mardi 7 avril 2015

Aide aux victimes

La travailleuse sociale de la cour, très gentille, m'a expliqué comment ça fonctionne. Quand une victime porte plainte, il y a un protocole SPVM-CLSC. Le dossier est transmis en priorité au clsc par la police si la victime le désire. Or, j'ai appris en contactant ma fille après mon appel à la t.s. que cette aide lui avait été offerte mais qu'elle l'avait refusée parce qu'elle avait déjà sa psychoéducatrice de l'école pour l'aider! 

Attendre

Je suis perturbée. Ça tue toute effficacité. Je suis bien allée au yoga ce matin, bravo à moi et ça m'a fait beaucoup de bien. Toujours aussi dur le yoga. C'est comme ça et c'est bien, ça travaille et entretient le vieux corps. Probable que ce soit parce que j'ai dans la soixantaine que je trouve ça si dur, bien qu'il me semble que je trouvais ça dur aussi avant. À bien y penser, l'aquaspinning, c'est de la petite bière comparé à un cours de yoga dans une bonne école. 

Je règle certains dossiers qui concernent ma fille. Je ne suis donc pas totalement inefficace. Je le fais à la demande de ma fille, rassurez-vous. Elle est l'adulte et elle prend ses propres décisions. J'ai donc attendu qu'on me rappelle pour un rendez-vous de détection des its. Joblo en avait au moins une selon les tests qu'il avait passés, la chlamydia et évidemment, il accusait ma fille de la lui avoir donnée. Bon, ma fille a toujours mis des condoms avec ses autres partenaires, ce qui n'est pas le cas de Joblo. Il veut se reproduire à tous les vents, Joblo, alors non, pas de condoms. Mais on se fout de qui vient le truc, si truc its il y a, il faut le dépister et le soigner. Le rendez-vous est pris, yé! 

J'attends aussi que la cour me rappelle. Je veux savoir s'il y a une thérapie de prévue pour les victimes. Alors, j'attends. C'est ça.  Et je fais de l'ordi et pas grand chose d'autre. Et c'est comme ça et c'est correct. Point. 

lundi 6 avril 2015

La vie continue

Cryzal faisait remarquer à juste titre dans un commentaire au billet précédent qu'alors que l'agresseur a droit à des thérapies, il n'y a rien pour la victime! Je vais appeler la travailleuse sociale de la cour demain pour demander si c'est bien le cas. Il semblerait bien car elle n'a rien proposé à ma fille. 

Elle est traumatisée ma fille. Pas là aujourd'hui, partie à Québec avec une amie. Tout ce qui lui change les idées et qu'elle a envie de faire me semble une bonne idée. Mais sinon, elle pleure, a l'air troublée. Et moi aussi, je suis tout ça. Je suis allée pleurer dans les bras du chum de ma mère hier, oui, oui, son chum de 85 ans que je n'aime pas tout le temps. Hier, je l'aimais, faut croire! ;o) 

On va donc s'occuper de ma fille, trouver des ressources. 

Mais je vais m'occuper de moi aussi, moi d'abord même. Se rappeler des consignes dans l'avion. On met d'abord son masque à oxygène à soi avant d'aider les autres à mettre le leur. Pas fait d'exercice depuis mercredi passé, jour de l'entraîneur. Ça me manque. Alors, yoga ce matin et montagne cet après-midi si je ne suis pas totalement épuisée du yoga. Il y a des cours tellement difficiles et au-dessus de mon niveau à moi que j'en sors ébranlée. Et comme je ne connais pas la prof d'aujourd'hui, je verrai bien ce qu'il en est. 

Mon poids? Il a baissé sans aucun effort et sans faire myfitnespal. 69. 6 kilos ce matin ce qui correspond à 153.4 livres! Et je me suis fait des pâtes à l'ail hier parce que j'en avais envie. Avec du vin. Et la veille, j'avais soupé chez des amis, poulet au beurre, mes amis, et beaucoup de vin cette fois. 

Alors pourquoi je ne grossis pas? Parce qu'il semblerait que je n'aie plus de compulsions alimentaires. Je vis des choses très difficiles et je ne compense pas par la nourriture. J'ai réussi à vaincre cette mauvaise habitude. Le fait de ne plus manger aucun sucre et d'être vigilante là-dessus aide énormément. 

Il aura fallu attendre jusqu'à mes soixante ans pour me débarrasser de ma béquille sucrée? Oui.

Et puis, je mange pas mal ce que je veux, très santé. on s'entend, mais mes quantités sont maintenant raisonnables. Mes pâtes à l'ail d'hier étaient servies dans un petit plat, pas un grand. Et le poulet au beurre chez mes amis, j'en ai pris deux cuillerées, j'ai pris plein de légumes, pas de riz et un demi-pain nan, pas tout un. J'ai même mangé un petit morceau de tarte aux pommes fait par mon amie comme dessert, je n'en suis pas morte et je n'ai même pas eu envie d'un deuxième morceau. 

Je fais attention mais je n'en souffre pas. La semaine passée, Vingt ans est revenue avec les trois quart d'une tarte de chez son frère. De la tarte de pâtisserie fine qui m'aurait fatiguée jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans ma vie antérieure. Là, même pas, à peine. Je n'ai pas pris de chance, je l'ai bien enveloppée et je la lui ai donnée le lendemain matin pour apporter à son école et partager avec ses amis de classe. Ma bru, qui est mince comme un fil, avait certainement fait la même chose en donnant la tarte à ma fille: ne pas se créer de tentations.  J'apprends beaucoup des gens minces!

dimanche 5 avril 2015

DPJ

Ma fille a mal dormi. "Je suis inquiète pour le fils de Joblo." Ils faisaient équipe tous les deux lors des colères du paternel. Ne pouvaient pas se parler et ne s'opposaient jamais au King de la maison mais se donnaient du support silencieux du regard. Elle me raconte ce que le petit devait endurer. Tu devrais appeler la dpj, juste pour t'informer si c'est assez pour faire un signalement. Elle le fait. On la laisse et on va dans une autre pièce (une de ses amies est ici). Quand c'est fini, elle dit que le signalement n'a pas été retenu. 

Me semblait pourtant qu'un enfant qui vit dans la peur, ne peut pas s'exprimer librement, reçoit une fessée s'il n'a pas mangé tout son lunch, n'a pas le droit de déranger le matin même si les parents se lèvent seulement dans l'après-midi (pas vrai, me dira ma fille, il a le droit de demander une collation une fois, le père dit oui ou non et ça finit là), un enfant qui est témoin de violence conjugale et obligé de prendre parti (Elle est conne, Vingt ans, n'est-ce pas, Fils?  et l'enfant doit répondre oui haut et clair alors qu'il adore ma fille), il a vu son père  mettre Vingt ans dehors en hiver en soutien-gorge, briser ses choses, crier après, l'emmener dans sa chambre pour la battre, garrocher ses perruques, la diminuer, l'insulter, l'arroser, cet enfant n'a pas le droit de pleurer, même pendant une fessée. C'est beaucoup d'éléments. On n'enquêtera même pas?

Je décide de rappeler pour faire mon propre signalement. Vingt ans avait raison, mon signalement qui est semblable au sien (c'est d'elle que je tiens mes informations) ne sera pas retenu. "Il faudrait quoi monsieur pour qu'on rencontre l'enfant?" "Il faudrait qu'il ait des problèmes de comportement, qu'il soit signalé par l'école par exemple, il faudrait des sévices physiques graves. Nous sommes une loi d'exception, nous ne pouvons nous immiscer dans les familles que pour des raisons graves. D'après ce que vous me dites, cet enfant n'a pas une vie idéale mais il n'est pas en danger. Le signalement ne sera pas retenu, madame." 

On garde cependant notre témoignage. Si jamais il y avait d'autres signalements qui s'ajoutaient, le fait que quelqu'un ait déjà appelé avant aiderait à les prendre plus au sérieux. 

samedi 4 avril 2015

Épilogue

Ma fille a fait une longue déposition à la police hier. Son agresseur a été arrêté, il a passé la nuit en prison et devrait passer devant le juge ce matin pour être libéré avec des conditions qui seront communiquées à ma fille par téléphone par quelqu'un de la cour. Dans les conditions, il y aura nécessairement l'interdiction de la contacter.

Pourquoi s'est-elle enfin décidée? Un élément curieux qui l'a fait pleurer abondamment a été un des déclencheurs. Il a contacté une très bonne amie à elle, la meilleure ai-je failli écrire, mais elle a plus d'une meilleure amie et la meilleure actuellement, à mon avis à moi, c'est celle qui va à l'école avec elle et qui la supporte vaillamment depuis les débuts de sa saga avec Joblo. C'est d'ailleurs celle-là que Vingt ans voulait avec elle pour aller à la police et nous sommes allées la cueillir en taxi.

Mais bref, Joblo a le carnet d'adresses de Vingt ans car les trucs de ma fille sont toujours chez lui. Il contacte donc cette amie d'enfance, lui jase, la charme, lui demande son aide pour récupérer l'amour de sa vie (ma fille!). Il est tellement charmant et manipulateur qu'elle se rend chez lui pour en discuter! Non, mais, quelle idiote! J'en reviens pas. Elle va chez le type ex-conjoint de sa grande amie sans le dire à l'amie en question. Elle est pourtant au courant des problèmes, c'est chez elle que ma fille s'était réfugiée, l'autre bord du pont, la première fois qu'elle avait quitté Joblo!

Ma fille est extrêmement ébranlée par ce contact. Dit que son amie semble prendre la part de Joblo, l'exhorte d'au moins lui écrire une lettre, trouve cruel que Vingt ans ait quitté le pauvre gars qui l'aime tant comme ça sans aucune explication. Ma fille pleure et pleure encore.

J'en profite pour reparler de la police. Il va appeler toutes tes amies comme ça, tout ton entourage. Tu lui as demandé clairement de te laisser tranquille, il ne le fait pas, ne le fera jamais. Elle dit oui, elle dit non, elle pleure et hésite. Pour compliquer les choses, j'ai Petit-fils à garder chez moi. J'aime pas trop qu'il soit mêlé au drame, le petit. Vingt-cinq ans arrive sur ces entrefaites pour coiffer sa petite soeur. On va laisser faire la coiffure, peux-tu t'occuper de Petit-fils. Oui. Merci.

Elle ne veut pas y aller seulement avec moi. On appelle son amie. On y va les trois en taxi. Rendues là, on nous fait attendre. Comme ma fille est fragile et que j'ai peur qu'elle veuille partir, je vais dire discrètement au comptoir qu'il s'agit d'un cas de violence conjugale. Tout change. On nous fait entrer immédiatement dans une salle. Le policier, hypergentil, nous offre des verres d'eau, va nous les chercher, nous dit qu'une équipe a été appelée et sera là dans cinq minutes. 

Arrivent deux policières. Ma fille parle peu, presque pas et pas du tout de violence. Je suis portée à parler à sa place. Je me fais regarder de travers, avec raison je pense. Alors, je dis que c'est mieux que j'attende à l'extérieur et les policières acquiescent, soulagées de ne pas avoir à me mettre elles-mêmes à la porte! ;o) 

Finalement, ma Vingt-quatre ans, la mère de Petit-fils, appelle, furieuse que j'aie laissé son fils avec sa grande soeur. Elle vient de l'apprendre par la grande soeur elle-même. J'ai beau lui dire qu'il est bien et que sa soeur est en pleine forme, elle est inquiète. On est arrivées à midi 40 et il est déjà 14h30. Je demande au policier de garde si je serai interrogée, il me dit qu'on m'appellera au besoin. Je rentre. 

Ma fille fera sa déposition jusqu'à 16 heures. Elle en avait des choses à dire!

jeudi 2 avril 2015

Choses pratiques

Journée impôts. Ben quoi, il n'y a pas que les drames, il  y a aussi les platitudes de la vie qu'il faut voir d'un bon oeil. Rendre agréable ce qui ne l'est pas. Je peux. Sourire est un bon départ. 

mercredi 1 avril 2015

Harcèlement criminel

Hier, ma fille Vingt ans n'est pas restée à l'école pour son cours de yoga parascolaire. Elle avait couché chez sa soeur et n'avait pas ses vêtements de yoga. Bien lui en prît finalement, car Joblo l'attendait à la sortie. Comme il ne la voyait pas, il est monté au troisième étage et à demandé aux élèves qui restaient où Vingt ans était. C'est son amie d'école qui nous a rapporté tout ça. 

Vingt ans était chez nous, catastrophée, quand je suis revenue de chez la psy. Elle avait convenu d'aller chercher son neveu (mon Petit-fils chéri) à l'école pour rendre service à sa soeur. Ouf! Il était bien tard, dépêche-toi, je vais y aller avec toi, faut pas tarder si on veut arriver à temps. Elle a semblé soulagée que je l'accompagne. Une fois dans le bus, elle m'a dit avoir vu sa voiture et qu'il était repassé plusieurs fois en plus. Panique. 

Alors elle a couché chez sa soeur et cette dernière est venue la conduire ici en voiture tôt ce matin. On (j'ai? avec son accord) a téléphoné à la psychoéducatrice de l'école pour la mettre au courant. Je suis allée la conduire jusqu'à la porte de l'école (elle n'a des cours qu'en après-midi le mercredi) et je vais aller la chercher ensuite. Comme je ne serai pas là ce soir, je la laisserai chez une amie dont je connais bien la mère. 

Il y aura probablement plainte pour harcèlement criminel. La super psychoéducatrice de l'école est en train d'organiser ça avec elle si elle le veut bien évidemment. C'est ma fille qui a le dernier mot. 

Le gars est en plein délire religieux. Il lui texte des trucs sur le diable et le danger de fréquenter des non-croyants et lui offre de retourner prier avec lui. Ils essayaient depuis Noël de faire un bébé, je viens de l'apprendre en lisant ses textos. Elle a confirmé. 

Bref, j'essaie de me calmer. 

mardi 31 mars 2015

Frigo et cie

Tous mes appareils ménagers sont vieux, très vieux, mourants et en voilà un dont j'ai constaté le décès ce matin: mon frigo. Bof! Pas énervée du tout la fille. Je me suis énervée pour des choses tellement plus importantes, comme la vie et la sécurité de mon enfant. Un frigo mort, je peux vivre avec ça! J'ai mis tous mes trucs dans une boîte en plastique sur le balcon et je vais en acheter un autre frigo, quand j'aurai le temps. Ce qui ne sera pas aujourdhui, je m'en vais au yoga et ensuite chez la psy. 

Je suis calme, heureuse et en contrôle de ma vie. C'est moi qui décide de ma façon de réagir aux événements. Rien ne va égratigner ma zénitude. 

lundi 30 mars 2015

Bonheur et légèreté

On le crée son bonheur. On le fait son bien-être. Prendre soin de soi. Je le fais. L'aquajogging ne reprenant que le 20 avril, je vais au yoga tous les jours. C'est dur? Tellement. Mais moins dur de jour en jour et j'apprends et je fais avec et je me sens si bien quand je sors de là. Énergisée. Ma petite Vingt ans est chez sa soeur. J'aime mes enfants et ma vie et mon futur voyage aussi. Ce soir, je ferai une soirée télé. Ces gars-là et Nouvelle Adresse. Deux émissions que j'aime. Je me sens bien. C'est fou ce que je suis contente que ma fille se soit sortie de cette relation qui lui faisait du mal. La super psychoéducatrice de son école me dit que c'est possible qu'elle retourne encore avec lui, que ça se fait en plusieurs étapes, se libérer d'un tel manipulateur. C'est correct. Je vis ça un jour à la fois. Et aujourd'hui est une super bonne journée. Il y a aussi mon voyage qui s'en vient. J'ai hâte. 

dimanche 29 mars 2015

Drôle de journée

Je devrais être en extase et filer le parfait bonheur parce que ma fille a quitté son agresseur. Et je ne suis qu'un paquet de nerfs, de noeuds, de stress. Ma fille du milieu qui est venue bruncher avec maman et moi me le faisait remarquer. C'est comme si j'étais tellement en mode inquiétude haute depuis si longtemps, que je ne pouvais pas mettre les lumières plus basses. Elles sont bloquées en mode intense. J'ai l'impression qu'une catastrophe va arriver d'un instant à l'autre. Je vois la psy mardi et je suis certaine qu'elle ne pourra pas m'aider. Si j'avais un problème avec un enfant, elle m'aiderait pourtant efficacement, je le sais. 

Heureusement, j'ai vu Petit-fils et il n'y a qu'un enfant pour briser les défenses, faire des dessins (on a dessiné chacun un cheval), sortir nos tapis de yoga et en faire chacun de notre bord, jouer aux cartes. Quand il est là, je ne pense pas, j'agis et je retombe en enfance. Il ne le sait pas mais il est le meilleur psychologue que je puisse avoir. 

Avant ça, après le brunch, on était allés visiter des condos tous les trois avec sa mère et on en a trouvé un très bien, en pleine ville, prix accessible. J'ai monté le montant que je donne. Je vais l'aider, c'est sûr, presque impossible pour les jeunes d'acheter sans aucune aide parentale de nos jours. Elle n'est pas certaine, magasine. Tout ceci est bien sage. Je suis fière d'elle. Pas de presse non plus. Elle peut acheter une autre année. 

Je suis mal à l'aise quand je vois Vingt ans. Je la trouve souffrante. Finis ses beaux sourires pour cacher ce qui se passait. Elle ne sourit plus du tout. 

Ils sont tous partis chez mon fils. Ça fait bien mon affaire. Vingt ans va revenir plus tard. Probable que j'aille la reconduire à l'école demain. On va en discuter. Si Joblo est dans les parages, va falloir appeler la police. Elle n'est pas pour continuer à se cacher de lui. La dernière fois qu'elle l'a quitté, elle a changé son numéro de téléphone, quitté l'école, est déménagée chez une amie sur la Rive-sud. Ça n'a aucun bon sens, c'est elle la victime et c'est elle qui continue à payer pour les actes criminels de Joblo. Cette fois, s'il se pointe, je vais aller moi-même à la police. J'en sais assez pour l'incriminer. Que ma fille le veuille ou pas, je vais porter plainte, on verra bien ce que ça donnera. Elle n'a pas à changer quoi que ce soit à sa vie pour un agresseur, pas question. 

Extrait

"Les différences entre une femme qui tombe en amour et un homme violent qui tombe en amour sont les suivantes:

Elle recherche une relation amoureuse basée sur l'égalité et le respect.

Il rêve d'avoir une femme qui répond à tous ses besoins, qui est belle à tous les moments de la journée, n'a pas de besoins personnels et qui est ébahie par son charme et son intelligence. Il désire une femme qui sera à son service et ne se plaindra jamais à propos de quoi que ce soit qu'il fasse. Une femme qui ne viendra pas gâcher sa journée en lui partageant ses propres frustrations ou malheurs. Bien que l'abus ne soit pas le but ultime de l'homme violent, le contrôle l'est certainement. Il utilisera donc la violence pour garder le contrôle, car il sent qu'il est en droit de le faire.

Un conjoint abusif est un être humain, pas un monstre maléfique. Cependant, il a un problème profondément complexe et destructif qui ne devrait pas être sous-estimé.

Les comportements violents d'un homme violent sont conscients. Il agit délibérément plutôt que par accident ou par perte de contrôle- c'est son mode de pensée et ses valeurs qui guident ses comportements qui sont inconscients.

(...) L'homme violent sait ce qu'il fait, mais pas nécessairement pourquoi il le fait."

Ce texte est tiré du site internet du Refuge pour les femmes de l'Ouest de l'Île.

samedi 28 mars 2015

Voyages et espoir

Je regarde des sites de voyage ce matin. Ce serait bien de partir avec Vingt ans. Tout me semble possible. En même temps, je suis réaliste. Cette accalmie peut n'être que ça, une accalmie, une pause dans la tempête. Je l'accepte ça aussi, que la permanence n'existe pas. Je suis zen, tellement que ce sont des voyages de yoga que je regarde! 

J'y vais d'ailleurs ce matin au yoga. Dans un cours difficile. La vie est difficile et on passe à travers. Ensuite, plein de films sur l'art. L'art nourrit et comme je veux maigrir un peu encore....  ;o) 

Vingt ans est avec sa soeur et elles vont en gang à la cabane à sucre. Pas d'inquiétude donc. 

vendredi 27 mars 2015

Elle l'a quitté

C'est ce que je viens d'apprendre. Le fait qu'elle ait vu la psychoéducatrice de son école deux fois cette semaine et qu'elle la revoie lundi matin a probablement aidé beaucoup. Je ne sais pas trop ce que je ressens parce que je ne le réalise pas trop encore. Cette fois, ce n'est pas nous, sa famille, qui l'avons sortie de là, elle l'a décidé toute seule (probablement avec l'appui de la psychoéducatrice). Je vais d'ailleurs lui parler lundi à cette fantastique intervenante (toute personne qui aide ma fille est fantastique). Elle m'a téléphoné cet après-midi avec l'accord de ma fille mais j'ai manqué l'appel. Je suis étourdie par la nouvelle, vraiment. Je sentais que ça s'en venait possiblement, car, comme l'avait remarqué Juste moi, elle prenait de l'assurance et s'ouvrait de plus en plus. 

Départ du matin

Fille partie pour l'école. En retard comme d'habitude. "Tu crois que c'est une maladie, maman, de toujours être en retard?"

Elle n'a pas dit qu'elle revenait ici et je n'ai pas posé de questions non plus. Son traitement est terminé. 

Elle ferme son petit ordi personnel de luxe qu'elle s'était acheté avec son argent du temps où elle travaillait. "Je devrais l'apporter tu penses?" Cette fois, je réponds sans réfléchir et je sors spontanément de ma retenue des derniers jours dont je ne suis pas peu fière. "Certainement pas chez Joblo!" 

-"Tu as bien raison, si je ne veux pas me le faire casser."

-"Il brise encore tes choses?"

-"Oui, il dit que c'est mieux de faire ça que de s'en prendre à moi."

mercredi 25 mars 2015

Psychologue

Elle s'y connaît moins que les gens de SOS violence conjugale (Pierre l'avait déjà dit!) et même moins que moi en violence conjugale. Ça fait prétentieux mais c'est ça qui est ça pareil, depuis que je lis, que je m'informe et que je consulte à ce sujet, je commence à m'y connaître pas mal. 

Par exemple, associer la violence conjugale à la maladie mentale comme elle l'a fait lors de notre rencontre est faux, inapproprié et trompeur. Les gens du milieu refusent que la violence conjugale relève d'une autre raison que du choix de l'agresseur. Parfois, on disait que le gars battait sa femme parce qu'il avait bu, les intervenantes vont immédiatement corriger: il boit pour battre sa femme. Bref, l'homme violent choisit la violence parce que ça lui rapporte, pas parce qu'il est une autre pauvre victime qui ne sait pas ce qu'il fait. Peu importe son enfance malheureuse, son état de santé, sa faillite personnelle, qu'il ait été agressé lui-même ou pas, rien ne justifie de violenter sa conjointe, point. 

La psy est une spécialiste de l'adoption et surtout des troubles de l'adoption dont le trouble grave de l'attachement et là-dedans, elle est bonne. C'est son champ d'expertise. Le fait que l'agresseur soit lui aussi un enfant adopté a biaisé sa vision et ça n'aurait pas dû. Elle a vu en lui l'enfant souffrant de troubles de l'attachement, de la peur de l'abandon, d'insécurité maladive. Je ne nie pas que le gars en question puisse souffrir de tout ça, mais ce n'est pas à moi (ni à elle!) à le sauver et à le traiter. Il ne demande pas d'aide. Refuse de consulter qui que ce soit. Ma fille lui en a parlé. Rien à faire. Personne ne va se mêler de sa vie. 

Ce gars-là, c'est un "sauvons-nous-de-lui-en-courant", pas quelqu'un à comprendre. Je ne veux pas comprendre les raisons qui font qu'il violente ma fille, je ne veux plus qu'il violente ma fille. Je veux la sortir de là. 

Ceci dit, cette psy connaît déjà toute la famille, on a sauvé du temps. 

Je suis à l'aise avec elle, on a sauvé du temps pour ça aussi. 

Lui parler m'a obligée à revisiter des souvenirs douloureux mais également à mettre de l'ordre dans mes idées. C'est bien. 

Est-ce qu'elle peut m'aider moi personnellement? Pas tant que ça. Est-ce que je vais et veux la revoir? J'ai hésité. Une seule autre fois sera bien et bon. La semaine prochaine. 

Si je veux faire une thérapie pour réorganiser ma vie à moi, ça ne sera pas avec elle. Elle représente la famille, avec elle, je parle enfants spontanément et tout le temps et c'est ça qui l'ntéressse. Elle m'a déjà énormément aidée dans le passé avec ma plus vieille et les services sociaux et les centres d'accueil. Elle m'a donné un appui solide et courageux et je lui en suis extrêmement reconnaissante. Mais notre relation s'arrête là, au coaching parental efficace. Moi en tant que moi, elle n'en a rien à faire. Mais moi en tant que moi, qui suis-je donc? Est-ce que j'arrive si bien à me définir à l'extérieur de mes enfants? Pas tout le temps, non. 

Bref, il y a plein de choses à creuser de ce côté-là et ça peut devenir extrêmement intéressant. Ai-je besoin d'une psychologue pour ça? Peut-être que oui, peut-être que non. Pour le coup de pouce initial, oui, je crois que ça serait utile 

Donc, je la revois une fois, je pars en voyage (oui, ça s'en vient!) et ensuite je retravaille avec aide sur mon vrai moi-moi, personne et non pas mère de quatre enfants et grand-mère d'un petit-fils et fille d'une maman qui vieillit ce qui me fait beaucoup de peine? L'aide n'étant plus cette psychologue mais bien une autre ou pas, je verrai. 

Je me sens mieux aujourd'hui, c'est clair. Parce que j'ai vu une psychologue hier ou bien parce que ma fille est ici, semble en réflection et en bien meilleure forme qu'hier, parce que ma fille couche ici ce soir et a invité des amies en plus? Ou bien ou bien... je me sens mieux et en contrôle de ma vie, de ce que je peux diriger dans ma vie. je me sens mieux et j'aime ça, youppi! 

Le seul hic c'est que j'ai pris un kilo depuis que fille est là. J'ai un peu garni mon frigo vide et puis hier, je lui ai acheté le souper libanais qu'elle réclamait (je fais tout pour lui plaire et qu'elle vive de beaux moments!) et on a ouvert une bouteille de vin, alors que je ne bois pas tous les jours quand je suis seule. Et puis, aujourd'hui, des crêpes pour bruncher et bien sûr je l'accompagne là-dedans. Et puis, j'ai tout le temps faim, la grande faim est revenue. Je suis sur une pente dangereuse niveau poids. Très. Je veux rétablir mais je ne pense qu'à manger. Mauvais. Lien direct. 

mardi 24 mars 2015

Peine

J'en ai. À cause encore de ma fille? Oui. Quand je ne la vois pas, j'arrive un peu à ne pas y penser, mais quand je la vois tellement changée, triste, avec un pauvre petit sourire, c'est juste affreux. Mon coeur se serre. Le cercle de la violence se rétrécit et c'est visible à l'oeil nu. 

lundi 23 mars 2015

La saga de ma Vingt ans

Et ça continue. On a subitement un grand accès à notre Vingt ans chérie. Il semblerait que Joblo ait "une amie" qu'il préfère voir seul. Il est donc ravi et partant pour se débarrasser de Vingt ans quand l'autre visite. Hier, il est venu la conduire à notre brunch dominical au restaurant (en retard, mais elle était là), ensuite, elle est allée magasiner (elle n'achète rien, elle n'a pas d'argent) avec sa grande soeur pendant que je visitais des condos avec Vingt-quatre ans. À mon retour, elle était chez moi! Ben voyons donc, on la voit vraiment beaucoup et facilement en plus. 

Le soir, elle est venue souper avec nous chez mon fils, des amies sont venues l'y chercher en voiture (ses amies commencent à avoir un permis de conduire) pour la ramener chez moi et passer la soirée avec elle. 

Elle a dormi ici et refuse de se lever ce matin. Probable qu'elle attend des nouvelles de Joblo. Ses trucs d'école sont chez lui. J'ai bien insisté pour qu'elle aille à l'école quand même mais ça n'a pas marché. Elle est comme un petit chien qui attend l'appel de son maître. Bon, pas trop gentil d'écrire ça, mais ça n'a tellement pas de bon sens cette histoire. Heureusement, je vois la psy demain. 

Au moins, elle est en sécurité ici. Je continue ma vie et m'en vais à l'aquaspinning avec Vingt-cinq ans qui continue toujours d'y venir avec moi à ma grande joie. Un jour à la fois. 

Autre nouvelle, le fils de Joblo va maintenant toutes les fins de semaine chez sa mère. Il a besoin de liberté Joblo, on dirait bien.  

vendredi 20 mars 2015

Poids

Des fois, je relis ce que je faisais à la même date l'année d'avant dans mon blogue. Ça a aussi cette utilité-là un blogue, voir si on évolue ou stagne. Et je lis dans un commentaire du 21 mars 2014 que je pesais 176 livres ce matin-là! Non, mais, j'en reviens pas. Alors, si je pèse 155 livres ce matin, je pèserais donc 21 livres de moins qu'à peu près à la même date l'année passée. Wow! C'est un gros changement. Je ne m'en peux plus de me réjouir. Je ne vais pas lâcher en tout cas. Joie. 

Dire ce que je pense

Vingt ans est venue chez moi hier. Quand Joblo reçoit des gens, et des gens ça veut dire une fille, il me la renvoie. Il ne la texte pas de la soirée et elle a la permission, et même l'obligation, de dormir chez sa mère. Mais comme elle est persuadée que Joblo ne couche pas avec son invitée, Vingt ans n'est pas inquiète du tout et même relax. Elle a invité deux amies, elles ont rigolé toute la nuit, essayé des vêtements, écouté de la musique. Le bonheur!

Cet après-midi, cependant, elle attendait de ses nouvelles. La tension est revenue. Et voilà qu'elle en a, juste comme on s'en va porter des bagels à mon vieil oncle mourant depuis longtemps maintenant. Chez lui. Elle a décidé de venir le voir avec une des amies qui est encore là, l'amie la plus proche, celle qui me renseigne pour savoir si elle est à l'école ou pas. 

Et Joblo insiste encore pour venir me rencontrer. Alors, elle insiste à sa place, veut me montrer ses écrits. "Écoute, chérie de mon coeur, je ne veux pas voir ton cel. Ce qui est écrit là-dedans est privé, personne ne devrait lire ce qu'on t'écrit, mon amour."

-Mais pourquoioioioioi  tu ne veux pas le voir? Ça sera pas long... vingt minutes, qu'il dit. Il veut juste t'expliquer."

-La dernière fois qu'il m'a parlé, il m'a dit qu'il voulait m'expliquer que tu n'étais pas un ange. Je ne suis pas intéressée du tout à rencontrer un gars pour m'expliquer ça. Tu es une fille formidable, s'il voulait m'expliquer à quel point tu es formidable, ça pourrait m'intéresser. 

-Mais maman, c'est vrai que je ne suis pas un ange... si tu savais...

-As-tu tué quelqu'un, fait mal à quelqu'un, menacé quelqu'un, volé? 

-Non, mais quand on était plus ensemble, Joblo et moi, j'ai pas juste couché avec X, comme je l'avais dit, j'ai aussi couché avec Y et Z et ....

Je l'arrête.

-Ma beauté, même s'il y en avait un différent chaque jour, ça t'appartient. Tu n'as pas à me raconter ça, ni a Joblo d'ailleurs. Tu demeures un ange, une personne intègre au grand coeur toujours prête à aider les autres. On n'est pas plus angélique parce qu'on n'a pas de vie sexuelle. Tu es une personne bien, Vingt ans, ne laisse personne te dire le contraire. 

S'ensuivit une conversation plus "vraie", où elle ne nie pas que Joblo doive toujours avoir raison, que quand il parle de "discuter" il s'agit plutôt de lui qui lui explique longuement ses torts et d'elle qui s'excuse tout aussi longuement. Si elle insiste autant pour que je le rencontre, c'est qu'elle paiera pour si elle n'y parvient pas. Voilà qu'elle pleure. Je parle encore de le quitter. Elle ne veut pas. "Quand tu seras prête. je serai là, on sera tous là pour t'aider."

On parle de plan d'urgence aussi. Si jamais tu dois sortir la nuit sans rien, ni argent ni carte de métro. Elle peut courir chez son amie, celle-là même qui est avec nous, quinze minutes de marche. Bien. Et si tu n'as pas le temps de te rendre là, s'il te court après. Il y a un dépanneur. Appeler 911 svp. 

Elle écoute et répond aux mesures d'urgence. Elle est donc bien consciente que danger il peut y avoir. Mais elle retourne pourtant. 

Le cycle de la violence va se refermer, les bons moments vont diminuer et bientôt il n'y en aura plus du tout. Attendre. 

Son frère qu'elle devait voir? Pas vu. Je n'ai pas trop interrogé. Déjà qu'elle pleurait, je ne voulais pas en rajouter.

jeudi 19 mars 2015

Émotivité

Je suis dans une période de grande émotivité. Comme si le fait d'avoir  pris rendez-vous avec la psychologue avait ouvert les valves. Je ne suis plus seule. Et je dis à mes amies et à ma famille que je les aime et j'ai la larme à l'oeil. J'essaie du nouveau aussi. Finie ma période de télé en soirée. Je fais du yoga maintenant. Je suis abonnée à tous les cours de cette école si je veux, alors je vais en profiter. Hier, yin yoga, dans la pénombre avec des bougies. On tient longuement, très longuement, des asanas au sol. Le prof a une voix longue, lente, ronde, apaisante, douce. Une heure et demie comme ça. Mais pourquoi je me suis privée de ça? 

Je dors mal, je rêve beaucoup. Ça ne m'inquiète pas. Je fais tout ce qu'il faut pour aller bien. Je suis importante. Accepter ce que je ne peux pas changer et ne plus y penser, bazouelle! 

Aquaspinning avec grande fille ce matin. C'est quand même extraordinaire qu'elle y vienne avec moi et que ça soit son idée à elle! Super quand même. 

Plein de choses vont bien dans ma vie. Focuser là-dessus. Je suis toujours à 70 kilos et de plus en plus ferme et en forme. 

Je prévois même maigrir un peu encore. Aujourd'hui, je vois mon doc. Il me proposera encore des statines, je refuserai encore. Tension en vue. Les docs n'aiment pas qu'on conteste leur opinion. Mais je peux vivre avec ça. 

Je suis quelqu'un de bien, qui cherche toujours à s'améliorer et qui ne lâche pas. Je peux être fière de moi.