Ordinaire ma vie. Je me demande pourquoi qui que ce soit la lirait. Et puis, je me rappelle que j'écris d'abord et avant tout pour moi, pour mon plaisir à moi, pour pouvoir me relire dans un an aussi et constater ce qui a changé, évolué, ce qui stagne aussi. Salutaire. L'an dernier, à cette date-ci, j'étais sur le point de rencontrer monsieur Relation, une personne qui a changé ma vie, qui a laissé des traces. Une personne que je suis contente d'avoir rencontrée mais que j'aurais préféré ne pas avoir connue. Étrange? Oui.
L'année passée, à cette date-ci, j'habitais encore ma grande maison et l'urgence de la quitter me rendait folle. Ma fille était enceinte, je n'étais pas si certaine que ce soit une bonne nouvelle mais quand même, je pensais que oui, envers et contre tout et tous. Et quel bonheur il est, ce petit-enfant si heureux, si simplement heureux, si facile à décoder par sa mère, qui exulte dans sa maternité, du moins quand elle n'est pas toute seule à pleurer chez elle. Ma fille n'est pas faite pour la solitude, mais qui l'est? Ils étaient chez nous, fille et petit-fils, tôt le matin, je suis allée les chercher, pour ce qui est des déplacements avec Bébé, ma fille n'est comme pas équipée, me semble que c'était simple dans mon temps, le bébé dans un porte-bébé et un petit sac à couches sur le dos et nous pouvions découvrir le monde. Mais ma fillette-à-moi, elle a des bagages volumineux déjà sans bébé (ben quoi, il lui faut tout son kit de maquillage! c'est une princesse, cette enfant-là, une belle princesse aux ongles faits, une ravissante princesse, je ne vais pas la critiquer pour ça, elle ne se laisse pas aller, la belle, oh! que non! Mère mais femme d'abord!), alors avec bébé, qui est un bébé pesant, compact, un futur joueur de football, la lourdeur du fardeau immobilise la voyageuse, la rend sédentaire bien malgré elle, ma fille aux ailes si bien développées, le poids des bagages l'amarre, la colle à la piste, l'englue dans son quotidien, elle s'y noie et s'étouffe dans ses larmes.
Hier, elle n'était que joie pour rencontrer notre ex-locataire, qui est aussi la fille de mon ex-chum, qui est donc également une ex-belle-fille qui a longtemps partagé notre vie. Je l'ai rencontrée quand elle avait six ans, une mère inadéquate, folle. Parlons-en des mères. Celle-là faisait partie de la Fraternité Blanche, qui prône le jeûne et les châtiments corporels, le jeûne pour purifier et les coups pour sortir le diable de l'enfant. Ces enfants-là devaient être parfaits, rien de moins. Quand j'ai rencontré leur père, il me semblait évident qu'il fallait les sauver, les sortir de ce milieu contraignant, constipé, stérile, trop propre, d'un ordre sans faille qui fait peur. La travailleuse sociale qui a fait l'évaluation a été bien d'accord, en ouvrant le réfrigérateur impeccablement vide et en trouvant un magnifique brocoli biologique dans l'armoire comme seul aliment, ce brocoli étant le repas du soir de la famille. C'est comme ça que l'ex a eu la garde de ses deux enfants, un peu malgré lui.
L'année passée, ma plus grande entrait à l'hôpital psychiatrique, on l'y gardait de force et elle recevait un diagnostic officiel de bipolarité. Qu'en est-il advenu? Elle ne prend plus de médicaments et a abandonné tout suivi. Pour l'instant, ça semble aller. Un jour à la fois. Je ne cours pas après les catastrophes.
Il y a Haïti qui est toujours avec moi. Ne pas les laisser sombrer dans l'oubli. On en parle moins. Dangereux. Ils auront besoin de notre aide si longtemps.
mercredi 10 février 2010
vendredi 5 février 2010
Cheveux
Ils sont coupés, chez ma super coiffeuse. Elle se sépare. Se cherche un logement. Elle y pensait depuis longtemps. Pas trop amère. Il le sait. En fait, ils ne se sont jamais si bien entendus que depuis qu'ils savent qu'elle part. Il fait la vaisselle sans qu'elle ne le lui demande, ne laisse plus rien traîner. Ils vont aller trois jours ensemble à la campagne. Elle m'a fait une super tête. Je me sens lègère et elle aussi finalement. Libérée ou en voie de l'être, m'a-t-elle dit. "Je t'ai fait les cheveux croches, comme tu aimes." Et, en souriant:"Sais-tu que tu es ma seule cliente qui aime le croche dans les cheveux? Savais-tu que moi aussi j'aime ça?" "C'est pour ça que tu es ma coiffeuse, ma belle!"
jeudi 4 février 2010
Yoga
Je voulais changer d'école de yoga tous les trois mois pour profiter des spéciaux sur les nouvelles inscriptions. Mais je suis restée un autre trois mois à la même école et j'ai très bien fait. Je découvre des aspects des professeurs et des classes que je n'avais pas vus au début, quand j'étais en mode exploration. Je me suis attachée à une professeure que je ne trouvais pas si sympathique au départ. Elle enseigne le yoga de style kripalu et pratique la méditation. Une personnalité équilibrée, qui enseigne clairement. Spirituelle sans tomber dans l'ésotérisme. J'ai également changé du tout au tout ma façon d'aborder le yoga. Alors que je voulais "progresser", faire des asanas de plus en plus compliqués, améliorer mon équilibre, constater que j'en savais et surtout que j'en faisais plus qu'avant, alors que je prenais de nombreuses classes et que trop n'était jamais assez, maintenant, je suis calmée, je vis le moment présent, si j'ai le choix, je prends souvent la classe la plus débutante, car on n'a jamais fini d'apprendre en yoga et quel est l'intérêt d'aller vite? J'ai toute la vie devant moi pour pratiquer cet art, pour m'imprégner de OMs, pour ralentir. Depuis que je ne pense plus l'enseigner, le yoga est devenu beaucoup plus un plaisir. Je ne recherche plus la difficulté à tout prix et je prends soin de moi tout simplement, avec mon groupe, en communion. Je vise toujours l'alignement parfait,mais s'il ne vient pas aujourd'hui, il viendra demain ou l'année prochaine, ou dans dix ans. J'ai tout mon temps.
mercredi 3 février 2010
Le caca
L'élimination dans tous ses détails était le thème de la deuxième soirée du Défi sans sucre. Ne reculant devant aucune image répugnante, c'est avec dessins et descriptions précises et n'omettant aucun aspect des selles que la demoiselle nous est arrivée. Elle a quand même du culot. C'est un sujet qui est rarement abordé, me semble-t-il. Dans mon cours de professeure de yoga, on en parlait aussi car la médecine ayurvédique y accorde beaucoup d'importance. Un yogi confirmé peut décrire l'état de santé d'une personne en étudiant ses excréments. Le médecin occidental, lui, demande si on souffre de diarrhée ou de constipation et tout s'arrête là. Ce que j'ai retenu de l'exposé, c'est que l'alimentation naturelle et l'exercice sont les clés d'une bonne élimination. Je m'en doutais! Une selle normale devrait avoir peu d'odeur, une consistance fibreuse, elle devrait flotter, laisser peu de résidus sur le papier hygiénique et être de couleur brune!
Après sept jours sans alcool, sucre, café ni gluten, l'animatrice nous a signifié que les symptômes de sevrage étaient officiellement terminés. Si on croyait en avoir encore, un grand verre d'eau et une marche d'un bon pas dans le grand froid allaient certainement en venir à bout. À ma grande surprise, elle a tout à fait raison. C'est avec beaucoup d'énergie que je me suis levée au petit matin, comme neuve (déjà!) et je me suis précipitée sur mon smoothie santé en pensant à peine à mon café qui devient de l'histoire ancienne. L'être humain est bien fait quand même.
Après sept jours sans alcool, sucre, café ni gluten, l'animatrice nous a signifié que les symptômes de sevrage étaient officiellement terminés. Si on croyait en avoir encore, un grand verre d'eau et une marche d'un bon pas dans le grand froid allaient certainement en venir à bout. À ma grande surprise, elle a tout à fait raison. C'est avec beaucoup d'énergie que je me suis levée au petit matin, comme neuve (déjà!) et je me suis précipitée sur mon smoothie santé en pensant à peine à mon café qui devient de l'histoire ancienne. L'être humain est bien fait quand même.
mardi 2 février 2010
Hier
Dix-neuf ans, encore. M'appelle en larmes, gros sanglots. Je connais le topo, je l'ai élevée cette enfant-là. Peut pleurer, crier, hurler à volonté. Contrôle ses chums avec ça. Pas de demi-mesure avec elle. Et une fois la crise finie, une fois tout le monde autour d'elle écrasés, injuriés, menacés, mademoiselle retrouve son beau sourire et vague à ses occupations comme si de rien n'était. En général, elle a alors gagné ce qu'elle voulait. La vie continue.
Je suis donc bien prudente quand les cris et les sanglots me parviennent. Je ne veux plus me laisser manipuler. Sauf que là... il y a un bébé en jeu. Et il entend les cris et les larmes de sa mère. Je ne peux m'empêcher de me mettre à sa place. Il ne peut pas fuir, lui. Je lui dis donc que je viens chercher le bébé. Les pleurs arrêtent automatiquement. "Dépêche-toi". "Euh... je prends ma douche et j'arrive."
Pas vrai. Je l'avais déjà prise ma douche. Mais je voulais me calmer et trouver la meilleure stratégie dans les circonstances. Ne pas me précipiter dans une action stérile. Il fallait mettre des limites. Je manquais le yoga. Entre mon petit-fils et le yoga, le petit-fils vient avant. Allait-elle récidiver régulièrement si elle constate que j'accours à chaque fois? Peut-être. Il fallait encadrer mon action.
Une grande partie du problème, c'est qu'elle déteste rester à la maison et avec un enfant, elle se sent prisonnière.
Je suis allée chercher le bébé et je lui ai dit que je le ramenais à quatre heures. Un beau gros bébé souriant, qui se développe bien et qui est sécure. Je sais que ma fille est une bonne mère et elle fait bien d'appeler au secours quand elle en a assez. Je ne mets pas de règles ni de barrières. On verra un jour à la fois.
Je suis donc bien prudente quand les cris et les sanglots me parviennent. Je ne veux plus me laisser manipuler. Sauf que là... il y a un bébé en jeu. Et il entend les cris et les larmes de sa mère. Je ne peux m'empêcher de me mettre à sa place. Il ne peut pas fuir, lui. Je lui dis donc que je viens chercher le bébé. Les pleurs arrêtent automatiquement. "Dépêche-toi". "Euh... je prends ma douche et j'arrive."
Pas vrai. Je l'avais déjà prise ma douche. Mais je voulais me calmer et trouver la meilleure stratégie dans les circonstances. Ne pas me précipiter dans une action stérile. Il fallait mettre des limites. Je manquais le yoga. Entre mon petit-fils et le yoga, le petit-fils vient avant. Allait-elle récidiver régulièrement si elle constate que j'accours à chaque fois? Peut-être. Il fallait encadrer mon action.
Une grande partie du problème, c'est qu'elle déteste rester à la maison et avec un enfant, elle se sent prisonnière.
Je suis allée chercher le bébé et je lui ai dit que je le ramenais à quatre heures. Un beau gros bébé souriant, qui se développe bien et qui est sécure. Je sais que ma fille est une bonne mère et elle fait bien d'appeler au secours quand elle en a assez. Je ne mets pas de règles ni de barrières. On verra un jour à la fois.
lundi 1 février 2010
Pêle-mêle
La dépendance au café, c'est long à soigner. Haïti qui ne finit pas de mourir et qui est pris de la gangrène, je ne veux plus en entendre parler, me dit Dix-neuf ans les deux mains sur les oreilles,ça me déprime trop. On les a vus samedi et dimanche aussi, son délicieux bébé et elle, pas son chum, ils visitent chacun leur famille respective, ces jeunes-là, mais pas ensemble. Je ne comprends pas mais ça ne me dérange pas trop. J'ai fini par réaliser qu'on ne peut pas tout comprendre et que ce n'est pas si grave. Mon amie P qui vient chez nous hier soir avec son fils et sa bru pour partager son gâteau d'anniversaire. Une belle surprise. Ils sont Anglais d'Angleterre. J' ai sorti mon service à thé, même s'il est dépareillé. Un jour, j'aurai des tasses fleuries pour tout le monde, Mille Fleurs, c'est le nom de plume des deux magnifiques tasses et soucoupes que j'ai achetées pour cent dollars chez Arthur Quentin. On monte un service à vaisselle de cette qualité pendant plusieurs années, m'a dit la vendeuse chic et la chic vendeuse, une dame au chignon et au veston gris et à la culture vaissellière étendue. Évidemment, mon amie anglaise a remarqué la finesse de la tasse, ce qui me fît plaisir. Je n'ai pas mangé de gâteau, Défi oblige, mais ça m'a à peine dérangée. Je m'habitue et je m'habitue pour longtemps. Allons-nous toutes vieillir sans hommes? Amie P a quitté son conjoint de vingt ans. Bien que ça ne me surprendrait pas qu'ils reprennent. Il lui paie un psychologue pour changer son comportement à elle. C'est la même psychologue qu'ils ont vue ensemble en thérapie de couple. Il lui a demandé de travailler des défauts précis chez P. La psychologue a éclaté de rire quand P est arrivée avec la liste de recommandations. Elle a dit que cela démontrait bien la rigidité qu'elle avait observée chez Monsieur et son incapacité à se remettre en question. Oups! Pas trop certaine que le pauvre homme va continuer à payer pour la thérapie de P!
samedi 30 janvier 2010
Sommeil
J'ai dormi profondément huit heures en ligne sans interruption. Ça faisait des mois (des années?) que ça ne m'était pas arrivé. Du coup, je me sens tellement reposée et énergique que le café ne me manque même pas (un peu quand même..... ;o)
vendredi 29 janvier 2010
jeudi 28 janvier 2010
Haro sur le dentifrice!
Selon mon nouveau dentiste écolo-branché-à la fine pointe du Plateau, la pâte dentifrice du commerce serait inutile voire nocive pour les dents. Sa prescription: le brossage de dents minutieux et si possible à la brosse électrique avec une solution de peroxyde d'hydrogène: un bouchon de peroxyde dilué avec deux bouchons d'eau. Je viens d'en parler avec mon super-pharmacien-branché et à la fine pointe d'à côté de chez nous en achetant mon peroxyde et il est au courant des recherches à ce sujet et lui aussi il se brosse les dents avec ça. Toute une révolution! Une grosse industrie, la pâte dentifrice. Et une bonne nouvelle pour le consommateur, vraiment pas cher le peroxyde!
Après le brossage et la soie dentaire également trempée dans la solution de peroxyde, j'applique sur les dents et les gencives une solution de bicarbonate de soude avec un peu de sel.
Je suis cependant sceptique.... pas certaine du tout que ce soit si anodin de se mettre du peroxyde sur les dents trois fois par jour. Là, je fais le traitement tel quel pendant deux mois, mais ensuite... je vais m'informer bien comme il faut.
Après le brossage et la soie dentaire également trempée dans la solution de peroxyde, j'applique sur les dents et les gencives une solution de bicarbonate de soude avec un peu de sel.
Je suis cependant sceptique.... pas certaine du tout que ce soit si anodin de se mettre du peroxyde sur les dents trois fois par jour. Là, je fais le traitement tel quel pendant deux mois, mais ensuite... je vais m'informer bien comme il faut.
mercredi 27 janvier 2010
Café
Je fais le Défi 30 jours sans sucre avec un traitement spécial. Quand j'ai dit à l'animatrice que je buvais six et parfois sept tasses de café fort par jour, elle m'a dit d'en prendre une seule pendant les trois premiers jours avant de couper complètement. Je voulais ne pas l'écouter et faire comme les autres participants et me la jouer cold turkey, mais là, il est près de dix heures et je suis totalement dysfonctionnelle, incapable de penser correctement. Le café est une vraie drogue, je le constate. Je vais suivre le conseil, une seule petite tasse.
mardi 26 janvier 2010
Blind-date
Demain, je rencontre un monsieur. Blind-date total. C'est fou un peu mais je n'en suis pas à une folie près.
dimanche 24 janvier 2010
Liens
On explique un peu les différences géographiques entre la République Dominicaine et Haïti http://www.americas-fr.com/tourisme/informations/republique-dominicaine-et-haiti-deux-mondes-differents-4321.html
L'exploitation des Haïtiens par la République Dominicaine http://www.alencontre.org/autres/HaitiStDom05_09.html
et http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/agir/actions_en_cours/rep_dominicaine_un_mirage_pour_les_migrants_haitiens
Un peu d'histoire http://www.telerama.fr/idees/haiti-c-est-une-longue-et-terrible-histoire,51608.php
L'exploitation des Haïtiens par la République Dominicaine http://www.alencontre.org/autres/HaitiStDom05_09.html
et http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/agir/actions_en_cours/rep_dominicaine_un_mirage_pour_les_migrants_haitiens
Un peu d'histoire http://www.telerama.fr/idees/haiti-c-est-une-longue-et-terrible-histoire,51608.php
Haïti
Toujours aussi bouleversée par ce qui se passe en Haïti, pays d'origine de trois de mes enfants. Heureuse de voir que la communauté internationale se mobilise enfin. Cet événement dramatique va peut-être permettre de rebâtir vraiment le pays, de lui donner une structure, d'instruire ses habitants, de nourrir et de loger les Haïtiens convenablement. Vous avez remarqué que j'ai mis l'instruction avant même la nourriture? C'est que je crois qu'une fois l'analphabétisme vaincu, ce peuple si débrouillard et attachant ne sera plus jamais le même. La religion y prendra moins de place, les naissances seront moins nombreuses, le reboisement pourra se faire, il y aura espoir. Il y a déjà espoir, à même les décombres.
Avec du recul, je trouve mes trois adoptions immorales. Dans tous les cas, les mères étaient vivantes, dans un cas, père et mère vivaient. Je n'ai donc pas adopté des orphelins mais bien des enfants que leurs parents ne pouvaient pas nourrir! Si l'argent de cette adoption leur avait été remis, un montant considérable pour Haïti, ils auraient peut-être gardé leur enfant. Évidemment, je ne me culpabilise pas pour tout un système. Je n'étais même pas au courant de ce fait quand j'ai adopté et puis mes enfants avaient déjà été abandonnées à l'orphelinat avant que je n'envoie ma demande. Si je ne les avais pas adoptées, d'autres parents l'auraient fait. Je ne suis pas une cause directe de leur abandon. C'est la misère qui est ici en cause. Ma première adoption date d'il y a dix-sept ans. Pas nouveau la grande misère d'Haïti. Mais comment peut-on accepter que des parents soient assez pauvres pour abandonner leur enfant pour lui sauver la vie?
Avec du recul, je trouve mes trois adoptions immorales. Dans tous les cas, les mères étaient vivantes, dans un cas, père et mère vivaient. Je n'ai donc pas adopté des orphelins mais bien des enfants que leurs parents ne pouvaient pas nourrir! Si l'argent de cette adoption leur avait été remis, un montant considérable pour Haïti, ils auraient peut-être gardé leur enfant. Évidemment, je ne me culpabilise pas pour tout un système. Je n'étais même pas au courant de ce fait quand j'ai adopté et puis mes enfants avaient déjà été abandonnées à l'orphelinat avant que je n'envoie ma demande. Si je ne les avais pas adoptées, d'autres parents l'auraient fait. Je ne suis pas une cause directe de leur abandon. C'est la misère qui est ici en cause. Ma première adoption date d'il y a dix-sept ans. Pas nouveau la grande misère d'Haïti. Mais comment peut-on accepter que des parents soient assez pauvres pour abandonner leur enfant pour lui sauver la vie?
vendredi 22 janvier 2010
Le Chêne et le Roseau
Le Chêne un jour dit au Roseau:
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aguilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir
Je vous défendrais de l'orage;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
part d'un bon naturel; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos;
Mais attendons la fin. " Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût porté jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
Jean de la Fontaine
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aguilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir
Je vous défendrais de l'orage;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
part d'un bon naturel; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos;
Mais attendons la fin. " Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût porté jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
Jean de la Fontaine
jeudi 21 janvier 2010
La tolérance
Je n'en fais pas toujours preuve. Je me pousse tellement des fois, Quinze ans est comme moi là-dessus. Faire quelque chose de difficile, se rendre jusqu'au bout, ne pas lâcher, jamais. La persévérance, j'ai ça dans le sang et elle aussi. Et j'ai de la misère à accepter que les autres ne soient pas comme moi. Quand je donne ma parole, on peut être certain que je vais la tenir. Ce soir, au yoga, où je vais aller même si ça ne me tente donc pas d'y aller, je vais offrir la tolérance comme intention. En yoga kripalu, on offre notre pratique pour améliorer un aspect de notre personnalité. Puis-je être patiente ou bien puis-je être compatissante etc. on répète trois fois au début de la pratique (silencieusement) et encore à la fin. Ce soir, je vais demander de la tolérance. J'en ai besoin. De la tolérance et du détachement, mais ça, ce sera une autre fois. Un objectif à la fois!
"J'ai de la misère à accepter que les autres ne soient pas comme moi", je viens de relire que j'ai écrit ça. C'est énorme, c'est majeur. Bien du travail en vue...
"J'ai de la misère à accepter que les autres ne soient pas comme moi", je viens de relire que j'ai écrit ça. C'est énorme, c'est majeur. Bien du travail en vue...
mercredi 20 janvier 2010
Les salauds
Je n'aime pas les salauds. Ils ne me branchent pas, ne me font pas saliver, ne me donnent aucune envie de me mettre à leurs genoux et de défaire leur braguette. Non. Pas du tout. Et je me demande si c'est une affaire de génération. Parce que les salauds sont à la mode, mes amis! Je n'aime les salauds que dans leurs moments tendres, car ils en ont eux aussi. Je serais catastrophée que mon fils soit un salaud, angoissée que mon père en ait été un, inquiète que mon gendre le devienne.
Les femmes aimeraient les salauds parce qu'ils sont forts, indépendants et prêts à les faire souffrir. Or, comme tout le monde le sait, les femmes sont masochistes. Un ramassis de clichés, de préjugés, voilà ce qui fait l'auréole des salauds. La musique traite les femmes de "bitch" et les salauds s'en servent à qui mieux mieux comme si elles étaient des tarées qu'on baise sans leur demander leur avis. Les vidéos pornos présentent aussi des étalons salauds, qui cherchent leur propre plaisir et le trouvent, sans se préoccuper trop trop que ça plaise à la dame. La tendresse et la porno sont des entités incompatibles et pourtant... on pourrait faire de fort belles choses en ce domaine, qui se vendraient. Un peu d'originalité et de sensibilité, et les femmes dévaliseraient la section chaude des clubs vidéos.
On oppose sexe doux et tendre à sexe dur et jouissif, comme si le premier était plate et le deuxième irrésistible. Cette catégorisation est ridicule.
Les femmes aimeraient les salauds parce qu'ils sont forts, indépendants et prêts à les faire souffrir. Or, comme tout le monde le sait, les femmes sont masochistes. Un ramassis de clichés, de préjugés, voilà ce qui fait l'auréole des salauds. La musique traite les femmes de "bitch" et les salauds s'en servent à qui mieux mieux comme si elles étaient des tarées qu'on baise sans leur demander leur avis. Les vidéos pornos présentent aussi des étalons salauds, qui cherchent leur propre plaisir et le trouvent, sans se préoccuper trop trop que ça plaise à la dame. La tendresse et la porno sont des entités incompatibles et pourtant... on pourrait faire de fort belles choses en ce domaine, qui se vendraient. Un peu d'originalité et de sensibilité, et les femmes dévaliseraient la section chaude des clubs vidéos.
On oppose sexe doux et tendre à sexe dur et jouissif, comme si le premier était plate et le deuxième irrésistible. Cette catégorisation est ridicule.
mardi 19 janvier 2010
Insomnie
Je dors peu. Je dors mal. Je me demande comment il se fait que l'argent envoyé ne semble pas se matérialiser en secours à Haïti. Les photos et les articles d'aujourd'hui ne démontrent aucun progrès, aucune aide et sont tout aussi dramatiques que le premier jour. En fait, on découvre plus de malheurs à mesure que les régions plus lointaines sont explorées. Hier, on a trouvé encore des survivants. Vraiment incroyable. Notre petite vie est tellement dérisoire comparée à ce désastre. J'ai hâte de voir des images de personnes sauvées, nourries, soignées.
lundi 18 janvier 2010
Cheerleading
On s'éloigne vraiment des pom-pom girls. Premièrement, il y a maintenant des garçons qui font du cheerleading et plus une équipe en a, mieux elle performe, car la force des garçons aide vraiment à ce que la pyramide soit solide et à ce que la fille d'en haut ne branle pas et soit "raide comme une barre" comme le dit Quinze ans. Ensuite, les cheerleaders n'accompagnent plus les équipes masculines de footballeurs, non, elles sont une entité en soi et ont leurs propres compétitions. On travaille d'ailleurs à faire accepter le cheerleading comme un sport olympique. C'est athlétique en masse, chorégraphies, levées des filles, figures de style, roues, grands écarts, le tout sur de la musique entraînante pas à mon goût mais probablement au goût des jeunes. Des numéros dynamiques, courts, quatre minutes par groupe, rythmés. Ici, écoles privées et écoles publiques compétitionnent dans la joie et les écoles publiques de quartiers pauvres ne sont pas en reste, la meilleure équipe selon nous était celle de la polyvalente Monseigneur-Richard. Ma fille et son école ont bien fait ça et elle avait trouvé le moyen d'inviter plein de monde par internet, alors elle en avait du public, la chérie. Son estime de soi a fait un bond considérable. De succès en succès, elle est en train de se forger une personnalité du tonnerre!
dimanche 17 janvier 2010
Voisin
Nous étions invitées chez lui hier soir, Quinze ans et moi. Pour son anniversaire. Voisin sait recevoir. Sa maison sent le propre et la visite, il a une nappe festive et puis il se met beau. Et hier, il était particulièrement beau, habillé tout en noir et tout en neuf, rasé de près, avec une petite odeur d'aftershave que je ne lui connaissais pas. Un homme nouveau. Nous étions les premières arrivées avec Prof d'anglais, cette femme extraordinaire qui est mon amie et surtout celle de Quinze ans.
Et puis, elle est arrivée, l'élue du coeur de Voisin. Toute petite, ronde, vive et originale. Chaleureuse, on s'est tout de suite embrassées. Elle a mon âge et les yeux pétillants. Amoureuse, c'est tellement évident. Un autre invité et puis Voisin a servi l'apéro. Il rigolait, parlait beaucoup. Elle écoutait, parlait aussi. Il écoutait moins, mais quand même, c'est Voisin. Il est visiblement amoureux lui aussi. Et il se laisse faire, il se laisse gâter et servir et elle prend bien soin de lui. Elle doit faire la même chose avec son mari, prendre soin de. Les femmes ont ça dans le sang. Pas moi, je m'en rendais bien compte. Pas autant. Pour les enfants, oui, je suis maternante au cube. Pour les hommes, si peu. J'aurais jamais pensé à lui dire de s'assoir pour m'occuper de tout et de tout le monde, avec gentilesse et efficacité. Quand j'allais chez Voisin, moi, je m'assoyais et je restais là. Il faisait la même chose chez moi. Mais c'est vrai qu'elle ne peut pas le recevoir chez elle. Alors, elle le reçoit.. chez lui.
Ils étaient beaux à voir et j'ai réalisé, pas vraiment réalisé vu que je le savais déjà, que je n'avais jamais été amoureuse de Voisin. Elle allait passer la nuit là, ça allait de soi, moi, après l'amour, je ne pensais qu'à rentrer chez moi. Bon, j'avais des enfants, mais même sans eux, j'aurais voulu rentrer quand même. Voisin ronfle et elle semblait trouver ça absolument charmant! Ben oui, on a même parlé de ça et il riait! Elle adore les chiens "un prérequis" me dira-t-elle avec un clin d'oeil et ils dorment tous ensemble, couple et chiens. Ils sont tous deux du domaine des arts et ont des projets communs.
Le petit côté fond dépressif de Voisin n'était pas là hier. Quand on s'est quittés, il nous a dit qu'on se reverrait souvent parce qu'il avait l'intention de recevoir beaucoup cette année. Il regardait Nouvelle Flamme en disant ça et elle souriait, lumineuse. Je me suis dit que le style de lovemaking de Voisin devait correspondre tout à fait à ses besoins et qu'elle jouissait avec lui. Car, si les hommes mentent aux femmes, le corps, lui, sait la vérité.
Et puis, elle est arrivée, l'élue du coeur de Voisin. Toute petite, ronde, vive et originale. Chaleureuse, on s'est tout de suite embrassées. Elle a mon âge et les yeux pétillants. Amoureuse, c'est tellement évident. Un autre invité et puis Voisin a servi l'apéro. Il rigolait, parlait beaucoup. Elle écoutait, parlait aussi. Il écoutait moins, mais quand même, c'est Voisin. Il est visiblement amoureux lui aussi. Et il se laisse faire, il se laisse gâter et servir et elle prend bien soin de lui. Elle doit faire la même chose avec son mari, prendre soin de. Les femmes ont ça dans le sang. Pas moi, je m'en rendais bien compte. Pas autant. Pour les enfants, oui, je suis maternante au cube. Pour les hommes, si peu. J'aurais jamais pensé à lui dire de s'assoir pour m'occuper de tout et de tout le monde, avec gentilesse et efficacité. Quand j'allais chez Voisin, moi, je m'assoyais et je restais là. Il faisait la même chose chez moi. Mais c'est vrai qu'elle ne peut pas le recevoir chez elle. Alors, elle le reçoit.. chez lui.
Ils étaient beaux à voir et j'ai réalisé, pas vraiment réalisé vu que je le savais déjà, que je n'avais jamais été amoureuse de Voisin. Elle allait passer la nuit là, ça allait de soi, moi, après l'amour, je ne pensais qu'à rentrer chez moi. Bon, j'avais des enfants, mais même sans eux, j'aurais voulu rentrer quand même. Voisin ronfle et elle semblait trouver ça absolument charmant! Ben oui, on a même parlé de ça et il riait! Elle adore les chiens "un prérequis" me dira-t-elle avec un clin d'oeil et ils dorment tous ensemble, couple et chiens. Ils sont tous deux du domaine des arts et ont des projets communs.
Le petit côté fond dépressif de Voisin n'était pas là hier. Quand on s'est quittés, il nous a dit qu'on se reverrait souvent parce qu'il avait l'intention de recevoir beaucoup cette année. Il regardait Nouvelle Flamme en disant ça et elle souriait, lumineuse. Je me suis dit que le style de lovemaking de Voisin devait correspondre tout à fait à ses besoins et qu'elle jouissait avec lui. Car, si les hommes mentent aux femmes, le corps, lui, sait la vérité.
samedi 16 janvier 2010
20 sujets qui m'intéressent
1-Les gens, ceux qui pensent et ceux qui ne pensent pas, les chercheurs, les passionnés, les actifs, les contemplatifs.
2-l'amour de soi, de l'autre, de la vie
3-les enfants, les miens et ceux des autres
4-le yoga de tous les styles mais surtout le yoga Iyengar avec lequel j'ai cependant une relation amour-haine (c'est dur mais ça fait du bien)
5-la sexualité, j'ai un intérêt incommensurable pour ce vaste et passionnant sujet
6-le sens de la vie que je cherche encore et toujours
7-le bonheur, le mien et celui des autres, le bonheur du quotidien, du ici et maintenant
8-l'art et les artistes, ceux qui osent, ceux qui défient, ceux qui ébranlent
9-la forme, bouger est une composante importante de ma vie, je ne m'en passerais pas, j'ai parfois des périodes plus sédentaires mais j'y reviens toujours et j'adore en discuter et apprendre
10-la musique, je suis assez ignare, mais c'est certainement un sujet qui m'intéresse et mes goûts musicaux sont très variés, de Buena Vista Social Club en passant par Janis Joplin ou ma chère Joni Mitchell, Chopin, Richard Desjardins, Cat Stevens, Brel, les Stones, Léo Ferré, Bob Dylan, Misia, Pavarotti, Jimi Hendrix, Harmonium, Charlebois, Aznavour .....
11-le cinéma, celui qui fait pleurer et/ou réfléchir. Pas le cinéma d'épouvante ni celui qui est très violent.
12-l'humanité au sens large, la compassion, la bienveillance, l'altruisme, le respect
13-le vieillissement, ce qu'il nous apporte, ce qu'il nous enlève, l'âgisme, le changement et comment composer avec tout ça
14-l'immortalité, parce que c'est un mot magnifique
15-la jeunesse, celle qui passe mais à laquelle on est tellement attachée!
16-les voyages, amenez-en, tout m'intéresse! J'ai peu voyagé et c'est maintenant que ça commence...
17-l'internet, parce que je suis branchée et que c'est une partie importante de ma vie
18-la cuisine du monde et des restaurants grands et petits et celle de ma petite cuisine dans mon condo, qui est si simple et végétarienne
19-l'ordre, parce que j'y aspire et que j'y arrive parfois, dans certains domaines et que l'ordre m'apporte paix et équilibre
20-le chaos, parce qu'il fait aussi partie de moi
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