jeudi 14 février 2008

Les spaghettis à la bolognaise

Nouvelle tradition qui date de l'année passée chez moi, le jour de la Saint-Valentin est décrété jour des spaghettis à la bolognaise. Le secret est dans la sauce. La vraie version de la sauce, celle qui origine d'Italie, dans un petit village que j'imagine ensoleillé et où les mammas toutes vêtues de noir laissent mijoter leur sauce toute la journée. C'est d'ailleurs ce que je vais faire, je la commence donc ce matin ma sauce à la bolognaise, riche, corsée, au vin et à la viande. Quand Treize ans rentrera de l'école avec ses amies (elle reçoit!), la maison embaumera. Les amies remarqueront sûrement les décorations faites avec amour par Treize ans hier soir. Elle leur a aussi confectionné un petit cadeau. Ma Treize ans est une personne fantastique, je vous l'ai déjà dit? Et la jeunesse envahira notre maison en ce jour de la Saint-Valentin. Pour mon plus grand bonheur!

Et je ne suis pas tout à fait fantaisiste en imaginant que ma sauce à la bolognaise origine d'un petit village perdu plutôt que de la grande ville aux toits rouges de Bologne. La recette porte curieusement le nom de cette ville mais n'existe pourtant pas dans la cuisine bolognaise en tant que telle tout en provenant de la région d'Émilie-Romagne dont Bologne fait partie.

mercredi 13 février 2008

Doutes

Je ne sais pas si je vais poursuivre ma formation de professeure de yoga. Je suis en fait très intéressée par la formation de professeure offerte par l'institut de yoga intégral de l'avenue du Parc. Si l'un d'entre vous était intéressé, c'est le temps de s'y inscrire. Il y aura une réunion d'information le premier lundi de mars.

Mes cours actuels sont très techniques, physiques, athlétiques même. Je suis toujours aux limites de mes capacités, même en pratiquant à tous les jours. L'aspect spirituel du yoga n'y est pas intégré. On a quelques rares cours à part sur la philosophie yoguique.

Le yoga intégral, lui, intègre tous les aspects du yoga, son nom le dit. La méditation, les chants, les énergies, le yoga nidra et les asanas évidemment. Mais les asanas ne sont pas le but, ils font partie d'un processue énergétique et spirituel plus global. Une personne malade, faible, âgée pourrait suivre le cours de professeur qui est vraiment ouvert à tous et le réussir. Les pouvoirs de l'esprit comptent autant que ceux du corps.

En même temps, j'aime aussi le dépassement de soi entraîné par des cours physiquement très ardus. J'aime être poussée. Mais parfois je me demande si je progresse, si je ne m'en demande pas trop, si je ne nie pas un peu mon âge. La vérité, c'est que je réussis à suivre, mais que ça ne devient pas plus facile. Il faut me donner encore un an avant de voir de réels changements, m'a dit la prof. Un an, c'est long. En attendant, je vais à certains cours intermédiaires et à mes cours de professeure avec plus de courage et de détermination que de plaisir.

lundi 11 février 2008

Bilan yoga de la semaine

Lundi: Yoga intégral avec ma Treize ans et Amie chez notre swami de l'avenue du Parc. Les cours durent un minimum de deux heures. Pas si intenses physiquement mais je suis certaine qu'on travaille fort malgré la douceur ressentie. La swami nous explique dans le détail les effets de chaque asana, de chaque prayanama, nous fait chanter en sanskrit. C'est le cours duquel je ressors la plus détendue, certainement.

Mardi:yoga intermédiaire au studio Lyne St-Roch, avec madame St-Roch comme professeure. Intense physiquement, ardu même. Elle nous pousse. On a pratiqué la position sur les mains tête en bas (adho mukha vrksasana). C'était la première fois pour moi. Elle m'a bien encouragée. L'impression que j'ai, c'est encore que mes bras sont trop faibles. La prof me dit que non, que c'est plus global que ça, que c'est une question d'énergie et de temps. Il faut continuer à pratiquer. J'arrive à me tenir brièvement dans la pose avec les pieds en appui au mur. On a tellement travaillé physiquement qu'il n'y avait plus de temps pour shavasana (la pose de relaxation finale). Les cours de madame St-Roch ressemblent beaucoup à des cours de gymnastique .C'est d'ailleurs sa formation première.

Mercredi: Comme Treize ans à ma grande surprise voulait encore faire du yoga, on est allées ensemble au studio Lyne St-Roch, à la classe de débutants de quatre heures et demi. Pas si facile cette classe. Ni pour moi ni pour Treize ans qui en a bavé, pauvre Louloute! Elle ne distingue pas bien sa droite de sa gauche à cause de ses problèmes d'apprentissage, alors elle se retrouvait souvent en sens inverse de la classe. Beaucoup d'élèves dans cette classe d'après-midi. Surprenant!

Jeudi: Cours de prof de yoga. Les torsions. La chandelle avec couvertures. Je fais la chandelle (ardha sarvangasansa) depuis quatre ans sans couverture et ça m'embête beaucoup de devoir en utiliser. Je me sens inconfortable. Mais si jamais je voulais enseigner, je dois savoir ce que ça fait de faire la pose avec couvertures aussi et puis c'est plus sécuritaire. À pratiquer donc!

Vendredi: Cours de yoga Iyengar sur l'avenue Mont-Royal. Toujours aussi sérieux et rigoureux. Le meilleur cours en ville. Alignement, alignement, alignement....

Samedi: Rien du tout

Dimanche: Yoga Iyengar à cinq heures. Une prof que je ne connaissais pas. Rigoureuse (elles le sont toutes!). Pas jeune. Impossible de parvenir au titre de professeur de yoga Iyengar jeune, étant donné le nombre considérable d'années de pratique et de formation avant de recevoir le diplôme de professeur Iyengar. Énergique cette prof. Beaucoup de corrections physiques. J'aime qu'on me corrige physiquement. C'est comme ça que j'apprends le mieux.

dimanche 10 février 2008

Cinéma, cinéma

Juno, allez-le voir. Enfin, une histoire de jeune fille enceinte qui n'est pas traitée en mode mélodramatique. Une jeune fille saine de seize ans donc, un peu marginale, très attachante, qui décide sur un coup de tête de faire l'amour sans protection avec son petit ami avec pour résultat de se retrouver enceinte! Elle va au centre d'avortement et en ressort illico quand elle voit les femmes paumées dans la salle d'attente et la secrétaire un peu débile et puis la jeune pro-vie sur le trottoir qui lui dit que son bébé a des ongles. Elle décide donc de porter ce bébé mais pas de le garder. Clair pour elle dès le début. Elle met ses parents dans le coup. Enfin, des parents ordinaires, pas parfaits, pas riches, pas héroïques ni exceptionnels non plus. Des parents qui vont l'accompagner dans sa recherche de parents pour le bébé à naître, des parents qui vont lui rappeler de boire son verre de lait pour le bébé, des parents qui ne vont pas prendre de décisions à sa place. Elle en trouve donc un couple idéal pour adopter son bébé et... ce film est plein de surprises et de délicatesse et de sourires et cette ado, on aimerait qu'elle soit notre ado et elle pourrait l'être aussi, tellement sincère, nature et pleine de vie. Vous irez le voir? Choisissez la version originale anglaise si vous comprenez l'anglais, la traduction française n'est pas extra.

Persépolis, c'est bon, c'est dur, c'est triste, comme la vie des femmes en Iran. Fait à partir de la bande dessinée d'une jeune femme talentueuse. En noir et blanc.

Les cerfs-volants de Kaboul. J'y suis allée avec Treize ans hier soir, on a choisi la représentation en anglais, je veux qu'elle pratique son anglais. Erreur! Les dialogues sont en farsi avec sous-titres anglais. Pas évident pour elle. Le film est bon mais si vous pouvez, lisez-le livre, bien meilleur. Un grand livre, dur et beau et dense.

vendredi 8 février 2008

Quand il part

Quand il part, je demeure un peu en mode zombie, les jambes pantelantes, le coeur qui bat encore trop vite. Je regarde mes murs quotidiens et je ne les reconnais plus. Il adore mon chez moi. Ne comprend pas du tout que je veuille déménager. Me fait redécouvrir mes vieilles boiseries en chêne, il y passe un doigt de connaisseur dessus, émerveillé. "Jamais tu ne vas retrouver des boiseries comme ça." me dit-il songeur entre deux chevauchées fantastiques. Il a une énergie incroyable. Et moi aussi. Contagieuse l'énergie. Contagieux le plaisir. Quand il part, il a un élan de culpabilité, vague, cette fois-ci je l'ai bien senti. "Il fait beau. Tu iras marcher." J'ai souri. J'ai une liste, une longue liste de choses à faire et je n'arrive pas à tout faire. Infinie cette liste. Et pourtant, il m'imagine, vide de lui, vide de toute action à faire, hypnotisée. Et en ce moment même où j'écris, il a un peu raison, je ne suis pas vide du tout, je suis bien pleine au contraire, mon corps exulte, mais mon cerveau, ma volonté sont au neutre. Stone de lui que je suis. Il était temps qu'il parte. Mais ça je ne le lui ai pas dit. Et pour la première fois, j'ai demandé "On va se revoir?" Il a pris mon menton dans sa grande main, il m'a embrassée tout doucement, puis violemment un peu, il m'entourait de son long corps, long et mince, un corps de jeune homme et il m'a regardée droit dans les yeux. "Mais bien sûr qu'on va se revoir." Je n'ai pas souri. J'ai fermé la porte et je suis allée à l'ordi, droguée de lui encore, chancelante. Et j'ai eu cette impression nouvelle qu'il m'avait menti. Et qu'il s'était menti à lui-même.

jeudi 7 février 2008

Mes enfants

J'en ai quatre. Un grand fils de vingt-sept ans en appartement qui a une maîtrise en sciences politiques et qui travaillait jusqu'ici comme professeur de boxe. Un tombeur de femmes. Il nous ramène toujours des jeunes femmes particulièrement ravissantes et particulièrement intelligentes aussi. Il change souvent. Toujours lui qui rompt. Et voilà que Grand Fils (six pieds deux) a accepté un poste de conseiller politique au gouvernement fédéral. Il sera spécialiste des relations fédérales/provinciales. Il déménage donc à Ottawa en mai.

Une ravissante fille de dix-huit ans pleine de qualités plus extraordinaires les unes que les autres. Une douée, une talentueuse, une fille qui lit et de tout. Mais la plus poquée de mes enfants, celle qui a de la misère à vivre. Habite avec son chum. Ne travaille pas. N'étudie pas. Survit. On lui a fait faire toutes sortes de thérapies plus jeune. Parfois, les résultats positifs apparaissent plus tard. On m'avait prédit un destin bien pire pour ma grande fille. Ne se drogue pas, ne boit pas vraiment, pas de prostitution, peu de troubles avec la justice. Soyons positive! Avec elle, j'ai appris à aimer tout en lâchant prise.

Et puis ma fille de dix-sept ans au tempérament de feu. Va au cégep, travaille dans un IGA, a un chum, prend des cours de conduite, a beaucoup d'amies toutes très bien, sort beaucoup. On vit des chicanes mémorables, elle et moi mais je sais qu'en cas de problèmes, nous nous aiderons. Elle fera son chemin celle-là.

Et ma petite de treize ans dont je vous ai déjà beaucoup parlé. Une soie.

Chacun d'eux m'a fait grandir, même si ça a donc l'air cliché d'écrire ça, c'est vrai pareil.

mercredi 6 février 2008

Le lendemain

Je n'effacerai pas mon dernier billet de tard hier soir comme je comptais le faire ce matin vu qu'il y a déjà de gentils commentaires et que l'avis de mes lecteurs compte pour moi. Mais je ne suis plus du tout dans le même état d'esprit. C'est quoi ça vouloir autre chose que ce qu'on a alors que ce qu'on a est déjà beaucoup tel quel? Beaucoup et satisfaisant. Plein de femmes de mon âge se retrouvent seules et s'en plaignent. Moi, j'ai plein d'amis, des enfants, du yoga, une maison dont je suis tannée mais une maison quand même, la santé et en plus, un jeune homme charmant qui me visite régulìèrement et qui fait du temps supplémentaire au travail pour ça? Tant qu'il sera là, j'en profiterai et quand il n'y sera plus, il sera bien temps de me remettre sur le marché et de soupirer sur mon blogue que je ne pogne plus! En attendant, je suis dans une forme resplendissante et je m'en vais chez le dentiste avec Treize ans qui est en journée pédagogique.

mardi 5 février 2008

Les tiroirs

C'est une relation tout à fait compartimentée. Il a un tiroir travail, un tiroir enfant (il a un fils de sept ans en garde partagée), un tiroir activités familiales avec la fameuse Caroline et sa petite fille de l'âge de son garçon (en fin de semaine, ils sont allés glisser tous les quatre dans le nord) et un tiroir sexualité (c'est moi), un tiroir sorties aussi, avec Caroline ou des chums de gars, un tiroir famille, quand il va voir sa mère. L'assemblage de ses tiroirs lui fait une vie assez équilibrée. En fait, il me dit que j'ai équilibré sa vie, je suis le tiroir qui lui manquait, de la tendresse et de la sexualité à profusion. Il en est heureux. Tant que je reste dans mon tiroir, tout va bien.

Ça me convient aussi pour le moment. Pour le moment mais pas pour longtemps. La dernière fois que l'on s'est vus, c'était magnifique mais j'ai cru que c'était la dernière fois justement et je n'en étais pas malheureuse. Et voilà qu'on a encore rendez-vous ce vendredi et que j'en suis contente mais pas autant que les autres fois. Je ne me comprends pas si bien moi-même en fait. Je pense que j'aimerais être amoureuse. Probablement. Mais ce n'est pas envisageable avec lui. Voilà. Et pourtant je me trouve bien chanceuse d'avoir un si beau et gentil jeune homme, libre en plus, dans mon lit. Et moi aussi je compartimente, puisqu'il le faut. Je n'aime pas trop ce billet confus que je viens d'écrire là. J'aime la clarté et la luminosité. Pas la confusion et le clair-obscur.

samedi 2 février 2008

La larme à l'oeil

Je ne suis pas enceinte comme Grande Dame et pourtant, j'ai pleuré en regardant Gang de rues en soupant avec Treize ans. Hon! Une famille qui mange devant la télé! Oui, ça arrive. Et les jeunes de l'émission qui s'occupaient des jeunes trisomiques m'ont touchée ou bien ce sont les jeunes trisomiques eux-mêmes qui m'ont touchée avec leur candeur, leur persévérance et leur joie de vivre. Et on ose se plaindre pour des niaiseries après ça. Des gens comme ça, ça ramène aux vraies valeurs.

Treize ans a fait le souper toute seule et c'était délicieux. Je suis bien fière d'elle.

Deuxième journée de ma deuxième fin de semaine sur l'anatomie. Parfois je me demande ce que je fais là. D'autres fois, je le sais. J'aime beaucoup les filles qui suivent le cours avec moi. De belles personnes chaleureuses et intéressées. Mais c'était long aujourd'hui. Beaucoup de matière, peu de mouvement, Je me sens ankylosée. Le remède? Le yoga bien sûr. Mais pas tout de suite . Fatigant un peu de ne pas pouvoir faire de yoga le ventre plein. Et puis j'ai bu du vin et si je m'écoutais, j'en boirais encore. Et j'ai encore faim. Mais si je mange à ma faim, je grossis.

vendredi 1 février 2008

Les flexions arrières

C'est ce que nous pratiquions hier dans mon cours de professeure de yoga pour culminer avec l'asana de la photo, Urdhva Dhanurasana, la Roue, The Wheel, La Rueda. Alors, bonnes gens, pensez-vous que votre fidèle blogueuse, en grande forme mais tout de même âgée de cinquante-quatre ans et qui avait fait la fameuse roue la dernière fois alors qu'elle en avait huit et demi, a réussi cet exploit? Nenni! Mais, car il y a un heureux mais, la très compétente professeure avait plus d'un tour dans son sac. Elle nous a mis à trois, l'élève qui faisait la pose tenait les chevilles d'une acolyte qui se tenait derrière sa tête, une autre aidante se tenant aux pieds de la belle (c'est moi ça!) avec une courroie passant sous ses hanches. Celle dont je tenais les chevilles tenait aussi une courroie sous mon dos. Tout le monde tirait, moi je poussais et hop! j'ai eu le grand plaisir de m'élever complètement dans la grande roue. Et plaisir il y a! La respiration change, on ressent un grand étirement et beaucoup de légèreté, on a huit ans à nouveau. Une pose joyeuse, la roue, anti-déprime comme toutes les flexions arrières qui ouvrent le coeur. J'ai adoré. Vraiment adoré. J'ai évidemment essayé toute seule aujourd'hui. Heu... ça viendra! Merci professeure et merci compagnes de yoga. J'adore ce groupe de jeunes femmes et la grande camaraderie qui s'est créée entre nous.

Ce soir, cours d'anatomie. Les muscles. Bien hâte. Le yoga travaille les muscles différemment de la musculation avec poids. Il ne les fait pas grossir mais les tonifie et les allonge.

Sur la photo, les pieds de la dame ne sont pas vraiment parallèles ce qui est une erreur qu'un bon professeur aurait corrigée. Un désalignement des pieds entraîne un désalignement des hanches. Très important l'alignement en yoga. C'est pour ça que je recommande à tout débutant de commencer par des cours de Iyengar basés sur l'alignement et la pureté de la forme.

Le tout-inclus

Cette fois, c'est moi qui l'ai offert. Les hommes sont tellement faciles à satisfaire. Une bonne baise, un bon repas, un bon vin et on remet ça. Et les derniers dessous achetés, dont je n'étais pas peu fière, l'ont littéralement ravi. Et puis, il m'avait écrit vouloir faire l'amour dans toutes les pièces de la maison, un autre de ses fantasmes facile à réaliser,c'était donc prévu. Le plaisir de donner est bien plus grand que celui de recevoir et celui d'aimer est plus grand aussi que celui d'être aimé. Ce qui précède ne signifie nullement que je n'aie pas reçu beaucoup ni que je ne me sois sentie aimée pendant ces délicieux moments passés ensemble. Il y avait beaucoup de tendresse dans l'air. Et pourtant, cette visite sera peut-être la dernière. Du non-dit. Une impression. Le fait qu'il n'y ait pas eu d' "À bientôt" ou "À la prochaine" et qu'aucun autre rendez-vous n'ait été fixé. Une certaine intensité dans les adieux qui n'était pas présente les autres fois. Et puis ce temps long et lent où il me caressait les cheveux en silence. Et vous savez quoi? Je me sens bien, parfaitement bien. Comblée, zen, détendue, heureuse. Je me sens bien.

jeudi 31 janvier 2008

Fillette

Treize ans vieillit. Elle aura quatorze ans au mois de mai. Elle s'autonomise de plus en plus. C'est d'ailleurs le mandat de son école et surtout de sa classe spéciale dans une école spéciale de travailler l'autonomie et l'estime de soi. Alors qu'on tente énergiquement d'amener les élèves des autres classes à compléter un secondaire trois malgré leurs problèmes d'apprentissage graves, on a regroupé les élèves les plus faibles académiquement dans la classe de Treize ans et on ne vise pas cet objectif jugé inatteignable pour des enfants de plus de treize ans qui n'ont toujours pas atteint la réussite du premier cycle du primaire.

Les enfants de la classe de Treize ans sont tous intelligents. Son école qui a de longues listes d'attente et qui est privée, peut se permettre de sélectionner ses élèves. Un test d'intelligence en bonne et due forme fait partie du dossier d'entrée au secondaire. Ces enfants étant donc intelligents, ils sont conscients qu'ils forment un groupe à part et ils voient bien qu'ils ne poursuivent pas les mêmes objectifs que les autres. Dix-sept ans parle d'aller en appartement. Treize ans soupirait "Avec qui je vais y aller moi en appartement?" Je lui parle alors de sa grande amie, qui va dans la même école qu'elle et qui aimerait venir habiter chez nous. "Quand vous serez adultes, vous aurez un bon travail et vous pourrez vous payer un appartement."
Treize ans soupire "Peut-être que K aura un bon travail, elle a des problèmes d'apprentissage moins graves que les miens. Moi, je suis un cas lourd!" Oups, de qui ça lui venait, ce vocabulaire? "Qui t'a dit ça, Treize ans?" "Mais personne, je suis bien capable de m'en rendre compte moi-même. Peux-tu me dire que je ne suis pas un cas lourd?" Gloups! Je n'avais plus affaire à une petite fille tout à coup, j'avais affaire à une adolescente réfléchie qui s'interroge sur son avenir.

On a discuté. Il est difficile pour moi de la rassurer entièrement car je suis aussi inquiète de son avenir dans une société où la vie est plus difficile pour les gens peu scolarisés. Elle voudrait devenir massothérapeute. On a cherché sur le web, on demande un secondaire cinq pour faire le cours. Ma coiffeuse, elle, me disait qu'il y a moyen d'entrer dans une école privée de massothérapie sans diplôme. C'est à voir. "Si je ne suis pas massothérapeute, je n'ai pas de plan B", me dit-elle, en finissant de nettoyer la cuisine. Je paie parfois Treize ans pour faire le ménage, parce qu'elle est la meilleure pour tenir la maison propre, c'est toujours bien fait. "Écoute, Treize ans, tu pourrais toujours faire des ménages. Quand les gens vont voir comme tu travailles bien, tu auras une grosse clientèle. La femme de ménage que j'avais avant, elle vivait très bien et elle a envoyé tous ses enfants à l'école privée." Elle a accepté l'idée comme plan B et ça a semblé la rassurer d'en avoir un plan B!

Au niveau autonomie, elle se déplace avec facilité en métro, refuse de faire la cuisine à la maison mais la fait à l'école, les enfants de son groupe (surtout les plus vieux) tiennent la cafétéria de l'école, sait faire le lavage, tenir la maison propre, est allée s'acheter une pizza hier avec son argent de poche car elle n'aimait pas mon souper, s'habille avec coquetterie et a un goût très sûr. Bon, tout ce qui concerne l'argent et sa valeur est encore un gros problème à cause de sa dyscalculie sévère et c'est un problème urgent à régler. Hier, pour acheter sa pizza, elle m'a demandé si elle avait assez d'argent avec un vingt dollars pour une pizza de grandeur moyenne et au retour, elle était bien contente qu'il lui soit revenu quelque chose, il y a du travail à faire! Ma tante adorée l'a vue hier mais quand je suis allée la chercher, elles étaient au piano. J'ai demandé timidement "Vous ne faites plus de mathématiques?" Ce à quoi elle a répondu évasivement "La musique, les mathématiques, c'est la même chose." !? Bon.... Mais Treize ans était ravie et elle serrait contre elle la feuille de musique à pratiquer. Et un sourire de cette enfant-là, ça réchauffe le coeur.

mercredi 30 janvier 2008

Les dessous de mon aventure avec Jeune Homme

Depuis que j'ai Jeune Homme dans ma vie, je lorgne du côté de la lingerie. Il est amateur. Enthousiaste amateur. Et j'aime encourager l'enthousiasme de la jeunesse. Je me retrouve donc assez souvent, ridiculement souvent dans ces endroits pleins de petits riens soyeux, libidineux, doux, brillants, transparents, séduisants et je me laisse prendre au jeu et je trippe fort. Petits plaisirs dispendieux mais qui n'ont pas de prix.

mardi 29 janvier 2008

L'acharnement

Je me pousse, je me pousse. Je ne sais pas très bien pourquoi je fais ça et en même temps je sais que je dois le faire. Pour la résistance et la force qui ne s'acquièrent qu'à coups d'efforts parfois extrêmes. On perd du muscle et donc de la force en vieillissant si on ne fait rien pour contrer ce phénomène. En travaillant fort je combats la perte musculaire et la fragilisation osseuse. Je suis crevée, tellement que j'ai envie de pleurer, mais fière de moi aussi. Et j'y retourne demain. Et jeudi. Vendredi, j'ai le choix entre Jeune Homme et le cours de yoga intermédiaire du matin. Il est possible que je choisisse le cours de yoga. Folie? Je veux mettre une petite distance entre Jeune Homme et moi. Tellement intense. Un besoin de protection peut-être. Je lui répondrai plus tard. Prenons notre temps pour décider.

lundi 28 janvier 2008

Ma salade

J'ai peur de devenir comme une témoin de Jéhovah, toujours en train de prêcher pour ma paroisse. J'étudie tellement intensivement et quotidiennement le yoga et j'en apprends tellement plus chaque jour sur ses vertus, son histoire et ses propriétés que je suis portée à voir cette discipline comme la solution à tous les maux de la terre. Je ne veux pas devenir une Ayatollah ou une extrémiste. Mais mausus que c'est un sujet riche et nourrissant et guérissant et calmant et passionnant.

samedi 26 janvier 2008

Rien que du sexe

Elle tournait la petite cuillère dans sa tasse qui refroidissait en me regardant, j'étais souriante, joyeuse, "épanouie" m'avait-elle dit quand elle m'avait rencontrée dans ce coquet petit café, et tout à coup, elle me lança sans avertissement:"Oui, évidemment, ça a l'air très bien ton histoire avec Jeune Homme, mais quand même, faut pas que tu te fasses trop d'idées, parce que dans le fond, c'est rien que du sexe."

Rien que du sexe. Cet élan irrésistible entre deux personnes. Rien que du sexe. Cet instinct de vie qui peut la créer la vie. Rien que du sexe. Cette formidable impulsion qui mène le monde. Rien que du sexe. Cette inspiration pour des oeuvres magistrales, des passions grandioses, des suicides collectifs. Rien que du sexe. Cet emboîtement magique de deux sexes faits sur mesure pour aller l'un dans l'autre. Rien que du sexe. Cette soif du corps de l'autre, de l'haleine de l'autre, de la peau de l'autre, ce besoin de toucher, manger, caresser, respirer. Rien que du sexe. Cette jouissance magnifique et cette détente profonde, entière et partagée dans l'harmonie la plus totale. Rien que du sexe. Le souffle coupé, les jambes qui se dérobent, le coeur qui bat à se rompre, la sueur qui rafraîchit les corps brûlants, brûlés, incendiés, incandescents. Rien que du sexe. Le regard de l'un perdu dans le regard de l'autre, son plaisir qui se répand dans le nôtre. Rien que du sexe. Les membres enchevêtrés, les souffles mélangés, les âmes emmêlées, les pensées précipitées, l'intensité exacerbée, les muscles contractés, le sang qui bouillonne à l'unisson. Rien que du sexe.

"Mais oui, rien que du sexe!" lui répondis-je avec un grand sourire. Et j'ai changé de sujet. Radicalement.

jeudi 24 janvier 2008

La tante

La plus vieille de mes tantes. Quatre-vingt-cinq ans. Minuscule. Vive. Voix forte. Santé de fer. Elle donne toujours des cours de musique. Sept jours par semaine. Une femme qui a étudié toute sa vie. C'est à elle que ma mère a songé lorsqu'elle a réalisé que je n'exagérais pas du tout et que Treize ans en était toujours au niveau de la première année primaire en mathématiques à cause de sa dyscalculie. Elle peut se faire voler, exploiter, elle ne connaît pas la valeur de l'argent. Maman m'appelle donc pour me dire que Tante T prendra Treize ans le mercredi après-midi entre deux élèves de musique. Une heure. Treize ans adore tante T. On y est donc allées hier. J'expliquais les troubles d'apprentissage à ma tante . Dyslexie, dysorthographie, dyscal...."Tut! Tut! Tut! Va-t-en donc, ma belle, je vais m'occuper de Treize ans tranquille, je n'ai pas besoin de savoir toutes ces affaires-là."me coupa-t-elle. Elles ont donc passé une heure ensemble. Au retour, Treize ans avait un grand sourire. Et Tante T m'a dit que tout allait très bien, qu'elle savait quoi faire. Elles se sont embrassées, la grand-tante et la petite fille et nous sommes rentrées à la maison, pleines d'espoir.

mercredi 23 janvier 2008

La discipline

Le but, c'est encore une pratique personnelle assidue tous les matins dans mon salon. Je n'y arrive toujours pas. J'ai décidé de l'accepter et au dernier cours de prof de yoga en décembre, ce que la prof nous suggérait, c'était d'assister à des cours tous les jours où on ne faisait pas de pratique personnelle. Je suis donc une classe quotidienne. Je m'y tiens et je suis fière de moi. Le lundi soir, je vais au yoga intégral et ce lundi, Treize ans m'a accompagnée et elle a aimé. Accessible à tous le yoga intégral. J'ai donc une nouvelle compagne de yoga le lundi! J'en suis bien contente. Excellent pour ma fille et puis super de faire une activité commune.

Le mardi et le mercredi, je prends le cours intermédiaire au Studio Lyne St-Roch. Le jeudi aussi si je ne prends pas le cours de prof de yoga du soir. Le vendredi, c'est mon cours Iyengar. Le samedi, je vais peut-être prendre un cours de débutants avec Treize ans, je suis en train de la convaincre. Sinon, j'irai au viniyasa. Le dimanche? Je ne sais pas encore! Je vais probablement la faire ma pratique personnelle sur mon tapis dans le salon ce jour-là. Faudrait bien! S'ajoutent les fins de semaine de formation de professeure de yoga, d'anatomie et les ateliers divers. Et puis, les lectures, les travaux et les devoirs. Et puis faut faire l'épicerie et le lavage de temps en temps!

Avant, je prenais mes cours près de chez moi et j'y étais en huit minutes en voiture. Maintenant, je prends le métro car il y a peu de stationnement au centre-ville et pour des raisons écologiques aussi. Mais ça me prend beaucoup de temps en transport. Le niveau de cours est différent et je veux progresser, tandis qu'à ma petite école, qui est cependant très bien, c'est ouvert à tous et donc éternellement débutant, me semble-t-il. J'ai aussi abandonné les cours au sous-sol de l'église. Je veux constater des progrès et c'est déjà le cas.

Rassurer

Il me demande souvent si j'ai hâte de le voir, si je pense à lui, si j'aime son corps. Hier soir, tard dans la nuit, les écrits ne suffisaient plus, il voulait l'entendre. Je l'ai appelé. Je ne sais pas comment interpréter. C'est un homme plutôt équilibré, qui a été aimé dans sa jeunesse, qui vient d'un bon milieu. Mais ce besoin d'être rassuré est bien présent, rassuré, flatté, adulé. Il en raffole et s'en régale.