mardi 30 janvier 2018

Changements

Ça fait longtemps que je n'ai pas écrit. J'ai perdu un autre dix livres. Sans trop me forcer. Je suis à 145 livres. Pleine de bleus. Je ne pense pas que cette apparence de femme battue ait quoi que ce soit à voir avec ma perte de poids bien que je n'en sais trop rien non plus. Je ne m'en serais pas trop rendu compte non plus, si je ne prenais pas des cours d'aquajogging avec des femmes qui me connaissent depuis des années (le sport crée des liens!) et qui ne se sont pas gênées de me dire d'aller consulter, horrifiées par mes ecchymoses. Pour dire vrai, ça ne m'éverve pas trop. J'ai déjà un rendez-vous de prévu avec mon doc en avril, on verra à ce moment-là. Ça peut être bien des affaires et probablement pas grand chose. Je me sens extrêmement bien, légère, jolie, invincible et ça me plaît vraiment.

Je suis une femme vieillissante, dit-elle, et ça ne me fait pas un pli. Bon, façon de parler, des plis, il y en a de plus en plus, mais je les aime et les accepte. Tout est plus facile quand on a pas d'homme dans sa vie. Drôle de commentaire, j'en conviens. Je m'habille joliment pour moi, pour personne d'autre. Je fais ce qui me plaît, comme il me plaît, quand ça me plaît.

Je déteste de plus en plus le chum de ma mère mais je ne le montre pas. Par respect pour ma mère qui l'aime. Parce que j'ai vieilli et que je me suis calmée aussi. Pas toujours nécessaire de dire ce qu'on pense. Le temps a fini par m'apprendre ça. Riche enseignement. Merci au temps.

Ma plus jeune me surprend tout le temps. Elle s'est inscrite à des cours de conduite toute seule. Elle est mise à la porte de son appartement supervisé parce que trop autonome!!! Ben coudons. Elle s'est trouvé quelque chose en juillet et en attendant, elle ira habiter l'appartement de nos amis qui est libre, en payant un petit loyer et en partageant l'appart avec la fille des amis qui est (était?) aussi son amie.

La jeune femme en question a fait une psychose et habite chez moi depuis un mois. Je l'ai invitée. Elle a pris 60 livres avec ses médicaments anti-psychotiques et j'ai offert à la famille de l'aider à maigrir. Je m'y connais pas mal eheh! Alors depuis son arrivée, je maigris et elle garde le même poids! Ma fille F me dit qu'elle la voit manger des poutines sur Facebook. Ben coudons! Je m'en fais avec ça? Nenni, pas du tout!  Elle aime vivre ici, on a un bon lien. alors c'est tout ce qui compte.

En mars, elle ira habiter avec ma fille. Tout se place. Je suis heureuse. Voilà.

Beaucoup de bénévolat, des bébés, des familles. des enfants. 

Une vie occupée, pleine d'amour. 

Je suis dûe pour un voyage centré sur moi. Oui, je sais. Et ça viendra aussi. Pas de stress. Tout viendra. Je m'en occupe. Tranquillement. 

samedi 4 novembre 2017

Poids

Le 4 novembre 2015, je pesais 159 livres. Le 4 novembre 2016, 166 livres et aujourd’hui le 4 novembre 2017, 156 livres, exactement dix livres de moins que l’an passé! Suis-je fière? Très énormément beaucoup. J’ai travaillé fort. J’ai à peu près totalement abandonné les dérapes alimentaires comme réponse aux états dépressifs. Le fait qu’il y ait peu ou pas d’épisodes dépressifs dans ma vie aide, évidemment!

Et c’est en bonne partie à cause de mes choix et actions! Mais j’en parlerai une autre fois car je retourne à Cinémania! 

mercredi 4 octobre 2017

L'été

J'ai ressorti mes plantes sur mon balcon. J'ai porté ma petite robe fleurie pas de manches toute la journée. Je me fais de belles salades de 🍅, je bois du vin blanc bien froid. Et je vis un jour à la fois.

mercredi 20 septembre 2017

L'amour

C'est vaste l'amour. C'est grand. Et c'est pas juste entre une femme et un homme non. Plus vaste, plus ouvert, ésotérique parfois. Bien que l'amour entre une femme et un homme, ou entre deux femmes ou deux hommes, celui basé sur le désir, les soupirs et le cœur qui bat et les jambes qui flanchent soit assez dur à battre, je l'admets sans gêne ni pudeur, envahie par le souvenir. 


Mais ce n'est plus ce que je vis et je refuse fermement de m'apitoyer sur mon sort. J'ai très énormément baisé dans ma vie d'avant, suffisamment pour en faire provision. 

mardi 12 septembre 2017

Ma mère, féminisme et arts ménagers

Ce billet est en réponse au commentaire de Gen qui se désole de la disparition des savoirs ménagers. 

Quand ma mère est née, les femmes n'avaient pas le droit de vote. Quand ma mère s'est mariée, elle a été obligée de quitter son emploi à l'assurance-chômage parce que les femmes mariées n'avaient pas le droit de travailler pour le gouvernement. Elle n'a plus jamais travaillé à l'extérieur de la maison par la suite. 

Elle savait coudre à la perfection. Faisait tous nos vêtements et ceux de bien des voisines! Comme elle était douée, on faisait beaucoup appel à ses services, bénévolement évidemment. Mais de toutes façons, elle aurait refusé qu'on la paie si on lui avait offert de l'argent. Chez nous, on ne vendait rien mais on donnait beaucoup. 

Mon père était dans plein de comités et de conseils d'administration et ils sortaient beaucoup. Elle demandait qui serait à la soirée ou à la réception et si elle pensait que quelqu'un avait déjà vu ses robes, elle s'en fabriquait une autre, la même journée! Elle faisait ses propres patrons et était vraiment très créatrice. 

Le tricot, elle savait faire mais elle préférait nettement la couture. D'ailleurs, Gen, elle me faisait aussi du linge de poupée, tout comme tu en fais peut-être pour les poupées de ta fille! Et comme tu vois, je m'en rappelle encore. 

Par contre, la cuisine, elle détestait ça et elle déteste tout autant aujourd'hui. Heureusement, elle s'est trouvé un chum qui fait la cuisine et elle n'y met pas les pieds quand il est là! Mettons que des Kraft Diner et du ragoût de boulettes en boîte, on en a beaucoup mangé dans ma jeunesse eheh! Et mon père nous emmenait souvent au restaurant. 

L'époque de ma mère, c'est celle de ta grand-mère, Gen et je sais que tu l'aimais beaucoup ta grand-mère. Pas vraiment de contraception dans ce temps-là, beaucoup de familles nombreuses. Ma mère a été en avance de son temps car elle a demandé et obtenu la ligature des trompes après seulement trois enfants. Elle a dû aller chez les Anglais, à l'hôpital juif en fait, parce que la procédure lui a été refusée dans son hôpital de quartier. 

Quand moi je suis née, je pouvais faire tout et n'importe quoi. Le chemin avait été tracé par la génération de ma mère. Je me suis toujours sentie libre. Alors que les arts ménagers soient pour les filles seulement, ça choquait.  Ce qui était sous-entendu par ce sexisme éducatif, c'est bien que les garçons n'avaient pas besoin de connaître quoi que ce soit à la tenue de maison car ce sont leurs femmes qui s'en occuperaient. Et dans les années soixante, cette façon de penser était déjà dépassée.

Ceci dit, c'est vrai que c'est une richesse de savoir et coudre et broder et cuisiner et tricoter! Cuisiner, c'est vraiment gagnant et à la mode dans la société actuelle et ceci pour les deux sexes et c'est excellent! Coudre et tricoter, c'est plus rare et donc encore plus précieux pour ceux qui savent. Je me demande si ça s'enseigne encore dans les écoles régulières, le sais-tu? Chose certaine, si c'est le cas, les deux sexes apprennent et c'est très bien comme ça. 

vendredi 8 septembre 2017

Tricot

J'ai fait mon cours classique, gratuitement. Les quatre premières années car ensuite, il a été remplacé par le cegep. Dans mon temps, il y avait donc le cours classique, le cours scientifique et le cours commercial. J'étudiais à l'externat classique Margarita qui était dirigé par les Soeurs de Notre-Dame. C'était évidemment une institution pour filles seulement, les écoles mixtes n'ayant pas encore été inventées. On avait un uniforme et les Soeurs nous enseignaient. Il y avait un seul professeur masculin, Monsieur Baraqué (non, je n'invente pas le nom pour faire une blague, il s'appelait comme ça pour vrai!) et il enseignait la chimie. Je me souviens encore de l'odeur de son eau de cologne et je la reconnaîtrais! 

Alors, je dois être en syntaxe peut-être ou en Méthode, pas certaine,mais pas en Éléments Latins et voilà qu'on fera un cours d'arts ménagers cette année-là. Ça ne me fait pas plaisir, moi, ce que j'aime dans la vie, c'est lire et lire encore, mais ça enrage ma mère. "Je t'envoie à l'école pour apprendre des vraies matières, pas pour coudre ou cuisiner". Évidemment, les gars, eux, n'ont pas de cours d'arts ménagers dans leurs écoles, ils "ne perdent pas de temps avec ces niaiseries-là" décrète ma mère. 

Alors, quand j'arrive avec une jupe commencée en classe à compléter à la maison, elle m'enlève le tissu des mains, m'envoie étudier de "vraies matières" et la coud pour moi. Ma jupe terminée a été bien notée par la soeur. Bien. 

Quelques semaines plus tard, on passe au tricot (on tricotait des chaussettes), je tends donc docilement la pelote de laine à maman en arrivant à la maison et je retourne à mes livres. Quand j'arrive à l'école avec mes chaussettes impeccablement terminées, la soeur me félicite. Trop facile cet art ménager!

La soeur me demande alors d'enseigner la maille à l'envers à Brigitte qui était absente lors de la leçon, vu que "vous le possédez si parfaitement, mademoiselle". Je m'assois à côté de Brigitte, mais évidemment, je ne peux pas l'aider. La soeur voit bien qu'il ne se passe pas grand chose et vient nous voir. "J'ai oublié comment faire, ma soeur." 

-Vous avez oublié? Hum, hum. Venez me voir après la classe, on en discutera. 

J'y suis allée. On a discuté. Elle m'a parlé du mensonge, de la vérité, du bien que ça fait quand on dit la vérité. Elle me gardait une heure et me demandait "Mademoiselle, est-ce bien vous qui avez tricoté vos chaussettes?"

-Oui, ma Soeur, c'est moi. 

-Revenez demain après la classe. Je prierai pour vous. 

Elle m'a gardé comme ça quatorze jours, avec le même schéma, la même question et la même finale. Quatorze jours d'école, c'est presque trois semaines! Mais je serais restée en retenue toute l'année s'il l'avait fallu. Mon mensonge, j'y tenais! Finalement, elle m'a dit de ne pas venir le lendemain et elle ne m'a plus achallée du reste de l'année. Ma mère a cousu mes coussins et fait la broderie au point de croix pour les décorer. Cette fois, Soeur Bénédicte, qui n'était pas folle, ne m'a pas félicitée et ne m'a pas demandé non plus si c'était moi qui les avait faits. 

J'ai été première dans toutes les matières cette année-là. Je savais que c'était ce qui comptait pour ma mère et il n'était pas question de la décevoir. Elle avait fait sa part!

jeudi 31 août 2017

Suite

Je ne suis pas vite, je sais. Je fais moins d'internet. Alors donc, ma fille est déménagée dans son appartement plus ou moins supervisé le premier mai dernier. Il s'agit plus d'une chambre avec cuisinette intégrée et salle de bain privée. J'ai eu un choc quand je l'ai vu la première fois. Me semblait misérable. Mais elle m'a invitée à souper la semaine passée et je trouvais ça beaucoup mieux. Bien même. C'est petit, très petit mais elle est toute seule et je suis la première à prôner les bienfaits du minimalisme.

Elle a aussi un job de six mois pour personnes avec des problèmes d'employabilité. Elle a commencé il y a un mois. Très difficile pour elle. Toujours ses problèmes de ne pas savoir compter, de comprendre plus ou moins bien les consignes et de ne pas aller assez vite. Bref, tout le monde se débrouillait sauf elle. Elle voulait abandonner. Je lui ai conseillé d'attendre de se faire mettre à la porte. Et là, ils semblent qu'ils vont la garder. Elle en est à la fois contente et déçue. Se faisait une joie de la fin de son calvaire. Mais comme elle est toujours présente et à l'heure et qu'ils voient bien qu'elle fait énormément d'efforts (pour peu de résultats, mais c'est l'histoire de sa vie!), ils ont décidé de lui donner une chance. Dans cinq mois, elle se retrouvera de nouveau devant rien, mais on vit ça un jour à la fois.

Et moi? Bof! Du bon, du moins bon. 

Je suis de nouveau grand-mère. C'est tout nouveau. Naissance dimanche passé. Vu la petite hier soir. Belle. Mon fils et sa femme ont l'air heureux. C'est un bel événement. 

J'ai une nouvelle famille de jumeaux. Africaine. Je les aime. Et je fréquente encore assidûment ma première famille de jumeaux, celle de quatre enfants. La deuxième famille, la rigide, plus de nouvelles et c'est très bien. La troisième (allemande et espagnole) est en Europe et m'envoie de belles photos. Je suis maintenant dans le conseil d'administration de l'organisme et j'aime ça. De belles personnes dynamiques et stimulantes dans ce c.a. Des amies potentielles. 

Mon problème actuel (mais en est-ce un?) est le manque de projets. Je suis occupée parce que je m'occupe mais, mais... il manque quelque chose. Je devrais me planifier un voyage. Toutes mes amies le font et sont soit parties, soit en voie de partir. Et moi? Je ne planifie rien tout en me tapant sur la tête parce que je ne planifie rien. 

J'ai repris quelques livres, ce qui est aussi un signe, dans mon cas, que ça ne va pas si bien que ça. 

Je m'occupe de ma mère. Elle vieillit et la vérité c'est que c'est un poids de m'en occuper. En même temps que personne n'exige que je m'en occupe. Pas besoin. Je suis bien assez exigeante avec moi toute seule. 

mardi 1 août 2017

Dépendance

Je lis le blogue de Humour quadratique qui songe à prendre des vacances sans ses enfants et je me reconnais. Bon, on a vingt et quelques années de différence quand même, je pourrais être sa mère et pourtant, j'en suis fitchrement au même point. Prendre des vacances seule sans mes enfants m'apeure. Je n'ai pas de chum, j'ai toujours voyagé avec ma plus jeune depuis dix ans et là, toute seule? Ouin. 

Je veux me pousser, je veux avancer, oui, mais m'écoeurer? Non. 

D'abord des nouvelles de ma plus jeune, Elle a eu 23 ans au mois de mai. Elle ne travaille pas depuis septembre 2016. Je la considère maintenant inapte au travail. Pas de sa faute. C'est comme ça. Le monde du travail n'est pas fait pour des travailleurs ayant de sévères problèmes d'apprentissage. Accepté. Par moi. Pourquoi la faire souffrir à répétition? Fini pour moi. J'ai donné tout ce que j'avais à donner et plus encore. 

Me voilà donc au clsc avec ces conclusions en janvier 2016. Je vois une travailleuse sociale. Gentille. Ne peut rien faire sans le consentement de ma fille. Adulte ma fille. Ma fille va donc la rencontrer sans se faire prier. Elle aussi veut être indépendante et en a marre de vivre chez maman. 

Elle la rencontre, fait des recherches et nous rencontre toutes les deux. Il y a des hébergements pour jeunes en difficulté mais on n'y fait aucun tri: jeunes toxicomanes, jeunes de la rue, jeunes qui sortent des centres d'accueil, toutes ces clientèles peuvent se retrouver dans ces appartements. Au début, je ne veux rien savoir. Et puis, la relation entre ma fille et moi se détériore et je lui suggère d'appeler un des hébergements qui me semble un peu moins pire. Elle le fait. On lui dit alors que oui, il y a de la place mais qu'elle doit déjà être sur l'aide sociale pour payer son loyer chez eux. Or, en habitant avec moi, impossible d'avoir accès à l'aide sociale. Impasse. 

On laisse tomber. 

Un mois plus tard, ce même hébergement la rappelle. Ils veulent la rencontrer.Elle y va. On l'aide à faire une demande d'aide sociale qui sera refusée. Je suis responsable de sa subsistance deux ans après son départ de la maison. C'est comme ça.  Ce sont les règles du jeu. Soit. Mais...  elle peut déménager dans un de leurs appartements si je m'engage à payer. Je m'engage par écrit et elle déménage quelques jours plus tard. 

(à suivre)

jeudi 4 mai 2017

Deuil

C'est maintenant  que ça se passe, aujourd'hui, tout de suite. Elle est morte depuis plus de huit mois, mais c'est aujourd'hui que je réalise vraiment que ma fille morte ne reviendra pas. Jamais. Pour toujours. Oui, je le savais avec ma tête, qu'elle était morte, qu'elle ne reviendrait pas, mais avec mon cœur, je ne le savais pas. Non.

Et son chum qui m'appelle, qui me dit que leur compagnie va bien, que les Métro vont vendre leurs produits, et moi, qui éclate en larmes. Elle aurait été tellement contente. Et elle n'est plus là pour voir ça et elle ne sera jamais plus là.

Oui, bien sûr, avec son affreuse maladie et ses souffrances, c'est probablement une bonne chose qu'elle soit morte. C'est la tête qui dit ça. Mais le cœur et l'espoir ne suivent pas la tête. Et même quand elle voulait un enfant, jamais je ne l'ai découragée. Parce que je pense qu'elle aurait été une excellente mère. On l'aurait aidée.

Ma plus jeune est partie. Appartement supervisé. C'est ça qu'on voulait. C'est le mieux. Mais je pleure. Problablement sain. Je n'ai pas pleuré depuis le suicide de ma fille. Le départ de la plus jeune a déclenché des torrents de larmes. Tout se mêle. Tout s'associe. Tous les deuils à la fois. Je suis non- fonctionnelle aujourd'hui. Occupée à pleurer.

Bon, mais quand même c'est fini. Il est 18h56.  Je regarde Un souper presque parfait à la télé et une émission sur les chiens en même temps sur icitoutv, c'est fou toute cette stimulation! Demain sera un autre jour! 

dimanche 23 avril 2017

Dépasser ses limites

J'ai le corps en charpie, en lambeaux, en souffrance. Il y a sûrement pire, je le sais bien, mais quand même, alors que je suis assise en train d'écrire sans faire aucun effort physique, mes jambes élancent encore. Ça ressemble à des contractions, comme quand on accouche. Ouais, je me rappelle encore de cette douleur-là, je ne le savais pas ou plus mais la métaphore de l'accouchement m'est venue en même temps que ces jambes qui se plaignent sans répit. Ça faisait si mal que j'ai pris l'autobus pour monter la côte, pour deux arrêts! 

Et me voilà enfin chez moi, contente d'être là, prête à endurer ce mal, fière de ce mal! J'ai fait hier une randonnée avec un groupe qui dépassait mes capacités, j'avais juste hâte que ça finisse, tout en essayant de m'inspirer du bouddhisme. "La vie est souffrance, accepter la souffrance sans la combattre, s'y abandonner, mettre un pied devant l'autre, sans relâche, exercer sa patience." Pour ce qui est de mettre un pied devant l'autre, je n'avais pas vraiment le  choix, il pleuvait à boire debout, on était en plein bois, avec un sac à dos 🎒, je suivais la fille d'en avant et j'étais suivie par la fille d'en arrière, je ne regardais pas le paysage mais bien le sol devant mes pieds, plein d'obstacles, la boue parfois profonde, de la neige et de la glace par bouts, des racines, des troncs d'arbres, des roches. Et ce train d'enfer! Vite, vite, on aurait dit qu'on se sauvait d'un dinosaure Rex et je n'aurais pas été surprise de voir surgir un dinausore Rex, les méchants, les carnivores, ceux qui devaient bien se cacher dans le genre de forêt cannibale où nous nous trouvions, ce groupe de femmes intrépides et moi!

Je n'avais jamais fait ça, des longues randonnées de plusieurs heures. C'est plus dur que je ne le pensais. Je récidive samedi prochain!

jeudi 6 avril 2017

La famille

Rien de plus important. Pour l'instant. Je ne suis pas en couple. Je garde le chien de mon fils une journée par semaine et j'adore ça. J'organise un week-end familial avec ma tribu dans un domaine qui accepte les chiens. En juin. Bien contente de ça aussi. Je vois ma mère tous les dimanches. J'ai changé mon horaire avec elle, je la vois maintenant pour souper car je monte dorénavant la montagne le dimanche matin avec Rando Plein air. Beau groupe. Je vais m'inscrire à leurs randonnées à la campagne du samedi. Je suis heureuse. Plutôt, oui. Surtout même. Ce gardiennage de chien m'a beaucoup rapprochée de mon grand fils adoré. Il reste à souper en récupérant la bête. On discute, on rit, on s'aime.

Je fais toujours mon bénévolat jumeaux. Formellement avec ma nouvelle maman écolo et informellement avec celle qui a quatre enfants. J'adore, Toujours un plaisir et j'apprends tellement de chaque famille et de chaque bébé. Passionnants les bébés.

Bientôt, c'est l'anniversaire de ma fille décédée. Sa soeur va tous nous réunir chez elle ce jour-là. Quelle brillante et intéressante idée! Elle voudrait en faire une tradition chaque année. J'approuve au centuple.

Ma plus jeune? Non, elle ne travaille toujours pas, n'étudie pas non plus et n'a aucun revenu. Elle est encore souvent chez son amie qui a deux enfants. Je leur fais des épiceries écologiques et bios et j'attends que Fille soit prête à passer à autre chose. C'est comme ça. Curieusement, je ne m'en fais pas trop. Elle est en vie, c'est déjà beaucoup, c'est déjà énorme. Elle voit toujours sa psy gratuite de l'Ivac. C'est bien. Il y a des blessures qui sont longues à guérir. Prendre le temps. Vivre un jour à la fois. Savourer sa chance d'être là, tout simplement.

Ma fille décédée m'apporte énormément. De la sagesse. De la gratitude. Je la remercie. De tout. D'avoir été là et de ne plus y être aussi, tout en y étant toujours. Merci, ma beauté. 

vendredi 10 février 2017

Poids santé

J'y suis. Je m'en sens bien. D'autant plus que je fais de l'exercice très intensif, ce qui aide aussi énormément au moral. 

Aucun voyage en vue avant au moins août. La raison en étant que je compte faire le programme PIED avec ma mère de mai à juillet. C'est un programme d'exercice pour prévenir les chutes chez les personnes âgées. Je n'y suis pas encore éligible étant donné mon trop jeune âge, mais la kinésiologue a accepté de faire une exception pour que je puisse accompagner ma mère. Même pas certaine qu'on puisse vraiment s'inscrire, on est en liste d'attente. Mais je pense que ça va marcher. Deux fois par semaine. C'est bien.

J'en fais beaucoup pour ma mère. Trop? Je ne sais pas, Je préfère trop que trop peu. Je suis très contente de m'être occupée sans compter de ma fille qui est morte. Pas de culpabilité, pas de j'aurais-donc-dû. Je me compte chanceuse pour ça. 

J'ai une nouvelle famille de jumeaux. Et, comble de surprise, le monde est petit, je connaissais la mère. Je ne l'ai pas su avant de me présenter, le nom ne me disait rien. Mais en personne, oh! elle m'a reconnue tout de suite (j'étais plus hésitante). On avait suivi le fameux cours de japonais ensemble. Elle faisait partie des bollés! On avait plein de choses à se dire. En voilà une avec laquelle je vais bien m'entendre. On a les mêmes valeurs, beaucoup plus facile comme ça. Elle est végétarienne, utilise des couches lavables, lit beaucoup sur les bébés. Son mari est impliqué et sympathique (je l'ai entrevu avant son départ pour le travail) et elle en est clairement amoureuse. 

Ma fille la plus jeune? Elle ne travaille plus depuis septembre 2016. Je suis allée au clsc voir une ts qui l'a rencontrée à son tour. Ce n'était qu'une évaluation et elle est en liste d'attente pour avoir du suivi. Au moins quatre mois d'attente. En attendant, elle voit toujours sa psy de l'Ivac. Elle habite la plupart du temps gratuitement chez une amie car elle l'aide avec ses enfants, fait le ménage etc. Son amie étudie alors c'est ma fille qui va chercher les enfants de l'amie plus des enfants du bloc à l'arrêt d'autobus. Comme l'amie est sur l'aide sociale et habite une coopérative d'habitation, pas question que ma fille habite officiellement là. Elle ne fait aucune recherche d'emploi et franchement, je ne l'achalle pas avec ça. Je la crois inapte au travail. C'est dit.

Mon gendre, conjoint de ma fille décédée? Sa compagnie de sauces va très bien, j'en suis ravie, vraiment. Ses produits vont entrer dans des Métro, dans des IGA aussi. Très excitant! Ma fille serait tellement contente. 

Mon fils s'est acheté un chien, un samoyède. Ce n'était pas son premier choix à lui (il aurait préféré un chien plus apte au dressage) mais il faut faire des compromis quand on est en couple! Jeunes, ces chiens sont cependant de toute beauté. Alors, le couple ne parle plus bébé du tout (me semble que de toutes façons, ça n'a jamais été vraiment le cas) et élève son petit chien qui deviendra grand. Je l'aime mon fils. 

samedi 7 janvier 2017

Bénévolat

La famille de jumeaux prématurés réglée au quart de tour (réglée s'accorde avec famille mais pourrait tout aussi bien s'accorder avec jumeaux, car ce sont ces petits qui sont chronométrés par leur mère!) est "finie" pour moi! Mais pas l' autre, celle de 4 enfants. J'y suis plus impliquée que jamais pour notre bonheur réciproque. J'emmène régulièrement la plus vieille de 6 ans voir des spectacles et aujourd'hui, c'est la petite de trois ans que je vais chercher pour l'heure du conte à la Grande Bibliothèque. J'ai hâte et elle aussi m'a dit sa mère!

jeudi 22 décembre 2016

Merci!

À toutes pour vos gentils et appréciés messages et pensées!

Je me sens à la fois dans un tourbillon et à la fois apaisée. Seule et entourée. Dynamique et en énergie  positive en même temps qu'attristée. Je parle tous les jours à mon gendre, le chum de ma fille décédée. Il a une super compagnie de sauces piquantes www.peterpepper.ca, il l'avait partie avec ma fille et comme dans les écrits qu'elle m'a laissés, il y a la demande de  prendre soin de Maxime, je prends soin de Maxime! Et de ses sauces eheh!

Au début, je n'y connaissais rien. Car on parle ici de sauces "vraiment" piquantes!!! J'en mettais une goutte et je m'étouffais. Mais j'ai persisté. J'avais décidé que j'allais aimer ça. C'est venu. Tranquillement. Le piquant à la limite de la douleur, allez on en rajoute, juste pour voir si on est capable! Et puis, le plaisir vient et croit avec l'usage. 

En bonus, j'ai dix livres en moins. Quand la nourriture goûte beaucoup, il en faut moins pour atteindre la satisfaction. 

Je suis plus mince, plus belle, plus énergique, plus à l'écoute des autres et de moi aussi. Mais non,tous ces effets positifs ne sont pas uniquement dûs aux sauces. Il y a autre chose. 

Une rage de vivre associée à la mort de ma fille. Le temps est compté et il faut en profiter.

Je la sens avec moi et je bénéficie de sa présence. Je la pense bien, apaisée, lumineuse et j'aime cette image. 

Je veux du changement. Je fais des essais, je fais différent, j'ose! Rien à perdre, la vie est si courte.

mercredi 16 novembre 2016

Citation

Le seul moment où il vaut vraiment la peine d'être présent, c'est maintenant.
(la merveilleuse Nicole Bordeleau)

mardi 13 septembre 2016

Pause

Je vais mettre ce blogue sur pause un peu. Merci à mes lectrices et à mon lecteur.

samedi 10 septembre 2016

Les cendres

Je vais chercher ses cendres aujourd'hui. En métro. Je les mettrai dans mon sac à dos. Ça manque de décorum un peu. 

Le deuil suit son cours. 

Je fais pas mal d'autres affaires en plus. On ne peut pas vivre son deuil à plein temps.

Il y a même des périodes où j'oublie qu'elle est morte. D'autres moments où je ne l'oublie pas mais où je me sens bien. 

En fait, je me sens plutôt bien. Elle nous aurait voulu heureux et heureuses, cette enfant-là. 

Elle ne souffre plus. Les voix se sont tues. Ce n'est pas elle qu'elle voulait tuer, ce sont ses voix.

jeudi 8 septembre 2016

Réactions

Chacun et chacune réagit différemment au deuil. C'est fascinant. J'ai une amie aquajogging que je connaissais avant qu'on s'inscrive au cours, cette amie a perdu son neveu par suicide (pendaison comme ma fille) il y a peu de temps. On a vraiment ce truc en commun. Or, elle a fondu. Elle avait du poids à perdre, donc ça fait son affaire. Sans effort, me dira-t-elle, elle n'a juste plus faim. 

Moi? Si je n'arrête pas, je vais me rendre à 300 livres. Ce qui me console le plus, c'est manger et boire. Du sucré, de la viande, des patates pilées. Je ne suis plus végétarienne du tout. Des côtes levées, des patates pilées, des biscuits, une bouteille de vin, c'était mon souper d'hier.  Alors, oui, j'ai déjà pris du poids.  

Mais ça s'arrête ici, aujourd'hui, maintenant. Hier matin, j'ai vu mon notaire et ensuite j'ai passé l'après-midi à la Grande bibliothèque.Ça aussi, ça console. J'ai lu sur le deuil, sur le diabète aussi. Je suis en train de me jeter dans le diabète avec mes excès ciblés. Tout ce que je mange depuis la mort de ma fille fait monter le poids et la glycémie. Et en plus. je suis entre deux sessions de sport aquatique et je fais zéro exercice. Je dis que je ne suis pas suicidaire, mais c'est suicidaire comme comportement. 

Ma fille décédée n'aurait pas voulu ça et moi non plus, je ne veux pas ça. 

Je veux vivre et avoir une belle vie.