Je ne suis pas vite, je sais. Je fais moins d'internet. Alors donc, ma fille est déménagée dans son appartement plus ou moins supervisé le premier mai dernier. Il s'agit plus d'une chambre avec cuisinette intégrée et salle de bain privée. J'ai eu un choc quand je l'ai vu la première fois. Me semblait misérable. Mais elle m'a invitée à souper la semaine passée et je trouvais ça beaucoup mieux. Bien même. C'est petit, très petit mais elle est toute seule et je suis la première à prôner les bienfaits du minimalisme.
Elle a aussi un job de six mois pour personnes avec des problèmes d'employabilité. Elle a commencé il y a un mois. Très difficile pour elle. Toujours ses problèmes de ne pas savoir compter, de comprendre plus ou moins bien les consignes et de ne pas aller assez vite. Bref, tout le monde se débrouillait sauf elle. Elle voulait abandonner. Je lui ai conseillé d'attendre de se faire mettre à la porte. Et là, ils semblent qu'ils vont la garder. Elle en est à la fois contente et déçue. Se faisait une joie de la fin de son calvaire. Mais comme elle est toujours présente et à l'heure et qu'ils voient bien qu'elle fait énormément d'efforts (pour peu de résultats, mais c'est l'histoire de sa vie!), ils ont décidé de lui donner une chance. Dans cinq mois, elle se retrouvera de nouveau devant rien, mais on vit ça un jour à la fois.
Et moi? Bof! Du bon, du moins bon.
Je suis de nouveau grand-mère. C'est tout nouveau. Naissance dimanche passé. Vu la petite hier soir. Belle. Mon fils et sa femme ont l'air heureux. C'est un bel événement.
J'ai une nouvelle famille de jumeaux. Africaine. Je les aime. Et je fréquente encore assidûment ma première famille de jumeaux, celle de quatre enfants. La deuxième famille, la rigide, plus de nouvelles et c'est très bien. La troisième (allemande et espagnole) est en Europe et m'envoie de belles photos. Je suis maintenant dans le conseil d'administration de l'organisme et j'aime ça. De belles personnes dynamiques et stimulantes dans ce c.a. Des amies potentielles.
Mon problème actuel (mais en est-ce un?) est le manque de projets. Je suis occupée parce que je m'occupe mais, mais... il manque quelque chose. Je devrais me planifier un voyage. Toutes mes amies le font et sont soit parties, soit en voie de partir. Et moi? Je ne planifie rien tout en me tapant sur la tête parce que je ne planifie rien.
J'ai repris quelques livres, ce qui est aussi un signe, dans mon cas, que ça ne va pas si bien que ça.
Je m'occupe de ma mère. Elle vieillit et la vérité c'est que c'est un poids de m'en occuper. En même temps que personne n'exige que je m'en occupe. Pas besoin. Je suis bien assez exigeante avec moi toute seule.
jeudi 31 août 2017
mardi 1 août 2017
Dépendance
Je lis le blogue de Humour quadratique qui songe à prendre des vacances sans ses enfants et je me reconnais. Bon, on a vingt et quelques années de différence quand même, je pourrais être sa mère et pourtant, j'en suis fitchrement au même point. Prendre des vacances seule sans mes enfants m'apeure. Je n'ai pas de chum, j'ai toujours voyagé avec ma plus jeune depuis dix ans et là, toute seule? Ouin.
Je veux me pousser, je veux avancer, oui, mais m'écoeurer? Non.
D'abord des nouvelles de ma plus jeune, Elle a eu 23 ans au mois de mai. Elle ne travaille pas depuis septembre 2016. Je la considère maintenant inapte au travail. Pas de sa faute. C'est comme ça. Le monde du travail n'est pas fait pour des travailleurs ayant de sévères problèmes d'apprentissage. Accepté. Par moi. Pourquoi la faire souffrir à répétition? Fini pour moi. J'ai donné tout ce que j'avais à donner et plus encore.
Me voilà donc au clsc avec ces conclusions en janvier 2016. Je vois une travailleuse sociale. Gentille. Ne peut rien faire sans le consentement de ma fille. Adulte ma fille. Ma fille va donc la rencontrer sans se faire prier. Elle aussi veut être indépendante et en a marre de vivre chez maman.
Elle la rencontre, fait des recherches et nous rencontre toutes les deux. Il y a des hébergements pour jeunes en difficulté mais on n'y fait aucun tri: jeunes toxicomanes, jeunes de la rue, jeunes qui sortent des centres d'accueil, toutes ces clientèles peuvent se retrouver dans ces appartements. Au début, je ne veux rien savoir. Et puis, la relation entre ma fille et moi se détériore et je lui suggère d'appeler un des hébergements qui me semble un peu moins pire. Elle le fait. On lui dit alors que oui, il y a de la place mais qu'elle doit déjà être sur l'aide sociale pour payer son loyer chez eux. Or, en habitant avec moi, impossible d'avoir accès à l'aide sociale. Impasse.
On laisse tomber.
Un mois plus tard, ce même hébergement la rappelle. Ils veulent la rencontrer.Elle y va. On l'aide à faire une demande d'aide sociale qui sera refusée. Je suis responsable de sa subsistance deux ans après son départ de la maison. C'est comme ça. Ce sont les règles du jeu. Soit. Mais... elle peut déménager dans un de leurs appartements si je m'engage à payer. Je m'engage par écrit et elle déménage quelques jours plus tard.
(à suivre)
Je veux me pousser, je veux avancer, oui, mais m'écoeurer? Non.
D'abord des nouvelles de ma plus jeune, Elle a eu 23 ans au mois de mai. Elle ne travaille pas depuis septembre 2016. Je la considère maintenant inapte au travail. Pas de sa faute. C'est comme ça. Le monde du travail n'est pas fait pour des travailleurs ayant de sévères problèmes d'apprentissage. Accepté. Par moi. Pourquoi la faire souffrir à répétition? Fini pour moi. J'ai donné tout ce que j'avais à donner et plus encore.
Me voilà donc au clsc avec ces conclusions en janvier 2016. Je vois une travailleuse sociale. Gentille. Ne peut rien faire sans le consentement de ma fille. Adulte ma fille. Ma fille va donc la rencontrer sans se faire prier. Elle aussi veut être indépendante et en a marre de vivre chez maman.
Elle la rencontre, fait des recherches et nous rencontre toutes les deux. Il y a des hébergements pour jeunes en difficulté mais on n'y fait aucun tri: jeunes toxicomanes, jeunes de la rue, jeunes qui sortent des centres d'accueil, toutes ces clientèles peuvent se retrouver dans ces appartements. Au début, je ne veux rien savoir. Et puis, la relation entre ma fille et moi se détériore et je lui suggère d'appeler un des hébergements qui me semble un peu moins pire. Elle le fait. On lui dit alors que oui, il y a de la place mais qu'elle doit déjà être sur l'aide sociale pour payer son loyer chez eux. Or, en habitant avec moi, impossible d'avoir accès à l'aide sociale. Impasse.
On laisse tomber.
Un mois plus tard, ce même hébergement la rappelle. Ils veulent la rencontrer.Elle y va. On l'aide à faire une demande d'aide sociale qui sera refusée. Je suis responsable de sa subsistance deux ans après son départ de la maison. C'est comme ça. Ce sont les règles du jeu. Soit. Mais... elle peut déménager dans un de leurs appartements si je m'engage à payer. Je m'engage par écrit et elle déménage quelques jours plus tard.
(à suivre)
jeudi 4 mai 2017
Deuil
C'est maintenant que ça se passe, aujourd'hui, tout de suite. Elle est morte depuis plus de huit mois, mais c'est aujourd'hui que je réalise vraiment que ma fille morte ne reviendra pas. Jamais. Pour toujours. Oui, je le savais avec ma tête, qu'elle était morte, qu'elle ne reviendrait pas, mais avec mon cœur, je ne le savais pas. Non.
Et son chum qui m'appelle, qui me dit que leur compagnie va bien, que les Métro vont vendre leurs produits, et moi, qui éclate en larmes. Elle aurait été tellement contente. Et elle n'est plus là pour voir ça et elle ne sera jamais plus là.
Oui, bien sûr, avec son affreuse maladie et ses souffrances, c'est probablement une bonne chose qu'elle soit morte. C'est la tête qui dit ça. Mais le cœur et l'espoir ne suivent pas la tête. Et même quand elle voulait un enfant, jamais je ne l'ai découragée. Parce que je pense qu'elle aurait été une excellente mère. On l'aurait aidée.
Ma plus jeune est partie. Appartement supervisé. C'est ça qu'on voulait. C'est le mieux. Mais je pleure. Problablement sain. Je n'ai pas pleuré depuis le suicide de ma fille. Le départ de la plus jeune a déclenché des torrents de larmes. Tout se mêle. Tout s'associe. Tous les deuils à la fois. Je suis non- fonctionnelle aujourd'hui. Occupée à pleurer.
Bon, mais quand même c'est fini. Il est 18h56. Je regarde Un souper presque parfait à la télé et une émission sur les chiens en même temps sur icitoutv, c'est fou toute cette stimulation! Demain sera un autre jour!
Et son chum qui m'appelle, qui me dit que leur compagnie va bien, que les Métro vont vendre leurs produits, et moi, qui éclate en larmes. Elle aurait été tellement contente. Et elle n'est plus là pour voir ça et elle ne sera jamais plus là.
Oui, bien sûr, avec son affreuse maladie et ses souffrances, c'est probablement une bonne chose qu'elle soit morte. C'est la tête qui dit ça. Mais le cœur et l'espoir ne suivent pas la tête. Et même quand elle voulait un enfant, jamais je ne l'ai découragée. Parce que je pense qu'elle aurait été une excellente mère. On l'aurait aidée.
Ma plus jeune est partie. Appartement supervisé. C'est ça qu'on voulait. C'est le mieux. Mais je pleure. Problablement sain. Je n'ai pas pleuré depuis le suicide de ma fille. Le départ de la plus jeune a déclenché des torrents de larmes. Tout se mêle. Tout s'associe. Tous les deuils à la fois. Je suis non- fonctionnelle aujourd'hui. Occupée à pleurer.
Bon, mais quand même c'est fini. Il est 18h56. Je regarde Un souper presque parfait à la télé et une émission sur les chiens en même temps sur icitoutv, c'est fou toute cette stimulation! Demain sera un autre jour!
dimanche 23 avril 2017
Dépasser ses limites
J'ai le corps en charpie, en lambeaux, en souffrance. Il y a sûrement pire, je le sais bien, mais quand même, alors que je suis assise en train d'écrire sans faire aucun effort physique, mes jambes élancent encore. Ça ressemble à des contractions, comme quand on accouche. Ouais, je me rappelle encore de cette douleur-là, je ne le savais pas ou plus mais la métaphore de l'accouchement m'est venue en même temps que ces jambes qui se plaignent sans répit. Ça faisait si mal que j'ai pris l'autobus pour monter la côte, pour deux arrêts!
Et me voilà enfin chez moi, contente d'être là, prête à endurer ce mal, fière de ce mal! J'ai fait hier une randonnée avec un groupe qui dépassait mes capacités, j'avais juste hâte que ça finisse, tout en essayant de m'inspirer du bouddhisme. "La vie est souffrance, accepter la souffrance sans la combattre, s'y abandonner, mettre un pied devant l'autre, sans relâche, exercer sa patience." Pour ce qui est de mettre un pied devant l'autre, je n'avais pas vraiment le choix, il pleuvait à boire debout, on était en plein bois, avec un sac à dos 🎒, je suivais la fille d'en avant et j'étais suivie par la fille d'en arrière, je ne regardais pas le paysage mais bien le sol devant mes pieds, plein d'obstacles, la boue parfois profonde, de la neige et de la glace par bouts, des racines, des troncs d'arbres, des roches. Et ce train d'enfer! Vite, vite, on aurait dit qu'on se sauvait d'un dinosaure Rex et je n'aurais pas été surprise de voir surgir un dinausore Rex, les méchants, les carnivores, ceux qui devaient bien se cacher dans le genre de forêt cannibale où nous nous trouvions, ce groupe de femmes intrépides et moi!
Je n'avais jamais fait ça, des longues randonnées de plusieurs heures. C'est plus dur que je ne le pensais. Je récidive samedi prochain!
Et me voilà enfin chez moi, contente d'être là, prête à endurer ce mal, fière de ce mal! J'ai fait hier une randonnée avec un groupe qui dépassait mes capacités, j'avais juste hâte que ça finisse, tout en essayant de m'inspirer du bouddhisme. "La vie est souffrance, accepter la souffrance sans la combattre, s'y abandonner, mettre un pied devant l'autre, sans relâche, exercer sa patience." Pour ce qui est de mettre un pied devant l'autre, je n'avais pas vraiment le choix, il pleuvait à boire debout, on était en plein bois, avec un sac à dos 🎒, je suivais la fille d'en avant et j'étais suivie par la fille d'en arrière, je ne regardais pas le paysage mais bien le sol devant mes pieds, plein d'obstacles, la boue parfois profonde, de la neige et de la glace par bouts, des racines, des troncs d'arbres, des roches. Et ce train d'enfer! Vite, vite, on aurait dit qu'on se sauvait d'un dinosaure Rex et je n'aurais pas été surprise de voir surgir un dinausore Rex, les méchants, les carnivores, ceux qui devaient bien se cacher dans le genre de forêt cannibale où nous nous trouvions, ce groupe de femmes intrépides et moi!
Je n'avais jamais fait ça, des longues randonnées de plusieurs heures. C'est plus dur que je ne le pensais. Je récidive samedi prochain!
jeudi 6 avril 2017
La famille
Rien de plus important. Pour l'instant. Je ne suis pas en couple. Je garde le chien de mon fils une journée par semaine et j'adore ça. J'organise un week-end familial avec ma tribu dans un domaine qui accepte les chiens. En juin. Bien contente de ça aussi. Je vois ma mère tous les dimanches. J'ai changé mon horaire avec elle, je la vois maintenant pour souper car je monte dorénavant la montagne le dimanche matin avec Rando Plein air. Beau groupe. Je vais m'inscrire à leurs randonnées à la campagne du samedi. Je suis heureuse. Plutôt, oui. Surtout même. Ce gardiennage de chien m'a beaucoup rapprochée de mon grand fils adoré. Il reste à souper en récupérant la bête. On discute, on rit, on s'aime.
Je fais toujours mon bénévolat jumeaux. Formellement avec ma nouvelle maman écolo et informellement avec celle qui a quatre enfants. J'adore, Toujours un plaisir et j'apprends tellement de chaque famille et de chaque bébé. Passionnants les bébés.
Bientôt, c'est l'anniversaire de ma fille décédée. Sa soeur va tous nous réunir chez elle ce jour-là. Quelle brillante et intéressante idée! Elle voudrait en faire une tradition chaque année. J'approuve au centuple.
Ma plus jeune? Non, elle ne travaille toujours pas, n'étudie pas non plus et n'a aucun revenu. Elle est encore souvent chez son amie qui a deux enfants. Je leur fais des épiceries écologiques et bios et j'attends que Fille soit prête à passer à autre chose. C'est comme ça. Curieusement, je ne m'en fais pas trop. Elle est en vie, c'est déjà beaucoup, c'est déjà énorme. Elle voit toujours sa psy gratuite de l'Ivac. C'est bien. Il y a des blessures qui sont longues à guérir. Prendre le temps. Vivre un jour à la fois. Savourer sa chance d'être là, tout simplement.
Ma fille décédée m'apporte énormément. De la sagesse. De la gratitude. Je la remercie. De tout. D'avoir été là et de ne plus y être aussi, tout en y étant toujours. Merci, ma beauté.
Je fais toujours mon bénévolat jumeaux. Formellement avec ma nouvelle maman écolo et informellement avec celle qui a quatre enfants. J'adore, Toujours un plaisir et j'apprends tellement de chaque famille et de chaque bébé. Passionnants les bébés.
Bientôt, c'est l'anniversaire de ma fille décédée. Sa soeur va tous nous réunir chez elle ce jour-là. Quelle brillante et intéressante idée! Elle voudrait en faire une tradition chaque année. J'approuve au centuple.
Ma plus jeune? Non, elle ne travaille toujours pas, n'étudie pas non plus et n'a aucun revenu. Elle est encore souvent chez son amie qui a deux enfants. Je leur fais des épiceries écologiques et bios et j'attends que Fille soit prête à passer à autre chose. C'est comme ça. Curieusement, je ne m'en fais pas trop. Elle est en vie, c'est déjà beaucoup, c'est déjà énorme. Elle voit toujours sa psy gratuite de l'Ivac. C'est bien. Il y a des blessures qui sont longues à guérir. Prendre le temps. Vivre un jour à la fois. Savourer sa chance d'être là, tout simplement.
Ma fille décédée m'apporte énormément. De la sagesse. De la gratitude. Je la remercie. De tout. D'avoir été là et de ne plus y être aussi, tout en y étant toujours. Merci, ma beauté.
vendredi 10 février 2017
Poids santé
J'y suis. Je m'en sens bien. D'autant plus que je fais de l'exercice très intensif, ce qui aide aussi énormément au moral.
Aucun voyage en vue avant au moins août. La raison en étant que je compte faire le programme PIED avec ma mère de mai à juillet. C'est un programme d'exercice pour prévenir les chutes chez les personnes âgées. Je n'y suis pas encore éligible étant donné mon trop jeune âge, mais la kinésiologue a accepté de faire une exception pour que je puisse accompagner ma mère. Même pas certaine qu'on puisse vraiment s'inscrire, on est en liste d'attente. Mais je pense que ça va marcher. Deux fois par semaine. C'est bien.
J'en fais beaucoup pour ma mère. Trop? Je ne sais pas, Je préfère trop que trop peu. Je suis très contente de m'être occupée sans compter de ma fille qui est morte. Pas de culpabilité, pas de j'aurais-donc-dû. Je me compte chanceuse pour ça.
J'ai une nouvelle famille de jumeaux. Et, comble de surprise, le monde est petit, je connaissais la mère. Je ne l'ai pas su avant de me présenter, le nom ne me disait rien. Mais en personne, oh! elle m'a reconnue tout de suite (j'étais plus hésitante). On avait suivi le fameux cours de japonais ensemble. Elle faisait partie des bollés! On avait plein de choses à se dire. En voilà une avec laquelle je vais bien m'entendre. On a les mêmes valeurs, beaucoup plus facile comme ça. Elle est végétarienne, utilise des couches lavables, lit beaucoup sur les bébés. Son mari est impliqué et sympathique (je l'ai entrevu avant son départ pour le travail) et elle en est clairement amoureuse.
Ma fille la plus jeune? Elle ne travaille plus depuis septembre 2016. Je suis allée au clsc voir une ts qui l'a rencontrée à son tour. Ce n'était qu'une évaluation et elle est en liste d'attente pour avoir du suivi. Au moins quatre mois d'attente. En attendant, elle voit toujours sa psy de l'Ivac. Elle habite la plupart du temps gratuitement chez une amie car elle l'aide avec ses enfants, fait le ménage etc. Son amie étudie alors c'est ma fille qui va chercher les enfants de l'amie plus des enfants du bloc à l'arrêt d'autobus. Comme l'amie est sur l'aide sociale et habite une coopérative d'habitation, pas question que ma fille habite officiellement là. Elle ne fait aucune recherche d'emploi et franchement, je ne l'achalle pas avec ça. Je la crois inapte au travail. C'est dit.
Mon gendre, conjoint de ma fille décédée? Sa compagnie de sauces va très bien, j'en suis ravie, vraiment. Ses produits vont entrer dans des Métro, dans des IGA aussi. Très excitant! Ma fille serait tellement contente.
Mon fils s'est acheté un chien, un samoyède. Ce n'était pas son premier choix à lui (il aurait préféré un chien plus apte au dressage) mais il faut faire des compromis quand on est en couple! Jeunes, ces chiens sont cependant de toute beauté. Alors, le couple ne parle plus bébé du tout (me semble que de toutes façons, ça n'a jamais été vraiment le cas) et élève son petit chien qui deviendra grand. Je l'aime mon fils.
Aucun voyage en vue avant au moins août. La raison en étant que je compte faire le programme PIED avec ma mère de mai à juillet. C'est un programme d'exercice pour prévenir les chutes chez les personnes âgées. Je n'y suis pas encore éligible étant donné mon trop jeune âge, mais la kinésiologue a accepté de faire une exception pour que je puisse accompagner ma mère. Même pas certaine qu'on puisse vraiment s'inscrire, on est en liste d'attente. Mais je pense que ça va marcher. Deux fois par semaine. C'est bien.
J'en fais beaucoup pour ma mère. Trop? Je ne sais pas, Je préfère trop que trop peu. Je suis très contente de m'être occupée sans compter de ma fille qui est morte. Pas de culpabilité, pas de j'aurais-donc-dû. Je me compte chanceuse pour ça.
J'ai une nouvelle famille de jumeaux. Et, comble de surprise, le monde est petit, je connaissais la mère. Je ne l'ai pas su avant de me présenter, le nom ne me disait rien. Mais en personne, oh! elle m'a reconnue tout de suite (j'étais plus hésitante). On avait suivi le fameux cours de japonais ensemble. Elle faisait partie des bollés! On avait plein de choses à se dire. En voilà une avec laquelle je vais bien m'entendre. On a les mêmes valeurs, beaucoup plus facile comme ça. Elle est végétarienne, utilise des couches lavables, lit beaucoup sur les bébés. Son mari est impliqué et sympathique (je l'ai entrevu avant son départ pour le travail) et elle en est clairement amoureuse.
Ma fille la plus jeune? Elle ne travaille plus depuis septembre 2016. Je suis allée au clsc voir une ts qui l'a rencontrée à son tour. Ce n'était qu'une évaluation et elle est en liste d'attente pour avoir du suivi. Au moins quatre mois d'attente. En attendant, elle voit toujours sa psy de l'Ivac. Elle habite la plupart du temps gratuitement chez une amie car elle l'aide avec ses enfants, fait le ménage etc. Son amie étudie alors c'est ma fille qui va chercher les enfants de l'amie plus des enfants du bloc à l'arrêt d'autobus. Comme l'amie est sur l'aide sociale et habite une coopérative d'habitation, pas question que ma fille habite officiellement là. Elle ne fait aucune recherche d'emploi et franchement, je ne l'achalle pas avec ça. Je la crois inapte au travail. C'est dit.
Mon gendre, conjoint de ma fille décédée? Sa compagnie de sauces va très bien, j'en suis ravie, vraiment. Ses produits vont entrer dans des Métro, dans des IGA aussi. Très excitant! Ma fille serait tellement contente.
Mon fils s'est acheté un chien, un samoyède. Ce n'était pas son premier choix à lui (il aurait préféré un chien plus apte au dressage) mais il faut faire des compromis quand on est en couple! Jeunes, ces chiens sont cependant de toute beauté. Alors, le couple ne parle plus bébé du tout (me semble que de toutes façons, ça n'a jamais été vraiment le cas) et élève son petit chien qui deviendra grand. Je l'aime mon fils.
samedi 7 janvier 2017
Bénévolat
La famille de jumeaux prématurés réglée au quart de tour (réglée s'accorde avec famille mais pourrait tout aussi bien s'accorder avec jumeaux, car ce sont ces petits qui sont chronométrés par leur mère!) est "finie" pour moi! Mais pas l' autre, celle de 4 enfants. J'y suis plus impliquée que jamais pour notre bonheur réciproque. J'emmène régulièrement la plus vieille de 6 ans voir des spectacles et aujourd'hui, c'est la petite de trois ans que je vais chercher pour l'heure du conte à la Grande Bibliothèque. J'ai hâte et elle aussi m'a dit sa mère!
jeudi 22 décembre 2016
Merci!
À toutes pour vos gentils et appréciés messages et pensées!
Je me sens à la fois dans un tourbillon et à la fois apaisée. Seule et entourée. Dynamique et en énergie positive en même temps qu'attristée. Je parle tous les jours à mon gendre, le chum de ma fille décédée. Il a une super compagnie de sauces piquantes www.peterpepper.ca, il l'avait partie avec ma fille et comme dans les écrits qu'elle m'a laissés, il y a la demande de prendre soin de Maxime, je prends soin de Maxime! Et de ses sauces eheh!
Au début, je n'y connaissais rien. Car on parle ici de sauces "vraiment" piquantes!!! J'en mettais une goutte et je m'étouffais. Mais j'ai persisté. J'avais décidé que j'allais aimer ça. C'est venu. Tranquillement. Le piquant à la limite de la douleur, allez on en rajoute, juste pour voir si on est capable! Et puis, le plaisir vient et croit avec l'usage.
En bonus, j'ai dix livres en moins. Quand la nourriture goûte beaucoup, il en faut moins pour atteindre la satisfaction.
Je suis plus mince, plus belle, plus énergique, plus à l'écoute des autres et de moi aussi. Mais non,tous ces effets positifs ne sont pas uniquement dûs aux sauces. Il y a autre chose.
Une rage de vivre associée à la mort de ma fille. Le temps est compté et il faut en profiter.
Je la sens avec moi et je bénéficie de sa présence. Je la pense bien, apaisée, lumineuse et j'aime cette image.
Je veux du changement. Je fais des essais, je fais différent, j'ose! Rien à perdre, la vie est si courte.
Je me sens à la fois dans un tourbillon et à la fois apaisée. Seule et entourée. Dynamique et en énergie positive en même temps qu'attristée. Je parle tous les jours à mon gendre, le chum de ma fille décédée. Il a une super compagnie de sauces piquantes www.peterpepper.ca, il l'avait partie avec ma fille et comme dans les écrits qu'elle m'a laissés, il y a la demande de prendre soin de Maxime, je prends soin de Maxime! Et de ses sauces eheh!
Au début, je n'y connaissais rien. Car on parle ici de sauces "vraiment" piquantes!!! J'en mettais une goutte et je m'étouffais. Mais j'ai persisté. J'avais décidé que j'allais aimer ça. C'est venu. Tranquillement. Le piquant à la limite de la douleur, allez on en rajoute, juste pour voir si on est capable! Et puis, le plaisir vient et croit avec l'usage.
En bonus, j'ai dix livres en moins. Quand la nourriture goûte beaucoup, il en faut moins pour atteindre la satisfaction.
Je suis plus mince, plus belle, plus énergique, plus à l'écoute des autres et de moi aussi. Mais non,tous ces effets positifs ne sont pas uniquement dûs aux sauces. Il y a autre chose.
Une rage de vivre associée à la mort de ma fille. Le temps est compté et il faut en profiter.
Je la sens avec moi et je bénéficie de sa présence. Je la pense bien, apaisée, lumineuse et j'aime cette image.
Je veux du changement. Je fais des essais, je fais différent, j'ose! Rien à perdre, la vie est si courte.
mercredi 16 novembre 2016
Citation
Le seul moment où il vaut vraiment la peine d'être présent, c'est maintenant.
(la merveilleuse Nicole Bordeleau)
(la merveilleuse Nicole Bordeleau)
dimanche 25 septembre 2016
mardi 13 septembre 2016
samedi 10 septembre 2016
Les cendres
Je vais chercher ses cendres aujourd'hui. En métro. Je les mettrai dans mon sac à dos. Ça manque de décorum un peu.
Le deuil suit son cours.
Je fais pas mal d'autres affaires en plus. On ne peut pas vivre son deuil à plein temps.
Il y a même des périodes où j'oublie qu'elle est morte. D'autres moments où je ne l'oublie pas mais où je me sens bien.
En fait, je me sens plutôt bien. Elle nous aurait voulu heureux et heureuses, cette enfant-là.
Elle ne souffre plus. Les voix se sont tues. Ce n'est pas elle qu'elle voulait tuer, ce sont ses voix.
Le deuil suit son cours.
Je fais pas mal d'autres affaires en plus. On ne peut pas vivre son deuil à plein temps.
Il y a même des périodes où j'oublie qu'elle est morte. D'autres moments où je ne l'oublie pas mais où je me sens bien.
En fait, je me sens plutôt bien. Elle nous aurait voulu heureux et heureuses, cette enfant-là.
Elle ne souffre plus. Les voix se sont tues. Ce n'est pas elle qu'elle voulait tuer, ce sont ses voix.
jeudi 8 septembre 2016
Réactions
Chacun et chacune réagit différemment au deuil. C'est fascinant. J'ai une amie aquajogging que je connaissais avant qu'on s'inscrive au cours, cette amie a perdu son neveu par suicide (pendaison comme ma fille) il y a peu de temps. On a vraiment ce truc en commun. Or, elle a fondu. Elle avait du poids à perdre, donc ça fait son affaire. Sans effort, me dira-t-elle, elle n'a juste plus faim.
Moi? Si je n'arrête pas, je vais me rendre à 300 livres. Ce qui me console le plus, c'est manger et boire. Du sucré, de la viande, des patates pilées. Je ne suis plus végétarienne du tout. Des côtes levées, des patates pilées, des biscuits, une bouteille de vin, c'était mon souper d'hier. Alors, oui, j'ai déjà pris du poids.
Mais ça s'arrête ici, aujourd'hui, maintenant. Hier matin, j'ai vu mon notaire et ensuite j'ai passé l'après-midi à la Grande bibliothèque.Ça aussi, ça console. J'ai lu sur le deuil, sur le diabète aussi. Je suis en train de me jeter dans le diabète avec mes excès ciblés. Tout ce que je mange depuis la mort de ma fille fait monter le poids et la glycémie. Et en plus. je suis entre deux sessions de sport aquatique et je fais zéro exercice. Je dis que je ne suis pas suicidaire, mais c'est suicidaire comme comportement.
Ma fille décédée n'aurait pas voulu ça et moi non plus, je ne veux pas ça.
Je veux vivre et avoir une belle vie.
Moi? Si je n'arrête pas, je vais me rendre à 300 livres. Ce qui me console le plus, c'est manger et boire. Du sucré, de la viande, des patates pilées. Je ne suis plus végétarienne du tout. Des côtes levées, des patates pilées, des biscuits, une bouteille de vin, c'était mon souper d'hier. Alors, oui, j'ai déjà pris du poids.
Mais ça s'arrête ici, aujourd'hui, maintenant. Hier matin, j'ai vu mon notaire et ensuite j'ai passé l'après-midi à la Grande bibliothèque.Ça aussi, ça console. J'ai lu sur le deuil, sur le diabète aussi. Je suis en train de me jeter dans le diabète avec mes excès ciblés. Tout ce que je mange depuis la mort de ma fille fait monter le poids et la glycémie. Et en plus. je suis entre deux sessions de sport aquatique et je fais zéro exercice. Je dis que je ne suis pas suicidaire, mais c'est suicidaire comme comportement.
Ma fille décédée n'aurait pas voulu ça et moi non plus, je ne veux pas ça.
Je veux vivre et avoir une belle vie.
mercredi 7 septembre 2016
Les funérailles
Ça s'est bien passé. Merci à ceux et celles qui étaient avec nous en personne ou en pensée. Je me suis sentie bien entourée, soutenue, aimée. Mon petit-fils pleurait beaucoup. Mon fils a fait un éloge remarquable sur sa soeur disparue, entouré des deux soeurs qui lui restent. Beau. Le prêtre officiant qui connaissait ma fille a essuyé une larme. Tout ceci nous a fait le plus grand bien. Comme je n'ai pas reconnu ma fille dans son cercueil (pas si rare, m'ont dit certaines qui s'y connaissent), je n'ai pas été vraiment touchée à la vue de son corps. Son chum a eu cette parole que j'approuve: "C'était parfait, elle aurait adoré ça." C'était le but, faire quelque chose qui lui ressemble, respecter ses dernières volontés, se réunir en son honneur. Réussi. Je suis bien contente de ça.
vendredi 2 septembre 2016
Je lis
Ou bien je parle à l'ex de ma fille décédée. Je lis mes vieux articles de blogue à la recherche de ceux qui parlent d'elle, je lis sur la schizophrénie, je lis sur le suicide. Je mange les repas déjà tout prêts apportés par l'amie, je bois du vin, je laisse traîner la vaisselle. Je suis encore en pyjama. Une journée hors du temps, toute seule. Ma fille qui habite avec moi passe deux jours chez une amie. Demain, ma fille du milieu qui est maintenant ma fille aînée, viendra acheter avec moi les boissons qu'on ira porter au traiteur. Lundi, les funérailles.
L'ex
Je parle à son ex depuis dix heures ce matin, non stop. On se lâche seulement quand on a mal aux oreilles. On se rappelle des choses qu'on sait déjà, on essaie de mettre des dates sur des événements.
On se raconte aussi des trucs que l'autre ne savait pas. C'est comme ça pas mal tous les jours depuis le décès de ma fille. Ça nous fait du bien d'en parler.
On se raconte aussi des trucs que l'autre ne savait pas. C'est comme ça pas mal tous les jours depuis le décès de ma fille. Ça nous fait du bien d'en parler.
3 octobre 2015
Il y a sa vie depuis son arrivée avec nous que je résume dans ce billet du 3 octobre 2015. Je suis en train de chercher partout dans mon blogue les écrits qui parlent d'elle comme le suggérait Juste moi.
jeudi 1 septembre 2016
7 juillet 2016
Je suis tellement contente d'avoir un blogue-journal. Ça me permet de retracer le parcours de ma fille, de me rappeler le déroulement des événements, de lire sur elle tout simplement.
Le 7 juillet 2016, c'est pas loin ça le 7 juillet 2016! j'écris dans mon blogue après avoir raconté qu'elle a marché des heures pour aller se baigner tout habillée dans le fleuve en pleine nuit. Son chum qui croyait qu'elle faisait une tentative de suicide avait appelé la police. J'écris donc ceci:
"On dirait que je n'y crois pas moi, au suicide de ma fille. Je vais tomber de haut si ça arrive."
Le 7 juillet 2016, c'est pas loin ça le 7 juillet 2016! j'écris dans mon blogue après avoir raconté qu'elle a marché des heures pour aller se baigner tout habillée dans le fleuve en pleine nuit. Son chum qui croyait qu'elle faisait une tentative de suicide avait appelé la police. J'écris donc ceci:
"On dirait que je n'y crois pas moi, au suicide de ma fille. Je vais tomber de haut si ça arrive."
Conseils
Conseils pour ceux qui sont amis avec une personne qui a perdu un être cher par suicide ou autrement en fait, tragiquement, tiens, oui, pour ceux qui sont aux prises avec une perte tragique, pas celle normale de parents vieux et malades, bien que cette perte aussi soit tout à fait réelle et valable. Conseils, donc, allons-y!
Choses à ne pas dire et qui m'énervent. Bon, il y a plein de gens que j'aime qui me les ont dites et je vais continuer à les aimer et ces personnes ont dit ces paroles pour bien faire, je le sais trop bien, mais quand même, je dis ce que je pense (ouin, ce n'est pas si facile ça a l'air eheh!) : Go!
Alors, choses à ne pas dire et qui m'énervent:
"Tu dois tellement souffrir."
"Ça doit être tentant d'en finir pour toi aussi."
"Tu ne dois pas être capable.... de manger... de dormir... de sortir,,, de voir ses affaires,,, d'en parler etc etc
"Tu dois lui en vouloir."
"Tu dois la voir partout,"
"Ton deuil va durer toute ta vie."
"Tu as pas l'air si pire mais attend, le plus dur s'en vient."
"C'est le genre de chose dont on ne se remet pas."
"Il faut absolument que tu consultes sinon c'est la dépression." (répété ad nauséam)
"Un groupe d'entraide, c'est essentiel sinon tu ne t'en sortiras pas."
"Tu en es à quelle étape? As-tu vécu ta colère? c'est une étape essentielle du deuil par suicide."
"Je suis inquiète pour toi. Je sais que ta vie n'a plus aucun sens."
"Tu connais X? Elle ne s'est jamais remise de la mort de son fils."
"Je te comprends tellement! Ma mère de 93 ans vient de mourir du cancer."
"Tu es donc courageuse, moi, franchement, je n'y survivrais pas."
"Pauvre toi! Perdre un enfant, c'est le pire drame de la vie. Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait être plus dur que ça."
Et puis, si vous êtes un proche ami ou si vous faites partie de la famille de la personne endeuillée, lui dire vos sympathies par ... courriel ou texto, non. Parlez-lui, pas pour lui dire grand chose et surtout pas les phrases qui précèdent, juste pour lui dire que vous êtes désolé et qu'elle peut faire appel à vous si elle en a besoin. Elle ne le fera pas mais ça fait plaisir à entendre.
Et j'ai une amie (la mère d'une amie de ma plus jeune qui est devenue mon amie à moi aussi) qui s'est présentée non invitée chez moi pour me remettre deux pleins sacs de nourriture santé faite de ses mains et congelable! Wow! Comme si j'étais une nouvelle accouchée. J'en suis une, j'accouche d'une peine spéciale. Vraiment, ça, c'était l'idée du siècle. Je n'ai pas envie de cuisiner et là, je peux bien me nourrir et bien nourrir ma fille. Quel cadeau intelligent et utile!
Et puis, si vous êtes un proche ami ou si vous faites partie de la famille de la personne endeuillée, lui dire vos sympathies par ... courriel ou texto, non. Parlez-lui, pas pour lui dire grand chose et surtout pas les phrases qui précèdent, juste pour lui dire que vous êtes désolé et qu'elle peut faire appel à vous si elle en a besoin. Elle ne le fera pas mais ça fait plaisir à entendre.
Et j'ai une amie (la mère d'une amie de ma plus jeune qui est devenue mon amie à moi aussi) qui s'est présentée non invitée chez moi pour me remettre deux pleins sacs de nourriture santé faite de ses mains et congelable! Wow! Comme si j'étais une nouvelle accouchée. J'en suis une, j'accouche d'une peine spéciale. Vraiment, ça, c'était l'idée du siècle. Je n'ai pas envie de cuisiner et là, je peux bien me nourrir et bien nourrir ma fille. Quel cadeau intelligent et utile!
mardi 30 août 2016
La vie continue
Le salon funéraire. Les papiers. Les frais. L'église. Le buffet. Son chum qui me parle longuement tous les jours. Je vais aller m'inscrire à la nouvelle session d'aquajogging aujourd'hui. Parce que la vie continue. Mon grand fils est d'un support incroyable.
Quand cette saga va être terminée (je parle des trucs funéraires et de son incinération, pas du deuil lui-même, qui va évidemment prendre du temps), je vais aller faire des pré-arrangements pour mon décès à moi. Je ne savais pas que ça pouvait coûter cher les procédures funéraires et si tout est organisé d'avance, mes enfants n'auront ni à payer, ni à se demander ce que je veux.
Moi, j'ai une lettre. Merci ma belle, si belle fille, d'avoir pensé à en écrire une, trouvée à côté de son corps. Elle y dit de ne pas la réanimer si elle se rate, qu'elle veut être exposée à l'église X, celle qu'elle fréquentait et ça se termine simplement par: "Je vous aime tous."
Ça sera donc fait selon ses volontés, elle sera exposée à l'église, il y aura ensuite la messe et puis, on va tous se retrouver dans la salle du sous-sol pour un goûter. Compliqué de savoir pour combien de personnes ce petit buffet. Je suis allée au pif.
Du concret, donc, des démarches qui m'empêchent un peu de me centrer sur sa mort et de la pleurer. Une amie me disait que chacune de ces étapes avait son utilité. Je le crois.
J'ai aussi ses vêtements et ses papiers ici. Toute sa vie en quelques sacs. Je lave, je plie. Ma plus jeune se sert et porte déjà les vêtements. Son autre soeur est d'ailleurs fâchée d'avoir vu la plus jeune déjà habillée avec les vêtements de la défunte. Tout n'est pas parfait. Il y a parfois de la chicane. Mais j'ai mis des vêtements de côté pour la soeur du milieu, t'inquiète pas fille, tu n'es pas oubliée.
La vie continue, donc, la vie continue. C'est ce qu'elle aurait voulu, avec son grand coeur. Je suis certainement en train de l'idéaliser, je ne lui trouve aucun défaut et il ne me vient aucun mauvais souvenir. Il y a pourtant eu des périodes plus difficiles. Effacées on dirait. Ne reste que le beau, le bon, le plaisir de sa compagnie, mes repas qu'elle n'aimait pas (eheh!), ses cigarettes qu'elle allait fumer sur le balcon, sa façon de m'appeler "mom", son rire, sa spontanéité. Elle était très intelligente et aussi très habile de ses mains. Ravagées ses mains. Elle se rongeait non seulement les ongles, mais la peau tout autour, qui devenait en sang. Ma fille, mon bébé, mon enfant.
Quand cette saga va être terminée (je parle des trucs funéraires et de son incinération, pas du deuil lui-même, qui va évidemment prendre du temps), je vais aller faire des pré-arrangements pour mon décès à moi. Je ne savais pas que ça pouvait coûter cher les procédures funéraires et si tout est organisé d'avance, mes enfants n'auront ni à payer, ni à se demander ce que je veux.
Moi, j'ai une lettre. Merci ma belle, si belle fille, d'avoir pensé à en écrire une, trouvée à côté de son corps. Elle y dit de ne pas la réanimer si elle se rate, qu'elle veut être exposée à l'église X, celle qu'elle fréquentait et ça se termine simplement par: "Je vous aime tous."
Ça sera donc fait selon ses volontés, elle sera exposée à l'église, il y aura ensuite la messe et puis, on va tous se retrouver dans la salle du sous-sol pour un goûter. Compliqué de savoir pour combien de personnes ce petit buffet. Je suis allée au pif.
Du concret, donc, des démarches qui m'empêchent un peu de me centrer sur sa mort et de la pleurer. Une amie me disait que chacune de ces étapes avait son utilité. Je le crois.
J'ai aussi ses vêtements et ses papiers ici. Toute sa vie en quelques sacs. Je lave, je plie. Ma plus jeune se sert et porte déjà les vêtements. Son autre soeur est d'ailleurs fâchée d'avoir vu la plus jeune déjà habillée avec les vêtements de la défunte. Tout n'est pas parfait. Il y a parfois de la chicane. Mais j'ai mis des vêtements de côté pour la soeur du milieu, t'inquiète pas fille, tu n'es pas oubliée.
La vie continue, donc, la vie continue. C'est ce qu'elle aurait voulu, avec son grand coeur. Je suis certainement en train de l'idéaliser, je ne lui trouve aucun défaut et il ne me vient aucun mauvais souvenir. Il y a pourtant eu des périodes plus difficiles. Effacées on dirait. Ne reste que le beau, le bon, le plaisir de sa compagnie, mes repas qu'elle n'aimait pas (eheh!), ses cigarettes qu'elle allait fumer sur le balcon, sa façon de m'appeler "mom", son rire, sa spontanéité. Elle était très intelligente et aussi très habile de ses mains. Ravagées ses mains. Elle se rongeait non seulement les ongles, mais la peau tout autour, qui devenait en sang. Ma fille, mon bébé, mon enfant.
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