samedi 7 décembre 2013

Faire face

Je suis en période de changement et d'introspection. De solitude aussi. Plus ou moins voulue mais de plus en plus volontaire, désirée et salutaire. Je suis portée à m'étourdir dans un tourbillon d'activités ma maxime favorite et appliquée étant "le bonheur est dans l'action." C'est vrai en partie et ça me convenait totalement. Mais plus là. Pas en ce moment. Je me referme sur moi-même sainement. Je me referme sur moi-même tout en était ouverte aux autres et il n'y a pas de contradiction dans cette attitude.

Alors je fais face. Oui. Je fais face à moi-même et comme je ne suis pas ennuyante, je ne m'ennuie pas.

vendredi 6 décembre 2013

Tristesse

Avant, quand j'étais triste, je combattais beaucoup. Maintenant, j'accepte. Je le sais bien que demain sera un autre jour.

jeudi 5 décembre 2013

Le sport

J'en fais moins. Avant, je marchais beaucoup. Plus maintenant, je veux que mon épine de Lenoir guérisse. Ça va mieux, un peu mieux. Je fais quelque chose de physique tous les jours ou presque mais pas trop de cardio. Un peu quand même avec la natation. Bon, aujourd'hui, une heure et demie de yoga avec la super prof, demain natation, samedi yoga, dimanche musculation ou natation, lundi, yoga, mardi, rien, mercredi musculation avec l'entraîneur. Voilà à quoi ressemblent mes semaines actuellement. Je suis plus ou moins satisfaite. Me semble que je pourrais en faire plus. Il y a la bicyclette que je voulais intégrer à l'horaire. Pas fait. Je suis assez casanière le soir. Nouveau ça. Coup de pied? Non, pas en ce moment. Trop d'émotions me submergent encore. Je suis en bas des 170 livres et je vois à ce que ça ne remonte pas. Je mange bien sans trop de privation et sans crise boulimique. J'en suis là.

L'égratignure

Alors que je vivais du stress, je n'arrivais plus à sortir du stationnement de l'immeuble, coincée par des voitures qui n'avaient pas d'affaire là. J'étais pressée et j'ai eu l'idée de passer entre deux voitures garées dans le stationnement voisin. L'espace était vraiment étroit, trop étroit ai-je réalisé quand j'ai eu l'impression d'accrocher l'aile arrière de la voiture de gauche au passage. Je suis sortie constater les dégâts et ai essuyé d'un doigt baveux la petite ligne blanche. On n'y voyait plus rien ou à peine. Moi, je n'aurais certainement pas remarqué cette légère petite égratignure sur l'aile arrière s'il s'était agi de ma voiture. J'étais pressée et j'ai quitté sans plus attendre.

Je le dirai au monsieur si je le vois un autre jour, ai-je pensé. Et puis, je n'ai pas vu le monsieur de l'auto. J'ai plus ou moins oublié l'affaire.

Et puis un jour je l'ai vu. Il rentrait son épicerie. J'étais avec Petit-fils en train d'ouvrir la porte-patio. Attends-moi une minute, ai-je dit au petit, je dois parler au monsieur en bas,  et je suis rapidement descendue. J'ai montré l'égratignure au monsieur, il ne l'avait effectivement pas remarquée et je me suis déclarée coupable du méfait. Mon nom et numéro sur un papier, je me suis engagée à payer pour la réparation et suis remontée illico m'occuper de Petit-fils.

Il a téléphoné aujourd'hui le propriétaire de la voiture. Deux cent cinquante dollars. Je lui fais un chèque. Bien sûr, si je n'en avais pas parlé, ça aurait passé incognito. Et pourtant, je me sens soulagée de l'avoir dit. C'est ce que j'avais à faire et je l'ai fait.

Coiffeur

Voir un nouveau coiffeur réputé dans un nouveau salon branché et payer 80$ pour la coupe, ça te vide le portefeuille et ça te requinque une femme!

Le poulet

22h hier soir, le téléphone sonne, c'est Dix-neuf ans, d'un ton plaignard "Mais comment je le fais cuire le poulet?"

Quand on l'a visitée mardi, il y avait ces cuisses de poulet en train de dégeler au frigo. Je lui avais expliqué comment les faire cuire et elle avait répondu qu'elle ne savait pas comment le four marchait chez sa copine. Sa soeur, qui a le même genre de cuisinière, lui avait expliqué en long et en large. Elle n'écoutait pas, nous semblait-il, ce que son appel d'hier a confirmé!

La faim aura eu raison de sa résistance à apprendre à cuisiner, ne serait-ce que les choses les plus simples!

mercredi 4 décembre 2013

Ce qui se passe

Pas les gros chars. Calme. Maison maison. Tellement rare que je sois maison maison. Mais là oui. Et télévision le soir tant qu'à faire. Pas trop quand même. Vu ma plus jeune hier. Bouleversée de la trouver prostrée et puis l'appart où elle habite et le coin ne me semblaient pas idéaux. Mais l'idéal d'une femme de soixante ans est bien différent de celui d'une de dix-neuf ans. Et je me suis rappelé mon premier appart, un taudis dont on avait peint les murs en noir et orange, mon amie coloc et moi et dans lequel on a été si heureuses. C'est ce que me disait la dame du centre d'hébergement que j'ai rappelée aujourd'hui. Besoin de parler. Elle m'a rassurée. Ma fille n'est pas suicidaire et il est normal qu'elle soit un peu ou beaucoup dépressive. Pas si grave qu'elle soit seule, elle en a peut-être besoin de solitude. Et puis, si elle a besoin de moi, je suis là et elle le sait. Alors, on continue. Pas le choix. Je ne fais que l'essentiel. Entraîneur ce matin. Et puis, visite à ma vieille tante de 89 ans et à son mari malade. Il ne m'a pas semblé si malade. Un vieil alcoolique. Peuvent vivre longtemps les alcooliques, il en est la preuve. Maigre, très maigre mais il n'a jamais été gros non plus. Ils ont un médecin de famille qui va à la maison. Fantastique. C'est tellement comme ça que les gens de cet âge ont besoin d'être soignés. Il a aussi des injections d'Avastin aux yeux pour freiner la dégénéressence maculaire. À l'hôpital. Ils prenaient le métro et l'autobus avant. Peuvent plus. Se paient le taxi, cent dollars à chaque fois. Mardi prochain, je vais les conduire. Ils ne le savent pas encore parce que j'attends à la dernière minute. Il me reste une vague inquiétude pour ma fille et une vague inquiétude générale. Pas bon ça, je le sais mais on ne contrôle pas tout. Elle est pas facile votre vie, m'a dit l'entraîneur ce matin. Je ne l'ai pas astiné.

lundi 2 décembre 2013

Les chiffres ne mentent pas

30 septembre   174.4 livres
7 octobre          173.4
14 octobre         169.4
21 octobre         173
28 octobre         174.8
4 novembre       172.4
11 novembre     173
18 novembre      174.6
25 novembre      172
2 décembre         168.4

dimanche 1 décembre 2013

Agressivité

Elle est agressive.... envers moi!

Tout ce qu'elle n'a jamais pu dire au gars, c'est à moi qu'elle le dit "Laisse-moi tranquille." Dégage" "Mêle-toi de tes affaires." elle me l'a dit au brunch d'un ton agressif. Ses soeurs n'en revenaient pas et ont tenté de prendre ma défense, mais moi, je leur ai dit que j'étais contente de la sentir agressive au lieu de victime et passive. On parlera politesse une autre fois. Là, elle est perturbée et ça sort. Tellement rare que ma douce enfant parle comme ça. On ne la reconnaît plus. Tant mieux. Qu'elle se défende et s'exprime!

Cohésion

La famille, les amis, nous nous sommes tous rassemblés autour de notre petite Dix-neuf ans. Elle est dans un cocon  d'accueil, de compréhension, de complicité. Ce matin, sa soeur la plus vieille, celle qui a une phobie sociale, va quand même venir bruncher avec nous au restaurant. Je vais la prendre chez elle ce matin. Ses médicaments lui causent encore des problèmes aux yeux, qui révulsent sans prévenir, donc il est risqué qu'elle conduise. Ensuite, on ira chercher Vingt-trois ans et puis Petit-fils qui est chez son père. J'ai repris ma voiture et ça implique un certain travail de voyagement! Alors, va falloir partir de bonne heure.

Mon fils habite pas si loin de la nouvelle adresse de Dix-neuf ans et c'est lui qui nous l'amènera.

Jeudi, on a mis le plan en action. Dix-neuf ans est entrée au Public Mobile pour changer son numéro de téléphone et juste avant de le changer, elle a texté "J'ai bien réfléchi et tout est fini entre nous." Comme le numéro changeait ensuite, il n'a donc pas pu répliquer. Elle est ensuite entrée dans la voiture (je l'attendais à la porte) et je suis allée la conduire en sécurité chez sa grand-mère. Le lendemain, elle déménageait avec une énorme valise que mon fils est venu chercher, chez son amie de l'autre bord du pont.

Hier, c'était sa première journée seule, car sa coloc travaille, mais elle n'est pas restée seule longtemps. La soeur de la coloc, qui est aussi une amie, est venue la chercher et elles sont allées chez sa mère qui la connaît très bien aussi et l'aime beaucoup.

Rare qu'on ne l'aime pas cette fille.

J'ai acheté "Les manipulateurs sont parmi nous" qui m'a été conseillé par la dame du centre d'hébergement. Pas tout lu encore mais un peu déçue. Ça parle beaucoup de la manipulation en milieu de travail. Ma fille dyslexique va se perdre là-dedans, je pense. Bon, je vais le lui apporter quand même.

Le soir où on a fait l'opération d'urgence, texto et téléphone changé et mise en sécurité, le gars a téléphoné chez nous. J'étais prête et j'ai suivi à la lettre les conseils de la dame du centre d'hébergement. J'avais écrit la phrase à dire. " Je te demande de respecter la volonté de Dix-neuf ans et de ne plus appeler ici." d'un ton neutre. Surtout, ne pas lui dire ce que j'avais envie de dire "Je sais tout pour la claque, les objets brisés, les menaces, la défense de parler à des garçons à l'école, le contrôle des appels et des amis etc etc" Non, surtout pas, m'avait-elle dit. On ne discute pas avec un manipulateur.

Il a appelé à 22h30. J'ai dit la phrase doucement et clairement et j'ai raccroché. Il a rappelé "Justement, c'est pas la volonté de Dix-neuf ans" a-t-il dit. J'ai fait comme elle avait dit, elle appelle ça la technique du disque brisé. Répéter la même phrase du même ton. Surtout ne pas entrer dans l'argumentation. "Je te demande de respecter la volonté de Dix-neuf ans et de ne plus appeler ici."

Elle m'a dit qu'au troisième appel, je gardais le même ton neutre et devrais lui dire seulement "Je vais appeler la police si tu appelles encore. " et raccrocher. Il n'y a pas eu de troisième appel.

Ça nous a beaucoup aidé d'être coachées par une spécialiste. Vraiment.

Alors en cas de doute, je vous conseille d'appeler SOS Violence conjugale. Pas besoin d'avoir été frappée pour ça. Ils m'ont référée au centre d'hébergement L'escale pour elles. Leur site internet est très bien fait et c'est en faisant des copies de la page avec les critères pour savoir si on est victime de violence conjugale qu'on a pu faire réaliser concrètement à Dix-neuf ans qu'elle en était victime.

Pour ce qui est de ses effets personnels, étant donné qu'il s'agit de souliers et de vêtements, on a décidé de les laisser là. C'est ce que l'intervenante conseillait. Évidemment, dans le cas d'une femme en couple depuis longtemps qui a des meubles et plein de trucs essentiels, elle doit retourner les chercher avec de l'aide. Mais dans le cas de ma fille, le moins elle a de contacts, le mieux elle se portera. Déjà, de venir ici alors qu'il connaît l'adresse, la stresse.

Et pourtant, elle l'aime encore et s'inquiète pour lui. Il n'y avait pas que de mauvais moments et il était affectueux et prenait soin d'elle entre les épisodes de violence qui n'étaient somme toute pas si nombreux que ça, dit-elle.

mercredi 27 novembre 2013

Rescapée

Mes amis, merci d'être là. Et un merci tout spécial à Nanou la Terre sans laquelle je n'aurais pas appelé SOS violence conjugale et sans laquelle je n'aurais pas eu cette grille qui démontre bien que ma fille a été victime de violence. Elle est ici ma fille, on l'attendait, ses deux soeurs et moi avec la grille d'un centre d'hébergement destinée à évaluer si on est victime de violence ou non. Moi, on m'a envoyée dans ma chambre. En fait, c'était convenu avant qu'elle arrive, parce qu'il y a des choses qu'on confie à ses soeurs et qu'on oserait pas dire à sa mère.

Elle a parlé.

Elle a été bien plus violentée qu'on ne le croyait. La carte d'assurance-maladie, elle ne l'avait pas perdue, il l'avait massacrée. Sa carte d'étudiante, il a fait un trou dedans. Ses vêtements, il a menacé de les brûler. Il l'a traitée de conne. Lui a dit qu'elle ne comprenait rien. Lui a dit que ça n'avait aucun sens ce qu'elle disait. Et les questions, sur tout et sur rien, qui reviennent et ne cessent pas, comme de la torture. Le contrôle sur ses textos, ses téléphones, les réponses qu'il lui souffle, les reproches sans fin si elle se trompe. Et toujours, l'obligation de ne rien dire "ce qui se passe ici se passe ici et je vais le savoir si tu en parles." Ne parler qu'à des filles à l'école sinon il va le savoir.

Plus tard, son frère appelle et elle lui dit qu'il l'a déjà frappée, une claque au visage. Ouf! Plus ça va, plus ça empire et je pense qu'on ne sait pas tout.

Son téléphone est fermé et rangé dans mon tiroir. Demain, elle ne va pas à l'école. Elle viendra au yoga avec moi. On va changer son numéro de cellulaire et elle va aller s'installer chez une amie qui cherche une coloc pour un mois. Loin, l'autre bord du pont. Sécurité avant tout. Elle quitte l'école.

On va peut-être partir une semaine dans le sud en famille.

En février, je ferai un voyage ... au Népal?  avec elle.

On passe à autre chose.

Le cauchemar est fini.

Nanou, merci encore!

Parler d'autre chose

Je voudrais bien parler d'autre chose mais je suis obnubilée par ce problème avec ma plus jeune. Elle n'est pas déficiente intellectuelle mais des fois, elle est si vulnérable qu'elle est une victime idéale. Pas vite pour répondre, incapable de se défendre verbalement, ne sait pas compter, fait confiance, a un grand coeur, ne demande qu'à aimer, tout ceci rend la tâche facile pour un agresseur. Il suffit de gagner sa confiance et elle remet sa vie entre ses mains. Elle a de la difficulté à l'assumer sa vie de toutes façons. Alors, le prince charmant qui la nourrit et lui achète un téléphone, prend soin d'elle et la sort de temps en temps, c'est très bien. L'étau se resserre. Elle ne peut plus découcher de chez lui. Ses téléphones sont contrôlés depuis le début et là, je ne lui téléphone plus du tout car ça crée trop de problèmes et elle n'appelle pas non plus. Bientôt, elle ne pourra plus nous voir du tout. Ses amies? Fait longtemps qu'elle ne les as pas vues. Et pourtant, elle avait un beau et grand réseau. Très populaire cette fille, bonne vivante, rieuse, d'agréable compagnie. Ce n'est pas cette image-là que j'ai eue lundi. Et ce n'est jamais cette image-là que le gars chez qui elle est a non plus. Il la pense presque muette. Elle ne parle pas avec lui. Je comprends très bien pourquoi. Il prend toute la place. Je l'ai bien vu quand il m'a téléphoné lundi.

Je ne peux rien faire. Est-ce vraiment le cas?

On peut toujours faire quelque chose.

Ne serait-ce que travailler sur soi.

Impossible de la sortir de là de force évidemment. Elle est majeure.

Un voyage avec elle n'est pas une si mauvaise idée. Pendant qu'elle a encore la liberté de venir. Si j'attends trop, le contrôle sera si total qu'elle ne pourra plus partir avec moi.

En attendant, je fais beaucoup d'exercice. Et je viens écrire ici. Seuls ses frères et soeurs sont au courant de la situation.

Et puis des fois, je me dis: et si je me trompais? et si ce couple était correct, pas parfait mais correct, et je n'arrivais tout simplement pas à lâcher prise sur mon bébé? Il y a des parents comme ça qui s'accrochent.

J'ai suggéré à ma fille d'aller voir le psychologue de son école. Elle ne veut pas. Mais peut-être bien que moi je devrais aller en voir un psychologue. Ou un avocat? Pour avoir des conseils.

Vous feriez quoi à ma place?

mardi 26 novembre 2013

Plan d'attaque

Les patchs contraceptives de Dix-neuf ans sont ici et elle les change le mercredi soir. Elle devrait donc venir ici demain après l'école si tout va bien. Probable qu'elle sera textée aux deux secondes et attendue rapidement chez le type mais quand même, on a prévu quelque chose avec Vingt-deux ans (qui est dorénavant Vingt-trois ans). Elle sera ici avec moi pour attendre sa soeur et lui parler. On va essayer d'avoir Vingt-quatre ans aussi et peut-être même le grand frère! Une réunion de famille pour notre belle Dix-neuf ans.

Elle a besoin de nous même si elle ne le sait pas trop encore.

De voir que tant de personnes trouvent que sa situation de couple n'est pas normale et inquiétante devrait lui sonner une cloche, j'espère.

J'espère mais je ne suis pas certaine.

"Emmène-la en voyage de toute urgence" me dit Vingt-deux ans.

Ouais, mais pas si simple. Elle vient juste de commencer l'école ce mois-ci et puis, pas si évident de partir comme ça sur un quart de roues. Mais c'est certain que ça la soustrairait temporairement à l'emprise de ce gars qui se dit son ami tout en précisant qu'il n'est pas son chum.

Hier, je lui ai dit au téléphone (il m'a appelée alors que nous étions au restaurant Fille et moi) que vu que ma fille ne communiquerait jamais comme lui veut qu'elle communique, aussi bien se laisser tout de suite. Je ne veux pas que ma fille souffre. S'ils se séparent, ils seront deux à souffrir, me dit-il.

Mais je sens bien qu'il a mis le grappin dessus et qu'il ne veut surtout pas de séparation.

Il essaie de convaincre ma fille que je suis contrôlante. Et moi j'essaie de la convaincre que c'est lui qui est contrôlant! Trop drôle! Ben quoi, aussi bien trouver quelque chose de drôle dans cette saga dramatique.

Alors, j'ai convenu avec ma fille que je ne la textais plus et que je ne téléphonais pas non plus. Ça la stresse énormément parce que lui saute sur les messages et contrôle tout. Lui éviter du stress, elle a l'air fatiguée, les traits tirés, mal coiffée (jamais je ne l'ai vue mal coiffée!!!), se plaint de maux de tête constants.

Demain, on essaiera de lui parler.

Elle me dit qu'elle l'aime, que tout va bien, que quand ils sont tranquilles chez lui, elle se sent bien. Elle m'a dit que c'est tout à fait volontairement qu'elle voulait aller coucher chez lui hier.

Coudons, c'est ça qui est ça. Attendons à demain.

lundi 25 novembre 2013

Urgence

J'ai comme un sentiment d'urgence. Comme si je devais faire quelque chose maintenant. Je ne suis pas très patiente et j'aime que les situations litigieuses se règlent rapidement. Or, dans ce cas-ci, je devrai faire preuve de patience. Ce matin, le téléphone sonne à sept heures dix. Je dormais profondément. Coeur qui bat la chamade. Une compagne de classe de Dix-neuf ans qui ne la rejoint pas sur son cellulaire. Elles commencent l'école à huit heures vingt-cinq, elle la croit réveillée. Pourquoi elle répond jamais quand elle est avec lui alors qu'elle doit répondre en toute hâte quand c'est lui qui la texte ou l'appelle? Ce nouveau cellulaire qu'il lui a acheté et qu'il refuse que je paie, c'est un moyen de la contrôler, de l'attacher, de savoir en tout temps ce qu'elle fait et avec qui. Mais elle ne l'utilise pas quand il est avec elle. Il veut être le centre de son univers. Cette dernière phrase n'est pas vérifiée ni vérifiable. C'est l'impression que j'ai. Justement, mes impressions sont-elle paranoïaques ou basées sur la réalité? Peut-être que je me monte un bateau. Si seulement je pouvais lui parler librement et régulièrement. Mais ce n'est pas le cas. Elle devrait être en classe en ce moment. Y est-elle? J'ai même appelé le gars en question en fin de semaine et encore une fois ce matin. Aucune réponse. Je viens de lui texter de m'appeler. Ce silence me tue. Mauvais signe. Je ne peux tout de même pas appeler la police parce que ma fille de dix-neuf ans ne répond pas à son téléphone!

dimanche 24 novembre 2013

Stress

Je voudrais bien dire que cette histoire avec ma fille ne m'angoisse pas, mais c'est pas le cas. Hier, quand Vingt-deux ans l'a appelée en ma présence et m'a dit qu'elle avait l'air correcte, je me suis sentie mieux. Là, je n'ose pas appeler. Je ne veux pas être fatigante et en plus, si elle ne répond pas, mon niveau de stress va grimper au plafond. Je fantasme d'aller la chercher de force, à la pointe du fusil s'il le faut, de la ramener chez moi en sécurité  et de barrer toutes les portes. Ou de nous sauver toutes les deux dans un autre continent, encore mieux.

Bon, je divague. Ma santé mentale est en jeu dans  cette nouvelle épreuve.

Pourquoi donc rien n'est simple avec mes filles adoptées. Est-ce parce qu'elles ont été abandonnées? Ou bien parce qu'elles n'ont pas eu de père?

Je suis fatiguée, je pense. De tout ça.

samedi 23 novembre 2013

Se défendre

Phase d'attaque. J'attaque ma dépression saisonnière que je ne vais pas laisser s'installer et j'attaque les kilos en trop que je ne vais pas laisser s'installer non plus. Je suis en mode défense. Agressive.

La charte nous rend fous. Chicane presque, en sortie avec une amie hier. Ça n'a pas tourné en vraie chicane parce que j'ai fini par me taire et essayer de changer de sujet. Les opinions sont arrêtées et les esprits s'échauffent facilement. Je parle de moi aussi, oui. Calmons-nous.

Inquiétude que je tente de modérer face à ma plus jeune de Dix-neuf ans et son ami de bientôt Vingt-huit ans qu'elle n'a pas le droit d'appeler son chum et chez qui elle passe sa vie. Contrôle total de sa part à lui. Il tente de l'isoler. Elle a de la misère a venir me voir et doit retourner coucher chez lui. Il lui a d'ailleurs fait une crise parce qu'elle voulait coucher chez moi jeudi. Elle est restée quand même parce que j'ai insisté fortement. En fait, je ne l'aurais pas laissé partir ce soir-là, il aurait falllu me passer sur le corps. Ils se sont "expliqué" pendant une heure et demie au téléphone. Drôle d'explication. Il parle, parle, parle et elle écoute. J'ai fait part à ma fille du cycle de la violence. Gentils ces gars-là au début et amoureux aussi. Et puis, ils tissent leur toile. Commencent par isoler leur victime. C'est ce qu'il est en train de faire. La suite ne sera pas jolie.

Je suis là pour elle, très très là. Les projets de voyage sont mis de côté. Croisière achetée depuis longtemps pour avril 2014 mais c'est pour quinze jours seulement. J'espère que tout sera réglé d'ici là et que ce personnage sera disparu de nos vies.

Pour l'instant, elle est amoureuse et n'écoute pas trop ce que je lui dis mais ça fera probablement son chemin.Rester calme et laisser le temps et les événements faire leur oeuvre en espérant que ça n'aura pas à se rendre trop loin.

jeudi 21 novembre 2013

Petit-fils

Les enfants n'ont pas besoin de parents parfaits. Les enfants n'ont pas nécessairement  besoin d'une stabilité, d'un horaire et d'un quotidien réglé au quart de tour. Petit-fils était avec moi hier parce que sa mère allait chercher son bulletin. Il est exceptionnel a dit et écrit la maîtresse. Toujours à son affaire, écoute les consignes, aide ses pairs, avide d'apprendre. Et pourtant, cet enfant a une mère imprévisible et colérique et un père qui ne se lève pas le matin. Les deux parents se concertent cependant pour son bien-être et même s'il est parfois au coeur de leurs chicanes, il est toujours au centre de leurs efforts. Et toutes ces louanges scolaires ont redoré leur image. "On ne doit pas être si pire si notre enfant va si bien!" me dit ma fille ravie.

Et leur arrangement de garde, scolaire pour ma fille, fin de semaine pour le père, semble bien marcher. Avec ma fille, il a toutes ses choses, du cache-cou au lunch bien complet. Il couchait chez moi hier. Réglé comme une horloge, il s'est endormi à dix-sept heures trente, comme me l'avait dit sa mère.

Chez le père, c'est aussi chez l'autre grand-mère et il tenait à me préciser de ne pas venir le chercher en fin de semaine car il serait trop occupé à décorer la maison pour Noël. C'est un enfant heureux, plein de vie et qui chantonne et rit de bon coeur. Hier, il a bricolé avec initiative, m'a fait des affiches avec des réglements: pas de bottes ni de souliers dans la maison, se moucher quand on a le rhume, se laver les mains! Et puis on a joué aux Serpents et Échelles, il m'a demandé de le laisser gagner, j'ai refusé, il a boudé et comme j'allais ranger le jeu, il a changé d'idée et on a joué toute la soirée! Des fois il gagnait, des fois, il perdait et il prenait le tout avec philosophie mais voulait une partie de revanche. Il a beaucoup mûri, j'avais acheté ce jeu quand il avait trois ans et ça ne marchait pas vraiment, maintenant, à quatre ans, il est juste au bon âge. Une belle soirée (un peu courte, il dort tôt!) avec lui. Il refuse toujours ma nourriture. Je ne fais aucune bataille là-dessus. Un enfant ne se laisse pas mourir de faim.

Bref, il est adorable et équilibré.

Dire que je me suis tant inquiétée pour lui!

mardi 19 novembre 2013

Constatations

J'ai énormément lu sur la perte de poids et le poids santé et la façon d'arriver à tout ça et de maintenir. Je pourrais donner des conférences. Finalement, la plupart des théories se valent et la meilleure c'est celle qui fonctionne pour soi.

Or, la "bonne" façon de faire, quand on écoute son seuil de satiété, qu'on mange assez et pas trop et qu'on se traite en douceur, ne marche pas du tout, mais alors pas du tout avec moi.

Il y aurait une période, avec cette méthode, quand le corps se rattrappe et prend du poids et si on poursuit en écoutant toujours son seuil de satiété. si on ne se prive d'aucun aliment, et on écoute ses goûts et ses envies, on finit par trouver son poids d'équilibre.

Théorie.

En pratique, je pourrais me rendre bien grosse comme ça. Je pèse 177 livres ce matin et je n'ai pas eu de crise de boulimie. Je n'ai fait que manger quand j'avais faim.

Cette méthode de gros bon sens fonctionne pour les gens qui n'ont jamais pris de poids, qui n'ont jamais fait de régime. Je mange quand j'ai faim. Simple. Mes filles et mon fils font ça et ils sont minces tous les quatre.

Mais moi, j'ai fait des régimes toute ma vie, y compris à l'adolescence. Mon système est bousillé. Je le sais plus vraiment si j'ai faim ou non.

Alors, pour les minces qui me lisent et qui se pensent grosses, pour celles qui ont cinq livres de trop également, restez donc comme vous êtes. Ne bougez plus. Conservez ce poids et ne cherchez pas à en perdre davantage. Vous vous éviterez un paquet de problèmes.

Une fois le système de contrôle du poids enclenché, difficile d'en sortir.

Et dans mon cas en plus, avec le diabète qui me pend au bout du nez à cause de l'hérédité et puis avec mon problème de cholestérol, mincir n'a rien d'esthétique. Il en va de ma santé.

Je n'ai plus comme objectif d'atteindre un jour mon poids santé. Non. Redescendre en bas du 170 et rester là, ce serait assez.

Mais me traiter en douceur et continuer à grossir, je ne peux pas me le permettre.

lundi 18 novembre 2013

Difficile

Jusqu'ici, je résistais bien à la dépression saisonnière qui a tendance à m'affliger en novembre-décembre. Sans lampe en plus. J'en étais fière. Mais aujourd'hui, elle m'est tombée dessus. Je ne me laisserai pas faire, attention! Il y a des remèdes et je les connais. Des raisons aussi. Mon festival Cinémania qui m'occupait à temps plein s'est terminé hier soir. Le rendez-vous chez le nouveau médecin de Dix-neuf ans auquel je devais l'accompagner ce matin a été annulé à la dernière minute (on avait le manteau sur le dos) et puis j'ai terriblement mal au pied, ça ne s'améliore pas du tout et même que ça empire. Je suis inquiète pour ma plus jeune aussi. Tout ça n'aide pas le moral. Je me suis rapidement retournée de bord ce matin et me suis précipitée au yoga. Bonne réaction. Ensuite, je voulais aller porter son lavage à 22 ans, elle ne répond pas au téléphone. Vite me trouver un autre projet, un qui me permet de profiter de la lumière. Avant, je serais allée marcher, facile. Mais là, j'ai mal au pied, difficile.

samedi 16 novembre 2013

Mais

Je l'aime votre fille mais..."

Je le déteste ce "mais"", cet intolérable, méchant, vulgaire, réducteur "mais".

Tu l'aimes ou tu l'aimes pas? Si tu ne l'aimes pas telle qu'elle est, fous-lui la paix. Laisse-la tranquille. Quitte-là! L'amour conditionnel, à moitié, si elle apprend à communiquer comme lui communique, si elle arrive à répondre à ses critères....  non.