vendredi 14 mars 2008

Le yoga et les enfants

Ce billet se veut une réponse à petite Fadette qui se plaint de ne pas pouvoir faire de yoga avec deux jeunes enfants de dix-huit mois et de quatre ans qui lui sautent dessus. J'ai une bonne nouvelle pour elle, elle peut!!! Différemment que si elle était seule, mais le yoga et les jeunes enfants, ça va très bien ensemble. La plupart des asanas ont des noms d'animaux, parfait pour les enfants en partant! Les enfants adorent les animaux. Alors on fait la tortue ensemble, le chien, le chat, le serpent. Ça devrait les faire rire. Et le lion qui rugit, là, c'est la rigolade assurée. Le yoga dans la bonne humeur, voilà comment l'aborder avec des enfants. Ambaa yoga donne des formations pour enseigner le yoga aux enfants. J'ai suivi la formation pour les cinq à huit ans. Mais je vais m'inscrire aux autres. Parce que c'est intéressant. Et parce que j'aurai le temps VU QUE J'AI DÉCIDÉ D'ABANDONNER MON COURS DE PROFESSEURE DE YOGA ACTUEL C'est fait, la vraie décision est prise, mes amis.

Ce que j'ai retenu de la formation de yoga pour les enfants, c'est qu'il ne faut pas corriger l'enfant, il fait les asanas comme il veut, il faut que ce soit un jeu, on peut chanter pour présenter les asanas, pas question de silence avec les enfants. On s'amuse. Présenté comme ça, les enfants adorent et ça nous permet de faire du yoga plus souvent et de faire bénéficier les enfants de ses vertus en prime.

J'ai l'intention de m'inscrire au cours de professeure de yoga du yoga intégral. La swami est super et je serai dans mon élément. C'est comme ça que je veux enseigner. J'aimerais que la formation soit intensive cet été. Ne vous fiez pas aux dates sur le site, il n'a pas été mis à jour depuis longtemps mais il y a toujours des formations qui débutent. Téléphonez et on vous dira tout. Dès qu'elle aura suffisamment d'élèves, la formation débutera.

Faiblesse, imperfection, humilité, tête basse, jurons

S'il-vous-plaît, ne commentez plus le billet précédent. Vos compliment immérités me mettent mal à l'aise. Je ne suis pas allée au yoga hier soir. Je ne sais pas si j'y vais ce soir. Le cinq pour cent d'hésitation est devenu cinquante ou soixante-dix pour cent. Vais-je me faire c.... pendant encore un an et demi pour être fière de moi, diantre? Coudons, tonnerre de Brest, il y a plein de gens qui sont fiers d'eux sans se lancer dans des entreprises qui leur demandent tout leur petit change à chaque fois. Plus que le simple cours de professeure de yoga, c'est la gestion de toute ma vie que je remets en question. Il y a déjà plus de la moitié de ma vie qui est derrière moi. Me semble qu'il faut rentabiliser le temps qui reste. Avoir du plaisir, sacrebleu! Faut-il se tuer à la tâche pour rester jeune et vigoureuse? La réponse est pourtant oui, bordel, je le sais bien. On ne s'en sort pas, saperlipopette.

jeudi 13 mars 2008

La décision

Vous vous souviendrez, dévoués lecteurs, que je songeais à abandonner mon cours actuel de professeure de yoga pour le remplacer par un cours de prof de yoga intégral? J'avais déjà manqué toute une fin de semaine de formation et j'étais allée à une réunion sur la formation de yoga intégral. Vous vous situez?

Depuis lors, je naviguais dans l'indécision la plus totale. Et je mangeais de tout, même de la viande et je ne m'occupais plus trop de mon corps qui dépérissait un peu plus chaque jour. Je songeais à ma vie, à mon avenir, à mon utilité sur cette terre, je rescapais des jeunes filles aux grandes dents, je me chicanais avec Treize ans, je payais un loyer à Dix-sept ans dans d'autres murs, je lisais plein de livres de yoga, j'ai maintenant une bibliothèque de livres de yoga impressionnante, je lisais des blogues, trop de blogues, je suis accro aux blogues, je pelletais un peu ou beaucoup de neige pour vous accompagner dans cette activité gratifiante, je ne faisais pas de ménage, je suis allergique à cette occupation, je baisais allégrement avec Voisin pour oublier Jeune Homme, c'est fait d'ailleurs, oublié Jeune Homme! et je n'avais rien décidé, rien de rien, ce qui me rendait mal à l'aise, troublée et mal dans ma peau.

Et voilà que la décision est prise à 95%. Je devrais reprendre le cours de prof là où je l'ai laissé. Avec autant d'intensité qu'avant. Ce soir, je vais aller au cours de prof du jeudi soir et demain commence la fin de semaine de formation. J'en suis là. Il reste bien un petit cinq pour cent d'indécision, qui disparaîtra après le cours de ce soir. Ce sera difficile, je sais que ce sera difficile, je sais dans quoi je m'embarque cette fois, mais je choisis la difficulté, l'effort, l'engagement et la fierté.

mercredi 12 mars 2008

C'est dit!

J'avais écrit à la mère de l'Amie de Treize ans pour lui demander une conversation téléphonique privée à l'abri des oreilles de sa fille. Elle eût lieu ce soir.

-Tu voulais me parler?

et moi de plonger :

-Je voulais savoir si tu avais l'intention de consulter pour les dents de A.

-Oui, absolument, j'ai même une évaluation.

-Vraiment?

-Oui, c'est cher mais là on essaie de faire passer ça pour un trouble psychologique et c'est un trouble psychologique pour vrai, elle se fait traiter de Dracula à l'école et la police est dans le dossier parce qu'elle a eu des menaces de mort, je t'en avais parlé. Là, avec une évaluation psychologique qui dit que ça nuit à son équilibre psychologique, les assurances de son père devraient payer à 80%. On travaille là-dessus.

Moi (soulagée) - Je suis tellement contente d'entendre ça. J'avais peur que ça te fâche que je t'en parle. Ça va changer sa vie à ta fille, ses dents arrangées. C'est une belle fille que vous avez là.

-Ça me touche vraiment que tu t'intéresses à elle comme ça. Alors, ne t'inquiète pas, on s'en occupe.

L'homme

Il a été mon compagnon amoureux mais non quotidien pendant dix-sept ans. Un homme confortable que j'étais toujours heureuse de voir arriver. On a passé de superbes vacances ensemble année après année. On en parlait toute l'année de nos vacances. On se délectait des cartes, des itinéraires, du matériel de camping, des petits musées ou jardins ou attractions à visiter en chemin, de la mer, de la détente. C'était une vraie de vraie détente pour moi d'ailleurs, Homme adorait camper et cuisiner en camping et il ne fallait surtout par toucher à son équipement, au risque de tout mélanger. Sacrilège de vouloir aider. Il faisait un feu avec les garçons, aussi heureux qu'eux d'allumer la construction magique. Je n'avais qu'à admirer le tout et à me coller sur lui en le sachant si parfaitement satisfait. On attendait ensuite patiemment que les enfants finissent par s'endormir pour aller se caresser dans la tente. J'adorais son corps, sa chaleur, sa tendresse, sa simplicité. Il y a certainement eu de moins bons jours, mais c'est curieux, je ne me rappelle que des jours heureux.

Je croyais que nous vieillirions ensemble. Et même quand on s'est séparés, il m'a fallu beaucoup de temps, le temps de le voir avec une autre et même pas encore tout à fait, le temps de le voir détérioré, vieilli, malade, autre, pour décrocher vraiment. Je suis essentiellement une femme fidèle.

lundi 10 mars 2008

Frustration

Treize ans est revenue. L'école est fermée. Abusif. En pleine ville. Une école accessible en métro. Finie la tempête là. Et après une semaine de relâche en plus. Je n'ai pas l'air trop contente de la voir revenir? Exact. Elle sait si peu de choses académiquement. Il me semble qu'elle n'en a pas de temps à perdre. Et là, c'est la bataille. Je veux qu'elle lise. Interdiction d'ouvrir la télé. Elle parle au téléphone depuis une heure. Des fois, je me sens tellement incompétente.

dimanche 9 mars 2008

Comment j'ai rencontré Voisin

J'ai sûrement déjà raconté cette histoire dans des écrits passés. Sahée qui me lit depuis longtemps la connaît par coeur. Mais je récidive!

J'étais inscrite à Réseaucontact. Il y avait ces photos d'hommes qui s'affichaient quand on ouvrait le site. J'en vois une qui me fait rire et je clique dessus. Le gars avait une rose entre les dents. Drôle. Il est dehors sur le coin d'une rue. Le panneau de la rue est d'ailleurs derrière lui. Et c'est ... une rue de mon quartier! Eh ben! Un voisin.

Je lis sa fiche plus attentivement. Un fumeur. Je les évite et je n'aurais donc jamais communiqué avec lui n'eût été de cette photo accrochante. Je lui écris que nous sommes voisins. On se rencontre au parc près de chez nous. Le reste est de l'histoire ancienne. Bientôt cinq ans qu'on se connaît!

samedi 8 mars 2008

Parler ou se taire

Je n'ai rien dit. Pas encore. Quand je suis allée la reconduire à la maison, sa mère était encore au travail. Je suis rentrée chez moi, enfin seule avec Treize ans, contente de la retrouver sans intermédiaire. Elle était crevée après toutes ces nuits chez des amies ou avec des amies. La mode est aux nuits blanches. On est rentrées et on s'est fait un bon souper à son goût à elle, lire pas trop santé. J'avais envie de lui faire plaisir. Je sais, le mieux, c'est de ne pas céder, pour son bien à elle et pour mon bien à moi. Mais ce n'est pas ce que j'ai fait. Et pour accompagner ce souper dont les seuls légumes étaient la tomate de mon hamburger et le ketchup du hamburger de Treize ans, je me suis ouvert un Merlot. Que j'ai bu au complet. Ensuite, j'ai écrit le billet d'hier, qui vous a induits en erreur et fait croire que j'avais parlé aux parents et qu'ils m'avaient retournée de bord.

Je réfléchissais alors à ce droit immense des parents sur un être humain qui leur appartient selon la loi et à la profonde injustice d'appartenir à une famille nantie ou à une famille démunie. On ne naît tellement pas égaux. Et puis, j'ai écrit cette énormité qui s'apparente beaucoup à un jugement au sujet des habitudes de tabagisme extrêmes de cette famille. Il y a aussi cette autre habitude de faire venir la nourriture presque tous les jours. Je le sais parce que Treize ans les fréquente et qu'elle aimerait bien que je fasse la même chose. Chers les pizzas et les souvlakis livrés à la porte. Mais de quoi je me mêle?

J'ai fini par appeler Voisin. "Viens me chercher."

"Mais voyons, Femme libre, tu ne peux pas venir à pied? Ma voiture est prise dans un banc de neige depuis trois jours."

"Viens me chercher à pied toi, j'ai bu une bouteille de vin, je suis saôule, je ne veux pas me promener seule comme ça et puis tu en profiteras pour me faire tout ce que tu veux, je suis vraiment sans défenses."

Il est venu me chercher avec ses deux chiens. On a passé une super de belle soirée. Je souris encore quand j'y repense.

Merci pour vos commentaires. Je retiens particulièrement celui d'Édouard qui me déculpabiliserait de ne pas parler aux parents. J'aimerais bien vous voir sans broches mon cher Édouard. Le résultat de tant de travail doit être époustouflant. Vous étiez déjà très bien avant, alors là..

vendredi 7 mars 2008

À qui appartiennent les enfants?

On peut s'acheter un char, une maison, on peut faire des enfants gratuitement, tout nous appartient au même titre. On a le droit de donner un coup de pied à notre char, c'est de nos affaires, on est un peu fou de l'endommager mais ça nous regarde, on peut donner un coup de pied à notre enfant, hors des yeux de témoins, ça va passer, ça va passer encore plus si l'enfant est trop petit pour se plaindre, s'il ne sait pas parler, si on vit loin des voisins, tout est parfait, un coup de pied au char, deux coups de pieds à l'enfant, ça défoule quand même plus, l'enfant lui, réagit, pleure, hurle, on le fait taire, on le contrôle. Si on a des voisins, là, faut faire plus attention, mais pas trop. La plupart des voisins vont considérer que ce n'est pas de leurs affaires. Faut se mêler de ses affaires, première règle tacite. Ce qu'on ne sait pas ne fait pas mal, on s'arrange pour ne pas savoir, on met la musique plus forte, on sort. On a assez de ses affaires à s'occuper, non?

On peut les élever comme on veut, nos enfants, ils nous appartiennent. On peut choisir de fumer plus d'un paquet de cigarettes par jour, ce qui fait trois mille dollars par année, et notre conjoint aussi a droit à son paquet, c'est sa liberté, un autre trois mille dollars, ce qui en fera bien six mille si on sait compter, absolument le montant qu'il faudrait pour l'orthodontie de notre fille qu a tellement les dents croches qu'elle a de la misère à manger et à parler, tellement que les autres ados l'appellent le vampire, tellement méchants les enfants. Mais ce qu'on fait de notre argent, ça nous regarde, hein, et nos cigarettes on en a besoin, il y a tellement de stress dans la vie comme d'aller à tout bout de champ à l'hôpital pour les crises d'asthme de la plus jeune, ben fatigante la plus jeune.

Mais que personne surtout ne se mêle de nous dire comment les élever. Ce sont nos enfants et on sait quoi faire avec.

mercredi 5 mars 2008

Les dents

Treize ans est ici avec une amie que j'aime beaucoup. J'aime toute sa famille aussi. Des gens peu scolarisés qui font leur gros possible pour s'en sortir et qui ont un coeur gros comme la main. Deux petites soeurs attachantes que je côtoie depuis plusieurs années malgré leurs déménagements fréquents. La petite qui aura bientôt quatorze ans a une horrible dentition, vraiment horrible et plus le temps passe, plus les dents sont croches et chevauchées. Elle est pourtant jolie la bouche fermée. Il y a longtemps que j'ai envie d'en parler à la mère mais ce ne sont pas mes affaires et c'est trop délicat. Et voilà que la petite vit du harcèlement à l'école. La mère, qui est une bonne personne, s'en occupe activement. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'une dentition si monstrueuse, sans être la raison première du harcèlement, n'aide sûrement pas la cause de la jeune fille. Elle aura quatorze ans dans un mois. J'ai envie d'offrir de prêter un peu d'argent à la mère pour au moins consulter pour savoir ce qu'il en coûterait de faire arranger ses dents. Qu'en pensez-vous? Je me tais ou je propose?

mardi 4 mars 2008

Le jeûne, jour quatre

C'est aujourd'hui que ça finit. Et la fin est déjà commencée par un kiwi. Ce jeûne m'a permis de goûter vraiment un kiwi, de le déguster lentement en le humant, le léchant, titillant lentement mes papilles gustatives. Renouer avec le plaisir total du goût d'un simple fruit. Ne serait-ce que pour cette redécouverte des plaisirs de la nourriture simple, ça aurait valu la peine. Je m'imagine si j'avais jeûné quinze jours! C'est d'ailleurs là qu'il pourrait y avoir un écueil selon mes lectures. Quand le jeûne a été long, les organes digestifs et les intestins ne fonctionnent plus et c'est avec beaucoup de lenteur et de délicatesse qu'il faut les remettre en marche.

Après un petit jeûne de trois jours, c'est moins compliqué mais je veux faire les choses dans les règles. Alors, des fruits seulement aujourd'hui. Demain, je vais introduire une soupe de légumes et jeudi des repas normaux mais légers. Ce matin, je me sentais bien mais au ralenti. J'aurais pu continuer le jeûne mais je ne l'aurais pas fait sans supervision. C'est ma première expérience et elle a été positive.

Ma rencontre pour le cours de professeure de yoga m'a plus mélangée qu'autre chose. Je suis dans l'indécision la plus totale. Désagréable. J'ai toujours détesté le stress de prendre une décision. Le branlement. Le pour et le contre. La peur de prendre la mauvaise décision. Décider, c'est être une adulte et prendre sa vie en mains. Pourquoi ça ne devient pas plus facile et évident avec le temps?

lundi 3 mars 2008

Le jeûne, jour trois

Ce qui est vraiment surprenant, c'est que je ne ressens pas vraiment la faim. Aujourd'hui se terminera mon jeûne, à mon grand regret. Si on jeûne trois jours, il faut prendre trois jours aussi pour reprendre graduellement une alimentation normale et y aller bien doucement pour réintroduire les aliments. Si Treize ans ne revenait pas demain, je continuerais. Je ne suis vraiment pas allée au bout des bienfaits de ce jeûne et je sens que mon corps et mon esprit apprécieraient de continuer encore. Mais je ne me vois pas cuisiner pour Treize ans et son amie qui vient en visite et jeûner en même temps. Ce qui rend mon jeûne facile, c'est beaucoup que je ne suis en contact avec aucune nourriture, je n'y pense donc tout simplement pas.

J'ai eu certaines craintes en allant au cours de yoga hier. C'est exigeant le yoga Iyengar. J'ai eu peur de me sentir faible ou étourdie, alors j'avais même apporté du jus et du fromage dans mon sac à dos. Ça n'a vraiment pas été nécessaire. J'étais comme d'habitude, concentrée sur la rectitude des asanas, forte et énergique même. Surprenant non? Pour moi en tout cas qui n'ai jamais jeûné. On n'a donc pas besoin de nourriture tous les jours pour fonctionner. C'est une découverte pour moi.

J'ai envie de marcher aujourd'hui. Longtemps. Je vais aussi aller voir Voisin si ça me chante. Il m'a invitée. Il est en vacances pour la semaine. J'apprécie énormément de ne pas avoir d'enfants à m'occuper, de pouvoir me centrer sur moi. Quel luxe!

Hier soir après le yoga, je suis allée voir Borderline. Bon film. Pas un chef-d'oeuvre mais un film intéressant, très beau jeu des comédiens. Musique super.

Ce soir, yoga intégral suivi de la réunion sur le cours de professeur de yoga intégral. J'ai l'intention de m'y inscrire.

J'apprécie tellement mon jeûne que je compte aller en cure pour jeûner supervisée une semaine ou deux pendant que Treize ans sera en camp de vacances. Je m'informe.

Je vais tranquillement introduire des jus de fruits dilués aujourd'hui en plus de l'eau citronnée ou pas et du thé vert.

Le sommeil de ma deuxième nuit de jeûne, calme et profond, s'est cependant interrompu à quatre heures du matin, mais je n'avais aucune chaleur, j'étais simplement éveillée.

dimanche 2 mars 2008

Le jeûne, jour deux

J'ai tellement bien dormi, interrompue seulement par Dix-Sept ans, piteuse, qui sentait le vomi et avait oublié ses clefs. Elle avait bu de la vodka-jus d'orange, traîtres ces boissons sucrées. Je ne lui ai pas fait la morale, elle était déjà assez punie comme ça.

J'ai donc dormi comme un bébé, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Je m'endors facilement mais me réveille vers trois heures du matin, la ménopause, je suppose. Commun ce phénomène. Mais là, j'ai dormi d'une traite jusqu'à dix heures ce matin et je me sens en forme après mon dejeuner d'eau chaude additionnée de citrons. Tant qu'à faire, je coupe aussi le café. Je suis calme, zen, légèrement au ralenti. Il y a un superbe soleil. J'ai prêté ma voiture. Changements, je vous dis, changements!

Je m'étais inscrite à reseaucontact hier uniquement pour trouver un compagnon cinéma pour la soirée. Finalement, j'ai été contactée par deux hommes. L'un deux était extrêmement mais vraiment extrêmement disgracié par la nature. J'aurais pu passer par dessus ça. Après tout, quelle importance pour aller voir un film? Mais il était aussi sous-scolarisé et son message était difficile à comprendre. J'ai hésité. Beaucoup. Et c'est en me sentant coupable que je lui ai écrit un mensonge, soit que j'avais déjà trouvé quelqu'un pour m'accompagner.

L'autre prétendant me parlait déjà avec appétit de l'après-cinéma auquel il s'attendait. Éliminé! Tout comme ma fiche qui n'aura vécu que l'espace d'une soirée.

Je me sens donc bien en ce deuxième jour de jeûne, calme, reposée. Je vais aller marcher un peu et puis j'ai mon yoga ce soir. Je vis l'expérience un jour à la fois. Ce qui est magnifique, c'est de ne plus se soucier des repas ni de faire la cuisine. Treize ans n'est pas là et Dix-sept ans est autonome à ce niveau.

Mise à jour à midi trente: Mal de tête. Effet normal du jeûne selon mes lectures. Mais quand même, je me suis fait un café et ça va mieux.

samedi 1 mars 2008

Le jeûne

Pas d'enfants chez moi. Je suis totalement seule. J'ai décidé de jeûner depuis ce matin. Pendant combien de temps? Pas très longtemps, trois ou quatre jours. Treize ans revient mardi midi. À ce moment-là, il faudra bien que je me remette à la cuisine. Mon frigo est complètement vide et je trouve ça jouissif de le constater à chaque fois que je l'ouvre pour me servir de l'eau minérale. J'ai bu du thé vert cet après-midi. Ce soir, de l'eau chaude avec du citron et de l'eau minérale froide. Je n'ai pas vraiment faim. Je voulais aller à la Nuit Blanche mais je me sens étrangement introspective. Je vais rester ici, faire du yoga bien doucement et lire ma Presse. Je me sens bien. J'apprécie cette nouvelle expérience dans le silence.

Entre

Je suis entre-deux. Entre deux styles de yoga, entre deux logements, entre deux hommes, entre la forme et la paresse, entre la jeunesse et la vieillesse, entre le bien-être et le mal-être, entre des petits enfants dépendants et des enfants adultes autonomes, entre manger et jeûner, entre sourire et pleurer, entre écrire et me taire, entre sortir et me cacher dans ma tanière, entre boire du vin ou du café, entre hiver et été, entre l'accomplissement et la procrastination, entre le mouvement et l'inertie.

Lundi, il y aura une réunion pour la formation de professeurs en yoga intégral. Je compte m'y inscrire. Pas certaine encore, ça dépendra de l'offre. J'ai plus ou moins, plus que moins abandonné le cours de prof que je suivais déjà. J'aurais pu attendre, me direz-vous avec raison. En attendant, je travaille à la maison, ou plutôt, la plupart du temps, je culpabilise parce que je ne travaille pas à la maison, j'y pense constamment, je l'ai bien fait quelques fois mais pas assez comparé à ce que je faisais avant avec mes classes. Corollaire de ne plus aller aux classes, je peux arranger mon horaire de yoga à ma guise donc manger trois repas normaux en famille. Ça semble un beau programme? Non. Je grossis. Ce qui fait vieillir les femmes, c'est beaucoup cette silhouette qui s'alourdit avec l'âge. Je grossis et je ramollis et je ne me sens pas en forme du tout. Rapidement comme ça. Le moral accompagne évidemment cette réalité désastreuse. Quand le corps ne va pas, la déprime suit. Et puis, travaillant moins intensivement, je dois produire moins d'endorphines. Je me sens comme une loque humaine. J'ai un fort sens de l'exagération et si vous me voyiez, vous ne remarqueriez pas grand chose, ce qui fût le cas de mes amies quand je me plaignais de ma déconvenue, mais moi je me sens comme ça.

Pour ce qui est des hommes cependant, là, ça ne va pas trop mal. Voisin est très présent dans ma vie ces temps-ci alors l'absence de Jeune Homme se remarque à peine. Voisin m'appelle ou me voit tous les jours pour me parler de sa dulcinée ou bien pour baiser avec moi ou souvent les deux. Sa relation amoureuse avec la dame demeure hautement chargée de désir et d'émotivité mais tout est en demi-teintes et rien ne se concrétise vraiment. Il est cependant chargé d'électricité en permanence et c'est moi qui en bénéficie.

vendredi 29 février 2008

Dix-sept ans

Encore elle! Ma rebelle ado fonceuse qui se débrouille si bien dans la vie et qui la vit à cent mille à l'heure sa vie. Voilà qu'elle me réclamait, tenez-vous bien, le paiement de la moitié du loyer de son chum qui ne serait pas son chum selon elle, mais bien un coloc. Je proteste! Fille, tu as une maison ici, une chambre ici, un salon-bureau privés ici, des repas tout prêts ici, tu étudies un peu loin, je te l'accorde, une heure et demi de métro et d'autobus en dehors des heures de pointe, bon j'avoue, c'est du transport ça ma belle mais quand même ça se fait, c'est possible. Alors, pourquoi je paierais pour le loyer de ton chum ou coloc appelle-le comme tu veux alors que j'ai mis mon projet de loft sur la glace afin que tu conserves ta place chez nous?

Furieuse, boudeuse, qu'elle était la petite. Des fois, je trouve tellement qu'elle agit en enfant gâtée et pourtant, chers amis, non, je ne les ai pas gâtées mes filles, je le jure, bon, la petite dernière, peut-être un peu, la plus grande, pas le temps de la gâter, prises dans les problèmes dès son arrivée comme nous l'étions, le fils, oui, lui, je l'ai probablement gâté un peu et son père aussi, le fils unique en garde partagée, situation idéale pour se faire un petit couple mère-enfant ou bien père-enfant et en donner plus qu'il n'en demande et vouloir inconsciemment compenser pour cette famille désunie, mais elle, ma dix-sept ans, non, je ne l'ai pas gâtée.

Je ne l'ai donc pas gâtée en fait. Elle était prise en sandwich entre une enfant qui présentait de graves problèmes de comportement, des troubles de l'attachement et pour laquelle nous étions constamment sur le qui-vive et une petite qui avait de lourds problèmes d'apprentissage et des thérapies chez l'ergothérapeute, l'orthophoniste et plein de spécialistes qui s'ajoutaient au fil des diagnostics qui s'allongeaient au cours des ans. Je travaillais à temps plein, j'avais un chum, je tenais la maison toute seule ou presque, j'ai bien eu une femme de ménage certaines années, mais quand même, on peut dire que j'étais occupée. J'ai même eu des enfants d'accueil qui s'ajoutaient à la grande famille. La seule qui allait bien dans l'enfance, celle qui fonctionnait toute seule, c'est Dix-sept ans. Elle ne faisait pas de trouble, réussissait à l'école, avait des amis, était super autonome. Bref, dans le tourbillon des soins demandés par les autres, elle a été un peu oubliée parce qu'elle allait bien.

Elle va encore bien alors je ne vais pas me taper sur la tête. En tant que parent, j'ai fait mon possible, je n'ai jamais prétendu à la perfection. Mais voilà qu'elle habite officieusement chez son chum ou coloc pendant la semaine. C'est plus près de son cegep. Les parents du jeune habitent la campagne et lui paient un appart à Montréal pour ses études. Mais ils en ont marre de payer pour deux. Légitime. Alors j'ai parlé au jeune homme au téléphone, en privé. Il aime que ma fille soit là, il déteste habiter seul et s'en va d'ailleurs en résidence à l'automne. Il apprécie que ma fille soit là quand il rentre du cegep, ils cuisinent ensemble et il est bien content. Ce sont ses parents qui se plaignent. Il quittera son logement en juin. Il reste donc trois mois. Je ferai un chèque pour la moitié des trois mois de loyer à ses parents. C'est la meilleure solution je pense. Pour l'instant. J'accepte donc officiellement que Dix-Sept habite ailleurs la semaine ce qui est de toutes façons un état de fait. Dans trois mois, on verra ce qui se passe.

jeudi 28 février 2008

Constatation

Si ma vie est plate, je n'ai qu'à m'en prendre à moi. Voilà! Une évidence, n'est-ce pas? Je remédie à la situation dès aujourd'hui, dès tout de suite, dès cet instant même. Salut! Je vais vivre moi. Et intensément en plus.

mercredi 27 février 2008

Lecture

Il faut lire le savoureux billet de Chroniques blondes sur la semaine de relâche!

Platitude de ma vie

J'avais écrit un long billet hier. Quand je l'ai relu, je l'ai trouvé tellement ennuyant que j'ai bâillé et que je l'ai effacé.

lundi 25 février 2008

Nouvelles en vrac

Voisin veut se procurer un nouveau chien. Il l'avait à l'essai en fin de semaine. On est allés marcher avec son fils et les deux terriers de race, my dear, dans les chics quartiers de Westmount. Tellement tranquilles les jolies rues aux maisons somptueuses et puis le joli parc Wetmount qui est cependant bien plus enchanteur l'été avec ses somptueuses plate-bandes.


J'ai inscrit Treize ans à un camp de vacances en Gaspésie. Elle voyagera en train avec les moniteurs. Elle a hâte de voir la mer. Pas de chiâlage cette fois. Je la sens s'autonomiser davantage chaque jour. Elle a couché chez une amie d'école samedi soir. Tout était planifié. Elle a un bon sens de l'organisation. Je l'ai félicitée. Elle passe des heures à essayer des vêtements et des coiffures devant son miroir en dansant sur sa musique. Sa nouvelle idole? Hannah Montana. Elle n'a pas trop le sens de l'argent mais elle sait très bien utiliser sa carte de guichet. Ma mère a donné aux enfants cinq cents dollars à Noël. Treize ans dépense avec un plaisir évident. Il ne doit plus lui rester grand chose. On ira vérifier.


Nouvelle dispute avec Dix-sept ans. Sous le coup de la colère, elle dit des méchancetés terribles. Je me demande parfois comment son chum fait pour l'endurer. Elle est toujours aussi fonceuse dans la vie et j'ai peu d'inquiétudes pour elle, j'en ai plus pour ceux qui la côtoient!


Je cultive mes amitiés féminines. Vu l'une samedi et je m'en vais dîner avec une autre ce midi et je verrai aussi L ce soir au yoga intégral.