lundi 7 mars 2011
Douzième livre du défi
Je n'aime pas particulièrement le suspense et les livres de détective. Sauf les Mary Higgins Clark, parce qu'ils sont épurés et suggèrent la violence seulement. La morte du livre ne souffre pas longtemps, elle est tirée proprement, pas de torture, une mort presque naturelle où elle a tout juste le temps de parler à l'agente d'immeubles à qui elle donne un mandat clair. Celle-ci tiendra à le respecter, ce qui la mettra dans le trouble. Comme elle a très bien vu le meurtrier, il faut la cacher jusqu'à ce qu'on le trouve. Alors, la police la fait disparaître dans un autre état avec une identité nouvelle. Elle pourra appeler sa famille une fois par semaine, jamais du même endroit et encadrée par un détective. Ne pas dire où elle est à quiconque, ne pas donner d'indices. Évidemment, elle en donnera, naïve et maladroite (et si sympathique!) comme elle est. Le meurtrier la retrouvera. On a peur pour elle. Rassurez-vous, ça finit bien. Et il y a même une histoire d'amour en prime.
Est-ce que je recommande? Oui, excellente lecture de vacances et bon ouvrage pour pratiquer son anglais. Facile à comprendre.
Ouverture d'esprit
Il n'a plus vraiment d'horaire, plus de sieste, dort quand il s'endort. Il est surexcité, probable qu'il était fatigué quand je l'ai vu. Le père, qui ne travaille pas, s'en occupe donc tout le temps vu qu'il ne va plus à la garderie. Ils en cherchent une, me dit ma fille. Difficile. La nouvelle blonde du papa a aussi un enfant et est monoparentale. Pas de garderie non plus et elle le confie à qui elle peut vu qu'elle travaille. Les deux enfants sont souvent ensemble. Comme je m'informais s'ils les sortaient, Fille me dit qu'ils les ont amenés glisser et une autre fois patiner. J'imagine Petit-fils de 21 mois avec ses patins loués aux pieds et je rigole.
Il y avait comme quelque chose qui me dérangeait. Je sais quoi. Petit-fils n'est pas élevé comme moi je l'élèverais. Avec moi, il aurait un horaire, de la stabilité, il se ferait lire des livres tous les jours, fréquenterait les musées, irait jouer au parc. Je me rends compte que je m'imagine, moi, comme détenant la vérité en ce qui concerne l'élevage d'enfants et étant un paragon de vertus maternelles ou grandmaternelles. Un peu plus et je deviens la Madame de l'histoire de Grande Dame. Heureusement, je me suis parlé. Hola! Femme libre! Cet enfant n'est pas ton enfant. Il ne manque ni de stimulation, ni d'affection, ni de nourriture. Il est grand pour son âge, solide et son père lui a fait faire par un ami des tresses à l'africaine qui lui vont à ravir. Il dit de nouveaux mots (bon, pas beaucoup, mais je cesse de stresser là-dessus), il fait des constructions savantes avec les chaises et fauteuils et des crises monumentales quand ses stratégies ne marchent pas. Bref, il est normal, turbulent, adorable et très actif.
Des horaires, il en aura toute sa vie.
Ma fille voit à ses affaires à sa manière.
Je ne veux pas devenir une vieille chiâleuse et je ne vais pas en devenir une.
Extrait
"Tim rêvait doucement, il oublierait peut-être, pour une heure seulement, l'agonie sans murmures de Tim, le chien, et Florence se demandait si l'agonie des êtres ne commence pas lorsqu'ils ont perdu le désir, lorsque, comme elle, ils n'attendent plus rien, une immensité désertique est là, devant soi, sur laquelle on peut marcher et courir, mais c'est une immensité sans horizon, la sensation d'avancer ou de reculer vers ces montagnes de givre est une sensation neutre, indifférente, et on ne peut plus se cacher ou s'enfuir par quelque brèche, le sol de glace est trop dur et trop fermé, on ne s'enlise que dans sa propre débâcle, mais Florence qui avait longtemps eu l'illusion d'attendre quelque chose découvrait qu'elle n'attendait plus rien, là où elle s'était réfugiée aucun regard familier ne pouvait la rejoindre, mais dans ces profondeurs si ignorantes de la mémoire du vieux Tim, il y avait la mer, un rocher, une femme, une consolation qui venait de loin dépayser le mal qu'il éprouvait à vivre dans le temps présent, mais Florence, elle, se demandait comment elle pourrait encore découvrir cette intensité, cette fièvre de l'attente, elle s'habillerait pour le soir, oui, c'était cela, elle attendrait son mari en fumant une cigarette, avec son livre sur les genoux, ce serait dans un grand hôtel, il n'arriverait pas, ou peut-être serait-il en retard, il aurait pour elle les mêmes attentions, les mêmes gestes, la prendrait par la main, car soudain, c'était cela, le jeu de l'attente, on jouait à ne plus se connaître, les rancunes de la nuit, les mesquines vengeances qu'entraîne avec lui le quotidien, tout cela n'existait plus, on se métamorphosait en la personne qui est l'attendue, et l'autre connaissait tout de ce jeu séduisant, les êtres n'étaient-ils pas avant tout des bêtes souples et cupides, vénérant chez les uns et les autres le charme des gestes, l'invitation au plaisir, cet exercice de nos magies sensuelles nous envoûtait nous-mêmes, il était bon d'attendre quelqu'un d'agréable en un lieu agréable, il serait agréablement vêtu et cela s'appelait le confort de vivre, le goût de vivre, c'était une chose naturelle, une délectation que nous appelions notre attente de chaque jour, pensait Florence, on oubliait seulement que cet artisanat délicieux de nos habitudes, du moins de nos habitudes agréables, n'était pas éternel, qu'un soir ou l'autre, le mari ou le fils ou l'amant ou cette concrète apparition de notre attente ne serait plus là, que le vide serait là, à sa place, quand on était Florence et qu'on s'habillait le soir, c'était en vain, c'était pour rencontrer ce néant tout tranquille qui était là, partout, au pied d'un escalier, derrière une porte, le plus cruel, pensait-elle, c'était peut-être de savoir cela, malgré toute la force de son désir, l'acuité de sa mémoire, de savoir qu'il ne reviendrait plus, ne descendrait plus cet escalier, et que nous n'avions aucun pouvoir sur cette absence, mais il y avait pire, c'était de savoir que cette matière vivante, cette matière sensuellement embrassée et aimée de ceux que nous n'attendions plus, c'était de savoir que cette matière fraternelle qui s'était mêlée à nous venait de disparaître tout en continuant de vivre, l'immensité désertique du silence recouvrait tout ce feu que nous avions tenu si près de notre existence au point d'en être nous-mêmes consumés.
(pages 51-52-53)
Onzième livre du défi
Le sourd dans la ville de Marie-Claire Blais, Éditions du Boréal, 1996, 187 pages
Quiconque a l'intention d'écrire devrait lire Marie-Claire Blais. Elle défie toutes les règles. Beaucoup de répétitions dans ses phrases et des phrases extrêmement longues, des pages entières pour une seule page, mais pas interminables, non, des phrases qui se terminent juste au bon moment, juste où et quand il fallait. Un talent. Marie-Claire Blais a et est un talent d'écriture. Naturel. Assumé. On l'imagine solide, fluide, droite, entière. Une oeuvre indiscutable. Même toute jeune, à ses premières armes, elle a gagné des prix. Pas de paragraphes dans ses textes. De la densité, mais qui danse. Une beauté d'écriture. Vraiment. J'ai été charmée. Je veux toute la lire.
Un petit livre donc, mais compact. L'histoire est là mais il ne faut pas s'y arrêter. Ne pas trop essayer de comprendre qui est qui, qui fait quoi, vers quoi tout cela va nous mener. Elle revient en spirale, l'histoire,finement, inexorablement, comme brodée avec de la dentelle solide, affirmée, efficace. C'est l'écriture d'une auteure qui a confiance en elle, achevée, cultivée, présente et confiante en ses personnages, sans complaisance. Le vieux Tim et son vieux chien, Florence la malheureuse, Mike et ses soeurs, la petite et la grande, Judith Lange, Berthe Agneli, madame Langenais et son mari qui a cassé ses lunettes. Et la mère Gloria, qui tient l'auberge et danse dans les clubs, celle qui rêve de voyage avec Mike, un voyage qui lui permettrait d'échapper à la mort.
Est-ce que je recommande? Absolument. Incontournable.
dimanche 6 mars 2011
Dixième livre du défi
Kevin le révolté (titre original: Murphy's boy) de Torey Hayden, 1983, Balland, 393 pages
L'auteure est une psychologue de réputation internationale spécialisée dans le traitement de psychopathologie enfantine. C'est l'histoire d'une thérapeute qui a fait ses recherches sur le mutisme enfantin. On lui confie un jeune garçon qui a quinze ans, vit dans un centre spécialisé et n'a pas dit un seul mot depuis quatre ans. Abandonné par sa famille, il est confié à l'état. Ça se passe aux États-Unis. Le jeune se cache sous les tables et a peur de tout et de tous. Elle décide de le voir tous les jours et c'est elle qui se déplace en plus. Un peu irréaliste, je crois. Ça me surprendrait énormément qu'une thérapeute ait le luxe de voir ses patients chaque jour de la semaine! Mais bon, c'est un roman, faisons avec. Je dois dire que j'ai accroché parce que le jeune se met à parler et puis, on en apprend un peu tout au long du roman, par bribes, sur le lourd passé qui l'a amené à cet état quasi-végétatif. Je voulais en savoir davantage, alors je n'ai pas lâché. Et puis, c'était facile à lire. Pas de la grande littérature. Distrayant malgré la lourdeur du sujet. En effet, il avait souffert le jeune. Et la description des sévices subis, même si donnée au compte-gouttes, relevait de l'horreur pure. Je me sentais comme une voyeuse et j'ai voulu lâcher sans y arriver. J'étais prise par ce livre et par la personnalité de la thérapeute aussi, tellement imparfaite, qui faisait des erreurs énormes. Ainsi, il l'agresse sexuellement (des attouchements, mais elle est coincée, a vraiment peur et heureusement réussit à s'en sortir avant que ça n'aille plus loin) et bien, elle décide de n'en parler à personne, de peur de nuire au jeune qui faisait des progrès!
Elle est aussi Grande Soeur pour Charity, une petite Indienne négligée. Cette relation et cette enfant sont vrais et sympathiques. Terrible cette Charity! De bons moments du roman.
Ça finit relativement bien. Le jeune, qui a maintenant dix-sept ans, se retrouve dans un foyer pour jeunes adultes, bien encadré, et il réussit à entrer au collège, ce qui était son plus grand rêve.
Est-ce que je recommande? Euh... oui, si vous avez un côté voyeur. J'en ai un semble-t-il, parce que ce livre qui n'est pas vraiment bien écrit et présente des invraisemblances, m'a accrochée.
Neuvième livre du défi
J'ai eu beaucoup de temps pour lire pendant ces vacances. C'est ce livre, dont on a fait un film que je n'ai pas vu, que j'avais choisi pour l'avion. Je me l'étais procuré à cause de notre voyage prévu en Égypte, car l'action se passe à partir d'un immeuble du Caire. Un livre dense que j'ai beaucoup aimé. Exotique. Des vieux monsieurs qui reluquent des jeunes femmes, des jeunes femmes qui se servent des vieux monsieurs pour survivre et la finale, une jeune femme qui tombe vraiment en amour avec son vieux monsieur. Le roman se termine par leurs noces, avec les femmes qui dansent en ondulant, un foulard autour de la taille. La jeune et belle mariée les accompagne et "Zaki bey la regardait plein d'amour et d'admiration. Il frappait dans ses mains en cadence et, peu à peu, éleva les bras et se mit à danser avec elle parmi les cris d'allégresse et les rires de l'assistance." (p.327)
Mais il n'y a pas que l'amour, il y a aussi la corruption, les magouilles, les classes sociales, l'exploitation, la misère et la débrouillardise. Certains s'en sortent mal, comme ce jeune prolétaire brillant à qui on ferme toutes les portes à cause de l'origine de son père. D'autres s'enrichissent. Les femmes ont la vie plus dure, on s'en doutait bien.
Est-ce que je recommande? Absolument.
samedi 5 mars 2011
Florida
mardi 15 février 2011
Huitième livre du défi
"The joy of sex" est un classique déjà lu dans ma jeunesse. Je l'avais prêté à un amant malhabile qui en avait bien besoin et qui ne me l'avait jamais rendu. Dans les photos de l'époque, il y avait des couples de toutes les couleurs et des toisons pubiennes fournies. Les photos et dessins de la nouvelle édition présentent le même couple aux corps superbes, jeunes et souriants, blancs, qui illustrent avec classe la sexualité humaine. Très joli à regarder. Mais j'avoue que je préférais la variété des corps et des styles de l'ancienne édition. Ça coûte moins cher de n'avoir qu'un seul couple au lieu de plusieurs, évidemment. On coupe partout, misère! Le titre est adéquat, c'est bien de joie, de plaisir sain, de tendresse aussi dont on parle et qu'on décrit. Un beau livre, vraiment.
Est-ce que je recommande? Bien sûr, évidemment, c'est un classique que vous devriez avoir dans votre bibliothèque ou à tout le moins emprunter à la bibliothèque comme j'ai fait!
lundi 14 février 2011
La Saint-Valentin
Septième livre du défi
Il n'y a personne de plus illogique qu'une femme qui veut maigrir. Après avoir lu une critique négative de la méthode par la diététicienne Hélène Baribeau du site Passeport santé, je n'ai retenu qu'un seul élément de conclusion de sa critique, soit "En conclusion, je n'ai aucun doute sur l'efficacité du régime Dukan (...)", s'ensuivait une mise en garde sévère sur la durée de cette efficacité (poids repris rapidement, effet yoyo etc) et sur les carences possibles associées à un tel régime. Moi, je me suis arrêtée à la promesse de l'efficacité et j'ai couru acheter le bouquin!
C'est comme un régime protéiné, alors ça marche tout à fait. Très restrictif, viande et pas toutes, oeufs, laitages archi maigres et c'est tout! Pas trop compliqué à suivre et en plus, à cause des corps cétoniques, on n'a pas faim. Après quatre jours, j'avais perdu cinq livres. Et puis le cinquième qui devait être le dernier avant la deuxième partie du régime (protéines+légumes et protéines pures en alternance), j'ai mangé un fruit, une salade avec une cuillerée d'huile d'olive (péché mortel, les huiles sont totalement interdites, sauf... l'huile minérale! Ouache!). Bon, j'ai repris une livre. Et puis, ensuite, les légumes réintroduits, j'ai fini de maigrir, tout en ayant des repas drabes. Les journées sans aucun fruit ni légume (un jour sur deux), je culpabilisais, moi qui ai bien appris ma leçon des légumes anti-cancer indispensables à une bonne santé. Ce qui fait que le régime, je l'ai lâché. Dommage un peu, ça marchait. Mais lisez-la donc la critique de madame Baribeau, éclairée et de gros bon sens. Alors, j'ai un beau livre neuf que je vais aller revendre à l'Échange. Next!
Est-ce que je recommande? Non, non et non.
samedi 12 février 2011
Sixième livre du défi
C'est l'histoire d'une femme violemment battue par un homme. Il est thaumaturge, c'est donc un faiseur de miracles. Cet homme violent peut aussi faire preuve d'une grande douceur et il a réussi par ses pouvoirs à guérir le jeune fils mourant de cette femme qu'il se mettra à battre après la guérison. Celle-ci est mariée à un roi qui est révulsé par sa présence. Noble donc cette femme, cette Dulciane éprise de sa suivante, Rosèle aux cheveux noirs. C'est Rosèle qui raconte et elle raconte bien. Époque, châteaux, courses éperdues, secrets, révolution, tendresse, papiers secrets. Femme diminuée, estropiée, aveuglée. Dix ans passent. Roturiers contre noblesse. Les roturiers gagnent, Dulciane meurt.
Partie deux, temps futurs. Réalisatrice de cinéma. Choix des comédiens. Celui qui jouera le rôle du thaumaturge est particulier.... unique. Mais je ne vais pas vous révéler les secrets de cette histoire, de ce temps futur où la jalousie et la culpabilité ont disparu de la terre, où les roturiers qui sont au pouvoir mangent avec des canifs, où la pire des calamités serait d'avoir du Sang bleu.
Alors, récit prenant, plein d'imagination, atmosphère à la fois crédible et fantaisiste. Beaucoup de pudeur. Délicatesse. Un peu trop de "conne" et "con" et "connard" à mon goût mais ce sont des mots qui m'ont toujours déplu. Je suis entrée facilement dans l'histoire et serais restée plus longtemps encore dans la première partie. Je dois préférer les temps anciens aux modernes! En gros, une oeuvre intéressante et originale. J'ai aimé.
Est-ce que je recommande? Oui!
Drames
Mon premier réflexe, c'est de trouver des solutions pour ma fille. Mais ma raison a pris le relai et je me suis tue et j'ai bien fait. Elle est arrivée ici en criant, en hurlant même et comme son fils n'était pas là, je lui ai demandé de se calmer. J'en ai marre de ses hurlements. Elle s'est alors mise à crier plus fort que j'étais insensible et sans coeur, s'est emparé du lit d'enfant et s'est mise à le déménager toute seule en me disant de m'enlever du chemin. Ma fille en furie, je connais tellement. Et elle réussit encore à m'atteindre, à chaque fois. De tels excès me bouleversent et m'épuisent. Je dois travailler sur moi. Finalement, on ne la trouvait plus. Elle s'était enfermée dans une des salles de bain et pleurait, prostrée au sol. C'est alors qu'elle a fini par raconter la chicane avec le père du bébé et ses menaces de partir au loin avec le petit.
vendredi 11 février 2011
Assurances
On dirait que je ne peux rien planifier d'autre tant que ce dossier n'est pas clos et réglé. Remboursez-moi et nous passerons au suivant!
Je ne suis pas certaine que ce soit la bonne attitude. Ma vie me semble vide tout d'un coup. Ce voyage remplissait pas mal mes pensées. Je serais partie mardi, dans cinq jours.
Se retourner de bord rapidement, c'est faire preuve de souplesse d'esprit. C'est une faculté à cultiver. Mais voyager pour voyager n'a aucun sens. Petite impasse ici. Bien petite. Un iota. une graine. Une poussière.
Bon, je conseillerais quoi à quelqu'un d'autre? Je lui dirais que le changement a toujours du bon, tout dépend ce qu'on en fait. Tout part de nous. On est responsable de sa vie. Quand tout tourne dans tous les sens, il faut arrêter la roue. Prendre une pause. Faire des listes. Bonne idée les listes. Et cocher. Premier item: la banque. J'y cours.
jeudi 10 février 2011
Nouvelle amie
lundi 7 février 2011
S'inquiéter pour rien
Pas encore commencé le livre 6. Il est pourtant tentant. Au début, je croyais, à cause de la disposition du texte, que c'était une pièce de théâtre. Non, il s'agit d'un roman, dans un royaume.
La fin de semaine, je lis ... les journaux. C'est un de mes plaisirs auquel je ne veux pas renoncer. Je m'en achète plusieurs que je déguste lentement. Cette fois-ci, avec Petit-fils dans le décor, même pas eu le temps encore! Je lirai mes vieilles nouvelles tranquillement, au retour de chez le dentiste.
vendredi 4 février 2011
Cinquième livre du défi
Vous m'aviez dit d'abandonner les livres qui ne m'intéressaient pas, Daniel Pennac me l'avait dit aussi, mais il aura fallu Christiane Charette pour que j'écoute enfin. J'ai donc laissé en plan le livre qui précède Regardez dans la fêlure et j'ai bien fait. Je me suis dit que vu que j'aimais tant lire les blogues, vu que je me complaisais dans leur simplicité, leur quotidienneté, leur trivialité, leur spontanéité, un livre tiré d'un blogue allait me convenir. J'avais lu avec plaisir la Mère indigne et le chauffeur de taxi aussi quand ils avaient été publiés sur papier. Cette fois, c'est un blogue français qui est édité, celui d'un homme de 36 ans, franchement névrosé, ce qui le rend fort sympathique en partant. Il n'arrive pas à bander avec une femme ou bien s'il bande, il n'arrive pas à jouir et pourtant dans son intimité à lui, il bande à fond. On a droit à sa vie la plus intime, à ses angoisses, ses maux de ventre, sa constipation chronique qui le fait tant souffrir. Parfois, il nous quitte pour aller aux toilettes mais on aura un compte-rendu au retour. Il souffre ouvertement, moralement, sympathiquement. Il est tout sauf ennuyant. Et c'est bien écrit, style blogue, court, percutant, simple, efficace. Il s'analyse constamment, voit un psy, prend des médicaments. Sa famille aimée est dysfonctionnelle, père avec maladie mentale, mère alcoolique, soeur fuckée on ne sait pas trop pourquoi. Peu importe, il les aime malgré sa peur de leur ressembler. Il habite Paris et ne se verrait pas ailleurs.
Est-ce que je recommande? Oui, c'est bien écrit, intéressant même si finalement, il ne se passe rien du tout. "Que raconter quand sa vie est vide,en suspens, quand on attend encore, au seuil de la maturité, qu'elle commence? Tout. La vie elle-même, à bout portant, dans sa misère et sa grandeur irréductible."
La bibliothèque de Christiane Charette (suite et fin)
Les règles du consentement, du même auteur, Fayard, 2004
Toute l'oeuvre de Brookner est à lire. Elle décrit avec élégance et sensibilité des gens sans histoire.
Pour la description d'un amour absolu, infini, total, celui qui occupe chaque parcelle de nos pensées, de notre être: Lettres d'une inconnue de Stephen Zweig. Vienne, le centre du monde. Complexité des émotions. L'auteur s'est suicidé au Brésil.
Sandor, Métamorphoses d'un mariage. L'auteur s'est aussi suicidé.
Annie Ernaud Passion simple. Économie de langage.
Carnets d'une coquette raisonnable, d'Hélène Millerand. Les coquettes se reconnaîtront. Lecture exclusivement féminine. La coquetterie comme un mode de vie. La coquette ne s'ennuie jamais.
La fuite de Rimbaud d'Alain Borer. Rimbaud marchait tout le temps et on lui a amputé une jambe. Il meurt jeune.
Patti Smith complete de Patti Smith.
Patti Smith a 60 ans. Elle ne fait aucune concession. En allant voir qui était la punk Patti, j'ai réalisé que madame Charette l'avait rajeunie de 5 ans. Le temps passe si vite!
Le grand cahier d'Agata Kristof, Seuil, 1986
Une trilogie. Histoire de jumeaux de 10 ans.
Jean Echenoz, Des éclairs, Éditions de Minuit, 2010
Hervé Guibert, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Gallimard, 1990
Yannick Haenel. Jan Karski, Gallimard, 2009
À une question du public "Quel auteur vous a le plus touchée?" elle répond spontanément Gil Courtemanche, avec Je ne veux pas mourir seul, l'histoire autobiographique d'un homme qui se met à nu sans complaisance, un homme malade qui se juge durement, avec courage. Émouvant.
jeudi 3 février 2011
Les petites madames
Ma fille bouledogue
Déception
mercredi 2 février 2011
Christiane Charette
Guy Berthiaume, qui faisait l'entrevue, ayant été son chum il y a quarante-cinq ans, ils se sont permis de se tutoyer! Elle vampirise ses livres, les martyrise, les habite, les souligne, rature et n'en prend pas soin. Il y en a partout chez elle, les bibliothèques sont pleines et il y en a dans toutes les pièces, même sur le plancher. Son conjoint est un aussi grand lecteur qu'elle. Elle en achète et en reçoit beaucoup en cadeau, en prête et en donne aussi. Plus jeune, elle était une lectrice fidèle, qui lisait tout d'un auteur aimé. Elle a lu Colette au complet ainsi que D.H. Laurence et Édith Wharton.
J'ai bien ri de ses lectures de jeunesse car elles sont rigoureusement identiques aux miennes: La comtesse de Ségur et la fameuse Sylvie hôtesse de l'air, de René Philippe. Tout comme elle, j'ai tout lu les livres de la comtesse et tous les Sylvie aussi. On a bien des points communs, elle et moi! Ses parents lisaient beaucoup (mon père aussi, énormément et tout le temps) et sa mère disait "Quand on lit, on ne s'ennuie jamais".
Sa première héroïne découverte à travers les livres, c'est la grande Coco Chanel. Elle a beaucoup lu sur elle et a mis L'allure de Chanel de Paul Morand, dans la liste des lectures suggérées. Pour Chanel, le vêtement est une architecture et tout part de l'épaule. Moi, moi, moi disent sa vie et ses vêtements aussi. Elle devait être confortable en les portant, c'était essentiel. Chanel ne pouvait supporter une femme entravée par ses vêtements. Paul Morand fait parler Chanel dans son bouquin. Elle avait pris sa retraite puis est revenue à la création à 71 ans. Elle est morte dans son lit à 86 ans en revenant de travailler. Quel bel exemple pour les femmes!
Marilyn Monroe est également une femme qui l'a intéressée. Lire Mémoires imaginaires de Marilyn de Norman Mailer, où il la fait parler au "je".
Berthe Morissot est une autre femme fascinante qui a été modèle pour Manet et a épousé le frère du peintre. Elle s'habillait toujours en noir comme Christiane Charette, qui a ainsi trouvé un moyen simple et accessible de simplifier sa garde-robe. Berthe Morissot-le secret de la femme en noir, de Dominique Bona, Grasset, 2000
Également à lire sur le sujet de l'habillement en noir Why do architects wear black?
Ma soeur mon épouse est recommandé mais je n'ai pas pris de note sur celui-là et je ne me rappelle plus pourquoi. C'est de Lou Andréas Salomé.
Dialogue en ruines de Laurent Michel Vacher trône à la hauteur des yeux dans sa bibliothèque préférée. Il est la présence livresque d'un homme qu'elle a aimé et qui est décédé trop jeune, à quarante-cinq ans, Jean Papineau, un grand philosophe qui l'a marquée et dont elle parle encore avec émotion (c'est une émotive, cette femme-là!).
Elle adore Édith Wharton et recommande chaudement The age of innocence qui s'est mérité un prix Pulitzer, ça se passe à New-York. Wharton lui fait penser à Henry James mais en moins austère. Dans sa liste de la même auteure, on a aussi Chez les heureux du monde (1905), le livre de poche, 2009 et tout ce qu'elle a publié. Elle a tout lu.
Des pays lointains de Julien Green, premier livre d'une trilogie. Cet auteur est un écrivain mystique, né en France de parents américains. Le livre raconte l'histoire d'Élisabeth. Un univers dense, une végétation opulente. Les Noirs y sont très présents. Plantations, foisonnement, chaleur, sensualité, guerre de Sécession. Elle s'y est plongée corps et âme, avec ravissement. Une brique de 900 pages comme celle-là, elle n'en lit pas quand elle travaille. En vacances, elle lit une moyenne de 400 pages par semaine (c'était une question du public).
Je n'ai pas fini de vous livrer sa liste, j'y reviendrai dans un prochain billet. Il faut profiter de ce beau soleil et ... déneiger l'auto. Bonne journée à toutes et tous!
mardi 1 février 2011
Allaitement
lundi 31 janvier 2011
Bilan du premier mois du défi lecture
J'ai créé de nouvelles habitudes. M'installer au lit avec un livre à peu près tous les soirs, parfois pour quelques pages seulement, pas grave, l'habitude est prise. Un espèce de rituel après m'être brossé les dents. C'est bien.
Je croyais lire rapidement et c'est le cas quand un sujet m'intéresse, mais sinon, je suis plutôt tortue.
Je ne suis pas en avance mais, n'allant plus en voyage, je n'ai pas à l'être non plus et je sais que je vais arriver à compléter mon défi, un livre à la fois. J'y tiens.
Il reste que pour l'instant, le défi est un vrai défi, car s'il n'était pas là, je n'ouvrirais pas vraiment de livres. Il a donc vraiment sa raison d'être et je suis fort heureuse de constater qu'il a attiré tant de gens intéressants qui lisent tant de livres tout aussi intéressants. Ma liste de lecture est longue et je suis persuadée (ou du moins j'espère) que j'arriverai à trouver des oeuvres qui vont me passionner et me faire battre le coeur (peut-être que j'en demande un peu beaucoup là! Héhé!). Merci d'être là pour m'encourager.
dimanche 30 janvier 2011
Ruminations
Je vais bruncher avec ma mère aujourd'hui. Petit-fils et Vingt ans n'y seront pas. Je m'inquiète pour Petit-fils mais je me soigne. Accepter ce qu'on ne peut pas changer. Ce qui me choque, c'est qu'on n'a pas dix-neuf mois deux fois, que cet âge tendre est la formation pour tout le reste de sa vie, que si des étapes charnières sont loupées, il est difficile de les reprendre. Mais je ne dois pas imaginer le pire, rien que le meilleur. Envoyer des ondes positives à distances. Je m'en ennuie aussi tout simplement. Son lit est toujours ici, non réclamé. Ses rires, ses courses folles dans la maison, sa façon de montrer ce qu'il veut, son regard si franc, ses petits bras dans mon cou.
On dirait que je ne l'ai pas vu depuis très longtemps et pourtant il était là au brunch de dimanche dernier!
Garder mes distances. Tenir mon bout. Ne pas prêter l'auto. Me respecter. Me faire respecter.
Être fâchée contre Vingt ans n'a pas de sens. Je le suis pourtant encore. Je ne suis pas rancunière d'habitude. Elle a frappé fort cette fois. J'ai trop donné. Aucune appréciation. Pour elle, tout lui est dû. C'est ma faute.
samedi 29 janvier 2011
Exposition, intimité, impudeur et vibrateur
On la voit donc déguisée, aguicheuse, innocente, avec des perruques, des yeux incendiaires, en déjeunant. Elle a des yeux magnifiques et les yeux ne se démodent pas. Tout aussi jolis aujourd'hui ses yeux, plus encore même, car on regarde moins le corps des femmes qui vieillissent. Bien que son corps soit remarquablement conservé, elle n'a pas pris une once, ce qui aide beaucoup à la juvénilité. On entre donc chez eux, dans leur cuisine à l'évier taché. Reconstruction méticuleuse. Les photos parlent. Une pièce qui m'a vraiment touchée est celle où on expose des photos toutes petites, épinglées individuellement au mur, authentiques et vulnérables. Des photos du quotidien, des amies, dans la neige, la famille, l'enfance. Très touchant de se mettre à nu comme ça devant de purs étrangers. Une impression de viol d'intimité et pourtant ce n'est pas du viol si on expose, si on recherche le regard, si on demande ouvertement d'aller voir, si on fait de la publicité pour ça. L'intimité étalée. Léger malaise. C'est de l'art. L'art déstabilise. Je suis déstabilisée. C'est de l'art. C'est intime, oui et c'est beau de se donner en pâture sans calculer, entìèrement. Prenez-moi, voici ma vie, mon corps, ma jeunesse, mes amours. Prenez-moi, regardez-moi, aimez-moi! C'est une recherche d'amour que j'ai perçue également. Voilà qui je suis et je ne puis être autre. Aimez-moi.
Au retour, nous passons devant un magasin d'accessoires érotiques. Une jeune femme avec des piercings fume sa cigarette à la porte. Je lui souris et je la salue. Elle retire sa cigarette pour me faire le plus charmant des sourires. Je continue et puis reviens sur mes pas (après en avoir informé mon amie quand même héhé!), lui demande si elle est la vendeuse. "Non, non, la conseillère, ce n'est pas la même chose." Le magasin est vide, on la suit à l'intérieur. J'ai toujours eu peur d'entrer dans ces antres du plaisir. Trop vieille, trop gênée, pas à ma place. Mais là, avec ma jeune conseillère aux piercings, je me sentais bien à l'aise. On a tâté, senti, fait vibrer des appareils le plus souvent roses. Elle expliquait tout et avait tout essayé, la jeune femme! et pouvait donc nous conseiller en connaissance de cause. J'en suis ressortie avec un monstre mauve, bien fière de moi d'être passée à l'action. Mon amie s'est acheté des boules chinoises, bien jolies. Pas donnés ces gadgets érotiques. Un gros marché.
Quatrième livre du défi
C'est un petit livre qui m'a paru bien long. Petite corvée du soir. J'ai décroché rapidement. Déjà que la photo de la jaquette ne corresponde pas à la réalité de l'histoire du livre m'a irritée dès la première page de lecture. Sur la couverture, on voit un scorpion tatoué sur une épaule et on apprend tout de suite que ledit scorpion se trouve en fait au bas du dos de la femme que l'auteur baise et qui inspire supposément le reste du récit. Pudeur ou bêtise?
Mais ce qui inspire réellement le récit, c'est le vide. Vide de la jambe coupée du père de l'auteur, jambe absente qui lui pique et l'auteur enfant gratte le vide pour soulager la démangeaison du paternel. Vide de l'escalier manquant dans l'hôtel. Vide du stationnement où il s'assoit entre deux lignes jaunes pour pondre son roman. Vide du roman que j'ai trouvé plate, vous l'avez compris.
Pas mal écrit cependant. Et ce n'est pas parce que moi je n'ai pas accroché que d'autres ne le feront pas.
Mais est-ce que moi je recommande? Non.
jeudi 27 janvier 2011
Chantalou et Manuela
Troisième livre du défi
Madame Thuy est une jolie jeune femme au sourire extraordinaire. Elle a beaucoup de charisme et de personnalité. Sous le charme, après l'avoir vue à Tout le monde en parle, j'ai acheté son livre le lendemain. Feuilleté, lu les parties sur Granby, sur le grille-pain qui servait de miroir, sur la traversée en bateau. Sourire et puis j'ai abandonné et mis de côté "pour plus tard" quand elle a parlé de l'oncle Deux et des histoires de princesses.
Je l'ai donc repris pour le défi. Écriture plutôt ordinaire. Petits tableaux. Images du Vietnam. Portraits finement campés de prostituées, de vendeurs, de professionnels prospères devenus laveurs de planchers. Pas de révolte, juste des images, des flashs qui vont du présent au passé. Des pages courtes parfois, quelques lignes, et puis le texte reprend sur un autre sujet suggéré par le précédent.
C'est court.
Est-ce que je recommande? Je ne sais pas. Je pense que je n'aime pas les biographies.
Je me sens vaguement coupable de ne pas aimer tant que ça. En fait, rien de pas correct dans ce livre qui a gagné des prix dont le prestigieux prix du Gouverneur général. Impression que je devrais aimer et être touchée. Elle a eu une vie difficile, nous la raconte sobrement, doucement, sans se plaindre. Je suis certaine en plus que j'aimerais cette personne criante de sincérité.
mardi 25 janvier 2011
Déboussolée
lundi 24 janvier 2011
Deuxième livre du défi
Un charmant petit livre que j'ai lu en une petite soirée. Charmant n'est peut-être pas le mot approprié pour cette description efficace, nuancée et parfaitement triviale de lieux et de gens. On s'y croirait. Le réalisme sans compromis. Gris, glauque, vrai. Cette mère antipathique qui se rend aux toilettes dès que sa pauvre fille de quarante ans arrive pour le week-end. "Constipée de nature, elle ne faisait jamais, sauf quand sa fille arrivait." (p.29)
Vol, repas de Noël, espoirs amoureux, attaque, désespoir, hamster grisonnant qui tourne sans arrêt dans sa cage, froid qui s'installe durablement, goutte à goutte. Le quotidien qui s'égrenne. Les émotions. Rien de plate dans cette vie si plate. Bien écrit, élégant, économe. Rosa Matteucci a du talent, aucun doute là-dessus. Ça se lit comme on déguste un bonbon un peu amer, en suçant jusqu'au bout. On aimerait que ça continue un peu ou beaucoup encore. Du coup, la fin semble bâclée. Seul défaut de ce petit bijou d'écriture.
Je recommande! Qu'on le lise!
dimanche 23 janvier 2011
Défi lecture 2011 prise deux
C'est le fun. On commence à lire les mêmes livres. Marico et Madame Croque-Cerise ont lu Ken Follett et Gen, Zolasoleil et moi lisons ou lirons "Ru".
samedi 22 janvier 2011
Liberté
Seize mois et demi que je n'ai pas baisé, Monsieur Relation et puis un speedo vu trois fois que je ne compte même pas et puis finito. Je viens de le calculer, je n'avais pas réalisé que ça faisait si longtemps. Je pourrais me sentir frustrée et désespérée. Même pas. Et pourtant, jamais jusqu'ici, je n'avais sérieusement envisagé ce célibat sans sexualité avec un autre comme une forme acceptable de vie. Moi qui ai longtemps eu comme projet (pas abandonné) de faire l'amour tous les jours. Or, on y survit. Avec fierté même. Parce que courir les hommes c'est humiliant. Et moi je suis fière, droite, entière. Je ne dis pas plus jamais mais je dis ne plus jamais vouloir plaire à tout prix.
Premier livre du défi
Robert Laffont, novembre 2010, 663 pages
Keith Richards est un des guitaristes des Stones. Il est né en 1943, ce qui lui fait 68 ans. Grand et mince, son plat préféré est la saucisse avec de la purée. Il la prépare souvent lui-même et en donne même la recette dans sa biographie. Il a eu trois enfants avec sa première femme dont un bébé qui est mort à deux mois. Il était alors en tournée et n'a pas cru bon revenir. Il parle cependant d'une grande douleur. Or, c'est rare qu'il parle d'émotions. Je l'ai trouvé froid, distant, préoccupé surtout par la musique et par la drogue. Les deux sont reliées. C'était un héroïnomane, un junkie comme il l'écrit. Maintenant, il est clean mais il a consommé pendant presque toute sa vie. La drogue l'aidait à travailler pendant des jours et surtout des nuits sans dormir. Il réveillait n'importe qui à n'importe quelle heure quand il voulait créer.
À l'approche de la quarantaine, il rencontre une jeune femme de 23 ans, dont il loue la grande beauté, Patti. Il l'épouse, a deux filles avec elle et ils sont toujours ensemble. Les photos familiales de cette deuxième famille sont très belles. Des sourires, un air détendu. Il avait pas mal lâché la drogue dure à ce moment-là. C'est à cette femme qu'il fait bien attention de louer dans son livre (ben quoi, elle est toujours vivante, il ne veut pas que sa vie devienne un enfer!), qu'il dédie sa biographie.
Ils se font harceler, investiguer et arrêter un peu partout à cause de la drogue, mais l'endroit où on lui fait un vrai procès, une ville qu'il semble vraiment détester, c'est Toronto. Et puis, il y a l'histoire avec Margaret Trudeau qu'il relate dans son bouquin. Margaret aussi en parle dans sa propre biographie. Leurs récits sont pas mal différents, ça m'a fait rire. C'est à Mick Jagger que Margaret s'intéressait, pas à Keith. C'est à Mick que tout le monde s'intéressait d'ailleurs.
On dirait, en lisant la biographie de Richards, que les Stones ne sont formés que de deux personnes, Mick et Keith. Il le décrit comme un frère plus que comme un ami. Il le démolit par bout, mettant en évidence l'égo demesuré de Mick et en même temps, doit reconnaître son immense talent. Ils se déchirent, se séparent et puis reviennent ensemble. Plus de quarante ans qu'ils se partagent la scène. Une relation intense, difficile mais solide.
J'en aurais énormément long à dire. C'est une brique. Mais je me lance tout de suite dans la lecture du bouquin numéro deux, qui va m'intéresser bien davantage, c'est clair!
vendredi 21 janvier 2011
Faits
2) Je suis fâchée parce que je lui ai donné de l'argent qu'elle n'utilise pas comme je l'avais prévu.
3)Le père de Petit-fils s'occupe de son enfant.
4) Le père de Petit-fils habite un taudis.
5) La mère de Petit-fils habite dans un bel appartement neuf.
6) Je suis la grand-mère de l'enfant
7) Je n'ai aucun droit (bof! si peu, en allant en cour, les grands-parents peuvent obtenir des droits de visite minimaux) ni responsabilité légaux envers mon petit-fils.
8) J'ai une responsabilité morale.
9)Mon petit-fils est en bonne santé, il est de poids et grandeur normaux, il est éveillé. Il ne parle presque pas mais il n'a que 19 mois donc il n'y a pas de retard si grand à ce moment-ci. Il est en avance au niveau moteur.
10) Il est préférable que mon petit-fils ne vive pas dans les conflits et la chicane.
11) Une fois les parents séparés, les occasions de chicane devraient logiquement diminuer.
12) Personne ne m'a demandé de le garder ce soir. Je l'ai offert.
13)Cette situation me rend émotive.
14) On ne peut opérer des changements que sur soi.
15) Je dois m'interroger sur l'origine de cette émotion de colère, de tristesse et de déception qui m'habite
16) Quand on donne, on donne. Les receveurs font ce qu'ils veulent avec le don. Toute autre utilisation d'un cadeau s'appelle de la manipulation.
17) Les gens, y compris nos enfants adultes, sont libres.
18) Rien ne m'oblige à donner quoi que ce soit à qui que ce soit qui n'est pas mon enfant à charge.
19) Rien ni personne ne m'oblige à garder mon petit-fils.
20) La terre va continuer à tourner et mon petit-fils à vivre si je me retire du dossier.
21) La garde partagée est contestée par plusieurs spécialistes qui préconisent plutôt un seul milieu stable d'appartenance.
22) Il y a bien des manières d'assumer sa parentalité.
23) Il y a bien des choses que j'ignore de la situation actuelle.
24) Il ne faut pas se fier aux apparences.
Mettre ses culottes
Il n'a pas encore vu le chic appartement de sa mère, le petit coeur.
Je fais part à la mère d'une activité lecture pour poupons à la bibliothèque samedi. Comme le bébé couche chez moi, nous pourrions y aller ensemble, Fille, Bébé et Grand-maman. Elle me répond qu'elle n'a pas le temps mais que je peux bien y aller si je veux. Que je l'appelle après et elle viendra le chercher pour le conduire chez son père.
Ouf!
Le lit va partir en fin de semaine. Je vais le lui livrer de force. Sinon, ce sera une garde "partagée" entre le père et la grand-mère. Je ne rendrais service à personne en assumant des responsabilités qui ne m'appartiennent pas.
mercredi 19 janvier 2011
Silence
lundi 17 janvier 2011
Mal de dents
Je pars en voyage, je viens de le décider. Pas seulement de décider, de finaliser. Dans un mois. Vous comprendrez certainement, admirables amis Grands Lecteurs de tant de livres, que je ne lis pas beaucoup ces jours-ci. Je vais finir par finir mais va falloir m'y atteler. Le défi est-il mis en péril? Rassurez-vous, ce n'est pas le cas. Il faut bien quelqu'un à la queue. Ce sera moi. Pour quelques temps, parce que sitôt ce mal de dent parti, j'attaque en lionne!
Même la pauvre jeune fille de la famille de huit enfants est devenue un mal de dents. Je me sens envahie. J'ai négocié deux soirs de présence maximum par semaine avec Seize ans mais même ça, c'est trop, surtout qu'elle me tourne autour pour avoir l'ordi, ce que ma propre fille ne se risquerait jamais à faire. Elle vient de me demander à quelle heure je partais chez le dentiste! Pas effrontée rien qu'un peu. Oups! Je pense que je lui ai clairement fait comprendre que c'était inacceptable. "C'est pour nous ou pour l'ordi que tu viens ici?" Je commence à en avoir marre.
jeudi 13 janvier 2011
Life
Alors, c'est ça, ils font des spectacles, fument un joint, vont de l'Amérique à l'Angleterre, deviennent de grandes vedettes, font d'autres tournées, fument un autre joint, les filles crient et pissent dans leurs culottes, les gars sont jaloux et puis une autre tournée, faut se cacher des filles, oups! Keith s'est fait attrapper et il en est presque mort avant que les gardes du corps ne réussissent à l'extirper des corps hystériques des filles hurlantes. Une autre tournée, un autre joint.... non, j'ai pas fini encore.... et je ne lâcherai pas avant la fin. À cause de vous, de moi, du défi!
mercredi 12 janvier 2011
Un peu de tout
Je suis occupée à être malade. Une extraction dentaire, c'est la porte d'entrée aux microbes. Moi qui n'attrappe jamais rien, me voilà avec un rhume-grippe désagréable (il y en a des agréables?). Je suis malgré cela allée en personne (Fille est venue me chercher avec MA voiture, héhé!) signer hier soir l'endossement d'un super-logement pour Vingt ans. Elle en aura l'accès dès samedi. Refait à neuf, avec électros de luxe neufs également. Cher. Elle va habiter avec une compagne de classe qui est du même âge et qui travaille à temps plein en plus d'étudier à temps plein et qui va donc payer sa part de loyer toute seule. Il y a des jeunes courageux.
Je suis ambivalente. Je l'aide beaucoup ma fille. Je lui avais promis de l'aider à payer un logement jusqu'à la fin des études, soit jusqu'en juillet prochain. Une promesse est une promesse. Je croyais alors qu'elle se trouverait un appartement pour Petit-fils et pour elle. C'est changé. Petit-fils partagera sa chambre dans le 4 et demi, étant donné que l'autre jeune fille prendra l'autre chambre. C'est correct. Ce qui me chicoterait, ce serait qu'elle ne le voit presque plus, son enfant. Si je l'aide tant, c'est beaucoup à cause de lui, pour qu'il ait une belle enfance, un bon départ dans la vie. Sinon, je la laisserais se démerder. Je peux faire ça, je l'ai fait pour mon autre fille. Trop aider peut nuire, je suis consciente de ça.
Mettons que cette fois, la limite de juillet prochain en est une réelle. Bien que... je suis responsable du paiement de ce cher logement pour dix-huit mois. C'était ça ou bien on ne le leur louait pas.
J'ai bien fait, j'ai bien fait, j'ai bien fait. C'est ce que je me répète inlassablement. Pour m'en convaincre et puis parce que c'est fait.
Et puis, il y a la petite amie de Seize ans, celle qui vient d'une famille de huit enfants. Toute sa classe s'en va en voyage d'études en Europe. Ils doivent payer cinq cent dollars et vendre du chocolat. La famille de la petite n'a pas l'argent. Elle n'ira pas. Je trouve ça inacceptable. Je vais contacter le prof pour vérifier que c'est bien vrai et j'ai décidé de fournir l'argent si nécessaire, sans que personne ne le sache (sauf vous, héhé!). Ça me choque des situations comme ça. Pas sa faute à elle si sa famille n'arrête pas de faire des enfants.
Addendum: J'ai décidé de changer un peu ma dernière phrase, qui n'exprime probablement pas clairement ma pensée. Ce qui me choque, ce n'est pas qu'une famille fasse plusieurs enfants, ce qui me choque, c'est que les enfants trop nombreux de cette famille n'aient pas le minimum vital. Je suis peinée pour ces enfants, soyons clairs. Ce n'est pas leur faute. Je ne suis pas peinée pour tous les enfants de famille nombreuse, bazouelle! C'est vivant, joyeux et formateur une famille nombreuse où chacun peut s'épanouir en ayant ce qu'il lui faut matériellement et affectivement, sans être gâté pour autant.
Il n'y a rien d'hautain dans ma dernière phrase. C'est une phrase de compassion pour les enfants dans la misère.
Alors, je fais ce rajout: Pas sa faute à elle si sa famille n'arrête pas de faire des enfants sans pouvoir s'en occuper convenablement.
lundi 10 janvier 2011
Occupations
dimanche 9 janvier 2011
La soirée du lendemain
Je lis. Pas ma biographie maudite. Non. Le Devoir et la Presse et the Gazette. Ce sont les mêmes nouvelles? Un peu oui, mais racontées différemment.
Je me donne encore deux jours pour le finir mon premier livre du Défi. J'y arriverai. Je l'ai promis, à vous et surtout à moi.
samedi 8 janvier 2011
Défi, paix et lait
Mais aujourd'hui, je reçois treize personnes, des mamans adoptantes avec leurs enfants. Quoi? Vous ne me trouvez pas énervée? Et je reçois toute seule cette fois. J'ai tout cuisiné, pas fini encore mais j'ai du filet mignon à la mijoteuse (mon four ne marche toujours pas) , des raviolis chinois en entrée et tout plein de légumes, fromages, salades à travers tout ça. Et de fabuleux desserts achetés tout faits. Pas végétarien? Non, une des amies a adopté un enfant handicapé avec une diète très sévère et je voulais lui faire le plaisir à lui de pouvoir manger comme les autres ou à peu près et à elle, celui de ne pas devoir lui apporter de lunch en visite. J'ai donc cuisiné avec ce qu'il pouvait digérer. Je ne suis pas énervée parce que la dernière fois que je suis allée chez une des mamans, elle a poussé négligemment les nombreux cossins, assiettes et bricolages qui étaient sur la table pour en déblayer un petit coin, elle a trouvé deux tasses sales qui traînaient et les a joyeusement lavées pour nous faire un bon café. Ses nombreux animaux se promenaient partout et les quatre enfants nageaient dans la joie et la créativité et le bruit et la télé allumée et les chicanes. Je l'adore et j'ai juste hâte de les voir. Les deux autre mères sont du même style. Alors, je ne me casse pas la tête. Pas assez de place à ma table. On a donc vidé les petites tables de la maison et même nos tables de chevet et les enfants mangeront assis sur les divans avec une petite table individuelle.
Mais revenons au défi. Je vais lire ce que vous en faites dans vos blogues. Ceux et celles qui n'en ont pas, c'est ici en commentaire que vous nous donnez des nouvelles de vos lectures. Enrichissant de savoir ce qu'il est intéressant de lire. Ainsi Une peste! m'a donné envie de lire la vie de René Angelil avec une critique punchée dans son blogue. Marico me remémore mes lectures d'Henry Miller et j'ai le goût de m'y replonger. Si c'est pourri, vous le dites, on ne va pas se casser la tête pour rien, il y a tant de choix. On attend de vos nouvelles.
Je ne pense pas finir "Life" en sept jours, je prendrai le temps qu'il faut, mais je me rendrai au bout, même si ça relève plus de l'épreuve que du plaisir pour le moment. Pas grave si je prends plus de temps, j'ai en réserve des livres que je vais terminer en une soirée, alors je devrais arriver dans le temps. On a un an mes amis, c'est magnifique!
Autre bonne nouvelle qui me rend heureuse. J'ai vu mon doc et je suis en excellente santé! Ouf! Yé! Soupir de soulagement. Devant certaines plaintes que je lui faisais et après m'avoir posé de judicieuses questions (c'est un homme extraordinaire et beau comme un coeur, je suis vaguement amoureuse de lui), il m'a simplement recommandé de couper le lait (c'est Petite Fadette qui va être contente). J'en buvais plus pour éviter de prendre des suppléments de calcium car j'avais lu que les suppléments étaient mauvais pour le coeur. En vieillissant, on devient souvent intolérant au lait, m'a dit le pro, alors les suppléments, vous les prenez, madame, mais coupez le lait et on en reparlera dans six mois. Je suis ses directives à la lettre. Merci docteur! Il m'a dit aussi que la musculation trois fois par semaine diminuait les risques de diabète de 60% selon une toute nouvelle étude. J'en fais deux fois, je vais compléter par moi-même pour arriver à trois. Autre bonne nouvelle, donc.
Pour ce qui est de ma fille et de Petit-fils, je suis calmée. Arrivera ce qui arrivera. Faire confiance. Ouverture et acceptation. Joie. Je l'aime ma fille. C'est une combattante. À l'âge de Petit-fils, elle était à crever de faim dans un orphelinat. C'est une fille correcte et elle va assumer sa maternité à sa manière. Elle ne sacrifie pas sa vie pour son fils? S'il y a quelqu'un qui est contre les sacrifices, c'est bien moi. Alors, ouverture, indulgence, paix et bonne volonté.
Ajout: voir la critique de lecture de Petite Fadette, Mongoose, Mamanbooh!, Un autre prof et Laurence dans leurs blogues.
jeudi 6 janvier 2011
Rage et paix
Enfance et lecture
En grandissant, les meilleurs livres ont été encore plus illicites. J'étais la plus vieille, mes parents sortaient beaucoup et vers onze ou douze ans, je gardais mes jeunes frères. Dès ceux-ci couchés, je me dirigeais vers la chambre parentale et fouillais dans le tiroir où des trésors défendus m'étaient offerts. "La sexualité après quarante ans", "Tout ce que vous voulez savoir sur le sexe sans oser le demander" et autres ouvrages interdits étaient dévorés dans le plus grand plaisir, l'oreille aux aguets.
Nous recevions des journaux et revues du monde entier. Mon père travaillait dans le commerce international et lisait tout le temps, rapidement. Je le vois installé à son grand bureau, enterré sous les écrits et paperasses divers, ou sur le divan du salon, détachant les cahiers des journaux et les laissant traîner partout. Il lisait aussi bien en anglais qu'en français et c'était essentiel pour lui que ses enfants soient au moins biligues. Adolescente, il m'envoyait dans des échanges culturels avec un organisme qui s'appelait quelque chose comme "Association des chrétiens et des Juifs", on y échangeait pas seulement la langue mais aussi la religion! Vers douze ans, je suis allée deux semaines chez une famille juive de l'Ontario et l'année suivante dans une famille mormone (je crois, ultra-religieuse en tout cas) dans les Maritimes. Mon père avait une grande ouverture d'esprit et je m'en ennuie encore neuf ans après sa mort. Ceux qui ont perdu un parent bien-aimé me comprendront.
C'est mon grand-père qui m'a appris à lire. Pas surprenant que j'aime tant les hommes avec ces hommes forts de ma petite enfance. Il me lisait les Comics de la Presse assise sur ses genoux en suivant avec son doigt et je reconnaissais "le" et "la" et le lisais à sa place et on a procédé comme ça pour les autres mots. J'avais quatre ans. On se partageait la lecture.
mercredi 5 janvier 2011
La vie des autres
mardi 4 janvier 2011
Racolage
Chine
Gros ou petit
Poids
Alors, l'année passée à cette date je pesais deux livres de... moins qu'aujourd'hui, misère! Je suis actuellement à quatorze livres de plus que mon poids santé. J'en parle depuis des années maintenant de l'atteindre mon fameux poids santé. J'ai commencé et abandonné deux fois Weight Watchers en 2010. Je me tanne de tout peser, mesurer et écrire.
Je vais faire quoi? Aucune idée pour l'instant. Je vois mon doc cette semaine.
Au niveau exercice, c'est très bien. Je me suis inscrite à un gym et j'ai commencé de la musculation avec entraîneur pour la première fois de ma vie, une nouveauté qui me fait énormément de bien et qui vaut absolument les coûts impliqués. Je ne lâche pas et comme ça me procure du plaisir avant, pendant et après maintenant, je n'ai aucune envie de lâcher. Gros succès.
dimanche 2 janvier 2011
Propos décousus sous la lampe
J'ai décidé de prendre un rôle plus actif dans l'éducation de Petit-fils, de boucher des trous. Ils ne le sortent jamais, je vais le sortir. On va au Biodôme aujourd'hui et on fera une sortie par semaine. Je n'en fais pas une résolution. Juste une idée comme ça. Sortir, c'est stimulant.
Commencé mon bouquin, gros bouquin sur les Stones. Intéressant. J'aurais dû le prendre en anglais. C'est comme les films, choisir la langue originale plutôt que les traductions a bien plus de saveur.
On va se faire du pain doré, je n'en ai pas mangé depuis au moins un an. Ma nouvelle philosophie: je ne me prive de rien mais mange en petite quantité. Bon, ma lampe s'éteint. Je vous souhaite une merveilleuse journée, amis lecteurs.