mardi 16 avril 2013

Enfant de riches

La richesse, ce n'est pas l'argent. La richesse, c'est la culture, les connaissances, la débrouillardise, la capacité de tirer parti de toutes les situations, la famille, les amis, l'entourage, la santé et la vivacité.

Mon petit-fils est très riche, je le constate de plus en plus. Il parle comme un livre, analyse les situations, n'a pas quatre ans mais s'habille de pied en cap, remarque tout, sait tout, se rappelle de tout. Il fallait l'entendre dans l'autobus en allant à la garderie ce matin nommer tous les gens qui étaient là avec lui pour la chasse aux cocos de Pâques. J'étais impressionnée par tous les papys et mamys et tontons et cousins (ne pas oublier que cet enfant a non seulement des arrière-grands-parents du bord son père mais également des arrières-arrières-grands- parents!) et lui il était fier de n'oublier personne. "J'ai une grande famille moi!" s'exclama-t-il les yeux brillants.

lundi 15 avril 2013

Poids, poids, poids, lalala!

Mon poids ne baisse plus. C'est comme ça, dit-elle pas découragée du tout. Pas découragée parce que quand même, je pèse dix-sept  livres de moins que le 10 décembre 2012. Voyons voir un peu:

10 décembre 2012 : 180 livres pour 5pi.7 po. On est grosse à ce poids-là. Comme je faisais beaucoup d'exercice, ça n'était tout de même pas si terrible que ça. De la graisse dure je dirais mais un pneu à la taille, ce qui n'est pas seulement laid mais dangereux pour la santé.

7 janvier 2013: 172.2 livres. Je fais le régime Diet Digest avec un livre de la biblio et ça marche!

11 février 2013: 166.6 livres. Je compte les calories.

11 mars 2013:  162.4 livres. Je suis très contente. Je ne suis jamais descendue si bas.

1er avril 2013: 164.2 livres. Ce n'est pas un poisson d'avril. Le poids remonte ce qui est la hantise de celles et ceux qui maigrissent. Tous les efforts mis sur des semaines et des mois peuvent être anéantis en quelques jours! Panique dans la demeure.

Aujourd'hui le 15 avril je pèse 163 livres.

Analysons: Je suis tannée de me priver. Du moins je l'étais ces dernières semaines. Sans privation, moi, je ne maigris pas. J'ai eu un rhume-grippe carabiné. J'ai mangé des sucreries. Je n'ai pas suivi de régime. Que j'aie pris si peu de poids tient du miracle, non, pas vrai, pas de miracle en amaigrissement. Si j'ai pris si peu de poids, c'est que je faisais quand même attention entre mes écarts. Pas totalement inconsciente la fille.

Mais là, je suis repartie sur le bon chemin. J'ai même repris le yoga ce matin. Je me sens mieux. Je mange mieux. Alors résultats il y aura. Ça ne peut pas faire autrement. Amen.

samedi 13 avril 2013

L'animalité

J'ai toujours aimé les affaires de femmes. Oui, les affaires de femme comme les menstruations, la grossesse, l'accouchement, l'allaitement et même la ménopause! J'aime ça moi les hormones et l'animalité du corps. J 'aime l'irrationnel, le plaisir ou la douleur à fleur de peau ou dans le creux du ventre, le placenta et le lait qui coule. J'aime cet extraordinaire pouvoir des femmes à donner la vie. Je suis toujours émerveillée quand une femme est enceinte et curieuse et intriguée aussi: se laissera-t-elle aller à être un corps, à passer par-dessus son intellect ou bien à s'en servir de son intellect pour faire confiance à son corps qui sait si bien y faire? Les jeunes femmes actuelles ne savent plus accoucher. La péridurale est devenue la norme. Le taux de césarienne ne cesse d'augmenter. Je pense qu'elles se privent d'un grand plaisir, d'une expérience forte, la plus extraordinaire de la vie car elle crée la vie et d'une source de fierté également. Un corps qui fonctionne comme se doit, des hormones qui coulent à flots avec le lait avec le sang et un esprit libre qui s'abandonne, qui sait s'abandonner, quel immense bonheur! Le vrai pouvoir est dans l'abandon.

vendredi 12 avril 2013

Sauvage et set de patio à mon goût

Je deviens carrément sauvage. Au point de vouloir me servir de mon fameux rhume qui est en train de devenir le point central de ma vie pour éviter d'aller souper chez une amie qui m'a invitée. Elle m'avait invitée mercredi soir, j'ai refusé, trop malade et c'était tellement vrai. Mais voilà que dans un excès de gentillesse, elle a remis à samedi soir. C'est demain samedi soir et sans être en grande forme, je vais mieux. Je vois cette sortie comme une corvée. Elle est pourtant une super gentille chic fille et bonne cuisinière et amie d'enfance en plus et c'est rare qu'elle m'invite. J'ai toutes les raisons d'y aller. Il y aura des gars, je devrais dire des hommes misère, ils ont mon âge, des hommes donc, pas mal plus gars qu'hommes en fait, avec les voyages de l'un d'eux en hippie en Thaïlande et le pot de l'autre que tout le monde sauf moi tétera. Il y aura ces gars-hommes et mon amie dans son impeccable maison avec son impeccable moussaka et nous, assis alors qu'elle nous sert, elle déteste qu'on la dérange en cuisine et on écoutera de la bonne musique, parce qu'elle s'y connaît en musique aussi et elle ne le dira pas mais trouvera que je n'ai pas assez maigri parce que cette fille-femme mince comme un fil depuis qu'elle a perdu 30 livres en trois mois alors qu'elle n'était pas grosse en partant est mon coach d'amaigrissement, or, moi, j'ai bel et bien perdu 15 livres aux dernières nouvelles mais là, c'est fini on dirait bien et mon défi actuel c'est de ne rien reprendre et juste ça c'est bien difficile. Je lui ai dit d'un ton pitoyable jeudi soir que je n'étais pas certaine d'être assez bien pour samedi, elle comprend, je peux appeler demain pour annuler si je veux. Mais je me demande ce qui me fait si peur. Je vois si peu de monde à part ma famille que j'en perds l'habitude.  Pitoyable.

Et j'adore cette magnifique (oui, j'ai écrit magnifique et j'assume totalement) tempête de neige qui me permet de me terrer chez moi sans culpabilité aucune, de cocooner dans la joie sans même boire de vin, ne rien faire, plus rien. Amen! Je reviens du Provigo. J'y étais allée pour zieuter les gâteaux. Mais oui, je fais ça moi, je regarde ce qu'ils ont cuisiné de neuf et comme je suis fine, je n'achète pas et ne fais que regarder, bravo à moi! Et je vois cette table de patio et ces deux chaises qui vont avec, made in China, mais du beau made in China. Hier, (j'y suis aussi allée hier, c'est mon pitoyable, nouveau et gênant passe-temps d'aller humer la pâtisserie du Provigo) la table et chaises se vendaient 100$ et aujourd'hui, 60$! Baisse de prix. Du coup, je demande comment je peux apporter le truc chez moi.  Il y a la table en démonstration avec ses chaises mais rien d'autre en vue. Le commis me dit que la table vient en kit dans une boîte et les chaises sont déjà montées. Parfait! Je peux voir la boîte? Il est occupé le pauvre caissier du Provigo, ça marche fort les Provigo. Il finit par appeler sa boss. Elle me dit qu'il ne reste que le produit en démonstration. Alors, si je le veux, on va démonter la table et la mettre dans la boîte et je peux repartir avec le tout. Eh! Oh! On ne démonte rien du tout. Merveilleux une table déjà montée. Je pars avec tel quel. Je fais donc deux voyages jusque chez moi dans la neige une fois avec la table et puis je retourne chercher les chaises. À pied bien sûr.  Adrénaline! Je revenais de chez le dentiste en plus pour Dix-huit ans, au bout du monde ce dentiste. Et malgré ma toux prononcée, je dois bien me rendre compte que je vais mieux, aucun doute là-dessus.

mercredi 10 avril 2013

Santé

C'est le plus important. La garder ou l'atteindre ou conserver celle qui nous reste. Ou bien faire malgré. Je suis malade au point d'avoir annulé toutes mes activités. J'étais sur le point d'appeler pour annuler également le bénévolat de cet après-midi. Mais non. Je vais essayer d'y aller à moins que ce ne soit vraiment tout à fait impossible. Et samedi, je reprends le yoga que je sois mieux ou pas.

J'ai ma mère aux côtes brisées qui fait semblant que ses côtes ne sont pas brisées comme modèle!

lundi 8 avril 2013

Garder sa langue d'origine

Mes  trois enfants adoptées maintenant adultes me reprochent une chose: ne pas leur avoir appris le créole. Il y en a bien une que j'ai envoyée dans une école secondaire remplie à 70% de jeunes d'origine haïtienne qui elle, l'a pas mal appris à la dure, mais les deux autres n'en savent pas plus que moi. J'ai des excuses pour les deux filles qui avaient moins de deux ans mais pour celle qui avait quatre ans et demi, j'aurais pu faire des efforts pour la garder en contact avec une langue qu'elle parlait déjà.

Imaginons un orphelinat plein de petits francophones, comme on en avait au Québec dans les années cinquante. Des Américains, Des Allemands viennent visiter l'orphelinat et se choisir un beau petit Québécois à ramener chez eux. Nous ne sommes pas dans la fiction, le Québec a été une terre fertile d'adoption pour les couples étrangers en mal d'enfant. On repart avec un petit bébé francophone sous le bras et on s'en va l'élever en anglais au Michigan ou en Californie, rien de bien choquant là-dedans. Mais imaginons la même chose pour un enfant de dix ans, qui ne comprend pas un mot à la langue de ses nouveaux parents et qui demande aux Soeurs qui ne comprennent pas plus "Qu'est-ce qu'il me dit le monsieur?" "Le monsieur, c'est ton nouveau papa et il parle anglais et toi aussi, tu vas apprendre l'anglais." Et le petit garçon de prendre son baluchon, de s'en aller avec son nouveau paternel et de saluer tout le monde de l'orphelinat sans se douter que du français, il en entend pour la dernière fois de sa vie.

Ce qui est un événement merveilleux pour le parent adoptant qui gagne un nouvel enfant à aimer peut être vécu bien différemment par l'enfant adopté qui lui, vit des pertes. Perte de repères, de langue, de culture, de nourriture, de musique, de personnes significatives, d'amis et d'amies. Maintenir des liens avec son passé m'apparaît comme une façon humaine et profitable de faire la transition. Connaître la culture de son enfant adopté bébé est un plus, connaître le plus possible la culture de son enfant adopté plus âgé est presque une obligation. Rencontrer des gens qui viennent de son pays, apprendre les rudiments de sa langue, écouter de la musique et manger la nourriture du pays de l'enfant sont autant de façons de s'en rapprocher et de créer des liens à l'avance et pour toujours.

Parler sans agir

J'ai écrit un beau billet que j'ai intitulé Action mardi passé. Plein de bonnes idées que je n'ai pas mises en action justement. Alors, je pèse encore 164.2 ce matin. Tout ceci concrétise le fait qu'il y a peu de miracles, de surprises ou de gambling dans la perte de poids. Si on ne fait rien, on reste pareil, si on mange plus, on engraisse et si on se prive, on maigrit. Simplissime. Sauf que qui a vraiment envie de se priver pour arriver à un but? Quelqu'un de motivé! La motivation est la clé, encore et toujours. Sinon, des frites et des côtes levées, quand on est au restaurant, que tout le monde prend ça et qu'on en a pas mangé depuis au moins un an et probablement plus de deux parce qu'on est végétarienne, c'est bien tentant et il n'y a plus aucune raison de s'en priver.

En plus, je suis encore malade, un gros rhume, ça dure plus d'une semaine ça a bien l'air dans mon cas. Il se reprend pour toutes les fois, les années même où je me suis vantée à mes amies au nez dégoulinant, que moi, non, j'en avais jamais de rhume. Alors je cache du mieux que je peux à mes amies vengeresses que j'en ai un et tout un!

Comme je suis dans le thème de la maladie, allons donc passer ces tests de sang que le bon docteur m'a prescrits il y a six mois. Action... petite action, minuscule action.

vendredi 5 avril 2013

mardi 2 avril 2013

Apprendre le tagalog

http://mylanguages.org/fr/tagalog_apprendre.php

Pour Mélissa, la maman de Phybie.

Action

Je me remets au régime, solide et sérieux et qui marche. Les demi-mesures, pas trop mon bag en ce domaine. Je ne vais certainement pas me laisser regrossir. Je l'ai fait une semaine, faut arrêter l'hémorragie. Un garrot bien solide et hop! tofu, poisson, brocoli, quinoa, salades et même chou kale que je n'aime pas plus qu'il faut mais qui se dissimule bien dans ma soupe aux pois chiches.

Ce soir, on s'en va voir un spectacle au Centaur, avec la musique de Léonard Cohen que j'adore. Ça devrait me faire du bien. Avec deux amies chères à mon coeur. Deux amies que je connais depuis mon adolescence. Je suis fidèle en amour et en amitié, moi.

Je suis toujours enrhumée. Normal, Femme Libre, un rhume ça dure plus d'un jour. Tellement pas habituée. Chanceuse je suis, je sais. J'attribue le fait de ne jamais avoir de rhumes ni grippes à mes promenades quotidiennes par tous les temps au moins une demi-heure par jour, souvent plus, qu'il neige ou qu'il pleuve, qu'il fasse 0 ou moins trente. Et mon interprétation est probablement la bonne parce que ce méchant rhume-sinusite et orgelet m'est apparu justement après avoir laissé tomber les fameuses promenades d'un bon pas à l'heure du dîner, parce que j'en ai un peu marre de ce printemps qui n'arrive pas et de cet hiver qui agonise si lentement. Pas de montagne montée non plus, le strict minimum au niveau exercice. Mon corps me punit.

Mais je reprends. Tout. La montagne et les promenades dans la grisaille. Un rhume bien hydraté prend une semaine à guérir, qu'on bouge ou pas. Je choisis de bouger. Et il y a le Pilates aujourd'hui en plus. J'aime de plus en plus le Pilates.

Je ne vous l'ai pas dit parce que quand j'en parle, tous mes lecteurs me donnent des conseils unanimes que je ne veux pas suivre, je ne vous l'ai pas dit donc, mais il est (était, était!) question de condo encore pour ma Vingt-deux ans, la maman de Petit-fils de bientôt quatre ans, un enfant extraordinaire qui a bien du mérite d'endurer le mauvais caractère de sa maman.

Parce que, voyez-vous, je trouve ridicule de payer 1115$ par mois pour un logement pas chauffé alors que ce montant pourrait payer un condo!

En plus, on avait trouvé un condo avec trois chambres donc Vingt-deux ans, Dix-huit ans et Petit-fils auraient tous les trois leur chambre. Dans un quartier défavorisé mais sympathique, en face d'une école primaire! Un sous-sol mais qui semble bien éclairé. On est allées voir l'extérieur de la bâtisse. Des parcs à côté.

Sauf que...  faudrait que je participe et que je donne une mise de fonds. Elle n'a pas un rond Vingt-deux ans mais elle travaille à un job stable.

Dix-huit ans, elle, ne travaille pas malgré ses grands efforts pour le faire.

Mais là, vu qu'on est en chicane, tout est arrêté de mon bord et je réfléchis. Cet argent de mise de fonds serait un don. Je sais bien qu'elle ne pourrait jamais le remettre. Est-ce une bonne idée? Je ne sais plus.

Hier, Vingt-deux ans a fait appeler sa soeur (on ne se parle plus, vous vous rappelez?) pour demander si je pouvais les accompagner à la visite du fameux condo. Elles ont pris rendez-vous pour 18 heures ce soir, après le travail de Vingt-deux ans.

Je ne peux pas, je sors au Centaur.

Attendre.

Je la trouve bien petite pour s'occuper de tout ça.

Laisser aller.

Un jour à la fois.

Je voudrais qu'elles l'aient ce condo. Je voudrais que Petit-fils ait sa chambre.

Un toit, c'est si important. La base de la sécurité.

Oui, j'ai bien de la misère à laisser aller. Beaucoup. Je veux le mieux pour ceux que j'aime.

Cet argent, c'est l'argent d'un ou deux ou trois voyages. Des voyages, je peux bien m'en passer. Un toit sur la tête, c'est pas mal plus essentiel.

lundi 1 avril 2013

Premier jour du mois

Je suis responsable de ma vie. Aucun doute là-dessus. J'ai même cette tendance à me sentir responsable de la vie des autres. À travailler.

J'ai bien du travail à faire en me centrant sur moi d'abord.

J'ai pris deux livres cette semaine bien exactement. Alors que je pesais 162.2 lundi passé, je pèse 164.2 ce matin.

Analysons:

Cette histoire de perte de poids s'essouffle. Quand je perdais en grand et que je suivais des régimes nouveaux et stimulants, comme le Diet Digest par exemple, j'étais hyper-motivée.

Mais de demi-livre à pas de perte du tout, la motivation prend le champ.

Surtout que je n'ai pas de groupe de soutien, personne pour me peser et me faire peur. La peur marche très bien pour moi. Me faire peur à moi-même ne marche pas trop bien.

Je vois le doc bientôt mais je sais qu'il sera bien content que mon poids ait baissé et baissé de plus de dix livres, il sera ravi.

Hier au brunch, j'ai pris une crêpe en me disant pourquoi pas? Je ne mettrai pas de sirop dessus et puis ça fait bien six mois que je n'en ai pas mangé. Finalement, vous vous en doutez probablement... j'ai mis du sirop dessus.

Et avant-hier, chez la fille de mon ex-chum que j'ai élevée plusieurs années et que je considère un peu comme ma fille, j'avais apporté des croissants tout chauds. L'idée, c'était de ne pas y goûter et de manger des oeufs et de boire du café. J'en ai pris un... et puis deux.

Alors, le deux livre de trop est amplement mérité. Ça aurait pu être bien pire, vraiment. Chanceuse que ce ne soit qu'un petit deux livres.


Faisons un plan d'attaque:

Si je continue comme ça, je reprends tout le poids perdu et mon objectif premier d'entrer dans mon poids santé ne sera jamais atteint. Est-ce ce que je veux? La question se pose car la peur du succès est un phénomène psychologique connu. Quand la personne qui a peur du succès approche du but qu'elle s'est fixé, elle bousille ses efforts et trouve évidemment des raisons pour expliquer sa rechute. Dans mon cas, mes problèmes avec mes filles sont la soupape idéale. Je ne me centre plus sur moi mais bien sur elles et hop! le poids revient.

Non.

Je suis maintenant à six livres de mon poids santé.

Comme l'amaigrissement lent et pénible, once par once ou gramme par gramme ne marche pas, je vais y aller d'une façon plus drastique. Je pense. Pas certaine encore. Mais je vais faire quelque chose. Qui va marcher.

En attendant, je me soigne. Malade aujourd'hui. Une espèce de grippe. Ça devrait me couper l'appétit. Bon début.

Et je ne m'informe pas de mes filles, d'aucune de mes filles.

Je me sens psychologiquement bien mieux qu'hier. C'est bien.

Moi, moi, moi , un sain égoïsme va me faire le plus grand bien.

dimanche 31 mars 2013

Dimanche gris

Mauvaise journée. Pourtant bien commencée. Chicane encore. Avec qui? Toujours avec la même, il me semble, la mère de Petit-fils. Je devrais être détachée et indifférente. Je devrais. Je peux si je veux et je veux, alors ... c'est ça qui est ça. Seule cet après-midi après le fameux brunch dominical et pascal. Trois de mes quatre enfants étaient là et ma mère et Petit-Fils et la conjointe de mon fils. La mère de petit-fils était en rogne, on ne sait pas trop pourquoi, je lui ai dit que j'en avais marre de sa mauvaise humeur, seule avec elle, à un moment où petit-fils attendait dans la voiture avec les autres, elle s'est mise en colère évidemment, je comprends tout le monde sauf elle, dit-elle. Elle est montée prendre les cadeaux et sacs et valise sans me laisser l'aider, quand elle est fru, elle est fru de façon grandiloquente, frappante, souffrante et spectaculaire. Je la trouve souvent impatiente avec son fils et je le lui ai dit. Alors, là, elle m'envoie des courriels furieux. Je ne réponds pas et je ne répondrai pas. Cette fois, son chantage ne marchera pas.

Mauvaise journée? À cause de ma colérique de fille? C'est à moi à ne pas lui donner ce pouvoir.

Elle a de la rancoeur qui vient de l'enfance, je veux bien croire. C'est vrai que je m'occupais davantage de ses soeurs que d'elle, les deux autres avaient de multiples problèmes et elle fonctionnait bien. J'allais au plus urgent.  Mais son fils et sa petite soeur n'ont pas à subir ses humeurs. Moi non plus d'ailleurs. Ça va faire. J'ai fait du mieux que j'ai pu dans les circonstances. Ma mère a fait du mieux qu'elle a pu dans les circonstances. Ma grand-mère a fait du mieux qu'elle a pu dans les circonstances. Et ma fille fait probablement du mieux qu'elle peut dans les circonstances.

Je ne la rappelle pas. Pas parce que je suis en colère. Parce qu'on n'a rien à se dire. On tourne en rond. Elle n'accepte aucune critique, même pas l'ombre d'une critique. Pas vrai que je ne suis pas du tout en colère. Pas honnête d'écrire ça. Je lui en veux en ce moment. Et je sais que demain ou après-demain ou peut-être même ce soir. elle va m'écrire ou m'appeler parce qu'elle aura besoin de moi et ce sera encore comme si rien n'était arrivé. Et j'accepte que ça soit comme ça depuis toujours.

Autant elle peut être exécrable, autant elle peut être charmante. C'est une personnalité bouillonnante, pleine de vie et d'énergie, organisée et débrouillarde comme pas une, toujours en mouvement. Pas une paresseuse.

Me centrer sur moi. Mais c'est si plate de se centrer sur soi. Pas amusant du tout. Je déprime. Et je vais me laisser déprimer. De un, parce que je ne sais pas comment m'en sortir. De deux, parce que je pourrais probablement trouver comment m'en sortir mais ça m'apparaît complexe et difficile, de trois, parce que je pourrais faire... quoi? Aucune envie de faire de l'exercice. C'est bon l'exercice quand on est déprimée, je sais, mais là, pas d'énergie. Aucune.

Dormir? Aller au cinéma? Lire? Écrire. Oui, j'écris.

vendredi 29 mars 2013

Le monde est bon

Durant sa journée à la caisse, ma fille peinait à rendre la monnaie. Son "entraîneure" devait lui dire exactement quoi donner au client et malgré tout, c'était long et pénible. Or, aucun client n'a été méchant et impatient. Il y en a qui lui ont dit de prendre son temps, un monsieur lui a dit qu'il fallait bien qu'elle apprenne et une dame lui a dit de ne pas se décourager. Et sa mentor est demeurée douce et patiente. Elle l'a mise à la porte le lendemain évidemment mais en lui disant que si dans trois mois, elle avait appris à compter vite et bien, elle pouvait revenir. Ma plus grande peur, c'était qu'on rie d'elle. Ce n'est pas arrivé du tout.

Culture

Pas fort. Je lis peu à part sur mon ordi. Je vais très rarement à l'opéra après avoir crié sur tous les toits que j'allais sérieusement m'y initier. Je vais au théâtre régulièrement par contre. J'ai un abonnement à Jean-Duceppe et on voit également toutes les pièces du Théâtre du Nouveau Monde à la dernière minute, Dix-huit ans et moi. Le plus surprenant ce sont les excellentes places qu'on arrive à se dégoter à moitié prix. La dernière fois, on était au parterre au milieu en troisième rangée. Quand on pense qu'avec notre abonnement, on était tout en haut à un prix supérieur, la spontanéité actuelle paie!

Et le Centaur que j'adore, et le centre Segal si surprenant.

Je ne suis pas encore allée à la Maison Symphonique alors que j'habite à côté. Oui, j'ai honte. Un peu.

Je vois plein de spectacles pour enfants avec Petit-fils, théâtre, cirque, musique, chansons, danse. On adore tous les deux. Grand grand plaisir.

Je fréquente les musées, plutôt le musée car je vais surtout au musée des Beaux-arts, intensivement même. Comme je suis membre Vip, je peux emmener une amie à chaque fois que j'y vais, ainsi, j'ai vu cinq fois l'exposition sur le Pérou et six fois celle sur les Impressionnistes!

Et il y a le jazz. J'assiste à un spectacle par mois et je me dis que j'aime de plus en plus. On dirait qu'il faut légèrement que je m'en convainque. Ce soir encore, j'y vais. J'aime en général mais me pogne presque toujours un genre d'endormitoire auquel il faut vraiment que je résiste vigoureusement pour ne pas tomber de ma chaise. Faut l'admettre, le jazz m'endort.

Cinéma, j'y vais soit beaucoup (un soir sur deux ou tout le temps dans un festival) ou pas du tout. Je suis dans une période rien du tout.

jeudi 28 mars 2013

Maigrir ou grossir et les émotions

Repris deux livres ce matin. Non, ça ne va pas se passer comme ça. Je ne vais pas me mettre de côté, submergée par les émotions. Stop! Je suis importante et ma santé est importante. Je me remets sur les rails moi aussi. Now!

L'adoption et les troubles d'apprentissage

Les enfants adoptés ont-ils plus de risques de souffrir de troubles d'apprentissage que les enfants non-adoptés? Bien sûr que oui! À Vanguard, une école spécialisée pour une clientèle qui a des troubles d'apprentissage, c'est même impressionnant. Pour chaque classe de chaque année que ma fille a fréquenté cette école, sur une classe de 12 élèves, il y avait toujours au moins trois enfants adoptés. Une année, ils étaient 6 enfants adoptés sur douze, la moitié!

Ceci dit, attention là, je ne dis pas que tous les enfants adoptés ont des troubles d'apprentissage. Mon amie qui a adopté deux petites filles originaires de la Chine en a une qui a fait Fernand Séguin (école de douance) et l'École internationale alors que l'autre jeune était avec ma fille à Vanguard. C'est celle qui a 19 ans et qui reste à la maison à ne rien faire sauf promener son chien depuis un an. Moi, je n'accepterais pas que ma fille ne fasse rien. C'est terrible pour l'estime de soi. Il n'en est pas question. Allez, faut que je lui pousse dessus pour qu'elle se prépare. Une autre raison pour laquelle il est préférable qu'elle n'habite plus ici. Trop d'énergie dépensée de ma part.

Sur les rails

On s'y remet.

Fille qui s'est fait mettre à la porte est ici. On va aller au Palais des Congrès pour une foire de l'Emploi. C'est ce qu'il lui faut une foire de l'emploi. C'est moi qui l'ai décidé. Elle est quand même souffrante, Fille. Ce qui se traduit par un grand désir de s'effouérer partout et de rester au lit le matin. Non. Pas chez moi. Chez moi quand on n'a pas de job, on se lève tôt et on en cherche une. Je sens qu'elle ne voudra pas trop revenir chez moi et qu'elle va rapidement retourner chez sa soeur.

Pour vivre chez sa soeur et lui payer un loyer de 300$ par mois, faut travailler.  Cercle vicieux. Pour le mois d'avril, elle va être correcte. Pas une cenne dans ses poches, mais le loyer, la carte de métro et le cell payés. Ensuite, ce sera un jour à la fois. Je vais aider pour la nourriture. Je le fais déjà.

À partir de ce matin, je lui parle en anglais. Une autre chose qui lui nuit, de ne pas être bilingue. Dans les faits, elle l'est pas mal mais la gêne l'empêche de parler anglais. Elle a suivi plein de cours privés. Elle comprend assez bien. Faut passer à l'action et parler maintenant.

Si elle voulait, je pratiquerais également la monnaie avec elle. Mais elle ne voudra pas. Ça va immédiatement lui rappeler nos sessions avec les vingt-cinq sous et les dollars et les répétitions et sa résistance, mon insistance et les larmes qui s'ensuivaient. Que les professeures de classe d'enfants en troubles graves d'apprentissage qui me lisent sachent ceci: leurs foutus devoirs et leçons, ce ne sont jamais les enfants qui les font, ce sont les parents qui buchent sur les enfants et la relation parent/enfant en trouble d'apprentissage est souvent bousillée par les devoirs. Le parent veut tellement, l'enfant ne peut pas, le parent pense que c'est parce qu'il ne veut pas qu'il a cette attitude abattue ou absente et le parent pousse, veut lui mettre les connaissances de force dans la caboche, et puis l'enfant résiste, le parent s'emporte, l'enfant pleure et le parent crie ou bien l'inverse. L'enfer des devoirs.

Un nouveaut tuteur? Jamais de la vie. Fini les tuteurs. Je lui en avais encore payé une pas plus tard que l'année passée, alors qu'elle avait presque dix-huit ans et elle a encore vécu un abandon. Ils se tannent tous, voyez-vous. Pas de progrès= le déguerpissement du tuteur. Ils trouvent tous et toutes des raisons plus originales l'une que l'autre. Jamais aucun ne m'a dit "Elle n'apprend rien, mon estime de soi en souffre, alors sauve qui peut!" C'est pourtant ma conclusion.

Triste ce billet? Oui, très triste. Je souffre de voir ma fille aux prises avec les monstres des troubles d'apprentissage, c'est certain. Je souffre pour elle et avec elle. Me détacher? Vivre ma vie à moi? Mais oui, vous avez raison, c'est tout à fait ce que je dois faire. Tout à fait!

mardi 26 mars 2013

La courageuse

Elle est passée en coup de vent hier soir. "Je viens chercher un spécimen de chèque et ma carte d'assurance-sociale." Elle avait sa petite voix des grands stress. Elle ne fait pas ses dix-huit ans, pas du tout, a l'air bien plus d'une enfant que d'une femme.

Est retournée chez sa soeur encore à la course.

Sa première journée de travail, ils l'ont mise sur l'ordi pour apprendre des protocoles. Elle n'a pas encore fait la caisse. Ils ne savent donc pas....

Elle m'a appelée ce matin pour s'informer du meilleur chemin pour se rendre au travail. Ça change effectivement selon l'heure à laquelle elle débute. Petite voix paniquée encore. Je le lui fais remarquer. Ce qui l'énerve ce n'est pas de rendre la monnaie, me dit-elle, c'est de se rappeler de toutes les informations et d'expliquer la carte Air Miles aux clients. Elle n'a pas trop compris. "Vraiment, compter la monnaie ne te fait pas peur?" "Non, pas du tout, je sais comment faire...  bon, par exemple, si je dois rendre cinquante-cinq sous, c'est facile, je donne trois vingt-cinq sous et ensuite je rajoute un cinq sous."

"Cinquante-cinq sous, tu donnes combien de 25 sous déjà?"

"Trois, je viens de te le dire mais ensuite il ne faut pas oublier de rajouter un cinq sous. "

"Ouais, écoute chérie, c'est pas tout à fait ça. Peut-être que c'est une job difficile pour toi un peu, peut-être que tu pourrais appeler Mathilde (son intervenante dans le stage payé de six mois qu'elle vient de compléter), peut-être que tu pourrais lui en parler. Appelle Mathilde s'il-te-plaît! Je te laisse."

Quand je la rappelle plus tard, elle a bien téléphoné à Mathilde mais c'était pour prendre rendez-vous pour des papiers à signer. Elle n'a parlé d'aucun problème.

Elle s'en va travailler aujourd'hui avec le bel uniforme tout neuf que la pharmacie lui a donné. Avec un insigne avec son nom et son titre: caissière.