vendredi 24 juin 2011

Dix-neuvième livre du défi

Les troubles de la personnalité, fondements et traitements de Jacques Débigaré, psychologue, les éditions Québécor, 2003, Outremont, 589 pages

Les troubles étudiés sont ceux de la personnalité schizoïde, schizotypique, dépendante, évitante, obsessionnelle, paranoïaque, borderline,antisociale, histrionique et narcissique .

Je reviendrai pour en faire un court résumé.

Déception

Je suis allée chercher mon deuxième panier de légumes bio hier, pleine d'espoir car le premier était pas vargeux. Nouvelle déception. Mon panier à quinze piasses est composé essentiellement de patates (7), une petite laitue beurre, deux feuilles de bette à carde, une queue d'ail (c'est bien bon, ça ressemble à l'échalotte), un peu de menthe et des radis. C'est tout. Pas besoin d'un gros sac en tout cas et sans les patates, même un tout petit sac serait presque vide.

Retard

Il ne faut pas trop se fier à moi pour le rythme de lecture de notre défi. J'ai pris du retard que je vais rattraper, je n'en doute point. Revenu le goût de lire alors...  je lis. Il était temps. On en est à la 25e semaine de l'année donc on devrait être rendu au 25e livre. Allez, comparses de lecture, on ne lâche pas! C'est plus à moi qu'à vous que je devrais dire ça parce qu'il y a des dévoreuses de livres parmi nous et elles me servent d'exemple. Merci d'être là. Je savais bien que de vous voir lire m'encouragerait. Je l'aime mon défi!

jeudi 23 juin 2011

Dix-huitième livre du défi

Solaris Science- fiction et fantastique  no 178, avril 2011, plusieurs auteurs dont Geneviève Blouin, du blogue "La plume et le poing", 160 pages

Il s'agit d'une revue qui publie de courts textes fantastiques de différents auteurs. Le thème de l'ange était à l'honneur. Je me suis rappelé que j'ai déjà été friande de science-fiction. J'avais lu tout Ray Bradbury. Mais il y avait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans ce genre. Faciles à lire parce que courtes, les nouvelles du recueil ont toutes certaines qualités littéraires. Mais leur brièveté m'a parfois laissée sur ma faim. J'attendais plus et encore et oups, c'était fini. Sans compter les fois où j'arrivais à la fin sans la comprendre, cette fin. Frustrant. Comme dans le texte "Dernières paroles à la Havane" qui a suscité mon intérêt pour en arriver à cette fin pas éclairante du tout. On va l'opérer, pour sa voix, pour qu'il puisse... parler? et William va lui voler les fruits de sa recherche. C'est ça? Pas clair du tout.

En fait, je préfère de beaucoup des écrits limpides comme ceux de Adriana Lorusso, avec un début, un déroulement et une fin claire. Et la personnalité des personnages bien développée. Excellent.

Geneviève Blouin a écrit le texte le plus court mais non le moindre. Son ange déchu ressemble étrangement à ces jeunes marginaux qui quêtent dans les rues de Montréal. Il s'appelle Rémiel et tente de résister à l'appel du vin qui le détruit. Bien écrit. Mais la finale n'est pas claire pour moi. On dirait qu'il n'y en a pas de finale justement. Rémiel va-t-il continuer à vivre à l'ombre de l'ange, devant la basilique? Est-ce lui qui va être mis au rebut? En quelques pages, Geneviève Blouin a réussi à me rendre Rémiel assez attachant pour que je m'inquiète pour lui!

Poids

Mon pattern: je laisse aller, je laisser aller et puis je me pèse et j'ai pris du poids et je panique et je remédie au problème drastiquement. Je le reperds mais je n'en reperds jamais assez pour entrer dans mon poids santé, ce qui fait que j'ai depuis des années dix livres au-dessus de ce poids. Plus en fait aujourd'hui, car j'étais dans une période de laisser-aller et de compensation par la nourriture. Je ne suis pas trop inquiète, je sais que ce nouveau cinq livres partira. Je laisse aller mais jamais assez pour me retrouver obèse quand même. Juste un peu trop grosse. Je me demande de quoi j'aurais l'air vraiment mince. Est-ce que ma peau pendrait? Aurais-je l'ai plus vieille? C'est arrivé à une connaissance que j'ai revue dernièrement par hasard dans le métro. Mon âge. Ex-collègue de travail. J'ai eu peur. Elle avait perdu beaucoup de poids et avait l'air d'une vieille femme. Le fait qu'elle ait les cheveux tout gris n'aidait pas, mais quand même j'ai eu un choc.

Bien hypothétique tout ça. Maigrir peut aussi équivaloir à rajeunir. Surtout si le corps est ferme et en forme. Et ça, avec du travail, on peut y arriver à tout âge. Je ne jure que par la musculation, maintenant. Parce que je n'ai jamais de mal de dos ou autres raideurs, alors que tant de monde s'en plaignent dans mon entourage, même des jeunes en fait. Le mal de dos est le mal du siècle. Pas repris la musculation encore. J'ai annulé deux semaines pour ma pneumonie. Je pense que le stress de petit-fils et de ma fille qui ne s'en occupait pas est responsable de cette maladie, qui n'était probablement qu'une bronchite d'ailleurs. Le doc ne m'a jamais rappelée.

Je devais recommencer les exercices hier et c'est ce que j'avais écrit, mais j'ai procrastiné. Mangé plein de cochonneries en plus parce que je savais que le bon temps achevait. Illogique, vous dites?...

Mais aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie!

J'ai arrêté de me chicaner avec Dix-sept ans. La douceur et la compréhension ont bien meilleur goût. Ce qui ne veut absolument pas dire que je laisse tomber pour la job, que je la laisse tomber ma fille apeurée et en difficulté. Que non, que non. Mais j'y vais autrement. En l'écoutant davantage, avec de petites poussées au lieu de gros coups de pieds. Elle s'en va chez une amie qui habite loin pour fêter la Saint-Jean. La maman qui travaille en ville va venir la chercher. Cette enfant est très populaire, ce n'est qu'une de ses nombreuses qualités. On ira porter quelques c.v. ce matin. Je l'accompagne mais je l'attends plus loin, invisible. Elle a besoin de ce support actuellement.

Demain, soirée-repas jazz. Va me faire du bien. Penser à moi un peu. On sera un groupe de femmes. Passé cinquante ans, mes belles, on est toujours un groupe de femmes. Les hommes ne sortent plus. Faut s'y faire. Sans amertume. Et si je pouvais devenir lesbienne, je le ferais. Ça rendrait ma vie tellement plus facile.

mercredi 22 juin 2011

Le chant du coq

C'est ma nouvelle heure de réveil, cinq heures du matin .Il fait déjà jour, ce qui est magnifique et puis, je suis pleine d'énergie. La santé est revenue. Petit-fils dort encore, sa mère est venue le voir hier et ça s'est bien passé. Ma Dix-sept ans a fini l'école. On passe au mode recherche d'emploi avec des poussées maternelles très fortes proches du harcèlement. Non, c'est du vrai harcèlement, soyons franche et ça ne marche pas si bien. Mauvaise méthode? Je vais bien donc je recommence l'exercice. Une fois Petit-fils à la garderie, ce sera la montagne et le gym ce soir après mon bénévolat. L'été est ma saison préférée.

mardi 21 juin 2011

Sur les rails

M'y remettre. Une fois petit-fils reconduit à la garderie et de retour chez moi, je suis au ralenti. Je ne devrais pas m'en plaindre, c'est la bonne journée pour ça. Le jour de la lenteur, aujourd'hui. Le saviez-vous?

lundi 20 juin 2011

Désorganisation

Vingt ans semble avoir retrouvé le goût de s'occuper de son fils. À temps très partiel, entendons-nous. Elle l'a eu à coucher vendredi, il est retourné chez son père le lendemain matin et revenu chez moi hier après-midi. De toute "sa" fin de semaine de "garde partagée", elle l'aura vu une heure en soirée et deux heures le samedi matin. Mais c'est mieux que rien, je sais, je sais et j'apprécie et chaque petit progrès en est un progrès. De quoi ai-je encore à me plaindre ce matin?

Je me plains parce que la désorganisation de ces jeunes parents m'atteint de plein fouet financièrement, était donné que c'est moi qui paie leur garderie en attendant qu'ils aient la fameuse subvention. J'ai déjà payé 2975 dollars! Oui, oui, déjà, en quatre mois!!!

Et là, la fameuse subvention devient de plus en plus hypothétique. C'est le père qui a fait une demande, pas ma fille. On en était à l'époque où elle abandonnait son enfant. Or, le père travaille au noir. Pour avoir droit à une subvention pour une garderie, il faut que le parent travaille ou soit aux études. Normal.

Les rapports d'impôts ne sont pas faits. La serrure de sa boîte postale n'est toujours pas réparée, son téléphone pas en vigueur (pas payé), elle n'a pas l'internet et petit-fils a un énorme gigantesque bouton d'herpès (bon, bon, je sais, rien à voir avec la désorganisation, mais ça m'enrage qu'on lui ait transmis ça par bêtise et négligence. Et les parents sont aussi horrifiés que moi et totalement innocents. C'est l'autre grand-mère qui a fait le coup!).

Ce billet inintéressant n'est pas vraiment pour vous, chers lecteurs, plus pour moi, pour mes dossiers, pour savoir où on en était à ce moment-ci. J'ai beau vouloir leur laisser leur autonomie, actuellement leur désorganisation et leur incompétence me lèse directement financièrement. Va falloir m'en mêler.

samedi 18 juin 2011

Poule

Du rôle des toutous: Quand je veux faire passer un message à Petit-fils, je m'adresse souvent à ses peluches: chez moi, il en a deux, un chat et une poule. Je leur parle, je leur mets même des couches ou des pansements et je leur dis clairement ce que j'attends d'eux. Hier, quand ma fille est partie avec Deux ans, j'ai demandé à la poule si elle voulait les accompagner. Elle était plus que d'accord. Je lui ai alors expliqué que chez la maman de Petit-fils, on devait se coucher sans pleurer, écouter des chansons et dormir. As-tu bien compris, Poule? C'est Petit-fils qui a dit "oui" à sa place! C'est qu'elle ne sait pas vraiment parler, la poule de Petit-fils. Il l'a prise dans ses bras et s'en est allé chez sa mère en la serrant contre lui.

vendredi 17 juin 2011

Partis

Ma fille vient de partir avec son fils. Elle l'emmène coucher chez elle. On est allés jouer au parc avant. C'est à deux enfants de deux ans que j'avais l'impression d'avoir affaire. La beauté d'avoir une maman si jeune, c'est qu'elle joue pour vrai, pas juste pour faire plaisir. Et de glisser dans le toboggan, de faire des courses et de s'amuser follement. Ils étaient beaux à voir!

Vingt ans était pourtant furieuse parce que son enfant a attrappé un feu sauvage de la grand-mère. "Tu ne peux pas être certaine que ça vienne d'elle, que je lui dis pour la calmer, ça pourrait être d'un enfant de la garderie." "Mais non, c'est elle, c'est elle, elle en fait souvent, on a eu beau lui dire et lui redire de ne pas l'embrasser sur la bouche, elle le faisait quand même, je l'ai vue!" Au moins, Vingt ans a accepté de ne pas appeler avant d'avoir décoléré et elle a bien caché ses humeurs à son fils. Elle était charmante et chaleureuse avec lui. Un plaisir de voir ça.  Bon, je me sens heureuse de l'évolution rapide de ce dossier et en même temps... un peu déçue que Petit-fils ne soit pas resté avec moi. C'est qu'il est charmant cet enfant!

Malade

Je suis une mauvaise malade. Je veux faire comme d'habitude, y arrive mal. Frustrée je suis.

jeudi 16 juin 2011

Pousser

Je veux que Dix-sept ans travaille. Il le faut. Ne pas lui donner le choix. Elle résiste. Je pousse. Qui gagnera? Tout le monde si elle finit par décrocher quelque chose. Je ne lâcherai pas. Mais mausus qu'elle a la résistance passive forte. C'est la bataille ici. Pour son bien. Moi, je le sais. Mais elle ne le sait pas. Pas encore.

mercredi 15 juin 2011

Ferland

Un spectacle magnifique.  Un homme généreux,sûr de lui, qui joue avec son public. Éric Lapointe comme invité et une complicité très réussie. Un hommage à Léveillée bien rendu. Une chorale d'enfants, un choeur, des musiciens impeccables, des effets visuels. Plusieurs rappels, la foule en liesse, le sourire charmeur de Jean-Pierre. L'album Jaune chanté au complet et plein d'extras délicieux. Heureuse soirée.

Essai

Elle est venue. Le petit était surexcité comme s'il avait de la grande visite. Elle est arrivée tard. Pas sa faute. Elle travaille très loin et a une heure quarante-cinq de voyagement en autobus matin et soir. Pas de sens, je sais. À long terme, ça va payer. Elle va avoir de l'expérience et sera capable d'être mutée ailleurs. Bon, le fait qu'elle ait pris le temps de passer chercher son lavage chez elle, là, c'est autre chose....  elle avait ses grosses valises de linge sale et un gars qui était venu la conduire. Elle a emmené le petit sur le balcon dans ses bras pour faire des byebye au jeune homme dans sa voiture. Pas l'air intéressé du tout le petit.

Il a joué avec sa maman. Le niveau d'excitation ne baissait pas. Je l'ai fait remarquer gentiment à ma fille. On approchait de l'heure du coucher. Tu me diras quand ce sera l'heure, qu'elle a répondu. Elle a suivi à la lettre ma routine gagnante. Le petit était content. On s'est brossé les dents ensemble, tous les trois. Elle lui a raconté des histoires dans mon lit. Je me suis éclipsée, heureuse. J'y suis allée pour commencer la période des chansons, lumières éteintes et le petit couché. Je les ai laissés. Et puis, j'ai entendu pleurer. Je n'y suis pas allée. C'est elle qui est sortie de la chambre, au bout d'un long moment. "Ça ne marche pas avec moi. Il ne veut pas dormir." Elle sanglotait. Ça m'a énervée. Un enfant qui pleure, c'est assez, pas deux. "Arrête de pleurer. Pourquoi tu penses qu'il pleure?" Pense un peu à lui au lieu de penser à toi, que je me disais. "Parce qu'il sait que je vais partir."

Je suis allée voir Petit-fils, en grande peine. Pas des pleurs de colère, des pleurs de chagrin. Je lui ai demandé s'il pleurait parce que sa mère allait partir. Il a immédiatement arrêté de pleurer et a dit "oui".  On s'est parlé un peu. J'ai dit à ma fille de lui parler, de lui expliquer et j'ai quitté. Je n'ai plus entendu de pleurs. Mais ma fille ne sortait pas de la chambre. D'habitude, cet enfant s'endort en moins de cinq minutes.

Une demi-heure après, elle ressort en disant qu'il refuse de dormir. Je suis rentrée, on a chanté, on a attendu. Il était extraordinairement éveillé, voulait jouer. Il était tard maintenant, ma fille n'avait pas soupé, elle se levait tôt le lendemain. Je lui ai dit de dire au revoir à son fils et de quitter. Ça m'a pris une grosse demi-heure pour l'endormir et il s'est réveillé à quatre heures du matin. Voulait jouer. Une autre heure pour le rendormir. Ce matin, je l'ai réveillé pour l'amener à la garderie, pour ne pas que son horaire soit totalement chamboulé. Il était de bonne humeur. On a chanté dans la voiture. "Ce soir, c'est papa qui va aller te chercher à la garderie." Il était content.

Ironie: je parle avec la directrice de la garderie ce matin. Elle me dit que le petit va tellement mieux depuis que sa mère a recommencé à s'en occuper. Il a l'air plus heureux et il a commencé à parler. C'est que ma fille a dit au père qu'elle prenait son fils en garde partagée (c'est moi qui lui ai dit de ne pas donner trop de détails). L'autre famille ne sait donc pas qu'il est chez moi la plupart du temps. Très bien ainsi.

Je ne suis pas découragée. Un peu surprise. Je pensais que la même routine allait faire des miracles. Non. Va falloir trouver autre chose. On trouvera.

dimanche 12 juin 2011

Pneumonie

Tenez-vous le pour dit, amis et amies qui me lisez, une toux qui dépasse sept jours en empirant au lieu de s'améliorer, ça n'a rien de normal. C'est ce que me disait ma perspicace maman lors de notre déjeuner au restaurant de ce matin. C'est ce que confirmait le doc de la clinique en me prescrivant des antibiotiques ultra-puissants pour ce qu'il soupçonne être une pneumonie! Wow! Il n'a eu qu'à prononcer ce mot pour que je me sente vraiment malade! Avec deux pilules dans le corps, ça va déjà mieux. Radiographie des poumons demain matin. Et la vie continue!

Bénévolat

Je vois toujours le mercredi mon petit garçon et sa famille qui viennent du Bengladesh. La semaine passée, l'organisme de bénévolat organisait une fête, avec repas, animation, prix et jeux et histoires racontées par de vraies auteures de livres pour enfants. L'enfant, sa bénévole et UN parent étaient invités. Pourquoi un seul parent et pas les deux? Parce que l'organisme a des fonds limités et la salle ne peut accueillir plus de deux cent personnes. Je crois qu'on faisait des exceptions pour les frères et soeurs.

J'ai donc donné l'invitation à la mère un mois avant l'événement. Comme elle ne comprend pas bien le français, je la lui explique clairement. Elle demande alors si elle peut amener son mari. C'est bien écrit un parent mais je lui dis que je vais m'informer, ce que je fais. On me réitère qu'on est désolé, mais que les fonds ne permettent pas d'inviter toute la famille, on ne peut pas faire d'exception et bla, bla, bla. La semaine suivante, j'explique donc soigneusement encore à la mère la situation. Je trouve ça bête un peu moi-même de séparer des familles mais je ne le lui dis pas. Vous avez bien compris? Oui, oui. Allez-vous venir quand même? Oui, elle viendra. Fiou! Je m'en fais un plaisir de cette fête moi et comme mon petit garçon ne semble pas sortir beaucoup (il est en pyjama quand j'arrive à trois heures et demie!), ça va lui faire du bien. Elle ne semble pas comprendre très bien où se trouve la salle de réception malgré mes explications. Je propose donc de venir la chercher et que nous marchions ensemble. Marché conclu.

Le jour de la fête, l'enfant et la mère sont bien habillés et souriants quand j'arrive. Moi aussi, j'ai mis mes beaux atours. Il y a de l'excitation dans l'air! Le papa aussi est bien habillé. Alors que nous sortons de la maison, il nous suit. Malaise. Bon,  je suppose qu'il nous accompagne et qu'il partira une fois à la porte. Plus nous marchons, plus je me doute que ma supposition est mauvaise. Il vient! Typique. J'ai enseigné aux immigrants tant d'années, je connais bien cette façon de faire. On ne s'oppose pas, on dit oui à ce qui est demandé avec le sourire et puis, on fait le contraire, tout simplement et sans aucune explication.

Heureusement que nous sommes arrivés à l'heure, ce qui veut dire que nous étions en avance, vu que tout le monde était en retard. Ça aussi, c'est typique. Dans plusieurs cultures, si on vous invite pour six heures, il est impoli de se pointer avant sept heures. Alors vu que nous étions dans les premiers, nous avons pu nous choisir une bonne table mais nous avons déstabilisé les arrangements prévus, étant donné que les tables étaient des tables à neuf (trois couples parent-enfant-bénévole) et que nous étions quatre. À un moment donné (dès l'arrivée en fait), j'ai décidé de relaxer, de laisser faire et de profiter du moment présent. C'est ce que la famille faisait de toute façons. On a bien mangé, on a écouté de belles histoires, je n'ai pas osé boire parce que ma famille est musulmane, mais j'aurais pu si j'avais voulu, on servait du vin. Aucun plat ne contenait du porc et il y avait plusieurs mets végétariens.

On avait eu la brillante idée de mettre des plants de tomates comme décoration de table. C'était joli et en plus, on pouvait repartir avec! Nous sommes partis de là avec de beaux diplômes, mon petit garçon a eu un beau livre en cadeau et ses parents, plein de plants de tomates (débrouillards, ils faisaient toutes les tables pour emporter les plants orphelins)! Une belle soirée.

On veut le faire redoubler sa première année. Alors que c'était péché il y a quelques années de même y penser, le redoublement revient en force dans nos écoles. Il commence pourtant à lire. Il a fait d'énormes progrès dans le dernier mois. Je ne sais trop quoi en penser alors je me tais.

samedi 11 juin 2011

Woody

Adoré son dernier film "Midnight in Paris". Du plaisir. Et Paris, Paris, Paris. Facile, charmant et feel-good movie.

381

C'est le nombre de marches de l'avenue du Parc au belvédère du Mont-Royal. Pas mal quand même. Je devrais me mettre en forme avec ça.

Perdu et perdue

Perdu le billet et perdue la Femme libre! Misère de misère de zut et autres vocables que je suis trop distinguée pour écrire ici mais que Gérald Godin exprimait pourtant avec élégance (le dernier film qu'on a fait sur lui est à voir absolument! Allez-y!). 

J'ai perdu mon billet à cent cinquante dollars, une excellente place, pour le spectacle de Jean-Pierre Ferland. Je cherche, oui, je cherche, je ne fais que ça. Un super ménage dans ma paperasse. Mais je l'ai mis où donc?

Et mon amie qui trippe Jean-Pierre avec moi va y aller seule? On s'en faisait un tel plaisir.

Bon, il y a des malheurs pires quand même. Du calme. Je monte ma montagne et je recommence à chercher.

vendredi 10 juin 2011

Plan

Mon but, c'est que Vingt ans se réapproprie son fils et qu'elle tire du plaisir de sa maternité. Elle ne s'en occupe pas seule, parce qu'elle n'en est pas capable, selon l'autre grand-mère. C'est à voir. Quand j'ai proposé à Vingt ans que "nous" prenions Deux ans la moitié du temps, j'ai précisé que je voulais qu'elle participe. Elle m'a alors dit qu'elle serait prête à faire une activité avec nous la fin de semaine où il est avec "nous". Le pari a été tenu la première fin de semaine, nous sommes allés ensemble à l'heure du conte et ensuite lui faire couper les cheveux et le lendemain, au brunch familial en plus. Elle a donc passé du temps avec lui. Jamais seule cependant. Je l'ai trouvée efficace et maternelle et il appréciait sa présence.

Elle a également dit qu'elle viendrait le voir un soir de semaine quand il est chez moi. Pas commencé encore. Mais je vais lui proposer de venir un soir le mettre au lit. De toutes façons, à l'heure qu'elle arrive, on est près de son heure de coucher. Comme il est chez moi, elle va faire exactement la même routine que je fais et à laquelle il est habitué. Les parents ont beaucoup de misère à mettre cet enfant au lit. Il hurle et finit souvent par s'endormir devant la télé. Ici, aucun problème. J'ai une routine du coucher longue, serrée et très rituelle. Bain et jeux de bain, dents, séance de lecture dans mon lit (longue et agréable) et chansons lui dans son lit et moi dans  le mien(il couche dans ma chambre). On commence à sept heures du soir et à huit heures, il dort profondément et ne se réveille pas de la nuit. Un beau succès pour un enfant supposément si difficile à coucher.

Je vais donc faire expérimenter cette heure de coucher agréable à Vingt ans. Mon but est qu'éventuellement, elle puisse l'amener coucher chez elle. En respectant la même routine à laquelle il est habitué, tout pourrait aller bien. Je comprends qu'un enfant qui hurle longtemps le soir au point où les voisins se plaignent (c'est arrivé chez Vingt ans), ce ne soit pas très charmant. Mais si tout va bien.... peut-être que...

Évidemment, je ne vais pas la piéger et elle sera au courant de mon plan. Je vais commencer par lui demander de venir un soir cette semaine cependant. Si elle refuse, alors, tout est foutu. Mais voyons, soyons optimiste, elle acceptera, bien sûr qu'elle acceptera, elle m'a dit qu'elle le ferait.

jeudi 9 juin 2011

Réalisation

Il faut l'avoir perdu, son temps libre, pour savoir autant l'apprécier! Je me sens en vacances, vraiment. Et je vois plein d'amies, parce que mon temps est compté, hein... du coup, je l'utilise bien mieux mon temps.

mercredi 8 juin 2011

Entre deux chaises

C'est comme ça que je me sens. Mon entreprise d'élevage à temps partagé de Petit-fils n'a de sens que si c'est une action temporaire et que ma fille finit par faire sa part. Dans la joie idéalement. Pas trop évident d'arriver à ce résultat. Ce n'est pas tant que ça me déplaise de m'en occuper et que je n'y trouve pas de plaisir. Non, j'en trouve certainement. Mon horaire de garde du vendredi au mercredi s'est terminé ce matin, en le conduisant à la garderie. Il jouait avec une boîte avec une bouche dessus qu'il adore et son grand plaisir est de l'ouvrir et de la refermer. Pas si facile, c'est une boîte vide de bonbons. Quand il chignait ou criait, je lui disais que j'allais l'aider s'il demandait correctement. Ce qui m'a valu de devoir me stationner quelques fois pour tenir mes promesses, quand il finissait par dire "Anmaman, boîte bouche" sans pleurer de frustration. Je le revois lundi après la garderie. Temps libre. Ouf!

Je me suis remise à l'exercice intensif, ça va me faire du bien. En plus de l'entraîneur deux fois semaine, je grimpe la montagne jusqu'en haut les autres jours. Dur. Surtout avec la chaleur. Je prends les escaliers. De chez moi, ça me prend une heure. Je dois apporter une serviette dans un sac à dos car je suis en nage.

Je ne lis toujours pas et je prends bien du retard. Pour les assidus du défi (merci d'être là et de ne pas être influencés par mon mauvais exemple!), on devrait être rendus au 23e livre. Je vais commencer le 18e. Retard impossible à rattrapper? Mais non voyons!

lundi 6 juin 2011

Deux ans

J'adore ça avoir un petit enfant dans ma vie et m'en occuper. Je tasserais bien la mère qu'on n'a pas besoin de tasser bien loin vu son absence. Danger en lettres rouges. Je me le répète, ne vous inquiétez pas, mes amis.

C'est comblant un Deux ans qui découvre tout et les journées passent à une vitesse folle et on a hâte qu'il se réveille le lendemain.

Le plus impressionnant, c'est le langage. Il est avec moi depuis vendredi et il dit onze mots de plus. Je le sais, je les écris! C'est fantastique, non? Hier, je m'exclamais que c'était dégueulasse de ramasser des bleuets écrasés sur le plancher. Ce matin, au déjeuner, il en a lancé un délibérément et a dit très clairement, "dégueulasse". Non, mais, c'est du bonheur à l'état pur un enfant comme ça! Il est très allumé, a le sens de l'humour rit beaucoup et adore faire des blagues. Pas une seule colère ce week-end. Pas pleuré une fois en fait. Depuis qu'il parle davantage, c'est bien plus facile.

jeudi 2 juin 2011

Clarté

Je viens d'écrire à Éléonore de s'affirmer et d'être claire. Faut suivre les conseils qu'on donne, c'est la moindre des choses! J'essaie d'être directe, claire et précise avec Vingt ans.  Je l'ai rencontrée. Sur certains points, la clarté est limpide de son bord:  pas question qu'elle prenne son enfant les fins de semaine, aucune fin de semaine. "Bon, lui dis-je, alors, tu le prends quand?"

Elle "Je vais m'acheter une voiture et là, je le prendrai la semaine."

Moi:" Premièrement, tu n'as pas les moyens de t'acheter une voiture. Deuxièmement, même avec une voiture, tu ne peux pas arriver à temps pour la garderie. "

Elle:"Je vais m'arranger. Je vais aller le conduire à sept heures à l'ouverture de la garderie, le père va aller le chercher le soir et moi, je vais aller le chercher chez lui ensuite pour l'emmener souper et coucher chez moi."

Moi:" Ben là, il va sûrement souper chez sa grand-mère, tu ne vas pas arriver avant six heures et demi chez le père, six heures quarante-cinq chez toi et là, ton souper n'est pas prêt, il va être mort de faim. Et en plus, une demi-heure plus tard, il va être au lit. Ça n'a pas de sens ton affaire."

J'allais continuer à discuter, emportée et puis je me suis rendu compte que c'était un dialogue de sourds. Elle ne peut pas s'en acheter de voiture, on peut bien argumenter tant qu'on veut. Pas de voiture, pas de garde d'enfant, point. Elle ne s'en occupe plus du tout de son enfant. C'est comme ça. Faut que je m'y fasse. Il y a des choses qu'on ne peut pas changer. Qu'il faut accepter. Faire en sorte que le petit soit bien entouré et en prendre soin à sa place. Je ne vois pas d'autre solution. En fait, c'est déjà ça qui arrive. Il va bien. Je suis allée à son rendez-vous médical, il se développe numéro un, en haut des courbes et tout et tout, jamais fait d'otites ou d'autres maladies. L'important, à cet âge, c'est que quelqu'un s'en occupe, avec constance et amour. Pas nécessairement la mère.

Pour le moment, c'est comme ça.

lundi 30 mai 2011

Dix-septième livre du défi

Se réinventer, visages de la vitalité humaine, de Florence Meney ,Québec Amérique, 2010, 203 pages

Ce sont des portraits de gens connus ou inconnus qui ont vaincu des épreuves et en sont sortis grandis. J'ai eu plus de misère avec les gens connus comme France Castel, par exemple. Je me suis sentie voyeuse. Je ne le savais pas que France Castel avait été si dépendante à la cocaïne et j'aurais préféré ne pas le savoir. Trop d'information. Philippe Dubuc aussi est connu mais comme il s'est tout simplement remis d'une faillite, on ne joue pas dans des eaux aussi personnelles. On ne perd pas ses enfants parce qu'on a fait faillite, parce qu'on est drogué, oui, possiblement. Il y a le docteur Morgentaler aussi, emprisonné à Auschwitz et emprisonné ici, au Canada, parce qu'il croyait à sa cause et avait choisi de la défendre envers et contre tous. Un exemple de courage et de persévérance.

Les autres survivants de ce livre ne sont pas des personnages publics et leur histoire est certainement touchante. Une jeune femme violentée pendant toute sa jeunesse qui est devenue une avocate reconnue. Son école, qui était son véritable foyer, a pris une énorme importance pour elle. Encore une fois, les professeurs ne savent pas toujours à quel point ils peuvent être essentiels dans la vie de leurs étudiants. Cette jeune femme a comme plus grand désir de renouer des liens avec cette mère qui l'a toujours laissé tomber. Fort, l'amour envers ses parents...


Ce jeune homme délinquant à l'adolescence qui aide maintenant des jeunes en difficulté à s'en sortir à travers les arts martiaux.

Mais surtout ce couple ordinaire, Jacques et Chantal, qui ont perdu d'un seul coup leurs deux enfants et la mère et la soeur de Chantal dans un accident d'avion. Jacques avait déjà perdu sa soeur et un an plus tard, son père qui s'était pendu. Des pertes, ils connaissent ça! Ont failli se séparer. D'ailleurs, "la plupart des couples qui perdent un enfant se séparent, rappelle gravement Jacques." (p.153) Mais ils sont restés ensemble, ont survécu, on recommencé à rire, ont fait un autre enfant. Parce que le goût de la vie et du bonheur a été le plus fort. Plein d'espoir, leur témoignage.

Lundi et absence de lecture

Les jours passent. Je suis allée conduire Petit-fils à la garderie. On a une routine du matin agréable maintenant. Qui roule. Qui rit. Un jour à la fois. Je n'arrive pas à lire. J'ai évidemment lu la courte nouvelle de Geneviève Blouin (Gen) et j'ai aimé, j'ai lu le texte suivant, aimé aussi et puis j'ai arrêté là. Je ne me comprends pas moi-même. Commencé un livre sur les maladies mentales, un autre d'une diététiste et puis le petit Fred Vargas presque terminé est encore sur ma commode et me nargue. Et un livre de biblio que je dois rendre demain, lu à moitié lui aussi. Toute lecture m'apparaît comme un devoir, une corvée. Je ne m'attendais pas à ça. Je vous jure que dans ma jeunesse, j'étais une grande lectrice. Il y a énormément de titres que j'ai dévorés dans le plaisir à ce moment-là. Heureusement, car le plaisir semble tari et je ne comprends pas du tout pourquoi.

Mais comme dans bien des choses, des fois il faut se pousser un peu. Au lieu de déplorer, il faut agir. Je finis donc tout de suite le fameux livre de biblio que je dois rendre demain. Je le peux. Voyons donc. Il suffit de prendre le temps. Je le prends.

vendredi 27 mai 2011

Vendredi

Le petit est parti chez son père. Ma grande est sortie cet après-midi de l'hôpital psychiatrique. Je suis avec Dix-sept ans, qui a fait du bénévolat aujourd'hui. On a retrouvé notre intimité. Mais je suis épuisée, totalement. Même pas l'énergie de répondre aux très intéressants commentaires du billet précédent. Rare que je me sente aussi vidée. Je ne me sens pas en très bonne santé ces temps-ci. Au Costco, je vois un couple qui sort de sa voiture, le pas guilleret. L'homme prend la main de la femme et il l'embrasse dans les cheveux. Il est grand, solide. Je n'entends pas ce qu'ils se disent mais ils rigolent. La femme a un petit manteau de cuir, comme celui de ma mère, tiens. Ils passent devant ma voiture. Mais.... c'est ma mère! Et son amoureux. Je klaxonne. Elle est surprise, totalement. Vient m'embrasser. Ces deux là, ludiques et amoureux, ont 85 ans (ma mère) et 81 ans (l'amoureux). Ils défient toutes les images dépendantes et malades qu'on se fait des personnes âgées.

jeudi 26 mai 2011

Crises

Tous les enfants font des crises. Et encore plus à deux ans, la première adolescence. Mais une crise qui dure 23 minutes (j'ai minuté!) et d'une intensité peu commune, c'est encore dans la normalité? Impossible de le prendre, de le raisonner (évidemment!), de chercher à avoir son attention. Il est parti dans le monde de la colère. Il me rappelle sa mère. Bien qu'à cet âge-là, elle n'en faisait pas de crises .Elle venait d'arriver, souffrait d'anémie sévère, était affligée de parasites, avait un gros ventre de malnutrition et une faiblesse généralisée. Elle aurait voulu en faire une crise qu'elle n'en aurait pas eu la force, tout simplement. Mais Petit-fils est vigoureux et capable de hurler et de faire le bacon pendant des lunes. Et ensuite, il est charmant, colleux et on repart. La colère est-elle héréditaire?

mercredi 25 mai 2011

Chamboulée

Ma vie l'est. Plus une minute à moi. La maison à l'envers. Mon bénévolat en plus aujourd'hui. Hier soir, ma fille a téléphoné (la mère du bébé). Elle venait d'apprendre que son fils était ici. Ne s'en est pas informé. M'appelait pour autre chose, elle trouve qu'on ampute de beaucoup son chèque de paye. Welcome dans la vraie vie, poulette. Pas de reproches de ma part, de la bonne humeur, je suis tannée de me chicaner. Le petit est bien ici, ricaneux en général, sauf le soir quand il réclame son père. On lui a téléphoné hier. L'attachement est fort, ce qui est important, primordial même. Et rassurant. Son père le reprend vendredi soir à la garderie pour la fin de semaine.

Ma fille hospitalisée va mieux. Tellement qu'on lui a enlevé sa petite chambre-cellule à l'urgence et qu'elle couche dans le corridor! Elle a recommencé à manger hier. Un peu. Rassurant ça aussi. Les voix sont encore très présentes et elle les croit. Elle ne sait pas encore si elle va devenir paraplégique ou aphasique, les voix n'ont pas encore décidé. Je suis le modèle du discours de l'infirmière et lui répète que ce n'est pas la réalité, les voix, c'est la maladie et elles vont finir par partir et on en rira ensemble un jour. Elle voulait de la lecture, je lui en ai apporté un vaste choix. C'est la seule de mes enfants qui lit.

Parlant lecture, je ne lis plus et je ne veux pas me l'imposer non plus. Ça ne veut pas dire du tout que j'abandonne le défi mais je prends du retard. Que je rattrapperai. Je ne sais pas encore quand ni comment mais j'y arriverai. Désolée de ne plus prendre le leadership dans ce défi. Je suis cependant tout à fait intéressée par vos lectures à vous, je les prends en note (celles que vous avez aimées, pas les autres, héhé!) et je m'y mettrai éventuellement. J'ai la  vie pour ça.

lundi 23 mai 2011

Temps durs

Je vous écris à la sauvette. Il me semble qu'on ne s'est pas parlé depuis des semaines et pourtant, il ne s'agit que de quelques jours. Fille ainée a finalement été internée à l'hôpital psychiatrique. Ceux qui s'y connaissent en maladie mentale savent à quel point c'est un exploit qu'elle y soit. Multiplication des visites, un psychologue au privé, des rapports, des tentatives avortées parce qu'elle se sauvait une fois rendue à la porte. Et puis la fois où c'est le psychiatre de l'urgence qui l'a renvoyée à la maison malgré mes protestations. Mais de fois en fois, de visites en visites, ils ont fini par la garder. Ne mange plus et ne dort plus depuis je ne sais pas combien de temps. Psychose. Elle a peur des voix qui lui disent qu'elle devient paraplégique. Les médicaments n'agissent pas du premier coup. Il faut leur donner du temps pour calmer les voix. Elle a bien besoin de sa maman, m'appelle paniquée, alors je vais la voir et je prends son corps squelettique dans mes bras. Elle se calme un court moment.

Petit-fils habite ici. J'ai rencontré l'autre grand-mère visiblement très malade qui n'arrive pas à se remettre de son opération avec un petit garçon  qui vit chez elle et couche dans sa chambre. La voir a été le point tournant pour agir. Je suis en pleine forme moi. Ma fille ne peut pas s'en occuper seule, me dit l'autre grand-mère. Il faut apprécier son honnêteté. Elle n'est pas capable et le dit haut et fort. Le père du petit a trouvé un travail dans un chantier et commence à sept heures du matin. C'est la grand-mère fraîche opérée qui ne doit lever aucun poids pour guérir qui allait conduire l'enfant à la garderie à pied avec la poussette. J'ai sursauté en apprenant ça et ça m'a réveillée. Il faut prendre la relève. Je le fais.

Alors, entre ma grande malade et mon petit pou, je suis plus en mode survie que défi. Mon moral est quand même bon. Pas le temps de m'interroger sur mon moral, de toutes façons. Ni sur le sens de la vie.

jeudi 19 mai 2011

Les hommes

C'est vrai qu'il n'y en a plus. J'ai beau dire à Méli qu'il y en a et tenter de le croire moi-même, la réalité, c'est qu'ils sont rares, très. En fait, dans mon cours sur les Méninges qui s'adresse aux plus de cinquante ans, nous sommes  quatorze femmes, toutes belles et intéressantes, et je le pense vraiment, un groupe formidable, vraiment, et ... un homme! Notre coq, comme l'a surnommé spontanément la jeune animatrice! Héhé!

Des solutions? J'en ai pas. Faut dire que je suis un peu déprimée. Je sais ce qu'il faut faire pour m'en sortir. Je pourrais conseiller les autres là-dessus. Je suis très bonne pour conseiller les autres, en effet. Mais là, je me coucherais en boule et je dormirais... longtemps. Faut que j'y aille à mon cours sur les méninges. C'est le dernier. On fait un repas communautaire. Vous dire comme ça ne me tente pas. Fallait cuisiner. J'apporte pain et fromages, un trouble de moins. Une fois rendue, ça va aller mieux. Je me suis fait des amies et elles sont si dynamiques et pleines d'idées. Un plaisir.

mercredi 18 mai 2011

Le sens de la vie

Vous, là, mes lecteurs, pouvez-vous répondre rapidement, avec assurance et légèreté à ces questions si simples: Quels sont vos projets? Quel est le sens de votre vie?

Moi pas. Et ça me trouble. Parce que si je pouvais répondre, je n'aurais pas cette impression de tourner en rond et de chercher constamment je ne sais même pas quoi. Le bonheur? Même pas. Le sens, oui, le sens de la vie, le sens de ma vie. Me semble que rendue à mon âge, j'aurais dû trouver. Avant, j'étais juste trop occupée avec mes multiples enfants, ma job à temps plein, les soupers à faire, la maison à ranger, le jardin à planter, le chum à inviter, j'étais juste trop débordée pour me poser ces questions. Occupée mais pleine aussi. Du coup, tout avait un sens. Le sens de continuer, de ne pas lâcher, d'améliorer, de prendre soin des autres.

Mais je ne suis pas dans le passé. Je suis dans le présent. Et mon présent, tout occupé qu'il soit, est vide. Et je ne sais pas trop bien, je ne sais pas du tout, je ne sais pas comment remédier à la situation. Quel est le sens de ma vie, quels sont mes projets? Il y a du vide. Voilà.

Ces réflexions sont inspirées par les questionnements de Jeune Quinquagénaire dans un commentaire du billet précédent.

mardi 17 mai 2011

Apitoiement

Je suis dans une période s'apitoiement sur mon sort. D'habitude, ça ne dure pas trop longtemps. Je vais chercher Petit-fils ce soir. Je me sens comme une martyre. Une sainte. Un peu plus, je vais m'envoler. Mater dolorosa. Laissez venir à moi les petits enfants. Et nulle aussi. Mauvaise estime personnelle. Comme si je n'arrivais pas à m'en sortir alors que j'ai tout ce qu'il faut pour. Écrasée. Je sors et en profite peu. Voyager? Je vais annuler. Ça ne me tente pas du tout. Et c'est archi compliqué. Et au prix que ça coûte, mettons qu'il faudrait que ça me tente. C'est la moindre des choses. Je partais pour fuir. Va falloir affronter. Vu comme ça, l'envie de partir me reprend. Allons au gym, l'homme de ma vie, mon entraîneur, m'attend. Ça va changer le mal de place.

lundi 16 mai 2011

Voyages (suite)

Quand nous nous sommes séparés, j'ai eu bien de la peine. Je n'ai plus jamais fait de camping. Mon père est mort cet été-là et ma plus vieille me causait bien du trouble. On n'a pas pris de vacances. Je me sentais terriblement coupable mais c'était tout simplement impossible pour moi de partir en voyage seule avec mes filles. Non seulement je n'en avais pas envie mais ça aurait été une horrible corvée. Finalement, une semaine avant la rentrée scolaire, nous sommes allées à Jouvence et ça s'est révélé la formule idéale. Un lieu fixe, des activités organisées avec et sans les enfants, d'autres adultes avec lesquels socialiser et la nature. Jouvence sonna la fin des voyages. The end. On y retourna chaque année.

Alors, l'année passée, quand j'ai décidé de voyager de nouveau, n'ayant plus qu'une fille à charge et plus de locataires non plus, je me sentais assez désorientée. Pas l'habitude de partir. Des amis partant pour la Chine avec un groupe, ils m'ont donné le coup de pouce dont j'avais besoin. J'ai tellement adoré que je suis repartie quelques mois plus tard avec ma fille cette fois et en groupe encore.  Je ne m'imagine pas voyager seule. Je serais horriblement stressée. Je manque d'habitude. J'ai changé. Et puis, je n'ai pas changé tant que ça. Je n'ai jamais voyagé seule en fait. Je n'en vois pas l'intérêt. J'ai une amie chère qui part régulièrement toute seule et qui adore ça. Je l'admire mais je ne la comprends pas. J'aime partager.

Il y a comme trop de choix. Je dis oui et puis je dis non. Trop cher. Mélangée, vous dites? Oui. Trop.

En fait, j'ai réservé un voyage aujourd'hui. Rien payé encore. Et là, je n'ai envie que d'annuler. On dirait que c'est toute ma vie qui est mélangée. Je veux quoi? Fuir? Pourquoi cette destination plutôt qu'une autre? Tout cet argent... je pourrais faire tant de choses avec. Misère. J'aime donc pas ça ne pas savoir ce que je veux. Je voudrais un conjoint juste pour en discuter, pour valider, pour peser le pour et le contre. Difficile d'être seule pour prendre les décisions.

Voyages

Je ne suis pas Madame Croque-Cerise, moi. Elle s'en va un an comme ça en voyage en Asie, où elle n'a jamais mis les pieds avec conjoint et enfants (4!!!). Je l'admire de tout mon coeur. Elle est mon héroïne, vraiment.

Non, moi, j'ai déjà voyagé, dans la vingtaine. L'Europe début vingtaine et puis L'Amérique du sud pendant six mois avant d'avoir mes enfants. J'avais 26-27 ans à peu près. Pas pire quand même. Avec sac à dos et tout. Et conjoint. Le même les deux fois. Me semble qu'on avait peur de rien. On a vécu dans les montagnes avec les Quechuas. On a assisté à des accouchements (bon, un, au pluriel, ça faisait quand même plus extraordinaire) dans la jungle. On a tâtonné dans le noir absolu pour retrouver notre petit hôtel en se cognant parfois à des individus plutôt épeurants. On s'est réveillé une fois à cause de drôles de petits bruits pour réaliser qu'il y avait des coquerelles partout, bien tassées et les coquerelles colombiennes, comparées aux nôtres, elles sont géantes! Et les puces de lit dont on parle tant, c'était monnaie courante là-bas. Au matin, on se couvrait les jambes saignantes de calamine et on n'en faisait pas tout un plat.

J'ai l'air pas pire aventurière, vu comme ça.

Mais vinrent les enfants. Quatre. Au début, il n'y en avait qu'un. Je me sauvais une semaine par année à Acapulco. Pourquoi Acapulco? C'est que j'allais dans une agence de voyage le mercredi ou le jeudi par exemple et je disais, "Je veux partir vendredi soir ou samedi matin, le moins cher, c'est quoi?" et c'était toujours Acapulco. Je suis restée dans des hôtels d'un luxe inouï pour des pinottes. Des restants pas vendus. J'ai couché avec plein de Mexicains. Bon, détail inutile ici. J'aime bien Acapulco et je n'accepte pas qu'on en dise du mal. Là-bas, une femme, même si elle a trente ans, ne peut pas traverser la rue seule. Il y a automatiquement un bras (ou deux) qui "l'aident" quand elle veut faire preuve d'autonomie. Et pour une femme autonome, il y a quelque chose de délicieux à ne pas faire preuve d'autonomie. Reposant.

Mais ensuite, j'ai eu quatre enfants et mes voyages ont été de merveilleux voyages de camping dont j'ai d'excellents souvenirs. Au Québec, c'est beau le Québec et nos parcs nationaux n'ont rien à envier à ceux du monde. Des fois aux States, comme lorsqu'on s'était rendus à Disneyworld sans le leur dire aux enfants et sans l'avoir officiellement programmé. On s'était dit, on visite la Côte floridienne et si tout va bien, on ira jusque là. Tout a bien été et on a adoré.  Fait à noter, je voyageais avec enfants et également conjoint. Pas le même que dans ma jeunesse. Un qui avait aussi des enfants. On préparait le voyage toute l'année, dans l'allégresse. Il adorait camper et s'occupait de tout. Moi, des enfants. Parfait, excellent, on faisait une équipe du tonnerre.

Quand on s'est séparés, (à suivre)

samedi 14 mai 2011

Solitude

Totalement seule aujourd'hui. Comme je voulais. J'ai convaincu Dix-sept ans (oui, c'est Seize ans qui a vieilli) d'aller chez une amie au lieu de rester effouérée devant la télé.

Café-croissants-twitter-journaux pour moi. Et là, je viens de m'acheter des sushis. Sushis-vin-blogues-journaux.

Je bâille et je cocoone à la planche.

Demain sera un autre jour.

Le cardiologue meurtrier

Il ne voulait pas mourir. Il y tenait à la vie, il y tient toujours et il la défend pendant ce procès. Ou bien il prend plaisir à nous raconter tous ces détails pour crucifier encore un peu plus son ex-conjointe. Pour la punir, pour se venger, pour la faire souffrir, il n'a reculé devant rien. La tuer aurait été une jouissance trop passagère, pourtant tuer, il peut le faire, il l'a prouvé deux fois. Non, ce qu'il fallait pour la punir de la souffrance qu'elle lui infligeait, c'était de la faire souffrir profondément et à long terme, en lui enlevant ce qu'elle avait de plus précieux. Il aurait pu les endormir les enfants, le gars est médecin et il a facilement accès à des médicaments. Une mort paisible. Elle n'aurait pas souffert assez. C'est  le couteau et le sang et la douleur terrible d'un petit garçon qui voit son père lui entrer un couteau dans le ventre, qui se défend de son mieux, avec ses petits poings de petit garçon de la maternelle et qui crie, "Non, papa".  Voilà les images qui allaient le plus la punir. Elle lui avait tout enlevé, elle allait payer.

Il aurait pu plaider coupable et on ne connaîtrait pas tous ces détails. Si le procès est si médiatisé et si on en sait autant, c'est également à cause de lui. Il les a bien tués, nous dit-il, mais la vraie coupable, c'est elle...  quand une femme nous fait ça, hein, on a bien le droit de se venger. On devient fou. On fait des bêtises. Comme un petit garçon. Après on regrette et ce n'est pas vraiment de notre faute, hein... pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Ce gars-là, il vient de rendre la vie des pères plus difficiles. Quand une femme va dire dorénavant qu'elle est inquiète pour la sécurité de ses enfants, on va la prendre au sérieux. Les juges aussi suivent ce procès et ils ne veulent pas se retrouver avec du sang sur les mains.

Injuste pour les gars corrects, les bons pères, qui vont se retrouver scrutés à la loupe. Un homme dépressif peut tuer ses enfants. Il y a l'autre zozo aussi, qui a au moins réussi son suicide, qui les a brûlés vif, ses enfants, avec l'un deux qui s'est échappé à moitié mort. Lui aussi voulait se venger d'une rupture. Une femme qui quitte son conjoint va s'en poser des questions maintenant avant d'aller lui porter les petits un week-end. Impossible qu'un tel crime ne marque pas l'imaginaire de tous.

jeudi 12 mai 2011

Vieilles recettes

Je fais quoi quand tout va mal? Je change de perspectives. Oui, Fille Aînée est en psychose mais elle va voir un psychologue déjà connu de notre famille vendredi, c'est demain vendredi.

Oui, Vingt ans ne s'occupe pas de son fils, mais peut-être que si après tout. Je n'en sais rien, plus de nouvelles.

Oui, j'ai pris du poids en mangeant des sucreries mais je le reperds à la vitesse de l'éclair et je les ai jetés les gâteaux, Pur Bonheur et je fais plein d'exercices, même que je vois mon super entraîneur cet après-midi.

Oui, j'ai perdu tous mes document sur .... la mémoire (ironie, ironie suprême... ) mais ils sont en quelque part dans la maison, ce qui garantit qu'un jour ou l'autre, je les retrouverai.

Oui, mon livre actuel m'ennuie mais je vais le terminer bientôt en me forçant un peu, on ne fait pas que ce qu'on aime dans la vie et je viens d'acheter Solaris dans lequel écrit Geneviève Blouin de La plume et le poing, le fantastique, un genre vraiment nouveau pour moi.

Oui, je ne sais pas trop comment organiser mon futur voyage, car voyage il y aura mais ça mijote et je sens que ça s'en vient et vite à part ça.

Mes vieilles recettes marchent: de l'exercice intensif, des amis, du soleil, de la bonne nourriture santé, du sommeil (bien de la misère avec ça, je ne dors plus), des projets. Tout s'en vient tiguidou. Et rire. Tiens, je vais essayer de me trouver un film drôle, il y aurait bien Potiche mais je l'ai déjà vu au festival des films du monde, avec la belle Catherine Deneuve. Je vous le recommande.

mercredi 11 mai 2011

Me dépatouiller

De tout ça. Il le faut. Je le peux. Je ne sais pas exactement comment encore. Je trouverai.

Solidarité

Ma fille a besoin de mon appui. Je n'ai pas à la juger. Je pense qu'elle va s'en sortir et bien. Ses études lui donneront un meilleur avenir dont son fils profitera. Ce n'est pas tout le monde qui a le tour avec un enfant. Et comment savoir d'avance que ce ne sera pas un jardin de roses? On a beau le dire, l'écrire, la maternité semble si idéale dans la publicité. Et c'est vrai que ça peut être merveilleux. Tout le travail derrière la magie est rarement mis en relief. La patience infinie, l'oubli de soi. Pas la mode, l'oubli de soi.

Elle n'a pas abandonné son enfant. Elle constate qu'il est bien avec le père, c'est un fait. Elle constate peut-être aussi qu'elle a moins le tour, que c'est pénible pour elle. En fait, je l'ai déjà souvent entendu dire qu'il savait mieux s'en occuper et qu'il était un père extraordinaire, qu'elle n'aurait pas pu trouver un meilleur père pour son fils. Je pense qu'elle l'a choisi pour ça. Quand elle est tombée enceinte à dix-sept ans, elle a songé à l'avortement, mais lui était très heureux de devenir père, sans aucune ambivalence, c'était une bonne nouvelle pour lui. Il lui a dit que la décision lui revenait mais qu'il s'en occuperait du bébé. Il tient ses promesses.

Il y a aussi le fait qu'elle a envie de vivre sa jeunesse, qu'elle s'habille comme une carte de mode, fait de la moto avec son nouveau chum, sort dans les bars. Il  y a tout ça bien sûr et parce qu'elle est mère, on espérerait un peu  qu'elle se case, se calme, ait moins de plaisir dans la vie? ou bien les trouve ailleurs ses plaisirs, auprès d'un charmant petit bonhomme qui va avoir bientôt deux ans, qui s'affirme beaucoup, tente de parler et réclame son papa quand il est avec sa grand-mère. Tu le verras, ce soir, ton papa, c'est lui qui va aller te chercher à la garderie. Il a souri. Un petit brillant, qui comprend tout ce qu'on lui dit.

mardi 10 mai 2011

L'envers de la médaille

La forcer à prendre ses responsabilités? Envers son enfant, ce n'est pas si évident. Je n'ai pas eu le dos tourné qu'elle a fait une crise de désespoir (et de colère aussi!) au père du bébé. Il a déplacé la jeune grand-mère de l'enfant, qui est en convalescence et chez qui il habite, chez sa mère à elle (l'arrière-grand-mère) et est allé chercher son enfant chez ma fille.

Elle est en examens, ma fille. Non pas que ce soit sa priorité d'habitude, mais là, peut-être que de constater que je ne pousse plus, que je lui remets vraiment le résultat de ses études entre les mains et que j'accepte sans réagir et sans tenter de la raisonner, qu'elle abandonne à la toute fin, comme ça, peut-être que ça l'a secouée. Elle va peut-être la réussir cette session-ci, alors qu'elle a coulé deux cours à la session précédente. Vous remarquerez qu'il y a tout plein de peut-être. Des suppositions, des interprétations, je ne suis certaine de rien. J'essaie de comprendre l'incompréhensible.

J'ai beau être fâchée contre elle, et je ne le suis plus fâchée aujourd'hui, pas rancunière pour deux sous, moi, c'est ma fille et je l'aime. Comme elle est. J'exige le respect mutuel et je fais bien de l'exiger et je ne lâche pas là-dessus, mais l'obliger à s'occuper de son enfant est une mission impossible. Regardez autour de vous, il y en a des pères qui ne s'en occupent pas de leur enfant. Ils paient pension et les prennent une fin de semaine sur deux et des fois la sautent cette fin de semaine. Rien à faire pour ça. Vous aurez beau aller en cour pour exiger que le père respecte ses deux fins de semaine d'accès par mois, tout ce que le juge va faire, c'est augmenter la pension en conséquence si le père fautif ne voit pas son enfant. On ne peut pas légalement obliger quelqu'un à s'occuper de son enfant, sauf monétairement.

Et dans le cas de ma fille, faut pas charrier, on n'en est pas là. Je vais l'aimer même si elle ne s'en occupe pas de son enfant, l'amour d'une mère est inconditionnel.

Je vais le chercher à la garderie ce soir, le petit, je me suis arrangée avec le père.

lundi 9 mai 2011

Le respect

Pas de négociation là-dessus. Je me demande comment j'ai pu laisser les choses dégénérer. En fait, je le sais fort bien. C'est à cause de petit-fils. Trouvant inconcevable de se chicaner devant un bébé, j'ai plusieurs fois cédé, pour qu'elle cesse de pleurer ou de crier, pour éteindre rapidement le feu, retrouver une atmosphère que je jugeais saine pour un petit enfant. Ce que je n'acceptais pas de mes enfants enfants, je l'ai accepté de cette enfant adulte, pour protéger un plus petit que soi. Or, ne nous leurrons pas, cet enfant les connaît les excès de sa mère, il y est habitué. C'est triste mais c'est comme ça. Ce n'est pas une très bonne mère mais c'est la mère qu'il a.

dimanche 8 mai 2011

Chantage

J'aurais également pu intituler ce billet la constance, ou la rupture, ou le point de non-retour, ou la fin de la gentillesse ou affronter l'adversaire, mettre le hola, arrêter la violence, fermer la porte, se taire, s'éclipser, avoir d'autres chats à fouetter. Trop de trops. Limites. Avec cette culpabilité que je combats toute seule, courageusement. Et si quelque chose arrivait au petit innocent? Par ma faute, parce que j'ai décidé que ce n'était pas moi la mère, qu'elle devait assumer. Si c'était trop pour elle? Si j'errais? Ce chantage va devenir éternel si je n'y mets pas fin tout de suite. Je le sens. Et si je me trompais? Si ses larmes n'en étaient pas du chantage? Ces questions, je me les suis posées tant de fois depuis deux ans, depuis la naissance de ce petit-fils tant aimé. En cas de doute, j'assumais. Au cas ou. Jamais appréciée, mon aide. Due plutôt. Voilà qu'aujourd'hui sa crise de nerfs devant ma mère à moi (parce qu'on marchait au lieu de prendre la voiture) et devant son enfant, évidemment, a été de trop. Quelque chose s'est brisé. Je prends mes distances. Elle vient de me menacer d'arrêter ses études, de ne pas faire les derniers examens. C'est ton choix, c'est ta vie, que je lui ai calmement répondu. Et, cette fois, je le pense pour vrai.

Bon, Herbert avait raison, je n'ai même pas tenu deux billets sans en parler. Je suis inquiète et mal dans ma peau. Si j'avais encore mes gâteaux, je me lancerais dedans. Je compense beaucoup par la nourriture. Je vais aller marcher à la place. Il fait beau.

samedi 7 mai 2011

Sucre

C'est vraiment absolument, totalement une drogue. Depuis que j'ai recommencé à en manger, je me sens dégueulasse mais je remets pourtant de jour en jour le moment où je vais me sevrer. En fait, je me lève le matin en me disant que c'est finito le traître et tentateur sugar, mais je me retrouve avec un morceau de sucre à la crème à la main à cette heure-ci justement. Comment ça se fait que j'ai ça ici dans ma maison? Une fête hier et des cochonneries en masse pour la fêtée et les invités. Pire encore, il y a des petits gâteaux avec du glaçage au fromage à la crème (500 calories pour un seul petit gâteau), des millefeuilles qui me rappellent mon enfance et un restant assez gros du gâteau Dairy Queen, plus le sucre à la crème. Tous ces aliments me narguent et je ne me sentirai bien que lorsqu'ils auront tous disparu. Poubelle? Impossible. Je ne peux pas jeter de la nourriture. Les donner? J'ai bien essayé hier au départ des invités mais aucun n'a voulu me libérer de mon fardeau. Seuls les délicieux fromages ont trouvé preneur.

vendredi 6 mai 2011

Constatation

Si je tombais par hasard sur mon propre blogue, voilà quelle serait ma réflexion première "Coudons, elle n'a rien d'autre que ses enfants dans sa vie cette femme!"

Je cesse d'écrire sur eux pendant euh.... trois billets, quatre? Misère, je pense que ça va même être difficile d'en écrire deux sans parler d'eux. La réalité me frappe en pleine face. Tant mieux. La réalité, c'est ma réalité et j'ai toute liberté pour en faire ce que je veux.

Changements en vue.

mercredi 4 mai 2011

La colère

Vingt ans est colérique. Elle a plein de qualités, je l'ai déjà dit, mais elle a ce défaut, immense et qui a fait que j'ai senti un grand soulagement quand elle a quitté la maison. Un peu de calme. Ses conjoints ont eu à composer avec ce caractère bouillant et imprévisible. Je viens de parler au père de son fils dont elle avait toujours refusé de me donner le numéro de téléphone. Je l'ai eu parce que Petit-fils, que je devais aller chercher à la garderie après mon bénévolat, est resté à la maison aujourd'hui parce qu'il fait un peu de fièvre. Je viens de me chicaner avec Vingt ans. Facile de se fâcher avec elle, on lui fait l'ombre d'un reproche et elle monte sur ses grands chevaux. Menace de ne plus jamais me voir. Et du coup, prise dans sa menace, doit bien me menacer aussi de ne plus voir petit-fils! C'est elle qui ira le chercher, donc! Et elle raccroche. Or, je sais qu'elle ne peut pas. Finalement, je parle au papa de Petit-fils qui comprend facilement la situation. Il le connaît le caractère de ma fille. Et pourtant, il reviendrait avec elle et a encore espoir que ça reprenne. Bon, c'est arrangé. Je vais chercher le petit chez le père (qui habite avec sa mère) comme convenu.

Faudrait qu'elle se fasse aider pour ses pertes de contrôle, ma fille. Faudrait...

Elle était comme ça petite aussi. Elle est arrivée à 22 mois d'Haïti, faible et dénutrie mais avec la vive intelligence qu'on lui connaît. Une survivante. Trois mois après son arrivée, elle faisait des phrases claires. "C'est beau la neige", a-t-elle dit le jour de ses deux ans, je l'ai écrit dans son cahier de suivi. À la garderie aussi, elle était réputée pour sa vivacité et pour ses crises.

Aurais-je pu modifier ce trait de caractère? Je pense qu'il est passé un peu inaperçu parce que sa grande soeur avait des problèmes tellement plus grands que les siens que je ne le voyais pas, son comportement colérique, ou à peine. Elle réussissait tout ce qu'elle entreprenait, prenait de nombreux cours, voulait tout faire, était enthousiaste. En deuxième année, je l'avais envoyée à l'Académie Michelle-Provost et elle y était comme une fleur. Archi-occupée, avec des cours tous les midis et elle en redemandait. Elle adorait cette école.

mardi 3 mai 2011

Plaintes

Je reviens me plaindre de mon sujet favori (à part le résultat des élections!) car ça me fait du bien de m'exprimer là-dessus et puis, je n'ai personne d'autre que mon blogue pour chiâler. Je ne vais quand même pas déblatérer contre mes enfants avec mes amis, qui les adorent et les trouvent parfait et parfaites. Ni avec leur grand-mère qui a 85 ans et le droit de ne plus subir les soucis familiaux.  Ne pas démolir cette belle image, cet aura d'équilibre et de bonheur intégral, surtout. Mais vous, lecteurs, vous le savez que ce n'est pas si facile et que je suis fâchée contre Vingt ans, tout en l'aimant, tout en l'aimant! L'un n'exclut pas l'autre. D'ailleurs, si vous attaquez Vingt ans, il est probable que je la défendrai bec et ongles. Aussi illogique que ça, une mère!

Alors, suite de la saga. Voilà-t-y pas que dimanche était le premier du mois. Que se passe-t-il le premier du mois. On paie son loyer? Bingo, en plein ça! Je reçois donc un appel de Vingt ans, dont je venais de payer la garderie la même semaine, vous me suivez. Elle n'avait pas d'argent pour la payer la garderie et n'avait donc pas d'argent non plus pour payer son loyer. Héhé! Et sa coloc non plus!!! Mais c'est qu'on s'amuse comme des fous. J'ai bien rigolé en tout cas.

Et plus encore hier, alors qu'elle me téléphone catastrophée. Non, tu n'auras plus un sou, que je lui dis d'emblée. Mais non, c'est pas ça du tout. C'est que l'autre grand-mère de Petit-fils se fait opérer cette semaine et elle a eu l'idée d'appeler ma fille pour voir si elle n'assumerait pas un peu son enfant, le temps que la pauvre femme se remette. Évidemment, vous le savez maintenant, ma fille n'a pas le temps pour ce genre de choses et alors...

Bon, j'ai même pas envie de continuer. Je sais que vous allez rire de moi.

Déception

Non, je ne croyais pas que le parti conservateur serait majoritaire. Vraiment pas. La campagne de Harper a été poche, il a été pas si mal dans les débats, c'est vrai, mais il a contrôlé d'une manière despotique l'accès à ses rassemblements, a évité toute question non préalablement autorisée, toute émission qui aurait pu le mettre en boîte (comme Tout le monde en parle), s'est tenu coi. Et pourtant, on le réélit majoritairement! Pas le Québec, non. Là, on fait vraiment figure de société distincte. Je ne sais pas trop que penser. On peut faire quoi? Surveiller de près ce qui se passe, protester au besoin, militer? C'est certainement un gouvernement auquel il ne faut pas faire confiance les yeux fermés. Vigilance.

lundi 2 mai 2011

Forme

Faible. Le seul que je n'ai pas abandonné, c'est mon entraîneur deux fois par semaine. Heureusement qu'il est là! Sinon, je pourrirais totalement dans mon inertie. Honteuse? Ouais. Coupable? Mais non, je viens juste d'écrire à une amie blogueuse que la culpabilité ne servait strictement à rien. Ce qu'il faut, c'est se remettre à l'ouvrage, aller de l'avant.

Je sais tout ça. C'est ce que je me dis depuis plusieurs jours qui sont devenus des semaines.

Il n'en tient qu'à moi. Le premier pas est le plus difficile. Je me suis réinscrite au gym pour quatorze mois (deux mois gratuits) mais je n'y mets les pieds que pour voir mon entraîneur. Lassitude généralisée. Je suis peut-être mure pour du changement?

Dehors. J'ai envie d'être dehors.

Le yoga pas sur mon balcon (je suis en plein centre-ville quand même!) mais près de la porte-patio de mon balcon, la marche en montagne tout près ou bien...  quoi? Commencer quelque chose, n'importe quoi finalement. À force de m'interroger, je ne fais rien.

Mes souliers de course pour aller voter et une marche entrecoupée de petites courses à intervalles réguliers après le vote. Je commence par ça aujourd'hui. Demain l'entraîneur et chaque jour une activité différente. C'est un départ!