirions ensemble. Et même quand on s'est séparés, il m'a fallu beaucoup de temps, le temps de le voir avec une autre et même pas encore tout à fait, le temps de le voir détérioré, vieilli, malade, autre, pour décrocher vraiment. Je suis essentiellement une femme fidèle.

10 commentaires:

Encre a dit...

Est-ce que je me trompe si je perçois une pointe de tristesse dans ce billet? En tout cas, c'est un beau billet, Femmelibre!

Une femme libre a dit...

Non, pas de tristesse. Des souvenirs comme ça, devant ma fenêtre enneigée, mais pas de tristesse.

Anonyme a dit...

Très jolis mots pour décrire ce qui semble avoir été une très belle complicité. J'adore! Et je comprends tellement lorsque vous dites ne vous souvenir que des meilleurs moments, les blus beaux. Je suis pareille. Après un petit moment, j'oublie les rancunes ou les vieux défauts. À quoi bon garder ça pour soi, de toute façon? J'aime être nostalgique... du passé comme de l'avenir. Mais j'aime autant me rémémorer de belles expériences, les plus particulières, les plus excitantes, les plus plus, quoi! Encore une fois, très beau papier! Bravo!

Une femme libre a dit...

Merci Lud!

Solange a dit...

C'est un beau billet,je me demande comment on fait pour passer à travers. Mon fils à eu une peine d'amour après 5 ans de vie commune et j'ai eu autant de peine que lui a m'en remettre.

Grande-Dame a dit...

Beau billet aux arômes nostalgiques!

Cela me fait sourire, cette tendance de l'homme en camping à vouloir tout gérer seul de crainte que la femme ne vienne bouleverser la fluidité des plans. Le père de mes grands était ainsi. Je crois que ça rehaussait bcp son estime mâle de faire un simple feu.

Moi je ne me sens pas plus femme lorsque je cadre parfaitement avec le stéréotype de mes chaudrons! :)

Anonyme a dit...

Je t'envie un peu, là.

Comme la mère de mes enfants n'accepte pas la séparation, ça ne se passe pas aussi bien que je l'aurais souhaité. Et les mauvais souvenirs récents ont tendance à occulter les bons souvenirs d'il y a déjà si longtemps...

Une femme libre a dit...

On s'attache aux chums et blondes de nos enfants, Solange. Tout le monde en a voulu à mon fils d'avoir laissé sa dernière blonde que nous adorions!

Grande Dame,l'homme devant un feu redevient un petit garçon ou un homme préhistorique, comme on veut! Héhé! Je n'y vois que des avantages. Plus rien à faire pour la femme sauf lire des romans ou jouer au srabble en camping.

Le temps devrait arranger les choses, Dépoussiéré!

Mathieu a dit...

On se souvient seulement des bons côtés.

Après une relation et meme au courant d'une relation, je m'imaginais toujours avec l'ex que j'avais quittée pour pouvoir aller voir ailleurs si c'était mieux.

10 mois plus tard, elle était toujours là dans ma tête. Les bons côtés seulement. Le sexe incroyable, la complicité des deux corps jusqu'ici inégalée. Je devais la revoir. Après une rupture écourtée, je me lançai sur le téléphone pour ensuite me lancer sur elle.

C'était super, extra, d'un goût indiscible. Je retrouvai immédiatement tous les points de son corps que je connais si bien. Les lèvres que je voulais goûter, les seins que je voulais tenir, le corps que je voulais...

Jusqu'à environ un mois plus tard, tous les mauvais côtés sont revenus et encore une fois, prise 2, je ne pouvais pas vivre avec ses défauts là.

Tranche de vie un peu longue pour dire simplement:

on ne se rapelle que des bons côtés.

Une femme libre a dit...

Oui, Mat, on ne se rappelle que des bons côtés! ;o)