mercredi 6 avril 2016

Suite

alors les deux filles sont assises devant leur assiette et un parent assis sur la troisième chaise supervise que les enfants mangent "bien". Les parents mangent ensemble (quand le père camionneur est là) le soir quand les enfants sont couchés. J'ai moi-même des problèmes alimentaires, vous le savez! Oui, ça vient de mon enfance. C'est complexe parce que l'alimentation est reliée à l'affectivité. Cette mère a eu une enfance très difficile en Éthiopie. On en parle souvent devant un café quand j'arrive pour mon bénévolat et que les bébés dorment. Elle prépare de bons repas frais pour ses enfants, est contre la congélation et perdre de la nourriture est inacceptable. Elle a connu la faim. Alors, ce qu'elle a cuisiné, il faut que les enfants le mangent! C'est vraiment trop émotif pour que je m'en mêle de quelque façon que ce soit. 

Autocentrisme et maternité

J'accuse Un autreprof d'égocentrisme (en fait il s'agit plus d'autocentrisme) et elle m'accuse de porter des jugements.

Dans les deux cas, nous sommes normales! Le couple maman bébé est souvent un monde clos, complet, prenant et envahissant. Même le père de l'enfant peine à y faire sa place! C'est un phénomène encore plus marqué quand la mère avait une vie professionnelle prenante et valorisante et qu'elle se retrouve abruptement avec une seule source de valorisation: son bébé! Du coup, tout conseil ou façon de faire différente de la sienne lui apparaissent comme une agression ou "un jugement".

C'est quoi "un jugement"? Ça a beaucoup à voir avec la loi mais dans ce cas-ci, ça correspondrait surtout à la définition 4 du Petit Larousse "action de se faire une opinion, appréciation portée sur quelqu'un ou quelque chose, opinion ou sentiment" . Selon la définition du dictionnaire, toute personne pensante porte des jugements, devant une œuvre d'art, des actions politiques, des  choix écologiques ou pas etc et pourquoi pas sur l'éducation des enfants. Si je dis qu'une voiture électrique est meilleure qu'une voiture à essence pour l'environnement, aucun propriétaire de voiture à essence ne va s'en formaliser! Mais si j'écris que l'allaitement est meilleur que le biberon pour la santé et le développement du bébé, il y aura un tollé immédiat et féroce. Celles qui auraient bien voulu, qui n'ont pas pu, vont se sentir directement et personnellement attaquées, flouées, vilipendées. Vont m'accuser de vouloir leur faire de la peine. Et puis, elles n'ont pas été allaitées, elles et sont pleines d'intelligence ce qui prouverait par leur cas d'espèce que la théorie sur la supériorité de l'allaitement n'est peut-être pas si vraie que ça. Et on assistera à un débat "émotif" et personnalisé sans fin. C'est pour ça que bien des mères qui ont un allaitement facile n'osent même plus en parler!

C'est tout à fait vrai que je trouve inadéquat de nourrir un bébé à la seringue tout comme de le laisser attaché dans un appareil qui freine son exploration et ses mouvements. Mais c'est le portrait global qu'il faut regarder. Y a-t-il de l'attachement? Les enfants ont-ils l'air raisonnablement heureux? Sont-ils en sécurité?

Gen se demande pourquoi je suis intervenue à propos de la chaise et pas à propos du gavage, qui lui semble un problème plus grave qui va suivre le bébé pour toute sa vie? C'est clair que la relation fuckée à la nourriture est plus grave. Ces bébés ont déjà leur place en CPE pour le mois d'août et ils rattraperont bien leur retard moteur à ce moment- là si retard il y a. 

C'est pas gênant de dire tout bonnement que le transat c'est pas bon pour le dos. La mère ne s'est pas sentie attaquée. Mais tout ce qui touche l'alimentation est hautement émotif. Ce serait une critique directe de son maternage. Je l'ai vue punir et récompenser pour "faire manger" les deux filles plus vieilles. Ils ont seulement trois places à table (table minuscule dans cuisine minuscule)

mardi 5 avril 2016

Les bébés

Je fais du bénévolat, pas du service social ni de l'enseignement. Faut que ça me convienne et que ça convienne à la famille. Et ça nous convient! Tout n'est pas parfait mais en gros, ça va bien.

Est-ce que la mère persiste à nourrir le plus petit des jumeaux à la seringue? Je n'en ai aucune idée et je ne veux pas le savoir. Ce bébé est le plus souriant, curieux, développé, il n'a vraiment aucunement l'air d'un enfant traumatisé! C'est plus l'autre qui semble en difficulté et même là, "difficulté" est grandement exagéré. Considérant qu'il a sept mois et qu'il passait sa vie attaché dans un transat, il est tout à fait normal qu'il n'ait pu développer sa motricité.

Je mets ça à l'imparfait parce qu'à mon arrivée hier, il n'était pas dans son transat, non,non, il était ... dans un Jolly Jumper! Misère! Encore pire. Les parents étaient tout fiers de me montrer la nouvelle acquisition accrochée au cadre de porte. J'ai rien dit, j'ai juste demandé si je pouvais le sortir de là pour aller jouer avec.

Les deux parents étaient présents avec une amie. L'atmosphère était à la fête. Ce sont des gens qui rient beaucoup, j'aime ça. Ils m'attendaient pour aller au Costco. Je me suis amusée avec les bébés pendant leur absence, au sol. À leur retour, j'avais assis le plus petit face à moi et je lui faisais rouler un verre en plastique couché (à défaut de balle) et il me le roulait à son tour. On s'amusait drôlement! L'autre bébé était sur le ventre à mes côtés. La mère a pris le gros bébé dans ses bras et a dit en parlant de l'autre "Attention! Il peut tomber, il n'est pas solide assis." Et bang! Le bébé est tombé par en arrière avant que je ne puisse l'attraper! Il a évidemment pleuré. J'étais mal un peu. J'ai essayé de le consoler sans résultat et puis je suis allée le porter à sa mère en disant "C'est un cas de maman". Je l'ai échangé pour l'autre jumeau et il a instantanément arrêté de pleurer dès que sa mère l'a pris. Bon attachement. C'est la base l'attachement. Bonnes bases.

lundi 4 avril 2016

Congédiée

Ma fille a été mise à la porte. Je sais que j'ai dit que je ne pleurerais pas mais j'ai très envie de pleurer.  C'est triste. C'est à cause de son erreur dans la distribution de médicaments. En fait, j'étais surprise qu'ils la gardent. Ce n'était qu'en attendant. Une nouvelle préposée a été engagée. Ma fille part.

samedi 2 avril 2016

Ce qui va bien (la suite)

On en demande beaucoup aux parents. Ils n'en font jamais assez, ils ne sont jamais assez parfaits. On parle de plus en plus de burnout parental, de parents surinformés qui capotent. Je lisais justement un article du Époque Times à ce sujet "Être un super-parent, une contrainte qui menace la santé mentale" . Les psys interviewés conseillent de lâcher un peu les guides, les sites et les conseils divers pour en faire moins et se faire confiance.

Alors, quand je vois les parents des jumeaux aller, rire, avoir du fun et ne pas se casser la tête, j'ai envie d'applaudir. La mère est intelligente, elle ne fait pas toujours la bonne affaire ( qui, qui fait toujours la bonne affaire? Dites-moi!) mais elle a confiance en ses capacités parentales et fait ce qui lui semble bien pour régler les problèmes.

La pire chose que je pourrais faire serait de la faire douter d'elle-même. Alors, mon tofu et mes méthodes, je suis mieux de me les garder, de suivre les directives (je vais cependant refuser d'utiliser la seringue si elle me le demande, mais elle ne me le demandera pas), et de continuer à faire ce que je fais le mieux et qui est apprécié de toute la famille: jouer avec les bébés!

Et me voilà partie pour mon gardiennage du jour! 😃

Ce qui va bien

Mon premier titre était "Chiâlage" et, dans un élan de positivisme, je viens de le changer! Car si j'ai de la matière à chiâlage assez évidente, il y a également des trucs qui vont bien!

Comme... le printemps, tiens. Fait cliché un peu mais quand même plaisant qu'il soit revenu. On a monté le Mont-Royal hier, avec ma 26 ans et ma 21 ans, et c'est un grand plaisir de partager ce genre d'activité avec elles. Je souffle pas mal cependant. Je pensais pourtant être en grande forme avec mes activités aquatiques. Ça a pas l'air de ça quand je constate la difficulté que j'aie eue à me rendre en haut. À moins que ce ne soit le dix livres de plus qui m'alourdisse? Ouais, je pense que c'est probablement ça plus le fait que je n'ai plus l'habitude de ce genre d'exercice. Pour rester dans le positif, il y a des solutions évidentes: perdre le dix livres et me remettre à la monter, cette montagne! Surtout que ma grande viendrait avec moi. Motivant!

Ensuite... faut que je cherche un peu pour trouver d'autre positif, alors que le chiâlage me viendrait très facilement. Ensuite donc... euh... les bébés, tiens, je les garde aujourd'hui et ça me fait bien plaisir. Mais. Car il y a un mais. Il me faut vraiment faire attention au surinvestissement. C'est un piège. J'avais envie d'apporter du tofu pour le leur faire goûter, et de les laisser manger seuls aussi et se salir et découvrir le plaisir de manger. Quoi? Ils ne l'ont pas encore découvert? Nenni. Cette maman, qui a de nombreuses qualités, je l'ai déjà dit et je le pense, est en train de créer un trouble de l'alimentation chez ses petits. Pour les deux plus grandes de six et deux ans, c'est déjà fait.

Tout allait bien avant que l'alimentation solide ne soit commencée pour les jumeaux. Sein et biberon en respectant leurs besoins. Mais depuis les purées, tout s'est gâté. La maman prépare de belles purées, bien. Elle remplit deux bols, pas mal gros les bols, également. Et la session de gavage commence. Chacun leur tour car il n'y a qu'une seule chaise haute, elle assoit les bébés et les attache. Le plus tonique pleure déjà à la seule vue de la chaise. Le plus gros et docile, résigné, se laisse enfourner la purée sans rouspéter, sans sourire, il finit son bol jusqu'à la dernière bouchée. Sa mère le félicite, tout heureuse. Pour le deuxième bébé, ça se passe mal. Il se débat, proteste. Sa mère sort alors...une seringue! Elle la remplit de purée et il est nourri de force malgré les pleurs. Je suis dans le salon avec bébé joufflu pendant que ça se passe. Et puis je n'entends plus rien. Je jette un coup d'œil, sa mère l'a mis au sein pour le consoler. Le gros bol est vide.

Vous trouvez que ça n'a pas de bon sens? Moi non plus.

Je dois cependant faire bien attention. Intervenir avec de gros sabots me vaudrait l'exclusion de cette famille. Ou bien la méfiance. Elle doit savoir que le gavage à la seringue n'est pas l'idée du siècle parce qu'elle avait de la visite jeudi quand je suis allée et elle n'a pas utilisé cette technique devant cette amie. Elle a nourri le bébé docile comme d'habitude et essayé un peu la cuillère avec l'autre sans résultat pour conclure qu'il n'avait pas faim et me le redonner.

Bon? Je devais parler de ce qui va bien, moi? Je suis mal partie!!

vendredi 1 avril 2016

Les jumeaux

Ils ont maintenant six mois et trois quart et je les visite depuis qu'ils ont cinq semaines. Ce dont je suis la plus fière c'est d'avoir su me la fermer. Je n'ai donné aucun conseil non sollicité, ce qui m'aurait été non seulement difficile mais carrément impossible plus jeune! Ça doit être ça la sagesse qui vient avec l'âge, apprendre à se taire!

Le résultat de cette patience, de cette constance et de cette non-intrusion dans les habitudes familiales est qu'on me fait maintenant confiance! La maman hyper protectrice me laisse garder les petiots sans inquiétude et même qu'elle m'a demandé d'y aller samedi. Elle est toujours seule avec les 4 enfants la fin de semaine, le mari fait du camionnage en Ontario et voilà que la plus vieille qui vient d'avoir six ans a son spectacle de danse samedi après-midi, est-ce que je peux aller garder les jumeaux? Je pouvais!

Ce sont des bébés très différents, un tonique, rebelle, expressif et souriant, l'autre, docile et plus passif. L'un commence à s'assoir, l'autre pas du tout. L'un mange docilement tout ce qu'on lui donne, l'autre refuse la cuillère. Moi? Je ne m'en mêle pas. Si on me demande conseil, j'en donnerai.

Mon rôle, surtout maintenant qu'ils vieillissent, est de les stimuler. Je les mets au sol et on joue! On est dans le plaisir et le moment présent, je n'ai rien d'autre à faire que de m'en occuper et j'en profite! Je ne m'occupe ni des couches ni de la nourriture (bon, un biberon de temps en temps, ça arrive), moi,  je joue, je raconte des histoires (devant l'absence de livres, j'apporte les miens de la bibliothèque), on monte des tours avec des blocs en bois ( ça vient de chez nous), on joue à coucou et à la petite bibitte qui monte, on chante des chansons. Je les bouge, petit cheval sur les genoux, l'avion qui monte au ciel. Des fois, j'arrive à obtenir un sourire de mon bébé sérieux, surtout dans les jeux vraiment physiques, ça arrive d'ailleurs de plus en plus souvent. L'autre, le plus léger bébé tonique, sourit facilement. Mais aucun des deux ne rit et ça me surprend. Ils ne babillent pas beaucoup non plus. Rarement. Peut-être qu'ils le font quand je ne suis pas là? C'est possible. Quand j'y suis, je les stimule tout le temps.

jeudi 31 mars 2016

Pourquoi je ne pleurerai pas si ma fille est congédiée

Dans son travail actuel, ma fille est seule quand elle a l'horaire de soir ou de nuit avec toutes les responsabilités que ça implique. Les résidents ont une cloche dans leur chambre ou appartement. On leur vend ça comme le gage d'une sécurité absolue. Sonnez en cas de problème et quelqu'un viendra à votre secours. Le quelqu'un c'est ma fille et je trouve cette responsabilité bien trop grosse pour elle. Elle n'est pas infirmière, elle n'a fait qu'un petit cours de préposée de six mois. C'est trop peu selon moi pour décider si un cas est une urgence ou pas. Pendant sa dernière nuit de travail, ça sonne. Elle se rend illico à la chambre. Une dame se plaint de se sentir mal. Pouvez-vous prendre ma pression? Ma fille sait faire ça mais elle ne se rappelle plus quels chiffres indiquent une pression anormale. Heureusement, le préposé qui l'accompagne (vous vous rappelez qu'on lui donne d'autre formation? Fiou!) a l'air de le savoir, lui. Il rassure la dame qui se sent déjà mieux Problème résolu! Ma fille aurait fait quoi toute seule?

C'est trop pour elle. 

Si on la met à la porte, je m'en fous.

Poids

La pile de mon pèse-personne est finie et je ne me suis pas précipitée pour en acheter une autre. Je suis donc déstabilisée, ce qui est excellent pour le cerveau. Aux dernières nouvelles, lundi dernier, je pesais 168.6 livres. Je ne pèse pas plus, mes vêtements me l'indiquent. Certains jours, je fais My fitnesspal, d'autres, non. J'ai vu mon super doc la semaine passée et tous mes résultats santé sont excellents, malgré le dix livres de plus que l'année passée. Ce qui joue favorablement, c'est certainement l'exercice. J'ai l'intention de maigrir,oui, et de retrouver mon poids santé, mais il y a moins urgence.

J'ai failli me booker un voyage avec une amie. Son idée à elle. C'est l'amie qui se magasine un VR mais il s'agissait d'une croisière en Europe du Nord. Quand j'ai finalement dit que je n'y allais pas, je n'ai ressenti que du soulagement.

Dans un mois, c'est le procès de l'ex de ma fille. S'il se retrouve libre comme l'air et sans la condition actuelle de ne pas rôder dans les parages, je veux être là pour la sécurité de ma fille. Je serais trop inquiète de partir pour le moment. En fait, j'aimerais faire un voyage avec elle éventuellement. À l'automne, ça serait bien.

vendredi 25 mars 2016

Le pire

Le pire quand on est préposée aux bénéficiaires, c'est de se tromper dans les médicaments! La dose est fatale, le pauvre bénéficiaire meurt dans des souffrances atroces, l'affaire fait la une des journaux, on passe en cour et on est condamnée à un minimum de dix ans derrière les barreaux.

Alors. quand on se trompe et qu'on donne non seulement sa dose mais également celle d'une autre personne à un pauvre monsieur innocent mais qu'il n'en semble ni troublé ni dérangé malgré une observation intense de son état pendant douze heures, ce n'est plus le pire, c'est un accident de parcours.

Elle n'a pas été mise à la porte. On lui enlève temporairement l'horaire du soir, le plus exigeant pour elle car elle est seule pour tout faire et prendre toutes les décisions à partir de 18h30. On va lui redonner une autre formation mercredi prochain pour cet horaire. En attendant, elle travaille de jour.

lundi 14 mars 2016

Analyse

J'étais super déprimée hier. Et pourtant tant de choses vont bien, tant de choses vont mieux. Preuve que la santé mentale et le moral ont bien plus à voir avec notre façon de vivre les évènements qu'avec les évènements en tant que tel!

Si j'analyse et c'est ce que je tente de faire, je me sentais mal pour des sentiments associés à l'enfance. Confus mais souffrant. Mes frères, un surtout. Celui qui m'avait dit quand il avait sept ans et moi dix "Ça, c'est ta vie à toi, pas la mienne, moi, je vais toujours faire ce que je veux." Cette phrase qui m' a de toutes évidences marquée, était en réponse au fameux "On ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie" que notre mère nous disait souvent et que je venais de lui lancer moi aussi du haut de mon statut de grande sœur alors qu'il refusait de.... faire ses devoirs, aller prendre son bain? franchement, cette partie-là, je ne m'en rappelle plus.

On fête ma mère pour ses 90 ans la semaine prochaine. Ça se fera encore chez lui, dans sa grande maison. Tout sera bien organisé. Moi, on m'a mise en charge de la salade pour 30 personnes. Je me sens inadéquate. Ils (les organisateurs dont je ne fais pas partie) ont décidé que chaque famille allait composer un hommage à maman et qu'on allait en faire un montage. J'ai écrit un petit quelque chose que j'ai lu à mes enfants et que j'ai envoyé signé par toute ma gang. Là, ce n'est plus assez, mon frère me courrielle qu'il veut un mot de chacun de mes enfants. Je lui réponds qu'ils étaient bien contents que je m'en occupe, mes enfants et que comme on est à la dernière minute, ça va rester comme ça.

Mon frère me téléphone pour que je comprenne que ses enfants à lui et ceux de mon autre frère écriront tous un hommage et qu'il n'y aura donc que les miens qui ne l'auront pas fait.

J'appelle mes enfants qui sont prêts à assumer leur différence.

Je devrais rire de tout ça et ça ne devrait aucunement m'affecter. Des niaiseries, je le sais avec ma tête. Mais mes émotions sont là.

Allons à la piscine. Fait toujours du bien!

mercredi 9 mars 2016

Sortie

Ma fille est sortie de l'hôpital hier. Retournée chez son chum. J'ai décidé de ne pas m'inquiéter.

Mon IPad marchait plus. Je suis allée chez Apple.

Ce soir, je vais chercher mon petit-fils à l'école pour faire les devoirs avec lui chez lui. Ce sera mon nouveau bénévolat du mercredi. Les bébés? Je les vois toujours.

Depuis lundi, je suis rigoureusement Myfitnesspal. C'est bien.

dimanche 6 mars 2016

Poids

Je ne sais plus combien je pèse. Je sais d'une façon certaine que c'est en haut de 170 livres. Je le sais parce que mes vêtements ne me font plus. Je suis grosse dans les miroirs. Je ne peux pas dire que je ne me reconnais plus car ayant pesé ce poids pendant de multiples années, c'est du connu. Du connu qui vieillit. Le poids en trop ne m'avantage pas, c'est clair.

Alors comme je ne veux pas rester comme ça, je me remets au comptage de calories. Sans analyser, sans me taper sur la tête. Je me remets au travail, c'est tout!

vendredi 4 mars 2016

Nouvelles de ma fille

Je n'écris plus beaucoup, moi qui aime tant écrire, parce que mon ordi de neuf ans et trois mois ne fonctionne plus tout en n'étant pas totalement mort et je me trouve pas mal écologique de l'avoir fait durer si longtemps à force de remises à neuf et d'entourloupettes! Je me suis donc acheté un joli IPad au Costco et je déteste écrire là-dessus!

Ma fille et la job? Elle était en formation vendredi, samedi et dimanche et ensuite, sur appel. On l'a appelée le lundi à 14 heures pour rentrer à 16 heures! Elle a paniqué et a dit qu'elle ne se sentait pas capable de faire le travail toute seule. Pas de problème, elle sera donc accompagnée. Ce fût donc le cas lundi et jeudi aussi ( elle a eu congé mardi et mercredi) et même aujourd'hui, elle sera encore supervisée! Ce qui lui fera six jours de formation, le double de ce qui était prévu.

Ils veulent vraiment l'avoir dans leur équipe, ça a l'air!

Elle se sent comment? Une montagne d'émotions, je dirais. Le vrai test, c'est quand elle ne sera plus accompagnée. Un jour à la fois.

samedi 27 février 2016

Soir

Je voudrais dire à Mademoiselle K, celle qui n'est pas une tarte que la directrice des soins dans les résidences Soleil est une infirmière auxiliaire. Elle a donc beaucoup de responsabilités et c'est à elle que les préposés se réfèrent. Alors, dépendant de ton lieu de travail, cet emploi peut être intéressant et la formation est rapide!

Ma fille est revenue presque enthousiasmée aujourd'hui. Elle a eu la bonne idée de prendre des notes pour se rappeler des choses à faire et surtout surtout, elle s'est fait une amie au travail qu'elle s'est empressée de rajouter à son Facebook. Pas certaine que ce soit l'idée du siècle pour le Facebook et je le lui ai dit. Risqué de mélanger vie privée et travail. Elle y retourne demain!

Trop pour elle

Je ne pense pas qu'elle va pouvoir garder l'emploi. Elle ne le pense pas non plus. Hier, elle suivait une préposée, aujourd'hui, elle va faire la job en étant supervisée par la même préposée. Beaucoup d'informations à retenir. Un stress incommensurable. Pas le stress normal d'une nouvelle employée normale. Celui de celle qui pense ne pas pouvoir faire la job. Celui qui rend une jeune fille noire, grise. Celui qui lui donne mal au ventre. En boule dans son lit tordue de douleurs ce matin alors qu'il faut qu'elle se prépare. Elle y est pourtant allée. C'est une courageuse, ma fille. 

Je suis d'autant plus contente de lui avoir dit et redit que ce n'était pas grave si ça ne marchait pas. Des résidences, il y en a, du monde qui a besoin de soins au privé également. J'ai d'ailleurs senti qu'elle s'ennuyait de sa dame à huit dollars l'heure! Dommage qu'elle soit si loin, trois heures de transport pour des soins qui durent quatre heures, ça n'a pas grand bon sens. 

vendredi 26 février 2016

Réalisme

Michèle me demande si elle était prête! Et comment! Elle n'avait pas dormi de la nuit et est partie un peu en avance sans même que j'aie à m'en mêler.

On a parlé plus de la possibilité de renvoi que de celle qu'ils la gardent. Du négativisme? Nenni. Tellement pas. Du réalisme tout simplement. Et de la protection de soi. Son ego a déjà été bien assez égratigné. Elle a mûri, elle est capable de voir ses handicaps et de savoir également quand il faut les cacher.

Elle n'a pas dit qu'elle avait des problèmes d'apprentissage. On ne l'aurait pas engagée. Quand on lui a demandé ses qualités et ses défauts, elle a dit qu'elle était trop sensible comme défaut et elle a nommé plein de qualités. Bravo Fille! Une championne pour te faire engager.

Une fois l'embauche faite, on entre dans la réalité et la réalité c'est que le monde du travail normal est très difficile d'accès pour une personne qui a des problèmes d'apprentissage. Elle a eu la job, bien, la garder sera une tout autre affaire. Alors, on en parle.

On lui a dit qu'après un jour ou deux, elle devrait travailler seule et ça l'angoisse. 

Tu fais un jour, ou deux ou trois et on te met à la porte? Tu peux être fière de toi. Ces un, deux ou trois jours vont t'avoir appris quelque chose qui te servira dans ton prochain emploi. C'est bon, c'est bien et c'est ton rythme à toi.

Et puis, je peux toujours faire mon travail en privé avec une seule personne, me dit-elle. Elle a déjà des portes de sortie, c'est bien et c'est bon.

En tout cas, je suis très fière de ma fille mais aussi de moi. J'ai choisi de ne pas faire de voyage et de me plier au rythme et besoins de ma fille et ça a réussi! Ce cours, au départ, elle ne voulait pas vraiment le faire, disait que jamais elle ne changerait de couches. Et pourtant, dès qu'elle a eu à le faire pour vrai, ça n'a jamais posé problème et elle ne s'en est jamais plaint. Elle a appris beaucoup et il y a ce merveilleux diplôme, que nous allons faire encadrer. Son premier succès académique. 

jeudi 25 février 2016

Résidence Soleil

Vous vous rappelez certainement que la recherche d'emploi avec ma fille, ce n'est pas de la tarte. Premier cv porté dans petite résidence idéale à Outremont, appel de la directrice et rejet. Et le fameux cv et lettre et liste de ses cours aussi dans une grande enveloppe avec une lettre personnalisée à la résidence Soleil près de chez nous finalement porté par Fille après l'avoir achallée toute une journée. Tenez-vous bien braves gens, clairons et trompettes! Ma fille n'a donc fait que deux seules et uniques demandes d'emploi  et elle commence à l'essai demain matin huit heures à la Résidence Soleil qui est à dix minutes de marche de chez nous. 

On l'a appelée ce matin pour lui donner rendez-vous à treize heures trente, on lui a parlé un peu, on a vérifié ses papiers et elle commence demain. 

Ouf! Hourra! Youppi! Quand je lui disais qu'il y en avait du travail en masse dans ce domaine-là. 

Je mets cependant un bémol et un gros. Je me rappelle très bien également quand elle avait obtenu un poste de caissière chez Jean Coutu. Je me rappelle sa joie et sa fierté. Trois jours plus tard, elle était à la porte ma fille. Et sa dévastation à la suite de son renvoi a sérieusement atteint son estime de soi. 

Cette fois, je l'ai mise en garde. Avoir obtenu de pouvoir essayer la job est un immense succès. Maintenant, la garder est une autre histoire. Si jamais elle était mise à la porte, personne ne le saura, elle sera payée pour les heures faites et elle aura sûrement appris quelque chose qui lui servira dans le prochain emploi. 

Ma jeune coiffeuse que j'ai vue hier est la personne idéale pour comprendre ma fille. Elle a aussi des problèmes d'apprentissage et a d'ailleurs fréquenté la même école qu'elle. Dans son cas, une fois son diplôme de coiffeuse en poche, elle en trouvait facilement des emplois. Belle présentation, beau discours. Mais elle se faisait toujours renvoyer. Ne comprenait pas les consignes, ne pouvait supporter la pression ou autre problème. Maintenant, elle a le même emploi depuis presque trois ans mais avant ça, elle a bien fait une quinzaine de salons de coiffure. 

Ne jamais lâcher. 

mardi 23 février 2016

Énergie

Le matin, je vais généralement bien. Depuis que je fais de l'aquajogging et de l'aquaforme trois fois par semaine, encore plus! C'est fou ce que l'exercice influe sur le moral, sur mon moral en tout cas! Un remède global et efficace. 

J'ai donc bien envie de laisser aller les choses et de partir en voyage avec ma plus jeune au mois de mai, moi! Au lieu de pousser et rager, je préfère: se calmer et respirer. Penser à moi. 

Autre visite à ma fille à l'hôpital après le bénévolat-jumeaux d'hier. Elle m'avait appelée trois fois et m'avait laissé le message d'une bonne nouvelle à m'apprendre. Je ne prends pas mes appels quand je m'occupe des bébés. Alors, intriguée, je n'ai fait ni une ni deux et je suis partie la voir en personne. La bonne nouvelle? Elle a été acceptée dans un programme d'art/artisanat thérapeutique auquel on (je suis l'initiatrice!) l'avait inscrite au début de l'automne. Une journée par semaine. Super bonne nouvelle en effet! Elle commence vendredi, quittera l'hôpital le matin, viendra dîner ici vu que c'est tout près, fera son après-midi et retournera à l'hôpital ensuite. Elle n'a pas son premier choix (les bijoux) mais travaillera les tissus, ce qui était son troisième choix. L'important, c'est qu'elle soit là, occupée de ses mains et pouvant exercer sa créativité, avec des gens qui savent qu'elle a une maladie mentale ou qui en ont une. Des gens qui vont la comprendre. Je suis très heureuse de ça et elle aussi. 

La mère de Petit-fils m'a demandé de faire les devoirs avec lui une fois par semaine. Je le lui avais déjà offert et elle avait refusé. J'ai évidemment accepté. Ça va commencer après la relâche. Je vais aller le chercher à l'école, elle va me donner une clé et on va faire les devoirs chez elle en attendant qu'elle arrive. Bon plan. Bien sûr que c'est un bon plan! C'est moi qui le lui avait proposé tel quel! ;o) 

Mon énergie revient et l'espoir que tout aille bien aussi, globalement. La perfection, je ne recherche plus ça depuis longtemps. On apprend un peu avec le temps, c'est bien. Et au moment où j'écris, tout va bien. Il fait soleil, j'ai une belle journée devant moi et la liberté d'en faire ce que je veux. Et ça ne sera pas chercher un job de force avec ma fille. Pas aujourd'hui. Congé!  

dimanche 21 février 2016

Urgence

Si ma fille se trouvait un travail avant le premier mars, elle travaillerait mars, avril, mai, juin, juillet, août. L'été, la demande est grande, il y a des remplacements à faire. Ensuite, à l'automne,elle pourrait probablement avoir au moins une semaine de vacances et peut-être deux en en prenant une à ses frais et on partirait en voyage ensemble. Elle serait heureuse, moi aussi, et on célébrerait l'immense victoire d'avoir un travail, de gagner sa vie et de devenir indépendante. 

Mais pour avoir un travail si vite, il faut le chercher intensivement. Elle a un cours mais pas d'expérience, ça nuit. 

Sinon...  on laisse un peu aller, elle garde sa petite job sous la table le soir, elle passe en cour début mai comme témoin dans la poursuite de violence conjugale contre son ex et on part en voyage ensuite. 

Au retour, recherche d'emploi. 

Il me semble que le premier scénario est plus intéressant car elle n'aura pas oublié ce qu'elle a appris et pour un employeur, quelqu'un qui trouve rapidement un job est mieux que la personne qui a un diplôme depuis six mois et qui n'a rien trouvé encore. C'est un peu le même principe que la maison qui  est à vendre depuis plus d'un an. L'acheteur va se demander ce qui peut bien clocher avec et ne va même pas aller la visiter.