mercredi 15 octobre 2014

Pourquoi écrire

Je ne vais pas si bien. Pas si mal non plus. Et je me sens totalement coupable de ne pas aller si bien quand j'ai tout pour aller super bien. Et en plus, je sais que j'irai mieux demain. Alors, pourquoi j'écris tout ça ici, hein? Pourquoi? 

Parce que juste de l'écrire me fait aller mieux. Curieux, non? Le pouvoir extraordinaire de l'écriture. J'ai toujours aimé écrire. Écrire pour écrire.

Pour moi, pour d'autres. Pour être lue parce que ça ajoute au plaisir d'écrire. Mais ce n'est pas essentiel non plus d'être lue. Juste d'écrire est déjà un puissant exutoire.  

Plusieurs années que j'écris ce blogue. Quand il était ouvert à tous, j'ai déjà eu un lectorat assez important. Je parlais de ma vie sexuelle, ce qui ajoute tout de suite un bassin élevé d'hommes curieux. 

Depuis que je me suis privatisée et assagie, c'est évidemment plus calme. Le blogue et ma vie aussi. Je n'ai pas de regrets parce que les regrets sont inutiles et contre-productifs. Vaut mieux aller de l'avant. Sans jugement. 

J'aimerais écrire que je me suis finalement trouvée et que j'ai atteint le bonheur. Je ne me suis pas vraiment trouvée mais ma vie est quand même plutôt heureuse. Généralement. Pas tous les jours. Des jours plus que d'autres. 

Je n'aime pas le "quand même" du paragraphe précédent. Mais il a sa place. Il manque quelque chose. Et il y aura peut-être toujours ce manque. Mais on peut vivre avec. La preuve: je le fais. 

dimanche 12 octobre 2014

Monsieur A

Il aura 85 ans en janvier 2015 mais monsieur A n'a rien d'un vieillard, du moins tel qu'on se l'imagine car des gens de son âge aussi dynamiques que lui, il y en a d'autres évidemment! Grand, costaud, il est vif, cultivé et n'a pas la langue dans sa poche. Il conduit comme un pro et connaît la ville et la province comme le fond de sa poche et sans gps. 

Monsieur A a une opinion éclairée sur tout et il lit beaucoup, s'informe, écoute opéras et émissions éducatives à la télévision. Cinéphile averti à la mémoire percutante,  il peut vous nommer tous les comédiens qui jouent dans les films qu'il a vus et revus. 


Fier et coquet, c'est un homme bien habillé qui ne manque pas de charme. 


Monsieur A est le chum de ma mère et je l'aime (aimais?) beaucoup.


Je le vois rarement car il ne vient pas bruncher avec nous mais il est parfois là quand on rentre et j'aime jaser avec lui. Il n'aime pas les enfants mais fait une exception pour Petit-fils qui l'a séduit par sa gentillesse et son intelligence. 


Il accompagne ma mère à ses rendez-vous médicaux, à l'épicerie, dans les magasins, chez sa soeur. Il arrive au début de l'après-midi et lui fait un déjeuner-diner, ils passent l'après-midi ensemble, il fait le souper et part peu après qu'ils aient terminé de le manger. Monsieur A est allergique à tout exercice, tandis que ma mère aime sortir et marcher, ce qu'elle fait, sans lui. Du moins, c'est ce qu'elle me disait. 


Je la trouvais heureuse, je la trouvais chanceuse. 


Et voilà qu'aujourd'hui, je suis seule avec elle pour le brunch. On prend donc notre temps. Elle veut aller à la pharmacie, on y passera plus d'une heure à fouiner dans les allées. Du temps à perdre, ma mère aime ça et moi, j'aime la suivre et lui faire plaisir. On fait une belle paire pour cela. Discuter de vernis à ongles pendant quinze minutes (alors que je ne m'en mets pas!), mais ma maman, elle, est toujours impeccable. Une belle femme encore, coquette et soignée. 


On rentre. Il est là. De mauvaise humeur. Et là, il tombe sur ma mère, pour des niaiseries. Je ne le reconnais plus. Cheap et mesquin. Il s'en prend à elle parce qu'elle veut attacher les journaux avant de les mettre au recyclage. Trouve ça ridicule. Son ton est moqueur, excédé. Ma mère ne dit rien ou à peine. Essaie un peu de s'expliquer. Il la ridiculise.  Et je me dis, s'il la traite comme ça alors que je suis là, comment la traite-t-il dans l'intimité?


Je suis sonnée, hébétée et je ne sais plus trop quoi faire. Je ne veux pas empirer les choses. 


Et je me rappelle trop bien que mon père était comme ça. Mon père était comme ça et ma mère endurait. ET quand il est mort, elle a été libérée. Bon, c'est ma vision à moi des choses. Elle l'aimait aussi en même temps, mon père. Pas simples, les relations de couple. 


Finalement, je pars. Ma mère vient me reconduire à l'ascenseur. Je lui demande si ça va.. "Mais oui, mais oui, t'inquiète pas. Je ne l'entends même pas. Je ne l'écoute pas." 


Mais oui, je m'inquiète. Je vais aller la voir cette semaine quand elle est seule et on va en parler. Elle n'est pas obligée d'endurer ce type. Ses  rendez-vous, on ira avec, elle n'a pas besoin de lui. Elle ne manque pas d'argent ma mère. Je croyais qu'ils s'aimaient, ces deux-là. Ce que j'ai vu, ce n'était pas de l'amour. 

samedi 11 octobre 2014

Exercice

Celui d'être ma propre psychologue. De me regarder de l'extérieur et de m'analyser froidement. Froidement mais avec empathie également, comme le ferait une psychologue. D'habitude, je suis assez bonne là-dedans, ça me réussit et ça ne me coûte rien.

Bon alors voilà. Il s'agit d'une femme de 61 ans en bonne santé. Elle a maigri et n'en est pas peu fière. Se sent en forme. Généralement. La raison de la consultation?

L'indécision. Madame voudrait faire un voyage, elle passe des heures à zieuter des voyages sur internet, va dans des séances d'information également, même qu'elle y a passé son avant-midi au complet hier. Or, madame est incapable de se décider. Comme personne ne va le faire pour elle, madame voudrait comprendre les raisons de cette indécision chronique et agir là-dessus.

Premièrement, voyons voir. Cette femme veut-elle vraiment voyager et si oui, pourquoi le veut-elle?

(bon, ici, je veux dire que ce n'est pas facile du tout de jouer à sa propre psychologue et j'ai déjà mal à la tête)

Madame déclare qu'elle se sent bien en voyage, qu'elle est une bonne voyageuse qui s'émerveille facilement. Les voyages lui font du bien pendant et après aussi. Elle se sent ressourcée et en plus, pendant son voyage, elle oublie tout souci relié à ses enfants. Bref, liberté, dépaysement et émerveillement.

Et où voudrait-elle aller? C'est vaste, elle voudrait voir le monde entier alors les choix sont pour le moins.... nombreux!

(bon, je continue plus tard... ou pas. Cet exercice me déprime et je ne sais pas pourquoi. Faudrait demander à une vraie psychologue, peut-être, eheh! Je vais monter la montagne, ça, ça va me requinquer!)

jeudi 9 octobre 2014

Succès

Je cherchais dans mes billets de l'année passée et je trouve que le 5 octobre 2013, je pesais 175.8 livres! Wow! Je ne me rappelais même pas avoir été si grosse l'année passée. Et voilà que ce matin je pesais 71.3 kilos, ce qui est 157.1 livres. Quand même! Une perte de 18.7 livres. C'est beaucoup. Fallait que je trouve quelque chose pour me motiver car j'ai comme une espèce de faim probablement psychologique aujourd'hui et j'ai de la misère à me contrôler. De savoir que mes efforts ont autant porté fruit va peut-être m'aider. 

Le temps passe

À la vitesse de l'éclair. Bon signe. Je me tiens très extrêmement occupée. Culture, amitiés et cafés. Exercice. Yoga ce matin. Pas commencé la randonnée pédestre. Ça viendra. 

Moral étonnamment bon! Mais pas si étonnant non plus. Je fais tout pour, sauf la luminothérapie. Naturelle la luminothérapie. Je suis beaucoup énormément dehors ou dans des lieux éclairés. Le seul endroit sombre est le gym et comme la piscine du gym est à ciel ouvert, c'est là que je devrais me retrouver. À remettre au programme ça aussi. 

Ma grande petite Vingt ans dont j'ai si peu de nouvelles va se faire enlever ses quatre dents de sagesse à la fin de la semaine prochaine. Je serai là pour en prendre soin. Un peu de maternage ne fait pas de tort lors de ce genre d'épreuve. 

Je vais à des réunions d'information pour des voyages. Je vais bien finir par trouver ce qui me convient. 

Vu ma jeune coiffeuse qui a des problèmes d'apprentissage. J'aime ce qu'elle m'a fait. Je lui ai montré quatre ou cinq photos de coiffure qui me plaisaient en lui demandant de choisir ce qui m'irait le mieux. Elle m'a dit vouloir faire un mélange de tout ça! Finalement, c'est assez court et stylisé. J'aime ma tête et comme je ne peux pas en changer, c'est quand même un plaisir qu'elle soit à mon goût.

Je fais attention à mon alimentation même au restaurant. C'est devenu seconde nature et je suis pas mal fière de ça. Je compte atteindre le 155 livres dans une semaine ou deux. Lentement mais sûrement. Les dernières livres sont les plus dures à perdre. Possible que je me paie l'entraîneur deux fois par semaine. Je fais des calculs. Ça serait temporaire. Juste un coup de pouce pour avancer. 

Petit-fils est opposant. Je travaille là-dessus. Tranquillement, avec patience et fermeté. Ça commence à marcher. 

dimanche 5 octobre 2014

La vie

La mienne car il faut penser à soi d'abord. Donc, j'ai pas mal tout dit concernant Vingt ans et comme je ne peux rien à sa situation actuelle, à part demeurer présente, accueillante et sans jugement, je passe à autre chose. Sainement. 

J'ai envie de marcher. Sérieusement. Genre randonnée pédestre en groupe. Parce que j'ai envie de voir du monde et d'être poussée aussi. Alors je m'informe. Faut que je m'achète des bottes de marche. J'ai peur d'avoir mal aux pieds. J'en avais déjà acheté à fort prix dans une boutique spécialisée pour devoir les donner tellement mes pieds étaient maganés. J'ai les pieds archi sensibles, voyez-vous et chaque couture peut me blesser. 

Mais je vais trouver et c'est excitant de lire là-dessus et de voir les destinations possible. Motivant. 

Pour commencer, reprenons l'ascension de la montagne que j'ai abandonnée depuis un certain temps. Tous mes enfants et ma mère et petit-fils viennent souper ce soir. Je paie la nourriture mais c'est ma Vingt-trois ans qui fait le repas. Bel arrangement! 

Je maigris. Parce que je l'ai décidé et que je travaille pour. Je vais atteindre le 155 livres. J'en suis maintenant certaine. 

Je commence un défi planche de 30 jours. Aujourd'hui, 59 secondes et je me rendrai à 270 secondes dans un mois. 

samedi 4 octobre 2014

Criminalité

Si je fais un petit bilan des conseils que vous m'avez généreusement prodigués en vous tordant un peu le bras, eheh! Ben quoi, Élyse, L'espiègle et Sahée  m'écrivent une fois en cent ans et pourtant j'aime avoir leur avis (pression, pression....;o) Alors, donc, vous me suggérez de traiter ma fille Vingt ans comme si elle avait réellement vingt ans, ce qui n'est pas particulièrement évident quand on lui parle. Ainsi, vers la fin du souper de jeudi avant le théâtre:

-Maman, est-ce que la pharmacie est encore ouverte? Je dois aller chercher mes médicaments. 

-Oui, mais va falloir que tu arrêtes de manger et que tu te dépêches. On doit partir dans une demi-heure.

-C'est quoi une demi-heure?

-La moitié d'une heure. Tu sais combien il y a de minutes dans une heure?

-Non.

-Soixante. C'est la moitié de soixante. C'est combien? 

(air perdu)

-Euh... cinquante, cent?

-Ça peut pas être cent, ça peut pas être plus, la moitié, c'est coupé en deux. La moitié de dix, ça serait... 

- (silence)

-La moitié de dix, c'est cinq et la moitié de soixante, c'est trente. Alors dépêche-toi! 

Alors, cette "adulte" laissée à elle-même, arrive toujours en retard, vous pouvez bien l'imaginer. Comment il se fait qu'elle ne comprenne pas encore l'heure? Je me le demande aussi. Dyscalculie sévère, très sévère. 

C'est une adulte, oui, mais une adulte handicapée. Une analphabète. Handicap invisible mais pas pour autant moins handicapant. 

Dans sa relation avec Joblo, elle n'est pas vraiment traitée en adulte non plus, pour le peu que j'en sache. Sexuellement, je suppose que oui. Mais autrement, il dirige leur vie et elle suit. Bien que, ne posant plus de questions, je ne sais plus ce qui se passe et c'est probablement mieux comme ça, pour moi en tout cas. Ce que je ne sais pas ne me fait pas mal. 

Il y a tout le côté religieux fucké qui me dérange et dans lequel elle est embarquée avec lui. Un autre exemple, jeudi encore (je la vois tellement rarement!) je parle de sa soeur ainée qui a un nouveau médicament pour sa schizophrénie qui semble lui réussir. Et elle me répond ceci: "Tu vas trouver ça drôle, mais moi je ne pense pas qu'elle ait une vraie maladie, Grande Soeur. Je pense que ce sont des esprits qui l'attaquent et qu'en priant assez, ils pourraient s'en aller."

Sans commentaire.

Je vais cependant faire des efforts pour la traiter en adulte, le plus possible, oui. 

Ensuite, deuxième conseil pas mal unanime: accepter le chum et l'inviter chez moi. J'ai d'abord trouvé que c'était une bonne idée. Ouvrir son coeur. Pardonner. Voir l'ennemi en face. Pas facile mais faisable. Cependant, cette nuit, oui cette nuit car cette affaire m'empêche des fois de dormir. je me suis souvenu que le gars en question est recherché par la police. Si au moins on savait pourquoi. Mais on ne sait pas. Et comme il est recherché par la police, on n'a pas son vrai nom ni prénom. On n'avait pas son adresse non plus mais comme mon fils a emmené ma fille presque de force en voiture pour qu'elle lui montre l'édifice, on l'a. Il pourrait cependant déménager n'importe quand et dire à ma fille de ne pas en souffler mot et elle l'écouterait. Elle trouve d'ailleurs normal de ne pas savoir elle-même son vrai nom parce qu' "il ne peut pas le dire, il est recherché par la police." Logique, n'est-ce-pas?

Ensuite, ma fille connaît le type depuis 15 mois et il n'a jamais travaillé pendant cette période. Il a une voiture et pas une minoune, une belle voiture. Le premier été, il passait son temps à la plage ou bien à la Ronde avec son fils. Maintenant, semblerait qu'il est retourné aux études. Tout ceci est très vague. 

Je peux probablement l'inviter quand même car les risques qu'il se présente chez nous sont très très minces. Mais ai-je envie de fréquenter un individu criminalisé? On ne parle pas de quelqu'un qui a purgé sa peine, on parle de quelqu'un qui se sauve pour ne pas la purger! 

vendredi 3 octobre 2014

Le changement

La non-permanence, disent les boudhistes. Alors,non, je ne m'inscris pas à un cours d'aquaforme aujourd'hui, je vais plutôt dîner avec mon fils de 34 ans. Rapidement, il a une heure pour dîner. J'ai besoin de lui parler de sa soeur Vingt ans. Il a beaucoup fait pour la sortir de sa relation malsaine et voilà qu'elle y est retournée d'aplomb dans sa relation malsaine. Va falloir s'ajuster. Je veux lui demander conseil. Des fois, je regrette d'avoir adopté en célibataire. Bon, pas vrai, je ne regrette pas grand chose et ça entraînerait d'autres problèmes. Une situation idéale, ça n'existe pas. Cependant, là, j'aimerais que cette enfant ait un père présent pour pouvoir discuter ensemble d'une stratégie à adopter. Son frère n'est pas son père. Mais il est de bon conseil et j'ai besoin de conseils. 

Lundi prochain,Vingt ans a rendez-vous avec moi chez un chirurgien pour un examen préparatoire à l'extraction de ses quatre dents de sagesse. Tous mes enfants soupent chez moi dimanche. Parfait, elle vient souper, couche ici et on part ensemble le lendemain pour son rendez-vous. Mais voilà qu'elle me téléphone ce matin (ce qu'elle ne fait jamais, elle texte d'habitude) et que je manque l'appel. Je finis par savoir que ce qu'il était urgent de me dire, c'est qu'elle ne va pas coucher chez moi le dimanche. Elle va venir souper mais va coucher chez Joblo. On se rencontrera le lendemain pour le chirurgien. Je comprends mal et je m'imagine qu'il fait comme avant, soit lui interdire de coucher chez nous.

Là, on est revenus au texto car tout ceci se passe alors qu'elle est en classe (ou serait supposée y être!). Un long diatribe sur l'acceptation de l'autre, sur notre manque familial d'ouverture, sur le fait que ça ne peut plus continuer comme ça, qu'il faut comprendre qu'il a changé, que personne ne la force à coucher là, c'est elle qui le veut, que personne ne la force à aller chercher son enfant à l'école tous les soirs, c'est elle qui l'a proposé, qu'elle ne veut pas que Joblo se sente mal à l'aise avec nous et que nous lui posions des questions embarassantes. 

Sur ce dernier point, je lui fais remarquer que Joblo n'a jamais voulu rencontrer la famille quand ils se fréquentaient l'année passée, malgré de multiples invitations. Mais oui, il l'aurait fait, il était sur le point de le faire, me répond-elle. Mais là, à cause de notre attitude, il se sentirait mal à l'aise. (J'espère bien qu'il se sentirait mal à l'aise, bazouelle, il l'a violentée et il sait qu'on le sait! Misère!)

Donc, on tourne la page et ça presse. Ma fille n'en peut plus de notre position qui la fait vraiment souffrir. C'est fini, c'est passé, ça a assez duré, il a changé et il faut qu'on le comprenne. Maintenant. Tout de suite. "Arrête de penser toujours au pire", m'écrit-elle. "As-tu bien compris ce que j'essaie de t'expliquer?" (je retranscris en éliminant ses nombreuses fautes d'orthographe). 

-Oui, je comprends ce que tu m'expliques. Bonne journée, chérie. Je dois quitter. 

Mais qu'est-ce que je comprends vraiment? Pas grand chose. 

jeudi 2 octobre 2014

Me ménager

"Non, mais, elles font exprès ou quoi?" Commentaire spontané qui s'est échappé de la bouche de mon entraîneur hier alors que je lui racontais que Vingt-trois ans passe ses samedis à visiter un homme en prison. Un ami. Un amoureux? Elle n'a pas dit. Un gars qui a fait un vol avec violence. Condamné à quatre ans. Tout le monde peut se tromper, me dit-elle et c'est un bon garçon qui a eu une erreur de jugement.

Ces temps-ci, je me ménage. Je garde une distance émotive. Ce sont des adultes, les quatre enfants sont des adultes. J'écoute les confidences, je réagis une fois, ou pas, et puis je me tais. C'est leur vie.

Vu Vingt ans hier. Pièce de théâtre "Being at home with Claude". Trop long, trop lent et trop complexe pour elle. Elle s'est endormie.

Mon fils devait nous accompagner. Il a annulé à la dernière minute. Ne se sentait pas bien. Je l'ai remplacé par une amie ravie du billet gratuit.

Ce soir "O Vertigo" à la Place des arts.

Je sors beaucoup? Oui, énormément beaucoup. J'ai remplacé le buget voyages par le budget spectacles.

Exercice une heure par jour. Ce matin, yoga. Demain, je vais m'inscrire à un cours d'aquaforme.

dimanche 28 septembre 2014

72.2 kilos

Soit 159.1 livres. Cent cinquante-neuf livres, c'est le haut de mon poids santé. Je réussis donc à maintenir. Assez facilement même. On mange quand même plus en maintenant qu'en maigrissant. Si je me décide à revenir au calcul précis des calories et à me contenter de 1200 calories, je devrais même maigrir un peu encore. En fait, c'est ce que je voudrais, peser 155 et donc avoir une petite marge de manoeuvre.

Je termine ma semaine de yoga intensif à 20$ aujourd'hui. C'est fou ce que ça me fait du bien. La nouveauté, la difficulté. Le dépassement de soi c'est excellent pour le moral.

Je sors énormément beaucoup et ça aussi, j'aime.

Aujourd'hui, brunch avec maman et dernière journée de yoga au nouveau studio en après-midi. Fait beau et ce studio de yoga ouvre les portes du balcon et est bien ensoleillé. J'aime.

Petit-fils arrive ce soir.

vendredi 26 septembre 2014

Les voix

Moi: Là, pendant qu'on marche sur la rue, elles sont toujours là, tes voix, elles nous suivent?

Elle: Oui, elle sont là, mais elles murmurent, alors je n'entends pas très bien ce qu'elles disent.

Moi: Et quand tu entends, elles disent quoi?

Elle: Des choses méchantes que je ne veux pas répéter.

Moi: Je comprends.  

Silence, on marche. On revient de l'opéra.

Moi: C'est à cause de ces voix que tu as voulu mourir?

Elle: Oui.

Et aujourd'hui, je me demande si ce n'est pas parce que les voix des cantatrices sont si puissantes qu'elle aime tant l'opéra! Peut-être bien que ces voix aigues et presque surnaturelles réussissent à écraser les voix si méchantes de ma fille, ces voix qui s'accrochent malgré tous les médicaments et injections?

Je l'aime ma fille, de tout mon coeur. On a passé une belle soirée ensemble. Je serai toujours là pour elle, dans la mesure de mes moyens et avec des limites. Dans son cas à elle, je dois dire que je suis capable d'en avoir des limites et de ne pas tomber dans la culpabilité non plus. Sa maladie lui appartient et je vais certainement l'aider de mon mieux là-dedans, compatir aussi, mais je ne la prends pas en pitié et je ne me laisse pas submerger.

On va peut-être se revoir aujourd'hui pour aller au World Press photos qui finit dimanche. Elle a envie de bouger, de sortir. Je suis là pour ça.

mardi 23 septembre 2014

Nouveau chapitre

Ça va faire le braillage sur mon sort de pauvre femme esseulée qui ne sait pas quoi faire de sa vie, qui hésite entre yoga et voyages. Misère! Quand je suis entourée d'itinérants qui ont dormi dehors à la pluie, quand plein de jeunes familles n'arrivent pas à joindre les deux bouts, quand d'autres sont débordées par leur vie débile où elles ne trouvent aucun petit coin libre pour se ressourcer et prendre soin d'elles. C'est assez! Si je ne sais pas quoi faire de ma peau, je vais me lancer dans le bénévolat et être utile à la société.

J'aime pas ça l'automne? Que je sois tellement occupée que je n'aie plus le temps de voir le temps gris!

On déguédine, on se bouge, on arrête de se regarder le nombril! Voilà, c'est ça qui est ça!

lundi 22 septembre 2014

Yoga et équilibre

Il y a plein de changements dans ma vie. Subtils mais réels. D'abord, ma Vingt ans n'est plus là. C'est un fait. Sa chambre est intouchée mais elle ne couche plus ici et je peux passer plusieurs jours sans en avoir de nouvelles et quand j'en ai des nouvelles, c'est moi qui les ai sollicitées.

Ensuite, ma mère n'a pas autant besoin de moi que je le crois. Pas encore. Hier, elle n'était même pas disponible pour le brunch.

Et mon gym est en train de me laisser tomber. Ma super prof de yoga que j'aime et qui me fait tant de bien depuis des années maintenant, ne donne des cours qu'une fois par semaine et elle ne sera pas remplacée. En fait, des cours, à ce gym, il n'y en a plus pour moi. Et aujourd'hui, jour de yoga depuis des années, je tournais en rond. Je suis bien allée conduire Petit-fils à son école mais ensuite? Plus de yoga. Le vide.

Je ne suis pas restée à la maison. Je déteste rester à la maison. J'y angoisse. Partie courir la galipotte. Arrêt dans un café et ce n'était même pas un café du Indie Passeport. Fallait que je le remplace ce cours de yoga et ça pressait. Recherches.

Les possibilités sont multiples. Finalement, je me suis inscrite à une semaine de yoga illimité pour vingt dollars et je compte prendre une classe par jour, plus mon entraîneur, plus le yoga que j'ai déjà une fois par semaine à mon gym. La classe d'aujourd'hui m'a apaisée. Je vois un peu plus clair, je suis moins dans la brume mais un peu dans la brume encore.

Je vis une drôle de période. Nécessaire je crois. Oui, nécessaire. Et le yoga me fait du bien. Faire du bien me fait du bien.

J'ai des décisions à prendre. Me semble. La solitude me pèse. Cette fois, c'est assez clair. Probablement normal aussi. Je n'ai jamais vécu seule. Toujours des enfants autour de moi. Suis-je en train de vivre le syndrôme du nid vide?

dimanche 21 septembre 2014

Dimanche

C'est ma journée brunch familial avec ma mère. Or, elle n'était pas disponible aujourd'hui. J'avais plein d'idées mais je me suis levée tard, neuf heures, ce qui m'a fait rusher pour le cours de neuf heures trente de yoga du gym. J'y étais à temps, bravo à moi, mais la prof ne s'est jamais présentée. Peu importe, j'y étais alors j'ai fait du yoga toute seule, à côté d'un gars qui lui, faisait des arts martiaux. C'est compatible, dans les deux cas, on est concentré et dans sa tête. M'a fait du bien.

Ensuite, quoi? Après avoir tangiversé et contacté en vain amies et filles, je me suis rendue à la marche pour le climat au parc Lafontaine. Bien. J'ai pris des photos et j'étais contente d'encourager ce mouvement.

Et je suis de retour et Petit-fils arrive à six heures trente.

J'aurai passé la journée seule, en groupe tout l'après-midi, mais seule quand même. Ça me dérange? Oui, ça commence à me déranger. Alors quand quelque chose nous dérange, il faut y remédier. C'est ma vie, j'en fais ce que je veux et ce que je peux. Si je ne veux plus être seule, faut y voir. Je cogite là-dessus.

samedi 20 septembre 2014

Faillite

Le café Jonah James a fait faillite. Je n'avais pas l'intention d'y aller aujourd'hui mais là, je n'irai... jamais!

Mon but était un peu plus loin dans l'ouest, soit au café Chimère, qui en est devenue une chimère car il fermait ses portes... aujourd'hui! Chanceuse dans mon malheur, j'ai eu droit à mon latte gratuit  et à bien des larmes en prime. Triste un café qui ferme quand les proprios et les employés y ont mis tout leur coeur et leurs espoirs. Il était ouvert depuis un an, m'a dit la serveuse totalement unilingue anglaise avec laquelle j'ai vraiment dû parler anglais pour me faire comprendre. Ce n'était évidemment pas le temps de lui reprocher quoi que ce soit, mais bien de partager sa tristesse. 

J'allais visiter le campus Loyola de l'université Sir Georges William avec Héritage Montréal et j'ai marché de chez moi jusque là. Une visite intéressante. Tout ça m'a fait du bien. 

Automne et solitude

Non, l'automne n'entraîne pas de solitude et la solitude n'est pas pire l'automne. Sauf que moi, l'automne, avec la lumière qui diminue, j'ai tendance à déprimer. Et quand je déprime, j'ai également tendance à me sentir seule. Ce à quoi je remédie en sortant tout le temps. Facile, vu que je n'aime pas non plus rester à la maison.

Alors, je fais quoi aujourd'hui? Je sors. Non, je n'ai trouvé personne pour m'accompagner. Je sens que j'agresse mes amies en leur proposant tout le temps des sorties, alors, je me calme. Mais quand même, je joindrai un groupe cet après-midi pour une visite architecturale. Voir du monde, oui, et bouger, c'est ce qu'il me faut.

vendredi 19 septembre 2014

Café Le Cagibi

Sur St-Laurent dans le quartier à la mode, le Mile End. Plein, full aux as de jeunes beaux et allumés, dans le regard et sur la tablette! Des grilled cheese là aussi, Vingt-trois ans en a pris un au pesto. Bien beau et bon, j'ai goûté. La mode, les grill cheese revampés. Au menu de plusieurs cafés. Le Cagibi est grand, deux salles et vraiment vintage. Des chaises, des tables, de la vaisselle dépareillées et de brocante. Vieilles chaises sorties tout droit d'une vente de garage et pas repeinturées.  Les luminaires sont vieux, l'édifice et ses moulures aussi. Bref, du beau monde jeune dans un vieil édifice, ça a bien du charme!

Service gentil, bon café mais, Zolasoleil a raison, c'est le mème partout. Musique à mon goût à moi mais pas à celui de ma fille. Folk anglophone. Un endroit végétarien en plus, et paisible et aéré, comment ne pas aimer? Je dirais même que c'est mon préféré jusqu'ici. Je vais certainement y retourner.  

Belle journée hier, yoga, café avec Vingt-trois ans après son travail, souper chez une amie et spectacle au théâtre Outremont. Je profite à plein de mes soirées libres sans Petit-fils. Ma fille courageuse est retournée coucher chez elle hier. Affronter la bête. Elle est cependant certaine de déménager en juillet prochain.

jeudi 18 septembre 2014

Hésitation

J'hésite à écrire ce qui suit parce que comme c'est trop, ça fait un peu irréel, chargé, too much, dur à gober. Romanesque un peu. Dans les romans, il s'en passe des choses. Dans la vie normale, assez peu. La vie en général, c'est assez plate et routinier. C'est pour ça qu'on lit des romans et qu'on va voir des films.

Mais pas ma vie, faut croire! dit-elle pas si réjouie, car un peu de calme lui ferait du bien à Une femme libre. Dans la vie, on a ce qu'on mérite, ou ce qu'on peut prendre, ou ce qui nous convient? Non, pas vraiment et certainement pas toujours.

Bon, venons-en aux faits, car c'est mon journal ici et j'aime pouvoir m'y référer pour me rappeler des événements passés et les situer dans le temps.

Hier, petit souper absolument charmant dans un petit restaurant tout aussi charmant avec trois amis charmants et ma fille de vingt ans totalement charmante. Je me sens belle, le repas est bon et léger. Je ne prends pas d'alcool et n'en ai pas besoin. Je suis de bonne humeur et je dirais, oui, heureuse.

On marche jusqu'au théâtre, belle gang allumée et ricaneuse. On prend place, mes merveilleuses places au troisième rang qui font que je renouvelle cet abonnement chaque année. Peter et Alice, on m'en a dit le plus grand bien. Détendue, j'ai le sourire étampé dans la face. Vingt ans est là en plus. Je m'en étais ennuyée. Elle aime le théâtre autant que moi.

Cinq minutes avant le début, vibration de mon téléphone. Pas l'intention de répondre. C'est Vingt-trois ans. Je lis quand même les messages textes qui suivent l'appel non-répondu. Oh! C'est du sérieux. Je décide de l'appeler. Elle hurle au téléphone. Elle s'est fait cambrioler. Je quitte le théâtre en trombe, saute dans un taxi et prend en charge ma petite catastrophée. Police, dodo chez moi. Elle est allée travailler ce matin. Courageuse enfant.

mardi 16 septembre 2014

Café Lapin Pressé

C'est un de mes cafés du Indie Passeport. J'y suis allée ce matin après avoir conduit Petit-fils à l'école. Ce mois-ci, je n'ai pas pris de passe métro/autobus alors j'essaie d'économiser au maximum pour les transports en commun. En revenant du transport de Petit-fils, si je prends une autre ligne d'autobus, c'est gratuit, alors j'en profite. Et je reviens ensuite à pied. J'ai une belle vie? Oui, je sais!

Alors, petit café très petit. J'aime ça petit, oui, mais là, c'est même un peu trop petit à mon goût. Les gens viennent et repartent d'ailleurs avec leur café. Bon le café, même très bon je dirais. J'ai pris un petit latte, j'aurais même pu prendre un grand avec mon passeport, ils sont généreux. Je voudrais bien manger, car je n'ai pas déjeuné. Mais il n'y a rien à manger! Rien? On va faire de muffins mais il ne sont pas encore prêts. il est trop de bonne heure. De bonne heure? Il était neuf heures!

J'ai lu dans l'internet que leur spécialité du midi était le grill-cheese.

Alors sympathique petit endroit et le café était gratuit pour moi avec ma passe mais pas cher pour les autres clients. Deux dollars cinquante pour mon latte qui était délicieux, l'ai-je dit?

On y va? Oui. si on passe dans le coin. Joli coin d'ailleurs. Plateau et parc Laurier.

Pour y aller, imaginez-vous donc que je passais devant l'école de Vingt ans. Il est neuf heures. Elle commence l'école à huit heures vingt-cinq. Donc aucune chance de la rencontrer, n'est-ce-pas? Ben, je l'ai rencontrée! Un couple enlacé sur le trottoir devant l'école. Elle et lui. Misère! Au début, je la reconnais mais je pense qu'il a été méchant et qu'elle lui pleure dans les bras. Mais non. Elle est toute souriante au contraire. Je les salue et ils me rendent la pareille. Je leur dis que je m'en vais dans un café. Salut, bonjour!

Demain, on va au théâtre. Elle est encore abonnée avec moi.

dimanche 14 septembre 2014

Zen, presque

Je suis zen. Pas pire zen. C'est le travail d'une vie. Ne pas laisser les événements nous submerger et éclabousser notre bonheur. Et accepter également qu'on est pas tout le temps dans le bonheur!

Je suis zen. Pas pire zen. Des compliments sur ma chevelure hier encore. Pas dit que je n'employais plus de shampoing. Il y avait une telle abondance au marché Atwater que je suis revenue avec plein de sacs. Trop. D'habitude, j'ai peu de nourriture à la maison et ça m'aide énormément. Je suis terriblement économe, voyez-vous, alors chez moi, rien ne se perd. Si j'en ai plus, je mange plus. Des bonnes choses, je n'ai que ça ici, mais trop de bonnes choses, c'est pas bon. C'est bon les fruits, plein d'antioxidants, mais trop de fruits ça fait engraisser.

Une livre en haut de mon poids santé aujourd'hui. Je vais la reperdre, je le sais, mais quand même, me fait c....! Et je ne peux que m'en prendre à moi-même en plus.

Je suis zen. Pas pire zen. Mais pas zen du tout quand j'imagine ma plus jeune enceinte et surtout enceinte de ce type chez qui elle est en ce moment et pas mal tout le temps. Et aujourd'hui, c'est le jour de changement de la patch contraceptive. Elles sont ici les patch, mais pas la fille. Et elle m'a texté pendant la nuit qu'elle ne viendrait pas bruncher avec nous. Je fais quoi? J'attends et je lui demande dans l'après-midi de me téléphoner. Je n'écris rien, il lit les textos et il écoutera l'appel aussi, mais probable qu'elle me téléphonera quand il est aux toilettes ou au gym? Si elle me téléphone. Mais là-dessus, je ne lâcherai pas et si je n'ai pas de nouvelles, je vais harceler. Oui, cette patch, je la lui veux collée aux fesses. Il n'y a pas de place pour un enfant innocent dans cette histoire.

Vingt-trois ans ira chercher Vingt-cinq ans, que son chum ne veut évidemment pas laisser conduire, et moi je prendrai l'autobus. On mangera avec maman qui ne va pas si bien ces jours-ci. Je suis zen? Ouais. Mettons qu'il va falloir que je fasse pas mal d'exercices pour l'être totalement. Et c'est ce que je vais faire!

Mais je ne suis pas en état de panique. Pas du tout. Même que je suis zen, presque. Certainement plus que moins.

Petit-fils arrive ce soir.

Personne de mort, même si c'est passé proche. Vivre le présent. Tout va bien.