samedi 11 juin 2011

Woody

Adoré son dernier film "Midnight in Paris". Du plaisir. Et Paris, Paris, Paris. Facile, charmant et feel-good movie.

381

C'est le nombre de marches de l'avenue du Parc au belvédère du Mont-Royal. Pas mal quand même. Je devrais me mettre en forme avec ça.

Perdu et perdue

Perdu le billet et perdue la Femme libre! Misère de misère de zut et autres vocables que je suis trop distinguée pour écrire ici mais que Gérald Godin exprimait pourtant avec élégance (le dernier film qu'on a fait sur lui est à voir absolument! Allez-y!). 

J'ai perdu mon billet à cent cinquante dollars, une excellente place, pour le spectacle de Jean-Pierre Ferland. Je cherche, oui, je cherche, je ne fais que ça. Un super ménage dans ma paperasse. Mais je l'ai mis où donc?

Et mon amie qui trippe Jean-Pierre avec moi va y aller seule? On s'en faisait un tel plaisir.

Bon, il y a des malheurs pires quand même. Du calme. Je monte ma montagne et je recommence à chercher.

vendredi 10 juin 2011

Plan

Mon but, c'est que Vingt ans se réapproprie son fils et qu'elle tire du plaisir de sa maternité. Elle ne s'en occupe pas seule, parce qu'elle n'en est pas capable, selon l'autre grand-mère. C'est à voir. Quand j'ai proposé à Vingt ans que "nous" prenions Deux ans la moitié du temps, j'ai précisé que je voulais qu'elle participe. Elle m'a alors dit qu'elle serait prête à faire une activité avec nous la fin de semaine où il est avec "nous". Le pari a été tenu la première fin de semaine, nous sommes allés ensemble à l'heure du conte et ensuite lui faire couper les cheveux et le lendemain, au brunch familial en plus. Elle a donc passé du temps avec lui. Jamais seule cependant. Je l'ai trouvée efficace et maternelle et il appréciait sa présence.

Elle a également dit qu'elle viendrait le voir un soir de semaine quand il est chez moi. Pas commencé encore. Mais je vais lui proposer de venir un soir le mettre au lit. De toutes façons, à l'heure qu'elle arrive, on est près de son heure de coucher. Comme il est chez moi, elle va faire exactement la même routine que je fais et à laquelle il est habitué. Les parents ont beaucoup de misère à mettre cet enfant au lit. Il hurle et finit souvent par s'endormir devant la télé. Ici, aucun problème. J'ai une routine du coucher longue, serrée et très rituelle. Bain et jeux de bain, dents, séance de lecture dans mon lit (longue et agréable) et chansons lui dans son lit et moi dans  le mien(il couche dans ma chambre). On commence à sept heures du soir et à huit heures, il dort profondément et ne se réveille pas de la nuit. Un beau succès pour un enfant supposément si difficile à coucher.

Je vais donc faire expérimenter cette heure de coucher agréable à Vingt ans. Mon but est qu'éventuellement, elle puisse l'amener coucher chez elle. En respectant la même routine à laquelle il est habitué, tout pourrait aller bien. Je comprends qu'un enfant qui hurle longtemps le soir au point où les voisins se plaignent (c'est arrivé chez Vingt ans), ce ne soit pas très charmant. Mais si tout va bien.... peut-être que...

Évidemment, je ne vais pas la piéger et elle sera au courant de mon plan. Je vais commencer par lui demander de venir un soir cette semaine cependant. Si elle refuse, alors, tout est foutu. Mais voyons, soyons optimiste, elle acceptera, bien sûr qu'elle acceptera, elle m'a dit qu'elle le ferait.

jeudi 9 juin 2011

Réalisation

Il faut l'avoir perdu, son temps libre, pour savoir autant l'apprécier! Je me sens en vacances, vraiment. Et je vois plein d'amies, parce que mon temps est compté, hein... du coup, je l'utilise bien mieux mon temps.

mercredi 8 juin 2011

Entre deux chaises

C'est comme ça que je me sens. Mon entreprise d'élevage à temps partagé de Petit-fils n'a de sens que si c'est une action temporaire et que ma fille finit par faire sa part. Dans la joie idéalement. Pas trop évident d'arriver à ce résultat. Ce n'est pas tant que ça me déplaise de m'en occuper et que je n'y trouve pas de plaisir. Non, j'en trouve certainement. Mon horaire de garde du vendredi au mercredi s'est terminé ce matin, en le conduisant à la garderie. Il jouait avec une boîte avec une bouche dessus qu'il adore et son grand plaisir est de l'ouvrir et de la refermer. Pas si facile, c'est une boîte vide de bonbons. Quand il chignait ou criait, je lui disais que j'allais l'aider s'il demandait correctement. Ce qui m'a valu de devoir me stationner quelques fois pour tenir mes promesses, quand il finissait par dire "Anmaman, boîte bouche" sans pleurer de frustration. Je le revois lundi après la garderie. Temps libre. Ouf!

Je me suis remise à l'exercice intensif, ça va me faire du bien. En plus de l'entraîneur deux fois semaine, je grimpe la montagne jusqu'en haut les autres jours. Dur. Surtout avec la chaleur. Je prends les escaliers. De chez moi, ça me prend une heure. Je dois apporter une serviette dans un sac à dos car je suis en nage.

Je ne lis toujours pas et je prends bien du retard. Pour les assidus du défi (merci d'être là et de ne pas être influencés par mon mauvais exemple!), on devrait être rendus au 23e livre. Je vais commencer le 18e. Retard impossible à rattrapper? Mais non voyons!

lundi 6 juin 2011

Deux ans

J'adore ça avoir un petit enfant dans ma vie et m'en occuper. Je tasserais bien la mère qu'on n'a pas besoin de tasser bien loin vu son absence. Danger en lettres rouges. Je me le répète, ne vous inquiétez pas, mes amis.

C'est comblant un Deux ans qui découvre tout et les journées passent à une vitesse folle et on a hâte qu'il se réveille le lendemain.

Le plus impressionnant, c'est le langage. Il est avec moi depuis vendredi et il dit onze mots de plus. Je le sais, je les écris! C'est fantastique, non? Hier, je m'exclamais que c'était dégueulasse de ramasser des bleuets écrasés sur le plancher. Ce matin, au déjeuner, il en a lancé un délibérément et a dit très clairement, "dégueulasse". Non, mais, c'est du bonheur à l'état pur un enfant comme ça! Il est très allumé, a le sens de l'humour rit beaucoup et adore faire des blagues. Pas une seule colère ce week-end. Pas pleuré une fois en fait. Depuis qu'il parle davantage, c'est bien plus facile.

jeudi 2 juin 2011

Clarté

Je viens d'écrire à Éléonore de s'affirmer et d'être claire. Faut suivre les conseils qu'on donne, c'est la moindre des choses! J'essaie d'être directe, claire et précise avec Vingt ans.  Je l'ai rencontrée. Sur certains points, la clarté est limpide de son bord:  pas question qu'elle prenne son enfant les fins de semaine, aucune fin de semaine. "Bon, lui dis-je, alors, tu le prends quand?"

Elle "Je vais m'acheter une voiture et là, je le prendrai la semaine."

Moi:" Premièrement, tu n'as pas les moyens de t'acheter une voiture. Deuxièmement, même avec une voiture, tu ne peux pas arriver à temps pour la garderie. "

Elle:"Je vais m'arranger. Je vais aller le conduire à sept heures à l'ouverture de la garderie, le père va aller le chercher le soir et moi, je vais aller le chercher chez lui ensuite pour l'emmener souper et coucher chez moi."

Moi:" Ben là, il va sûrement souper chez sa grand-mère, tu ne vas pas arriver avant six heures et demi chez le père, six heures quarante-cinq chez toi et là, ton souper n'est pas prêt, il va être mort de faim. Et en plus, une demi-heure plus tard, il va être au lit. Ça n'a pas de sens ton affaire."

J'allais continuer à discuter, emportée et puis je me suis rendu compte que c'était un dialogue de sourds. Elle ne peut pas s'en acheter de voiture, on peut bien argumenter tant qu'on veut. Pas de voiture, pas de garde d'enfant, point. Elle ne s'en occupe plus du tout de son enfant. C'est comme ça. Faut que je m'y fasse. Il y a des choses qu'on ne peut pas changer. Qu'il faut accepter. Faire en sorte que le petit soit bien entouré et en prendre soin à sa place. Je ne vois pas d'autre solution. En fait, c'est déjà ça qui arrive. Il va bien. Je suis allée à son rendez-vous médical, il se développe numéro un, en haut des courbes et tout et tout, jamais fait d'otites ou d'autres maladies. L'important, à cet âge, c'est que quelqu'un s'en occupe, avec constance et amour. Pas nécessairement la mère.

Pour le moment, c'est comme ça.

lundi 30 mai 2011

Dix-septième livre du défi

Se réinventer, visages de la vitalité humaine, de Florence Meney ,Québec Amérique, 2010, 203 pages

Ce sont des portraits de gens connus ou inconnus qui ont vaincu des épreuves et en sont sortis grandis. J'ai eu plus de misère avec les gens connus comme France Castel, par exemple. Je me suis sentie voyeuse. Je ne le savais pas que France Castel avait été si dépendante à la cocaïne et j'aurais préféré ne pas le savoir. Trop d'information. Philippe Dubuc aussi est connu mais comme il s'est tout simplement remis d'une faillite, on ne joue pas dans des eaux aussi personnelles. On ne perd pas ses enfants parce qu'on a fait faillite, parce qu'on est drogué, oui, possiblement. Il y a le docteur Morgentaler aussi, emprisonné à Auschwitz et emprisonné ici, au Canada, parce qu'il croyait à sa cause et avait choisi de la défendre envers et contre tous. Un exemple de courage et de persévérance.

Les autres survivants de ce livre ne sont pas des personnages publics et leur histoire est certainement touchante. Une jeune femme violentée pendant toute sa jeunesse qui est devenue une avocate reconnue. Son école, qui était son véritable foyer, a pris une énorme importance pour elle. Encore une fois, les professeurs ne savent pas toujours à quel point ils peuvent être essentiels dans la vie de leurs étudiants. Cette jeune femme a comme plus grand désir de renouer des liens avec cette mère qui l'a toujours laissé tomber. Fort, l'amour envers ses parents...


Ce jeune homme délinquant à l'adolescence qui aide maintenant des jeunes en difficulté à s'en sortir à travers les arts martiaux.

Mais surtout ce couple ordinaire, Jacques et Chantal, qui ont perdu d'un seul coup leurs deux enfants et la mère et la soeur de Chantal dans un accident d'avion. Jacques avait déjà perdu sa soeur et un an plus tard, son père qui s'était pendu. Des pertes, ils connaissent ça! Ont failli se séparer. D'ailleurs, "la plupart des couples qui perdent un enfant se séparent, rappelle gravement Jacques." (p.153) Mais ils sont restés ensemble, ont survécu, on recommencé à rire, ont fait un autre enfant. Parce que le goût de la vie et du bonheur a été le plus fort. Plein d'espoir, leur témoignage.

Lundi et absence de lecture

Les jours passent. Je suis allée conduire Petit-fils à la garderie. On a une routine du matin agréable maintenant. Qui roule. Qui rit. Un jour à la fois. Je n'arrive pas à lire. J'ai évidemment lu la courte nouvelle de Geneviève Blouin (Gen) et j'ai aimé, j'ai lu le texte suivant, aimé aussi et puis j'ai arrêté là. Je ne me comprends pas moi-même. Commencé un livre sur les maladies mentales, un autre d'une diététiste et puis le petit Fred Vargas presque terminé est encore sur ma commode et me nargue. Et un livre de biblio que je dois rendre demain, lu à moitié lui aussi. Toute lecture m'apparaît comme un devoir, une corvée. Je ne m'attendais pas à ça. Je vous jure que dans ma jeunesse, j'étais une grande lectrice. Il y a énormément de titres que j'ai dévorés dans le plaisir à ce moment-là. Heureusement, car le plaisir semble tari et je ne comprends pas du tout pourquoi.

Mais comme dans bien des choses, des fois il faut se pousser un peu. Au lieu de déplorer, il faut agir. Je finis donc tout de suite le fameux livre de biblio que je dois rendre demain. Je le peux. Voyons donc. Il suffit de prendre le temps. Je le prends.

vendredi 27 mai 2011

Vendredi

Le petit est parti chez son père. Ma grande est sortie cet après-midi de l'hôpital psychiatrique. Je suis avec Dix-sept ans, qui a fait du bénévolat aujourd'hui. On a retrouvé notre intimité. Mais je suis épuisée, totalement. Même pas l'énergie de répondre aux très intéressants commentaires du billet précédent. Rare que je me sente aussi vidée. Je ne me sens pas en très bonne santé ces temps-ci. Au Costco, je vois un couple qui sort de sa voiture, le pas guilleret. L'homme prend la main de la femme et il l'embrasse dans les cheveux. Il est grand, solide. Je n'entends pas ce qu'ils se disent mais ils rigolent. La femme a un petit manteau de cuir, comme celui de ma mère, tiens. Ils passent devant ma voiture. Mais.... c'est ma mère! Et son amoureux. Je klaxonne. Elle est surprise, totalement. Vient m'embrasser. Ces deux là, ludiques et amoureux, ont 85 ans (ma mère) et 81 ans (l'amoureux). Ils défient toutes les images dépendantes et malades qu'on se fait des personnes âgées.

jeudi 26 mai 2011

Crises

Tous les enfants font des crises. Et encore plus à deux ans, la première adolescence. Mais une crise qui dure 23 minutes (j'ai minuté!) et d'une intensité peu commune, c'est encore dans la normalité? Impossible de le prendre, de le raisonner (évidemment!), de chercher à avoir son attention. Il est parti dans le monde de la colère. Il me rappelle sa mère. Bien qu'à cet âge-là, elle n'en faisait pas de crises .Elle venait d'arriver, souffrait d'anémie sévère, était affligée de parasites, avait un gros ventre de malnutrition et une faiblesse généralisée. Elle aurait voulu en faire une crise qu'elle n'en aurait pas eu la force, tout simplement. Mais Petit-fils est vigoureux et capable de hurler et de faire le bacon pendant des lunes. Et ensuite, il est charmant, colleux et on repart. La colère est-elle héréditaire?

mercredi 25 mai 2011

Chamboulée

Ma vie l'est. Plus une minute à moi. La maison à l'envers. Mon bénévolat en plus aujourd'hui. Hier soir, ma fille a téléphoné (la mère du bébé). Elle venait d'apprendre que son fils était ici. Ne s'en est pas informé. M'appelait pour autre chose, elle trouve qu'on ampute de beaucoup son chèque de paye. Welcome dans la vraie vie, poulette. Pas de reproches de ma part, de la bonne humeur, je suis tannée de me chicaner. Le petit est bien ici, ricaneux en général, sauf le soir quand il réclame son père. On lui a téléphoné hier. L'attachement est fort, ce qui est important, primordial même. Et rassurant. Son père le reprend vendredi soir à la garderie pour la fin de semaine.

Ma fille hospitalisée va mieux. Tellement qu'on lui a enlevé sa petite chambre-cellule à l'urgence et qu'elle couche dans le corridor! Elle a recommencé à manger hier. Un peu. Rassurant ça aussi. Les voix sont encore très présentes et elle les croit. Elle ne sait pas encore si elle va devenir paraplégique ou aphasique, les voix n'ont pas encore décidé. Je suis le modèle du discours de l'infirmière et lui répète que ce n'est pas la réalité, les voix, c'est la maladie et elles vont finir par partir et on en rira ensemble un jour. Elle voulait de la lecture, je lui en ai apporté un vaste choix. C'est la seule de mes enfants qui lit.

Parlant lecture, je ne lis plus et je ne veux pas me l'imposer non plus. Ça ne veut pas dire du tout que j'abandonne le défi mais je prends du retard. Que je rattrapperai. Je ne sais pas encore quand ni comment mais j'y arriverai. Désolée de ne plus prendre le leadership dans ce défi. Je suis cependant tout à fait intéressée par vos lectures à vous, je les prends en note (celles que vous avez aimées, pas les autres, héhé!) et je m'y mettrai éventuellement. J'ai la  vie pour ça.

lundi 23 mai 2011

Temps durs

Je vous écris à la sauvette. Il me semble qu'on ne s'est pas parlé depuis des semaines et pourtant, il ne s'agit que de quelques jours. Fille ainée a finalement été internée à l'hôpital psychiatrique. Ceux qui s'y connaissent en maladie mentale savent à quel point c'est un exploit qu'elle y soit. Multiplication des visites, un psychologue au privé, des rapports, des tentatives avortées parce qu'elle se sauvait une fois rendue à la porte. Et puis la fois où c'est le psychiatre de l'urgence qui l'a renvoyée à la maison malgré mes protestations. Mais de fois en fois, de visites en visites, ils ont fini par la garder. Ne mange plus et ne dort plus depuis je ne sais pas combien de temps. Psychose. Elle a peur des voix qui lui disent qu'elle devient paraplégique. Les médicaments n'agissent pas du premier coup. Il faut leur donner du temps pour calmer les voix. Elle a bien besoin de sa maman, m'appelle paniquée, alors je vais la voir et je prends son corps squelettique dans mes bras. Elle se calme un court moment.

Petit-fils habite ici. J'ai rencontré l'autre grand-mère visiblement très malade qui n'arrive pas à se remettre de son opération avec un petit garçon  qui vit chez elle et couche dans sa chambre. La voir a été le point tournant pour agir. Je suis en pleine forme moi. Ma fille ne peut pas s'en occuper seule, me dit l'autre grand-mère. Il faut apprécier son honnêteté. Elle n'est pas capable et le dit haut et fort. Le père du petit a trouvé un travail dans un chantier et commence à sept heures du matin. C'est la grand-mère fraîche opérée qui ne doit lever aucun poids pour guérir qui allait conduire l'enfant à la garderie à pied avec la poussette. J'ai sursauté en apprenant ça et ça m'a réveillée. Il faut prendre la relève. Je le fais.

Alors, entre ma grande malade et mon petit pou, je suis plus en mode survie que défi. Mon moral est quand même bon. Pas le temps de m'interroger sur mon moral, de toutes façons. Ni sur le sens de la vie.

jeudi 19 mai 2011

Les hommes

C'est vrai qu'il n'y en a plus. J'ai beau dire à Méli qu'il y en a et tenter de le croire moi-même, la réalité, c'est qu'ils sont rares, très. En fait, dans mon cours sur les Méninges qui s'adresse aux plus de cinquante ans, nous sommes  quatorze femmes, toutes belles et intéressantes, et je le pense vraiment, un groupe formidable, vraiment, et ... un homme! Notre coq, comme l'a surnommé spontanément la jeune animatrice! Héhé!

Des solutions? J'en ai pas. Faut dire que je suis un peu déprimée. Je sais ce qu'il faut faire pour m'en sortir. Je pourrais conseiller les autres là-dessus. Je suis très bonne pour conseiller les autres, en effet. Mais là, je me coucherais en boule et je dormirais... longtemps. Faut que j'y aille à mon cours sur les méninges. C'est le dernier. On fait un repas communautaire. Vous dire comme ça ne me tente pas. Fallait cuisiner. J'apporte pain et fromages, un trouble de moins. Une fois rendue, ça va aller mieux. Je me suis fait des amies et elles sont si dynamiques et pleines d'idées. Un plaisir.

mercredi 18 mai 2011

Le sens de la vie

Vous, là, mes lecteurs, pouvez-vous répondre rapidement, avec assurance et légèreté à ces questions si simples: Quels sont vos projets? Quel est le sens de votre vie?

Moi pas. Et ça me trouble. Parce que si je pouvais répondre, je n'aurais pas cette impression de tourner en rond et de chercher constamment je ne sais même pas quoi. Le bonheur? Même pas. Le sens, oui, le sens de la vie, le sens de ma vie. Me semble que rendue à mon âge, j'aurais dû trouver. Avant, j'étais juste trop occupée avec mes multiples enfants, ma job à temps plein, les soupers à faire, la maison à ranger, le jardin à planter, le chum à inviter, j'étais juste trop débordée pour me poser ces questions. Occupée mais pleine aussi. Du coup, tout avait un sens. Le sens de continuer, de ne pas lâcher, d'améliorer, de prendre soin des autres.

Mais je ne suis pas dans le passé. Je suis dans le présent. Et mon présent, tout occupé qu'il soit, est vide. Et je ne sais pas trop bien, je ne sais pas du tout, je ne sais pas comment remédier à la situation. Quel est le sens de ma vie, quels sont mes projets? Il y a du vide. Voilà.

Ces réflexions sont inspirées par les questionnements de Jeune Quinquagénaire dans un commentaire du billet précédent.

mardi 17 mai 2011

Apitoiement

Je suis dans une période s'apitoiement sur mon sort. D'habitude, ça ne dure pas trop longtemps. Je vais chercher Petit-fils ce soir. Je me sens comme une martyre. Une sainte. Un peu plus, je vais m'envoler. Mater dolorosa. Laissez venir à moi les petits enfants. Et nulle aussi. Mauvaise estime personnelle. Comme si je n'arrivais pas à m'en sortir alors que j'ai tout ce qu'il faut pour. Écrasée. Je sors et en profite peu. Voyager? Je vais annuler. Ça ne me tente pas du tout. Et c'est archi compliqué. Et au prix que ça coûte, mettons qu'il faudrait que ça me tente. C'est la moindre des choses. Je partais pour fuir. Va falloir affronter. Vu comme ça, l'envie de partir me reprend. Allons au gym, l'homme de ma vie, mon entraîneur, m'attend. Ça va changer le mal de place.

lundi 16 mai 2011

Voyages (suite)

Quand nous nous sommes séparés, j'ai eu bien de la peine. Je n'ai plus jamais fait de camping. Mon père est mort cet été-là et ma plus vieille me causait bien du trouble. On n'a pas pris de vacances. Je me sentais terriblement coupable mais c'était tout simplement impossible pour moi de partir en voyage seule avec mes filles. Non seulement je n'en avais pas envie mais ça aurait été une horrible corvée. Finalement, une semaine avant la rentrée scolaire, nous sommes allées à Jouvence et ça s'est révélé la formule idéale. Un lieu fixe, des activités organisées avec et sans les enfants, d'autres adultes avec lesquels socialiser et la nature. Jouvence sonna la fin des voyages. The end. On y retourna chaque année.

Alors, l'année passée, quand j'ai décidé de voyager de nouveau, n'ayant plus qu'une fille à charge et plus de locataires non plus, je me sentais assez désorientée. Pas l'habitude de partir. Des amis partant pour la Chine avec un groupe, ils m'ont donné le coup de pouce dont j'avais besoin. J'ai tellement adoré que je suis repartie quelques mois plus tard avec ma fille cette fois et en groupe encore.  Je ne m'imagine pas voyager seule. Je serais horriblement stressée. Je manque d'habitude. J'ai changé. Et puis, je n'ai pas changé tant que ça. Je n'ai jamais voyagé seule en fait. Je n'en vois pas l'intérêt. J'ai une amie chère qui part régulièrement toute seule et qui adore ça. Je l'admire mais je ne la comprends pas. J'aime partager.

Il y a comme trop de choix. Je dis oui et puis je dis non. Trop cher. Mélangée, vous dites? Oui. Trop.

En fait, j'ai réservé un voyage aujourd'hui. Rien payé encore. Et là, je n'ai envie que d'annuler. On dirait que c'est toute ma vie qui est mélangée. Je veux quoi? Fuir? Pourquoi cette destination plutôt qu'une autre? Tout cet argent... je pourrais faire tant de choses avec. Misère. J'aime donc pas ça ne pas savoir ce que je veux. Je voudrais un conjoint juste pour en discuter, pour valider, pour peser le pour et le contre. Difficile d'être seule pour prendre les décisions.

Voyages

Je ne suis pas Madame Croque-Cerise, moi. Elle s'en va un an comme ça en voyage en Asie, où elle n'a jamais mis les pieds avec conjoint et enfants (4!!!). Je l'admire de tout mon coeur. Elle est mon héroïne, vraiment.

Non, moi, j'ai déjà voyagé, dans la vingtaine. L'Europe début vingtaine et puis L'Amérique du sud pendant six mois avant d'avoir mes enfants. J'avais 26-27 ans à peu près. Pas pire quand même. Avec sac à dos et tout. Et conjoint. Le même les deux fois. Me semble qu'on avait peur de rien. On a vécu dans les montagnes avec les Quechuas. On a assisté à des accouchements (bon, un, au pluriel, ça faisait quand même plus extraordinaire) dans la jungle. On a tâtonné dans le noir absolu pour retrouver notre petit hôtel en se cognant parfois à des individus plutôt épeurants. On s'est réveillé une fois à cause de drôles de petits bruits pour réaliser qu'il y avait des coquerelles partout, bien tassées et les coquerelles colombiennes, comparées aux nôtres, elles sont géantes! Et les puces de lit dont on parle tant, c'était monnaie courante là-bas. Au matin, on se couvrait les jambes saignantes de calamine et on n'en faisait pas tout un plat.

J'ai l'air pas pire aventurière, vu comme ça.

Mais vinrent les enfants. Quatre. Au début, il n'y en avait qu'un. Je me sauvais une semaine par année à Acapulco. Pourquoi Acapulco? C'est que j'allais dans une agence de voyage le mercredi ou le jeudi par exemple et je disais, "Je veux partir vendredi soir ou samedi matin, le moins cher, c'est quoi?" et c'était toujours Acapulco. Je suis restée dans des hôtels d'un luxe inouï pour des pinottes. Des restants pas vendus. J'ai couché avec plein de Mexicains. Bon, détail inutile ici. J'aime bien Acapulco et je n'accepte pas qu'on en dise du mal. Là-bas, une femme, même si elle a trente ans, ne peut pas traverser la rue seule. Il y a automatiquement un bras (ou deux) qui "l'aident" quand elle veut faire preuve d'autonomie. Et pour une femme autonome, il y a quelque chose de délicieux à ne pas faire preuve d'autonomie. Reposant.

Mais ensuite, j'ai eu quatre enfants et mes voyages ont été de merveilleux voyages de camping dont j'ai d'excellents souvenirs. Au Québec, c'est beau le Québec et nos parcs nationaux n'ont rien à envier à ceux du monde. Des fois aux States, comme lorsqu'on s'était rendus à Disneyworld sans le leur dire aux enfants et sans l'avoir officiellement programmé. On s'était dit, on visite la Côte floridienne et si tout va bien, on ira jusque là. Tout a bien été et on a adoré.  Fait à noter, je voyageais avec enfants et également conjoint. Pas le même que dans ma jeunesse. Un qui avait aussi des enfants. On préparait le voyage toute l'année, dans l'allégresse. Il adorait camper et s'occupait de tout. Moi, des enfants. Parfait, excellent, on faisait une équipe du tonnerre.

Quand on s'est séparés, (à suivre)