samedi 16 avril 2011

Frais de scolarité

J'aime la chicane. Je le dis d'emblée, je suis en accord avec l'augmentation des frais de scolarité dans les universités. Le bas taux actuel ne favorise que les riches. Je ne suis pas la seule à penser comme ça. Claude Picher l'expliquait clairement dans la Presse de samedi dernier.

Bon, on va dire que je suis millionnaire. Mon fils ou ma fille va à l'université. Je paie trois mille dollars par année. Des pinottes pour moi. Avantageux. Si le montant augmente à six mille par année, je peux payer aussi. Pas de problème. Mon enfant s'en tirera avec rien à remettre à la fin des études. Mais de toutes façons, il est privilégié. Il va à l'école dans la voiture que je lui ai achetée, on lui a payé un condo près de l'université. La vie n'est pas juste et on est dans les chanceux, peu importe le coût de l'université.

Je suis un parent de revenu moyen. Plus l'université est chère, plus ça me dérange. Mais ça fait partie de mes priorités et je vais payer pour mon enfant, même si ça signifie de nous priver un peu. Et puis, il est travaillant, job d'été et de fin de semaine. On va y arriver.

Je suis sur le bien-être. Mon fils ou ma fille va à l'université. Je n'ai pas un rond. Mon enfant a droit aux prêts et bourses. Et dans l'augmentation des frais de scolarités prévue par le gouvernement, les prêts et bourses seront majorés. Mon enfant peut donc y aller à l'université. Mon enfant ne vivra pas richement pendant ses études, mais moi non plus. Mais il peut y aller. À la fin, quand il aura un job, il devra rembourser les prêts reçus, pas les bourses, qui sont un vrai cadeau. Mais les statistiques le démontrent, avec un diplôme universitaire, les probabilités d'avoir un emploi augmentent. Mon enfant va donc s'en tirer.

Je suis un vieil étudiant indépendant de mes parents. Sans revenu, je décide d'aller à l'université. Je vais en avoir des  prêts et bourses. Je vais m'installer dans une chambre à l'université pour sauver des sous et puis je vais vivre pauvrement, comme un étudiant. Un étudiant n'est pas supposé être riche, de toutes façons. Je peux y aller à l'université si j'accepte de faire des sacrifices.

La clé des études universitaires, c'est la motivation. Il y en a plein de familles qui ont des moyens financiers importants qui voient leurs enfants déserter les bancs de l'école. Plus rien d'évident de nos jours. L'argent n'est pas le point principal. Et de l'argent, il en faut pour financer nos universités, pour que nos diplômes soient des diplôme de qualité. Nos universités sont accessibles, peu chères mais pas plus fréquentées pour autant. Elles ont besoin d'argent. Il faut augmenter les frais de scolarité et aider les étudiants démunis qui le désirent à les fréquenter.

Et si c'était le bas coût de la scolarité et rien d'autre qui expliquait la fréquentation universitaire, logiquement, le Québec, qui a les frais de scolarité les plus bas du Canada, devrait voir ses universités surpeuplées, or, ce n'est pas le cas, malheureusement. Le problème doit bien résider ailleurs? Aller à l'université est tellement accessible, justement, qu'on n'y croît plus à la grande valeur de l'éducation. Rose-Marie Charest nous disait en conférence à l'université de Montréal, qu'elle s'était sentie privilégiée d'y aller à l'université et qu'elle l'était privilégiée. Toute sa famille l'appuyait et il n'était pas question qu'elle perde son temps et qu'elle dilapide la chance qui lui était offerte.

"Au Québec, malgré des droits de scolarité sensationnels, le taux de scolarisation universitaire est de 16.5%, loin derrière l'Ontario (20.5%). La moyenne canadienne est de 18.1%."
(Claude Picher, La Presse du 9 avril 2011, article "Une bataille d'arrière-garde".)

vendredi 15 avril 2011

Tête

Pour changer des sujets brûlants comme la violence conjugale et le harcèlement psychologique au travail (on est protégés contre ça au Québec! Instructif de lire là-dessus), je suis allée me faire couper les cheveux chez Coupe Bizzarre et ma coupe est ... bizarre! J'aime bien. Asymétrique, très, et touffue et folle. Une coupe folle, quoi de mieux? Et ma grande Seize ans qui est partie à Québec. Et le beau temps qui s'annonce. Dans des moments comme ça, j'aurais envie ... d'avoir un chum! Mais comme il faut espérer et apprécier ce qu'on a déjà, je vais appeler de bonnes amies et on va sortir. Et si je n'en trouve pas ce soir, pas grave, le festival du cinéma latino bat toujours son plein à côté de chez nous. Hier, j'ai vu deux films excellents, le meilleur? El hombre de al lado, d'Argentine. Il y a beaucoup de films argentins au festival, ça donne vraiment envie d'aller visiter ce pays.

jeudi 14 avril 2011

Mythes sur la violence conjugale

Je suis d'accord avec le dernier billet d'Éléonore. J'avais déjà lu sur la dynamique de la violence conjugale et sur le cycle de la violence et plusieurs sites sérieux en parlent sur internet. J'ai pris les informations suivantes en amalgamant les informations de plusieurs d'entre eux.

Mythe: La violence conjugale est une "perte de contrôle".

Réalité: La violence conjugale est une "prise de contrôle" d'une personne sur une autre.


Autre mythe: L'usage de l'alcool et de drogues sont des causes de la violence conjugale.

Réalité: Aucune substance ou situation stressante ne possède le pouvoir de rendre quelqu'un violent contre sa volonté. La véritable cause de la violence est le désir de contrôler une personne que l'on refuse de voir comme son égale.



Autre mythe: L'agresseur n'est pas le seul responsable de sa violence. Il a pu être provoqué par sa victime.

Réalité: Il est responsable à 100% de ses comportements violents. Il va cependant chercher à rendre sa victime responsable de sa violence pour qu'elle ne le quitte pas et ne le dénonce pas.

Shirley Valentine

Shirley Valentine, c'est d'abord notre Pierrette Robitaille à nous. Une grande performance de comédienne. On n'aurait pu trouver une Shirley plus crédible. Ça se passe en Angleterre, il y a plusieurs années. Shirley est ménagère, elle a 49 ans et le répétera plusieurs fois pendant la pièce. Mais je ne vous en raconte pas davantage. Allez voir la pièce. La meilleure de la saison au Jean-Duceppe auquel je suis abonnée et qui devient vraiment mon théâtre préféré. Si vous avez un ado, savez-vous que ça ne coûte que 15$ pour lui et que si vous vous abonnez avec lui, on vous donnera les meilleures places?

Je vais au théâtre depuis deux ans avec ma fille. Je ne lui avais pas demandé son avis. Comment se prononcer sur quelque chose que l'on ne connaît pas? Je lui ai dit, tu viens un an au théâtre avec moi et tu me diras si tu aimes ça. Elle avait quinze ans. Cette année, elle est vraiment pro-active, très intéressée et hier, c'était un plaisir de l'entendre rire de si bon coeur pendant la pièce. Au départ, les tribulations d'une quadragénaire ne l'intéressaient pas, pensait-elle, mais elle est sortie du théâtre en disant que c'était la meilleure pièce de la saison. Nous avons la même opinion et c'est rare, ça!

mercredi 13 avril 2011

Énervée

Seize ans m'épuise. Ceux qui ont des enfants "différents" vont comprendre. C'est subtil. Elle est charmante, absolument, tout le monde l'adore et ils ont bien raison. Ils ne vivent pas avec elle, bazouelle! Ce matin, encore, elle se coiffe et se maquille alors qu'il est l'heure de partir. J'en ai pris mon parti, il faut qu'elle apprenne toute seule. Totalement inutile de lui dire qu'elle va être en retard. Je lui demande seulement, d'un ton distrait, quelle heure il peut bien être. Elle me répond d'un ton tout aussi distrait, sans se presser. Tiens, elle s'en va même changer de jeans. Je lui dis au revoir et je barre la porte. Quinze minutes plus tard, elle m'appelle de son cell pour me dire que l'autobus (qui passe aux demi-heures) n'est pas encore passé. Il est passé l'autobus, ma belle, et tu l'as manqué. Fâchée: Non, non, je te jure, j'étais là, il n'est jamais passé. Je vais être en retard (ton pleurnichard).

Tu es déjà en retard. Bon je te laisse. Bonne journée.

Je savais qu'elle m'appelait pour que j'aille la reconduire, encore. Je l'ai déjà fait, oui. Mais là, il y a des limites. Il faut la responsabiliser. Je ne lui rends pas service en assumant à sa place. Au bout de quelques retards, ils ont une retenue le matin. Bonne idée! Mais au bout de quelques autres retards supplémentaires, alors c'est une suspension. Pas très intelligent comme mesure. Elle n'aime pas trop l'école, alors c'est loin d'être une punition.

Elle ne fait pas nécessairement exprès pour être en retard. Ou peut-être oui et je la défends à tort. Il y a les chiffres, l'heure, qu'elle ne comprend pas bien. Elle doit partir à 7h50, mais je ne suis pas certaine du tout qu'elle comprenne qu'à sept heures 47, il ne lui reste plus que trois minutes de jeu. Elle ne sait pas compter. Vais-je compter pour elle toute sa vie? Et même si je le lui dis qu'il ne reste que trois minutes, elle ne se pressera pas. On dirait qu'elle ne sait pas faire ça, se presser. Même qu'elle est portée à ralentir en cas de stress.

Et puis, il y a les bobos. Oui, les bobos. C'est cute un enfant de trois ans qui te montre son petit bobo, la même enfant de seize ans qui te demande si ça va guérir un jour et qui en reparle aux cinq minutes, c'est juste super agaçant. Elle ne fait pas exprès, alors non seulement je suis agacée, exaspérée mais je me sens coupable de l'être.

Elle n'est pas heureuse ces temps-ci. Réalise ses handicaps. Se demande ce qu'elle fera dans la vie. S'inquiète. Non seulement je n'ai pas de réponses, mais je suis tout aussi inquiète. J'ai envie de me sauver.

Et j'essaie de mettre en pratique les enseignements de la psychologue de lundi soir. Et ce n'est pas évident du tout. Qu'est-ce que je veux faire de ma vie?, demandait-elle. Me sauver, pas certaine que ce soit la bonne réponse.

mardi 12 avril 2011

Réussir sa vie

Il y avait plus de deux cent cinquante personnes dans le grand amphithéâtre de l'université de Montréal pour la Belle Soirée (géniale cette formule!) de l'université de Montréal d'hier soir. C'était la conférence de Rose-Marie Charest, présidente de l'ordre des psychologues intitulée "L'affirmation de soi ou l'art de réussir sa vie." Rien de moins et en deux heures seulement! "Je comprends qu'il y ait tant de monde, nous a dit l'espiègle Rose-Marie, si quelqu'un me promettait de réussir ma vie avec une conférence de deux heures, j'assisterais moi aussi."

Elle n'a donc rien promis mais elle nous a donné des pistes. Intéressantes. Quelle est la vie qui me ressemble? Qu'est-ce que je veux faire de ma vie? Ma vie à moi. Faire comme tout le monde, c'est plus facile que de trouver sa voie à soi. Faire ce que les autres attendent de nous, c'est sécurisant. Ça commence dans l'enfance. Les attentes des parents. L'enfant espoir, celui qui remplira les rêves de son parent. S'accomplir à travers ses enfants, dangereux. Mais ce n'est pas vivre MA vie, c'est vivre à travers la leur.

Elle a reçu plusieurs victimes de burn-out en consultation. Ils disaient "j'ai fait un burn-out parce que je travaillais trop, trop fort." Mais on est fait pour travailler fort! Ce n'est pas ça la raison du burn-out. Quand on travaille fort et que ça a un sens, on est heureux. Travailler sans trouver un sens à son action ou travailler dans l'attente d'un résultat qui n'arrive pas peut mener au burn-out. Recherche de sens donc (elle en reparlera beaucoup de ça).

On n'a jamais fini de s'affirmer. C'est un processus.

Un point tournant dans une vie ou dans une thérapie, c'est celui qu'elle a décrit comme le moment du  "Là, c'est assez. Je n'en peux plus." On croirait que ça va entraîner un changement. Mais pour la plupart des gens, ce n'est pas le cas. On le dit mais on continue de se comporter de la même manière. On ne met pas en pratique le holà annoncé. "C'est la dernière fois" et pourtant, on continue. On risque sérieusement de perdre toute crédibilité. Face aux autres, mais aussi face à nous-même. Elle parlait d'un client qui avait repris sa femme qui le trompait, le méprisait et le faisait souffrir "pour la dernière fois" onze fois!

La culpabilité est un frein au changement. Changer risque de décevoir les attentes des autres, de les forcer à se repositionner. Le sentiment d'être indispensable (Gen en parle dans son commentaire) contribue beaucoup à la culpabilité. C'est le fun d'être indispensable, il y a plein d'avantages. C'est valorisant et rassurant. Quand une maman est indispensable (pense-t-elle) à la maison, elle a envie d'y rester. Les travailleurs indispensables ne savent pas déléguer et s'épuisent (tiens, ça aussi, Gen l'a écrit).

S'affirmer, c'est aussi faire des deuils. Je partage, donc je n'ai pas toute la valorisation. Elle a parlé des mamans qui se plaignent que le père ne s'occupe pas assez de l'enfant, tout en ne le laissant pas le faire à sa manière à lui et en le critiquant constamment. Il décroche alors et elle peut se plaindre. La peur que l'autre ne soit pas capable de se passer de nous et de s'adapter à notre absence (les mères qui pleurent lors du premier jour d'école de leur enfant au lieu de se réjouir du grand pas qu'il fait). "Il sera pas capable. Elle sera pas capable."

Réussir sa vie = être heureux? Oui, mais plus encore. Le plaisir? Oui, mais pas seulement le plaisir. Le bonheur est une recherche de sens. On est heureux quand notre vie a du sens. Par exemple, pour ceux qui ont regardé Serge Denoncourt à Tout le monde en parle dimanche dernier parler avec passion des Roms dont il s'occupait, auxquels il consacrait son temps, avec lesquels il construisait un spectacle, ont pu voir que ce projet le rendait heureux, le transportait, l'émouvait. Il avait trouvé un sens à sa vie en aidant ces jeunes Roms. Contribuer à la société, à un projet, travailler fort, autant d'éléments pour réussir sa vie.

Elle nous dit qu'elle a donné une conférence dernièrement à des employés de Revenu Québec, ceux qui s'occupent des comptes à percevoir. Elle leur a parlé de l'importance de leur rôle dans la société. Donner un sens à se faire engueuler par les citoyens mécontents, il faut le faire, voir plus loin, élargir le mandat, le valoriser. La recherche du sens est la clé du bien-être au travail. Le gestionnaire qui se préoccupe à ce que chacun sache exactement ce qu'il a à faire, qu'il ait la formation pour le faire bien et surtout et c'est le point le plus primordial qu'il sache POURQUOI il le fait.

Avoir des projets. Avoir une vue d'ensemble. Les trois briquetiers, le premier pose des briques, le deuxième fait un mur, le troisième construit une cathédrale. Importance de l'enseignement, du rôle du professeur, de ce qu'il apporte à la vie de ses élèves, à la vie de son élève, oui, celui-là dont il a le pouvoir de changer la vie. Chacun se rappelle d'un de ces profs-là. Leur action a du sens.

Le jeune doit savoir pourquoi il va à l'école. Trop souvent, le parent arrive fatigué, énervé, épuisé et ne se gêne pas pour dire à son enfant comme il a travaillé dur, comme sa journée a été pénible. Et puis, c'est l'heure des devoirs et l'enfant ne collabore pas. Important, l'école, lui dit le parent, avec l'école, tu vas avoir un bon travail. L'enfant a-t-il envie d'avoir un "bon" travail comme son parent qui se plaint tout le temps.

Madame Charest a toujours beaucoup travaillé et quand sa fille lui demandait pourquoi elle partait encore travailler, elle a toujours répondu sans culpabilité aucune "Parce que j'aime ça." Cet amour du travail, elle l'a transmis à sa fille qui, elle aussi, est passionnée par son job.

Pour s'affirmer, il faut se connaître, c'est la première étape. La relation la plus compliquée, c'est la relation mère-fille. "Il y a une femme ici qui trouve ça facile la relation avec sa mère ou la relation avec sa fille?" demanda-t-elle a l'auditoire. Un grand rire s'ensuivit. On était d'accord avec elle! La fille veut sa mère forte mais pas plus forte qu'elle. La mère veut éviter à sa fille de souffrir ce qu'elle a souffert alors elle se mêle trop de sa vie. Les relations père-fils ne sont pas si simples non plus.

Pour se connaître, il faut surtout vivre, expérimenter. Pas simplement multiplier les expériences mais être vraiment présent à ce qui se passe.

La phrase qu'elle a le plus entendue dans sa pratique clinique, ce n'est pas mes parents m'ont maltraité.... mal aimé.... ignoré.....  (bien qu'elle les ait entendues ces phrases-là aussi évidemment!), non, la plus entendue et chez des gens souffrants, anxieux, angoissés, c'est "mes parents m'ont tout donné", lourd, écrasant, ce poids de la sollicitude parentale, le poids du sacrifice. Mes parents m'ont tout donné mais ils ne m'ont pas montré à quoi ressemblaient des adultes heureux. Alors, ils ne m'ont pas donné envie de grandir.

"Vaut mieux être plus fatigué à travailler fort que de se reposer à ne rien faire."

Quand on a observé que quelque chose ne nous convient pas, pourquoi ne pas en tenir compte?

Peur de l'inconnu.  Elle donne l'exemple de la personne qui se plaint que son patron abuse d'elle, elle se sent exploitée, victime. C'est dur à vivre et elle en parle beaucoup autour d'elle. Si vous lui suggérez une solution, comme un autre poste équivalent au sien qui s'ouvre dans votre compagnie et pour lequel elle pourrait postuler, du concret pour la sortir de son malheur, elle va trouver automatiquement une raison pour que ça ne marche pas. Vous venez de brasser sa zone de confort. Elle tient (inconsciemment) à maintenir son image de victime. Elle s'y complait et y a trouvé du réconfort. Pendant qu'elle est occupée à haïr son patron, elle n'a pas à se remettre en question, à s'interroger sur sa vie, sur ses compétences, pendant qu'elle haït son patron, elle ne se hait pas elle-même.

Se demander: Est-ce que je tiens à mon malheur? Est-ce qu'il m'apporte quelque chose?

S'affirmer, c'est le contraire de se plaindre. La connaissance de soi n'est jamais terminée. Pour accéder au changement, il y a des étapes dont elle a parlé. Elle a même trouvé le temps de parler de la relation de couple, qui est un peu son dada et sur laquelle elle a écrit un livre dernièrement.

Une conférence intéressante, ressourçante. Peu de matériel nouveau, mais des rappels toujours utiles et qui nous brassent la cage. Cette conférence était en lien avec la pièce Shirley Valentine qui joue au Théâtre Jean-Duceppe et que j'aurai le bonheur de voir mercredi.

lundi 11 avril 2011

Procrastiner

J'ai failli intituler ce billet "Le coup de pied au ..." mais c'est bien trop vulgaire pour une distinguée (hum hum.... ) femme comme moi. C'est pourtant exactement ce qu'il me faudrait. Je fais des listes, longues comme ça, claires comme ci, belles comme tout et me voilà ici, depuis longtemps, trop.  À lire des blogues en buvant du café. J'aime le café. Et les blogues et twitter aussi.Et le pire, c'est que j'ai envie d'y rester encore. Et que j'y reste, tiens!

dimanche 10 avril 2011

Rond rond patapon

Me semble que je tourne en rond. Un peu, Comme au rond-point à l'entrée de l'Île-des-Soeurs, décoré d'une oeuvre d'art assez horrible qu'il faut trouver d'avant-garde si on veut avoir l'air branché(e). Des poteaux verts slims et laids qui ondulent un peu au vent. Des brins d'herbe citadins? Ma fille de vingt ans qui me fait grincer des dents, malgré l'amour, oui, malgré l'amour, je grince pareil. Faut pas critiquer, jamais, quand on est grand-mère. C'est dur en mausus pour une grande gueule d'être grand-mère. Mes enfants à moi, je faisais bien ce que je voulais avec, lâche ta suce, sois poli, tiens-toi droit, mange tes légumes. Meuh non! voyons, vous m'avez crue? Non, j'étais assez cool comme mère, on allait au musée après la biblio et des fois, au Dairy Queen aussi. Maintenant que je suis fana de la bonne alimentation, je passe en vitesse devant le Dairy Queen.

Je lis mes journaux encore, j'en ai trois, passée à travers le Devoir et La Presse et j'en suis à The Gazette. Ensuite, je regarderai Tout le monde en parle. Je tourne en rond, disais-je. Fille s'active de son bord. Je suis libre. De tout. De rien.

jeudi 7 avril 2011

Quinzième livre du défi

Perdre sainement dix livres en 4 semaines, de Karine Larose, préface de Richard Béliveau, Trécarré, 2011, 224 pages

Publier un autre livre de perte de poids est la recette miracle pour l'éditeur qui veut se renflouer. Il se trouvera toujours de bonnes poires comme moi pour l'acheter et le placer avec tous les autres dans leur bibliothèque.

Alors... bon, menu, conseils, exercice et cie, c'est toujours la même recette, semblable à Kilo Cardio 2 que j'avais aussi acheté. On bouge, on mange moins et on maigrit. Pas sorcier et on n'a pas besoin de bouquins pour ça mais on les achète pareil. Heureusement qu'il y a l'Échange à Montréal pour revendre mes achats de livres impulsifs.

Quelques recettes intéressantes que je vais faire mais que j'aurais pu trouver gratuitement dans l'internet. En fait, il y a de super blogues de cuisine qui sont bien plus invitants que bien des livres et on peut discuter avec l'auteur(e) de la recette en plus.

mardi 5 avril 2011

Marie Trintignant

Je suis sidérée que l'on veuille inclure son meurtrier dans une pièce au TNM. Il a été condamné à huit ans de prison et n'en a purgé que quatre. Il est libre. Marie Trintignant n'est plus, ses quatre enfants la pleurent. Engager son meurtrier relève de l'inconscience et de l'insensibilité les plus grossières.

Je ne m'abonnerai pas.

dimanche 3 avril 2011

Conditions d'élevage des animaux

J'ai relu plus attentivement les normes d'élevage de la Fédération d'agriculture biologique du Québec. Pas si jojo que je croyais, les truies peuvent être en isolement dans des box en métal pendant leur grossesse, pendant l'allaitement aussi, on a le droit de les confiner. On peut couper les dents des porcelets et les castrer à froid avec un élastique! Les cornes des jeunes bestiaux aussi, on peut les couper à froid, avec anesthésie c'est seulement s'il s'agit d'adultes. On ampute aussi allégrement la queue des agneaux et on taille le bec des poulets.

Plus ça va, plus je pense que si on a le souci de ne pas faire souffrir, la meilleure politique est de s'abstenir de consommer de la viande ou bien de faire comme Pierre et d'aller vérifier sur place les conditions de "détention" des animaux que nous mangeons. Et puis, ils sont tués comment? Autre bonne question.

Poids

Pas trop envie d'en parler. Mais faut ce qu'il faut. Je me suis engagée envers moi-même à inscrire sur mon blogue et mes succès et mes échecs. Temporaires les échecs, ne dramatisons pas. J'ai repris les trois livres perdues. Éliminées,aurait dit la diététiste que j'ai déjà consultée, on ne perd rien en amaigrissement, on gagne, me disait-elle. Alors, reprises, les livres éliminées. Je suis donc au même poids qu'au début, au même poids que depuis bien longtemps. Zut et rebelote.

On recommence, c'est tout.


Ce matin: 171
21 mars 2011: 167.4
12 mars 2011: 170.4

Ça a bien l'air que je n'y arrive pas toute seule. Je pense Weight Watchers pour me donner de l'aide. Je m'essaie encore un peu  par moi-même. Choquant de payer pour maigrir.

vendredi 1 avril 2011

Manger des animaux

J'ai décidé de devenir végétarienne non-doctrinaire (ça veut dire que je n'en fais pas une religion et que je mangerai ce que vous m'avez préparé sans rouspéter si vous m'invitez) pour ma santé, d'abord et avant tout. Mais là, s'ajoute la préoccupation de ne pas faire souffrir. Les animaux dans nos fermes traditionnelles avaient relativement une belle vie, broutaient l'herbe, se promenaient partout, avaient même un nom, mangeaient à leur faim, pas plus, et avaient les plaisirs animaux de la vie, forniquer, mâcher du foin, s'occuper de leurs petits, vivre, quoi. Au printemps, on tuait Blanquette ou Bilbo, les enfants pleuraient un peu et puis finissaient par les manger.

Maintenant, les animaux d'abattage n'ont plus de vie. On se bouche les yeux. Moi aussi. Mais ça ne peut plus durer. Lu un gros immense album hier à la Grande Bibliothèque, trop gros pour que je le rapporte à la maison, rempli de photos. Pas prises par Greenpeace ou un autre groupe sensationnaliste, là, non, des photos réalistes, récentes, pas truquées. Des milliers de cochons dans de petites cages de confinement, de la merde à perte de vue dans des cuves surréalistes. Les truies sont placées pendant quatre mois dans une espèce de cage à barreaux étroits, debout. C'est comme si vous étiez pris entre deux gros passagers dans un petit avion sans jamais pouvoir vous promener dans l'allée. Quatre mois comme ça sans pouvoir se dégourdir les jambes, pendant toute leur gestation. Les cochons sont intelligents, privés de toute stimulation, la truie devient folle. Elle mange littéralement les barreaux. Avec le peu de dents qui lui restent. On lui a déjà coupé la queue et le bout du museau quand elle était jeune, parce que les jeunes porcs sont gardés tellement à l'étroit qu'ils s'attaquent. Dans un environnement normal, les cochons sont pacifiques et vivent en petite meute heureuse. Dans un environnement industriel, à la grosse lumière des néons 24 heures sur 24, tassés les uns sur les autres, ils perdent leur instinc et leurs repères. Quand la truie met bas, elle voudrait bien s'occuper de ses petits comme elle sait si bien le faire, mais là on l'installe dans une autre cage, couchée sur le côté cette fois, sans pouvoir bouger encore une fois et ses petits n'ont accès qu'à ses mamelles. Pas pour longtemps, au bout de trois semaines, on les lui enlève pour les engraisser plus rapidement. Et la pauvre truie est immédiatement inséminée. Quand elle n'en pourra plus, on la tuera et c'est ce jambon-là qu'on aura dans notre assiette.

Quand on n'y pense pas, c'est bien bon du jambon à l'ananas, mais quand on y pense un peu, ça a un drôle de goût. Je n'en mange plus depuis belle lurette et je disais que j'en mangerais sans rechigner si vous m'invitiez. Je n'en suis plus si certaine.

J'achète encore des oeufs, biologiques, de poules "en parcours libre" comme il est écrit sur la boîte. Et du lait biologique aussi, là, je ne suis pas certaine des conditions de vie des vaches laitières, seulement de leur alimentation. Je vais m'informer. Ces produits sont plus chers. Oui, mais je ne pourrais plus acheter les autres.

Addendum: J'ai trouvé de l'information auprès de la Fédération d'agriculture biologique du Québec. Les conditions de vie de leurs animaux sont de beaucoup supérieures. Accès aux champs, à de l'eau et de la nourriture saine à volonté, pas ou peu (couper les cornes, c'est autorisé sous anesthésie) de mutilations. Les animaux vivent avec leurs congénères et peuvent donc avoir une vie sociale. Bâtiments propres, éclairés, espace suffisant.

jeudi 31 mars 2011

Bilan lecture du mois de mars

J'ai lu six livres ce mois-ci, la plupart en Floride cependant. Là, je lis peu. Beaucoup en fait mais pas trop de livres. Et mon défi, c'est de lire des LIVRES, pas des revues, pas des journaux, pas des critiques de spectacles, pas des blogues, non, des livres. J'en ai trois sur ma table de chevet. Deux sur les États-Unis, histoire et géographie, que je lis avec ma fille. Comme on est rarement disponibles en même temps, cette lecture va très lentement. Et puis un polar que j'aime mais que j'ouvre rarement. Je ne me comprends pas moi-même. Pas si compliqué pourtant. Je lis tout et n'importe quoi pour ne pas m'y plonger. J'ai même acheté une revue qui parle.... de ménage de printemps! Je pense que je suis déprimée. Je sais que je suis déprimée. Mais y-a-t-il quelque chose de plus plate à écrire? Pas dépressive là, juste déprimée. Et je sais pourquoi en plus. Je m'y attaque. La lecture ne fait pas trop partie de cette attaque. Mais pourquoi pas après tout? Alors, là, ce soir, chères amies et chers amis, je lis. Voilà. Activité prescrite. J'offre l'Histoire des États-Unis à chère fille et si elle refuse, ce sera mon Fred Vargas que je terminerai. Ça me fera sept livres en un mois. Un succès. Il en faut. Bon pour le moral.

lundi 28 mars 2011

Mauvaise journée

Elle n'est pas finie, je sais. Faut être positive, je sais. Voir le bon côté, je sais aussi. Mais je n'ai envie que de chiâler, de m'enfoncer, de crier, de pleurer. Je ne le fais pas tout à fait. Mais mon blogue m'appartient et ici, je rage. Et je n'écrirai même pas pourquoi. J'aurai un beau sourire quand la visite attendue pour quatre heures arrivera. Parfois, il est plus intelligent de faire la belle que la gueule.

samedi 26 mars 2011

Un autre billet pour parler de mes enfants

Éléonore a raison. Je ne parle que de mes enfants et je m'en fais bien trop pour mes enfants. Pour rien ou presque. Hier, Fille Aînée est venue à la maison donner son cours de maths et faire son lavage. De bonne humeur, elle a soupé avec nous. On en a parlé de sa crise de paranoïa. La maladie mentale, il faut en parler, ne pas balayer ça sous le tapis. Là, elle veut contacter une de mes amies que je ne vois plus parce qu'elle était virée super-religieuse tout d'un coup. M'énervait. Dans ce temps-là, Fille Aînée était en centre d'accueil et elle la visitait pour lui parler de religion. Fille avait fini par refuser ses visites. Et là, elle a envie de la voir pour parler de ... religion. Son changement de vie est difficile et elle aurait besoin d'un appui spirituel, me dit-elle. Je n'avais plus les coordonnées de l'amie en question mais on a cherché pour la retrouver. En vain pour l'instant.

Petit-fils va en garderie depuis une semaine. Petite garderie de quarante enfants. Neuve, beaux locaux, dames musulmanes qui parlent un français impeccable, appliquent un programme éducatif soigné et s'occupent très bien de Petit-fils qui ne pleurait déjà plus après trois jours de fréquentation. Les jeunes parents sont enchantés. Elles portent le voile, ai-je demandé? Oui, pourquoi tu demandes ça, c'est important? a répondu Vingt ans.

Ben non, c'est pas important, l'important, c'est qu'elles s'occupent bien de Petit-fils et qu'il soit heureux.

Seize ans est bien meilleure en mathématiques avec sa soeur aînée qu'avec moi. Un conseil à toutes les mamans d'enfants ayant un retard de développement ou des difficultés académiques. Soyez la maman de votre enfant, pas son professeur. Lui enseigner est la meilleure façon de bousiller la relation parent-enfant, qui devrait être chaleureuse et nurturante(voir note). L'enfant a besoin de savoir qu'il est important inconditionnellement pour quelqu'un de significatif, pas parce qu'il sait bien parler ou réciter ses tables d'addition ou lire à la perfection, non, juste parce qu'il est lui ou elle. Être aimé jusqu'à la moëlle, voilà ce dont un enfant qui a des problèmes d'apprentissages a besoin de ses parents.

Fils, je n'en parle jamais. Il habite dans une autre ville, a une blonde musulmane qu'il adore et qu'il va bien être obligé de marier s'il veut être présenté à ses parents. Sa situation incognito dure depuis trois ou quatre ans. Bonne job. Semble heureux, c'est ce qu'il dit. Je le crois. La plupart du temps.

Et moi là-dedans? Je m'en vais acheter ma première oeuvre d'art. Ça fait trois fois que je visite la galerie. Aujourd'hui, j'achète!

Je pense à me trouver un chum. Réinscrite à réseaucontact, membre non-payant. Pour voir. J'ai vu. Hommes visiblement bedonnants qui se décrivent comme "de très belle apparence", ont soixante-cinq ans et recherchent des femmes "minces et de très belle apparence" âgées entre trente et cinquante ans.

Moi aussi, je vais me faire une annonce comme ça "cherche jeune homme entre trente et cinquante ans". En attendant, j'ai annulé ma fiche.

Note: nurturante est une erreur, c'est un mot anglais. Veut dire "providing physical and emotional care and nourishment". Je ne trouve pas tout à fait l'équivalent dans un seul mot français. On pourrait traduire par maternante, mais ça ne ferait pas aussi bien la job.

vendredi 25 mars 2011

Maladie mentale

Fille aînée est retombée. Tout allait trop bien, je me méfiais déjà. Plus de médicaments depuis un an maintenant. Un retour aux études pour finir son secondaire. Et une petite job légitime, honnête. On lui a parlé d'un stage en plus. Elle est devenue vraiment survoltée, excitée, hyper. Et là, un message courriel complètement éclaté, en perte de contact avec la réalité, paranoïa. Ne  sait pas si elle viendra ce soir pour les cours de Seize ans (elles font des maths ensemble depuis quelques semaines), trop dangereux, "ils" pourraient la voir. Écriture saccadée, décousue, avec des fautes à chaque mot et sans ponctuation, alors qu'elle écrit très bien normalement. Je lui téléphone, je lui écris, pas de réponse.

Il faut que je sorte, je me sens envahie à mon tour. Il ne faut pas.

jeudi 24 mars 2011

Enidan

Mais qu'est-ce que vous attendez pour laisser des commentaires chez Enidan? Elle est prof de première année et adore ça, mère de quatre enfants et adore ça, a un mari qu'elle a rencontré d'une façon archi-romantique et elle adore ça, est une as des technologies et adore ça, a de nombreux animaux  et adore ça, veut vendre sa maison mais n'adore pas ça, habite le lac Saint-Jean et adore ça mais pas le froid par contre, elle est une grande lectrice et adore ça, fait du camping tout l'été et adore ça. Mais là, elle n'adore pas que personne ou presque ne lui laisse de commentaires, alors, laissez-lui un mot, pour l'amour!

mercredi 23 mars 2011

Photocopies

Photocopies. Pour ma mère. Des trucs sur les appareils auditifs. Je persiste. Elle en fera ce qu'elle voudra mais elle sera informée. À moins qu'elle ne les foute à la récupération sitôt que j'aurai tourné les talons. Elle a le droit. Photocopies pour ma tante de 86 ans. Mon cours sur la mémoire. Les exercices, elle est intéressée. Elle aussi en fera bien ce qu'elle voudra. Je sème. Libre à elles de cueillir. Ou pas. Je lis l'Histoire des États-Unis avec Seize ans. Sa dyslexie lui rendrait cet ouvrage bien trop complexe. Je lis et je traduis en termes plus simples quand c'est nécessaire. Et j'apprends beaucoup moi aussi. Nous apprenons ensemble, c'est le plus beau. Et mon livre de détective, simple et efficace, me plaît bien aussi. Bien de la misère avec la discipline alimentaire par contre. Débandade hier. Pas grave. Je reprends aujourd'hui. Me fustiger ne serait d'aucune utilité. Traiter les gens et soi-même avec bonté, ce n'est jamais perdu. Je deviens meilleure en vieillissant, n'est-ce-pas merveilleux?

Je veux acheter le Ipad2 à ma mère pour ses 85 ans. C'est une bonne idée? Je vous demande votre opinion, mais vous savez bien que je ferai à ma tête!

Je fais toujours mon bénévolat de lecture. Comme le petit est en grande difficulté, j'ai bien envie de tenter de lui apprendre à lire. Sage, j'en ai parlé à ma chef-bénévole, ce n'est pas interdit en soi, me dit-elle, mais elle ne le conseille pas. Tout en me disant ça, elle m'a remis et des livres et une méthode de lecture qui conviennent à un enfant dyslexique (je soupçonne qu'il ne le soit). Double-message? En fait, je fais bien ce que je veux, avec l'accord de ses parents, bien sûr. Quelques exercices avec les syllabes ce soir, on verra bien. Mais pour le reste, je continue à lui faire moi-même la lecture, il adore et c'est bien important d'instiller l'amour des livres. C'est notre mandat.