Saviez-vous que Vingt ans a.... vingt ans? Vingt ans, l'âge de la folie, des fêtes tard dans la nuit, des aventures, des voyages, des expériences pas toujours légales, des études, des grasses matinées qui suivent les nuits blanches, l'âge de se lâcher lousse, sans trop de responsabilités, vivre le présent à fond, habiter des piaules, se faire belle alors qu'on en n'a pas besoin parce qu'on a la beauté du diable, rencontrer des garçons, raconter ses aventures aux copines tard dans la nuit, sentir son coeur battre fort parce que tout est possible et qu'on a la vie devant soi.
"On a discuté Papa-du-bébé et moi et je lui laisse la garde de Bébé. Il ne peut pas imaginer une journée sans voir son fils. Il a bien plus le tour que moi. On ne veut pas se chicaner, on ne veut pas aller en cour. C'est le mieux pour notre enfant. Il ne change pas d'environnement. C'est le mieux."
jeudi 30 décembre 2010
mercredi 29 décembre 2010
Succès
Je les ai impressionnés. Je devrais écrire je les ai impressionnées, car les hommes ont des critères bien différents des femmes question maison et souper. Je me rends compte avec un peu de gêne de l'avouer, que j'ai eu du plaisir à les impressionner, à leur en mettre plein la vue, à avoir des serviettes de table coordonnées aux assiettes et des décorations à la moderne et à la terrienne, immenses bols qui allaient avec mes assiettes principales (et même avec le tablier des filles -l'une cuisinait et l'autre faisait le service-) remplis à ras bord de ... patates sucrées, de carottes et d'oignons crus. On a loué mon originalité, mon chic, mon calme.
Je me suis prouvé quelque chose. Je pouvais le faire. Recevoir avec classe et dans l'étiquette la plus classique. Et j'ai été fière de moi. Je le suis encore, quand je regarde ma maison si propre, impeccable, nette, claire. Je me sens bien. Je dois une fière chandelle à mon organisatrice hors-pair, j'ai nommé ma chère Vingt ans, aidée de Seize ans. Mais c'est moi qui ai eu l'idée de recourir à leurs appréciés services et l'humilité de reconnaître que je ne m'en tirerais jamais toute seule.
Mes amies qui connaissent mon côté brouillon et qui savaient que ma cuisinière ne marchait pas, s'étaient beaucoup inquiété. Je n'ai rien dit, rien laissé paraître avant la réception, malgré leurs nombreuses questions et leur offre répétée de m'aider. Elles ont donc été fort surprises.
Je me suis prouvé quelque chose. Je pouvais le faire. Recevoir avec classe et dans l'étiquette la plus classique. Et j'ai été fière de moi. Je le suis encore, quand je regarde ma maison si propre, impeccable, nette, claire. Je me sens bien. Je dois une fière chandelle à mon organisatrice hors-pair, j'ai nommé ma chère Vingt ans, aidée de Seize ans. Mais c'est moi qui ai eu l'idée de recourir à leurs appréciés services et l'humilité de reconnaître que je ne m'en tirerais jamais toute seule.
Mes amies qui connaissent mon côté brouillon et qui savaient que ma cuisinière ne marchait pas, s'étaient beaucoup inquiété. Je n'ai rien dit, rien laissé paraître avant la réception, malgré leurs nombreuses questions et leur offre répétée de m'aider. Elles ont donc été fort surprises.
mardi 28 décembre 2010
Dîner
Ce sera un souper (dîner) à la française avec tous ses services: potage, entrée, plat principal, salade, fromages, desserts. Avec apéro, vin et digestif. Je me suis payé de l'aide: Seize ans et Vingt ans seront mes alliées. En fait, si tout va comme prévu, je devrais pouvoir rester à table et me détendre avec les invités. Tout ira comme prévu. Faire taire la petite inquiétude et l'énervement qui me gâchent mon plaisir. Finalement, j'irai acheter les assiettes qui manquent. Je ne vais tout de même pas recevoir dans du carton ou du plastique. Pas trop écologique. Bien que, est-ce plus écologique d'acheter quatre couverts de plus qui ne nous serviront qu'une fois par année? Va falloir rentabiliser tout ça. Peut-être vais-je me mettre à aimer recevoir ailleurs qu'au restaurant après tout. On peut toujours changer son capot de bord. C'est la beauté de la vie. L'impermanence. Se surprendre soi-même. Je me suis mise dans de bonnes conditions pour que ça marche cette fois en ne tentant pas l'impossible : recevoir huit personnes toute seule en cuisinant pour tout le monde. Impossible sans crise d'angoisse pour moi, je dis bien. Certains font ça les deux doigts dans le nez (euh... pas une trop bonne image quand on fait a manger... héhé...), moi pas. J'ai cuisiné le ragoût de boulettes végétarien, ça m'a pris un temps fou mais le résultat est intéressant. Je m'occupe aussi du dessert. Vingt ans verra à tout le reste et Seize ans fait le service. C'est-y pas magnifique? Tous ses cours de cuisine et son cours d'organisation d'événements ont été des investissements qui fructifient ce soir!
lundi 27 décembre 2010
Connivence
Chez Voisin, il y avait son collègue de travail avec son fils de quatorze ans qui a des handicaps de langage évidents, sa blonde avec sa fille de treize ans qui a un Gilles de la Tourette et plein d'autre monde aussi. Mais c'est surtout avec ces deux-là que j'ai parlé. Quand on a un enfant différent, c'est réconfortant de côtoyer des parents qui ont des enfants différents aussi. On se sent moins seul au monde, on compare, bien malgré nous, mais ça se fait comme tout seul, les handicaps de nos enfants, leurs forces aussi et on en a long à dire. On a de la place tout d'un coup et on veut toute la prendre, ce qui fait qu'on parlait beaucoup, très animés, et qu'on se coupait la parole des fois. Besoin de se plaindre, besoin de la dire notre inquiétude. Ils vont faire quoi dans la vie? Vont-ils finir par avoir une job, par être autonomes, par ne pas se faire écoeurer ou exploiter par les autres? Vivre le moment présent, on veut bien, mais quand on élève un enfant, c'est aussi pour qu'il nous quitte. Nous quitteront-ils? On sentait de l'exaspération, de l'essoufflement en même temps que ce grand amour que nous éprouvons, c'est certain. Dans leur cas, l'école les prend en charge jusqu'à 21 ans car ils ont une cote d'enfant handicapé, dans le cas de ma fille à moi, dans un an et demi, finie l'école. C'est bientôt!
dimanche 26 décembre 2010
Famille
J'ai épuré Noël et j'en suis tellement heureuse. En procrastinant, personne n'était invité pour le jour-dit. J'en étais fort aise finalement. Et puis, Grande fille décide de faire les cheveux de Petite fille, la veille de Noël. Grosse job, des rallonges! Deux jours de travail intensif. On l'a donc eue chez nous d'une façon informelle à Noël, sans que ça soit vraiment prévu. Du coup, mon fils, qui ne voit jamais cette soeur mystérieuse qu'il adore (il les adore toutes, ses trois soeurs!), est arrivé aussi la veille du fameux jour où tout le monde est supposé être si heureux. Et Vingt ans aussi s'est pointée avec Petit-fils. J'ai gardé Petit-fils à coucher, il a eu des cadeaux. C'est le seul qui en a eu. Autre coutume que j'ai coupée avec mes enfants adultes. Un autre bonheur. Plus de magasins à dévaliser dans la foule à la recherche "du" cadeau parfait pour chacun. Du coup, j'adore visiter les magasins avec leur atmosphère enfiévrée et leur musique de Noël. Quand on n'a plus rien à acheter, c'est la détente!
Pour Petit-fils, ce furent des livres et ce seront des livres pour tous les Noëls qui s'en viennent et tous ses anniversaires aussi. Il y a des livres pour enfants qui sont des oeuvres d'art et ce sont ceux-là que j'achète.
On a donc mangé ensemble pendant deux jours, d'une façon impromptue. Simplement. J'ai mis ma nappe de Noël et allumé les lumières que j'avais accrochées au mur avec des épingles. Elles semblaient tenir toute seules. Succès garanti.
Je suis contente. Tout le monde n'était pas particulièrement heureux. Grand fils s'ennuyait de sa blonde partie dans le Sud et Vingt ans avait la larme à l'oeil sans vouloir nous dire pourquoi et c'est pour ça que j'ai gardé Petit-fils, car comme je lui ai dit spontanément " Tu as le droit d'être malheureuse, mais lui, il a le droit d'être heureux." Tout le monde a ri, même elle.
On ne peut demander la perfection et les Noëls où ça va bien pour tout le monde, ce sont ceux de Ciné-Cadeau.
En gros, je trouve qu'on a passé un beau Noël, improvisé, spontané et imparfait, comme moi, comme nous.
Ce soir, nous sommes invités chez Voisin, Seize ans et moi, ceux qui me lisent depuis longtemps le connaissent et il y en a même qui me demandent de ses nouvelles! C'est que c'est tout un personnage Voisin! Je suis devenue amie avec sa blonde aussi, une femme tout à fait charmante. Le temps des Fêtes se passe bien, sans déprime et sans prise de poids jusqu'ici. Je compte continuer comme ça. Je bois peu maintenant dans les réceptions et ça a un lien direct avec ma capacité à contrôler les portions. Pas parce qu'il y a une orgie de nourriture offerte que je doive devenir orgiaque moi-même.
Pour Petit-fils, ce furent des livres et ce seront des livres pour tous les Noëls qui s'en viennent et tous ses anniversaires aussi. Il y a des livres pour enfants qui sont des oeuvres d'art et ce sont ceux-là que j'achète.
On a donc mangé ensemble pendant deux jours, d'une façon impromptue. Simplement. J'ai mis ma nappe de Noël et allumé les lumières que j'avais accrochées au mur avec des épingles. Elles semblaient tenir toute seules. Succès garanti.
Je suis contente. Tout le monde n'était pas particulièrement heureux. Grand fils s'ennuyait de sa blonde partie dans le Sud et Vingt ans avait la larme à l'oeil sans vouloir nous dire pourquoi et c'est pour ça que j'ai gardé Petit-fils, car comme je lui ai dit spontanément " Tu as le droit d'être malheureuse, mais lui, il a le droit d'être heureux." Tout le monde a ri, même elle.
On ne peut demander la perfection et les Noëls où ça va bien pour tout le monde, ce sont ceux de Ciné-Cadeau.
En gros, je trouve qu'on a passé un beau Noël, improvisé, spontané et imparfait, comme moi, comme nous.
Ce soir, nous sommes invités chez Voisin, Seize ans et moi, ceux qui me lisent depuis longtemps le connaissent et il y en a même qui me demandent de ses nouvelles! C'est que c'est tout un personnage Voisin! Je suis devenue amie avec sa blonde aussi, une femme tout à fait charmante. Le temps des Fêtes se passe bien, sans déprime et sans prise de poids jusqu'ici. Je compte continuer comme ça. Je bois peu maintenant dans les réceptions et ça a un lien direct avec ma capacité à contrôler les portions. Pas parce qu'il y a une orgie de nourriture offerte que je doive devenir orgiaque moi-même.
jeudi 23 décembre 2010
L'adoption
Je suis tannée de lire dans certains blogues de futurs parents adoptants qu'adopter et enfanter, c'est pareil, sauf qu'il faut attendre plus longtemps quand on adopte. C'est pas vrai.
Ceux qui ont des enfants ont peut-être entendu un parent moron dans un centre d'achats s'adresser à son petit de deux ou trois ans qui ne voulait pas suivre, en lui disant bêtement "Si tu ne t'en viens pas, je m'en vais et tu vas rester tout seul," bien niaiseux à dire, évidemment. Mais imaginez un instant que ça arrive pour vrai. Nos enfants adoptés, eux, ont connu l'abandon, le parent qui ne revient plus, l'orphelinat, les bras étrangers, les soins anonymes. Pendant un temps plus ou moins long, pendant des années parfois. Plus le temps sans famille est long, plus les dommages sont grands.
Parfois, ils ne réussissent jamais à s'attacher, leur capacité à ce niveau a été anéantie. Ils ont compris qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes s'ils avaient faim, ou froid. Quand c'est un trouble diagnostiqué, c'est devenu irréversible. Un handicap invisible. Les parents reçoivent un bel enfant tout à fait charmant, souriant, qui évite un peu le regard mais qui sait charmer. Il leur tend tout de suite les bras et les appelle maman et papa le premier jour.
Six mois plus tard, le petit est tout aussi charmant et vous tendra les bras à vous aussi si vous visitez mais les parents, eux, ont l'air hagard, perdus, épuisés. Ils sont "cassants" avec l'enfant, comme exaspérés et vous avez l'impression qu'ils ne l'aiment pas. Ce que confirme le comportement de l'enfant qui s'accroche à vous et voudrait bien quitter avec vous. On le comprend le pauvre, les autres enfants du couple l'évitent, ne jouent pas avec. Vous vous demandez pourquoi vos amis ont adopté ce bel enfant qui semble si malheureux chez eux et si heureux dans vos bras. Et ils se plaignent de lui pour des niaiseries en plus. Non, ce pauvre enfant n'est pas aimé, c'est clair pour vous. Vous quittez inquiet et déçu de vos amis qui semblaient de si bons parents avec leurs enfants biologiques. Et puis, plus de nouvelles. Vos amis, que vous voyiez régulièrement, sont toujours occupés quand vous appelez et les appels eux-mêmes sont brefs, alors que vous aimiez jaser longuement avant.
Les parents dont les adoptions ne marchent pas s'isolent. C'est donc rare que vous en entendiez parler publiquement. Ils ne tiennent pas de blogue et se sentent profondément coupables de ce qui leur arrive. Cet enfant tellement désiré, tellement aimé avant de le rencontrer, dont ils rêvaient, qu'ils incluaient dans leurs projets, leurs achats, leur aménagement, leurs vacances, cet enfant, ils ne sont plus certains d'arriver à le supporter. Pourtant, il le faut, ils sont pris avec et pour la vie. En fait, ils rêvent maintenant qu'il lui arrive un accident, dont ils ne seraient aucunement responsables, un petit accident mortel et leur vie reprendrait comme avant. Elle était heureuse leur vie avant. Ils ne se levaient pas avec cette boule permanente dans l'estomac, ce sentiment envahissant de leur incompétence, ce contrôle intensif de leurs impulsions agressives envers ce pauvre enfant qui a tant souffert mais qui sait si bien aller les chercher, dans leurs faiblesses, leurs blessures. Cet enfant qui fait ressortir le plus mauvais en eux.
Ces parents existent, j'en connais, j'en ai déjà été un.
Je m'en suis sortie, mais il a fallu beaucoup d'aide. J'ai dû faire des choix déchirants, protéger ma famille et mes autres enfants et ma santé mentale aussi, qui en a pris un coup.
Je souhaite que mon billet soit lu par les parents adoptants en attente pour faire le contrepoids à tout ce rose bonbon de tant de blogues de parents adoptants. Je ne nie pas que ce puisse dans certains cas être facile, valorisant et rempli de bonheur d'adopter. Mais ceux pour qui ce n'est pas le cas, ceux qui souffrent l'expriment rarement. Et cette personne-là, ce pourrait être vous. Vous n'êtes pas seul et il y a de l'aide disponible. Ce serait bien de la trouver avant que l'enfant n'arrive, juste au cas où...
Lisez sur les troubles de l'attachement, vous saurez les reconnaître.
Ceux qui ont des enfants ont peut-être entendu un parent moron dans un centre d'achats s'adresser à son petit de deux ou trois ans qui ne voulait pas suivre, en lui disant bêtement "Si tu ne t'en viens pas, je m'en vais et tu vas rester tout seul," bien niaiseux à dire, évidemment. Mais imaginez un instant que ça arrive pour vrai. Nos enfants adoptés, eux, ont connu l'abandon, le parent qui ne revient plus, l'orphelinat, les bras étrangers, les soins anonymes. Pendant un temps plus ou moins long, pendant des années parfois. Plus le temps sans famille est long, plus les dommages sont grands.
Parfois, ils ne réussissent jamais à s'attacher, leur capacité à ce niveau a été anéantie. Ils ont compris qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes s'ils avaient faim, ou froid. Quand c'est un trouble diagnostiqué, c'est devenu irréversible. Un handicap invisible. Les parents reçoivent un bel enfant tout à fait charmant, souriant, qui évite un peu le regard mais qui sait charmer. Il leur tend tout de suite les bras et les appelle maman et papa le premier jour.
Six mois plus tard, le petit est tout aussi charmant et vous tendra les bras à vous aussi si vous visitez mais les parents, eux, ont l'air hagard, perdus, épuisés. Ils sont "cassants" avec l'enfant, comme exaspérés et vous avez l'impression qu'ils ne l'aiment pas. Ce que confirme le comportement de l'enfant qui s'accroche à vous et voudrait bien quitter avec vous. On le comprend le pauvre, les autres enfants du couple l'évitent, ne jouent pas avec. Vous vous demandez pourquoi vos amis ont adopté ce bel enfant qui semble si malheureux chez eux et si heureux dans vos bras. Et ils se plaignent de lui pour des niaiseries en plus. Non, ce pauvre enfant n'est pas aimé, c'est clair pour vous. Vous quittez inquiet et déçu de vos amis qui semblaient de si bons parents avec leurs enfants biologiques. Et puis, plus de nouvelles. Vos amis, que vous voyiez régulièrement, sont toujours occupés quand vous appelez et les appels eux-mêmes sont brefs, alors que vous aimiez jaser longuement avant.
Les parents dont les adoptions ne marchent pas s'isolent. C'est donc rare que vous en entendiez parler publiquement. Ils ne tiennent pas de blogue et se sentent profondément coupables de ce qui leur arrive. Cet enfant tellement désiré, tellement aimé avant de le rencontrer, dont ils rêvaient, qu'ils incluaient dans leurs projets, leurs achats, leur aménagement, leurs vacances, cet enfant, ils ne sont plus certains d'arriver à le supporter. Pourtant, il le faut, ils sont pris avec et pour la vie. En fait, ils rêvent maintenant qu'il lui arrive un accident, dont ils ne seraient aucunement responsables, un petit accident mortel et leur vie reprendrait comme avant. Elle était heureuse leur vie avant. Ils ne se levaient pas avec cette boule permanente dans l'estomac, ce sentiment envahissant de leur incompétence, ce contrôle intensif de leurs impulsions agressives envers ce pauvre enfant qui a tant souffert mais qui sait si bien aller les chercher, dans leurs faiblesses, leurs blessures. Cet enfant qui fait ressortir le plus mauvais en eux.
Ces parents existent, j'en connais, j'en ai déjà été un.
Je m'en suis sortie, mais il a fallu beaucoup d'aide. J'ai dû faire des choix déchirants, protéger ma famille et mes autres enfants et ma santé mentale aussi, qui en a pris un coup.
Je souhaite que mon billet soit lu par les parents adoptants en attente pour faire le contrepoids à tout ce rose bonbon de tant de blogues de parents adoptants. Je ne nie pas que ce puisse dans certains cas être facile, valorisant et rempli de bonheur d'adopter. Mais ceux pour qui ce n'est pas le cas, ceux qui souffrent l'expriment rarement. Et cette personne-là, ce pourrait être vous. Vous n'êtes pas seul et il y a de l'aide disponible. Ce serait bien de la trouver avant que l'enfant n'arrive, juste au cas où...
Lisez sur les troubles de l'attachement, vous saurez les reconnaître.
mercredi 22 décembre 2010
Bobos
Quand la santé va, tout va. J'ai des problèmes de santé ces temps-ci. Je m'autodiagnostique. Évidemment, je vois le pire. L'internet avec son flot d'information, ce n'est pas toujours l'idéal pour faire la part des choses. Je vois mon doc en janvier.
mardi 21 décembre 2010
Réception
Cette année, je reçois mes amis, y compris le-monsieur-qui-veut-se marier et une amie que nous avions rencontrée par hasard alors que nous visitions ensemble le salon du livre, monsieur et moi. Ils se sont tombé dans l'oeil, je crois et n'arrêtaient pas de jaser, alors, tannée, je leur ai dit que je leur organiserais un souper. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, car l'amie en question a voulu savoir la date du fameux souper que j'avais lancé dans l'air comme ça, sans vraiment avoir l'intention d'en faire un. Je reçois peu, je reçois mal, je ne suis pas équipée pour, vivant dans le dépouillement depuis mon déménagement et adorant ce dépouillement.
J'avais pourtant une certaine admiration et une admiration certaine pour la table parfaite et parfaitement bien mise avec goût dans un grand appartement impeccable, avec de beaux objets placés au bon endroit et des tentures de prix et de classe, des tableaux charmants qui ont fait nos délices et l'objet de nos conversations, un arbre de Noël spectaculaire et parfaitement décoré, bref, je m'exclamais, ravie, lors du souper où j'étais invitée dimanche soir dernier avec Seize ans. Cette amie-là aussi, je l'ai invitée. Et puis le couple qui était là, tant qu'à faire, des gens qui ont comme passe-temps la cuisine et les réceptions qui vont avec, et la professeur d'anglais de Seize ans, qui est mon amie.
Me voilà donc avec un groupe de receveuses aguerries, moi qui ai de la vaisselle dépareillée et un four qui ne marche pas. Évidemment, on ne va pas tenter d'égaler, on va faire différent. J'ai des idées quand même. Je ne suis pas dépourvue, voilà ce que je dois me dire. La confiance en soi, ça aide toujours. Sous les conseils de ma chère amie Petite Fadette, j'ai acheté le livre de cuisine de Joël Legendre, un bel objet avec de bien belles recettes. Un peu trop de dessert peut-être, mais aussi des tourtières végétariennes, des baluchons aux pleurotes, des salades et potages originaux. Je trouve là de fort belles idées.
J'avais pourtant une certaine admiration et une admiration certaine pour la table parfaite et parfaitement bien mise avec goût dans un grand appartement impeccable, avec de beaux objets placés au bon endroit et des tentures de prix et de classe, des tableaux charmants qui ont fait nos délices et l'objet de nos conversations, un arbre de Noël spectaculaire et parfaitement décoré, bref, je m'exclamais, ravie, lors du souper où j'étais invitée dimanche soir dernier avec Seize ans. Cette amie-là aussi, je l'ai invitée. Et puis le couple qui était là, tant qu'à faire, des gens qui ont comme passe-temps la cuisine et les réceptions qui vont avec, et la professeur d'anglais de Seize ans, qui est mon amie.
Me voilà donc avec un groupe de receveuses aguerries, moi qui ai de la vaisselle dépareillée et un four qui ne marche pas. Évidemment, on ne va pas tenter d'égaler, on va faire différent. J'ai des idées quand même. Je ne suis pas dépourvue, voilà ce que je dois me dire. La confiance en soi, ça aide toujours. Sous les conseils de ma chère amie Petite Fadette, j'ai acheté le livre de cuisine de Joël Legendre, un bel objet avec de bien belles recettes. Un peu trop de dessert peut-être, mais aussi des tourtières végétariennes, des baluchons aux pleurotes, des salades et potages originaux. Je trouve là de fort belles idées.
vendredi 17 décembre 2010
Muscles
Mon corps n'a pas énormément changé, à l'oeil du moins, depuis les débuts de la musculation, sauf pour le dos. Les muscles y sont vraiment visibles et définis, ce qui ne m'était jamais arrivé! Mes cuisses se sont affinées aussi. Pour le reste, rien de très visible. La musculation ne fait pas maigrir, si je perdais du poids en plus, là, il y aurait du changement évident. C'est au niveau de la force et de l'énergie que les gains sont là, invisibles mais réels. Les poids soulevés montent, je sors de la session le moral en hausse, parfois vraiment high! C'est de plus en plus agréable, avant, mon moment préféré était à la fin quand l'effort était fini et que l'entraîneur m'étirait (c'est du luxe un entraîneur, on ne bouge plus et c'est lui qui nous étire!), maintenant, j'aime y aller et travailler fort. Je ne pourrais plus m'en passer.
jeudi 16 décembre 2010
Lecture
Hier, je faisais la lecture pour la troisième fois à mon petit garçon de Verdun. Sa maman n'était pas là, j'ai rencontré et le papa et un "nouveau" petit garçon! Super excité le petit. Le père, pas mal plus vieux que la mère à vue d'oeil, m'appelait "dear teacher" et suppliait son petit garçon excité de se calmer et d'écouter la teacher. Ça ne marchait pas du tout et le pauvre papa s'est dépêché d'aller se cacher. Mon garçonnet était content des livres, il adore, mais il était sur une patte ou sur l'autre, des fois assis par terre, des fois à demi sur moi et interrompait constamment. Quand il fait ça, je m'arrête, je ne vois aucune utilité à lui dire de se tenir tranquille, il doit se faire dire ça à la journée à l'école et je ne suis pas l'école. Ses questions et commentaires sont d'ailleurs pertinents et intelligents, alors je le laisse parler, on discute, je lui pose des questions, il a des réponses intéressantes et je le lui dis.
On lisait un livre sur l'espace et j'ai pu constater qu'il avait déjà beaucoup de connaissances. Quand on est arrivés à la page des télescopes, il m'a dit tout enthousiasmé qu'il en avait un et là, il voulait absolument me le montrer. Tout de suite, pas la prochaine fois, non, tout de suite et il insistait. Moi, je ne fais pas de discipline, je ne suis pas une professeure justement, malgré l'appellation du père, je suis une lectrice alors je n'ai pas essayé de le retenir quand il est allé quérir son père pour savoir où était le fameux télescope. Le pauvre homme est revenu l'air accablé, en me jetant des regards en coin, semblant espérer que je règle la situation dans un élan de discipline professorale. Dépité par mon beau sourire et mon semblant d'indifférence au comportement de son fils, il s'est mis à chercher un peu dans le vide. C'est évident que c'est la mère qui savait où était le truc en question. Il a dit à son fils en bengali qu'il ne le trouvait pas (non, je ne parle pas la langue, mais c'était facile de deviner!), le gosse s'est mis à lirer, à se plaindre. J'attendais patiemment. Il a finalement réussi à me le retourner et à se sauver de nouveau.
La mère est arrivée vers la fin de la séance de lecture. Elle a mis de l'ordre immédiatement, a fait assoir son fils "correctement" et s'est assise tout près de nous deux comme les autres fois. Le petit faisait beaucoup d'efforts pour se calmer et il m'a dit, "ma mère est fâchée". Quand je quittais, elle a voulu me parler, m'a dit qu'ils avaient beaucoup de plaintes de l'école parce qu'il bougeait tout le temps, n'écoutait pas, interrompait le professeur. Je lui ai demandé s'ils avaient vu un docteur (bon, j'avoue, je pensais ritalin sans vouloir directement en parler), oui, oui, et il se développe très bien.
Ne pas en prendre trop sur mon dos. Je n'ai pas vraiment poursuivi sauf pour lui répéter que je le trouve particulièrement intelligent (vraiment, il l'est), vif, intéressé par la lecture et que pour moi, c'est ce qui compte. Au revoir et à la semaine prochaine!
On lisait un livre sur l'espace et j'ai pu constater qu'il avait déjà beaucoup de connaissances. Quand on est arrivés à la page des télescopes, il m'a dit tout enthousiasmé qu'il en avait un et là, il voulait absolument me le montrer. Tout de suite, pas la prochaine fois, non, tout de suite et il insistait. Moi, je ne fais pas de discipline, je ne suis pas une professeure justement, malgré l'appellation du père, je suis une lectrice alors je n'ai pas essayé de le retenir quand il est allé quérir son père pour savoir où était le fameux télescope. Le pauvre homme est revenu l'air accablé, en me jetant des regards en coin, semblant espérer que je règle la situation dans un élan de discipline professorale. Dépité par mon beau sourire et mon semblant d'indifférence au comportement de son fils, il s'est mis à chercher un peu dans le vide. C'est évident que c'est la mère qui savait où était le truc en question. Il a dit à son fils en bengali qu'il ne le trouvait pas (non, je ne parle pas la langue, mais c'était facile de deviner!), le gosse s'est mis à lirer, à se plaindre. J'attendais patiemment. Il a finalement réussi à me le retourner et à se sauver de nouveau.
La mère est arrivée vers la fin de la séance de lecture. Elle a mis de l'ordre immédiatement, a fait assoir son fils "correctement" et s'est assise tout près de nous deux comme les autres fois. Le petit faisait beaucoup d'efforts pour se calmer et il m'a dit, "ma mère est fâchée". Quand je quittais, elle a voulu me parler, m'a dit qu'ils avaient beaucoup de plaintes de l'école parce qu'il bougeait tout le temps, n'écoutait pas, interrompait le professeur. Je lui ai demandé s'ils avaient vu un docteur (bon, j'avoue, je pensais ritalin sans vouloir directement en parler), oui, oui, et il se développe très bien.
Ne pas en prendre trop sur mon dos. Je n'ai pas vraiment poursuivi sauf pour lui répéter que je le trouve particulièrement intelligent (vraiment, il l'est), vif, intéressé par la lecture et que pour moi, c'est ce qui compte. Au revoir et à la semaine prochaine!
mercredi 15 décembre 2010
Excès
Je suis excessive en tout. Voilà-t-il pas que Nowell oblige, je me suis dit que ce serait bien de faire le ménage des armoires de la petite salle de lessive. Le rapport avec Noël? Aucune idée. Alors j'ai tout vidé dans la cuisinette et là, j'ai décidé que certaines choses de la fameuse armoire devraient aller dans les tablettes et tiroirs de la bibliothèque. Dans un grand élan d'enthousiasme, j'ai vidé la bibliothèque au complet pour la laver et puis du même coup, les tiroirs du bureau d'ordi. Comme j'avais fait un grand lavage, le linge est tout là aussi, sur les divans, entouré de cossins, livres, papiers et articles divers. On dirait vraiment que je déménage. Et puis là, je dois quitter le bardas, bénévolat oblige. Je vais mettre une petite note à Seize ans, pour qu'elle ne touche à rien (mais je rêve! évidemment qu'elle ne va toucher à rien, elle va tout probablement prendre sa collation debout sur une chaise, au-dessus de la pile de bouquins entassés sur la table, comme si de rien n'était).
Je suis bien contente en fait, parce que ça fait plus d'un an que je suis ici et un bon ménage va faire du bien. Épurer, ordonner, clarifier, j'adore!
Je suis bien contente en fait, parce que ça fait plus d'un an que je suis ici et un bon ménage va faire du bien. Épurer, ordonner, clarifier, j'adore!
dimanche 12 décembre 2010
Ambivalence
Vendredi, j'ai appelé pour réserver notre voyage en Égypte après ce que je considérais une profonde réflexion, après avoir analysé la situation, revisité mon agenda, comparé les alternatives, soupesé la conjecture,la conjoncture, la trajectoire et la circonférence de nos valises, vérifié les fonds, sorti ma carte de crédit et pris une grande respiration. Quand la secrétaire m'a demandé si je désirais donner l'acompte tout de suite ou bien attendre à lundi quand la responsable des voyages serait là, j'ai dit lundi, lundi! Et là, je ne sais plus si j'y vais. Une part de moi dit non et j'en ignore les raisons véritables. Suivre son intuition? Passer outre?
vendredi 10 décembre 2010
Heureuse
Je le suis et c'est à cause de.... moi!
Une grosse bouffée de bonheur en rentrant du gym après m'être arrêtée dans un nouveau café lire ma Presse en dégustant un capuccino à la cannelle. Que j'ai donc une belle vie! Tout est possible et je prends les décisions qui nous conviennent à Seize ans et moi. Dans nos cas à nous, il n'y en a pas de règles et de principes, il faut tout réinventer. Hier, elle est restée avec moi. J'avais besoin de lui parler. Elle déprime, je le vois bien. Pas si évident, son école qui n'est plus vraiment de l'école. Seulette dans son coin à compter ses triangles alors que les sept autres élèves font de l'algèbre malgré leurs graves problèmes d'apprentissage. Graves oui, mais jamais autant que ceux de ma Seize ans. Fatigant. Et leur prof de les rassurer sur la belle vie qu'on peut avoir avec peu de scolarité. Il se donne en exemple, lui, n'a jamais mis les pieds dans une université et pourtant il leur enseigne! Oupelaye!, non mais, je savais qu'on avait de la misère à recruter des profs qualifiés mais c'est un peu épeurant quand même. J'ai demandé s'il avait au moins un cegep mais elle ne le savait pas.
Je n'aurais été au courant de rien si je n'avais pas consenti à la garder avec moi hier. J'ai appelé l'école pour la déclarer malade et c'était vrai qu'elle l'était, l'école la rend malade, triste, déprimée. Et il y a l'histoire de ses cheveux aussi! Chantalou et tous les autres parents blancs d'enfants noires, les cheveux, ce n'est pas un élément comme un autre, c'est primordial, essentiel, vital. Elle a toujours eu des coiffures recherchées et coûteuses en temps et en argent. Et voilà qu'elle veut faire "reposer" ses cheveux. Tous ces traitements, greffes, ticouris, rallonges, défrisants, perruques fatiguent le cheveu à la longue, le rendent cassant et terne. Et puis, elle est ravissante avec ses cheveux naturels. La plupart des Blancs trouvent ça. Pas les Noirs! Elle se fait royalement écoeurer. Affirme-toi! que je lui dis, envoie-les paître. Facile à dire. Hier, on a acheté des trucs pour cacher ses cheveux. Sa vie est bien assez difficile comme ça sans devoir se défendre en plus. Dans le temps des Fêtes, sa grande soeur va venir lui faire des rallonges.
Je l'ai donc emmenée avec moi à mon bénévolat et ensuite, on s'est payé un bon repas au restaurant en discutant tranquillement sans tension, hors du quotidien. Fait du bien. Tout doit être envisagé, y compris qu'elle laisse l'école. Je suis ouverte. Elle est différente, il lui faut des solutions différentes.
Oui, j'en fais encore du bénévolat. La lecture avec mon petit garçon va très bien. Et l'autre bénévolat avec la petite fille trisomique aussi, étant donné ... qu'elle n'était pas là! Je me suis occupée des autres enfants ce qui faisait bien l'affaire du responsable de la halte-garderie. Je dois appeler la directrice du centre aujourd'hui pour savoir ce qui en est.
Cet après-midi, je devrais réserver un voyage en Égypte avec ma Seize ans. Au mois de février et mars, relâche scolaire incluse.
Je m'améliore beaucoup en musculation, je le sens, je suis vraiment plus forte, c'est très agréable comme sensation. J'aime ça de plus en plus.
Une grosse bouffée de bonheur en rentrant du gym après m'être arrêtée dans un nouveau café lire ma Presse en dégustant un capuccino à la cannelle. Que j'ai donc une belle vie! Tout est possible et je prends les décisions qui nous conviennent à Seize ans et moi. Dans nos cas à nous, il n'y en a pas de règles et de principes, il faut tout réinventer. Hier, elle est restée avec moi. J'avais besoin de lui parler. Elle déprime, je le vois bien. Pas si évident, son école qui n'est plus vraiment de l'école. Seulette dans son coin à compter ses triangles alors que les sept autres élèves font de l'algèbre malgré leurs graves problèmes d'apprentissage. Graves oui, mais jamais autant que ceux de ma Seize ans. Fatigant. Et leur prof de les rassurer sur la belle vie qu'on peut avoir avec peu de scolarité. Il se donne en exemple, lui, n'a jamais mis les pieds dans une université et pourtant il leur enseigne! Oupelaye!, non mais, je savais qu'on avait de la misère à recruter des profs qualifiés mais c'est un peu épeurant quand même. J'ai demandé s'il avait au moins un cegep mais elle ne le savait pas.
Je n'aurais été au courant de rien si je n'avais pas consenti à la garder avec moi hier. J'ai appelé l'école pour la déclarer malade et c'était vrai qu'elle l'était, l'école la rend malade, triste, déprimée. Et il y a l'histoire de ses cheveux aussi! Chantalou et tous les autres parents blancs d'enfants noires, les cheveux, ce n'est pas un élément comme un autre, c'est primordial, essentiel, vital. Elle a toujours eu des coiffures recherchées et coûteuses en temps et en argent. Et voilà qu'elle veut faire "reposer" ses cheveux. Tous ces traitements, greffes, ticouris, rallonges, défrisants, perruques fatiguent le cheveu à la longue, le rendent cassant et terne. Et puis, elle est ravissante avec ses cheveux naturels. La plupart des Blancs trouvent ça. Pas les Noirs! Elle se fait royalement écoeurer. Affirme-toi! que je lui dis, envoie-les paître. Facile à dire. Hier, on a acheté des trucs pour cacher ses cheveux. Sa vie est bien assez difficile comme ça sans devoir se défendre en plus. Dans le temps des Fêtes, sa grande soeur va venir lui faire des rallonges.
Je l'ai donc emmenée avec moi à mon bénévolat et ensuite, on s'est payé un bon repas au restaurant en discutant tranquillement sans tension, hors du quotidien. Fait du bien. Tout doit être envisagé, y compris qu'elle laisse l'école. Je suis ouverte. Elle est différente, il lui faut des solutions différentes.
Oui, j'en fais encore du bénévolat. La lecture avec mon petit garçon va très bien. Et l'autre bénévolat avec la petite fille trisomique aussi, étant donné ... qu'elle n'était pas là! Je me suis occupée des autres enfants ce qui faisait bien l'affaire du responsable de la halte-garderie. Je dois appeler la directrice du centre aujourd'hui pour savoir ce qui en est.
Cet après-midi, je devrais réserver un voyage en Égypte avec ma Seize ans. Au mois de février et mars, relâche scolaire incluse.
Je m'améliore beaucoup en musculation, je le sens, je suis vraiment plus forte, c'est très agréable comme sensation. J'aime ça de plus en plus.
mercredi 8 décembre 2010
Belle-mère
J'aime lire le blogue de La Marâtre joyeuse. Je pensais justement à ma propre vie de belle-mère, dans un passé qui devient, ma foi, de plus en plus lointain. J'avais rencontré un amoureux dans la nuit noire. Nos corps qui dansent ensemble, près l'un de l'autre, mais sans jamais se toucher, érotisés. Et puis une marche irréelle dans la nuit, sans trop savoir où on allait. C'est chez moi qu'on allait mais ça n'avait pas de bon sens de marcher jusque là. Des heures et des heures. On n'a pas vu le temps passer. On a ouvert la porte de ma demeure et on est demeurés amoureux pendant dix-sept ans.
Il avait deux enfants, j'en avais un. Sa femme était dans une secte et l'empêchait de les voir. Avec du recul, je dois dire qu'il s'en accommodait plutôt bien de la situation et n'avait jamais rien fait pour y remédier. Dans le feu de l'action, j'ai vu une souffrance où il n'y en avait peut-être pas tant que ça, j'ai évidemment voulu aider, pas aider, RÉSOUDRE cette situation et ça pressait en plus. Avocat, témoins lors des visites où on ne lui ouvrait pas la porte, cour, évaluation psycho-sociale. Le papa s'est retrouvé avec la garde exclusive de ses jeunes enfants!
Il est alors devenu absent. Littéralement. Il avait repris ses études à l'université, en génie mécanique, et était donc tout le temps occupé. Cours, séminaires, bibliothèque, rencontres. Il n'était pas là. J'ai pris les enfants en charge avec enthousiasme au début, et puis avec rancoeur. Ils étaient bourrés de problèmes ces enfants-là, une secte religieuse fuckée et la privation de nourriture et de sommeil n'étant pas ce qu'il y a de meilleur pour le développement des enfants. Mais la rancoeur ne venait pas de là. C'était même valorisant de leur offrir un bon milieu de vie et de les voir faire des progrès. Non, j'en voulais au père de ne pas faire équipe, de s'être mis hors-jeu. Je ne voulais pas être monoparentale malgré moi! Au bout d'un an de cohabitation, à ma demande mais d'un commun accord, monsieur est allé s'établir ailleurs avec ses enfants.
Après un certain temps, on s'est revus et on est demeurés amoureux de fin de semaine. On a pris nos vacances ensemble chaque année avec nos enfants. J'en garde de merveilleux souvenirs. Aujourd'hui, je suis encore en contact avec sa fille qui était ma locataire dans mon autre maison. Son fils, qui est schizophrène, avait l'habitude d'appeler chez nous quand il était en crise, mais il n'a pas mon nouveau numéro.
Il avait deux enfants, j'en avais un. Sa femme était dans une secte et l'empêchait de les voir. Avec du recul, je dois dire qu'il s'en accommodait plutôt bien de la situation et n'avait jamais rien fait pour y remédier. Dans le feu de l'action, j'ai vu une souffrance où il n'y en avait peut-être pas tant que ça, j'ai évidemment voulu aider, pas aider, RÉSOUDRE cette situation et ça pressait en plus. Avocat, témoins lors des visites où on ne lui ouvrait pas la porte, cour, évaluation psycho-sociale. Le papa s'est retrouvé avec la garde exclusive de ses jeunes enfants!
Il est alors devenu absent. Littéralement. Il avait repris ses études à l'université, en génie mécanique, et était donc tout le temps occupé. Cours, séminaires, bibliothèque, rencontres. Il n'était pas là. J'ai pris les enfants en charge avec enthousiasme au début, et puis avec rancoeur. Ils étaient bourrés de problèmes ces enfants-là, une secte religieuse fuckée et la privation de nourriture et de sommeil n'étant pas ce qu'il y a de meilleur pour le développement des enfants. Mais la rancoeur ne venait pas de là. C'était même valorisant de leur offrir un bon milieu de vie et de les voir faire des progrès. Non, j'en voulais au père de ne pas faire équipe, de s'être mis hors-jeu. Je ne voulais pas être monoparentale malgré moi! Au bout d'un an de cohabitation, à ma demande mais d'un commun accord, monsieur est allé s'établir ailleurs avec ses enfants.
Après un certain temps, on s'est revus et on est demeurés amoureux de fin de semaine. On a pris nos vacances ensemble chaque année avec nos enfants. J'en garde de merveilleux souvenirs. Aujourd'hui, je suis encore en contact avec sa fille qui était ma locataire dans mon autre maison. Son fils, qui est schizophrène, avait l'habitude d'appeler chez nous quand il était en crise, mais il n'a pas mon nouveau numéro.
dimanche 5 décembre 2010
Valéry
Valéry qui commente ici depuis quelque temps, je l'ai connue sur le web, dans un forum de parents. Il y avait un onglet sexualité et c'est là qu'on écrivait le plus souvent, elle et moi. Nos idées et nos expériences se ressemblaient, différaient et se complétaient et on avait bien du plaisir à se lire l'une l'autre. On se chicanait épistolairement aussi. On a fini par se rencontrer. Une jeune femme avec une vie tumultueuse et intéressante. Une forte personnalité. Je n'ose en dire davantage même si j'en sais beaucoup. Mais quand je dis qu'elle devrait s'ouvrir un blogue, je le pense vraiment. Elle en a des choses à raconter, la belle et elle pourrait ébranler bien des idées reçues.
samedi 4 décembre 2010
La vie dorée
Ces demandeurs d'asile qui viennent se dorer la couenne sous notre glorieux climat canadien, selon certains, voici un aperçu de ce qui leur est gracieusement offert: le droit de travailler avec un permis spécial que les employeurs aiment beaucoup car il leur permet d'exploiter pas mal à leur guise ces employés à statut précaire qui n'ont aucun recours ni défense. Encore faut-il faire garder les enfants, aucun accès au système de garderie, alors on les confie à qui on peut, pour pas cher. Le logement? Ils s'entassent à plusieurs dans des taudis, dans des coins perdus où personne ne veut habiter. Deux à trois heures de transport pour aller travailler matin et soir, ça n'a rien d'extraordinaire pour eux. Leurs enfants ont accès à l'école, bravo! mais pas aux études post-secondaires, la loi interdit aux cegeps et aux universités d'accepter des demandeurs. Ils paient de l'impôt comme tout le monde mais n'ont pas accès à la prestation fiscale pour enfants, ni à la carte d'assurance-maladie, seuls les soins de santé vraiment urgents sont accessibles.
30 à 40% d'entre eux seront renvoyés chez eux, après des années de cette vie précaire, une fois leur cause entendue et rejetée. Les 60% restants auront réussi à prouver, hors de tout doute, que leur vie était bel et bien en danger dans leur pays, que les plaies sur leur corps proviennent de la torture, que leur famille a réellement été assassinée, qu'ils ont fui parce qu'ils devaient fuir. Ne ferions-nous pas la même chose si nous étions menacés?
30 à 40% d'entre eux seront renvoyés chez eux, après des années de cette vie précaire, une fois leur cause entendue et rejetée. Les 60% restants auront réussi à prouver, hors de tout doute, que leur vie était bel et bien en danger dans leur pays, que les plaies sur leur corps proviennent de la torture, que leur famille a réellement été assassinée, qu'ils ont fui parce qu'ils devaient fuir. Ne ferions-nous pas la même chose si nous étions menacés?
vendredi 3 décembre 2010
De droite
Quand monsieur le Veuf s'est informé des raisons de mon air épuisé, moi qui suis toujours pimpante (c'est lui qui l'a dit, il n'a pas toujours tort dans tout tout de même! ;o) et que je lui ai parlé de la petite fille en attente du statut de réfugié et de sa mère, il m'a dit que je ne devrais même pas aider "ces gens-là" qui viennent ici pour profiter de notre système de santé et de bien-être social trop généreux. J'ai été estomaquée. Il en fait du bénévolat ce monsieur-là et s'occupe de la jeunesse. Je m'attendais à tout sauf à cette position dure et inflexible. Du coup, je me suis demandé comment j'avais bien pu envisager de mettre un homme aux idées si tranchées et réactionnaires et à la limite, dépourvues d'humanité, dans mon lit.
jeudi 2 décembre 2010
Persévérer (un peu)
J'y retourne la semaine prochaine à mon bénévolat avec la petite fille trisomique. Parce que ça a mieux été? Absolument pas. La seule chose qui a bien été, c'est que c'était deux heures au lieu de trois, pouahhhh! Elle a encore pleuré à peu près tout le temps, mais j'avais changé d'attitude. Je ne m'en occupais pas de trop près. Attention, je la surveillais tout le temps, c'est pour ça qu'on m'a recrutée, pour en prendre soin. Je lui mouchais le nez de temps en temps, je la prenais dans les bras (de force et elle se débattait) quand quelqu'un voulait entrer ou sortir, (elle était dans la porte!), mais le reste du temps, je m'occupais des autres en la gardant à l'oeil. On m'a même mis un tout petit adorable bébé de deux mois dans les bras, de type quéchua, avec des grosses joues basanées qu'on a envie de croquer. Il n'avait pas le droit d'être là, le responsable me l'a dit une fois la mère partie, héhé! ils ne prennent que les enfants qui marchent. Bof! J'étais bien contente de l'avoir pris, il a dormi tout le temps en souriant. Un ange.
La semaine prochaine, j'y vais le mardi et le jeudi, deux heures à la fois. Un peu de répit pour la mère. Pas un immense répit, elle prend des cours de français pendant ce temps-là! Aujourd'hui, j'ai vu qu'elle était vraiment contente. On ne lâche pas.... tout de suite!
La semaine prochaine, j'y vais le mardi et le jeudi, deux heures à la fois. Un peu de répit pour la mère. Pas un immense répit, elle prend des cours de français pendant ce temps-là! Aujourd'hui, j'ai vu qu'elle était vraiment contente. On ne lâche pas.... tout de suite!
La lecture en cadeau
Un petit appartement juché en haut de commerces. On y accède par un long escalier de fer plutôt dangereux. On m'attendait. Une odeur d'épices. Le petit Bangledeshi, qui est d'abord et avant tout un Canadien, je l'apprendrai assez vite, m'accueille tout sourire, curieux du contenu de mon sac. Mes chaussures se joignent à celles de la famille à l'entrée et je me retrouve tout de suite au salon. On éteint la télé, petite conversation sommaire et la lecture commence. Il porte un chandail de hockey, le petit, des Canadiens évidemment. Joue au hockey avec ses souliers qu'il m'explique. Aime les dinosaures, on a un livre là-dessus. Est enthousiaste. Je lis un livre, et un autre et un autre encore. Il participe, pose des questions, fait des oh! et des ah! On fait une belle équipe tous les deux, tous les trois en fait, car la mère, qui veut apprendre le français,ne nous quittera pas. Elle le discipline bien de temps en temps, mais finit par comprendre que ça ne me dérange pas du tout qu'il bouge, pose des questions pendant la lecture, fasse des commentaires. Au contraire, j'aime son enthousiasme. L'heure passe très très rapidement, on s'arrête en plein milieu d'un livre. Il en pleure presque. On continuera la prochaine fois. Il a hâte. Moi aussi.
mercredi 1 décembre 2010
Pénible
Je veux bien être positive mais c'est dur. S'occuper pendant trois heures d'une petite fille qui hurle (tranquillement quand même et sans violence envers moi si je la laisse tranquille), refuse tout contact visuel ou autre et est molle comme de la guénille, ce n'est pas particulièrement valorisant. J'ai chanté, essayé de lui caresser le cou ou d'autre partie du corps (elle enlève ma main), lui ai présenté des jouets (ne les regarde pas vu qu'elle est prostrée au sol), je l'ai prise dans les bras de force vu qu'elle se débat à ce moment-là (j'avais l'air d'une marâtre). Heureusement ou malheureusement je ne sais plus, il y a eu une alarme de feu vers la fin de notre calvaire, la maman est arrivée en trombe pour récupérer sa fille, on m'a mis un lourd bébé dans les bras et, couverts d'une couverture (on ne prend pas les manteaux lors d'une alarme), on s'est tous retrouvés à la rue à regarder les camions de pompier. Sous la pluie en plus. Mon bébé, qui était bien gentille, ne pleurait pas, ouf! (j'avais vraiment eu mon quota de cris et de pleurs) mais elle était bien lourde et je commençais à avoir mal au dos. Les éducatrices parlaient toutes en espagnol entre elles et j'en perdais des bouts des fois. Je parlais pourtant l'espagnol avec fluidité et je prenais des cours de littérature espagnole à l'université il y a ... 30 ans! Un bain de langue ne me fera pas de tort. À la fin de l'exercice, on a pu rentrer, j'ai récupéré mon manteau, la responsable m'a demandé d'un ton inquiet si je revenais jeudi et j'ai dit "oui" et là je me demande pourquoi j'ai dit oui. Misère! Un jour à la fois!
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