vendredi 23 juillet 2010

Tort, tort, tort, tort, tort

On écrit avoir torT avec un T, s'il-vous-plaît! À tort ou à raison mais c'est comme ça, c'est comme ça, c'est comme ça, tortueux mais réel.

Et ne me répondez surtout pas, comme Raymond Devos, qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort!

mardi 20 juillet 2010

Petite vie

C'est comme ça que je me sens. Pas malheureuse du tout, plutôt heureuse même. Mais petite. Comme dans petites activités ordinaires, entraîneur, dîner avec une amie, phlébologue hier et dentiste aujourd'hui.

Demain, je pars à l'aventure, à pied. Tôt le matin, avec comme mandat de revenir tard le soir. Pour aller où? On verra bien. Mais pas de métro, pas d'autobus, pas de taxi, que mes pieds. Expédition citadine.

jeudi 15 juillet 2010

Je divague

Avoir trop de temps et en manquer. Paradoxe mais réalité. Si la vie était simple on aurait pas besoin de visa et je ferais mon pain et je pourrais le manger en plus ce pain. Privation permanente sans arriver à la minceur désirée. Drame de ma vie. Liberté totale et impression de vide, précipice même. Juste sur le bord mais on se retient pour ne pas tomber. Adrénaline. Et souliers neufs, des souliers de femme, ceux qui font la jambe jolie et qui font mal aux pieds, ceux qu'on achète bien plus pour soi que pour le regard des hommes, pour le plaisir de se regarder dans les vitrines, pour le plus grand plaisir encore de les enlever en rentrant et de les garrocher au fond de la pièce, d'un grand coup de pied joyeux. Et puis l'ouvrir cette belle bouteille de Pinot qu'on a eue en cadeau, on la dégustera avec de la morue et des légumes, pas toute la bouteille, que non, que non, on est raisonnable nous, on ne se laissera pas vieillir et grossir, que non. Résistance, je suis ma propre Bastille, ma propre révolution, oeil de lynx. Les hormones dans le tapis, s'exclame un gentleman lecteur qui me courtise un peu épistolairement, ou bien c'est moi qui le courtise, je pensais qu'il parlait de ses hormones à lui, non, non, il s'adressait à mes hormones à moi. Elles se sont calmées mes hormones, cher, avec tout ce temps sans les provoquer, elles se sont stabilisées, mises au neutre, camouflées dans l'attente d'un moment plus propice à s'épivarder.

mercredi 14 juillet 2010

Ma fille

Je ne m'inquiétais pas pour rien. Un long appel d'Espagne ce matin. Elle compte les jours. Ne comprend pas un seul mot d'espagnol et ne parle donc pas du tout non plus alors que les autres tiennent déjà des conversations. Ne peut donc pas parler dans la famille non plus. Les quatre heures de cours quotidiens sont une épreuve pénible. Se sent vraiment différente. S'ennuie terriblement. Tout est difficile. Je lui ai proposé de s'en revenir. Non, elle va rester jusqu'au bout.

mardi 13 juillet 2010

Chiâlage inutile

Il pleut. Je suis allée rendre les méthodes d'apprentissage du chinois qui étaient dues aujourd'hui à la Grande Bibliothèque sans les avoir ouvertes. Incorrigiblement optimiste, j'en ai emprunté d'autres en plus de magnifiques livres sur la Route de la soie. Je m'ennuie de ma fille qui est en Espagne et je m'inquiète pour elle. Je n'ai pas de chum et je ne fais rien pour en avoir un. Je fais de l'entraînement et je paie cher pour ça mais, si je veux être honnête, mon corps n'a pas changé. J'ai tout le temps faim en plus. Et je boirais bien une bouteille de vin. J'en ai pas de vin et je me suis donné comme défi de ne pas faire d'épicerie avant le retour de ma fille à la fin du mois. Je suis folle comme ça des fois. Des défis, tout le temps des défis, des intelligents mais des ridicules aussi. Et je suis seule ce soir et embêtée un peu par ça. Pas l'habitude. Irai-je au cinéma? Ou pas. Il pleut. Je m'emmerde et je n'aime pas ça. Je m'apitoie, je m'apitoie. Misère!

lundi 12 juillet 2010

Un gentleman

Une semaine extra. Des conférences sublimes. Des hommes alors que je me plains qu'il n'y en a pas, qu'il n'y en a plus. Un charmant et bien élevé à l'ancienne dans tout ce que la vieille école de galanterie avait de bon et de beau, comme de laisser savoir élégamment à une femme qu'elle est une femme. Les petites attentions prodiguées généreusement et avec une aisance si naturelle. Comme le café fumant déposé sur mon petit bureau d'écolière, sans qu'il ait été demandé. Avec un lait 2% et pas de sucre, comme j'aime. Il avait pris la peine de remarquer la veille. L'art de ne pas faire n'importe quoi. Plein de cheveux frisés, de rares questions mais absolument brillantes, aux conférenciers. Du charisme à revendre. Il avait soixante-douze ans, j'ai fini par le lui demander, il me racontait trop de choses sur trop d'années pour être plus jeune, je calculais un peu et j'arrivais à soixante-dix ans alors qu'il paraissait juvénile, droit comme un i et avec un rire de gamin. Dès le premier jour, alors que nous dînions déjà ensemble, j'ai également su qu'il était marié. On s'est appréciés mutuellement pendant cette riche semaine de cours sur la Chine, pensant trop souvent la même chose en même temps, avec cette connivence naturelle qui unit parfois deux personnes. Sans même se le dire, il nous est apparu évident que nous ne devions pas nous laisser nos coordonnées. Il aura ensoleillé mes cours et mes entre-cours, c'est indéniable.

dimanche 4 juillet 2010

L'été

Demain, je m'en vais à l'école d'été, yé! Il devrait y avoir là de quoi canaliser mon énergie. Mon émerveillement à refouler les lieux de mon éducation passée me démontre que je ne suis pas encore tout à fait mûre pour la retraite, bien que... c'est en tant que retraitée que je me suis inscrite à ces cours! Alors que les étudiants les suivent dans le cadre de leur maîtrise en anthropologie, on y accepte aussi des journalistes, des citoyens intéressés et des heureux retraités et quand on est déjà diplômé de la noble institution, ce qui est mon cas,on a même droit à un rabais sur le prix des cours. Les cours sont toute la journée et on aura en plus un cocktail en soirée au jardin chinois du Jardin botanique et une visite guidée du Vieux-Montréal le lendemain soir. Si j'avais un chum, je n'aurais aucun temps libre à lui consacrer.

Ce soir, je quitte le festival de jazz pour l'opéra Don Giovanni, gratuit mes chers, au Théâtre de Verdure du parc Lafontaine. Suis-je dispersée? me demanderont mes lecteurs. Non, plus vraiment. Occupée, un peu fiévreuse mais heureuse. Je suis entrée dans l'été et j'en jouis. Intensément.

Hier, j'ai monté la montagne. Je compte le faire tous les jours. De chez moi au chalet de la montagne, ça me prend une heure aller-retour, je veux améliorer ce temps, aller plus vite, courir un peu. Je voulais me chercher un chum, mais je remets ce projet à... plus tard. Trop occupée!

Et là, on s'en va bruncher en famille. Je verrai ma mère, ma fille et mon délicieux, fantastique, extraordinaire petit-fils. Je le garderai peut-être un peu avec moi en après-midi, si sa mère est d'accord, pour lui lire des livres ou le promener en poussette ou bien même le faire baigner dans les fontaines du quartier des spectacles. Il y a plein d'enfants qui s'y rafraîchissent. Je ne pense pas que ça ait été conçu dans ce but mais c'est une nouvelle utilité charmante de ces jolis jets d'eau. J'aime la Place des spectacles et il y a vraiment plus d'espace et de confort pour assister aux shows, les écrans géants aident beaucoup pour ne rien manquer de l'action. Et ce n'est même pas fini encore!

samedi 3 juillet 2010

Sentiment d'urgence

Quand l'été a débuté, quand il fait enfin beau, quand ce temps béni et espéré tout l'hiver est miraculeusement arrivé, je suis surstimulée, je ne veux pas en perdre un seul instant et je ressens un tel sentiment d'urgence d'en profiter et de ne rien manquer et de vivre à fond que je m'épuise et que je n'en jouis pas tant que ça finalement. Avec culpabilité en prime. Devrais-je appeler l'automne à la rescousse?

Ou un psychologue?

jeudi 1 juillet 2010

Le film

Hier soir, ma fille partie et partie heureuse, je me sentais légèrement euphorique. Mon frigo était vide et j'adore quand mon frigo est vide. Je me sens alors vraiment libre. Comme je ne suis pas gaspilleuse (c'est dans mes gènes), quand il y a des aliments en vue dans le frigo, je me sens obligée de cuisiner. Et puis, nourrir ses enfants, c'est dans mes gènes aussi, je n'y échappe pas. Alors, le frigo enfin vide, c'était un spectacle absolument réjouissant. J'ai décidé d'aller au yoga, ce qui m'a permis de constater que mon dos était remis. Je pétais le feu. Il faisait froid, j'ai eu envie d'un film, il était 20 heures quarante-cinq, il fallait me grouiller. Un film obscur, Blissfully yours, 2002, un film de Apichatpong Weerasethakul (oui, oui, cet Apichatpong-là! celui qui a remporté la Palme d'or au festival de Cannes 2010 pour "Lung Boonmee reluck chat") était à l'affiche au cinéma du Parc à 21 heures. Vite, vite, recherche dans l'internet, une histoire lente de relations humaines dans la forêt avec la lumière du soleil, scènes sexuelles sensuelles, bon, en plein mon genre et il n'y aura pas un chat. J'aime bien être toute seule dans une salle de cinéma. J'y cours, j'y vole!

Surprise, la salle était pleine! Et le film étrange, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais ses images me sont restées dans la tête. J'ai lu toutes les critiques que j'ai pu trouver. Des scènes longues de détails, les mains qui coupent des fruits et les mêlent à des crèmes, des mains qui forment de savantes brochettes, chaque petit geste filmé, des jambes dans l'eau, long et lent plan sur ces quatres jambes et bruit de clapotis d'eau et puis deux de ces jambes qui s'efflleurent. La jeune femme du film n'est pas jolie, elle a de mauvaises dents mais quelle authenticité. On ne croirait pas que c'est un film, juste la vraie vie et la lumière dans les sous-bois thaïlandais et une histoire sociale de réfugié birman vivant illégalement en Thaïlande. Jamais un réalisateur occidental n'aurait fait ce genre de film, sans action apparente, un film sur les gestes, lent, long, ennuyeux un peu, avec des instants de bonheur et de clapotis dans l'eau. Comme la vie.

mercredi 30 juin 2010

Départ

J'ai failli effacer mon dernier billet. Mais je ne peux plus, ça signifierait de faire disparaître les commentaires de mes lecteurs et ces écrits ne m'appartiennent pas. Je me sens mal d'avoir écrit du négatif à propos de mon extraordinaire fille, ma courageuse fille, vulnérable, oui, mais qui ose et fonce dans la vie et pas si vulnérable que ça probablement, j'ai mes yeux de mère pour m'aveugler. Elle est belle, d'une beauté qui fait un peu peur à la mère protectrice, pas trop de vêtements sexy dans la valise, que je lui ai dit, mais je n'ai pas regardé. Et puis, j'ai parlé condoms, demandé si elle voulait en apporter, elle a semblé mal à l'aise. Bon, tu peux en acheter là-bas au besoin, que j'ai rajouté, faussement désinvolte.

On s'en va à l'aéroport. Tout est prêt, le petit cadeau pour la logeuse est emballé, les euros dans plusieurs cachettes, le coeur un peu à l'envers (c'est moi ça, elle, elle semble pas si pire). Je sais que je fais bien et qu'il faut lâcher prise. Des racines et des ailes, voilà le plus beau cadeau parental.

lundi 28 juin 2010

Analyse rapide de moi à moi

Je le sais ce qui cloche. Pas de nouveaux projets. La Chine, c'est fait et décidé. On part en septembre. Je prends des cours sur la Chine la semaine prochaine. Six jours intensifs. Ça va faire du bien. Du renouveau, un défi, du monde. Excellent.

Ma fille part mercredi et je me force pour que nos derniers jours ensemble soient chaleureux. Pas si évident. Je l'aime inconditionnellement cette enfant-là, mais les parents d'enfants différents me comprendront, je le sais, elle m'énerve parfois et s'ensuit automatiquement une culpabilité. Elle ne fait pas exprès pour poser des questions puériles, la dysphasie fait qu'elle ne comprend pas certains mots évidents pour tous. Plus elle vieillit, plus ça m'énerve qu'elle ne comprenne pas. Et comme je suis tout le temps collée dessus depuis les vacances, c'est pesant. En fait, si je fais ma psychologue, je pense que c'est cette promiscuité pesante qui a causé mon mal de dos bien plus que la musculation heavy.

Et il y a la maudite télé et la télé maudite. Avant, je l'interdisais tout simplement, mais Seize ans a seize ans, misère. Il faut la laisser aller eu peu. Et elle regarde des émissions idiotes, des meurtres horribles, des familles qui changent de mère, des gars qui entraînent des chiens, des nannys qui entraînent des parents, des décorations de chambre à coucher à ne plus finir, de la cuisine alors qu'elle ne cuisine pas et même des émissions entières de publicité. Je découvre tout un monde de bêtise et d'hypnotisation avec Seize ans qui se fige devant l'appareil toute la journée. Bon, en fait, je fais pas mal la même chose avec l'ordi. La vacuité de ma vie me revient en pleine face.

J'ai la chance d'avoir une excellente santé, alors toute atteinte à celle-ci est comme un coup de massue. J'ai tendance à réagir, à me battre, à ne pas laisser aller. Or, mon dos m'immobilise. Et en cas de stress, c'est l'action qui me sauve.

En plus, pas d'homme dans ma vie et je ne fais rien pour y remédier. Je me demande même si ce n'est pas la fin de la séduction. Il y a tellement de compétition pour le moindre homme potable à mon âge. Pas trop envie de me battre, becs et ongles et facials et manucures, ou bien les grands moyens: chirurgie et compagnie, pour en trouver un. Car l'apparence physique est le premier ingrédient de la séduction, c'est la réalité. Et à mon âge, je ne me sens plus dans la course. Il y a un deuil à faire ici. Pas fait encore.

Hier, j'ai passé l'après-midi avec Petit-fils de un an, à ma demande. La semaine, il va en garderie, alors il faut le réserver pendant ses périodes de disponibilité, le petit chou. On est allés ensemble au festival de Jazz. Il s'est révélé un adorable compagnon, enthousiaste et intéressé. Un après-midi de bonheur. Le plus merveilleux, c'est que ma fille est venu le chercher comme convenu pour le souper, je lui avais prêté ma voiture. Être grand-mère, ce n'est que la joie, aucune responsabilité et même pas de souper à faire. J'adore vraiment!

Que me dirait un psychologue? Hum, madame, votre fille de seize ans vous pèse. Retrouvez la joie des activités communes. Qu'aimez-vous faire toutes les deux? Ses questions vous énervent? Dites-le lui, à force de ravaler et de faire comme si ça ne vous dérangeait pas, vous frustrez. Soyez franche et ouverte, négociez des périodes sans question. Si vous faites des activités qui lui plaisent à elle, vous risquez de la rendre plus réceptive. Bon, ces activités ne vous plaisent pas? Il reste deux jours, madame, forcez-vous un peu. Et admettez donc que derrière cet énervement se cache une inquiétude, celle d'envoyer en Europe une enfant qui ne sait pas compter, une carte de débit et plein d'euros en poche. Saura-t-elle se débrouiller? Il faut faire des tests pour le savoir. Et riez davantage, ça dilue les tensions.

samedi 26 juin 2010

Tourner en rond ou rester là

Mais non, mais non, sortir! On a une liste longue comme ça de choses à régler avant le départ pour l'Espagne de Seize ans. Je la lui ai remise, la liste, pour la responsabiliser et elle ne fout rien et moi non plus, tiens! Curieux. Mais je suis là avec elle, parce qu'il nous reste peu de temps ensemble, parce que c'est la chose à faire, parce que je suis paresseuse aussi. Le temps passe. Elle regarde la télé. Des émissions de meurtre. Allez, on se bouge, fillette. Le festival de jazz est à notre porte. La liste attendra.

vendredi 25 juin 2010

J'ai mal au dos

Ça n'a rien à voir avec la musculation, me dit l'entraîneur alors qu'il m'étire. Rien du tout! En dix années de pratique, jamais aucun de ses clients ne s'est blessé avec lui. Et quand quelqu'un se blesse avec les poids, la douleur est immédiate, alors que moi, j'y suis allée le matin et ce n'est qu'en début d'après-midi qu'un mal insidieux et au départ diffus s'est déclaré au bas de mon dos. Les lombaires, me dit-il. On va travailler le haut du corps et les jambes aujourd'hui et dans les prochains jours, vous faites de la bicyclette mais aucun autre appareil et tout devrait rentrer dans l'ordre.

Ce n'est pas le cas. J'ai plus mal aujourd'hui qu'hier et bien plus qu'avant-hier. Pénible. On dirait que plein d'événements viennent exercer la patience dont je manque tellement. Leçon de vie? Je vais prendre rendez-vous avec mon ostéopathe. Et gober des tylénols.

Petite soirée de la Saint-Jean dans un parc d'Outremont avec des amis qui y habitent. "Je ne peux m'imaginer vivre nulle part ailleurs. Je viens de la campagne et Outremont, c'est la campagne de Montréal," me dira le mari du couple. Spectacle des Chinatown, un groupe qui chante en "français international", tout frais et propret et qui colle donc avec les belles familles bien fringuées et distinguées qui se distrayaient dans ce ravissant parc avec cours d'eau et petit pont bien entretenus. Un milieu charmant et sécuritaire pour élever des enfants. La veille, en passant devant, j'avais visité leur bibliothèque ( je ne peux en voir une sans entrer dedans!), la biblio Robert-Bourassa, pour constater qu'on pouvait y lire sur une terrasse. Quelle brillante idée! Je comprends que ma fille veuille demeurer là et ce serait très bien que petit-fils y grandisse.

mercredi 23 juin 2010

Je ne baise plus

Alors je fais plein d'exercice. Tout plein. Kick-boxing avec mes deux filles lundi. Elles ont trouvé ça horrible. Moi aussi, mais je suis restée jusqu'à la fin. Ma force est là, dans la constance. Dix-neuf-ans était super impressionnée que je fasse des push-ups. Je suis impressionnée moi-même! C'est grâce à mon super entraîneur qui croit en moi et me pousse dans des sentiers que je ne croyais pas pouvoir emprunter. On essaie de nouvelles machines. Il monte les poids. Je souffre et je sue. J'aime ça. Je n'ai pas repris de poids et j'ai même perdu une livre de plus en réintroduisant des fruits et une tranche de pain par jour. Là, ça commence vraiment à paraître. Je suis full encouragée. Mercredi prochain, Seize ans quitte pour un mois et je commence un stage intensif sur la Chine à l'université de Montréal. Le programme est vraiment intéressant.

Message à Unautreprof: Je me suis enfin inscrite à la Grande Bibliothèque hier! Simple et facile. Ensuite, j'ai voulu faire ma fraîche jusqu'au bout et inscrire moi-même mes livres. J'ai eu un peu de difficulté mais je suis super-épaisse pour ce genre de choses, Unautreprof. Vous allez trouver ça facile et moi aussi, la prochaine fois!! L'avantage de cette fameuse Grande Bibliothèque, c'est qu'ils ont de tout et en quantité. Je voulais une méthode pour apprendre le chinois, j'ai eu le choix et j'en ai rapporté trois en plus de beaux livres sur la route de la soie (notre prochain voyage). Alors, c'est votre tour, allez-y!

mardi 22 juin 2010

Calculs

Alors que je fais plein d'entourloupettes, de râclages de fonds de tiroirs, de visites multiples sur mls, de calculs savants, alors que mon sommeil s'en trouve perturbé, alors que je songe à abandonner le voyage en Chine ou à lui substituer un voyage moins cher, ma chère fille-enfant s'en va avec une gang de filles à Québec pour fêter la Saint-Jean. Ils coucheront à l'hôtel. Bébé reste avec le papa. Elle ne semble pas particulièrement intéressée aux fiches de condos que je lui envoie, ne va pas les visiter et ne fait pas d'appels. Coudons, c'est pour qui que je me donne tout ce mal? Pour qui suis-je plus que prête à me serrer la ceinture? En fait, c'est bien plus pour Petit-fils que pour Fille. Mais Petit-fils, qui a un an, s'en fout bien de vivre dans un taudis et de ne pas avoir sa chambre. Il va super bien, Petit-fils, fait des sourires craquants, des cris d'extase et fonce dans la vie avec passion et confiance.

C'est moi qui me sentirais tellement mieux si ce jeune couple avait son condo. Un toit sur la tête, j'associe ça à la sécurité de base. Ils veulent se louer un autre logement à Outremont avec un ami du papa. Je m'efface, je m'efface. De quoi je me mêle? Attendons d'avoir des demandes concrètes au lieu de vouloir régimenter leur vie à ma manière. Prendre des distances, oui, prendre des distances. Et faire du sport. Toujours bon pour tout.

lundi 21 juin 2010

Régime

J'ai perdu 4.5 livres en sept jours avec le régime de l'entraîneur. J'aurais probablement pu perdre plus encore si j'avais renoncé à mon verre de vin de quatre onces du soir. Mais c'est vraiment très bien si on considère que je fais de l'entraînement depuis un mois sans avoir rien perdu. C'est un départ, donc. Je compte réintroduire tout doucement les autres aliments, en surveillant de près pour éviter la reprise de poids. Ce matin, céréales avec du lait de soya. Le reste de la journée, je vais m'en tenir aux protéines et légumes, comme la semaine passée. C'est un test. L'idéal, c'est de manger de tout, je le sais bien et je compte y revenir. Le fait de me sentir un peu dégonflée (et c'est le cas de le dire, c'est le pneu qui est presque complètement parti!) me fait le plus grand bien et au corps et au moral. On poursuit,différemment, mais on poursuit.

Je vais regarder des condos avec ma fille qui vit toujours dans son taudis avec chum et enfant. Ce bébé-là, il n'y a rien que je ne ferais pour lui. Il est la prunelle de mes yeux. Ma fille ne m'a rien demandé et me dit de ne pas s'inquiéter, qu'elle va se débrouiller. Je le sais bien qu'elle est courageuse et qu'elle a l'énergie de la jeunesse, mais un coup de pouce ne ferait pas de tort. Ça fait deux coopératives d'habitation qui les font niaiser avec plein d'entrevues, de visites et d'espoir, pour les laisser tomber à la dernière minute.

samedi 19 juin 2010

La galanterie

Aux francofolies hier encore. Avec deux amies et leurs enfants adultes qu'on croisait de temps en temps. Contacts téléphoniques constants (et fatigants?). On est sur les estrades de la scène vidéotron. Rappel. On a quitté les estrades, on est maintenant debout à la droite de la scène. Rerappel. On quitte ce spectacle, on va à celui sur la scène du Lait. Tu arrives? Comme ça toute la soirée. J'étais bien contente de ne pas avoir de cellulaire. Je pouvais me concentrer sur les spectacles, moi, et en profiter!

Mes amies sont grosses. Vraiment grosses. Il y en a une agile quand même. Mais l'autre, début cinquantaine, est vraiment handicapée. Pas question de s'assoir dans l'herbe, elle ne pourrait jamais se relever. On lui a trouvé une chaise. Et un jeune homme est venu nous porter la sienne. Un charmant Français, adorable en fait, qui a fait des pieds et des mains pour trouver une troisième chaise, alors qu'il n'y en avait aucune en vue! Il a réussi. On a été émues de la gentillesse extrême de ce garçon dans la jeune vingtaine envers trois quinquagénaires inconnues. On l'a remercié avec effusion, on lui a dit qu'on voulait le présenter à nos filles. On s'est demandé si un jeune Québécois se serait donné tant de peine. On les a beaucoup gâtés nos garçons et je ne suis pas certaine qu'on ait pensé à leur inculquer la galanterie.

La politesse, oui. Je me rappelle que je faisais systématiquement lever mon garçon à partir de dix ans pour qu'il cède sa place dans le métro, que j'insistais pour qu'il donne la main, salue intelligiblement, remercie. Mais aurait-il aidé trois dames qui n'étaient finalement pas vraiment en difficulté, aurait-il pris la peine de prendre de son précieux temps pour elles, gratuitement comme ça? Je ne sais pas, vraiment, je ne sais pas. J'espère que oui.

vendredi 18 juin 2010

Je compare

Ce n'était pas mon intention première, mais j'ai appelé une amie pour me plaindre des malheurs de ma vie. Je suis mal tombée. Ou bien, c'est selon. J'ai eu l'air ridicule.

Alors que je pestais un peu contre tout et contre les coopératives et leur injuste système de sélection, alors que je faisais preuve d'un pessimisme éhonté, elle me glisse qu'elle a des problèmes avec son allocation d'enfant handicapé. Encore des papiers à remplir et on conteste et d'autres avis médicaux et elle en a ras le bol et envie de pleurer. Tiens! Ça lui ferait beaucoup de bien de pleurer mais elle ne peut pas, elle travaille à temps plein et elle est au bureau.

-Ça ne va pas mieux avec le plus jeune? que je lui demande

Elle a adopté un petit qui n'avait pas d'anus à la naissance. La médecine moderne devait faire des miracles mais il a sept ans et est encore incontinent. Ils fonctionnent avec des lavements avant l'école et il porte des pullups. Il ne sent pas les selles venir. Beaucoup de stress. Il vit dans la peur des accidents.

-Mais, les médecins, ils ne peuvent rien pour lui?

-Pas vraiment. Et en plus, je dois me battre pour le renouvellement de la prime pour handicapés. Je leur ai écrit toute une lettre, à ces fonctionnaires sans coeur.

J'ai arrêté de râler. On est tous en santé chez nous, merci! Je n'ai pas vraiment à me plaindre et mes enfants non plus. Relativisons. Et je l'ai invitée à venir avec moi aux Francofolies. Ça va lui faire du bien.

Je déprime

Dix-neuf n'aura pas de place à la coopérative. On leur a donné des raisons bidon pour ne pas les prendre. En fait, ils n'ont même pas besoin d'en donner des raisons. Les membres du comité de sélection prennent qui ils veulent, c'est comme ça que ça marche, m'a confirmé ma chum qui y habite dans une coop depuis plusieurs années et qui a fait partie de tous les comités. Ça m'est tombé dessus comme une tonne de briques. Voyez-vous, fillette avait vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Elle faisait ses boîtes et je croyais que l'affaire était dans le sac.

Ça change tout. Me payer des voyages luxueux et un entraîneur alors que ma fille n'a même pas de chambre pour son bébé, c'est trop. Je ne suis pas bien là-dedans.

Du coup, j'ai bien eu envie de noyer mon stress et ma peine dans la bouffe. Que non, que non, je ne vais pas faire ça et ajouter le poids à l'injure. Tannée de mes blancs d'oeufs aujourd'hui. Et Seize ans me tombe sur les nerfs. Pas sa faute. Alors, ça cause de la culpabilité. On est allées voir un condo pas cher à vendre, Dix-neuf ans et moi. Pas cher du tout. Je comprends, c'est encore plus misérable que là où elle habite.

Je me suis pesée finalement. Après quatre jours, j'ai perdu trois livres. C'est bien mais je ne durerai pas longtemps à ce rythme. Je fantasme sur des légumineuses et des pâtes. Un jour à la fois.

jeudi 17 juin 2010

Je mange bien

Facile ce régime. Je n'ai pas faim. Et pas compliqué du tout. Je résiste et je ne me pèse pas. Je mange aussi trois yogourts Silhouette à trente-cinq calories chacun. C'est pas compris dans le deal mais ça aide beaucoup psychologiquement. Je fais deux repas par jour. Mieux de s'entraîner le ventre vide. Ensuite, vers dix heures trente, c'est la super omelette aux blancs d'oeufs qui regorge de légumes frais. Et je soupe très tôt, vers seize heures. Poisson à volonté, salade à volonté, légumes vapeur en accompagnement. Mon yogourt. Tout va bien. Je vais au yoga à dix-neuf heures trente, donc c'est mieux d'avoir le ventre vide. Et puis, il y a des théories qui disent que le repas du soir colle plus aux hanches. Comme il y en a tout plein de théories, j'en prends et j'en laisse évidemment. Celle-là me convient.

Après le yoga, spectacle aux Francofolies. Hier, Coeur de Pirate. Une petite voix, toute mignonne, une grosse foule malgré la pluie. Pas vraiment mon genre de musique alors je ne suis pas restée jusqu'à la fin.

J'ai une belle vie!