samedi 12 janvier 2008

La raison ou le coeur

J'ai donné un acompte de deux mille dollars et j'ai réservé mon loft! Il est à moi pour une semaine, pendant laquelle je peux encore changer d'idée et être remboursée. J'en ai cependant vu un autre (la structure d'un autre, ils ne sont pas construits encore) où je me suis sentie chez moi tout de suite. Une espèce de coup de coeur irraisonné, viscéral. J'avais acheté la maison que j'habite à la suite d'un tel attrait instinctif, alors qu'elle était en fort mauvais état, semblait-il à l'oeil, moi je l'avais acheté à l'odeur et au feeling et je ne l'ai jamais regretté. Vingt-quatre ans plus tard, je suis plus raisonnable et j'ai signé pour le loft dont j'avais étudié les plans au préalable. Mais mon coup de coeur pour le deuxième loft qui donne sur l'autoroute et le centre-ville demeure, un loft encore plus éclairé que l'autre bien que légèrement plus petit. Belle-soeur a regardé les plans sur l'internet et elle me dit que ce ne serait pas un mauvais achat. Demain, j'ai un cours de prof de yoga toute la journée mais si lundi, le loft du coeur est toujours libre, je ferai le changement. Sinon, c'est bien correct aussi. Les deux ont des attraits indéniables. Le premier attrait étant un changement de vie, un renouveau. Treize ans est enchantée, c'est très près de son école (voulu!), Dix-sept ans mûrit l'idée de la mezzanine mais rien n'est organisé encore au niveau de l'espace. On a le temps. Le loft ne sera terminé qu'en août. En attendant, il faut vendre la maison! Je suis excitée, je vous l'ai dit?

vendredi 11 janvier 2008

Le loft

J'ai toujours rêvé d'en habiter un. Et voilà que ça peut se réaliser. Un haut plafond en ciment, des poutres apparentes, du neuf, de la lumière, d'immenses fenêtres, mais pas l'immensité des lots d'autrefois. Les lofts modernes sont petits car l'espace a un coût élevé et ils sont vendus au pied carré. J'ai envie de l'acheter. Très excitant. Une espèce de mezzanine non aménagée constitue l'espace de rangement. Il faudra y grimper avec une échelle. Un genre de grenier moderne. Ça se vend comme des petits pains chauds. Je suis retournée rôder autour avec les filles ce soir, le bureau était fermé mais je leur ai montré les fenêtres de "notre loft".

Un seul hic mais de taille. Il n'y a que deux chambres. Des lofts urbains de trois chambres, ça n'existe pas, peut-être dans les lofts de luxe à un million mais ce ne sont pas ceux que je visite. On est trois. Dix-Sept ans me dit qu'elle va partir. Ce n'était pas mon but. Je veux qu'on s'arrange toutes les trois et qu'on déménage ensemble. Devrais-je attendre qu'elle ait quitté la maison? J'ai envie d'acheter tout de suite et que ce soit notre projet commun. Excitant déménager. Si on s'y met, on va trouver une solution qui va nous convenir à toutes les trois. Demain, j'y retourne et je réserverai probablement le loft convoité, celui qui fait le coin et qui sera inondé de lumière en permanence. La nuit porte conseil. Demain, en allant conduire Dix-sept ans à son travail, je tâterai encore le terrain. Si je l'achète sur plan, notre loft sera terminé cet été.

De Jeune Homme, du yoga et des choix de la vie

Je me lasse de Jeune Homme. En fait, ce matin, j'avais le choix entre le voir ou aller au yoga. J'ai choisi le yoga. Sans trop d'hésitation. Et puis il y a ce loft revisité avec ma belle-soeur hier, celle qui a la technique dans le sang et qui m'a fait voir le concret de cet espace à habiter, genre, qu'il y a des lumières, des fixtures, des vues chez les voisins ou sur le ciel, des entrées d'eau et des grandeurs à respecter. Moi , je m'imprègne de l'esprit des lieux sans m'embarrasser des technicalités. Belle-Soeur est un ange. Merci d'être là pour moi.

Jeune homme donc. Alors qu'il m'écrivait des messages nombreux, touchants, profonds, accrocheurs et brillants avant que nous ne nous soyons rencontrés, voilà que les seuls messages que je reçois actuellement sont du type "Je suis libre demain matin, je peux aller te voir?"

Il parle bien parfois d'aller au ciné ou prendre un verre, mais les seuls rendez-vous qui se concrétisent sont les rendez-vous galants. Tant que j'en retirais un plaisir vivifiant, ça allait, bien sûr. Mais là, non. Mon fantasme Jeune Homme n'a jamais été très fort. Si je me suis tournée vers la jeunesse, c'est que les hommes de mon âge ne s'intéressent pas à moi, tout simplement. Et j'aime la personnalité de Jeune Homme, pas seulement son corps. Bien que.... je décroche de sa personnalité aussi, parce que de sa personnalité, il ne me révèle plus que sa libido.

C'est sans aucun regret que je choisis le yoga ce matin. Et je me sens tout à fait bien.

mercredi 9 janvier 2008

Avis scientifique demandé

Je voudrais avoir l'opinion d'un docteur en sciences sain d'esprit ou non ou même celui d'un simple mortel comme moi. Je lis plein de recommandations contradictoires ou imprécises sur l'internet en réponse à la question suivante:

Quels sont les risques d'attraper le sida en faisant une fellation sans éjaculation dans la bouche? Le risque est-il le même pour celui ou celle qui fait la fellation et pour celui qui la reçoit?

Merci!

Le yoga intégral

Solange me demande ce qu'est le yoga intégral. Il y a des textes sur l'internet qui décrivent cette forme de yoga. Je ne les ai pas lus et je les lirai certainement mais je veux répondre d'abord en néophyte, en décrivant ce que moi j'ai vécu dans cette classe lundi soir. Je vous en parle comme si vous ne connaissiez absolument rien au yoga. Vous aurez tous les détails!

La classe se tenait à l'institut de yoga intégral, sur l'avenue du Parc, à Montréal. On est arrivées juste à l'heure, Amie et moi. Personne. La porte pas barrée. On enlève nos bottes. Il faut toujours se déchausser dans une école de yoga, les cours se donnent pieds nus. Dans certaines écoles, le tapis est fourni (Iyengar, Sivananda), dans d'autres on peut le louer (pour un dollar généralement), partout on peut apporter le sien. Plus hygiénique d'apporter le sien, mais si on veut seulement essayer , pas nécessaire d'en acheter un évidemment! Nous, cette fois, on avait oublié le nôtre. Pas vraiment oublié, mais comme on s'était promenées en transport en commun toute la journée, on avait pas nécessairement envie de le traîner avec nous.

Il y a un grand silence à l'institut donc. Une fois les bottes et les bas enlevés, on marche sans bruit dans le couloir. Il y a une petite salle dans le fond avec une dizaine de personnes en position de méditation et en silence complet. On trouve le vestiaire. Pas de tapis en vue. Comme on a l'air perdues, une dame se lève, c'est une élève comme nous. Elle nous dit de prendre une serviette dans une étagère, un coussin et une couverture si on le désire. On s'installe comme on peut, en travers de la salle car il n'y a plus vraiment de place et on essaie de méditer, ce qui est difficile pour moi quand je suis dans un lieu inconnu. Le silence est total et le temps passe. Pas de professeure!

Après un temps qui m'apparût très long (pas de montre ni bijoux quand on fait du yoga), on entend la porte d'entrée s'ouvrir. La voilà! Une belle dame aux cheveux tout blancs et longs, au beau visage doux. Elle nous raconte d'une voix animée qui contraste avec l'atmosphère de recueillement total dans laquelle nous sommes baignés qu'elle était prise derrière le camion de vidanges!! Pas très yoguique tout ça. J'ai envie de rire. Mais dès qu'elle commence la classe, cette envie s'envole. Elle sait ce qu'elle fait et ce qu'elle dit la dame. Surprenante femme, habillée de rose, avec une petite veste de style tailleur qui ne fait pas yoga du tout! D'ailleurs, aucune personne autour de moi ne s'habille chez Lululemon (vêtements de yoga chics et chers) et la simplicité semble la norme au yoga intégral. L'intériorité aussi. On travaille les yeux fermés et la professeure me demande d'emblée d'enlever mes lunettes!

On les travaille d'ailleurs les yeux en yoga intégral, avec une série d'exercices spécifiques fort intéressants et qui pourraient contrer la dégénérescence maculaire si exécutés régulièrement, nous dit la prof. Elle s'y connaît en anatomie, décrit les bienfaits de chaque posture, parle beaucoup d'énergie, de prana, nous guide de la voix, avec peu de démonstration et quelques rares corrections. Sa voix est douce et ferme à la fois, agréable. Elle a une absence d'ego remarquable. Nous nous centrons sur notre expérience intérieure. La lumière est feutrée. Le temps passe vite. Il y aura des poses inversées, chandelle et charrue, mais pas la position sur la tête. On les tiendra longuement, tout comme la pince et le poisson. Elle insiste beaucoup sur les positions de base, les fondations. Longue relaxation où une femme ronfle! Et puis, les exercices de pranayama (respirations yoguiques), plusieurs types de respirations avec une explication détaillée des bienfaits de chacune. Des chants aussi. Elle a une voix ravissante. Elle chante en sanskrit et nous répétons, une espèce de chansons à répondre yoguiques! Heureusement, elle a la brillante idée de traduire ce que nous chantons. Je me sens mal à l'aise quand à l'école Sivananda par exemple, je répéte bêtement des chants sans avoir aucune idée de ce que je dis! Quelqus "om" et nous voilà partis avec des voeux de bonne année. Quand je veux lui donner mon dix dollars, elle refuse. C'est gratuit la première fois, me dit-elle.

J'ai beaucoup aimé et j'ai l'intention de retourner.

lundi 7 janvier 2008

Nouvelles en vrac

Épicerie. SOS beauté. On a acheté le livre, amie qui a du poids à perdre et moi, et on a commencé les menus ensemble ce matin. Pas si délicieux que ça mais c'est un guide. En épiçant davantage et en remplaçant les repas de viande par des légumineuses ou du poisson, ça devrait aller. Jeune homme toujours dans le décor. Il projette de me rendre visite un matin quand je n'aurai pas de yoga! Il organise son horaire de chercheur comme il le veut. En attendant, on s'écrit (brièvement, résolutions obligent!). Cours de yoga avec Marie-Pierre ce matin (Véronique connaît sûrement). Cours de débutants et j'ai trouvé ça dur tellement je suis rouillée. Et ce soir, j'essaie le yoga intégral dont j'ai beaucoup entendu parler dans une autre école sur l'avenue du Parc. Avec une amie. Hier, visite d'un loft qui m'a bien plu (sur plans!). Et je tiens mes résolutions, (pour l'instant!), Juliette, peu de temps à l'ordi. Tchao!

samedi 5 janvier 2008

La vraie vie

La vraie vie, ce n'est pas l'internet. Limiter le temps passé ici, voilà ma résolution. Très difficile. Ou bien rencontrer pour vrai les internautes que je lis, faire en sorte qu'ils deviennent une partie réelle de ma vie. M'ancrer dans la réalité, donc. Réseaucontact achève. Je ne renouvellerai pas. Le yoga reprend lundi, plus intensif que jamais, parce que je le veux, parce que je désire aller au bout de cette expérience, de cet enseignement. Déménager. Risquer. Rencontrer. Vivre. Intensément. Foncer.

jeudi 3 janvier 2008

Dix-sept ans

C'est l'âge où je commence à souhaiter sérieusement que mes enfants quittent la maison. Pas de Tanguy chez nous! Et ils m'ont toujours facilité le processus en devenant de plus en plus difficiles à vivre à cet âge. Dix-sept ans ne fera pas exception. Un caractère de chien, la petite. Comme je lui faisais remarquer qu'elle perdrait ses amis si elle les traitait comme elle nous traite, elle me répond spontanément qu'elle ne ferait jamais ça, que la famille, c'était pas pareil! Hum!

Elle refuse de partager nos repas et ça sonne dans l'après-midi hier. Un livreur apportait le repas de mademoiselle. Ce genre de comportement me rend furieuse. Madame s'enferme dans sa chambre avec son plat et mange dans son lit en regardant la télé et en pitonnant sur son ordi. Comme elle travaille beaucoup et que tout cet argent ne sert qu'à ses besoins personnels, elle a les moyens de faire la grosse vie, sorties, restaurants, vêtements, taxis. Et puis tant mieux en fait. C'est bien qu'elle ait une belle jeunesse et elle est mûre pour prendre de plus en plus de responsabilités. Mais la corde s'étire et chez nous n'est plus qu'un pied-à-terre où elle laisse traîner en vitesse vêtements, livres et achats pour mieux repartir vers d'autres aventures.

Quand elle aura son appart, je sais que nos relations s'assainiront et que nous aurons du plaisir à nous visiter en adultes. En attendant, il y a bien des affrontements ou du lâcher-prise un peu frustré de ma part. Il y a aussi des moments tendres encore mais ils sont bien rares dans le tourbillon de sa vie.

mercredi 2 janvier 2008

La santé

Je vous la souhaite évidemment. L'énergie et la joie de vivre pour profiter à plein de la vie. La santé, pour moi, aujourd'hui, c'était déneiger vigoureusement ma voiture enfouie pour aller retrouver Jeune Homme qui m'avait invitée à déjeuner chez lui. Tangerine avait raison, pourquoi me priver de voir quelqu'un qui a envie de me voir et que j'ai envie de voir aussi?

J'avais des réticences. Parce que je le trouve trop en santé ce Jeune Homme justement. Santé mentale. Un grand respect pour les autres, une joie de vivre naturelle, une simplicité de vie et une complexité dans les idées et les concepts, un gars brillant, doctorat en sciences, doctorat en relations humaines aussi que je lui décernerais. Je lui demande ce qui distingue l'amour avec une femme quinze ans plus jeune et une quinze ans plus vieille que lui (il vient de vivre les deux expériences) et il réussit à me répondre en n'égratignant personne et en valorisant ces deux femmes qu'il a eues dernièrement dans sa vie. Sans effort. Sans patiner. Parce qu'il a un grand respect naturel pour l'autre, pour la femme, parce que c'est un doux, un vrai doux, pas un sans couleur et sans saveur, non, un doux assumé, chaleureux, rieur, avec les yeux brillants.

Bref! Je ne voulais pas revoir Jeune Homme parce que je le trouve trop extraordinaire et qu'il m'est bien difficile de le cantonner dans un rôle d'amant point. Il a une personnalité trop riche pour l'encarcaner dans un moule, Doux Jeune Homme Souriant. On a parlé de ses relations amoureuses. Je vais tellement bien le conseiller que ça va marcher avec la jeune femme qui l'intéresse. Et je serai contente pour lui.

Et là, je me sens pleine d'énergie pour ma sortie de ce soir chez..... Voisin! Sortie du temps des Fêtes, j'y vais avec Treize ans et son fils sera là. On va écouter de la musique, bien manger (Voisin est Français et il répond à plusieurs des clichés sur les habitants de ce pays, dont celui de cuisiner comme un Dieu! et d'aimer manger longuement, si longuement, des heures et des heures, j'adore!), jaser en masse et ça va être agréable. On va ensuite rentrer tard le soir,en enjambant en riant les bancs de neige, Treize ans et moi, encore en vacances. La vie est douce et je suis la plus chanceuse des femmes.

lundi 31 décembre 2007

Des jours paisibles

Rencontre à la patinoire du Vieux-Port hier. Ados et parents d'ados. Ce fût incroyablement pénible de faire bouger cette jeunesse affalée devant la télé, mais une fois les patins aux pieds, que de sourires et de folie. J'adore les jeunes, leur gaucherie, les pantalons trop grands des gars, les maquillages explorateurs des filles, leur désir de se sauver des adultes, la solidarité qu'ils ont entre eux et elles, envers et contre tous, les secrets qu'ils ne veulent tellement pas que nous entendions.

Ma fille souffrant de problèmes d'apprentissage, je suis devenue amie avec des parents d'enfants avec les mêmes difficultés. On était donc là, hier, un couple de parents et deux monos, avec nos filles adorées, celles qui nous ont demandé tellement plus que les autres, celles pour lesquelles nous avons dans certains cas lâché prise. Je fais partie des parents qui ont admis que leur poulette ne fera jamais de secondaire, même si je l'écris avec encore un pincement au coeur, tout léger pincement, comme s'il y avait encore une lueur d'espoir, comme si je croyais au miracle. Et puis, oui, j'y crois encore au miracle, mais je l'écris tout bas, bien bas, dans un soupir d'écriture.

De la voir si jolie et souriante hier m'a rempli le coeur d'allégresse. Portée par ses compagnes, bras dessus, bras dessous, les voir s'envoler sur la patinoire avec tant de légèreté et de grâce me donnait tant d'espoir d'une belle vie pour ces filles intelligentes qui ont toujours eu à travailler plus fort que les autres, tellement plus fort, tellement plus longtemps, pour si peu de résultats. Ces enfants que nous avons tant poussées, rudoyées parfois, exaspérés. Quel parent d'enfants en trouble grave d'apprentissage peut dire qu'il n'a jamais perdu patience? Et la culpabilité alors.... immense! Parce qu'il ne fait pas exprès cet enfant. Et non seulement il a ces graves difficultés mais en plus, je lui crie après....

Et pourtant, si poulette me demandait de l'aider encore, je le ferais donc avec enthousiasme. Mais elle ne demandera pas.

En attendant, je lui lis des romans, des essais, des livres d'aventures le soir dans mon lit. On se colle encore et je l'enveloppe de tout mon amour.

vendredi 28 décembre 2007

La décadence

Je ne fais ni yoga ni exercice. Je mange des gâteaux et du chocolat. Je bois du vin. Je baise avec des jeunes hommes (un, mais ça fait plus décadent mis au pluriel!). Je lis toute la nuit. Treize ans est chez des amis depuis trois jours. Dix-sept ans s'occupe d'elle-même. C'est ça les vacances?

Merveilleux, mais je sens que ça tire à sa fin et il faut que ça tire à sa fin. Mon corps le réclame.

jeudi 27 décembre 2007

La réalité

Jeune homme était bien réel et il a vraiment quarante ans, bien qu'il paraisse encore plus jeune. Je lui avais téléphoné l'après-midi à son vrai domicile et son vrai fils avait répondu. Je connaissais son vrai nom de famille, son lieu de travail, son adresse domiciliaire, l'âge de sa mère et plusieurs de ses préférences sexuelles (à Jeune homme pas à sa mère). À la rencontre, dans un café, il m'a inspiré tout à fait confiance. Un jeune homme équilibré, solide, avec des valeurs et un fantasme: celui de faire l'amour à une femme plus âgée.

Un fantasme qui a été réalisé ce soir même à sa grande joie, amplement partagée! Une soirée facile, coulante, comblante, comme je les aime.

Ah! Si la vie était toujours aussi facile!

mardi 25 décembre 2007

Noël est fini ici

... avec le départ de mon fils à l'instant. Hier, on a eu ma mère, Fils, Fille aînée, Dix-sept ans, Chum patient de Dix-sept ans, Treize ans, Locataire amie et Voisin pour le souper. Fille aînée a fait la baboune pendant tout le repas, son chum n'arrivait pas. Il s'est pointé beaucoup plus tard avec ses deux enfants, deux petites tornades dans la maison. Mais on a une tolérance rare dans ma famille envers les enfants, les jeunes ont toujours été bienvenus, même les difficiles, même les carencés. On leur ouvre grand les bras.

Chum de Fille Aînée a mangé rapidement, ses enfants, eux, étaient trop occupés à courir partout pour s'arrêter et puis le père pensait qu'ils avaient probablement mangé, il venait d'aller les chercher chez leur mère et comme ils ne se parlent pas, il n'avait pas demandé! Les petits semblaient émerveillés par l'arbre de Noël et surtout tous les cadeaux en dessous. J'ai parlé du Père Noël et à ma stupéfaction, ils ne semblaient pas trop savoir de qui je parlais et l'histoire de la cheminée, à cause des questions et des grands yeux écarquillés, je pense qu'ils ne l'avaient jamais entendue. Le père devait avoir apporté des cadeaux pour eux, selon Fille aînée. Je leur en avais aussi fait chacun un, pas plus, ne voulant pas me substituer aux parents. Fille aïnée m'a demandé du papier d'emballage, je l'ai emmenée dans la cave pour emballer discrètement les cadeaux des enfants. Elle m'a dit qu'il leur avait acheté des souliers. Des souliers comme cadeaux de Noël. Ça m'a fait tout drôle. Et puis, je me suis dit que j'étais pleine de préjugés. Des souliers, pourquoi pas? Je suis pourtant pour la simplicité volontaire, pour éviter le gaspillage, pour ne pas trop gâter matériellement, pour privilégier les valeurs humaines, la chaleur de la famille, le plaisir d'être ensemble.

Je suis pour tout ça donc. Alors pourquoi avais-je ce pincement au coeur en imaginant ces petits de trois et cinq ans qui ne semblaient pas trop savoir qui était le Père Noël en train d'ouvrir la boîte cadeau qui contenait .... des souliers! Le Père Noël était passé chez nous, dans un chariot magique tiré par des rennes et leur avait laissé ... des souliers. Je regrettais de leur avoir mis cette idée de Père Noël dans la tête. De quoi je me mêle?

J'ai alors cherché et trouvé deux beaux toutous comme neufs dans la cave et les ai enveloppés au nom de chacun d'eux de la part du Père Noël. Il y avait plein d'autres jouets que j'aurais pu leur donner mais il ne fallait pas prendre la place des parents. Une boîte de chocolats pour chacun plus les livres éducatifs déjà sous l'arbre et je me suis arrêtée là.

Mon fils a fait le Père Noël. Tout le monde sur ses genoux! On a bien ri. Voisin prenait des photos. Mes cadeaux n'ont pas fait sensation finalement auprès des enfants du chum de Fille aînée. Les souliers non plus d'ailleurs. Trop dispersés, ces enfants-là. Ça m'a fait de la peine. Ma fille fuckée dans une relation fuckée avec un chum aux enfants fuckés. Ça m'a fait de la peine.

Quand ils sont partis, la fête a repris. Voisin aussi a quitté, fatigué Voisin. On a chanté, joué, fait les fous. Maman participait à tout. Belle atmosphère. Fils est resté à dormir, Dix-sept ans et son chum aussi, Treize ans évidemment. Dix-sept ans et son chum sont allés dormir. Fils, Treize ans et moi, on a parlé longuement dans son lit, on a même lu plusieurs chapitres des Cerfs-volants de Kaboul. Beau moment. J'étais heureuse d'avoir mon grand fils de 27 ans chez moi, Treize ans, qui n'a pas de père, encore plus ravie et amoureuse de son grand frère qui est si gentil avec elle.

Aujourd'hui, on a brunché en famille et on a pris une grande marche dans le parc. Et puis, Fils est allé au ciné avec Treize ans. Ils ont même vu deux films pour le prix d'un. Ils sont ensuite revenus souper avec moi. J'avais fait des mets indiens à partir d'un livre de cuisine que j'avais donné à Fils. Délicieux résultat. Finalement, il n'a pas apporté son cadeau. "Je ne cuisine pas, maman, et ce ne sont pas les livres, aussi merveilleux qu'ils soient, qui vont changer ça." Je n'étais pas si honnête avec ma mère à son âge et j'ai souvent rapporté à la maison des cadeaux dont je ne me servais pas pour ne pas lui faire de la peine. La vérité, c'est tellement mieux! Son cadeau est donc devenu mon cadeau.

dimanche 23 décembre 2007

La lecture

Ce matin, j'ai plein de choses à faire. C'est pourtant ce moment que j'ai choisi pour lire à haute voix "Les cerfs-volants de Kaboul" à Fille Aînée, qui se faisait des rallonges et avait donc les mains occupées et à Treize ans, qui la regardait, subjuguée d'amour pour sa soeur préférée. On embarque d'aplomp dans l'histoire. Bien écrit, fascinant, exotique. Chapitre trois terminé. Quelle cruauté Amir allait-il donc exercer sur Hassan pour se venger de l'amour que son père portait à celui-ci?

Et voilà que j'arrête tout. On proteste. J'ai des choses à faire, moi. Et l'incroyable se produit. Ma Treize ans prend le livre où je l'ai laissé et elle commence à le lire à sa soeur, avec ses hésitations et ses balbutiements de grande dyslexique. Mais elle essaie et persévère. Je suis ravie, c'est au-delà de mes attentes. Je m'éclipse.

Peu de temps après, trop peu de temps après, la revoilà dans la cuisine. Sa soeur me demandant de revenir lire, Treize ans lit trop lentement, elle ne peut pas entrer dans l'histoire. J'éclate. La cruauté, pas besoin du livre pour la trouver. Elle est là, dans ma demeure, dans l'égoïsme de Fille Aînée qui n'a rien compris. Rien de rien. Je suis déçue, peinée, fâchée aussi. S'ensuivra une grande discussion où Fille Aînée me reproche ma surprotection de la plus jeune de la famille. Elle n'a probablement pas tout à fait tort là-dessus.

La journée part mal. Faut pas la laisser aller comme ça. Heureusement, j'ai du yoga Iyengar, mon préféré maintenant, à dix-sept heures. Je vais préparer les crudités et les salades pour la réception de demain. Bouger, s'activer.

Quant à Jeune Homme, je n'ai eu qu'à lui proposer un vrai rendez-vous pour qu'il disparaisse tout à fait de ma vie. C'était peut-être un vieux monsieur de soixante-dix ans finalement! Mais quel que soit son âge, il savait écrire! Ses messages pleins de style et de sensibilité me manqueront.

samedi 22 décembre 2007

Le mari

C'est dans le temps de Noël que j'aimerais en avoir un. Pour aller se coucher ensemble devant l'arbre de Noël allumé. Se faire un chocolat chaud. Bon, je sais, je n'ai pas besoin de mari pour me faire un chocolat chaud. Mais un mari, ça a un côté douillet, familier, rassurant. Et j'aimerais en avoir un pour quelques jours. Un vrai mari, là, du style qu'on appelle chéri et qui nous répond "oui, chérie?". Un mari qui met des pantoufles et un pyjama. Je le verrais même avec une pipe si je n'étais pas tellement anti-tabac. Un mari qui lit le journal, sort le chien (bon, j'ai pas de chien, mais si j'avais un mari j'aurais aussi un chien), sort les poubelles. J'en ai jamais eu un et pourtant j'en ai la nostalgie ce soir. Je vais en demander un au Père Noël.

Fille aînée

Fille aînée est là. Son chum m'a appelée du stationnement d'un centre d'achats. Elle venait de le gifler devant plein de monde, me dit-il. Il en a assez. Ne veut pas devenir un homme battu. Et il commence à m'expliquer les circonstances. Je le coupe. J'en ai assez de leurs histoires. "Emmène-la ici." Il me l'a livrée sans sortir de la voiture. Elle était toute belle comme d'habitude. Pas l'air perturbée pour deux cennes. Je lui ai fait changer ses fuck me boots pour des bottarlows d'hiver, je lui ai mis des mitaines et je l'ai envoyée pelleter la cour avec Treize ans pour lui refroidir les esprits.

vendredi 21 décembre 2007

La mère

La mienne. Elle a décidé de venir chez moi la veille de Noël, comme ça, à la dernière minute. Je l'avais bien invitée mais en toute sécurité, je savais qu'elle allait ailleurs et voilà qu'elle m'appelle et me dit qu'elle choisit de venir chez moi. J'étais bien relaxe à propos de cette petite réception improvisée de mes enfants. Mais là, maman s'en vient et je stresse! Une thérapie, docteur?

Heureusement qu'il y a Jeune Homme qui me laisse des messages dix fois par jour et qui se meurt d'envie de me rencontrer. Rien de mieux qu'une rencontre en effet pour refroidir un peu ses fantasmes.

jeudi 20 décembre 2007

Le menu

Encre me demande mon menu de Noël, ce qui me fait réaliser que je n'en ai pas fait et probablement que je n'en ferai pas non plus. Ce qui m'amène à ma relation avec la nourriture. Malsaine. Pas tout le temps malsaine, mais souvent oui. Et pendant une grande partie de ma vie. Je ne suis en cela que semblable à plein de femmes, rares sont celles dans notre société qui n'ont aucun problème alimentaire. Cette plaie s'est d'ailleurs répandue dans la société en général, hommes, enfants, vieillards, le problème s'est propagé, il a dégouliné comme une traînée de gras sur tous et toutes, sans discrimination, en fait, avec un peu de discrimination, les pauvres étant plus gros que les riches.

Ceci dit, je ne suis pas obèse. Je suis dans mon poids santé, tout en haut de mon poids santé, trois livres au-dessus de mon poids santé aujourd'hui en fait. Mais je vais y retourner sous peu. Je surveille ça de près, de très près.

J'aimerais faire partie des minces naturelles, celles qui n'ont pas besoin d'y penser. Ce n'est pas le cas. Je suis gourmande. J'ai cependant appris avec le temps, l'expérience et le désir d'être relativement mince et beaucoup en santé à conjuguer ma gourmandise avec des limites raisonnables. Ce qui veut dire que la journée où je mange avec délectation toute ma boîte de dattes fraîches, petit plaisir que je partage avec Ce bref réveil, je ne mangerai rien d'autre de la journée. Il serait évidemment encore mieux de ne manger que trois ou quatre dattes par jour, dans le cadre de trois repas équilibrés. Ce serait sain, raisonnable et réjouissant. C'est ce qu'une personne sans compulsion alimentaire ferait naturellement. Je ne suis pas cette personne. Alors j'y vais avec ce qui marche avec moi.


Désireuse d'éviter tout problème alimentaire à mes chers enfants, j'ai assez bien réussi là-dessus. Bravo à moi!

J'ai toujours mis les plats au milieu de la table et les enfants se servaient eux-mêmes. Aucune pression pour manger quoi que ce soit, aucune surveillance sur l'assiette qu'ils se bâtissaient. Ce que tu manges, ça te regarde toi. Et si tu ne manges pas, ça te regarde aussi. Je suis persuadée que les parents dont les jeunes enfants ont des troubles alimentaires les créent eux-mêmes ces troubles, en se mêlant de ce qui ne les regarde pas. Rare qu'on se plaigne dans les grosses familles que les enfants ne mangent pas. Ce serait le cas et on ne le remarquerait d'ailleurs pas! Je parle de jeunes enfants ici car je sais bien que l'anorexie mentale chez une adolescente est une tout autre dynamique, une maladie mentale dévastatrice pour toute la famille.

Alors, je ferai ça à Noël aussi, Encre, les plats au milieu de la table et tout le monde se sert à son goût. Il y aura quoi? Des pains variés, des pâtés, tartinades, humus, confitures d'oignons, tout ce que j'aurai le temps de préparer quoi! Et si je n'ai pas le temps, j'achèterai. Alors, on disait donc, du pain, du vin, du fromage, des pâtes, des sauces, un ragoût végétarien aux légumineuses à la mijoteuse, des salades, plein de sortes de salades, des vinaigrettes protéinées, j'en fais une au tahini et à l'ail qui est fabuleuse, des oeufs farcis, des crevettes, du riz, des légumes.

mercredi 19 décembre 2007

Le goût des jeunes hommes

Il y a ce jeune homme de tout juste quarante ans avec lequel je corresponds tous les jours ces temps-ci. Avec beaucoup de plaisir. On ne se rencontrera probablement jamais mais la caresse des mots est un moment fort agréable en soi. Et il maîtrise admirablement bien cet art. Inspirée, car il m'inspire, moi aussi.