jeudi 27 mai 2010
Précisions
J'ai relu mon dernier billet. Il pourrait laisser supposer que je pense que toute personne souffrant d'une maladie mentale ne peut pas élever un enfant. Nuançons un peu. Ma grande fille ne prend pas les médicaments prescrits et vit dans des conditions dangereuses. Le conjoint, je ne sais pas qui il est. Mais ils sont assez désorganisés pour avoir été évincés de leur dernier logement par la Régie pour non-paiement du loyer. Alors, dans son cas précis, élever un enfant m'apparaît vraiment risqué. Pour le moment du moins.
L'avortement
Je ne me suis jamais fait avorter.
Ma fille aînée s'est fait avorter dernièrement. En tout début de grossesse. J'en suis fort heureuse. L'angoisse aurait été intolérable de savoir ce bébé dans les mains d'une enfant de vingt ans adorable mais totalement imprévisible à cause de sa maladie mentale.
Ma deuxième fille est tombée enceinte à dix-sept ans d'un jeune homme qu'elle connaissait depuis trois mois. J'ai pensé qu'elle se ferait avorter et c'est ce qui m'apparaissait la meilleure solution. J'ai cependant gardé cette pensée pour moi et lui ai dit que je l'appuierais quelle que soit sa décision. Elle désirait réfléchir. Un dizaine de jours plus tard, elle me dit qu'elle est contre l'avortement et qu'il n'est pas question de tuer son bébé. J'ai été surprise. Et inquiète. Mais jamais je ne lui aurais conseillé l'avortement. Pas ouvertement du moins. La mère du papa du bébé m'appelait en secret pour me dire de l'influencer, ça n'avait pas de bon sens, ils étaient pauvres, trop jeunes et se connaissaient à peine. J'étais d'accord avec elle mais il n'était pas question que j'influence ma fille.
Le bébé a un an, le couple est toujours ensemble et ils s'en tirent plutôt bien. Mais ils ont besoin de beaucoup d'aide. Les deux familles leur en donnent. Le petit-fils est une merveille.
Je n'ose penser à ce qui aurait pu arriver si ma grande fille n'avait pas eu un accès facile et presque immédiat à un avortement gratuit et humain. L'avortement accessible est un progrès social. Il ne faut pas revenir là-dessus.
Mais c'est mon opinion et il faut accepter que d'autres personnes ne pensent pas comme moi. Leur droit de l'exprimer ne devrait pas être remis en cause. Il en va de la liberté d'expression.
Je trouve dérangeant que des foetus de plus de seize semaines soient avortés. Mais même si je frémis d'horreur à l'idée qu'un foetus viable soit extrait du ventre de sa mère, même là, je suis contre une législation étroite et encadrante. L'avortement, c'est du cas par cas et il est préférable que ça le reste. Forcer une femme à accoucher contre sa volonté, c'est du barbarisme. Il serait tout aussi monstrueux de l'obliger à avorter. Je suis pour la liberté de choix.
Évidemment, il faut de l'éducation sexuelle et un accès à la contraception. Mais même avec tout ça, une grossesse est toujours possible. Et la décision de garder cet enfant non-désiré appartient en premier à la femme qui porte ce foetus.
Quand "la femme" en question a quatorze ou quinze ans, la question se corse un peu beaucoup.
Je pense qu'il faut parler aux mères de la possibilité de donner la vie à leur enfant et de le confier à l'adoption. C'est une façon noble de donner une belle vie à un enfant qu'on n'a pas les ressources d'élever soi-même. Il y a tant de familles qui cherchent un enfant à aimer. La mère devrait avoir le droit de choisir la famille de concert avec les travailleuses sociales, elle pourrait les rencontrer, continuer à avoir des nouvelles de son enfant. Une option dont on parle peu, mais dans laquelle il y a bien des heureux. La mère aussi si elle sait qu'elle a fait le meilleur choix pour son enfant et qu'il a trouvé une famille stable et aimante.
Ce billet m'a été inspiré par celui d'Éléonore (dans mon blogroll) que je trouve bien documenté et articulé. Nos idées sont différentes mais nous croyons toutes les deux à la liberté d'expression.
Ma fille aînée s'est fait avorter dernièrement. En tout début de grossesse. J'en suis fort heureuse. L'angoisse aurait été intolérable de savoir ce bébé dans les mains d'une enfant de vingt ans adorable mais totalement imprévisible à cause de sa maladie mentale.
Ma deuxième fille est tombée enceinte à dix-sept ans d'un jeune homme qu'elle connaissait depuis trois mois. J'ai pensé qu'elle se ferait avorter et c'est ce qui m'apparaissait la meilleure solution. J'ai cependant gardé cette pensée pour moi et lui ai dit que je l'appuierais quelle que soit sa décision. Elle désirait réfléchir. Un dizaine de jours plus tard, elle me dit qu'elle est contre l'avortement et qu'il n'est pas question de tuer son bébé. J'ai été surprise. Et inquiète. Mais jamais je ne lui aurais conseillé l'avortement. Pas ouvertement du moins. La mère du papa du bébé m'appelait en secret pour me dire de l'influencer, ça n'avait pas de bon sens, ils étaient pauvres, trop jeunes et se connaissaient à peine. J'étais d'accord avec elle mais il n'était pas question que j'influence ma fille.
Le bébé a un an, le couple est toujours ensemble et ils s'en tirent plutôt bien. Mais ils ont besoin de beaucoup d'aide. Les deux familles leur en donnent. Le petit-fils est une merveille.
Je n'ose penser à ce qui aurait pu arriver si ma grande fille n'avait pas eu un accès facile et presque immédiat à un avortement gratuit et humain. L'avortement accessible est un progrès social. Il ne faut pas revenir là-dessus.
Mais c'est mon opinion et il faut accepter que d'autres personnes ne pensent pas comme moi. Leur droit de l'exprimer ne devrait pas être remis en cause. Il en va de la liberté d'expression.
Je trouve dérangeant que des foetus de plus de seize semaines soient avortés. Mais même si je frémis d'horreur à l'idée qu'un foetus viable soit extrait du ventre de sa mère, même là, je suis contre une législation étroite et encadrante. L'avortement, c'est du cas par cas et il est préférable que ça le reste. Forcer une femme à accoucher contre sa volonté, c'est du barbarisme. Il serait tout aussi monstrueux de l'obliger à avorter. Je suis pour la liberté de choix.
Évidemment, il faut de l'éducation sexuelle et un accès à la contraception. Mais même avec tout ça, une grossesse est toujours possible. Et la décision de garder cet enfant non-désiré appartient en premier à la femme qui porte ce foetus.
Quand "la femme" en question a quatorze ou quinze ans, la question se corse un peu beaucoup.
Je pense qu'il faut parler aux mères de la possibilité de donner la vie à leur enfant et de le confier à l'adoption. C'est une façon noble de donner une belle vie à un enfant qu'on n'a pas les ressources d'élever soi-même. Il y a tant de familles qui cherchent un enfant à aimer. La mère devrait avoir le droit de choisir la famille de concert avec les travailleuses sociales, elle pourrait les rencontrer, continuer à avoir des nouvelles de son enfant. Une option dont on parle peu, mais dans laquelle il y a bien des heureux. La mère aussi si elle sait qu'elle a fait le meilleur choix pour son enfant et qu'il a trouvé une famille stable et aimante.
Ce billet m'a été inspiré par celui d'Éléonore (dans mon blogroll) que je trouve bien documenté et articulé. Nos idées sont différentes mais nous croyons toutes les deux à la liberté d'expression.
mercredi 26 mai 2010
Re-volte-Face
Il décroche en m'accusant de décrocher. Un nouveau courriel de décrochage cette fois. Mais j'ai foncé et je me suis défendue. Je lui ai téléphoné et il a eu le malheur de répondre. Qu'il le dise qu'il recule, qu'il le dise que la nouvelle femme que je suis, celle qui est elle-même, qui dit ce qu'elle pense et n'est pas complètement subjuguée par lui, ne l'intéresse pas. C'est l'autre qui avait un certain intérêt, la soumise, la gaga, l'admiratrice, la silencieuse. Cette fois, c'est irrémédiablement définitivement, totalement, indéfiniment terminé. Et je ne peux pas être son amie non plus. Je ne veux plus rien savoir de lui. Je suis furieuse. Contre lui. Contre moi. De courir comme une dinde à un courriel de supposée réconciliation. D'y croire. Si vite.
Volte-face
Je me reprends en mains. Tout de suite. Moi aussi, je vais m'arranger une belle journée à mon goût. Je ne peux rien pour l'humeur ombrageuse de monsieur. Mais pour moi, je peux tout! Et je ne suis pas obligée de couper tous les ponts avec lui non plus. Si je me mets à couper avec tous les gens qui ont des défauts, je vais me retrouver toute seule. Et j'ai besoin du monde, moi!
Sans titre
Il y a un peu plus d'une semaine, monsieur Relation m'a écrit un courriel. Comme il n'a aucune spontanéité, je savais qu'il pensait ce qu'il écrivait, qu'il avait mûri le message. Il aimerait qu'on se donne une autre chance. Il pense tout le temps à moi depuis notre café du début du mois. Il est prêt à aller consulter.
Juste au moment où j'avais vraiment mis une croix dessus. Juste au moment où je m'en sentais relativement bien. Mais également à un moment où je souffre de solitude amoureuse, ne faisons pas l'autruche. Je me suis dit qu'il n'y avait pas de mal à aller voir, juste pour voir. Pas de promesses, pas de psychologue, seulement le moment présent et le plaisir du moment présent. Dans la légèreté. S'ensuivirent un café. Agréable. Et un souper dimanche soir. Parfait ou presque. Rigolo, décontracté, et ensuite il m'invita chez lui. J'ai refusé avec assurance. C'était la chose à faire, j'en étais certaine. Je suis en mode exploration. Un jour à la fois. Il a été déçu et surpris. Je ne lui avais jamais refusé auparavant, gaga de lui que j'étais. Celui qui refusait, c'était lui. Les rôles étaient changés. Cette soirée-là du moins. Mais c'est toute la relation qui est changée en fait. Je suis enfin moi-même. Je le trouve toujours aussi séduisant et intelligent, mais pas au point de ne plus être moi! Je ne suis plus totalement obnubilée par sa présence.
C'est très joyeuse que je suis rentrée à la maison dimanche soir. L'espoir à commencé à renaître. Pourquoi ne pas se donner une autre chance en effet? Il est toujours libre, moi aussi, on est voisins. Pas de promesse, pas de grands projets, mais un peu d'affection et de plaisir et de compréhension aussi. Bref, je m'ouvrais tranquillement.
Il y avait le gym aussi. On devait y aller ensemble. Je l'appelle donc à ce sujet hier soir, sachant qu'il a congé le mercredi. Il est content de me parler, de bonne humeur. Il propose le cinéma au lieu du gym, en après-midi, pour éviter la chaleur. Pourquoi pas? J'accepte. On doit se rappeler aujourd'hui pour choisir le film.
Et voilà que quand je l'appelle ce matin, il n'est plus question de cinéma. Il est de mauvais poil et s'en va au jardin botanique, seul. Seul? Il a mal dormi et serait de mauvaise compagnie. "Quoi? Tu vas m'engueuler, me maltraiter?" "Mais non, mais non, viens si tu veux." Au début, je dis oui et on commence à faire des arrangements. Et puis, je me ravise. Non, je n'ai pas vraiment envie d'y aller dans ces conditions. Je le lui dis et il ne proteste pas du tout. Je soupçonne qu'il en est soulagé. (Il n'a pas dit ça, c'est mon interprétation).
Je le rappelle illico "Mais ce que tu m'écrivais dans ton courriel, c'est fini, effacé?" "Non, non, j'ai pas dit ça."
Je me sens abattue et déprimée. Bien de la misère à me remettre en selle et à m'organiser une belle journée, à moi toute seule. Je trouve ça tellement bête qu'on s'en aille chacun de notre bord. Et cette rapide volte-face me rappelle qu'il est imprévisible et que c'est dur d'être en relation avec quelqu'un dont on ne peut prédire d'avance les humeurs. Me viennent en mémoire les moins beaux aspects de notre relation passée. Je me sens mal. Déjà.
Juste au moment où j'avais vraiment mis une croix dessus. Juste au moment où je m'en sentais relativement bien. Mais également à un moment où je souffre de solitude amoureuse, ne faisons pas l'autruche. Je me suis dit qu'il n'y avait pas de mal à aller voir, juste pour voir. Pas de promesses, pas de psychologue, seulement le moment présent et le plaisir du moment présent. Dans la légèreté. S'ensuivirent un café. Agréable. Et un souper dimanche soir. Parfait ou presque. Rigolo, décontracté, et ensuite il m'invita chez lui. J'ai refusé avec assurance. C'était la chose à faire, j'en étais certaine. Je suis en mode exploration. Un jour à la fois. Il a été déçu et surpris. Je ne lui avais jamais refusé auparavant, gaga de lui que j'étais. Celui qui refusait, c'était lui. Les rôles étaient changés. Cette soirée-là du moins. Mais c'est toute la relation qui est changée en fait. Je suis enfin moi-même. Je le trouve toujours aussi séduisant et intelligent, mais pas au point de ne plus être moi! Je ne suis plus totalement obnubilée par sa présence.
C'est très joyeuse que je suis rentrée à la maison dimanche soir. L'espoir à commencé à renaître. Pourquoi ne pas se donner une autre chance en effet? Il est toujours libre, moi aussi, on est voisins. Pas de promesse, pas de grands projets, mais un peu d'affection et de plaisir et de compréhension aussi. Bref, je m'ouvrais tranquillement.
Il y avait le gym aussi. On devait y aller ensemble. Je l'appelle donc à ce sujet hier soir, sachant qu'il a congé le mercredi. Il est content de me parler, de bonne humeur. Il propose le cinéma au lieu du gym, en après-midi, pour éviter la chaleur. Pourquoi pas? J'accepte. On doit se rappeler aujourd'hui pour choisir le film.
Et voilà que quand je l'appelle ce matin, il n'est plus question de cinéma. Il est de mauvais poil et s'en va au jardin botanique, seul. Seul? Il a mal dormi et serait de mauvaise compagnie. "Quoi? Tu vas m'engueuler, me maltraiter?" "Mais non, mais non, viens si tu veux." Au début, je dis oui et on commence à faire des arrangements. Et puis, je me ravise. Non, je n'ai pas vraiment envie d'y aller dans ces conditions. Je le lui dis et il ne proteste pas du tout. Je soupçonne qu'il en est soulagé. (Il n'a pas dit ça, c'est mon interprétation).
Je le rappelle illico "Mais ce que tu m'écrivais dans ton courriel, c'est fini, effacé?" "Non, non, j'ai pas dit ça."
Je me sens abattue et déprimée. Bien de la misère à me remettre en selle et à m'organiser une belle journée, à moi toute seule. Je trouve ça tellement bête qu'on s'en aille chacun de notre bord. Et cette rapide volte-face me rappelle qu'il est imprévisible et que c'est dur d'être en relation avec quelqu'un dont on ne peut prédire d'avance les humeurs. Me viennent en mémoire les moins beaux aspects de notre relation passée. Je me sens mal. Déjà.
vendredi 21 mai 2010
Causerie
"Tu sais, pour moi, le plus important dans la vie, ce qui me fait vivre, ce qui fait que je me lève le matin, ce à quoi je tiens plus que tout....
On était à sa table de cuisine, mercredi soir, dans la pénombre. Elle nous avait cuisiné du saumon et des brocolis. Rien de plus. Elle surveille son poids et je n'arrête pas de dire que je fais de même. Heureusement, j'avais apporté une bouteille de vin dans laquelle je picolais joyeusement. J'aime cette fille depuis que je suis en troisième année primaire. On venait de déménager et quand je suis entrée dans cette classe étrangère dans cette école étrangère avec cette professeure étrangère, je me suis spontanément placée à côté d'elle. Elle avait des lunettes et moi aussi. Elle était la bollée de la classe et moi aussi. Mais elle était encore plus bollée que moi parce qu'en math aussi elle pétait des scores. Moi pas. On faisait des concours de composition. C'était toujours elle ou moi les meilleures. Toujours, pendant toute l'année. On faisait des concours de lectures. Ça, c'était entre nous. Qui lirait le plus de livres en moins de temps. Elle habitait en face de l'école. Je la visitais. Sa mère était gentille. Son père m'avait invitée à leur chalet. J'avais quatorze ans (ben oui, on n'est pas toujours restées en troisième année!). J'ai une photo de ça. Moi, sur une butte près du chalet. On avait dormi dans la tente. Il avait plu. On était rentrées dans la maison. Elle avait de longs longs cheveux. Moi aussi. Mais on ne faisait pas de concours de cheveux. J'ai eu des verres de contacts. Elle a gardé ses lunettes. Maintenant, elle en a des verres de contact, tiens et c'est moi qui suis revenue aux lunettes!
Elle m'avait donc invitée chez elle pour me parler d'inquiétudes qui lui étaient venues à l'idée d'héberger Seize ans chez elle si je faisais un hypothétique autre voyage, qui risquait de devenir moins hypothétique si je savais Seize ans en sécurité. Elle habite sur la même rue que l'école de Seize ans, ce qui est fort pratique et c'est elle qui m'avait proposé que ma fille vive chez elle. Mais voilà qu'elle voulait en reparler, alors même qu'il n'y avait pas de voyage concret à l'horizon. Je craignais fort qu'elle n'ait changé d'idée, ce qui n'était pas grave du tout. Mais ce n'était pas tout à fait ça.
On en était aux confidences et ces confidences avaient un lien direct avec le séjour possible de ma fille chez elle. "Je ne m'en remettrais pas s'il lui arrivait quelque chose, tu comprends? Il va falloir que ta fille fasse vraiment attention, qu'elle barre portes et fenêtres en tout temps et puis, je préférerais qu'elle ne la touche pas, qu'elle ne la perturbe pas. Il faut aussi tout bien ranger à mesure car elle pourrait bien avaler quelque chose de mauvais pour elle. Elle est très sensible et c'est à la suite du séjour de visiteurs que son frère est décédé, j'en suis persuadée. Quand j'étais absente, X a voulu brosser le poil emmêlé de Minou et il a peut-être accroché son opération en le faisant, Minou a été opéré deux fois. Et aussi, j'ai trouvé des broches de brocheuse par terre, ce sont sûrement les filles de X qui les ont laissé traîner et il est fort possible que Minou en ait avalé. Quoi qu'il en soit, Minou est mort deux jours après leur départ, à l'Hôpital Vétérinaire. J'ai encore de la misère à en parler. Si jamais il arrivait quelque chose à Minoune, ce serait terrible. Il ne me reste plus qu'elle."
Il y avait d'autres restrictions aussi.
Bon ben coudons, je n'enverrai pas ma fille-là, c'est tout. J'ai trouvé profondément troublant qu'une fille si brillante, sensible aussi, extrêmement cultivée, charmante en plus, ait comme grand amour de sa vie .... une chatte! Mais je n'y entends probablement rien. Je n'ai jamais été amoureuse d'un chat, il paraît que quand on a eu la piqûre, on comprend!
On était à sa table de cuisine, mercredi soir, dans la pénombre. Elle nous avait cuisiné du saumon et des brocolis. Rien de plus. Elle surveille son poids et je n'arrête pas de dire que je fais de même. Heureusement, j'avais apporté une bouteille de vin dans laquelle je picolais joyeusement. J'aime cette fille depuis que je suis en troisième année primaire. On venait de déménager et quand je suis entrée dans cette classe étrangère dans cette école étrangère avec cette professeure étrangère, je me suis spontanément placée à côté d'elle. Elle avait des lunettes et moi aussi. Elle était la bollée de la classe et moi aussi. Mais elle était encore plus bollée que moi parce qu'en math aussi elle pétait des scores. Moi pas. On faisait des concours de composition. C'était toujours elle ou moi les meilleures. Toujours, pendant toute l'année. On faisait des concours de lectures. Ça, c'était entre nous. Qui lirait le plus de livres en moins de temps. Elle habitait en face de l'école. Je la visitais. Sa mère était gentille. Son père m'avait invitée à leur chalet. J'avais quatorze ans (ben oui, on n'est pas toujours restées en troisième année!). J'ai une photo de ça. Moi, sur une butte près du chalet. On avait dormi dans la tente. Il avait plu. On était rentrées dans la maison. Elle avait de longs longs cheveux. Moi aussi. Mais on ne faisait pas de concours de cheveux. J'ai eu des verres de contacts. Elle a gardé ses lunettes. Maintenant, elle en a des verres de contact, tiens et c'est moi qui suis revenue aux lunettes!
Elle m'avait donc invitée chez elle pour me parler d'inquiétudes qui lui étaient venues à l'idée d'héberger Seize ans chez elle si je faisais un hypothétique autre voyage, qui risquait de devenir moins hypothétique si je savais Seize ans en sécurité. Elle habite sur la même rue que l'école de Seize ans, ce qui est fort pratique et c'est elle qui m'avait proposé que ma fille vive chez elle. Mais voilà qu'elle voulait en reparler, alors même qu'il n'y avait pas de voyage concret à l'horizon. Je craignais fort qu'elle n'ait changé d'idée, ce qui n'était pas grave du tout. Mais ce n'était pas tout à fait ça.
On en était aux confidences et ces confidences avaient un lien direct avec le séjour possible de ma fille chez elle. "Je ne m'en remettrais pas s'il lui arrivait quelque chose, tu comprends? Il va falloir que ta fille fasse vraiment attention, qu'elle barre portes et fenêtres en tout temps et puis, je préférerais qu'elle ne la touche pas, qu'elle ne la perturbe pas. Il faut aussi tout bien ranger à mesure car elle pourrait bien avaler quelque chose de mauvais pour elle. Elle est très sensible et c'est à la suite du séjour de visiteurs que son frère est décédé, j'en suis persuadée. Quand j'étais absente, X a voulu brosser le poil emmêlé de Minou et il a peut-être accroché son opération en le faisant, Minou a été opéré deux fois. Et aussi, j'ai trouvé des broches de brocheuse par terre, ce sont sûrement les filles de X qui les ont laissé traîner et il est fort possible que Minou en ait avalé. Quoi qu'il en soit, Minou est mort deux jours après leur départ, à l'Hôpital Vétérinaire. J'ai encore de la misère à en parler. Si jamais il arrivait quelque chose à Minoune, ce serait terrible. Il ne me reste plus qu'elle."
Il y avait d'autres restrictions aussi.
Bon ben coudons, je n'enverrai pas ma fille-là, c'est tout. J'ai trouvé profondément troublant qu'une fille si brillante, sensible aussi, extrêmement cultivée, charmante en plus, ait comme grand amour de sa vie .... une chatte! Mais je n'y entends probablement rien. Je n'ai jamais été amoureuse d'un chat, il paraît que quand on a eu la piqûre, on comprend!
mercredi 19 mai 2010
Monseigneur Ouellet
On lui crache dessus de tous bords tous côtés. Il a pourtant droit à ses opinions, comme tout le monde. Le foetus est un être humain qui a le droit à la vie, voilà son opinion. Et il demeure conséquent avec cette théorie à laquelle il croit. Le foetus demeure donc à protéger, quelles que soient les circonstances de sa conception. La mère victime d'un viol est une victime, il n'en doute aucunement, mais le foetus aussi en est une. L'avortement ne s'applique en aucun cas, car selon les croyances de monseigneur, il s'agit d'un meurtre. On peut penser autrement évidemment, mais il a aussi le droit de dire ce qu'il pense sans se faire souhaiter une mort lente et pénible (souhait écrit en toutes lettres dans un article de Patrick Lagacé). Si les enseignements de l'Église lui font perdre des fidèles, c'est de bonne guerre. Mais mépriser un messager qui demeure cohérent, clair et précis dans son message, je n'en vois aucunement l'utilité. Si le monseigneur avait soulevé les foules pour attaquer les cliniques d'avortement et tuer les médecins-avorteurs, ce serait bien différent. Certains pro-vie américains le font! On parle alors de fanatisme dangereux devant lequel il faut évidemment réagir. Mais exprimer une opinion contraire à celle de la majorité? On a encore et toujours le droit de le faire, je l'espère bien!
mardi 18 mai 2010
Action
J'ai appelé.... un entraîneur personnel, ma chère! Rien de moins. Bon, je ne l'ai pas réservé encore mais j'ai fait le premier pas de m'informer. Cinquante-cinq dollars l'heure, ou cinquante si on réserve dix séances d'avance. Diplômé en kinésiologie de l'université McGill. Il m'aiderait à démystifier les mystères des machines infernales du gym. Oui, ça impliquerait aussi que je m'inscrive au gym.
Divagations
Ça va comme ça va. Pas grand chose à dire. Et pourtant, tellement de choses qui se bousculent dans ma tête. Mal dans ma peau. Insomnie. Manque de sens. Ouais, c'est ça le problème. Envie de courir. Que je vais satisfaire dès que le jour se lève. Si je couche avec un homme marié, c'est lui qui trompe sa femme. Moi, je ne trompe personne. Moi-même, peut-être. Est-ce que je veux vraiment me lancer là-dedans? Courons, Femme libre, courons jusqu'à en perdre le souffle à défaut de perdre des kilos. Je ne maigris pas du tout. Niet. Et ça m'embête vraiment. Je ne me reconnais plus avec ce poids en trop. Un seul pantalon qui me fait encore. Je ne veux rien acheter de neuf. Une situation temporaire qui s'éternise, ce poids en trop. Mal dans ma peau en partie à cause de ça en fait. Souper avec une amie que je vois rarement, demain. Elle m'a offert d'héberger Seize ans si je fais un autre voyage. Elle habite tout à côté de son école. Merveilleux! Je pouvais planifier une autre escapade en paix. Et là, elle m'invite pour "en discuter". Je sais bien qu'elle recule. Elle avait probablement un verre dans le nez quand elle m'a spontanément offert de s'occuper de ma fille. Et puis, elle dit avoir une dette envers moi car je l'ai déjà hébergée gratuitement plusieurs mois, six ou sept, quand elle était à la rue il y a plus de vingt ans de ça. Je ne m'en rappelais même pas, mais elle n'a pas oublié.
lundi 17 mai 2010
Mauvaise mère
Ce qui a fait que la vie de la personne qui est venue habiter avec Seize ans a été si infernale pendant mon voyage en Chine, je le comprends pas mal aujourd'hui, alors que je suis totalement épuisée maintenant qu'elle a finalement quitté la maison. Elle est charmante (avec les autres), mais si anxieuse, si demandante, si peu autonome pour son âge. Ses handicaps en sont la cause alors on s'en veut de lui en vouloir. Et l'idée d'avoir si hâte qu'elle parte enfin en Espagne après seulement deux semaines de retour avec elle est honteuse, je le sais, mais elle est là, bien présente. Je compte presque les jours qui restent. Pas bien joli tout ça, je sais, je sais.
samedi 15 mai 2010
Le lait, la mode, les jugements
Il y a un nouveau blogue qui fait actuellement fureur dans les médias. Ils sont à la veille de passer à la télévision, c'est peut-être déjà fait. Et que font ces gens de si révolutionnaire pour se mériter tous ces honneurs? Madame allaite monsieur. Rien de plus. Me semble qu'il n'y a rien là. On leur reproche de le faire, on leur reproche surtout d'en parler publiquement. C'est drôle que des blogues de sado-maso, où un homme sadique publie des photos de sa compagne black and blue et décrit en détails les sévices qu'il lui inflige ait peu de commentaires et aucune publicité. Tandis qu'un passe-temps tendre et inoffensif rend les gens agressifs. Je les aime bien, moi, ces amoureux intensifs et vive la libertad!
Allaiter son conjoint
Allaiter son conjoint
vendredi 14 mai 2010
Montée
Un cours intensif d'une semaine sur la Chine à l'université de Montréal. Des brunchs qui se succèdent, j'ai besoin de sooocial, de conversations, de haut-cris, de confidences. J'aurais bien besoin d'un homme aussi. Ah? Je l'avais déjà dit. Une visite déprimante au gym d'à-côté. J'ai plutôt choisi ma montagne. Je l'escalade petit à petit, chaque jour. J'écris comme si le projet était bien entamé, mais je n'ai commencé qu'hier. Remis le rendez-vous chez mon super doc. Trop honteuse. J'ai dix livres de plus qu'à la dernière visite et quinze de plus que l'année passée à la même date. J'étais amoureuse l'an passé et je déménageais et j'étais dans les Weight Watchers. Mais tout n'est pas perdu même que tout est à perdre! Et j'y arriverai, ma montagne va aider, un régime aussi. Fini les petites douceurs. De la rigueur madame et du muscle, et du mollet et du jarret. On sue, on souffle et on ne lâche pas. Capable. Capable... capable. J'ai chaud. Une marche de plus, il le faut, je le veux. C'est la montée physique et spirituelle. Le triomphe de la volonté.
mardi 11 mai 2010
jeudi 6 mai 2010
Décalage horaire
J'ai parlé hier soir avec mes deux amis qui faisaient partie du voyage en Chine. Ils se sentent comme des loques humaines depuis le retour. Décalage horaire. On les en avait prévenus. Moi aussi, mais je n'y croyais pas. Cinq jours après le retour, nous sommes encore tout croches. Puissant phénomène. Je me sens fort émotive en plus. Hier, j'aurais bien partagé le lit de monsieur Relation, aujourd'hui, je partagerais bien le lit de n'importe qui. Hon! Va falloir remédier à ce manque flagrant, palpable, envahissant. En attendant, je vais m'inscrire au gym. J'ai toujours fait de l'exercice à l'extérieur ou bien dans une salle de yoga. Pendant une croisière, j'avais pourtant découvert les appareils d'exercice, ceux qui vous parlent et vous disent combien de calories vous brûlez. J'avais bien aimé. Monsieur Relation m'a donné une carte d'essai pour son gym, j'irai essayer ça lundi matin. Entretemps, on fête et refête ma délicieuse Seize ans. Elle a une amie à coucher, une autre arrive ce soir, un party d'anniversaire samedi. Seize ans, ça se fête en grand! Et puis, c'est mon bébé, ma dernière. Après elle, la maternitude d'enfants sera terminée. Une autre étape.
mercredi 5 mai 2010
Rechute
Aujourd'hui j'ai revu Monsieur Relation. Je l'avais rencontré par hasard avant mon départ pour la Chine et on était allés prendre un café. Sympa. Pendant le voyage, devant tous les couples, ben oui, les voyageurs étaient surtout des couples, je m'imaginais qu'il était avec moi. Ça aurait fonctionné, je pense. Un voyage aussi bien encadré n'aurait pas laissé place aux jeux de pouvoir, le pouvoir, il appartenait à l'accompagnateur. On ne décidait pas grand chose. Le réveil sonnait dans la chambre tous les matins et on n'en choisissait pas l'heure. Ça aurait été parfait pour Monsieur Relation et moi. Pas de bisbille, pas de décision à prendre, du chiâlage contre l'accompagnateur si on tenait absolument à chiâler. Bref, je me suis mise à m'en ennuyer, alors que j'avais si bien réussi à ne plus y penser pendant plusieurs mois. Il m'est revenu des bouffées de lui pendant ce voyage, je le sentais, je le désirais de nouveau et c'était fort. Quand ma fille m'a dit l'avoir rencontré plusieurs fois, quand elle a précisé qu'il s'était informé de moi, qu'il avait demandé si j'étais revenue, j'ai eu envie de le voir et c'est joyeuse que je lui ai téléphoné à neuf heures ce matin. J'étais debout depuis cinq heures, moi, le décalage horaire n'est pas encore fini, j'avais eu le temps de faire plein de ménage, de la correspondance et d'aller porter la voiture au garage. M'a coûté cher la voiture, plus de mille dollars et il y a le prix de l'essence aussi qui est remonté en flèche. Mais revenons à Monsieur Relation que je réveille ce matin. Il est en congé le mercredi, je le sais. Il semble plutôt content de m'entendre. Me rappellera à dix heures quand il aura déjeuné. Dommage, j'aurais aimé aller manger avec lui mais je me suis rapidement rappelé qu'il était distant le matin, lent à démarrer. Ses rejets matinaux me sont revenus en mémoire et je n'ai rien proposé. On s'est vus plus tard, on a marché vers un petit café. J'étais contente. Je le trouvais beau et j'aimais sa voix. Légèreté. On a marché un peu. "Tu veux quoi?" m'a-t-il demandé. "As-tu quelque chose à me proposer?" Je me suis sentie mal à l'aise. Ce ton détaché qu'il avait. Cette distance, cette froideur. On a marché longtemps, en silence. Il allait faire son épicerie. Je l'ai laissé là, à la porte du complexe. Pas de baiser, rien. "Je préfère qu'on ne se revoit pas", que je lui ai dit. Il n'a pas demandé pourquoi.
Égoïsme
Je veux le garder pour moi ce voyage. Quand on me demande comment c'était, je dis "bien" et ça finit là. J'ai pourtant tout plein d'images, d'impressions mélangées. Des couleurs, des odeurs, le lever tôt le matin, le déjeuner qui ressemble au dîner et au souper, les Chinois ne connaissent pas nos petits déjeuners sucrés et mangent du riz, des légumes et de la viande le matin aussi. Je m'y suis faite rapidement. Comme je me suis adaptée rapidement à tout. Quel est le plaisir de voyager si on fait exactement comme chez nous? Les toilettes, par exemple. Turques et sales les toilettes. Pas vraiment sales en fait, mais comme on met le papier dans un panier à côté et qu'il y a pas mal d'eau ou d'autre chose tout autour du trou, il y a des odeurs. Et quand on veut se laver les mains, pas d'eau chaude et pas de savon en général non plus. Pas de papier de toilette non plus, on s'habitue rapidement à en traîner avec soi. Évidemment, je ne parle pas des hôtels cinq étoiles ici, c'est comme chez nous, tout comme les toilettes de musées archi-neufs que l'on visite dans les grandes villes. Mais dès qu'on sort de ces endroits "protégés", les toilettes chinoises sont un choc culturel. Surtout quand il n'y a pas de porte en plus. Oui, oui, c'est arrivé et plus d'une fois! Dans un hutong à Beijing par exemple. Ce sont des habitations traditionnelles préservées parmi les gratte-ciel et où des familles reçoivent des touristes à manger chez elles. Après un repas vraiment délicieux, on demande pour utiliser les toilettes. Il faut alors marcher longtemps, il y a des toilettes et des douches pour dix hutongs! La gentille dame qui nous faisait à manger n'avait donc pas l'eau courante et devait marcher dix minutes pour se laver les mains, dans un lavabo sans savon ni eau chaude. Les critères hygiéniques changent en Chine. Il y a la pollution aussi. On a tous eu un rhume, un rhume de voyage? Dès mon arrivée à la maison, j'ai arrêté instantanément de moucher et de tousser. Les gens portent beaucoup le masque là-bas, il s'en vend de très jolis, tout décorés, dans les boutiques pour filles.
mardi 4 mai 2010
Retour
Ça s'est mal passé entre ma fille et sa "gardienne". De voir ma fille bouleversée me bouleverse aussi. Du coup, avec le décalage horaire, la vie ne me sourit plus autant. Un beau voyage pourtant. Besoin de décanter tout ça. De me coller sur ma belle. Il y a du positif sous cette grisaille. Elle a su se défendre, maladroitement, dans le silence. Mais là, oh! qu'elle en a long à dire... pas à la bonne personne, je sais, mais ça viendra, quand elle en aura le courage. Je n'en doute pas de son courage et de sa détermination. Elle fait de fines analyses de la situation. Fait des liens avec son adoption, son abandon. "Je me sens de nouveau abandonnée." Elle aura seize ans à la fin de la semaine.
jeudi 8 avril 2010
Calme
Seule dans le petit matin, je suis contente. Tout simplement. Bonnes décisions, moment présent savouré. Tout se place tout seul. Paix et silence. Ma vie est belle et c'est à cause de moi.
lundi 5 avril 2010
Anxiété
Il me semble que quand on va partir pour un grand voyage désiré depuis longtemps, quand on a cette chance, on devrait se sentir tout à fait heureuse et comblée quatre jours avant le départ. On devrait lire sur le pays à visiter, détendue, paisible, avec la seule hâte d'arriver au jour D.
Je ne corresponds pas du tout à cette image idyllique de la voyageuse calme, assurée et confiante. Plus le temps passe, plus j'ai la larme à l'oeil. Je cours dans tous les sens, m'assurant la plus grande inefficacité possible. Je suis impatiente avec Quinze ans, qui semble en grand besoin de moi ces jours-ci. Je veux faire la cassure maintenant, tout de suite, qu'elle s'assume en adulte vu que je n'y serai plus. Et voilà que Dix-neuf ans appelle, elle veut sa soeur pour l'aider, son bébé pleure et elle n'en peut plus. Ça ne lui prend pas longtemps pour qu'elle n'en puisse plus. Cette fois, ça m'énerve, je l'ai vue hier, je lui ai donné plein d'argent avant-hier, je lui prête ma voiture pendant mon absence et je m'inquiète pour mon petit-fils quand elle appelle en larmes comme ça, ses larmes à elle mêlées à celle du bébé en arrière-fond. Je suis allée lui conduire Quinze ans, qui, avec son bon coeur et son adoration pour Bébé, ne demandait pas mieux.
Je veux mon condo impeccable pour mon amie qui va venir habiter avec Quinze ans pendant mon voyage. Autre source de stress. Je n'entre pas encore tout à fait dans mes vêtements mais ça s'en vient. Me priver comme ça n'aide pas mon moral. Je me le crée mon stress, je m'en rends bien compte en me relisant. Et en plus, je ne dors plus. Mais tout va ensemble, je sais bien.
Quand je serai enfin dans l'avion, je rirai de ma bêtise pré-départ. Je voudrais y être déjà et puis, non, je ne suis pas prête, pas du tout prête et ça n'avance pas.
Quand je cherche un moyen rapide d'apaiser mon stress, je pense tout de suite à faire l'amour. Une formidable façon de me calmer. Pas trop accessible. Pas seulement parce que je n'ai pas de partenaire. Pas tous les partenaires qui ont envie de faire l'amour sur commande pour calmer les nerfs de leur compagne. Ensuite, je pense vin, bouteille de vin. Pas question, trop de calories! Alors, je vous écris et ça me relaxe déjà un peu. Ensuite, je prendrai ma liste et je cocherai à mesure ce que j'accomplis. Et puis, une petite course à pied, toujours efficace. Et demain, ça ira mieux. Il le faut.
Je ne corresponds pas du tout à cette image idyllique de la voyageuse calme, assurée et confiante. Plus le temps passe, plus j'ai la larme à l'oeil. Je cours dans tous les sens, m'assurant la plus grande inefficacité possible. Je suis impatiente avec Quinze ans, qui semble en grand besoin de moi ces jours-ci. Je veux faire la cassure maintenant, tout de suite, qu'elle s'assume en adulte vu que je n'y serai plus. Et voilà que Dix-neuf ans appelle, elle veut sa soeur pour l'aider, son bébé pleure et elle n'en peut plus. Ça ne lui prend pas longtemps pour qu'elle n'en puisse plus. Cette fois, ça m'énerve, je l'ai vue hier, je lui ai donné plein d'argent avant-hier, je lui prête ma voiture pendant mon absence et je m'inquiète pour mon petit-fils quand elle appelle en larmes comme ça, ses larmes à elle mêlées à celle du bébé en arrière-fond. Je suis allée lui conduire Quinze ans, qui, avec son bon coeur et son adoration pour Bébé, ne demandait pas mieux.
Je veux mon condo impeccable pour mon amie qui va venir habiter avec Quinze ans pendant mon voyage. Autre source de stress. Je n'entre pas encore tout à fait dans mes vêtements mais ça s'en vient. Me priver comme ça n'aide pas mon moral. Je me le crée mon stress, je m'en rends bien compte en me relisant. Et en plus, je ne dors plus. Mais tout va ensemble, je sais bien.
Quand je serai enfin dans l'avion, je rirai de ma bêtise pré-départ. Je voudrais y être déjà et puis, non, je ne suis pas prête, pas du tout prête et ça n'avance pas.
Quand je cherche un moyen rapide d'apaiser mon stress, je pense tout de suite à faire l'amour. Une formidable façon de me calmer. Pas trop accessible. Pas seulement parce que je n'ai pas de partenaire. Pas tous les partenaires qui ont envie de faire l'amour sur commande pour calmer les nerfs de leur compagne. Ensuite, je pense vin, bouteille de vin. Pas question, trop de calories! Alors, je vous écris et ça me relaxe déjà un peu. Ensuite, je prendrai ma liste et je cocherai à mesure ce que j'accomplis. Et puis, une petite course à pied, toujours efficace. Et demain, ça ira mieux. Il le faut.
samedi 3 avril 2010
Pâques
C'est aujourd'hui que l'on fête ça, une journée à l'avance. Parce qu'on fête au restaurant, nous et que c'est plus commode d'avoir des places aujourd'hui. Je me rappelle quand les enfants étaient petits et que je cachais des cocos partout et qu'ils les quêtaient, ravis, leur panier d'osier au bras. Ce rituel me venait de mon enfance et j'ai un souvenir précis de la maison où nous habitions et je visualise encore les meilleures cachettes, celles où le magot se trouvait! J'étais la plus vieille et j'ai su très tôt que le généreux lapin de Pâques était mon père, mais j'ai fait semblant bien longtemps d'y croire, dans la joie. Mon petit-fils vivra tout probablement le même rituel magique. Tradition de plaisir.
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