lundi 2 novembre 2009
Recherche de l'équilibre
La vie est ordinaire. J'ai toujours eu tellement de misère avec ça. Je pensais que ça se calmerait avec le temps, que je finirais par accepter le quotidien, les jours qui passent, semblables. Que non, que non! J'aime que ça bouge? Faut que je fasse bouger. Personne ne va vivre ma vie à ma place, personne ne va la rendre palpitante, sauf moi. Il y eût une époque où je ne me posais aucune question sur le vide ou le plein de ma vie. Quatre enfants, une poignée d'enfants d'accueil en plus, des défis d'éducation, des visites chez les ergothérapeutes, les psychologues d'enfants, une grande maison à tenir, des repas à faire, le tout assaissonné d'un job à temps plein dans l'enseignement et d'un cours ou deux à l'université. Je ne me posais aucune question sur le sens de ma vie. J'étais grosse et pas du tout en forme, cependant. J'avais un chum de fin de semaine et c'était parfait. Si ça avait été si bien comme vie, je ne me serais pas retrouvée avec un pré-diabète à quarante-sept ans. Le corps parle. S'oublier pour les autres n'est pas non plus la solution. Il doit bien y avoir un moyen terme dans tout ça, une façon d'être utile, heureuse, en forme et de ne pas avoir une vie plate? Je suis certaine que oui. N'est-ce-pas vers quoi nous travaillons toutes et tous, la recherche de l'équilibre?
samedi 31 octobre 2009
Des nouvelles de Voisin
Il est tout enthousiasmé. Il s'était inscrit sur réseaucontact. "Homme gentil, doux, sincère, aimant le chocolat, les enfants, les animaux .... (s'ensuit une petite liste de ses goûts), cherche femme pour amour.
Il en a rencontré deux. La première, ça n'a pas marché. La seconde est mariée, mari invalide. Une artiste. Voisin, ne l'oublions pas, est du milieu des arts. Rencontre dans une boîte de jazz. Écoute du spectacle sans pouvoir se parler ni se toucher, à sentir les vibrations de l'autre tout à côté. Du necking intense et cochon par la suite dans la voiture, sans se parler encore. Et depuis, ils se voient. Aujourd'hui, ils allaient visiter des musées. Elle a mon âge. Il est charmé. Bon pour sa santé. Je suis contente pour lui. Très.
Il en a rencontré deux. La première, ça n'a pas marché. La seconde est mariée, mari invalide. Une artiste. Voisin, ne l'oublions pas, est du milieu des arts. Rencontre dans une boîte de jazz. Écoute du spectacle sans pouvoir se parler ni se toucher, à sentir les vibrations de l'autre tout à côté. Du necking intense et cochon par la suite dans la voiture, sans se parler encore. Et depuis, ils se voient. Aujourd'hui, ils allaient visiter des musées. Elle a mon âge. Il est charmé. Bon pour sa santé. Je suis contente pour lui. Très.
jeudi 29 octobre 2009
mercredi 28 octobre 2009
Monsieur
Est-ce réciproque? Et sinon, est-ce souffrant? demande Méli. Est-il centré sur lui-même? se demande Anna-Belle.
Au départ, quand on s'est rencontrés, il a émis très clairement et c'était déjà dans sa fiche, son désir de cohabiter avec une femme, d'avoir une relation maritale, officialisée ou non. Il était prêt à faire des changements importants dans sa vie, à vendre son condo ou bien à le partager, à déménager dans un nouveau coin si nécessaire. Il était en ouverture et en désir de changer de vie. Ce n'était pas une chum d'occasion qu'il désirait, mais bien une compagne de vie à long terme, dans la même maison. Clair. Limpide.
Alors que moi, je lui dis que je veux un ami, un amoureux, que je suis prête à de l'engagement émotif, à prendre soin l'un de l'autre, à se voir régulièrement. Mais pas prête à cohabiter, pas du tout. Ni à déménager non plus. Je viens de déménager dans un coin qui m'enchante et je n'ai pas de place physique pour un conjoint non plus.
On part de là. Incompatibilité donc. Tout aurait pu se terminer sur-le-champ mais Monsieur m'offre l'amitié. Platonique l'amitié, ça va de soi pour lui. J'accepte. On se voit. Le plus souvent pour discuter ou aller au restaurant ou les deux ensemble! C'est très plaisant, coulant, facile. Et j'ai envie de quitter le mode platonique et c'est moi qui le propose. Et je m'amourache un peu. Lui pas. Il répond à mes demandes d'intimité sexuelle. Il ne tombe pas en amour pour autant. Un échange de bons procédés.
Est-il imbu de lui-même, Anna-Belle? Pas nécessairement. Il parle beaucoup mais c'est rarement pour ne rien dire. C'est un homme très cultivé sans être pédant. Il lit beaucoup, réfléchit, s'informe. Il fait partie de plein de comités. Il connaît énormément de gens, dont des politiciens et des penseurs. Il bénévole, étudie, bricole des gadgets, ose, voyage, aide. J'ai une certaine admiration pour lui. Et je me sens bien aussi. Peu de temps mort quand on est ensemble. Cette certitude qu'il n'est pas avec moi pour mon cul. Cette nouvelle certitude qu'il n'est pas amoureux. Mais il m'apprécie, c'est clair. Rien ne l'oblige à me voir et il revient toujours à la charge.
Ce qui est le plus étrange et contradictoire, c'est que si jamais il tombait amoureux de moi et insistait pour que l'on vive ensemble, je paniquerais. Il est vieux. Quand je le visite ou que je sors avec lui, ¸ça ne me dérange pas. Dans le quotidien, ce serait bien difficile. Il écoute la radio fort. Insupportable. Quand je le visite, je lui demande de la fermer,ce qu'il fait. Je prétexte que je ne l'entends pas parler et c'est vrai. Il parle constamment et est mal à l'aise dans le silence. Pendant quelques heures, là encore, ça va bien. Pas besoin de chercher un sujet de conversation. Tout le temps? Je ne sais pas. Il finirait bien par se taire, je suppose. Il n'est pas très en forme. Bien que là, c'est trompeur. Il ne fait pas vraiment d'exercice, des marches comme hier avec moi, mais rien d'athlétique. Il mange un peu de tout, trop. Il a une bedaine. Et pourtant, il n'est jamais malade et très en forme sexuellement, plus que bien des jeunes hommes. Alors, c'est peut-être moi avec mon yoga et mes légumes qui serait malade avant lui!
Mais la question ne se pose pas. Il n'est pas amoureux de moi et me proposera probablement d'autres activités amicales. Il cherche de son bord. À moi de chercher du mien. Je ne le fais pas parce que je ne suis pas motivée. J'ai tout de même un homme dans ma vie. Pas un amoureux, mais un bon ami avec lequel je fais des activités. Voilà la réalité!
Au départ, quand on s'est rencontrés, il a émis très clairement et c'était déjà dans sa fiche, son désir de cohabiter avec une femme, d'avoir une relation maritale, officialisée ou non. Il était prêt à faire des changements importants dans sa vie, à vendre son condo ou bien à le partager, à déménager dans un nouveau coin si nécessaire. Il était en ouverture et en désir de changer de vie. Ce n'était pas une chum d'occasion qu'il désirait, mais bien une compagne de vie à long terme, dans la même maison. Clair. Limpide.
Alors que moi, je lui dis que je veux un ami, un amoureux, que je suis prête à de l'engagement émotif, à prendre soin l'un de l'autre, à se voir régulièrement. Mais pas prête à cohabiter, pas du tout. Ni à déménager non plus. Je viens de déménager dans un coin qui m'enchante et je n'ai pas de place physique pour un conjoint non plus.
On part de là. Incompatibilité donc. Tout aurait pu se terminer sur-le-champ mais Monsieur m'offre l'amitié. Platonique l'amitié, ça va de soi pour lui. J'accepte. On se voit. Le plus souvent pour discuter ou aller au restaurant ou les deux ensemble! C'est très plaisant, coulant, facile. Et j'ai envie de quitter le mode platonique et c'est moi qui le propose. Et je m'amourache un peu. Lui pas. Il répond à mes demandes d'intimité sexuelle. Il ne tombe pas en amour pour autant. Un échange de bons procédés.
Est-il imbu de lui-même, Anna-Belle? Pas nécessairement. Il parle beaucoup mais c'est rarement pour ne rien dire. C'est un homme très cultivé sans être pédant. Il lit beaucoup, réfléchit, s'informe. Il fait partie de plein de comités. Il connaît énormément de gens, dont des politiciens et des penseurs. Il bénévole, étudie, bricole des gadgets, ose, voyage, aide. J'ai une certaine admiration pour lui. Et je me sens bien aussi. Peu de temps mort quand on est ensemble. Cette certitude qu'il n'est pas avec moi pour mon cul. Cette nouvelle certitude qu'il n'est pas amoureux. Mais il m'apprécie, c'est clair. Rien ne l'oblige à me voir et il revient toujours à la charge.
Ce qui est le plus étrange et contradictoire, c'est que si jamais il tombait amoureux de moi et insistait pour que l'on vive ensemble, je paniquerais. Il est vieux. Quand je le visite ou que je sors avec lui, ¸ça ne me dérange pas. Dans le quotidien, ce serait bien difficile. Il écoute la radio fort. Insupportable. Quand je le visite, je lui demande de la fermer,ce qu'il fait. Je prétexte que je ne l'entends pas parler et c'est vrai. Il parle constamment et est mal à l'aise dans le silence. Pendant quelques heures, là encore, ça va bien. Pas besoin de chercher un sujet de conversation. Tout le temps? Je ne sais pas. Il finirait bien par se taire, je suppose. Il n'est pas très en forme. Bien que là, c'est trompeur. Il ne fait pas vraiment d'exercice, des marches comme hier avec moi, mais rien d'athlétique. Il mange un peu de tout, trop. Il a une bedaine. Et pourtant, il n'est jamais malade et très en forme sexuellement, plus que bien des jeunes hommes. Alors, c'est peut-être moi avec mon yoga et mes légumes qui serait malade avant lui!
Mais la question ne se pose pas. Il n'est pas amoureux de moi et me proposera probablement d'autres activités amicales. Il cherche de son bord. À moi de chercher du mien. Je ne le fais pas parce que je ne suis pas motivée. J'ai tout de même un homme dans ma vie. Pas un amoureux, mais un bon ami avec lequel je fais des activités. Voilà la réalité!
mardi 27 octobre 2009
Bateau sur l'eau coule coule coule
Je pense que je me monte un bateau, pas un grand paquebot, plutôt un petit voilier tout discret, mais un bateau quand même. Cet homme-là non plus ne tombera jamais en amour avec moi. Car c'est bien ça que je recherche dans le fond, sans trop oser le nommer, de l'amour partagé. Disons, avouons, cessons de nous raconter des histoires. Les gens, la plupart des gens, recherchent l'amour et j'en fais tout à fait partie. Il est un bon ami, sans plus, et ça va rester comme ça. Le fait que nous fassions des choses sexuelles n'y change rien du tout. On arrêterait ça demain matin que nous demeurerions amis. C'est une partie accessoire et indépendante de la relation amicale. Il est comme l'autre sur certains aspects. Jamais de compliments et il parle tout le temps. Plus discret et empathique par contre. Un vrai philanthrope aussi. Et un lettré. J'aime sa compagnie, c'est clair. Je ne suis pas amoureuse non plus, mais avec un minimum de réciprocité, je pourrais peut-être le devenir. Il ne me fait pas la cour. Et ça ne se demande pas. Fais-moi la cour. Peut-être que ça se demande. Mais j'aimerais tellement ne pas avoir à demander. Et je ne demanderai pas, c'est sûr. J'ai un minimum d'orgueil quand même. Chercher ailleurs? Trop de trouble et ça ne me tente même plus, ça non plus.
lundi 26 octobre 2009
Baby et sa maman
Il aura cinq mois dans une semaine. Il est sage comme une image. Un peu enrhumé ce qui nous énerve tous avec la grippe mortelle qui court. Mais Dix-huit ans avait tout prévu. Acheté un thermomètre, lu les instructions, non, il ne fait pas de fièvre. Oui, il tousse un peu mais sans plus et il boit bien ses biberons. Oui, il est un peu moins souriant que d'habitude mais sa grand-mère excitée et gaga a bien réussi à lui soutirer quelques sourires. Dix-huit ans se trouve poche et se dévalorise beaucoup à cause de son examen de conduite échoué trois fois. Ça vient légèrement titiller ma culpabilité. Je ne la fais pas pratiquer. Pas capable. Trop nerveuse. Elle va conclure que je n'ai pas confiance en elle et ça ne va pas l'aider. Alors je lui paie des cours. Elle l'avait pourtant réussi son cours de conduite. Je lui en paie d'autres. Et je vais peut-être me convaincre de la faire pratiquer. Faut que je travaille sur moi, que je me calme. Bon, si elle avait trois ou quatre heures de pratique de plus avec un professionnel, je nous sentirais plus en sécurité. Si elle avait un père, je lui donnerais la job. Misère.
dimanche 25 octobre 2009
Abstraction
Je ne veux plus de sexe sans amour. Je veux de l'amour avec du sexe aussi. Et même sans sexe, tiens... hypothétiquement. Bon, pas trop certaine de la phrase précédente. Je veux me marier aussi. Pourquoi pas, finalement? Dans l'abstrait, tout ceci me semble pertinent. Dans le concret, je fuirais peut-être. C'est moi qui ne suis pas simple, pas la vie, pas l'amour, pas les autres. La compliquée, la mélangée, c'est moi.
samedi 24 octobre 2009
Bénévolat
Je m'occupe de l'amie de Quinze ans, celle qui n'en a que treize, celle qui n'a pas de mère, celle qui est dans une classe de comportement parce qu'elle a cassé les dents d'une fille qui traitait son père d'alcoolique. Est-il alcoolique pour vrai le père? Aucune idée et je n'ai pas eu l'indélicatesse de demander. Elle est souvent chez nous, la jeune Treize ans. Arrivée ce matin, il est probable qu'elle ne reparte que demain soir. Et ça arrive régulièrement. Je l'aime bien. Vu qu'elle est si souvent ici, je m'occupe de son éducation. Si ça ne convient pas, elle n'a qu'à repartir. Mais oh! Mausus que ça convient donc! Ça commence habituellement par, "Si j'étais ta mère, moi.... " j'ai alors son attention totale, et ça continue comme ça "j'endurerais pas ça que tu aies les cheveux dans les yeux à ce point-là parce que ça nuit à ta vision et je te ferais porter des barrettes." ou bien parfois par :"je n'accepterais pas que tu sortes avec une jupe si courte et je te ferais changer de vêtements". Elle est alors tout à fait réceptive et se met immédiatement une barrette ou bien une paire de jeans. On la sent presque soupirer de soulagement. Jamais je n'aurai eu une "fille" si docile, une enfant en si grand besoin de "mère". Il faut tout un village pour élever un enfant, même et peut-être surtout quand on habite le centre-ville!
vendredi 23 octobre 2009
Cinéma
"Enlighten up!"Un film sur le yoga au cinéma du Parc jusqu'à jeudi seulement, à dix-neuf heures. Une réflexion en action, on y interview Iyengar en personne et d'autres sages aussi, et des pas trop spirituels qui font du yoga aussi. Intéressant concept. Qu'est-ce que le yoga? est la question de fond du film. Le film donnera-t-il la réponse à cette vaste question.? Allez le voir! Il y a un prof de yoga qui le présente et répond aux questions après la projection. Une belle expérience.
Fragilité
Les ados sont fragiles et j'entoure du mieux que je peux ma grande Quinze ans qui est si petite. Je l'aime de tout mon coeur. Je la pousse, je la soutiens, je l'écoute, je suis là pour elle, qu'elle l'apprécie ou non, je suis là. Mais parfois, moi aussi , qui ai tant d'expérience de la vie, moi, qui suis une baby-boomer, moi aussi, je me sens fragile. Et nous nous rejoignons dans notre fragilité commune. Alors, je peux la prendre dans mes bras et elle se laisse faire et on ne sait plus laquelle des deux berce l'autre.
jeudi 22 octobre 2009
L'amour et le Costco
Et si l'amour c'était se stationner devant un petit condo, entrer y déjeuner auprès d'un homme qui nous a fait du café, jaser de tout et de rien et puis prendre des sacs pour s'en aller ensemble au Costco, magasiner tranquillement en s'émerveillant comme des enfants des nouveaux produits, ne pas voir le temps passer et puis ne presque rien acheter finalement, mais se sentir satisfaits et comblés, rentrer chez lui, s'embrasser en se dégustant longuement et puis chacun chez soi en sachant que l'on va se revoir, avec cette certitude que tout se passe bien et que chaque instant est à sa place et que rien ne presse car on a tout notre temps? C'est ce que j'ai fait aujourd'hui avec le monsieur-qui-veut-se-marier.
Et si c'était si simple que ça l'amour?
Et si c'était si simple que ça l'amour?
mardi 20 octobre 2009
Mazsellan
Ce jeune homme qui danse la salsa pose la question suivante, en apparence innocente, en réalité source d'intense réflexion:
"On le sait quand on aime, n'est-ce-pas?"
Hého amigo! Je n'en suis pas si certaine qu'on le sait. Quand on éprouve de la passion pour quelqu'un, là, on le sait. Mains moites, coeur qui débat, lubrification, érection, obsession, la passion est un trouble physique facilement identifiable. On n'a plus d'appétit, on fait des folies, on s'achète de nouveaux vêtements, on s'observe dans le miroir, on voit l'autre partout, on a le souffle court et on court littéralement quand on va le rejoindre. Il fait nos jours, nos nuits, il occupe chaque parcelle de notre temps et de notre corps. On est exalté(e), on perd du poids et le sommeil aussi. On est en état d'alerte perpétuelle. C'est à la limite du supportable. Quand il est là, on exulte, quand il quitte, on s'en ennuie, d'un ennui physique, comme s'il nous manquait un morceau.
La passion aime les obstacles. Vous lirez le blogue de Groopie et Mister B, qui est un exemple parfait de la passion amoureuse à distance et adultère en plus. Ces deux amoureux quitteraient-ils leur conjoint respectif pour vivre ensemble dans un petit appartement que les chicanes de pâte à dents sur le miroir ou d'oeufs au plat ratés ne tarderaient pas à ternir l'intensité de leur passion que l'on sent si réelle. Le quotidien tue ce genre d'amour. Rapidement. Et on se cherche inconsciemment une autre flamme adultère pour revivre le coeur qui bat si intensément et le déchirement de l'absence.
Une fois la passion un peu décrite, en quoi diffère-t-elle de l'amour? Là, chers lecteurs, je suis en terrain un peu inconnu, glissant, je risque d'écrire pas mal de niaiseries, vous me corrigerez. Bon... l'amour là. Ai-je déjà été en amour, coudons, pour tant peiner à en parler? La réponse est oui. Je pense. Je ne me posais pas la question. Ça allait de soi. Deux couples long terme dans ma vie et les deux fois, j'étais amoureuse. Contente de voir le conjoint. N'y pensant plus du tout dès qu'il repartait. Des discussion. Des projets. Du sexe aussi. Du bon sexe. Satisfaisant et réconfortant. Et de la sécurité. Celle d'être aimée, de se sentir aimée, de savoir qu'il reviendrait et de n'en pas douter. De la liberté. Je n'ai jamais été emprisonnée par mes couples.
Mais je ne suis pas un exemple. Tant de couples différents autour de moi et qui s'aiment aussi. Tant de chicanes autour du quotidien. C'est ce que j'observe. On se chicane peu pour l'essentiel, beaucoup pour l'accessoire. Le danger de l'amour, c'est qu'il finisse par disparaître enfoui sous la vaisselle sale, les cris des enfants et le partage des tâches. L'amour devient lourd, pesant et on en vient à détester ce conjoint qui nous enchaîne. Et puis, la passion, c'est tellement tentant.
Je ne réponds pas à l'autre question de Mazsellan "C'est quoi l'amour véritable?" trop complexe cette question-là, j'y réfléchis encore. Mais l'amour est fragile et il y a du travail à faire pour le laisser s'épanouir. Pas la passion. Elle nous submerge, pas de travail là-dedans, on s'y laisse prendre et on est parti pour la gloire. L'amour, lui, doit s'apprivoiser. Et si on cherche la passion en amour, il est possible qu'on laisse partir une personne qui était notre amoureux pour ne découvrir cet amour qu'après coup, dans le manque léger mais réel qui nous révèle que dans cette présence qui ne faisait pas battre notre coeur, dans ces conversations amicales, dans ce souci de l'autre que nous avions, dans ces goûts communs qui allaient de soi, il y avait le potentiel pour une belle relation, tout en douceur et en nuances, et qu'on aurait donc dû se donner une chance, prendre notre temps, apprécier au lieu de se torturer à se demander si ce qu'on vivait était bien de l'amour. À trop vouloir aimer, on demande l'impossible, la perfection, on compare, on soupèse et hop! on passe au suivant. Le marché de l'amour est devenu du prêt-à-jeter et jamais il n'y aura eu de gens aussi désabusés qui masquent leur mal-être dans des relations sexuelles intensives et de plus en plus osées. Les sites spécialisés basés sur le sexe uniquement foisonnent. On ne veut plus seulement pénétrer et sucer, plate ça, on veut aller faire des échanges dans des donjons, manier le fouet, aller toujours plus loin. Plus loin de l'amour, oui, absolument. On se perd, je me perds aussi, alors, non, je ne fais pas la morale. Je réfléchis tout haut avec vous.
"On le sait quand on aime, n'est-ce-pas?"
Hého amigo! Je n'en suis pas si certaine qu'on le sait. Quand on éprouve de la passion pour quelqu'un, là, on le sait. Mains moites, coeur qui débat, lubrification, érection, obsession, la passion est un trouble physique facilement identifiable. On n'a plus d'appétit, on fait des folies, on s'achète de nouveaux vêtements, on s'observe dans le miroir, on voit l'autre partout, on a le souffle court et on court littéralement quand on va le rejoindre. Il fait nos jours, nos nuits, il occupe chaque parcelle de notre temps et de notre corps. On est exalté(e), on perd du poids et le sommeil aussi. On est en état d'alerte perpétuelle. C'est à la limite du supportable. Quand il est là, on exulte, quand il quitte, on s'en ennuie, d'un ennui physique, comme s'il nous manquait un morceau.
La passion aime les obstacles. Vous lirez le blogue de Groopie et Mister B, qui est un exemple parfait de la passion amoureuse à distance et adultère en plus. Ces deux amoureux quitteraient-ils leur conjoint respectif pour vivre ensemble dans un petit appartement que les chicanes de pâte à dents sur le miroir ou d'oeufs au plat ratés ne tarderaient pas à ternir l'intensité de leur passion que l'on sent si réelle. Le quotidien tue ce genre d'amour. Rapidement. Et on se cherche inconsciemment une autre flamme adultère pour revivre le coeur qui bat si intensément et le déchirement de l'absence.
Une fois la passion un peu décrite, en quoi diffère-t-elle de l'amour? Là, chers lecteurs, je suis en terrain un peu inconnu, glissant, je risque d'écrire pas mal de niaiseries, vous me corrigerez. Bon... l'amour là. Ai-je déjà été en amour, coudons, pour tant peiner à en parler? La réponse est oui. Je pense. Je ne me posais pas la question. Ça allait de soi. Deux couples long terme dans ma vie et les deux fois, j'étais amoureuse. Contente de voir le conjoint. N'y pensant plus du tout dès qu'il repartait. Des discussion. Des projets. Du sexe aussi. Du bon sexe. Satisfaisant et réconfortant. Et de la sécurité. Celle d'être aimée, de se sentir aimée, de savoir qu'il reviendrait et de n'en pas douter. De la liberté. Je n'ai jamais été emprisonnée par mes couples.
Mais je ne suis pas un exemple. Tant de couples différents autour de moi et qui s'aiment aussi. Tant de chicanes autour du quotidien. C'est ce que j'observe. On se chicane peu pour l'essentiel, beaucoup pour l'accessoire. Le danger de l'amour, c'est qu'il finisse par disparaître enfoui sous la vaisselle sale, les cris des enfants et le partage des tâches. L'amour devient lourd, pesant et on en vient à détester ce conjoint qui nous enchaîne. Et puis, la passion, c'est tellement tentant.
Je ne réponds pas à l'autre question de Mazsellan "C'est quoi l'amour véritable?" trop complexe cette question-là, j'y réfléchis encore. Mais l'amour est fragile et il y a du travail à faire pour le laisser s'épanouir. Pas la passion. Elle nous submerge, pas de travail là-dedans, on s'y laisse prendre et on est parti pour la gloire. L'amour, lui, doit s'apprivoiser. Et si on cherche la passion en amour, il est possible qu'on laisse partir une personne qui était notre amoureux pour ne découvrir cet amour qu'après coup, dans le manque léger mais réel qui nous révèle que dans cette présence qui ne faisait pas battre notre coeur, dans ces conversations amicales, dans ce souci de l'autre que nous avions, dans ces goûts communs qui allaient de soi, il y avait le potentiel pour une belle relation, tout en douceur et en nuances, et qu'on aurait donc dû se donner une chance, prendre notre temps, apprécier au lieu de se torturer à se demander si ce qu'on vivait était bien de l'amour. À trop vouloir aimer, on demande l'impossible, la perfection, on compare, on soupèse et hop! on passe au suivant. Le marché de l'amour est devenu du prêt-à-jeter et jamais il n'y aura eu de gens aussi désabusés qui masquent leur mal-être dans des relations sexuelles intensives et de plus en plus osées. Les sites spécialisés basés sur le sexe uniquement foisonnent. On ne veut plus seulement pénétrer et sucer, plate ça, on veut aller faire des échanges dans des donjons, manier le fouet, aller toujours plus loin. Plus loin de l'amour, oui, absolument. On se perd, je me perds aussi, alors, non, je ne fais pas la morale. Je réfléchis tout haut avec vous.
lundi 19 octobre 2009
La musique
J'aime mais je n'y connais rien. La classique là. Je ne reconnais que la cinquième symphonie de Bethoven ou bien les canons de Pachelbel. Pour tout ce qui n'est pas aussi archi-évident, je suis nulle. Je ne sais pas lire la musique non plus. Je n'ai jamais joué d'aucun instrument. Je sais, je sais, je vous déçois.
Pendant des années, j'ai mis ma culture musicale, mon absence de culture musicale plutôt, à plus tard. J'allais m'y attaquer sérieusement à la retraite. Prendre des cours, m'équiper pour écouter des opéras avec un son impeccable et voilà que j'y suis parvenue à la retraite et que je pourrais réaliser cet objectif de jeunesse et je n'en ai pas le goût. Paresse? Trop gros objectif? C'est tellement immense le monde de la musique. Je m'y perds avant d'y entrer.
Je devrais commencer par l'opéra. Qui m'attire. Je mets de l 'opéra dans la voiture quand je conduis et j'adore. Mais là encore, un opéra ou un autre, c'est du pareil au même pour moi. J'ai tellement tout à apprendre. Et à bien y penser, c'est magnifique. Je n'aurai pas assez d'une vie c'est certain pour explorer tout ce qui m'intéresse. Je commence par l'opéra donc. Décidé!
Pendant des années, j'ai mis ma culture musicale, mon absence de culture musicale plutôt, à plus tard. J'allais m'y attaquer sérieusement à la retraite. Prendre des cours, m'équiper pour écouter des opéras avec un son impeccable et voilà que j'y suis parvenue à la retraite et que je pourrais réaliser cet objectif de jeunesse et je n'en ai pas le goût. Paresse? Trop gros objectif? C'est tellement immense le monde de la musique. Je m'y perds avant d'y entrer.
Je devrais commencer par l'opéra. Qui m'attire. Je mets de l 'opéra dans la voiture quand je conduis et j'adore. Mais là encore, un opéra ou un autre, c'est du pareil au même pour moi. J'ai tellement tout à apprendre. Et à bien y penser, c'est magnifique. Je n'aurai pas assez d'une vie c'est certain pour explorer tout ce qui m'intéresse. Je commence par l'opéra donc. Décidé!
vendredi 16 octobre 2009
Frivolité. cheveux et couple
Coiffeuse, magasins, soleil, expresso. Je viens de rentrer. Avec des sacs. Et une coupe que je ne suis pas certaine d'aimer. Ma coiffeuse était grandiloquente. Elle me parlait de son chum, de l'atrocité de vivre avec son chum. "Je me sens comme sa mère. Un vrai adolescent. Ne ramasse jamais rien. Je dois tout lui dire." Et moi de jouer à la thérapeute conjugale.
-Vous n'avez pas d'enfants. As-tu essayé de ne plus rien faire dans la maison?
-Mais oui. Ça fait huit ans qu'on est ensemble. Tu te doutes bien que j'ai essayé pas mal d'affaires.
-Et?
-Il ne s'en est pas aperçu.
-Vraiment? Il a bien dû avoir faim à un moment donné?
-Je sais pas. Il a fait venir et puis la troisième journée, il est allé s'acheter du Kraft dinner. Il mangeait toujours ça, du Kraft Dinner, avant que je le rencontre.
-Donc, lui, tout seul, il ne ferait pas de ménage, pas de lavage et mangerait du Kraft dinner, c'est ça?
-Du lavage, ça, il en ferait, mais c'est moi qui ne veux pas.
-Tu ne veux pas qu'il fasse de lavage?
-Surtout pas. Il a une drôle de technique. Il va laver toutes les serviettes ensemble, tous les chandails ensemble, tous les pantalons ensemble. Je ne sais pas d'où lui vient cette idée. Il lave à l'eau froide et ne sépare même pas les couleurs.
Oups! Je n'ai pas osé mettre de l'huile sur le feu en lui confiant que je ne séparais pas les couleurs non plus, ni même le genre de vêtements. Rendue à ce stade de son discours, elle semblait survoltée et les ciseaux se promenaient plus vigourement qu'artistiquement dans ma chevelure apeurée. Cherchant des éléments pour aider son couple et ayant enlevé mes lunettes en plus, je ne m'en souciais pas trop. Qu'est-ce qu'une tête comparée à un couple à la débâcle?
Les atrocités qu'elle devait endurer auprès de cet homme négligeant et désordonné continuaient de pleuvoir. Découragée, je lui lance:
-Mais alors, quel est l'avantage pour toi de vivre avec cet homme?
-Justement, je n'en trouve pas.
Oupelaye, allait-elle ensuite me parler de séparation? Je me sentais petite dans ma tête qu'elle achevait avec un rasoir cette fois. Première fois qu'elle se servait d'un rasoir pour me fignoler le coco. Devrais-je le lui dire?
Je restais silencieuse un moment. Elle aussi. Allait-elle me dire qu'elle restait avec lui parce qu'elle l'aimait? Elle semblait adoucie et avait troqué le rasoir pour de nouveaux ciseaux, de longs ciseaux qui faisaient clac clac sur le peu de chevelure qui me restait.
-On a les mêmes amis. On aime les mêmes activités. En vacances, il est merveilleux. Et puis, il y a le sexe. C'est sûr que ça me fait lui pardonner pas mal de choses.
Elle sortit un miroir pour me montrer l'arrière de ma tête. Archi-court! Oups! Jamais je n'avais eu les cheveux aussi courts.
Quand j'ai vulu lui donner un pourboire, elle me l'a remis dans la main. "Pas question, ça m'a fait tellement de bien de te parler. Je suis toute défâchée." Elle était tellement souriante et jolie que j'ai eu envie de l'embrasser. Je me suis lancée dans la rue froide et j'ai rabattu mon foulard autour de ma nuque dégarnie, en faisant plusieurs tours.
-Vous n'avez pas d'enfants. As-tu essayé de ne plus rien faire dans la maison?
-Mais oui. Ça fait huit ans qu'on est ensemble. Tu te doutes bien que j'ai essayé pas mal d'affaires.
-Et?
-Il ne s'en est pas aperçu.
-Vraiment? Il a bien dû avoir faim à un moment donné?
-Je sais pas. Il a fait venir et puis la troisième journée, il est allé s'acheter du Kraft dinner. Il mangeait toujours ça, du Kraft Dinner, avant que je le rencontre.
-Donc, lui, tout seul, il ne ferait pas de ménage, pas de lavage et mangerait du Kraft dinner, c'est ça?
-Du lavage, ça, il en ferait, mais c'est moi qui ne veux pas.
-Tu ne veux pas qu'il fasse de lavage?
-Surtout pas. Il a une drôle de technique. Il va laver toutes les serviettes ensemble, tous les chandails ensemble, tous les pantalons ensemble. Je ne sais pas d'où lui vient cette idée. Il lave à l'eau froide et ne sépare même pas les couleurs.
Oups! Je n'ai pas osé mettre de l'huile sur le feu en lui confiant que je ne séparais pas les couleurs non plus, ni même le genre de vêtements. Rendue à ce stade de son discours, elle semblait survoltée et les ciseaux se promenaient plus vigourement qu'artistiquement dans ma chevelure apeurée. Cherchant des éléments pour aider son couple et ayant enlevé mes lunettes en plus, je ne m'en souciais pas trop. Qu'est-ce qu'une tête comparée à un couple à la débâcle?
Les atrocités qu'elle devait endurer auprès de cet homme négligeant et désordonné continuaient de pleuvoir. Découragée, je lui lance:
-Mais alors, quel est l'avantage pour toi de vivre avec cet homme?
-Justement, je n'en trouve pas.
Oupelaye, allait-elle ensuite me parler de séparation? Je me sentais petite dans ma tête qu'elle achevait avec un rasoir cette fois. Première fois qu'elle se servait d'un rasoir pour me fignoler le coco. Devrais-je le lui dire?
Je restais silencieuse un moment. Elle aussi. Allait-elle me dire qu'elle restait avec lui parce qu'elle l'aimait? Elle semblait adoucie et avait troqué le rasoir pour de nouveaux ciseaux, de longs ciseaux qui faisaient clac clac sur le peu de chevelure qui me restait.
-On a les mêmes amis. On aime les mêmes activités. En vacances, il est merveilleux. Et puis, il y a le sexe. C'est sûr que ça me fait lui pardonner pas mal de choses.
Elle sortit un miroir pour me montrer l'arrière de ma tête. Archi-court! Oups! Jamais je n'avais eu les cheveux aussi courts.
Quand j'ai vulu lui donner un pourboire, elle me l'a remis dans la main. "Pas question, ça m'a fait tellement de bien de te parler. Je suis toute défâchée." Elle était tellement souriante et jolie que j'ai eu envie de l'embrasser. Je me suis lancée dans la rue froide et j'ai rabattu mon foulard autour de ma nuque dégarnie, en faisant plusieurs tours.
mercredi 14 octobre 2009
Retour de soirée
Il m'a encore fait boire du vin. Oh! que ce n'est pas assumé comme formulation. J'ai bu du vin en apéro chez lui en adulte que je suis et en toute connaissance de cause.
On faisait dans l'intime. Confidences. Fantasmes. Les miens ne semblent pas le brancher du tout. Les siens ne me branchent pas non plus. Me troublent même. Alors, quand il s'approche de moi et me frôle les seins, je me réfugie dans mon veston et dans mon manteau (criss qu'il fait froid quand même) et je déclare que j'ai faim. Il ne fait ni une ni deux et en route vers le restaurant nous voilà.
On ouvre une autre bouteille de vin. Je remarque qu'il boit pas mal, mais je l'accote alors rien à dire. Le repas se déroule bien, dans la bonne humeur et la confiance. C'est fou comme je me sens bien avec ce mec. Vraiment moi-même. Mon côté excessif est bien accepté. Je me sens détendue et heureuse. Il parle beaucoup et me fait rire.
Nous voilà dans la rue. Je lui reparle de ses fantasmes. En riant. Moi, je ris mais pas lui. Oups! Gaffe. Il se sent jugé. Il est blessé. Il se referme. Il ne m'a rien demandé. Mais bien sûr qu'il ne m'a rien demandé, qu'il n'a rien exigé. Je le sais. Mais j'ai juste voulu lui exprimer comment je me sentais face à ses fantasmes. Non, non, je ne le juge pas. Oui, il a bien fait de m'en parler. Bien sûr. Il peut me faire confiance.
Mais la distance est créée. Et l'incompréhension. Et le gouffre. Et me voilà les larmes aux yeux. Encore cette distance. Si tellement difficile cette relation homme-femme. Bonne nuit!
Mais il ne me quitte pas. Il est fâché mais il continue à marcher avec moi. Et on s'explique. Nous sommes-nous compris? Je n'en suis pas certaine. "Embrasse-moi." "Non, embrasse-moi pour vrai." "Pas ici, à côté de la police." Et je remarque le char de police, juste à côté de nous. "Oui, ici, ce n'est pas illégal de s'embrasser." Et il fourre sa langue dans ma bouche et je m'accroche à lui et nous quittons la planète. Je marche ensuite tranquillement chez moi, j'y étais presque et me voilà à la maison et je pense à lui. Dernière rencontre? Qui sait? Mais un moment de grande authenticité, ça c'est sûr.
On faisait dans l'intime. Confidences. Fantasmes. Les miens ne semblent pas le brancher du tout. Les siens ne me branchent pas non plus. Me troublent même. Alors, quand il s'approche de moi et me frôle les seins, je me réfugie dans mon veston et dans mon manteau (criss qu'il fait froid quand même) et je déclare que j'ai faim. Il ne fait ni une ni deux et en route vers le restaurant nous voilà.
On ouvre une autre bouteille de vin. Je remarque qu'il boit pas mal, mais je l'accote alors rien à dire. Le repas se déroule bien, dans la bonne humeur et la confiance. C'est fou comme je me sens bien avec ce mec. Vraiment moi-même. Mon côté excessif est bien accepté. Je me sens détendue et heureuse. Il parle beaucoup et me fait rire.
Nous voilà dans la rue. Je lui reparle de ses fantasmes. En riant. Moi, je ris mais pas lui. Oups! Gaffe. Il se sent jugé. Il est blessé. Il se referme. Il ne m'a rien demandé. Mais bien sûr qu'il ne m'a rien demandé, qu'il n'a rien exigé. Je le sais. Mais j'ai juste voulu lui exprimer comment je me sentais face à ses fantasmes. Non, non, je ne le juge pas. Oui, il a bien fait de m'en parler. Bien sûr. Il peut me faire confiance.
Mais la distance est créée. Et l'incompréhension. Et le gouffre. Et me voilà les larmes aux yeux. Encore cette distance. Si tellement difficile cette relation homme-femme. Bonne nuit!
Mais il ne me quitte pas. Il est fâché mais il continue à marcher avec moi. Et on s'explique. Nous sommes-nous compris? Je n'en suis pas certaine. "Embrasse-moi." "Non, embrasse-moi pour vrai." "Pas ici, à côté de la police." Et je remarque le char de police, juste à côté de nous. "Oui, ici, ce n'est pas illégal de s'embrasser." Et il fourre sa langue dans ma bouche et je m'accroche à lui et nous quittons la planète. Je marche ensuite tranquillement chez moi, j'y étais presque et me voilà à la maison et je pense à lui. Dernière rencontre? Qui sait? Mais un moment de grande authenticité, ça c'est sûr.
mardi 13 octobre 2009
Se reconstruire
Mon père avait de l'ambition. Il travaillait. Tout le temps. Pour sa famille. Et parce qu'il aimait ça. C'était sa vie, son travail et il a travaillé jusqu'à sa mort et il en était très fier. Quand le médecin lui a dit qu'il avait un cancer du pancréas, il avait soixante-douze ans et était en habit cravate pour la visite. Le doc avait demandé que ma mère l'accompagne. Il a encaissé le coup. Et est retourné au bureau! Cinq semaines plus tard, il était mort. Il avait eu le temps de tout régler ses dossiers, de refaire son testament et de magasiner son urne funéraire!
Quand on était petits, il avait trois jobs. Un travail de bureau la semaine, un travail de vendeur les jeudis et vendredis soir et il faisait du taxi la fin de semaine et les jours fériés. Il plaçait l'argent et investissait. Il achetait des maisons à revenus aussi. Son capital montait. Il était content. On continuait de vivre très modestement, il continuait à "assurer notre avenir". Quand j'ai quitté la maison, les choses allaient très bien. Mes parents se sont acheté des meubles neufs. Ils ont commencé à voyager. Et puis, il a tout investi dans la compagnie qui l'employait. Il l'a achetée. Il en est devenu le fier président directeur général.
Un an plus tard, il faisait faillite. À cinquante ans, mon père avait tout perdu. Envolé le fruit de toutes ces années de travail acharné. On s'est retrouvés sans le sou.
Je n'habitais plus la maison, mais il devenait évident qu'il y avait maintenant des choses à cacher. Le mot dépression n'a jamais été prononcé mais mon père en a donc eu des grippes et des rhumes qui le faisaient garder le lit cette année-là! Ma mère, elle, semblait peu affectée. L'argent ne fait pas le bonheur, se plaisait-elle à répéter. Et la vie continua.
Une année passa et mon père se remit à travailler, avec l'énergie que nous lui connaissions. Et les choses tournèrent bien. Il réinvestit tranquillement son capital. Il avait maintenant de l'expérience. De l'audace encore mais aussi de la prudence. Il se prit des associés. Ils rachetèrent une autre compagnie, plus petite. Mes frères maintenant jeunes adultes y travaillèrent avec lui.
Mon père se refit financièrement et les profits de la compagnie lui permirent de couler des jours plus calmes. Il travaillait toujours autant mais il adorait travailler. Les loisirs de cet homme, c'était son travail! Il se plaisait cependant à dire, comme ma mère l'avait toujours répété avant lui, que l'argent ne fait pas le bonheur et que sa plus grande fierté, c'était sa famille et l'amour qui nous unissait.
Quand on était petits, il avait trois jobs. Un travail de bureau la semaine, un travail de vendeur les jeudis et vendredis soir et il faisait du taxi la fin de semaine et les jours fériés. Il plaçait l'argent et investissait. Il achetait des maisons à revenus aussi. Son capital montait. Il était content. On continuait de vivre très modestement, il continuait à "assurer notre avenir". Quand j'ai quitté la maison, les choses allaient très bien. Mes parents se sont acheté des meubles neufs. Ils ont commencé à voyager. Et puis, il a tout investi dans la compagnie qui l'employait. Il l'a achetée. Il en est devenu le fier président directeur général.
Un an plus tard, il faisait faillite. À cinquante ans, mon père avait tout perdu. Envolé le fruit de toutes ces années de travail acharné. On s'est retrouvés sans le sou.
Je n'habitais plus la maison, mais il devenait évident qu'il y avait maintenant des choses à cacher. Le mot dépression n'a jamais été prononcé mais mon père en a donc eu des grippes et des rhumes qui le faisaient garder le lit cette année-là! Ma mère, elle, semblait peu affectée. L'argent ne fait pas le bonheur, se plaisait-elle à répéter. Et la vie continua.
Une année passa et mon père se remit à travailler, avec l'énergie que nous lui connaissions. Et les choses tournèrent bien. Il réinvestit tranquillement son capital. Il avait maintenant de l'expérience. De l'audace encore mais aussi de la prudence. Il se prit des associés. Ils rachetèrent une autre compagnie, plus petite. Mes frères maintenant jeunes adultes y travaillèrent avec lui.
Mon père se refit financièrement et les profits de la compagnie lui permirent de couler des jours plus calmes. Il travaillait toujours autant mais il adorait travailler. Les loisirs de cet homme, c'était son travail! Il se plaisait cependant à dire, comme ma mère l'avait toujours répété avant lui, que l'argent ne fait pas le bonheur et que sa plus grande fierté, c'était sa famille et l'amour qui nous unissait.
samedi 10 octobre 2009
L'homme
Je me trouvais bien jeune avec mes petits cinquante-six ans, alors qu'il m'embrassait amicalement, sa main sous mon chandail et la mienne sur son sexe bandé, comparés à ses vieux soixante-quatre ans et à sa bedaine. Je me trouvais bien jeune donc mais la soirée allait me surprendre. L'apéro se prolongeait. On achevait sa délicieuse bouteille de vin blanc dont j'aurais donc dû me rappeler le nom pour en racheter et il me parlait assis dans son lazy-boy et moi à-demie étendue sur son divan. Et voilà qu'il se lève, prend mon verre et le dépose à côté. Il se penche vers moi et me demande si j'aime l'odeur de son parfum. Il a alors le cou près de ma bouche et je lui demande si c'est pour me tenter qu'il me pose cette question et je le hume et ça sent bon et je dépose un baiser sur ce cou offert. Il va se rassoir, souriant, me dit qu'il voulait vraiment mon opinion, un nouveau parfum qu'il s'était acheté. Il avait besoin de savoir si ça lui allait. Et il ajoute "Toi et moi, on est des amis!" "C'est vrai, mais ce n'est pas parce qu'on est des amis que l'on ne peut pas se donner d'affection." On aurait dit qu'il attendait cette permission, car le voilà maintenant dans mes bras et on se colle et on s'embrasse passionnément!
C'est à vingt-deux heures qu'on est finalement sortis pour chercher un restaurant. C'est là que j'ai appris son penchant pour les jeunes femmes. Pas un penchant nécessairement sexuel, il aimerait bien, mais ce sont le plus souvent des histoires d'amour platoniques dans la réalité. Ainsi, il va partir quelques jours dans Charlevoix avec une femme de quarante ans. Il a déjà voyagé avec elle à Paris et ils partageaient chastement la même chambre d'hôtel. Mais lui fantasme sur elle, l'aime et la respecte. Peu d'espoir de mariage dans ce cas-ci.
Il y a cette autre jeune femme où il y aurait peut-être une possibilité. C'est à voir. Trente-neuf ans. Bon, oui, je sais, elle est bien jeune mais on s'entend bien et ce serait mon bâton de vieillesse. On se voit souvent et nos amis communs font des blagues sur notre "couple" et elle rougit et moi aussi je rougis. Mais non, je ne lui ai jamais touché voyons, il faudrait que ça vienne d'elle. J'attends.Elle veut se marier, ça je le sais et moi aussi je veux me marier. Je ne suis pas pressé. En fait, le plus grand obstacle, ce n'est pas mon âge, c'est que je ne sois pas musulman.
Ainsi me parlait l'homme-qui-veut-se-marier devant nos filets de saumon citronnés. Je ne sais pas trop ce qui va advenir de notre histoire à nous. Quelle histoire en fait? Nous sommes des amis, rien de plus. L'amitié est une bien belle chose.
C'est à vingt-deux heures qu'on est finalement sortis pour chercher un restaurant. C'est là que j'ai appris son penchant pour les jeunes femmes. Pas un penchant nécessairement sexuel, il aimerait bien, mais ce sont le plus souvent des histoires d'amour platoniques dans la réalité. Ainsi, il va partir quelques jours dans Charlevoix avec une femme de quarante ans. Il a déjà voyagé avec elle à Paris et ils partageaient chastement la même chambre d'hôtel. Mais lui fantasme sur elle, l'aime et la respecte. Peu d'espoir de mariage dans ce cas-ci.
Il y a cette autre jeune femme où il y aurait peut-être une possibilité. C'est à voir. Trente-neuf ans. Bon, oui, je sais, elle est bien jeune mais on s'entend bien et ce serait mon bâton de vieillesse. On se voit souvent et nos amis communs font des blagues sur notre "couple" et elle rougit et moi aussi je rougis. Mais non, je ne lui ai jamais touché voyons, il faudrait que ça vienne d'elle. J'attends.Elle veut se marier, ça je le sais et moi aussi je veux me marier. Je ne suis pas pressé. En fait, le plus grand obstacle, ce n'est pas mon âge, c'est que je ne sois pas musulman.
Ainsi me parlait l'homme-qui-veut-se-marier devant nos filets de saumon citronnés. Je ne sais pas trop ce qui va advenir de notre histoire à nous. Quelle histoire en fait? Nous sommes des amis, rien de plus. L'amitié est une bien belle chose.
vendredi 9 octobre 2009
Contrat difficile
Mazsellan m'a demandé de lui faire un billet sur l'amour, le véritable amour, pendant son absence. C'est un mandat horrible car je n'arrête plus d'y penser. Archi-compliqué pour moi. C'est comme entrer dans mes bibittes, me demander de me faire une idée, une analyse, distinguer le vrai du faux. L'amour véritable, c'est certainement celui que l'on éprouve pour ses enfants. Là, c'est facile. Mais l'amour véritable entre un homme et une femme, misère! Je songe, je songe. Toute aide me serait utile.
mardi 6 octobre 2009
La liberté d'écriture
Je lis le blogue des (Z)imparfaites, que j'aime de plus en plus, et je tombe hier sur ce billet si bien écrit et rigolo à plein sur le scrapbooking. Pourquoi ce billet est-il intéressant? Parce que l'auteure, Nancy, s'exprime en toute liberté et pertinence et impertinence aussi sur le sujet. C'est savoureux et j'adore. Si le billet avait été plus politically correct, en ménageant la chèvre et le chou, il aurait aussi été particulièrement plate. Ce qui le sauve et le rend si controversé, ce sont les réactions qui vont suivre et que je guette avec impatience. Car, bien évidemment, dans la plupart des blogues, on ménage ses lecteurs et l'écrivain fait attention de ne pas les heurter de front. Sinon, il aura droit à de vives réactions de gens susceptibles qui se sentent attaqués et qui jouent à "t'es pu mon amie". Nancy y a donc eu droit elle aussi. Elle semble avoir un équilibre suffisant pour ne pas en avoir été affectée et nul doute que cette petite chicane de clocher moussera la vente de leur livre. On veut savoir ce que ces effrontées vont avoir à nous dire!
Que des femmes aient une vie suffisamment vide pour défendre avec passion leur hobby de scrapbooking et se sentir personnellement attaquées au lieu de rire avec l'auteure du billet démontre que oui, il y a un peu de pathétique là-dedans.
Addendum: Les auteures n'ont pas pris de chance et leur billet d'aujourd'hui ne souffrira d'aucune controverse, elles parlent .... des courges. C'est rond, tout gentil et personne ne se sent attaqué par ces charmants légumes. Les courges sont parfaitement inoffensives et ne se défendront pas si on les vilipende. Bon choix sécuritaire!
Que des femmes aient une vie suffisamment vide pour défendre avec passion leur hobby de scrapbooking et se sentir personnellement attaquées au lieu de rire avec l'auteure du billet démontre que oui, il y a un peu de pathétique là-dedans.
Addendum: Les auteures n'ont pas pris de chance et leur billet d'aujourd'hui ne souffrira d'aucune controverse, elles parlent .... des courges. C'est rond, tout gentil et personne ne se sent attaqué par ces charmants légumes. Les courges sont parfaitement inoffensives et ne se défendront pas si on les vilipende. Bon choix sécuritaire!
lundi 5 octobre 2009
La peur
Peur de l'immigrant, peur des voiles, peur de se faire angliciser, peur de disparaître, peur d'avoir peur. Sous l'intolérance, le jugement facile, la méfiance exacerbée, l'esprit de clocher, la petitesse identitaire, il y a d'abord la peur. La peur peut entraîner la haine, le rejet, la violence. Libérons-nous de la peur!
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