mercredi 9 décembre 2009

La meute

Mon amie L, qui habite Outremont, voulait me faire découvrir un coin inexploré du Mont-Royal. Une partie cachée qui n'est pas patrouillée et qui représente la vraie forêt à son état sauvage, le tout, presqu'à côté de chez elle. Ce qui fut dit fut fait!

J'étais émerveillée. On aurait facilement pu se croire dans les bois à des heures de Montréal. Le calme, le luxe, l'odeur boisée, la solitude, le silence. Magnifique. On a bien rencontré quelques promeneurs solitaires avec leur chien. "Tu devrais avoir un chien. C'est magique pour rencontrer." Et c'était vrai, on a parlé à ces promeneurs, comme s'ils étaient de vieux amis, tout en caressant leur chien. L'animal crée un sujet de conversation immédiat et naturel.

On montait donc. Jusqu'au cimetière. Je ne cessais de la remercier pour m'avoir introduite en ces lieux interdits. Au retour, on entend aboyer. Probablement un autre maître qui avait oublié d'attacher sa bête. Mais voilà que pas un chien, mais bien dix... euh... vingt... merde, on ne les compte même plus.... une véritable meute de chiens en liberté se dirigent à la course vers nous. Mon amie et moi, on se colle l'une sur l'autre, le coeur affolé. Loin derrière, heureusement, on entend une voix qui appelle les chiens. Ils ne l'écoutent pas mais au moins, on sait qu'ils ne sont pas seuls. On ne bouge pas, quelques chiens, les plus petits (ce sont les pires) s'attaquent à nos mitaines. On précipite nos mains dans nos poches et on crie au monsieur qui s'en vient tout tranquillement "Appelez vos chiens!" Il marche tranquillement et une fois à notre hauteur, on a envie de l'enguirlander. "Mais qu'est-ce que vous faites ici avec tous ces chiens détachés?" "La même chose que vous, je me promène, j'ai le droit autant que vous, on est sur des terrains privés ici, qui appartiennent au cimetière et à l'université." "D'où ils viennent tous ces chiens?" "J'ai ma compagnie, je les promène pour leurs propriétaires. Et faites attention, il y a d'autres compagnies qui s'en viennent avec leurs chiens et ils en ont bien plus que moi. Vous êtes peureuses pour rien, ce sont de bons chiens de maison, pas de raison d'avoir peur." Et il reprend sa route et nous la nôtre.

Et j'imagine ces riches gens d'Outremont dans leurs ravissantes maisons. On sonne à la porte. La bonne ouvre. "Je viens chercher Médor et Géraldine pour leur promenade." La bonne amène le bouvier bernois et le schauzer géant, tout heureux. Le promeneur les tient en laisse avec vingt autres chiens et hop! à la montagne.

dimanche 6 décembre 2009

L'alcoolisme

Après le musée d'art contemporain, on rentre chez moi pour l'apéro. Je lui suggère un apéro à l'eau Perrier, vu qu'on veut tous les deux maigrir, mais il nous dirige vers une Régie des Alcools, pour y acheter une bouteille de blanc en apéritif et puis une de rouge aussi, pour accompagner notre souper. Devant le premier verre, je lui confie que je veux faire le Défi trente jours sans sucre, bonne idée est son commentaire, je suis contente, il va peut-être embarquer avec moi, et j'aime faire des choses avec lui! 30 jours sans sucre et... sans café! Il rit, "difficile mais pas impossible, un vrai défi!" je lui souris, il est bel homme, avec ses beaux cheveux blancs abondants et bouclés et ses yeux pétillants, "bon, alors, je disais, 30 jours sans sucre sous aucune forme, sans café et ... sans alcool." Là, il a pâli et s'exclame spontanément "Ça, jamais, plutôt mourir."

Wow! C'est pas extrême un peu comme réaction, comme cri du coeur?

Plus tard, au restaurant, devant la bouteille de rouge (celle de blanc a été finie rapidement, j'en ai bu le tiers et lui les deux tiers), on discute alcoolisme. Il n'est pas alcoolique, me dira-t-il, parce qu'il ne boit pas tous les jours, voilà. Un alcoolique se lève le matin avec le goût de boire, pas lui. Il est un buveur social. Et moi, je m'interroge. Et je vais le faire, je pense, ce défi trente jours sans café, ni sucre ni alcool. Ça devrait me faire beaucoup de bien.

samedi 5 décembre 2009

Fiction ou réalité

Je vous écrirais bien une petite pièce de fiction. Ma tête regorge d'idées. Mais mon blogue est un blogue réaliste, un journal personnel où je me retrouve, une façon de faire le point et à ce titre, il décrit assez rigoureusement ma réalité. Je ne dis pas absolument tout, car je sais tout de même que je suis lue, mais j'en dis beaucoup. Ces temps-ci, ma vie est assez drabe, selon mes critères du moins. Ces temps d'arrêt, où on se met à pause, sont nécessaires et utiles, même si leur importance n'est pas évidente. C'est ensuite, quand une éclaircie apparaît comme une certitude, qu'on réalise qu'ils étaient pertinents.

Je pourrais vous raconter des banalités, car ma vie est banale. Que je me suis prise dans une chaise en faisant un asana inversé? On utilise souvent des accesssoires au United yoga et là, on s'allongeait sur le dos sur une chaise et la tête était appuyée par en arrière sur un bloc et les pieds au sol en avant de la chaise. J'ai paniqué, la chaise était en métal et je m'en suis extraite violemment, ce qui me vaut des ecchymoses violacées sur tout l'abdomen. Héhé! Aucun homme ne sera témoin de ce dégât temporaire et plutôt drôle, n'est-ce-pas? Dangereux le yoga, je ne vous l'avais pas dit?

Ma fille va probablement changer de classe tel que demandé. La prof a déjà fait la demande à la direction. Quinze ans est en paix avec sa décision. Elle est un exemple pour moi qui ai tant de misère à décider. Nos enfants sont très souvent nos professeurs.

Je n'ai pas de nouvelles de Vingt ans. Pas vrai. Je l'ai rejointe au téléphone il y a quelques jours, pour lui rappeler de souhaiter un bon anniversaire à sa soeur, ce qui fût fait. Quand je lui ai demandé comment elle allait, elle a dit qu'elle n'avait pas le temps de me parler. Elle est en vie et sa voix était bonne. C'est bien.

Fils a téléphoné hier. Tout va bien pour lui. Yé!

Dix-neuf ans a organisé un défilé de mode au Club Soda dans le cadre de son cours d'organisation d'événements. On y était. Un succès. Bravo fillette!

Aujourd'hui, je vais conduire Quinze ans chez une amie pour le week-end et je vais ensuite passer du temps avec mon Monsieur (oui, le même, celui qui veut se marier). Musée d'art contemporain, apéro et souper. Je suis contente.


Chanceuse. Privilégiée et consciente de l'être. En santé. Avec les moyens de faire ce que je veux ou presque. Instant de gratitude ici.

jeudi 3 décembre 2009

Chez le Vietnamien

Parfois, quand on veut manger santé sans se casser la tête et que je n'ai pas envie de cuisiner, on va au petit vietnamien au coin de Prince-Arthur et Saint-Laurent, celui qui est si près de chez nous. Il ne paie pas de mine, je sais, mais la nourriture, peu chère, y est de qualité égale et on choisit les plats de légumes au tofu que je pourrais fort bien préparer chez nous, chose que je fais souvent, car j'ai recommencé à cuisiner depuis le début de septembre, cette phrase est de plus en plus longue et je ne sais pas trop quand je vais la terminer, on reprochait ça justement à Quinze ans dans sa dernière composition de faire des phrases trop longues, elle a dû attraper ça de moi! Quinze ans, parlons-en justement de celle-là car c'est trop souvent dans ce restaurant qu'elle me fait part de ses états d'âme. Dans notre petit condo, elle me parle assez peu, on se dispute l'ordi, je l'envoie faire ses devoirs, devoirs qu'elle n'a pas et alors je chiâle qu'elle devrait bien en avoir, que la vie d'une quinze ans devrait tourner essentiellement et primairement autour de ses études. Et puis, elle me dit rageusement que je devrais sortir, "Va voir un film au cinéma du Parc", ce qu'on peut traduire librement par "Fous-moi la paix!", mais elle est polie et ne prononcerait jamais ces paroles. Son occupation principale, donc, ce ne sont pas ses études mais ses nombreux changements de vêtements. Elle peut passer une soirée entière à faire ça, essayer des vêtements, varier les accessoires et me demander de regarder et de lui dire si la ceinture rouge va mieux que la noire et puis le bandeau, c'est mieux avec ou sans? À la longue, ça m'énerve bien que je sache pertinemment que c'est parfaitement normal. Adolescence, voilà le nom de la maladie. On a tous et toutes passé par là.

Mais au restau vietnamien, c'est différent. Voilà qu'elle me parle dans la pénombre (peu éclairé ce restaurant!), elle chuchote mais surtout, elle se plaint! J'aurais dû m'en rappeler, dans cet endroit, elle devient la fille la plus malheureuse du monde. La dernière fois, elle m'a parlé de ses amours impossibles pendant tout le repas. Et dès que je proposais une solution, elle se faisait un malin plaisir de la piétiner sans retenue. Elle tenait à sa mélancolie et ce n'est pas moi qui allais la lui enlever! Cette fois-ci, elle n'a pas parlé d'amour. Elle a dit "Je ne me sens pas à ma place dans ma classe." J'étais tout ouïe. Important ce message. On a décortiqué le problème, avec des graphiques et des schémas. On l'a retourné dans tous les sens. Ensemble. Et une fois à la maison, on a continué. Pour en arriver à la conclusion qu'on demanderait un changement de classe. Pas pour septembre prochain, non, pour la rentrée de janvier prochain. J'ai écrit une belle lettre. Elle l'a approuvée. Je l'ai signée, elle l'a signée. Elle veut maintenant aller dans un programme préparatoire à l'emploi, avec des jeunes de son âge. Actuellement, elle est la plus vieille de sa classe et ils ne font que de l'académique. Elle se sent prête au changement. Maintenant. J'adore sa façon de se prendre en charge, de grandir, de décider de plus en plus de sa vie, de vivre son présent mais aussi de se projeter dans l'avenir. Je suis fière d'elle, je vous l'ai dit?

mercredi 2 décembre 2009

Baiser

Ça ferait une belle suite au billet sur manger, n'est-ce-pas? Dans mes plaisirs, ça vient bien avant manger d'ailleurs! Mais... il n'y en aura pas d'écrits sur ce grave et plaisant événement qui implique un homme et une femme ou deux femmes ou deux hommes, ou bien un groupe ou bien... les combinaisons infinies ne m'intéressent pas vraiment. Je suis assez traditionnelle en ce domaine. Un homme et une femme et je suis cette femme, (mais qui sera donc cet homme?) est la combinaison gagnante pour moi.

Je suis en trève et en réflexion et des suites imprévues de ma relation avec Monsieur Relation m'amènent à réviser mes positions sur la sexualité. Non, non, n'allez pas comprendre que je suis en contact avec monsieur Relation, ce n'est pas le cas. Mais son passage dans ma vie a laissé des traces, dont je me passerais, mais dont je dois m'accommoder. Je ferai le mieux avec. Accepter ce qu'on ne peut pas changer, c'est ça, Juliette?

mardi 1 décembre 2009

Manger

J'aime le chocolat, chaud, crémeux, riche, noir, le chocolat dans lequel on peut tremper un croissant au beurre chaud qui vaut six points WW à lui tout seul!

J'aime ouvrir une nouvelle bouteille de vin, la humer, en verser sensuellement un verre, goûter légèrement, lentement, amoureusement.

J'aime qu'il y ait du monde que j'aime pour la boire avec moi cette bouteille!

J'aime me faire servir dans un bon restaurant, admirer le menu, me le faire expliquer, imaginer les goûts et les textures, me pâmer sur la présentation, prendre mon temps, commenter, savourer, déguster, jouir.

J'aime créer mes recettes, partir de rien, de ce qui est là et fricoter une oeuvre originale, saine, simple, dont je suis fière.

J'aime aller au marché et me gaver des couleurs et des odeurs.

J'aime croquer dans une pomme, biologique du Québec bien sûr, car elles ont vraiment meilleur goût et elles sont plus fermes et plus petites aussi.

J'aime les nappes. Je ne peux pas supporter la nouvelle mode des tables sans nappes dans les restaurants. Ça va certainement influencer mon choix de restaurant.

J'aime mettre la table. Joliment.

J'aime savourer un bon café. Expresso. Cappucino. Latte. Du bon café bien corsé. Je ne saurais m'en passer.

J'aime un homme qui aime manger avec appétit et raffinement.

J'aime un homme qui connaît les vins. Je ne sais pas pourquoi, je les attire, ceux-là. Les connaisseurs qui sont heureux de m'en apprendre.

J'aime discuter longuement devant un bon repas. Un des grands plaisirs de la vie.

J'aime amener mes enfants au restaurant. Rien ne me fait plus plaisir. Même petit-fils a fréquenté de très bons restaurants avec nous.

samedi 28 novembre 2009

Transmission

Yoga ce matin avec la meilleure professeure du United yoga. Elle m'a épuisée. Complètement. Je ne sens plus mes jambes. Je me suis acheté des bottes neuves et j'ai les pieds en sang. Le cordonnier consulté ne leur trouve pas de défauts de fabrication. C'est moi qui ai les pieds trop sensibles! Je suis la princesse au petit pois. Je disais ça l'autre jour et les amies de ma fille ne connaissaient pas le conte. Ma fille les connaît tous. C'est de la culture aussi. Prendre ses enfants sur les genoux et leur raconter les contes de son enfance, c'est partager son histoire, celle qui venait de sa mère qui l'avait entendue de sa mère à elle. Lien générationnel. Transmission. Je suis tellement chanceuse d'avoir eu des enfants. J'ai fait ma chance. Rien ne m'aurait arrêtée. Pas de conjoint? Pas grave. Pas d'enfants en besoin de mère ici? Pas grave non plus. Je serais allée les chercher au bout du monde ces enfants-là et le bout du monde a été à six heures d'avion de Montréal. Et la lignée est partie avec petit-fils, merveilleux petit-fils que Quinze ans va garder chez nous aujourd'hui. Curieux arrangement. Dix-neuf ans est ratoureuse. Elle a peur que je dise non alors, c'est à sa soeurette qu'elle demande de garder. Va falloir mettre les points sur les i, si Quinze ans garde chez elle, c'est une chose mais si elle garde chez moi, je garde aussi, même que je garde surtout. Ce serait la moindre des choses que je sois consultée.

jeudi 26 novembre 2009

Juste bien

Il y a des jours comme ça. On se lève de bonne humeur. Et puis on appelle Le Monsieur pour ne pas qu'il cherche le foulard oublié chez moi. "Bonjour, c'est... et il me coupe doucement "Mais je sais bien que c'est toi, j'ai reconnu ta belle voix." Il s'inquiète un peu et se demande s'il a trop parlé. "Mais non, c'était parfait hier. J'ai adoré ma journée." Et je sais qu'il est content lui aussi.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Dix-huit ans. J'entendais son bébé babiller alors que je lui souhaitais tout le bonheur du monde. Elle est bien partie dans la vie je trouve. Avec originalité, sans pattern, à sa manière à elle. Ils habitent toujours un taudis mais le bébé est bien trop jeune pour s'en rendre compte. Son chum est aux études. Elle reçoit les allocations maternité et ils vivent là-dessus. Pas riches, ces jeunes parents mais heureux. La plupart du temps. C'est comme ça que je la perçois mon énergique fille. Je sais bien que je ne sais pas tout. On ne dit pas tout à sa mère. Lundi, nous sommes allées ensemble à l'Hôpital pour Enfants pour bébé qui va devoir subir une opération mineure. Elle est très à l'aise dans sa maternité. Décode comme une championne les besoins du bébé. Toujours de bonne humeur son bébé. En fait, cette aisance nouvelle est venue avec la fin de l'allaitement. Elle détestait allaiter. Avait un réflexe d'éjection rapide, ce qui faisait étouffer le bébé. Au lieu du bébé ravi et satisfait que moi j'avais connu en allaitant, elle avait un bébé maussade, insatisfait et braillard dès qu'elle le mettait au sein. C'était au point où quand son chum lui disait que le bébé avait faim, elle éclatait automatiquement en sanglots! Elle m'a confié tout ça lundi, dans la salle d'attente du docteur. Alors, pour elle, les biberons, c'est le paradis!

mercredi 25 novembre 2009

Journée de congé

On a passé toute la journée ensemble, à boire du vin, à monter la montagne, à redescendre par la rue Peel, à s'enthousiasmer sur la beauté des édifices de l'université Mcgill, à entrer prendre un café et un gâteau au citron en parlant de tout et de rien, détendus. C'est encore lui qui parle la plupart du temps mais il m'en a donné une explication touchante. Il est trop souvent tout seul, alors quand il me voit, il a juste un trop-plein de choses à me dire et ça déboule. Aujourd'hui, c'était bien correct, ça ne me dérangeait pas du tout, c'était juste agréable d'être avec lui. Je m'en étais ennuyé et j'ai voulu le garder à souper s'il épluchait les carottes. Il a préféré qu'on aille chercher de la pizza! De la pizza et du chianti et des petits macarons comme dessert. Il a été charmant avec ma fille. C'est un gars qui aurait bien aimé avoir des enfants. Il m'a expliqué au début de la rencontre pourquoi ça ne pouvait pas marcher nous deux, ça avait bien du sens, alors on ne fait plus rien de sexuel non plus et comme je trouve que c'est une bonne idée, il veut changer d'idée, c'est alors que je veux sortir. Il m'avait convaincue! Et tout le temps, je me sens bien et relaxe, n'est-ce-pas ce qui compte vraiment. Pas de yoga aujourd'hui non plus donc et une somme calorifique assez terrible. Mais je m'en fous. La vie est trop courte, je ne veux pas passer à côté. Tu veux vraiment te marier, que je lui demande? Oui? Alors, je vais t'aider et ça va se faire. Et je vais l'aider et ça va se faire. Je suis très efficace pour les autres!

lundi 23 novembre 2009

Craquera, craquera pas?

Pas d'homme dans sa vie, on n'en meurt pas! On dirait que je viens à peine de réaliser cette évidence. Depuis début août qu'il n'y a personne de sérieux. Bon, oui, il y a bien eu un intermède avec le monsieur-qui-voulait-se-marier, mais ça compte à peine. Alors, depuis tout ce temps, je vis, je pense, je vogue, je vague et sans rechercher aucunement une présence mâle. Je suis fière de moi. J'entre dans une ère de changement, c'est évident. Et je viens fort peu sur l'ordi, parce que je me l'impose. Et je fais énormément beaucoup de yoga aussi, parce que je me l'impose aussi. Je m'en impose tellement en fait que je sens que je vais craquer, ça s'en vient, reste à savoir de quelle façon... Je vous tiens au courant.

jeudi 19 novembre 2009

Progression ou stagnation?

De retour d'une rencontre à l'école de fillette. Elle a un code 10, ce qui signifie qu'à dix-huit ans, fini l'école, out, dehors. Si elle avait un autre numéro de code, elle pourrait y rester jusqu'à vingt-et-un ans. Les orthopédagogues vont fouiller le dossier pour voir si on ne pourrait pas faire une demande de changement. On aimerait bien. Trois ans de plus pourraient faire une grande différence. Il me semble. Mais je ne suis plus certaine de rien. Une enfant heureuse, aimée de tous, capable de gérer avec tact les conflits. Débrouillarde. Intelligente. Mais en troisième année primaire depuis.... plus de sept ans! Elle plafonne, que je leur dis. Non, on en voit des progrès, nous, petits mais réels. Les dés n'ont pas encore été jetés. Foi. Confiance. Espoir. Elle aura seize ans en mai et est belle comme un coeur. Lumineuse.

mercredi 18 novembre 2009

Travailler

Je devrais me chercher un job. Pas du bénévolat. un vrai job avec un salaire, quelque chose qui ne soit pas de l'enseignement et qui soit utile à la société. Je vous en prie, ne me suggérez rien. C'est très hypothétiquement une bonne idée mais confrontée à la vraie réalité, il est fort possible que je me sauve. En courant.

J'ai enseigné toute ma vie. J'ai été conseillère pédagogique, mais ça fait aussi partie du merveilleux monde de l'enseignement. Alors, à part ça, je ne sais rien faire. Mais ça ne devrait pas m'arrêter. Si je veux. Mais est-ce que je veux vraiment à ce point?

Mélangée, moi? .... euh!... un peu...


Et ce n'est surtout pas que je m'ennuie. Mon agenda est archi-plein et j'ai encore une montagne de choses à découvrir dont la richesse de la Grande Bibliothèque et des musées qui m'entourent et puis la musique, l'opéra et puis et puis.... la somme de mes intérêts est immense et inépuisable mais... mais.... je suis bien jeune pour la retraite, je suis bien jeune pour ne penser qu'à moi, j'ai encore beaucoup à donner, je me sens coupable d'être à la retraite, voilà. Quand j'avais tout plein d'enfants, ça se justifiait facilement. Maintenant, il ne me reste qu'une ado de quinze ans et moi, moi , moi. Or, le bonheur n'est pas nécessairement là non plus, Grande Dame, à se mettre en premier et à penser à soi. Ça devient vide rapidement et ça tourne en rond. Il y a davantage de satisfaction à servir. Sans s'oublier. Bon, je me prépare. Mon heure d'ordi est dépassée et je vais dîner avec une amie chère qui travaille, elle, à Radio-Canada. Elle a un emploi payant,stressant et valorisant et un seul rêve, dont elle va sûrement me parler abondamment ce midi: la retraite! Héhé! Haha!

mardi 17 novembre 2009

L'infidélité

Pierre vous le confirmera, j'ai une obsession avec l'infidélité. En effet, je crois qu'avec un léger coup de pouce, tout homme pourrait devenir infidèle. Les hommes plus que les femmes? Certainement! Et me voilà lectrice d'un blogue qui vient me chercher, Groopie et Mister B,écrit par deux infidèles qui s'accommodent fort bien de leur situation mais qui publient les commentaires discordants d'âmes scandalisées, dont je suis. Leur honnêteté (ben oui, quoi, les êtres humains sont complexes et on peut être à la fois infidèle et honnête, tout dépend envers qui) me touche et me laisse croire qu'ils sont capables d'introspection. Étant donné que leurs valeurs sont opposées aux miennes, le mieux serait de cesser de les lire, mais je suis attirée comme par un aimant.

Ma théorie sur l'homme infidèle, que j'ai déjà exposée dans d'autres billets, est qu'il aime sa femme, que celle-ci est son repère, son phare, sa sécurité et que l'idée même d'en être séparé le fait frémir intérieurement. Sa maîtresse lui apporte un autre genre d'amour, d'excitation, de plaisir du fruit défendu et il a besoin de sentir son coeur battre, ses mains devenir moites, l'éloignement rend les rencontres toujours aussi excitantes et il est empli de la présence de cette amante qu'il désire plus que tout. Mais, si jamais sa femme découvrait le pot aux roses et le mettait à la porte, il est plus que probable qu'il trompe aussi l'amante une fois celle-ci devenue la femme légitime. L'infidélité serait donc une espèce de maladie, qui se soigne mal car en état de mariage sécurisant avec une maîtresse aimée en plus, l'infidèle est parfaitement heureux. Sa vie est pleine.

Il y a certainement d'autres modèles, dont celui de l'homme qui tombe amoureux d'une autre et quitte sa femme pour elle, sans trop faire poireauter l'une ou l'autre. Rarissime ce modèle!

Les blogues d'infidèles sont à la mode. En voici un autre, celui de Tristan Lavoie. Très complet, il vous indique même des endroits idéaux pour les "siestes" infidèles à bon prix. Ici, pas beaucoup de romantisme mais il avoue aimer sa femme et tombe en plein dans mes exemples de spécimens infidèles typiques. Un peu trop même, on frôle la caricature et je doute un peu de l'authenticité de ce blogue.

lundi 16 novembre 2009

Diète

Je suis au régime. C'est commencé depuis samedi, mais la fin de semaine a été archi-facile, car j'ai passé mon temps au cinéma. Je suis rationnée, sanctionnée, régulée, restreinte: une heure d'ordi par jour, pas une seconde de plus. J'ai un petit carnet et j'écris quand je m'y mets et quand je quitte et ça ne doit pas excéder soixante minutes. J'espère ainsi me sevrer de ce gruge-temps que j'adore et mettre de l'ordre dans ma vie.

C'est très pratique d'avoir un blogue. Je peux remonter le cours des années et y réaliser que mes sujets d'intérêt se ressemblent étrangement: les hommes d'abord, mes enfants, mon yoga, la forme, mes amies. Il y avait bien sûr et pendant longtemps ma maison à vendre. Et là, voilà que c'est fait et voilà que je vis exactement où je voulais vivre et voilà que ça ressemble à mes rêves les plus fous et ça, c'est absolument magnifique, grandiose, exaltant. J'ai réalisé exactement ce que je voulais réaliser. Bravo!

Mais on ne va pas s'arrêter là quand même. Il me manque un nouveau but à atteindre. Et ce ne sera pas un nouvel homme cette fois. Varions un peu. Vous vous doutiez bien que ça ne ferait pas long feu avec le monsieur-qui-voulait-se marier que j'ai rebaptisé le monsieur-qui-n'écoutait-pas. Ça n'a pas été compliqué. On ne s'est pas rappelé tout simplement. Alors je pourrais bien m'inscrire à réseau-contact. Pourquoi pas? Je ne dis pas que ça ne viendra pas, ça viendra sûrement, mais là, je cherche autre chose. Que je vais trouver. Ça s'en vient. Et pour ça, faut que je décolle un peu de l'ordi et que j'initie le mouvement. Le bonheur est dans l'action.

mercredi 11 novembre 2009

Le docteur

C'est un bel homme qui me fait sentir l'espace d'une visite comme la femme la plus importante du monde. Il m'examine, me parle, prend soin de moi, me chicane affectueusement si je n'ai pas suivi ses conseils. Il est toujours affable et souriant. Il pose les bonnes questions et il sait écouter. C'est un grand spécialiste mais avec lui je ne me sens jamais un numéro. Et je sais que le prochain patient pensera exactement la même chose. Il nous aime et se soucie vraiment de notre santé. Alors, j'ai décidé d'écrire à l'hôpital pour chanter un peu ses louanges.

lundi 9 novembre 2009

Scène du dimanche matin

Dans la voiture avec Dix-huit ans et son bébé, en chemin pour aller bruncher avec ma mère. Quinze ans, grippée, est restée à la maison.

Dix-huit ans: Tu trouves ça normal, toi, que la mère de mon chum m'ait demandé si on a recommencé à faire l'amour?

Moi: Non.

Dix-huit ans: Je le savais! Non, mais, c'est super indiscret. De quoi elle se mêle? Ça ne regarde que le couple lui-même, pas les parents du couple. J'ai fait une crise à mon chum parce que je pensais qu'il lui en avait parlé, mais il dit que non.


Moi: Hum...

Dix-huit ans: Et en plus, elle veut nous faire une espèce de thérapie de couple, nous rencontrer un après l'autre et ensuite les deux ensemble. Là, elle exagère. Elle prend trop de place.

Moi: Elle garde beaucoup votre bébé, non?

Dix-huit ans (tranchante): Oui, pis après? Cest elle qui veut. On ne la force pas. Et si on a à se séparer, ça va se faire. Elle ne pourra rien contre ça.

Moi: Non, évidemment. Mais tu sais, c'est un peu angoissant quand il y a un bébé d'envisager la séparation d'un couple. On s'inquiète pour l'enfant, tu comprends ça?

Dix-huit ans: Oui, c'est sûr. Mais quand les deux parents sont responsables, il n'y a pas vraiment de raison de s'inquiéter.

Moi: Si jamais tu te séparais, tu n'aurais pas d'inquiétude à laisser le bébé seul avec son père?

Dix-huit ans: Aucune. C'est un bon père. J'ai fait un bon choix.

Moi: Ça, ne l'oublie jamais, quoi qu'il arrive. C'est important.

Elle a souri.

dimanche 8 novembre 2009

Cinémania

Mes lecteurs et lectrices savent à quel point je suis folle du cinéma. C'est moi qu'on va trouver faisant la queue dans les festivals de films la passe au cou à neuf heures du matin à m'enfiler film sur film jusqu'à en défaillir. Mais alors qu'au festival des films du Monde ou à celui du Nouveau Cinéma, on risque autant de tomber sur des films quelconques ou simplement ennuyants que sur des chef-d'oeuvres, à Cinémania, le festival du film francophone, tous les films sont de qualité. Et en plus on présente un film à la fois, dans une seule salle, ce qui empêche les cinéphiles maniaques (j'en suis) de se mordre les doigts d'avoir choisi un navet alors qu'un amour de film joue peut-être dans une autre des salles. Et puis, à Cinémania, il n'y a pas de cohue, personne n'est refusé à la porte et c'est tout simplement agréable. Ma fille ayant attrappé la grippe, (pas de panique, là , plusieurs seront atteints mais ils n'en mourront pas tous!), je passe mon temps entre les soins à la malade et le cinéma Imperial, commodément situé à distance de marche de chez moi. Bouillon, amour, tylénol et cinéma, voilà mon quotidien ce week-end.

vendredi 6 novembre 2009

Mentir

Il s'en doutait bien qu'il se passait quelque chose car quand je lui ai dit que je n'avais plus le temps d'aller dîner parce que j'avais trop de choses à faire, il a immédiatement dit:"Pourquoi? Je t'énerve?" "Je suis fatiguée et j'ai plein de choses à faire." "Mais qu'est-ce donc que tu as tellement à faire de toute urgence cet après-midi?" Et là, je suis restée vague car je suis une fort mauvaise menteuse. Je ferais une piètre infidèle.

La vérité aurait été la suivante:

"Oui, tu m'énerves. Tu parles tout le temps, que ça m'intéresse ou non. J'en ai rien à foutre de ton renouvellement d'hypothèque et pourtant je pourrais y aller à ta place, tellement j'en connais tous les détails. Je fais tout pour que tu te rendes compte que ça ne m'intéresse pas. Je baîlle, je regarde ailleurs, je ne fais aucun hum hum de politesse. Rien. Et tu continues! Aujourd'hui, je me sentais plus seule avec toi que si tu n'avais pas été là. Et je n'ai pas un moral du tonnerre ces temps-ci. Je combats la déprime avec un certain succès. J'ai plein de choses dans la tête. J'aurais bien aimé t'en parler. Un peu. Mais il n'y a pas de place pour moi. Il faudrait que je la réclame la place. Et je n'ai pas l'énergie de réclamer en ce moment. Tu me pompes mon énergie, voilà! Et même notre vie sexuelle ne m'intéresse plus vraiment. Plus le goût. Je veux du sexe associé à de l'amour. Pas je veux et j'exige, mais j'aimerais ça. Je suis devenue une commodité qui peut t'amener au Costco parce qu'elle a une voiture. C'est comme ça que je me sens. Aujourd'hui. Voilà."


Mais comme je ne lui ai rien dit de tout ça, je ne lui ai pas donné l'occasion de s'exprimer et en quelque part, je le regrette.

jeudi 5 novembre 2009

Rejet

On devait dîner ensemble après le Costco. Et voilà que je ne pouvais plus l'endurer mais que je n'étais pas capable de le lui dire. Ça se dit? J'ai prétexté la fatigue et que j'avais beaucoup de choses à faire et me voilà chez moi. Clairement déprimée cette fois. Yoga à dix-huit heures. J'y serai.

mercredi 4 novembre 2009

Action

Dimanche, monter ma montagne à la course (et la redescendre, héhé!).

Lundi, cours de yoga kripalu. C'est un yoga difficile. Beaucoup de poses d'équilibre, ce qui est mon point faible. Excellent donc, travailler ce qui a besoin d'être travaillé. En soirée, aquaforme à la piscine près de chez moi.

Mardi, encore un cours de kripalu. J'ai déjà mal aux muscles des deux jours précédents, alors c'est un peu pénible. La prof nous dit "Surprenez-vous!" et je persévère et je me surprends. "Let your eyes smile" et mes yeux sourient. J'ai eu hâte que ça finisse jusqu'au shavasana mais je sors de là fière de moi et le moral en hausse.

Aujourd'hui, aquapoussette avec super bébé et sa maman. Je nage dans le bassin d'à-côté. Et ce soir, souper au restaurant (léger, le souper, léger) et la pièce Une maison face au nord, au théâtre Jean-Duceppe (oui, oui, à côté de chez moi).

Je vais vraiment mieux. Bien. Demain, je vais au Costco avec le monsieur qui veut se marier, qui en est devenu un adepte! Il n'a pas de voiture, le monsieur, problèmes avec ses yeux. En fait, je soupçonne qu'il ne voit pas bien du tout mais il se débrouille et a voyagé dans le monde entier, alors je ne vais pas le prendre en pitié. Au Costco, donc, je vais acheter la fameuse lampe spéciale qui pallie au manque de lumière hivernal. Ça devrait aussi m'aider. Et je n'ai pas abandonné l'idée d'aller brièvement consulter un psy-orienteur.