vendredi 11 avril 2008

L'intensité

Ce qui différencie ma pratique personnelle de ce cours intensif du matin que je suis depuis hier ou du cours de professeure de yoga que je suivais, c'est l'intensité. Quand je travaille par moi-même, j'y vais tranquillement à mon rythme, je prends souvent un livre pour vérifier la posture ou bien en apprendre une nouvelle. J'étudie les noms en sanskrit. Parfois je dessine les asanas. C'était recommandé dans le cours de prof. Pour bien sentir l'alignement et les lignes d'énergie Je mets la minuterie et j'explore pendant une heure. C'est souvent (de plus en plus) agréable. Je ne suis jamais épuisée. Après la séance, je fais un très court shavasana, parce que je sais que c'est important pour intégrer les postures, mais je pourrais très bien fonctionner sans en faire.

Quand je fais du yoga rigoureux avec un professeur qui nous pousse, souvent je souhaiterais que ça arrête. C'est ardu et douloureux. J'ai tellement hâte qu'elle dise de redescendre la jambe qui est en l'air depuis une éternité me semble-t-il. On fait les enchaînements parfois rapidement, je suis essoufflée, je persiste, je continue, je suis en nage. C'est long. J'ai hâte que ça ralentisse. Mais je suis. Il y a la professeure et aussi l'énergie du groupe. Et quand enfin on s'étend pour shavasana, je ressens une détente profonde, ma respiration a changé, tous mes muscles ont travaillé. Et même si je me suis levée à cinq heures et demi, j'ai autant d'énergie (bien plus!!) que si je m'étais levée à neuf heures.

Je pense cependant qu'avec le temps, ma pratique personnelle va évoluer. Je n'aurai pas toujours besoin de consulter les livres et je vais probablement apprendre à me pousser moi-même de temps en temps!

Je pense que les deux sont importants, ma pratique personnelle mais aussi les cours avancés en groupe. Dans ma pratique personnelle, j'apprends beaucoup, j'intègre. Dans les cours avec professeure, pas tous les cours, je parle des cours rigoureux avec une professeure compétente et qui nous pousse, je me dépasse et je suis bien reconnaissante à la professeure tortionnaire pour ça!

jeudi 10 avril 2008

De la maternité à l'âge mûr

Je ramollis avec Treize ans. Je n'ai pas élevé les autres avec la même latitude. Pourquoi donc? Ses problèmes d'apprentissage? Oui, en partie. Mais aussi mon âge tout simplement. J'en ai trois autres à l'âge adulte ou à peu près. Et il y a tant de choses que je considère maintenant sans importance dans l'éducation d'un enfant. À part les vraies valeurs. Tout le reste est accessoire.

mercredi 9 avril 2008

Le regret

Je sais bien qu'il ne faut jamais rien regretter, qu'il faut aller de l'avant et blablabla. Et pourtant, il me semble que j'ai fait une erreur en abandonnant mon cours de professeure de yoga. C'était dur, affreusement difficile, j'étais vraiment la doyenne du groupe, je souffrais souvent, mais que j'étais donc en forme dans ce temps-là, qui m'apparaît lointain sans l'être vraiment. Toute seule, je n'arrive vraiment pas à recréer une telle intensité et j'ai l'impression de me laisser aller et c'est un peu le cas aussi. La discipline se relâche et pas rien qu'un peu. Tant que je n'aurai pas trouvé un autre projet aussi motivant, je m'en voudrai d'avoir lâché. J'avais des raisons de le faire mais elles m'apparaissent futiles et bêtes aujourd'hui.

mardi 8 avril 2008

Un nouveau défi

J'ai décidé d'apprendre à nager. Un peu à reculons. Je me suis appris moi-même à me déplacer dans l'eau mais je n'ai aucune technique. Je me présente donc à la piscine ce matin. Six femmes dont quatre immigrantes. J'ai pu pratiquer mon espagnol et je me suis rapidement fait une amie. Arrive le prof . Un adorable jeune homme dynamique, chaleureux et compétent. Une des dames, la plus jeune, n'a jamais mis le gros orteil dans une piscine et a peur de l'eau, les trois autres dont je fais partie, nagent tant que bien que mal à leur manière et ne connaissent aucun style, les deux dernières nagent très bien et auraient dû s'inscrire à un autre cours qu'un cours de débutant, mais pas si grave, le prof est débrouillard. J'ai adoré! Et je suis très motivée à apprendre et à pratiquer. Ce sera facile car Voisin aime aller à la piscine, c'est plus motivant d'aller s'entraîner à deux. J'aurais dû écouter avant mon amie Lud qui me suggérait de varier mes activités. C'est fait! On a appris à se propulser à partir du bord de la piscine, les mains jointes en avant, à remonter à la surface et à respirer. On a fait des longueurs en tenant une planche devant nous. On a commencé à faire des bulles et à sortir la tête sur le côté pour respirer. La semaine prochaine, on commence le crawl. Excitant!

L'érotisme

Je passe de l'optimisme à l'érotisme, à la demande de Corto. J'y vois d'ailleurs un lien, des moments d'érotisme provoquant souvent de l'optimisme avec un déferlement d'adrénaline qui intensifie le moment présent, le sang qui coule dans les veines et la réalisation du plaisir de vivre. Et le sentiment d'être jeune. Voilà. L'érotisme c'est la jeunesse. La pulsion érotique est pulsion de vie, d'ailleurs Dolce Vita nous confiait trouver une charge érotique accrue à faire l'amour en ayant en même temps la possibilité de faire un enfant.

L'érotisme c'est le désir, chez les deux sexes, je pense. Ça se passe dans la tête, essentiellement dans la tête. Le trouble. Ça me rend maladroite. Devant un homme qui me trouble, je peux perdre mes moyens ou devenir éloquente. Mais c'est le même trouble. Zone de marées. Je regarde les mains. Important les mains. Un homme peut me faire chavirer par ses mains.

Un homme viril est érotique pour moi. Du poil. De la profondeur. De l'évocation. Un homme qui me décrit ce que nous ferons, ce qu'il me fera, ce que je lui ferai me fait fondre. Et rougir. La parole donc est érotique. Les écrits aussi.

Quand nous en sommes rendus à l'odeur, donc au rapprochement, c'est le comble de l'érotisme. Plus que la vue. Me lover dans ses bras et le sentir juste là, dans le creux du cou. Extase. Ça pourrait s'arrêter là, je serais satisfaite. Il y a tout un passé dans ces odeurs et l'odeur du cuir me comble et m'excite, cadeau d'un premier amoureux d'adolescence.

L'érotisme est toujours incarné pour moi. Il est déclenché par une vraie personne, pas nécessairement disponible ou accessible mais réelle. Je sais très bien alimenter mes fantasmes mais me tourne naturellement vers ceux qui sont réalisables. Même une seule fois. En fait, quoi de plus érotique que de faire enfin l'amour avec un être désiré intensivement, douloureusement et en sachant que ce sera la seule et unique et mémorable fois? Quelle intensité alors, quelle incarnation totale dans le moment présent!

Il m'arrive de penser à sublimer tout ça et j'ai bien l'impression qu'il faudra y passer éventuellement. Arrivera un moment où je ne trouverai plus de partenaire. Je m'adapterai. Mais les journées où j'ai de telles pensées sont teintées de pessimisme. Et rares, heureusement.

samedi 5 avril 2008

L'optimisme

C'est le contraire du pessimisme. C'est le verre à moitié plein. C'est la croyance que les choses vont s'améliorer avec le temps. C'est le sourire gratuit. C'est se taire parce que se plaindre alimenterait le négativisme. C'est courir en pensant que son coeur en bénéficie. C'est continuer jour après jour. C'est imaginer ses enfants heureux. C'est manger un gâteau en étant persuadée qu'on ne va pas grossir. C'est écrire ses mémoires en se croyant éternelle. C'est avoir le coeur qui bat en rencontrant un homme. C'est acheter un rouge à lèvres. C'est écrire ce billet pour Encre qui s'inquiéte. C'est s'imaginer que la peinture va se faire toute seule à force de la visualiser sur les murs. Bon, d'accord, ça, c'est plus du rêve et de la paresse que de l'optimisme, j'avoue!

Le grand frère

Treize ans est sortie au cinéma avec son grand frère de vingt-sept ans. Elle était toute prête à huit heures ce matin! Il est son héros. Je suis bien contente que mon fils entretienne une si belle relation avec ses soeurs. Un grand frère aimant, c'est précieux et encore plus pour des fillettes qui n'ont pas de père.

La psychanalyse

J'ai déjà vu une psychologue. Deux psychologues en fait. La première, c'est celle qui s'occupait de l'aide aux employés de mon ministère. J'enseignais depuis vingt ans, j'avais l'impression d'avoir fait le tour et c'est pour une aide à la réorientation que je l'avais consultée. Mon employeur nous octroyait cinq séances gratuites et confidentielles. Finalement, je ne me suis pas réorientée mais j'ai adopté trois enfants l'une après l'autre. Elle avait trouvé que mon souhait de maternité était légitime et que j'étais saine d'esprit et apte à le réaliser. Elle m'a donc aidée à me mettre en action. Merci psy!

La deuxième a été consultée à grands frais alors qu'une de mes filles adoptées avait des difficultés majeures. J'avais dû la placer en centre d'accueil pour sa sécurité. Elle avait douze ans. La psychologue consultée était spécialisée en troubles de l'attachement et je me suis sentie profondément comprise, enfin! Tout ce que je lui racontais sur ma fille, elle le savait déjà. Elle pouvait terminer mes phrases, elle pouvait prédire la prochaine action de ma fille. J'ai reçu son appui inconditionnel et dévoué pour m'opposer à certaines décisions des centres jeunesse. Elle a même offert de venir aux réunions avec moi. Ça n'a pas été nécessaire. Son soutien m'a tellement renforcée et déculpabilisée que j'ai pu tenir tête à des travailleuses sociales qui s'étaient mises à plusieurs pour m'imposer leur vision. J'ai pu soutenir leur mépris alors que je refusais le retour de ma fille dans sa famille, certaine que je faisais ce qui était pour son bien et le nôtre. Merci et encore merci psy!

Actuellement, ce qui me serait utile, ce serait probablement un orienteur. Parce que je ne sais plus trop vers quoi me tourner. Pas que je manque de choix et de posssibilités, au contraire, il y en a trop.

Notre dernière idée à Treize ans et moi: un voyage en Égypte cet été, trois semaines avec le Club Aventure. On cogite et je calcule. Et puis il y a Dix-sept ans évidemment. Vais-je la laisser si longtemps? Et puis la maison et les locataires et le grand terrain. C'est pour ça que je voulais vendre, pour ne plus être l'esclave de la maison. Un psy orienteur m'aiderait probablement à démêler tout ça.

J'ai comme l'impression que ce projet va demeurer un projet jamais réalisé. Et je m'en veux pour ça. Je me sens mauvaise mère. Les amies de ma fille voyagent toutes, selon elle. Suis-je en train de me faire manipuler? Je suis facilement manipulable quand ça vient de Treize ans. Je trouve déjà sa vie si difficile à cause de ses problèmes d'apprentissage, j'admire son courage et sa ténacité et j'aimerais adoucir les difficultés. C'est celle de mes enfants qui apprécie le plus les voyages et l'Égypte particulièrement l'a toujours passionnée.

vendredi 4 avril 2008

Le grand intellectuel mélomane

Réseaucontact. J'ai cinquante ans. Il y a ce type qui écrit sur le courrier du coeur. Intéressant le courrier du coeur de réseaucontact. Vous devriez jeter un oeil. J'ai rencontré pas mal d'hommes qui y écrivent. Alors l'écrivain en question était bref mais très présent. Et ses conseils étaient souvent adéquats. Humoristiques. Surprenants. J'aime les gens non-conventionnels. J'allais voir sa fiche. Très brève aussi. Un grand type bref donc. Je communique.

Il me répond qu'il est un homme fucké qui n'a pas le tour avec les femmes et que ce serait tout simplement une erreur de le rencontrer. J'ai été intriguée et rencontre il y eût, rapidement. Je suis alors persuadée que tout se passe bien, que je lui plais et qu'il me plaît. La conversation est fluide et agréable. Je le trouve fort intéressant.

Quand je lui écris que j'aimerais le revoir, il me répond que ce n'est pas le cas pour lui, que je ne suis pas son genre de femmes. Bon, une autre aurait décroché tout de suite, mais je devais avoir une confiance en moi béton, car je ne le crois pas!!! Je lui écris exactement ça, que je ne le crois pas et je lui demande pourquoi il croit (à tort!) que je ne suis pas son genre de femme. J'étais habillée en noir, qu'il me répond. On se rencontre à nouveau, à mon initiative vous l'aurez deviné. Cette fois, je suis habillée en rouge feu. Et débute une histoire follement romantique. Monsieur veut me voir tout le temps. Il m'écrit des poèmes, m'emmène au concert et plutôt aux concerts, car la musique est sa passion. On se tient chastement la main. On va ensuite marcher longuement au jardin botanique ou au parc Lafontaine, je deviens une madone sur l'herbe et mon amoureux pose sa tête sur ma jupe. Cliché. Images. Folie. Été. Il m'appelle, veut me voir encore et encore, me raconte sa vie, son enfance dans tous les détails, et il y en a long à raconter, il a cinquante-cinq ans. Je viens à brûler pour lui, pour son corps, je veux dire. La madone, ça fait un temps avec moi. Mais monsieur n'est pas pressé de toute évidence. Je vais suivre son rythme pour une fois. Et il est si romantique, si prévenant, si ... intéressé.

Quand il part en vacances... seul, nous n'avons échangé que des baisers. J'attends son retour avec une certaine impatience.

Il m'a donné rendez-vous au restaurant. Je lui donne rendez-vous chez lui et j'insiste. J'apporterai le repas, monsieur n'étant pas féru en cuisine. C'est ce soir que ça se passe, mon chéri mélomane. On cuisine ensemble, enfin plus ou moins ensemble, je cuisine et il aide un peu. J'ai apporté du vin mais il n'en boit pas. Non, pas un ex-alcoolique, seulement quelqu'un qui n'aime pas le vin. Il n'aime pas manger non plus. J'aurais dû voir certains signes. Bon, alors on mange mon délicieux repas ou plutôt, je mange mon délicieux repas et il le picore un peu, il le trouve trop épicé. Les épices non plus, il n'aime pas. Peu importe, cette fois, il ne m'échappera pas. On parle (il parle!) musique, littérature, politique! Je tente de ramener la conversation vers des sujets plus intimes, personnels, avec un petit succès. Les femmes l'ont toujours déçu. Toujours. Toutes sauf une, et encore... Il a été dépucelé à ... 33 ans! J'écoute tout ça et au lieu de me sauver à toutes jambes, je suis attirée encore. Il y a des mois qu'on se voit, qu'on se courtise, qu'il me tient la main, qu'il me dit m'adorer, qu'il recherche ma présence, me trouve tellement différente. Il est vrai qu'on a peu en commun, il aime sa musique, ses lectures, moi aussi je lis mais on ne lit vraiment pas la même chose, il n'a pas d'amis, parle beaucoup de sa mère décédée, en fait, sa maison est décorée avec des photos de sa mère. C'est curieux mais les gens curieux ne me rebutent pas.

Après le repas auquel il a à peine goûté, après deux verres de vin que j'ai bus toute seule, on passe au salon. Il parle alors de faire une promenade. Pas question! Je l'embrasse, le caresse et entreprends de le déshabiller. Il se laisse faire passivement. On se retrouvera dans son lit, à mon initiative. Je suis folle de passion. Ma passion peut bien aller se rhabiller. De son côté... rien!

Il faut être patiente, voilà tout. S'ensuivront de nombreuses séances de patience. Il est toujours partant pour me voir et aller au concert avec moi. Il me trouve merveilleuse et ne passe pas une journée sans m'écrire, m'appeler ou vouloir me voir. Mais nos sessions intimes sont toujours à mon initiative. Évidemment, je veux en parler. Il tente d'éviter le sujet mais je deviens de plus en plus obsédée par la chose. Je n'en reviens tout simplement pas. Il finit pas m'avouer que ça ne marchait pas plus avec les autres, que pour lui ce n'est pas vraiment important, que l'affection et la tendresse lui suffisent. Je lui parle Viagra et thérapie chez un sexologue et on a notre première dispute.

Nos échanges épistolaires passent alors d'amoureux et romantiques à acerbes. Il me traite d'obsédée sexuelle, je lui recommande de se faire soigner. La fin viendra rapidement, vous vous en doutez.

jeudi 3 avril 2008

Bof!

Je crois que ma déprime d'aujourd'hui d'origine inconnue en a une origine connue. Il y a bien sûr ma grande fille qui a sonné à ma porte tard un soir, ruisselante de larmes. Ma grande fille qui ne pleure jamais qui me sanglotait dans les bras. Je l'ai repoussée pour l'observer. Rien de cassé en apparence du moins. Et puis je l'ai reprise dans mes bras. Tellement rare qu'elle se laisse faire. Son corps est tellement frêle. "Manges-tu?" "Oui", qu'elle me répond à travers son torrent de larmes. Et c'est un bébé, une toute petite fille qui se laisse bercer. Histoire d'argent. Tout son argent. Celui qui était placé pour son avenir, pour ses études. Celui qu'elle a retiré une fois majeure. Elle pouvait, c'était à elle. Flambé le douze mille dollars. Par le chum. Mais le chum la fait vivre depuis longtemps et comme ils ont la philosophie " ce qui est à toi est à moi"... Ils voulaient s'ouvrir un restaurant. Elle s'accrochait à ce rêve. Elle veut que je lui prête de l'argent.

Je suis moins affectée qu'avant par les difficultés de la vie de ma fille aînée. J'ai appris à m'en protéger. Pour ne pas sombrer avec elle. En fait, elle va mal mais tellement mieux que ce que les spécialistes prédisaient. Drogue, prostitution et suicide. Rien de tout cela n'est arrivé.

Il y a aussi l'échec de mes projets de professeure de yoga. J'ai quitté un cours de professeure pour m'inscrire à un autre. Or, le deuxième cours devient de plus en plus hypothétique. Pas assez d'inscriptions. Et puis c'est broche-à-foin, je m'en rendais pourtant compte, mais je mettais le manque d'organisation sur le côté ésotérique de l'école. Je me retrouve le bec à l'eau un peu. C'était mon projet de vie principal. Je tourne en rond, fais du yoga le matin ce qui est très bien mais je ne retrouve plus l'intensité de la pratique de l'école, l'adrénaline et le sentiment extatique d'être vivante et de poursuivre un but.

Et puis aujourd'hui, en accompagnant Voisin à l'hôpital, j'ai vu des travailleuses tellement extraordinaires, efficaces, charmantes, pleines d'humour malgré la difficulté de la tâche. Et je me suis sentie vide et inutile en comparaison. Bon, je sais, il n'en tient qu'à moi. Il n'en tient qu'à moi.

Peut-être les hormones aussi? Commodes les hormones pour les femmes. On peut leur mettre bien des choses sur le dos. Facile.

Je vais aller marcher et courir un peu. Je ne peux pas faire de yoga tout de suite, je viens de manger. Bouger, c'est toujours approprié quand ça ne va pas et quand ça va aussi. Ce qu'il y a de magnifique, ce sont ces journées qui allongent. Il fait même encore soleil.

L'hôpital

Je déteste parler de maladie. Ma mère m'a toujours dit que c'était le sujet le plus ennuyant du monde, celui à éviter et qu'à la question "Comment ça va?" il ne devait jamais y avoir aucune autre réponse que "Bien, merci." Or, je vais à l'hôpital ce matin. Mais non, je ne suis pas malade! C'est pour Voisin. Un test d'intestin et il doit être accompagné. Du coup, je me tâte. Il est plus jeune que moi, un peu. Il va bien y avoir quelque chose qui va lâcher chez moi aussi éventuellement. Une vague angoisse m'envahit. L'hôpital, je le savais, ce n'est pas bon pour la santé.

lundi 31 mars 2008

Treize ans

Hier, on a passé un super après-midi ensemble Treize ans et moi à nous balader sur l'avenue Mont-Royal, à entrer dans toutes les boutiques, à profiter du soleil radieux et même à jaser joyeusement! Elle a tellement apprécié que lorsque l'heure de mon cours de yoga est arrivée et que j'ai voulu l'accompagner au métro pour qu'elle rentre à la maison, elle m'a demandé de continuer à se promener un peu. Pourquoi pas? Il faisait tellement beau. D'accord, tu te promènes jusqu'à dix-sept heures trente et tu rentres Treize ans. Marché conclu!

Je suis donc allée au yoga Iyengar, j'ai eu un superbe cours et c'est bien énergisée et joyeuse que je suis revenue chez moi. Il était sept heures et demi. Pas de fille au domicile! Un message sur le répondeur. Treize ans s'était rendue toute seule chez une de ses amies qui habite loin. Métro, autobus, elle avait trouvé le chemin toute seule! Ne pas oublier qu'on a affaire à une grande dyslexique, pour qui lire un plan de métro est toute une entreprise. J'étais à la fois très fière de cette grande preuve d'autonomie et fâchée qu'elle n'ait pas suivi mes directives. Finalement, les parents de l'amie l'ont reconduite à la maison. Et je l'ai donc d'abord félicitée pour la chicaner (pas beaucoup) ensuite. J'étais pas mal plus contente que fâchée. Elle va s'en tirer ma poulette!

La modération

Je modère les commentaires de mon blogue parce que je reçois des commentaires anonymes agressifs. Jamais arrivé avant. Les attaques ont rapport à mon âge. On me traite de vieille adolescente attardée et de bien d'autres choses que je ne répéterai pas. C'est vrai qu'une femme de cinquante ans devrait faire du sucre à la crème et tricoter des pantoufles en fentex en se berçant au clair de lune. Or, le clair de lune m'inspire autre chose encore. Dérangeant pour certaines personnes. C'est leur problème mais je ne vais tout de même pas leur faire le plaisir de publier leurs insultes.

samedi 29 mars 2008

Une journée

Une journée frustrante centrée sur les autres une journée où je n'ai pas eu la sagesse de me faire plaisir une journée trop vite passée dans laquelle je n'ai pas vu les petits bonheurs qui s'y cachaient sans doute trop concentrée sur la tâche sur l'action sur en finir pour passer à autre chose autre chose qui n'est jamais venue et me voilà le soir et il n'y a plus de temps et j'ai cette impression de gâchis léger plate bête.

vendredi 28 mars 2008

Voisin et son fils

J'ai appris à me taire quand Voisin parle de son fils. C'est fort souvent pour se plaindre. Il ne le voit qu'une fin de semaine sur deux et un mois l'été par ordre de cour. Il aurait préféré la garde partagée. Le gamin habite à une heure de route donc n'a pas d'amis chez papa. Il y a deux semaines, il pestait parce que le petit avait un test de classement pour sa future équipe de soccer et qu'il devait donc l'y conduire et handicaper leur fin de semaine ensemble, déjà qu'il le voit si peu souvent. Pas toujours capable de me taire, j'ai simplement dit qu'ils seraient ensemble pour ce test et qu'il aurait le plaisir de le voir jouer. Les yeux qu'il m'a faits! Incapable de parler à la mère après huit années de séparation, Voisin! Et là, hier, à la piscine, il se plaignait encore que la mère voulait changer les fins de semaine, pour sa fête à elle et qu'il en avait marre de toujours céder. Cette fois, j'ai su me taire et j'ai plongé. Bien profond.

samedi 22 mars 2008

La salade

Je suis dans la salade. Pour vingt-cinq personnes. Dans les soupers familiaux communautaires, on me met toujours à la salade. On fête ma maman ce soir. Un surprise party pour ses 82 ans! Elle pense qu'elle va souper seulement avec mon frère et sa femme. Mais nous serons tous là.

jeudi 20 mars 2008

La coach

Mardi midi, j'avais rendez-vous avec mon amie P, celle avec laquelle je faisais du yoga à l'automne. Dîner dans un petit café mais avec papier et crayon. Toutes les deux, nous avons besoin de faire des changements dans nos vies. Nous avons donc décidé de devenir la coach de vie l'une de l'autre. Tellement facile de dire à quelqu'un d'autre quoi faire! Les problèmes et leurs solutions apparaissent plus clairement quand il ne s'agit pas de soi.

On a d'abord jasé abondamment informellement. Ça vient tout seul. La partie facile, quoi! On a le même âge et certains problèmes de l'une sont les problèmes de l'autre.

Dans mon cas à moi, elle m'a donné un devoir que je n'aime pas du tout. Mais que je vais faire. On se rencontre pour ça, se pousser un peu, rendre des comptes, sortir de nos habitudes! D'ailleurs. les devoirs que moi je lui ai donnés. elle ne les aime pas non plus parce qu'ils la bousculent.

Étant donné que je me plains constamment que je veux déménager mais pas vraiment non plus et pour aller où et qu'à bien y penser un grand loft dans un immense immeuble anonyme, ce n'est pas ça non plus et blablabla, étant donné que je suis fatigante donc avec ce sujet du domicile, elle a décidé que mon devoir de la semaine porterait là-dessus! Ouais... Elle veut que je décore ma maison, laissée à l'abandon depuis longtemps. Je lui disais aimer l'art et visiter des galeries, ce qui est nouveau et stimulant pour moi, je lui disais avoir voulu acheter une oeuvre pour la première fois. Elle veut donc que j'investisse mon appartement actuel, que je l'investisse sans me dire constamment comme je le fais que c'est du temps perdu vu que je vais déménager et que j'y suis depuis trop longtemps. D'accord, vendu, je vais le faire le devoir. Et je fais le tour du propriétaire depuis lors, et c'est moi la propriétaire en plus et il faudra ressortir la peinture et changer ci et ça et ça ne me tente toujours pas, mais je vais le faire l'effort, parce que je l'ai promis. Et puis, même si je décide de vendre, une maison fraîche peinte et pimpante, c'est plus vendeur qu'une maison fatiguée et négligée. Même chose pour les femmes d'ailleurs! Et les hommes aussi.

Pour ce qui est des nombreuses décisions face à mon futur, Amie Coach y travaille avec moi. Tranquillement. On ne peut pas tout faire dans une semaine. Heureusement qu'elle était là. J'ai tendance à vouloir tout faire tout de suite et à m'emmêler dans mes accomplissements ou leur absence. Un oeil extérieur et bienveillant est vraiment bienvenu.

Le yoga? Hum... pas fort fort. J'en fais un peu au réveil ce qui est déjà une performance. Systématiquement. J'ouvre un oeil et je me retrouve sur le tapis déjà déroulé qui m'attend. Quelques asanas et je vais déjeuner. Déjà ça de pris. Je voudrais que cette habitude s'imprime dans mon cerveau. Ça s'en vient.

mercredi 19 mars 2008

Fausse alerte

Ce n'était pas Dulcinée qui était en visite chez Voisin mais bien une Française qui y a passé quelques jours. Je la connais d'ailleurs. Une femme qui avait fait le tour du monde en bicyclette avec son mari et son enfant. Ils avaient donné une conférence à notre Maison de la Culture et Voisin les avait invités à séjourner chez lui. Depuis lors, ils ont divorcé mais Voisin est resté ami avec la dame qui loge chez lui quand elle vient à Montréal. Quelle est la nature de leurs rapports? me demandez-vous. Que vous êtes curieux! Moi, cette question, je ne me la pose pas.

mardi 18 mars 2008

L'insécurité

Hier soir, j'ai téléphoné à Voisin. Il n'avait pas sa voix habituelle et m'a dit tout bas qu'il avait de la visite spéciale. J'ai immédiatement dit qu'on se rappellerait une autre fois et il n'a pas protesté. On a raccroché. Je pense que Dulcinée était là. Les choses se concrétiseraient donc pour Voisin. Et pour moi aussi. Tant que rien de concret ne se passe entre eux, tant que ce n'est que du flirt, j'ai ma place dans sa vie. Une place occasionnelle mais réelle. Mais là...

samedi 15 mars 2008

Domesticité

Je fais dans le familial et le domestique ces jours-ci. Me convainquant que Treize ans a encore besoin de moi et que je suis toujours utile. Je sais bien que je me leurre d'aplomb depuis sa visible déception que je ne sois pas partie au cours de prof de yoga ce matin. Elle en pleurait presque quand je lui ai dit que j'avais abandonné. Voulant donner le change, j'ai insisté pour que l'on fasse quelque chose ensemble étant donné ma disponibilité qui ne durerait pas. Elle s'en serait bien passé de ma disponibilité. Après une terrible et interminable procrastination de sa part, nous nous sommes retrouvées à l'expo manger Santé au Palais des congrès. C'était mon idée en plus. Je ne sais pas trop ce à quoi je m'attendais. En fait, pour dix dollars par personne, on se retrouve dans un vaste magasin d'aliments naturels peuplé d'une foule bigarrée et surtout très nombreuse.

Treize ans s'est plaint tout de suite qu'il y avait trop de monde et que c'était plate. Comme elle avait parfaitement raison, je ne lui répondais rien. Elle me tirait par la manche, me poussait, se plaignait et j'avais de plus en plus envie de l'étriper. J'ai décidé qu'on se séparait et qu'on se retrouverait près de la sortie à quatre heures. Elle m'a retrouvée bien avant ça, réclamant de partir, ce que je lui ai accordé. Elle avait sa carte de métro, sa clé et son cell. Bye Treize ans! On se revoit plus tard. J'ai pu parler un peu avec des végétariens qui tenaient des stands et écouter une conférence. Au bout d'une heure, voilà ma Treize ans qui se pointe. "T'es pas partie, toi?" Elle ne chiâlait plus tout d'un coup. Ma jeune consommatrice voulait acheter du fromage, et du lait bio au chocolat et du chocolat équitable aussi et du pain au levain et du beurre d'arachides frais. Accordé! De mon côté, j'avais trouvé des imitations impeccables de pépites de poulet végétariennes et de galettes à hamburger. J'ai fait goûter à Treize ans qui a approuvé. Un peu de pâté végétal avec ça et on est rentrées. Là, elle pratique son piano. Ma tante a recommencé à lui donner des cours.

Je voudrais un chum tout de suite là en ce moment même. Il y a comme un manque là. Immédiat. Tangible. J'en emprunterais un et ça ferait aussi bien. Jusqu'à demain matin.