vendredi 22 octobre 2010

Voyages et enfant perdue

Allée au salon des voyages à la place Bonaventure. Pas aimé. La foire. Du monde partout, des papiers distribués à la volée, des papiers qu'on ne lira pas, les sites internet étant plus actuels et intéressants, trop de monde, trop de bruit et dix dollars de dépensés en plus (et ça aurait pu être pire, j'ai le prix de l'âge d'or, ouais, madame, 55 et plus!), voulais un café, pas de place nulle part pour s'assoir, on en boira un plus tard, spectacle de baladi, ça j'ai aimé, avec des chairs grasses qui se brassent comme il se doit, le baladi n'est pas pour les maigres, il faut le comprendre. Quand même, ça fait rêver un peu de voir tous ces pays garrochés, exposés et à vendre et que nous sommes les meilleurs et les plus bons et les moins chers et les plus gentils aussi. L'aubaine et l'industrie du voyage. Ce salon du voyage, il donne envie de rester chez soi.

Fais du yoga comme une perdue, tous les jours, sans jamais manquer. Je suis une héroïne du yoga, prosternez-vous! Avec des jeunes profs et des jeunes comparses de Mcgill aussi. Chacun pour soi et samasthiti et Ommm et congé ce soir! Décidé par Femme libre le congé. Quelle bonne idée!


Ma fille de seize ans s'autonomise un peu plus chaque jour. Là, elle allait à une démonstration de maquillage chez une amie que je ne connais pas, je sais quoi faire et où aller, laisse-moi tranquille. S'est perdue et rendue chez sa soeur, Dix-neuf ans pour ne pas la nommer. Des téléphones, de l'argent prêté et le père d'une autre amie qui assiste aussi à la démonstration est allé la chercher. Dix-neuf ans lui a mis du temps dans son téléphone, elle n'en avait plus, et s'est occupée de tout, organisée Dix-neuf ans?À qui le dites vous!

Et moi, j'ai faim, plus de points, on reste sur sa faim, faut accepter ça. Pas facile de maigrir mais ça vaut la peine. Et puis demain soir, je sors avec Voisin et sa Dulcinée dans un petit bistro français, faut me garder des points pour ça. On ira ensuite voir un spectacle de jazz au Lion d'Or, va me faire du bien.

jeudi 21 octobre 2010

Anniversaire

C'est la fête de Zolasoleil aujourd'hui. Je me demande quel âge elle peut bien avoir...

Billet didactique

Chères et chers amies et amis,

Parlons argent et business. Ceux qui ne sont pas intéressés peuvent attendre mon billet de demain. Si les ceux sont des celles, je leur dis: attention,mesdames, ce qui fait que les femmes sont plus pauvres que les hommes, ce n'est pas seulement leur plus bas salaire, c'est aussi cette espèce de dégoût un peu trop répandu chez elles quand on parle argent. Comme si c'était méprisable et sale. Et pourtant, l'argent contribue beaucoup à notre liberté, pas besoin de vous faire un dessin. On peut être pauvre et libre, c'est certain, mais pas libre de faire un voyage en Europe demain matin si on n'a pas une cenne, on s'entend.

Reprenons. Quand on achète un bien immobilier, il y a un paquet de facteurs à considérer. Quand on achète un bien immobilier dans le but de loger un de nos enfants, il y a encore plus de facteurs à considérer. Ainsi, si je m'achète un condo pour l'habiter, comme je l'ai fait, assez simple comme situation. Si tout va bien, que l'immeuble est bien situé et que son administration est saine, si j'en prends bien soin sans me lancer dans des rénovations coûteuses qui ne rapporteront pas nécessairement, normalement, à la revente, j'aurai un profit que je pourrai mettre dans ma poche après avoir payé la commission de l'agent si j'en prends un, ce qui n'est pas indispensable non plus.

Maintenant, même achat, mais cette fois, c'est pour y loger ma fille, le condo m'appartient. Si je ne fais pas de profit, en ne lui chargeant que les frais de condo et les taxes par exemple, pas d'impôt à payer pendant qu'elle l'habite, c'est prévu par la loi. Donc, mon capital ne profite pas, il reste stable et à la revente, je le récupère? Oui, si je ne vends pas à perte. Et si je fais des profits sur la vente, hourra? Oui, mais là, étant donné que je n'habite pas le condo, le gouvernement va me charger de l'impôt sur le profit,c'est un gain en capital, imposable à 50%. Étant la propriétaire légale, je suis responsable de tout ce qui peut arriver, je dois voir à l'entretien, aux paiements à temps, assister aux réunions, gérer l'immeuble ou déléguer cette gérance, avoir possiblement des tâches reliées.

Maintenant, autre scénario. J'achète l'immeuble et je deviens le prêteur hypothécaire de ma fille. Sans intérêt. Ma fille est la vraie propriétaire et nous passons chez le notaire. Tout mon capital investi me revient à la vente, tel que spécifié légalement dans un acte notarié. Ma fille peut en faire ce qu'elle veut de son condo, il lui appartient vraiment. Le risque, c'est une vente à perte, mais ce risque est présent dans tous les scénarios évoqués. Elle le gère, elle apprend et elle peut vraiment s'y investir à son goût. S'il y a des profits à la vente, ils lui reviennent intégralement (le cadeau est là!) et moi je récupère mon capital.

Si je reprends le projet d'achat de condo pour ma fille, ce serait cette dernière solution que j'envisagerais.

mercredi 20 octobre 2010

Tout et rien ou bien tout est rien

Auto au garage, festival du nouveau cinéma ce matin, du yoga tous les jours, du ménage au programme que je remets à demain, on peut toujours remettre le ménage à demain mais le festival du nouveau cinéma, non, se termine ce week-end, condo à acheter? Pause et même PAUSE en majuscules. S'il le faut, je réinvestirai mon petit pécule et la vie continuera comme avant. Chère enfant va devoir faire preuve d'autonomie ici et rapidement, sinon, la maman repart en voyage. Une belle vie, me dit Solange, et comment! Mais il y a toujours cette petite voix qui me dit que je pourrais faire du plus concret pour la société, que je suis bien trop jeune pour me la couler douce et cette voix se fait plus forte et urgente. Un dernier voyage et je vais dans ce sens, oui, absolument. De quelle façon? Pas trop clair encore. Ma Seize ans est heureuse à l'école cette année, une classe FPT, formation préparatoire au travail, ils construisent un voilier en kit (oui, un vrai qui va vraiment voguer, non, mais, c'est-y pas un projet tout à fait extraordinaire), font la cuisine et un peu d'académique à travers ça. Aucun devoir et elle en est bien heureuse. Elle ne veut pas de tuteur non plus. J'ai arrêté de pousser dessus et de vouloir à sa place. Elle a un petit chum, né au Rwanda, tout timide. Ma grande 21 ans, pas trop de nouvelles, donc ça doit aller bien. Fiston de 30 ans, pas trop de nouvelles non plus, ça doit aller bien aussi! Un chum? J'aimerais ça finalement. Je compte toujours mes points WW, j'en fais une religion mais je m'amuse aussi avec ça. Résultats. Contente. Bon, j'y vais sinon je vais manquer mon film!

dimanche 17 octobre 2010

Ma vie amoureuse

Les ceux et celles qui lisent mon blogue depuis longtemps savent que les hommes et l'amour ont déjà été un sujet de prédilection et de délectation pour moi. Les choses ont changé. Temporairement, me disais-je. En fait, depuis Monsieur Relation, j'ai eu un seul amant et je ne l'ai vu que trois fois. J'ai rencontré des hommes, oui, mais platoniquement. Je suis toujours amie avec le-monsieur-qui-veut-se-marier, je lui ai parlé hier justement, j'aurais pu le voir aujourd'hui, si je l'avais voulu et nous sommes vraiment devenus de bons amis, qui peuvent parler de tout et même se chicaner. Je suis très franche et il est susceptible alors il arrive qu'il me boude (ça me rappelle quelqu'un ça, Voisin, toujours follement en amour avec sa Femme Rousse et que je devrais appeler -aujourd'hui, je l'appelle!-).

Il est drôle, le-monsieur-qui-veut-se-marier, c'est un grand idéaliste, un rêveur mais il réfuterait cette description que je fais de lui! Il a un doctorat, un condo, écrit et parle bien, est intelligent, président de comités, vie active donc. Il a du poids en trop et ne fait pas si attention que ça à sa santé, bien que là aussi, il dirait que c'est pas vrai, vu qu'il est inscrit à un gym, auquel il va rarement, mais bon, hum... passons. Il veut donc se marier, rien de moins et cohabiter avec sa femme, évidemment. Mais monsieur a 65 ans et n'a jamais eu d'enfants ni vécu avec une femme. Il a une fiche sur un site de rencontres et est très sollicité. Il rencontre, espère à chaque fois et chaque fois, il y a quelque chose qui cloche. Pattern établi depuis que je le connais. Il a une nette préférence pour les femmes plus jeunes et n'a aucun problème à en trouver.

Il est divertissant et on devrait aller manger ensemble cette semaine.

Il y a aussi ce monsieur anglophone que j'ai rencontré lors de ma semaine de stage sur la Chine à l'université de Montréal en juillet. Quelqu'un de bien. Veuf depuis neuf ans mais qui parle de sa femme comme si elle était morte hier. Pour lui, le sexe et l'amour sont indissociables. J'ai su ça quand je lui ai nonchalemment offert mon corps devant une bière vers la fin de notre semaine chinoise. On est restés amis et il ne me plaît pas tant que ça finalement alors très facile de demeurer dans des sphères spirituelles avec lui. Je parle de spiritualité (pas de religion, ce n'est pas la même chose) parce qu'on est inscrits ensemble à des séminaires et cours des Belles soirées à l'université de Montréal,dont des soirées sur la psychologie et la spiritualité. Intéressant. C'est lui qui m'a invitée. Sa femme travaillait là donc il a des passes gratuites et il a la gentillesse de m'en faire bénéficier. Chanceuse je suis.

Il y a donc plus d'un an que je n'ai pas de relation amoureuse. Je voudrais bien y remédier mais je ne pogne plus. Voilà. Et je n'ai pas envie d'investir temps et énergie dans la recherche assidue d'un partenaire. Alors, je me concentre sur autre chose. Pas d'apitoiement. Surtout pas. Et je vais bien. Très.

Et j'ai encore l'impression que c'est une situation temporaire. Illusion? Peut-être bien. On s'en fout. Je maigris, j'achète des condos, je voyage.

samedi 16 octobre 2010

Idée devant un troisième verre de rouge (6 points)

Je devrais me trouver un amant. Ça ferait diversion et j'arrêterais de m'en faire autant pour mes enfants.

Le condo... encore!

Ceux qui en ont acheté un le savent, ce n'est pas si simple d'acheter un condo. Il y a plusieurs étapes. Le vendeur, dans ce cas-ci, ayant mis comme condition expresse que nous devions être passé chez le notaire avant le 29 octobre sinon la vente était annullée, il fallait tout faire en accéléré. La promesse d'achat a été acceptée jeudi après-midi. Ensuite, rendez-vous chez le notaire, avec l'évaluateur lundi matin et hier, passage chez mon conseiller financier pour régler les détails du financement, ce qui fût long et pénible. Étude des titres de copropriété et du certificat de localisation :acceptables. Bon, la convention de copropriété avait quelques clauses un peu bizarres et pointues, mais on pouvait vivre avec. Tout allait donc bon train dans le meilleur des mondes.

Et voilà que tard en soirée je reçois par courriel les états financiers et le procès verbal de la dernière réunion des copropriétaires. Et là, je capote. Il y a tant de mesquinerie, de bêtises, de règlements tatillons et stupides mis en place par l'"Administration" que je me sens vraiment mal à l'aise. Des gens qui croient nécessaires de spécifier que les laveuses communes ne doivent servir qu'à trois brassées par semaine par condo et d'écrire en gras "par condo pas par personne sous peine d'amende". Et ils en donnent des amendes! Cinquante dollars au coproprio du condo numéro quatre pour ne pas s'être acquitté de ses tâches! Adopté à l'unanimité. Car tout le monde a des tâches. Le tapis est usé, est-il écrit dans le procès verbal mais nous n'avons pas les moyens de le remplacer. On louera une nettoyeuse à tapis et madame Tartampion se chargera de vérifier que chaque copropriétaire a bien fait le job de nettoyage devant sa porte! Trop c'est trop! Pour les fameuses laveuses, on spécifie aussi qu'il ne faut les faire fonctionner qu'avec une charge complète et que si ce règlement n'est pas respecté, là aussi il y aura amende! Vont-ils jusqu'à inspecter les petites culottes au lavage?

Bref, je n'en ai pas dormi de la nuit. Au matin, j'ai écrit une lettre officielle annulant l'offre d'achat à cause de mon insatisfaction à la suite de mon examen des documents de l'immeuble. J'étais encore dans les délais pour ce faire. Et tout ce que je ressens, c'est un immense soulagement. L'agent d'immeubles a bien compris la situation. Par écrit, je n'ai rien précisé et je n'avais pas non plus à le faire, mais verbalement, je lui ai expliqué mon malaise. Il a répondu que c'était une grave erreur des copropriétaires que d'avoir étalé par écrit leurs désaccords et d'avoir institué des règlements qui font peur au monde. Il a dit qu'il nous chercherait autre chose.

J'avais appelé Fillette avant d'envoyer la lettre. On est allées déjeuner ensemble avec Petit-fils. Je lui ai montré les documents et elle a très bien compris qu'elle l'avait échappé belle. On l'aurait harcelée et rapidement, elle aurait voulu quitter et on aurait vendu à perte.

Je suis très fatiguée parce que je n'ai pas dormi de la nuit, lisant et relisant les documents et voulant prendre la bonne décision. Je l'ai prise. Il faut que j'arrête de m'en faire autant avec la siuation de Dix-neuf ans. C'est sa vie, pas la mienne. Petit-fils va bien et sa mère semble bien moins inquiète que je ne le suis.

vendredi 15 octobre 2010

Weight watchers

J'ai commencé il y aura deux semaines lundi. Je fais le programme complet, avec rencontres illimitées et suivi individualisé par internet en plus. J'adore! Il y a des graphiques qui suivent notre perte de poids, on écrit ce qu'on mange et l'ordi comptabilise le tout, il y a des idées de recettes, des textes de motivation, très pratique et convivial. Et en plus, autre phénomène qui me motive, j'ai commencé en même temps qu'une amie que j'aime beaucoup. Comme j'ai peu à perdre et elle beaucoup, je ne me sens pas pressée cette fois et je fais le programme une livre à la fois, en prenant les points supplémentaires jusqu'au dernier. J'ai hâte aux réunions, c'est tout dire. Ce programme-là, si on le suit, ça marche, aucun doute là-dessus. Il n'y a rien d'interdit, mais on comptabilise. Pourquoi pas? Le gros changement, ce sont les portions de produits laitiers, alors que je n'en prenais tout simplement pas et que je me contentais des suppléments prescrits par mon médecin, là, j'en prends trois portions par jour. J'ai coupé les suppléments à un par jour au lieu de deux, conseillée par mon super pharmacien qui est aussi mon neveu! Je me sens bien, je me sens mieux et très énergique. La vie est belle!

J'ai faim un peu des fois, comme ce soir, tiens! Ça fait partie des règles du jeu. J'ai 21 points par jour et mes 35 points supplémentaires sont déjà mangés. Alors faut se tenir occupée, penser à autre chose, à ceux qui meurent de faim dans des pays où sévit la famine, ça devrait bien arriver à me couper l'appétit. Sinon, l'exercice, c'est toujours gagnant. Yoga au gym ce soir. Va me faire du bien.

Ou cuisiner. Curieux, mais quand j'ai faim, jouer dans la nourriture, faire de jolis petits plats que je congèle en portions individuelles me réconforte. Sentiment du devoir accompli, espoir de les manger un autre jour ces délicieux mets! Je vais faire la crème de poireaux de Zolasoleil, sans beurre et sans patates et sans lait non plus pour pouvoir la congeler. À la décongélation, j'ajouterai une tasse de lait 1% et je me retrouverai avec une portion à deux points, pas si mal!

jeudi 14 octobre 2010

Besoin de défis

J'ai toujours besoin qu'il se passe quelque chose dans ma vie. S'il ne se passe rien, je provoque les événements! Je me sens bien quand je vis à fond le moment présent (c'est un défi en soi), mais aussi quand j'ai des projets sur la table.

Et là, le projet de condo pour ma fille (à moi, à moi, c'est décidé, mais pour elle et son bébé) se concrétise. Je reviens de chez l'agent d'immeubles. Faut procéder à l'inspection, contacter la banque, le notaire, la présidente de la copropriété. Ouf! Du pain sur la planche. Le vendeur veut que tout soit réglé avant la fin du mois. Je suis occupée, un peu survoltée et j'aime ça. Et c'est pour une bonne cause. J'adore le quartier où est situé le condo, je n'y habiterais pas, trop tranquille pour moi, mais idéal pour élever des enfants. Arbres, paix, beauté. Je suis contente que mon petit-fils puisse évoluer dans un environnement agréable et fière de pouvoir y contribuer.

Bon, là, il faut faire attention à ne pas trop m'immiscer dans la vie de ma fille. C'est tentant, après tout, il est à moi ce condo. J'ai des projets de rénovation qui en augmenteraient la valeur mais je vais probablement les mettre sur la glace et la laisser s'installer tranquillement. Ou bien, je procède tout de suite avant qu'elle ne déménage? La cuisine date de Mathusalem. Une cuisine neuve changerait tout. Pour moi. Elle, elle n'en a même pas parlé, sauf pour dire que c'était bien mieux que sa cuisine actuelle... Héhé! Calmons-nous le pompon, alors. On la laisse déménager tranquille et arranger les choses à sa façon. Elle aura bien assez à faire à s'arranger avec les copropriétaires bcbg qui l'entourent. Je compte sur son charme et sur sa capacité d'adaptation. Elle était ravie que l'offre d'achat soit acceptée, évidemment et que son déménagement puisse se faire rapidement si tout va bien. Tout ira bien.

dimanche 10 octobre 2010

Le présent

Il y a quinze jours, je revenais de notre voyage dans la Chine du Sud-Ouest, chez les Ouigours et dans les déserts de Gobi et du Taklamakan. Le décalage horaire est fini, je me sens bien ancrée dans ma réalité actuelle et ma réalité actuelle, c'est ce condo pour lequel j'ai fait une offre formelle d'achats hier. Un toit pour ma poulette et mon petit-fils. On va attendre l'acceptation avant de se réjouir. Si mon prix n'est pas accepté, je ne monterai pas plus haut. Ça me stresse un peu, beaucoup même, car je n'arrive pas à dormir. Si ça ne marche pas, je vais l'aider à louer, un an à la fois. Beaucoup moins d'argent impliqué même si les loyers sont chers.

Je ne suis pas tout à fait bien avec la décision, pas encore bien peut-être. J'ai peur que des dépenses imprévues se présentent, un immeuble c'est bien des responsabilités. En fait, quand je voulais donner carrément le condo à ma fille, c'était aussi pour ne pas avoir à les assumer ces responsabilités, les réunions de copropriétaires, les paiements divers à rencontrer etc. C'est certain que si le condo est à elle, elle va se démerder et se sentir totalement impliquée, tandis que là, c'est encore maman qui assume. Problème= appel à maman. Il est encore temps de changer d'idée. Mélangée je suis. Si jamais elle ne s'entend pas avec les copropriétaires, c'est encore à moi qu'on aura recours. Je suis la personne responsable. Et ça, je veux l'éviter de plus en plus. Passé ma vie à être responsable de mes enfants et très responsable, c'est dans ma nature. La retraite, c'est aussi penser à soi, se réaliser, se délester des responsabilités. Il ne me reste qu'une fille à élever, la liberté s'en vient. Bon, elle est là la liberté, dans mon coeur, dans mon âme, dans mes actions aussi. Je suis libre d'acheter ce condo ou pas et je suis libre de l'acheter pour moi ou bien pour elle. Plus j'y pense, plus je vais probablement l'acheter pour elle. Les biens matériels alourdissent la vie. Je suis mélangée, misère!

samedi 9 octobre 2010

Changement de cap

Rien n'arrive pour rien, disait euh... ma mère peut-être? Me rappelle plus. En tout cas, pas moi, mais là, je le dis aujourd'hui. En effet, quand j'ai vendu avec joie, bonheur, profit et satisfaction profonde ma grande maison avec des locataires, je me suis dit que c'en était fini de l'immobilier. Débarrassée des soucis. Petit condo pas de trouble. On voyage. On est libre. La belle vie.

Or, hier, en visitant le condo que je pensais acheter à ma fille, mes instincts de propriétaire sont revenus. J'évaluais la valeur de revente, les améliorations à faire, je comparais avec le prix du marché. Une vraie femme d'affaires. On a ça dans le sang, dans la famille. Moi, je suis une intuitive et ça marche.

Je n'en parle à personne de cette idée d'acheter une propriété à ma fille. Sauf à mon blogue. Je garde ça caché. Je ne veux pas être influencée. Les lectrices de mon blogue me conseillent de l'acheter pour moi ce condo et plus j'y pense, plus je trouve qu'elles ont donc raison. C'est la chose à faire, vraiment. Le condo d'hier est vendu mais rien ne m'empêche de chercher ailleurs. J'ai même du plaisir à faire ça, visiter des condos, comparer. C'est excitant.

vendredi 8 octobre 2010

Réponse à Michèle

Michèle est une jeune femme que j'ai "connue" par internet. Je l'ai déjà rencontrée pour vrai. Elle a de beaux enfants, un beau mari, une belle carrière et est une belle femme. Que du beau, donc! Mais ce que j'apprécie surtout chez elle, c'est son gros bon sens. Elle perçoit ce qui est caché sous les mots et frappe souvent juste dans ses commentaires. Dans mon billet "Jalousie", elle me demande:

Question: Pourquoi acheter un condo à 19 ans? A-t-elle besoin d'un condo pour offrir un environnement convenable à son fils?

Réponse: J'ai bien réfléchi à la question, Michèle et ma réponse est oui. Dix-neuf ans a 19 ans, elle est étudiante, elle n'a pas un rond, bon elle vit sur les fonds d'épargne-études auxquels j'avais eu la bonne idée de souscrire, mais ce n'est pas la richesse, elle a un enfant et surtout, surtout, elle est noire! J'aimerais bien te dire que ce dernier point n'a aucune importance, mais ça en a encore beaucoup. J'aimerais bien te dire que le racisme n'existe pas à Montréal, mais ce serait faux. Alors, jeune, pauvre, avec enfant et noire, elle a et aura énormément de difficulté à se trouver un logement à louer, que je l'endosse ou non.

En plus, elle veut demeurer dans son quartier actuel et ses motivations sont nobles et généreuses à cet égard. Elle désire la stabilité pour son enfant, donc le moins de changement possible et surtout pas de changement de garderie. Le mieux, en garde partagée, c'est que les parents habitent près l'un de l'autre. Son quartier est chic et cher, pas vraiment de logements à bas prix dans son coin. Beaucoup d'obstacles donc.

Tandis que quand on achète, en autant qu'on paie, bingo, le bien est à nous. Je vais visiter un condo avec elle ce matin. Un petit condo modeste, très modeste. Si ça convient, j'achète. Pas pour moi, pour elle. J'ai administré un immeuble à revenus pendant 25 ans, avec brio. Seule. C'est fini pour moi. Je passe à autre chose et ce n'est certainement pas l'immobilier. C'est à cause de la vente de cet immeuble à revenus que je peux maintenant aider une de mes filles, alors tout ce travail de gestion d'immeubles et de locataires m'a rapporté beaucoup.

mardi 5 octobre 2010

Les troubles de l'attachement

J'ai eu d'immenses difficultés à aimer mon enfant qui souffrait de troubles graves de l'attachement. En fait, je rêvais régulièrement qu'elle mourait, un bête accident, j'étais toujours absente, ça arrivait malgré moi. Je rentrais à la maison, la gardienne me disait qu'elle était montée sur le toit, qu'elle en était tombée, morte sur le coup, je pleurais évidemment et facilement, mais tout ce que je ressentais réellement était un immense soulagement. Enfin, ma vie allait retrouver un sens, j'étais libre. Ces rêves me causaient une immense, grandiose, effrayante culpabilité. J'en étais à avoir peur de l'endormissement. Ils revenaient toujours. Parfois, elle s'était noyée dans la piscine du voisin ou étouffée au restaurant ou bien elle avait péri dans un incendie. Je n'étais pas là. C'était le destin. Soir après soir. Bien sûr, j'ai consulté. On consultait déjà en psychiatrie. J'ai pris une psychologue, pour moi, spécialisée en troubles de l'attachement. Elle n'a jamais vu ma fille. Mais elle a tout compris, tout de suite, et m'a apporté une aide inestimable, sans prix (même si ça coûtait une fortune! héhé!). Elle a été ma bouée de sauvetage. J'ai recouvré mon estime personnelle grâce à sa compétence.

Ce qui afflige tant les parents d'enfants en trouble grave de l'attachement, c'est probablement cette ambivalence coupable qui les habite. D'ailleurs, pour déterminer la gravité des troubles d'un enfant, c'est le parent qu'il faut regarder, surtout la mère, ces enfants s'en prenant moins au père, moins menaçant le père, plus absent aussi. Bon, alors regardez cette mère, elle a tant voulu cet enfant, en a rêvé, l'a désiré avec une violence inouïe, est tombée en amour avec avant même de recevoir sa photo, a phantasmé en prendre soin, accueillir ses sourires, murmurer son nom, se faire appeler maman. Cette femme a été évaluée par un ou une professionnelle, qui l'a déclarée apte à adopter, à devenir mère, saine d'esprit donc et compétente, cette future maman. Observez-la un an après l'arrivée de l'enfant. Renfermée, la larme à l'oeil, grossie ou bien amaigrie, insomniaque, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle ne sort plus du tout ou bien court de spécialiste en spécialiste. Son couple va mal. L'enfant? Si vous les visitez (imposez-vous, les parents n'invitent plus depuis longtemps), il vous apparaîtra charmant, vif, se glissera sur vos genoux, vous prendra par le cou, voudra partir avec vous. La mère sera soit distante, soit contrôlante (à vos yeux), elle vous l'enlèvera des genoux, il fera alors une mine tellement triste que vous aurez envie de le rescaper. Dans la voiture, au retour, vous direz à votre conjoint "On dirait que Véronique ne l'aime pas, son petit Benjamin. Tu as vu comme il voulait s'en venir avec nous? Il a l'air vraiment malheureux. Et il est si adorable!"

Partout, la mère de cet enfant entendra et lira qu'avec de l'amour et du temps, les troubles se résorberont. Mais plus le temps passe, plus cet enfant fait des crises, avec elle, les crises! Avec les autres, il est charmant. Il ne veut pas quitter la garderie quand elle vient le chercher, s'accroche aux éducateurs. Elle doit le leur enlever de force. Valorisant? Pas tellement. Si cette mère n'a que ce seul enfant, comment se sent-elle? Son entourage la laisse tomber, de plus en plus persuadé que cet enfant est maltraité. Pourquoi la rejetterait-il avec autant d'emphase si sa vie avec elle était agréable et aimante?

Mon propre père, auquel ma fille s'accrochait avec l'énergie du désespoir, m'a demandé si je la battais! Quand on en est rendu là, on est pas mal seule dans l'aventure parentale.

Il m'aura fallu ma super psychologue, pour me faire comprendre à moi, que le temps n'arrangerait pas les choses, que ma fille avait un trouble grave de l'attachement, qu'elle ne pouvait pas s'épanouir dans un milieu familial, que l'amour d'une mère l'écrasait, qu'elle avait besoin d'un milieu neutre et très encadrant, qu'en lui procurant un tel milieu, je répondais à ses besoins et, loin de l'abandonner, j'étais présente pour elle, d'une façon qui lui convenait vraiment.

lundi 4 octobre 2010

Jalousie

J'ai vu un condo qui pourrait convenir à Dix-neuf ans. Elle a eu la mauvaise idée d'en parler à Vingt-et-un ans. Celle-ci m'appelle pour que je paie la seconde partie de ses cours de conduite (c'était convenu) et me glisse mot de ce fameux condo qui changerait sa vie si elle pouvait donc en avoir un, elle aussi. Mais voyons, Vingt-et-un ans, je n'ai pas les moyens de vous acheter un condo à vous quatre, que vas-tu penser là, calcule un peu, il faudrait que je sois millionnaire. Si je pense à aider Dix-neuf ans, c'est à cause de Petit-fils qui n'a pas demandé à vivre dans la misère. Mais il s'en fout Petit-fils, c'est un bébé, me répond-elle, il ne se rendra compte de son environnement que dans quelques années.

Je me sens pressurisée de toutes parts. Je n'aime pas du tout cette impression d'être un citron. Téléphone à Dix-neuf ans. S'en fout du condo, Dix-neuf ans. Je vais m'arranger autrement, me dit-elle, pas le temps de te parler, je retourne en classe.

Un autre voyage? Oui, loin, très loin et ça presse.

jeudi 30 septembre 2010

Poids

Il faut apprendre de ses erreurs. Lors de mon voyage en Chine "classique" en avril, j'avais pris dix livres. Cette fois, chez les Ouïgours qui ont une cuisine bien plus savoureuse à mon goût à moi, pas une once. La seule différence? J'ai systématiquement évité le riz, aucun autre changement. Mangé tout le reste sans me priver. Et aussi, je ne prenais de la bière qu'un jour sur deux, alors que c'était à deux repas par jour tous les jours lors du dernier voyage. Petits changements simples et efficaces. Bravo à moi!

Au retour du voyage d'avril, non seulement j'avais pris dix livres mais j'ai continué allégrement à grossir. Et la même chose est en train d'arriver. Aucun pain et fromage en vue pendant trois semaines, pas de vin non plus, (bien qu'on ait déniché une fois ou deux une bouteille de vin chinois excellent!) , alors j'ai tendance à me garrocher un peu trop sur ces produits rares qui m'ont manqué. Surtout hier, tiens, avec ma bonne amie venue souper et qui nous accompagnait au théâtre. Parle parle, jase jase et le délicieux pain à l'ail tout frais y a passé avec le brie qui l'accompagnait sans parler du Pinot noir, ce vin si excellent pour la santé si on ne passe pas à travers la bouteille.


Mais ça ne se passera pas comme ça! Que non! Je suis la maîtresse de ma destinée et de mon corps. Au Weight Watchers ce soir et que ça saute!

mercredi 29 septembre 2010

Loin

Ce que j'aimerais être encore en Chine, loin, protégée des mauvaises nouvelles, sans internet, sans téléphone, loin. La réalité me tombe dessus un peu trop vite. Dix-neuf ans qui pleure, découragée. Son chum (ex-chum) lui apprend ce matin qu'il s'en va un mois en France, elle a plein de travaux scolaires à faire, il lui faut trouver un autre logement, elle ne dort plus, doit courir ce soir pour aller chercher le bébé à la garderie. Pleure. Et je pleure avec elle.

mardi 28 septembre 2010

Le gruau

C'est ce que je me suis fait ce matin. Avec du chanvre, des canneberges, du ginseng (en flocons, frais de Chine!), de la levure bio, du chia, des graines de sésame bio et de la graine de lin moulue bio évidemment. J'exagère? Mais je suis excès, tout en excès, même au niveau de la santé. Je suis certaine que vous voulez savoir si mon voyage m'a fait maigrir. Non, ça ne vous intéresse pas du tout? Je vais l'écrire quand même! C'est chez moi ici, j'y fais ce que je veux. Pas maigri mais pas grossi non plus et pas perdu la forme non plus. Aucun pneu en vue. Classe de yoga hier avec la super nana qui ressemble à une publicité nautilus. Hier, elle nous a fait un petit discours ésotérico-yoga, style "Je le sais bien que vous êtes comme moi et que vous vous demandez si vos ongles sont impeccables quand vous faites des asanas, si le triangle met en évidence vos super-abdos que vous venez de travailler sur les appareils, si vous faites tout à la perfection, si ça va finir bientôt aussi, mais je vous le dis, le yoga est vivre le moment présent, alors prenez conscience que vous vous ferez peut-être frapper par une auto en sortant d'ici, donc, arrêtez de penser tout le temps et laissez votre corps faire le travail sans vous juger." J'ai souri intérieurement, car elle avait probablement raison en imaginant que mes très jeunes consoeurs de yoga, des étudiantes de Mcgill avec des costumes de sport qui doivent coûter aussi cher que leur cours de médecine, se préoccupaient de leur vernis à ongles pendant leur session de yoga! Je suis la seule femme mûre de ces cours maintenant, retour à l'université oblige. Pas grave. Je prends tout et les classes font partie de mon abonnement. Pas gaspilleuse la femme libre.

Mon confrère de cours d'été sur la Chine, celui à qui j'avais offert mon corps et qui l'avait refusé, celui qui a continué à me voir en toute amitié, celui qui rentre tôt à la maison parce qu'il vieillit dit-il (il n'a que soixante-deux ans!), celui qui a une petite bedaine, pas de cheveux et qui aurait bien dû profiter de tout ce que je lui offrais, misère! et que je ne lui offrirai plus, entendons-nous, il ne me tentait même pas tant que ça en plus et plus du tout maintenant, celui-là donc m'a inscrite à des cours des Belles soirées de l'université de Montréal. Ça faisait longtemps que je voulais savoir de quoi ça avait l'air. Intelligence émotionnelle, cours sur la Chine (encore! je vais bien devenir experte!) et série de conférences sur l'histoire de la religion au Québec. Ça risque d'être passionnant!

Le voyage? Le clou de l'expérience devait être la nuit en campement dans le désert de Taklamakan où nous nous rendrions en chameau. Nous étions dix-sept voyageurs. Le guide, prétextant que depuis les changement climatiques, il pouvait pleuvoir même dans le désert (!!!) nous a donné le choix entre une chambre à l'hôtel et la tente dans le sable. Et qu'ont choisi quatorze des voyageurs, avec soulagement et un enthousiasme qu'ils ne pouvaient dissimuler? L'hôtel, bien sûr. On s'est donc retrouvées trois voyageuses, ma fille, une aventurière et moi, avec six chameliers, deux guides et six chameaux en expédition dans le désert. On se sentait princesses pas à peu près. Ce fût extraordinaire, rien de moins. Je suis tombée amoureuse du désert et je ne rêve que d'y retourner. Ce sera fait, comptez sur moi.

lundi 27 septembre 2010

Décalage horaire

Je ne le sens pas encore. En fait, j'ai tellement d'énergie que je n'arrive pas à dormir. Treize heures de vol de la magnifique Shangai à Paris et puis un autre petit vol de sept heures jusqu'à Montréal. Je ne dors pas en avion. Vu plein de films et de nuages, ma petite Seize ans endormie sur mon épaule. Dix-neuf ans était bien à l'aéroport et avec petit-fils en plus, malgré l'heure tardive. Elle a éclaté en sanglots dans mes bras. Du coup, j'ai pensé catastrophe. Ma mère? Mon fils? Mon autre fille? Non, non, ils vont bien, je me suis ennuyée, me dit-elle. Évidemment, j'ai su un peu plus tard dans la voiture que beaucoup de choses s'étaient passées pendant mon absence. Elle se sépare et c'est définitif. Le fait d'avoir trouvé son conjoint avec une autre femme dans leur lit alors qu'elle revenait à la maison récupérer un objet oublié a mis un point final à un couple qui tenait bien mal la route depuis un certain temps. C'est pourtant là-bas qu'elle est allée dormir avec petit-fils qui est encore plus beau, plus fin, plus intelligent et plus adorable (bon, je suis une grand-mère gaga et je m'assume, mais vous le verriez et vous seriez d'accord avec moi, j'en suis certaine!).

Pas dormi pendant des jours donc et incapable de dormir encore. Quand je vais tomber, je vais tomber. Là, je me sens vivante et exaltée. Seize ans est une voyageuse extraordinaire, aimée de tous, intéressée, partante pour toutes les aventures. Nous nous entendons vraiment bien en voyage et nous complétons. Ce matin, retour à l'école même si nous sommes arrivées dans la nuit. Elle dort en avion, elle, heureusement! Devra se lever dans cinq minutes. C'était le contrat passé. On a eu un beau voyage. Je vous en reparlerai ( un peu! ;o)

dimanche 5 septembre 2010

Chine, cinéma

Je fais mon lavage. Dans le but de faire ma valise. J'ai très peu de vêtements. C'est voulu. Dépouillement. Alors archi-simple de faire ma valise. Je lave et hop! dans la valise. Je suis rentrée à minuit hier soir, après le dernier film. Le meilleur jour pour aller au festival des films du monde, c'est lundi. On présente alors les coups de coeur du public. Vous risquez donc moins de voir des films moins bons. J'en ai vu de tous les genres et dans certains cas, je me forçais pour rester jusqu'à la fin, ce qui aurait été contraire à l'éthique du vrai cinéphile. Mais des excellents aussi, j'en ai vu et des à voir absolument. "Blue knight", qui se passe en Mongolie. "Oxygène", dans un hôpital et surtout "The day I was not born", du jeune et charmant réalisateur Florian Cossen, en Argentine. Ces trois-là, allez-les voir lundi. Vous m'en donnerez des nouvelles!

Ma fille dort toujours. Je n'ai pas vérifié sa valise qui est prête depuis longtemps. J'ai un peu peur que ses tenues soient trop sexy pour le monde musulman où nous nous plongerons. Mais oui, il y a des musulmans en Chine et c'est chez eux que nous allons, chez le peuple ouïgour. On nous a demandé d'apporter des foulards, c'est fait. Je suis calme, pas trop enervée encore. C'est bien. Un peu d'exercice, j'ai négligé avec tout ce cinéma et puis ce sera le départ, en douceur. Je penserai à vous, amis lecteurs! À bientôt!

jeudi 2 septembre 2010

L'action

C'est vraiment ce qui me sauve, me motive, me rend allumée et vivante. Bien des projets en vue. Le premier étant de vivre le moment présent. C'est maintenant que ça se passe. Rendre les autres heureux aussi, le bonheur éclabousse. J'ai donc eu une bonne idée de vivre intensément ce festival des films du monde juste avant mon voyage, plus qu'avant, pendant, je manquerai les derniers jours, pas grave, j'en vois tellement de films que mon passeport est grandement rentabilisé. Cent dollars pour tous les films que je veux. C'est rien du tout. Et en plus, j'habite à distance de petite marche des cinémas participants. Ce déménagement au centre-ville a été une autre bonne décision. Fière de moi je suis. En plus du plaisir associé au cinéma, les films m'empêchent d'angoisser sur le voyage. Car, oui, j'angoisse et j'ai badtrippé avant mon dernier départ en Chine. Peurs irraisonnées. Une fois l'avion décollé, envolée l'anxiété. Mais cette fois, en étant tellement occupée, presque survoltée, pas le temps de m'inquiéter. Je songe à bénévoler au retour ou bien à planifier un autre voyage tout de suite. Pas de temps à perdre. Vivre. Aider. Bouger. Action!

mardi 31 août 2010

Films, misère, voyages et cie

Je vois des documentaires. Bouleversants. Criants de vérité. Des catastrophes, des restants de catastrophes, des gens courageux, des visages burinés, l'impression de regarder des images d'un autre siècle et pourtant, ces gens-là existent vraiment, tout de suite, aujourd'hui, avec leur misère, leur travail acharné, leurs traits burinés et le monde qui les a oubliés tout seuls avec les petits bouts de bois qu'ils ramassent dans les décombres, pieds nus, pour se reconstruire une maison de leurs mains nues, sans outils. Leurs corps décharnés avec pour tout repas du riz avarié. Déchirant. J'admire ces cinéastes courageux qui montrent la réalité sans faire de commentaire. Les images parlent.

Les films de fiction sont presque aussi déprimants. Plusieurs. Les deux films québécois vus qui sont dans la course sont noirs. Aussi noirs l'un que l'autre. Une petite lueur d'espoir à la fin, mais vacillante. Des personnages fuckés autant dans un film que dans l'autre. Des qualités artistiques, oui, mais de la longueur, de la lenteur, et finalement peu de profondeur. Si je devais me faire une idée du Québec à partir de ces films, je trouverais que les paysages sont magnifiques comme dans "route 132", que les acteurs jouent fort bien, et c'est le cas également dans "Tromper le silence" de Julie Hivon, mais je concluerais que les Québécois sont de grands blessés émotifs, qui trempent dans le drame et boivent et fument et volent et se mutilent pour soigner leurs grands bobos. Il sacrent, parlent peu et sont solitaires. Les gens de la campagne de "route 132" avec la magnifique Andrée Lachapelle qui est toujours aussi magnifique même si on l'a affublée de vêtements de petite vieille, ceux-là semblent sains. Le Québec rural, il n'y a que ça de vrai? Est-ce le message? Y en-a-t-il un message? Ai-je aimé ces deux films? J'aurais voulu aimer celui de Julie Hivon, il faut encourager les femmes. J'aurais beaucoup voulu aimer. Mais non. Attention, je ne dis pas que ce soient des films dénués de qualités cinématographique, il y a de belles images, fortes même. Mais le propos ne m'a pas touchée. Une femme solitaire qui ne vit que pour son art qui s'est querellée avec son frère lui-même un grand fucké et qui trouve un gars plus fucké encore pour en faire le sujet d'une exposition et indirectement redonner un sens à sa vie, voilà le sujet, le propos. Évidemment, le grand fucké a vécu un drame, on le découvre dans le film. Triste.

Je suis un peu tannée des films tristes, ça paraît? Semblerait que ce soit ceux-là qui gagnent des prix ou à tout le moins qui se retrouvent en compétition, car c'est difficile de trouver des films plus joyeux, sans tomber dans la comédie grosse et grasse comme "Chance" de Abnair Benaim, que je ne recommande pas. Il y a pourtant moyen de faire un film qui se passe en grande partie dans un hôpital et qui met en scène des jeunes qui souffrent de la fibrose kystique, avec sensibilité, réalisme et espoir, comme dans le magnifique "Adem (Oxygène)" qui est certainement mon préféré parmi les 17 films que j'ai vus jusqu'ici.

vendredi 27 août 2010

Partie

Pas en Chine. Au festival des Films du Monde. J'ai le passeport. Cinq films aujourd'hui. Je plane.

mercredi 25 août 2010

Question et réponse

"Trente ans m'a demandé si je regrettais ma décision de garder le bébé avec tout ce que je sais maintenant et je lui ai répondu que ...

On était dans la voiture ce matin de retour du Costco où Dix-neuf ans avait fait provision de couches. Je la conduisais à son collège. Elle avait des jeans déchirés aux genoux. Les avait achetés comme ça. La mode.

J'étais certaine de la suite de sa réponse:

"non, je ne regrette rien et avoir mon bébé est la plus belle chose de ma vie."

Mais ce n'est pas du tout ce qu'elle a dit!

"Je lui ai répondu qu'avoir su ce que je sais maintenant, je me serais fait avorter. C'est ce que je dis à mes amies enceintes qui me demandent conseil. C'est dur, très dur. Je suis prise là-dedans, j'essaie d'en tirer le meilleur et de prendre mes responsabilités. Je sais que ça fait grandir et tout et tout mais ma vie serait bien plus facile si je n'avais pas d'enfant, c'est clair. Il m'a félicitée pour mon honnêteté, il a dit que c'était un signe de maturité."

mardi 24 août 2010

Du temps qu'il fait et de nous et de vous et de la vie qui passe et dont il faut profiter

Tout le monde parle de l'automne. C'est la rentrée scolaire qui fait ça bien plus que le temps qu'il fait. À Montréal, tout est au beau fixe encore. Et pour longtemps peut-être. Septembre est un mois magnifique et chaud depuis plusieurs années.

Mais cette rentrée n'est pas comme les autres pour nous. Elle ressemble à une sortie. Nous partons pour la Chine, pour le désert de Chine, pour des régions plus sauvages et nettement moins peuplées que celles du circuit régulier Shangaï, Xian et Beijing. Nous allons camper dans le désert et faire pipi dans le sable comme les chats. Nous séjournerons aussi dans des régions éprouvées par les coulées de boue, moins drôle. Je n'ai jamais vu de catastrophes naturelles (naturelles, mon oeil, semblerait que celle-ci soit causée par le développement trop rapide!), de zones sinistrées, de gens en détresse. Pas certaine que ça me tente. Pour aider, ça va, pour passer, non. Je me sentirais comme les bateaux de riches touristes qui allaient pique-niquer et nager dans les eaux cristalines d'Haïti pendant que tout à côté les gens vivaient sur la rue, leur maison détruite par le tremblement de terre. On a cependant plaidé que les touristes en question faisaient rouler l'économie et que la dernière chose dont Haïti avait besoin, c'était bien de se faire totalement abandonner par tous. Savez-vous qu'il y a déjà eu un club Med à Haïti, bien fréquenté et couru? Savez-vous que moi je suis allée en voyage de plaisance à Jacmel avec une amie, dans le temps de Duvalier qui était sur tous les murs et qu'on barrait la porte de notre chambre d'hôtel et qu'on la retrouvait toujours grande ouverte la porte, avec jamais rien de volé. Savez-vous qu'une fois, une jeune fille s'était trompé dans la monnaie et qu'elle m'a courue pendant plusieurs rues pour me remettre le peu qu'elle me devait? Savez-vous qu'on allait danser le soir et qu'on rentrait par les rues noires et qu'on se sentait en sécurité? Savez-vous que mon amie avait demandé un philtre d'amour à une guérisseuse et qu'elle l'avait fait boire à l'homme de ses rêves et qu'ils avaient fait l'amour le même soir? Savez-vous que j'adore ce pays au sable noir et que si mes filles ne veulent pas y retourner ce n'est pas faute de leur en avoir parlé avec admiration? Non, vous ne savez pas tout ça, ni que les enfants nous suivaient dans les campagnes en nous montrant du doigt et en criant "Blanc, blanc!"

Mais c'est en Chine que nous serons dans deux semaines, Seize ans et moi et du coup, notre rentrée est un départ. Cette année ne sera pas comme les autres. Seize ans n'est plus légalement obligée d'aller à l'école. Je n'ai plus aucun espoir (il doit m'en rester une petite graine de rien du tout, car c'est avec un zeste de peine que j'écris ça) qu'elle ne finisse son secondaire, ni même qu'elle le commence en fait. Sa vie sera différente. Je vais l'avantager dans mon testament, c'est certain, elle sera toujours au salaire minimum, ce qui n'est pas le cas des trois autres. Je ne crois pas à la justice et à l'égalité pour ce qui est des enfants, je crois au cas par cas et aux besoins particuliers.

Hier, j'avais mes quatre enfants chez moi, très extrêmement rare que ça arrive, Vingt-et-un an n'avait pas vu Trente ans depuis des années. Tout s'est fait spontanément. Ils sont arrivés les uns après les autres et Dix-neuf ans est allée chercher Petit-fils pour compléter le tableau. Bonheur et fierté. Elle semble aller bien Vingt-et-un ans, mais je ne crie jamais victoire avec elle. J'apprécie plutôt le moment qui passe au moment où il passe.

dimanche 22 août 2010

Jeunesse

Des jeunes filles autour de moi, une de quinze, deux de seize. Deux dorment sur les divans, la troisième doit être dans la chambre. J'ai couvert les deux du salon, qui dormaient tout habillées. À l'ordi, des bols avec un fond de lait, la boîte de céréales par terre, tiens, ils ne m'en ont pas laissé de lait pour mon café, le carton est sur le comptoir. Une envie de devenir furieuse et de réveiller ma fille pour qu'elle nettoie. Et puis non, faudrait me crinquer pour demeurer longtemps fâchée.

Des amies d'enfance de Seize ans. Hier, au Commensal, elles se rappellaient des souvenirs de maternelle et de première année. J'en apprends des choses quand je suis avec elles. Je ne dois pas être considérée comme un parent bien menaçant, car elles parlent avec peu de censure. Elles savent pourtant que tout ce que je considère dangereux pour elles sera rapporté à leurs parents. Comme la fois où l'autre seize ans avait parlé de suicide. Ma fille était bouleversée. C'est moi qui ai appelé le père de la petite. Je voudrais qu'on fasse la même chose pour ma fille.

Elles sont vierges toutes les trois. En parlent librement. S'en vantent même. Deux d'entre elles se sont déchirées pour un gars. Grave. Des injures verbales et sur internet. Des clans qui s'étaient formés. De les voir redevenues amies me sidère et me rassure aussi. Rien d'irrémédiable.

Elles voulaient aller au cinéma. Avant, j'aurais peut-être (très probablement) payé pour toutes les trois. Les amies sont de condition modeste. Mais j'ai une nouvelle politique. La même que pour mes autres enfants, même si Seize ans a des problèmes d'apprentissage, à partir de cet âge-là, on paie ses sorties et ses vêtements. Elle vient de travailler deux semaines pour le bureau de mon frère mais n'a pas encore reçu de salaire. Le ciné attendra.

J'ai appris d'autres choses qui m'ont fait de la peine sur le coup lors de ce repas végétarien. Ma fille a été persécutée par le chum d'une fille de sa classe. La fille de sa classe en question est venue chez nous plusieurs fois et elles se prêtent des vêtements et je pensais que tout était correct. Lors de sa dernière visite, elle a utilisé ma fille pour la couvrir et faire croire qu'elle couchait chez nous alors qu'elle couchait chez son chum. Elle n'a que quatorze ans. Le chum en question a demandé à Seize ans de lui prêter un Bixi ( ma fille a une clé) et il l'a plantée là sous la pluie pour aller se promener avec l'amie sur la barre de la bicyclette. Ma fille courait en arrière. C'était la nuit. Ils étaient dans l'est de Montréal dans le coin des feux d'artifice qu'ils devaient aller voir. Finalement, ils ont remis le Bixi en place et reconduit ma fille au métro (fiou!). J'étais sortie et je les croyais toutes les deux à la maison. Je n'ai rien su de cette histoire parce que quand je suis rentrée, ma fille, qui venait d'arriver, était sous la douche. Elle m'avait dit que son amie était rentrée chez elle.

On a alors discuté toutes les quatre de la faculté de dire "non", de s'opposer, de quitter en cas de doutes. Jamais ma fille n'aurait dû sortir un Bixi pour ce garçon. Dire non, dire non. En tout cas, on lui a matraqué ça dans la tête. Elle est trop gentille. Cette fois, elle était attirée par les feux d'artifices et en fait, ils n'y sont jamais allés. C'est bien qu'elle ait parlé de cette histoire, on a pu la supporter, la conseiller, et puis elle s'est vidé le coeur. Bon point. Si je n'avais pas emmené les trois filles au restaurant, je n'aurais rien su de l'histoire.

J'avais su tout de même pour le fait que la jeune avait couché chez son chum au lieu de chez nous, car sa mère a téléphoné pour lui parler le lendemain. Ma fille avait alors dit qu'elle était déjà partie. Comme j'avais entendu la conversation, j'avais convaincu ma fille de dire la vérité à la mère, ce qui avait été fait.

jeudi 19 août 2010

Suite

Je ne lâche pas. La première raison pour laquelle je dois contrôler mon poids et faire de l'exercice est la prévention du diabète qui court dans ma famille. J'allais l'oublier. Maintenant, je ne vois plus l'entraîneur qu'une fois par semaine, alors c'est à moi à me faire un programme les autres jours. J'en suis capable. Aujourd'hui, yoga avec mon super prof guru qui me pousse. C'est musculaire et très cardio aussi en plus du volet spirituel. Une heure trente intense. Le bon côté de faire du yoga le soir, c'est que ça m'empêche de manger. C'est le soir que je ressens la faim, le jour, ça va bien.

Il y en a des hommes dans ma vie. Platoniques. Le monsieur qui veut se marier est toujours dans le décor avec des histoires toujours plus abracadabrantes avec les femmes qu'il rencontre. Vraiment, il y a des femmes (et des hommes) qui sont prêtes à tout pour se matcher. On va aller dîner pour s'en parler.

Je reviens pour la suite.

mercredi 18 août 2010

Manger

Je n'arrive plus à me priver comme avant. Je ressens bien moins de pression aussi. Je n'ai à plaire à personne d'autre qu'à moi-même. L'exercice, je ne lâche pas. J'y trouve de la satisfaction. Mais un beau plat de pâtes aux crevettes avec une salade à la vinaigrette à l'huile d'olive, sans calculer les cuillerées d'huile d'olive (avec WW, on avait droit à deux cuillerées à thé par jour), avec un verre de vin soigneusement choisi et même deux verres, je ne vois plus pourquoi je m'en priverais. C'est un des plaisirs de la vie et en plus, je ne baise même plus. Je sens, je sais, que je ne pourrai pas fonctionner comme ça très longtemps, sous peine de devenir carrément toutoune et ça non plus, je ne le veux pas. En fait, depuis quelques jours, je commence mes journées avec l'intention de me remettre à la diète, de me restraindre, de me contrôler et je finis la journée avec un repas copieux et bien arrosé, en jasant avec ma fille qui revient de son travail. Nous sommes rieuses et détendues. Je ne vais quand même pas la laisser souper seule et je lui cuisine de bons petits plats, parce que j'aime ça et parce que ça lui fait plaisir et ça me fait plaisir aussi. Beaucoup plus difficile la discipline alimentaire quand Fille est là. Je ne veux pas lui transmettre mes bibittes, mes obsessions face au poids, alors je ne lui en parle jamais et je mange. Bon! Si je cherche une coupable pour mes excès, je ne devrais pas la blâmer, la seule coupable, c'est moi. Au retour de Chine, on va s'inscrire aux Weight Watchers, une amie et moi. Toute seule, je n'y arrive pas, c'est clair.

Je ne me pèse pas mais quand les vêtements deviennent serrés, c'est la panique. Et la gêne avec mon entraîneur, qui scrute mon corps de près. Je me demande si toutes les femmes de plus de cinquante ans vivent le même combat, quotidien. Se restraindre et être fière de soi ou bien manger avec plaisir et avoir honte. Il y a quelque chose de malsain là-dedans. Mais les femmes minces de mon âge que je connais font toutes des efforts et des régimes. Les autres grossissent, prennent de la grosse poitrine de matante et n'ont plus de taille. Je ne veux pas ça, je ne veux pas ça, je ne veux pas ça. Vieillir j'accepte (ai-je le choix?), mais grossir, non.

dimanche 15 août 2010

Le mariage

Merci pour vos nombreux messages, que j'apprécie grandement, à mon billet précédent sur l'homme trop beau. On me conseille de ne pas me fermer à l'amour. Soyez assurés que ce n'est absolument pas le cas. L'amour me tomberait dessus que je me marierais cette fois et c'est absolument la première fois de ma vie que je pense à une telle chose. Je deviens pro mariage avec le temps moi qui étais si farouchement contre. Pour mon fils de trente ans, le dilemme est énorme. Il est amoureux depuis quelques années d'une jeune femme adorable, charmante, belle comme un coeur, que nous aimons tous, une Palestinienne comme on les imagine avec la chevelure noire fournie et les yeux d'ébène. La jeune femme, bon, plus si jeune que ça, elle aura bientôt le même âge que mon fils, est de religion musulmane. Elle ne pratique pas, mais ce n'est pas le cas de son père, qu'elle adore et avec lequel elle travaille en plus! Pas question de couper les liens avec sa famille, très importante dans sa vie. Elle a des jeunes frères et soeurs et s'en occupe beaucoup. Pour sa famille, il serait impensable qu'elle soit en couple sans mariage. Ne nous méprenons pas, elle a son propre appartement et ne porte pas le voile et son père ne surveille pas ses allées et venues. Sauf qu'il ignore l'existence de mon fils! Totalement. Trente ans habite Hull car il travaille à Ottawa, mais tous les week-ends, c'est chez son amoureuse qu'il réside, à Montréal. Quand elle va voir sa famille, il ne l'accompagne pas évidemment, il n'existe pas! S'ils se mariaient, il serait accepté, selon elle, même s'il n'est pas musulman. Ce serait si simple s'ils se mariaient! Bon, je ne m'en mêle pas, je sais, je sais, ce n'est pas de mes affaires. Je sais où est ma place.

D'autant plus que Dix-neuf ans ne cesse de me la rappeler! Elle m'a rapporté la voiture le réservoir d'essence presque vide alors que je la lui avais laissée le réservoir plein. J'ai mis en doute sa capacité financière à se promener en voiture, ce qui m'a valu un boudage en règle. Au brunch, elle a mis petit-fils loin de moi (pour se venger?) et s'est plaint de toute tentative de ma part pour m'en occuper. J'ai lâché prise. Je jasais avec ma mère et ma tante mais je trouvais ça plate que Dix-neuf ans soit loin de nous à bouder. Quand j'ai essayé de renouer contact, ma mère m'a dit de la laisser bouder, que c'était son problème et qu'en lui accordant de l'importance, j'encourageais un mauvais comportement. Bref! Un brunch pénible cette fois. Heureusement, j'ai pu emmener Petit-fils se promener dehors avec moi pendant que les autres finissaient leur repas. Tout est magnifique avec lui qui découvre la vie.

Dix-neuf ans nage dans le stress, alors il faut être indulgente. Elle commence ses études au cegep dans deux semaines, elle vit toujours dans un taudis et elle songe sérieusement à se séparer. Elle s'occupe bien de son fils et le père aussi, selon ce que j'en sais. Je suis l'adulte (la plus adulte des deux), restons zen.

Hier soir je suis allée au restaurant chez Jano, à deux pas de chez nous, avec Voisin et son amoureuse. Une belle soirée. Des sourires complices et de l'amour dans l'air. Il a recommencé à créer pour une exposition qu'elle lui organise au mois d'octobre. Elle lui apporte l'amour et la réalisation de soi par l'art. Il est vraiment très heureux, apaisé, et ça paraît. Ils sont venus prendre le thé chez nous ensuite. Une toute petite femme rousse, ronde, rigolotte et sympathique. Elle prend soin de lui et est visiblement amoureuse. Il est gentil avec elle, ça m'a surprise. Elle faisait des erreurs et d'habitude, il se hâte de reprendre celui ou celle qui en fait, avec un petit ton supérieur de celui qui sait tout. Il la reprend aussi, évidemment, mais avec chaleur et gentillesse. Elle fait ressortir le meilleur en lui, c'est évident!

Elle a mon âge et ils se sont rencontrés par réseau contact. Alors, rien n'est impossible, j'en ai la preuve. Mais ai-je envie de m'engager là-dedans? On verra. Pour le moment, le bel Homme qui ne m'envoyait que des mots d'esprit, pas des mots d'amour! ne m'écrit plus et c'est bien correct comme ça.

Je ne suis pas tout à fait à la veille de me marier, je pense! ;o)

Je me sens plutôt bien au moment où je vous écris, chers lecteurs. Je suis allée conduire Dix-neuf ans chez elle et ça a pris un temps fou. On était bloqués par le défilé de la Fierté gaie et bébé a pleuré tout le long. Dix-neuf ans a appelé le papa qui est venu cueillir l'enfant à l'auto, il a mis sa petite tête sur son épaule et plus un son, rassuré qu'il était le petit. Seize ans essaie des vêtements, je l'ai chassée de l'ordi la pauvre, je bois du vin (El miracle planet, un vin biologique que j'adore) et je mange des cachous, pleins de nutriments mais aussi de calories, je sais, je sais. En ce moment-ci, je m'en fous de mon poids. Tannée des régimes, totalement tannée de ces restrictions que je m'impose depuis tant d'années. Demain sera un autre jour évidemment!

Je pourrais appeler ma nouvelle amie, celle qui habite NDG et qui est folle du cinéma, j'ai un message d'elle sur mon répondeur. Je pourrais prendre un long bain avec de la lecture (non, éliminé, trop statique). Je pourrais aller encore au restaurant (à envisager, j'en ai ras le bol des régimes, vous l'ai-je dit? Je me sens comme dans la partie Eat de Eat, pray and love), je pourrais me promener avec un parapluie (on sent l'orage) longtemps, j'adore faire ça. Je pourrais me masturber tranquillement dans ma chambre. Je pourrais continuer à lire et à écrire sur l'ordi. Je pourrais continuer à chercher les villages que je n'ai pas encore trouvés sur la carte de la Chine. Je pourrais aller dans un bar (des années que je n'ai pas fait ça). Je pourrais vendre mon condo, non, pas le vendre, y installer Dix-neuf ans, et partir avec Seize ans faire le tour du monde, bon, une partie, jusqu'à ce qu'on n'ait plus d'argent. Je pourrais tout faire. Je suis libre.

jeudi 12 août 2010

Trop beau

Je vous avais dit que j'étais sur réseau-contact sans y être, sans photo, anonyme, sans payer, voyeuse occasionnelle cachée et silencieuse. Mais depuis une dizaine de jours, il y avait cette correspondance de l'esprit avec cet être dont je ne savais rien sauf qu'il était brillant et que sa brillance s'accordait parfaitement avec la mienne. Il rentrait du travail à dix-huit heures, il ne me l'avait pas écrit, mais j'avais deviné, car c'est à cette heure qu'il répondait à mon message du jour. Et on rigolait. Beaucoup. J'attendais son message de dix-huit heures dix, toujours punché et je lui en pondais un autre encore plus punché le lendemain. Sans rien savoir l'un de l'autre de plus que les informations succinctes de la fiche. Incognito. Vues de l'esprit. Plaisir solitaire partagé.

Et voilà qu'il a eu la mauvaise idée de m'envoyer sa photo. Il est beau. Trop beau. Je n'ai tout simplement plus envie de lui écrire. Il n'y aura pas de message de ma part demain.

mardi 10 août 2010

Violence et impuissance

Deux événements qui me font grincer des dents et me sentir bien impuissante. Hier, en m'en allant en voiture au Costco, il y a une voiture de police stationnée les portes ouvertes du côté du trottoir. Je vois un corps sous la voiture en passant. Je pense que le policier est en train de réparer quelque chose qui ne marche pas en-dessous. Et puis là, à la lumière, j'entends une voix suppliante "Aidez-moi. Il m'écrase la tête sur le trottoir. Il m'écraaase." Il y a donc un homme, qui est maintenu au sol par un ou des policiers. Je ne vois plus, je suis à la lumière. Heureusement, il y a une femme et un homme à bicyclette qui regardent le tout intensément, arrêtés. Je voudrais aider, faire quelque chose. La lumière passe au vert, je dois continuer, je suis en plein centre-ville. Et si c'était de la violence policière pour vrai? Caché, comme ça, le policier pouvait bien faire n'importe quoi. J'espère que les deux cyclistes vont rester là et intervenir si besoin est. Vraiment, moi, j'interviendrais, même au risque de me faire arrêter moi-même. Je pense que la majorité des policiers font bien leur travail, mais il y en a qui sont là à cause de la puissance, de la domination que ça leur donne. Ceux-là, il faudrait les éliminer. Il y a aussi tous les gens qui souffrent de maladie mentale, qui ne méritent pas d'être maltraités pour autant, même si leur comportement est socialement inacceptable.

Et puis, ce matin, au retour du gym. J'entends hurler sur la rue. Un homme, qui pousse une poussette, qui crie à tue-tête des bêtises à sa conjointe. Des horreurs! Elle, toute jeune, ne dit mot, et le suit. Je peux faire quoi moi là? Je surveille du balcon au cas où il la frappe, le téléphone à la main pour appeler les flics. Mausus! Ils tournent le coin et j'entends encore l'homme hurler après la pauvre silencieuse. Quelle vie pour le bébé. Je pouvais faire quoi concrètement?

lundi 9 août 2010

Bouffée de bonheur

Un billet pour écrire que je me sens bien. Sans raison précise. Juste heureuse. Une avalanche de bonheur. Je suis en santé, j'ai de beaux enfants, je peux tout faire. Changer ma vie de bord en bord si je le décide. C'est exaltant de réaliser ça.

samedi 7 août 2010

Yoga ou musculation

Je trouve que la musculation me coûte cher avec un entraîneur privé, pour des résultats pas vraiment évidents. Bon, j'ai perdu mon pneu, mais avec neuf livres en moins, bien possible que je l'aurais perdu de toutes façons. Je travaille fort mais peut-être pas assez fort? J'ai déjà dépensé 945 dollars en honoraires à l'entraîneur, ça fait dix semaines que je m'entraine à raison de deux heures de musculation par semaine en privé, me semble que ça devrait paraître un peu! Je ne peux m'empêcher de penser à toutes les choses agréables que j'aurais pu planifier avec autant d'argent. Bref! Je deviens ambivalente, moins motivée. Je songe à y aller seulement une fois par semaine et à faire davantage de yoga.

Car, je l'ai trouvé le super fantastique professeur de yoga que je cherchais et il ne me coûte rien du tout en plus car il fait partie des services réguliers du gym. Du ashtanga yoga avec massage individuel de la nuque avec de l'huile essentielle pour chacun des participants lors du savasana. Du charisme, de la rigueur, de la musique pas yoguique du tout et pas mal flyée, de la fluidité, de la spiritualité, de la sueur. Un sentiment de bien-être complet quand je sors de son heure et demie de cours. Je laisserais bien mon entraînement de musculation du jeudi pour prendre son cours à lui le jeudi soir. Quarante-cinq dollars dans ma poche et des effets encore plus bénéfiques! Il donne des cours les jeudi soir, samedi et dimanche midi. J'y vais le samedi depuis deux semaines et j'en ressors enchantée et tonifiée. Autre bénéfice: pas trop envie de manger, tandis que je sors totalement affamée des cours de musculation.

Va falloir que j'en parle à mon entraîneur si je ne veux plus y aller qu'une fois par semaine. Il sera amèrement déçu, je le sais. Misère! Je vais attendre un peu je pense. De toutes façons, dans moins d'un mois, je serai en Chine. Gardons le statu quo d'ici là. Pas de précipitation. Du calme.

jeudi 5 août 2010

Ici et maintenant

Bon alors, on a compris: vivre le présent, profiter de ce qu'on a et de qui on est ici maintenant, désirer ce qui est déjà là. Trés bien! Et... après?

Ici et maintenant, je sais que je serai en Chine au pays des Ouïgours, dans un mois exactement avec ma fille. C'était la réunion de remise des documents hier soir. On a nos billets d'avion, yé!

Je vais toujours au gym, fidèle au poste, que ça me tente ou pas. Rien de spectaculaire comme changements, mais du durcissement subtil, des pantalons plus grands à la taille, des bras solides et forts. Évidemment, la musculation ne fait pas maigrir et je ne me prive pas trop ces temps-ci, tannée écoeurée du poisson et des salades. Va falloir réviser tout ça. Et je sors avec des amis et je bois du vin. Ici et maintenant!

J'ai une belle vie. Sans chum, ce que je déplore. C'est ma réalité et le mieux c'est d'en être heureuse, satisfaite, enchantée. Le mieux, c'est aussi de chercher à atteindre ce qui nous manque. Je choisis de mettre le projet chum sur la glace et de vivre ici et maintenant et puis ensuite, en Chine, hourra! Je vais compenser comment dans le ici et maintenant? Bon, ce n'est pas parce que je n'ai pas de sexualité avec un autre que je n'en ai pas avec moi-même. Prendre soin de moi, donc. Et puis, les amitiés m'apportent l'écoute et le partage. Les fréquenter. L'exercice intense produit des endorphines en plus des autres bienfaits immenses pour la santé. Poursuivre.

Au retour de Chine, entreprendre de vraies recherches de partenaire, avec photos et tout le tralala. On le fait ou on ne le fait pas et c'est comme ça que ça fonctionne. Les hommes ont besoin de voir la marchandise. Alors, je fais le tout pour le tout. Si ça ne marche pas, je me dirige vers les hommes mariés. Je pourrais le faire tout de suite et j'aurais un vaste choix de partenaires. Mais j'attends d'avoir vraiment exploré à fond le marché de l'homme libre avant de déclarer forfait. Moralement, c'est l'homme marié qui trompe sa femme, moi, je ne trompe personne. Et je pense qu'avec la pénurie actuelle d'hommes mûrs, il va falloir les partager, voilà. Mais les hommes mariés, ce n'est pas dans le ici et maintenant, à mon retour de Chine seulement et en dernier recours.

mardi 3 août 2010

Promenade

Sexagénaire partait le lundi soir. Il avait couché deux nuits chez L et ensuite chez un autre ami. Il espérait peut-être que je l'héberge, je ne le lui ai pas proposé. On est allés manger ensemble avec ma fille et L. Du mexicain. Je fais encore et toujours attention à ma ligne. Je ne maigris plus. Fixe mon poids. Une autre petite semaine de régimes au protéines en vue? Bon, je mangeais mes crevettes, on était sur une terrasse, j'y tenais à la terrasse, l'été est si beau, je ne veux rien en manquer. On est venus prendre le thé chez moi et puis L est partie, on a attendu l'autobus avec elle. Sexa a proposé une promenade. Il était 22 heures. On a marché longtemps. Il y avait un bar avec de la musique live, archi forte la musique. Je n'ai pas voulu rester, assourdissante la musique. "I can still stand that", a dit Sexa avec le même sourire et la même démarche féline que dans ses jeunes années, les mêmes yeux si noirs et les mêmes cheveux longs, complètement blancs maintenant.

On est allés au parc Lafontaine, devant la fontaine justement. "How are you, Libre? What happened with this guy you were in love with?" Je lui ai raconté, il a compris. Je lui ai dit alors ce que je pense depuis quelques temps, avec un arrrière-fond de peine et sans aucune réelle acceptation, je lui ai dit que je ne pensais plus aimer, que je ne pensais plus qu'il y aurait un homme dans ma vie, dans mon lit. D'habitude quand je dis ou que j'écris ça (je ne l'ai pas dit ou écrit beaucoup, mais j'ai commencé un peu), les interlocuteurs s'exclament que non, que je trouverai sans chercher, que je suis trop jeune pour penser comme ça. Il a dit "Maybe, but it is much worse to be alone in a couple than to be alone, alone. When you are alone in your couple, there is no hope, only despair, when your are alone by yourself, there is the possibility that somebody worthwhile will come along. Maybe it will never happen, but that hope keeps you alive and going." C'est comme ça que j'ai appris qu'il vivait un mariage malheureux, même si je m'en doutais déjà. "Couples go to great extent to show how happy they are, we do the same."

lundi 2 août 2010

Un souper

L nous avait invités, les quatre vieux copains, pour un petit souper concocté de ses mains. Intérieur harmonieux sur le Plateau, elle venait de se faire voler pour la deuxième fois en un an. Elle était même présente quand c'était arrivé! À jaser dans la cuisine, pendant que le voleur qui avait défoncé la moustiquaire, s'affairait dans son salon! On parlait criminalité, rage et barres de fer aux fenêtres qui seraient installées dès le lundi suivant. Quatre quinquagénaires, un sexagénaire et du vin et du pot à profusion aussi. Moi, je passais le joint sans le fumer. Même dans le vin, j'étais relativement raisonnable et je contrôlais mon ivresse, je fleurtais avec sans me jeter dedans. On discutait politique et immigration, santé aussi, l'un d'entre nous, le plus jeune, ayant subi un acv et s'en étant sorti assez bien, avec un pacemaker et un bizarre accent allemand qui lui allait plutôt bien. Il était une époque où j'aurais eu des pensées perverses envers les trois hommes présents, où j'en aurais choisi un et me serais arrangée pour que mes fantasmes se réalisent. Plus maintenant. J'en étais vaguement surprise. Les mâles étaient pourtant bien conservés et le sexagénaire, qui avait déjà été mon amant, me démontrait beaucoup d'attention. En fait, c'était pour me voir et pour voir L aussi évidemment, qu'il était venu de Toronto. Sa femme et ses enfants étaient en Europe. Entre les deux autres hommes et moi, c'était agréable mais le courant ne passait pas. L'un d'eux était l'ami platonique de L depuis trente ans, peut-être plus. Ils avaient déjà été un couple standard, s'étaient séparés et habitaient tout près l'un de l'autre depuis tout ce temps, en se voyant plusieurs fois par semaine. Si elle avait déjà eu certaines aventures, lui, non. Il était pourtant bel homme. Étrange. Ils partageaient une affection et une complicité qui était belle à voir, libre, dégagée, l'un finissant les phrases de l'autre. Fluide. Incroyable qu'ils ne baisent pas, pensais-je! Et si c'était justement parce qu'ils ne baisent pas, parce qu'aucun jeu, aucune entrave ne vient briser la communion et les rires et le joint qui va de l'un à l'autre et cette façon qu'elle avait de lui servir son assiette, comme si tout allait s'arrêter, comme s'ils étaient seuls, comme si c'était la chose la plus importante au monde, comme s'il allait la repousser son assiette pour la prendre dans ses bras, elle, en silence, avec un soupir, comme si elle était la personne la plus précieuse de sa vie. Elle était la personne la plus précieuse de sa vie. Et pourtant, ils ne baisaient pas, ils ne baisaient plus depuis trente ans. J'avais peine à y croire. Mes relations aux autres sont très sexuées. J'ai l'impression que c'est en train de changer. Je suis déstabilisée.

samedi 31 juillet 2010

Vibrateur

Je suis heureuse certainement, mais un compagnon, bon, surtout un amant, soyons franche, me manque. Je ne sais plus comment en trouver un. Je me suis réinscrite sur réseaucontact mais cette fois, j'ai été incapable, vraiment incapable de mettre une photo. Ce qui fait évidemment, qu'y être, c'est comme ne pas y être. Mais ça me permet de zieuter cependant. Jusqu'ici, il n'y a aucun homme libre de plus de cinquante ans dans ma région qui pourrait m'intéresser. Soyons franche, il y a tous ceux qui ne s'intéresseraient pas à moi d'éliminés en partant, ceux qui veulent des femmes plus jeunes, des femmes sans enfants ou enfants partis, qui indiquent la grandeur, le poids, la couleur des yeux et des cheveux de la poupée, euh pardon!, de la femme désirée. Il y en a même un qui précise qu'il veut une femme sans lunettes.

Je ne mets pas ma photo parce que c'est de l'ouvrage. Parce que je n'ose pas, parce que je n'ose plus. Je ne suis plus une jeune poulette du printemps et ce sont les jeunes poulettes qui sont recherchées. Je suis allée voir les fiches (nombreuses!) des femmes de mon âge, avec leur imposant c.v. et leur sourire si suppliant sur leurs photos retouchées. Ça me déprime. Je ne veux pas faire partie de ça. Je débarque.

Je vais m'acheter un fantastique vibrateur et puis continuer à faire de l'exercice, beaucoup d'exercice.

vendredi 30 juillet 2010

Texte à parenthèses

Pierre me disait dernièrement de suivre mon instinct qui m'a toujours bien guidée. Je suis d'accord avec lui. Seize ans est revenue enchantée de son voyage. Elle ne parle pas un mot d'espagnol, non, pas vrai! Elle en parle deux, hola! et gracias! (chère poulette de mon coeur), mais elle respire l'assurance et la fierté de la grande voyageuse. On l'attendait bien d'avance, Dix-neuf ans (avec laquelle, vous vous en doutez, je suis totalement réconciliée, elle est même de fort bonne humeur!), Petit-Fils (plus beau, fin, charmant et brillant que jamais, je craque pour lui et je suis en extase -une vraie de vraie grand-mère, qui l'eût cru?) et moi (anxieuse à l'os de revoir enfin ma fille chérie expatriée que j'imaginais traumatisée par l'expérience de l'abandon en pays étranger).

Seize ans a donc clubbé sans être cartée, bu des drinks nombreux (son favori était Sexinthebeach!) mais n'a pas vécu de sexe in the beach, s'est fait des amis surtout adultes, (les ados de son âge étant chiantes et snob), a fait du snorkeling, visité des musées et des aquariums géants, adoré sa famille d'accueil (une dame charmante qui faisait divinement à manger), dormi à l'hôtel à Madrid et à Barcelone, payé ses dépenses toute seule comme une grande (c'est facile en euros, maman, 5 euros, c'est 5 euros, pas de taxe et de calcul à faire).

Elle a passé la soirée du retour (le peu qu'il en restait) à répondre aux parents et amis qui s'étaient tellement ennuyés d'elle (tous étaient un peu inquiets que je l'ai laissé partir si loin si longtemps) et hier soir, nouveau départ, invitation chez une copine trop anxieuse de la retrouver. Elle a des ailes et la bougeotte!

J'ai passé un bel après-midi hier avec Nanou la Terre, une jolie femme d'allure gitane avec de longs et magnifiques cheveux et des yeux pétillants. Difficile d'imaginer que sa vie ne soit pas tout le temps ensoleillée! Il faut croire qu'elle est douée pour le bonheur (et pour la culture de la lavande québécoise, mais est-ce que ça ne fait pas aussi partie du bonheur?)

mardi 27 juillet 2010

Bilan physique

Alors donc, à cette période-ci, l'année passée, je pesais six livres de moins qu'aujourd'hui. Pourquoi commencer un bilan avec des mesures? Parce que c'est du concret, du vérifiable et de l'incontestable. Et c'est plutôt positif malgré les apparences. Nuançons et expliquons.



L'été passé, je venais de déménager, je faisais le programme WW et j'étais en amour. Bon, en fin d'amour, mais quand même, je frôlais mon poids santé et j'étais pétante d'énergie.



Et puis, il y a eu la rupture. Je me suis plus ou moins maintenue mais lors de mon départ pour la Chine en avril dernier, j'étais en surpoids, lequel s'est aggravé pendant le séjour en Chine d'où je suis revenue avec encore plus de poids en prime. En mai dernier, je pesais 21 livres de plus que mon poids santé. Voyant que je n'arrivais pas à les perdre, je me suis prise un entraîneur, une première dans ma vie. Le gym aussi était une première, je n'y avais jamais mis les pieds avant. Ce qui m'agaçait le plus, c'était le pneu autour de la taille. J'avais déjà été ronde mais c'était réparti partout, tandis que là, le pneu-ménopause me dérangeait vraiment esthétiquement, en plus d'être une source potentielle de maladie.



Après 18 rencontres avec mon entraîneur, à raison de deux rencontres par semaine, soit neuf semaines d'entraînement en tout, le pneu est disparu. Bon, je n'ai pas encore les abdos du siècle, mais ça s'en vient très bien. J'ai perdu neuf livres et ce n'est pas fini. Je suis à douze livres de mon poids santé. Je vais y arriver, je suis persévérante et j'ai un homme de mon bord: mon entraîneur.



C'est cher. Absolument! Je me trouve privilégiée de pouvoir me payer ça. Sans lui, je n'irais pas au gym qui m'apparaît comme un milieu hostile. Le matin, à neuf heures et demi, il n'y a que des hommes qui s'entraînent et ça sue et ça lâche des cris. Ma grande surprise, c'est que je sue aussi et que je grogne quand la charge est lourde. Communion dans l'effort! héhé! Mon entraîneur me pousse au-delà de ce que je croyais possible de faire et je lui en suis reconnaissante malgré que je le maudissse quand il me dit que j'ai encore quatre répétitions à faire alors que je me sens défaillir. Il ne me lâche pas, parfois il tient les poids avec moi mais on fait ce qu'il avait prévu pour moi. On augmente. Dépassement de soi.



Quand je sors de là, c'est l'extase. Le soleil est plus beau et l'air me caresse et je danserais sur place. Endorphines? Ça ne remplace pas tout à fait de faire l'amour mais presque.

lundi 26 juillet 2010

Prêt

J'ai décidé de lui prêter l'argent. Elle me le rendra quand elle aura accès au plan d'épargne-études lorsqu'elle commencera ses cours. Je me sens mieux. C'est un prêt, pas un don. Si je le lui refusais, c'était en grande partie pour la punir de son insolence à mon égard et de ses crises de nerfs. C'était dans l'espoir qu'elle change, qu'elle devienne moins colérique. Mais on ne change pas les gens. On peut se changer soi-même, vouloir changer les autres, c'est une erreur et une perte d'énergie. Elle changera si elle veut changer et quand elle voudra changer. Et peut-être qu'elle ne changera jamais. Son caractère de lion lui a servi dans la vie. C'est grâce à lui qu'elle a survécu en Haïti. Lui refuser un prêt dont dépend sa survie n'aura pas pour effet de la rendre plus douce et conciliante.

samedi 24 juillet 2010

Yoga et compagnie

Je n'en fais plus beaucoup mais j'en fais encore au gym. Le mercredi soir, une heure. Prof pas zen du tout mais comme je connais les asanas, une pratique de groupe, c'est tout de même utile vu que je ne me suis jamais mise à pratiquer en solo chez moi. Elle n'est pas antipathique du tout, la prof, juste "fatiguée" peut-être? Elle se plaint tout le temps, de l'horaire du cours, de la température de la salle, du prof d'avant qui ne sort pas à temps. Pas de Omhs avec elle, en tout cas. Mais j'y retourne. Court et efficace malgré tout. Un bon étirement.

J'ai essayé une fois celle du lundi soir. Excellente et elle donne le cours en français, ce qui n'est pas le cas de l'autre, bien qu'elles soient toutes les deux francophones. Je retournerai plus assidûment en automne, quand tous les festivals seront terminés.

Le vendredi aussi, j'ai essayé. On était deux. La prof était à demi-nue, un corps de déesse. Elle donne aussi des cours d'aérobie et de boot-camp. Pas trop zen elle non plus, mais efficace. Yoga-performance. J'ai fait mon possible sans trop me stresser. Finie la performance à tout prix pour moi. Une autre étape. Je suis une femme d'âge mûr qui pratique le yoga à son rythme et qui ne l'enseignera jamais. Acceptation bienfaitrice. Soupir de satisfaction. Non, c'est pas si pire que ça de vieillir, surtout avec la santé. J'apprécie chaque moment qui passe et je suis bien dans ma peau et dans ma tête.

Grosse chicane avec Dix-neuf ans hier. Parce que je lui avais refusé de l'argent mardi. Hier, on allait ensemble payer un cours de conduite à Vingt-et-un an. Au retour, dans la voiture, mademoiselle Dix-neuf ans a fait une crise monumentale. Elle hurlait qu'elle allait abandonner ses cours vu qu'elle devait aller travailler. Quand elle m'a demandé de lui prêter de l'argent (encore! alors que j'avais fait une épicerie pour elle de bon coeur la veille), je lui ai en effet dit d'aller travailler. Trop c'est trop et elle était arrivée au trop. Je lui ai répondu que si elle jugeait que de ne pas aller au cegep c'était le mieux, c'est ce qu'elle devait faire. Voyant que je ne réagissais pas au chantage, elle a menacé de faire des choses illégales. "Vingt-et-un ans en fait bien, elle, et ça n'a pas l'air de te déranger." Cette fois, je lui ai répondu que c'était du chantage et je me suis tue pour le reste du trajet jusque chez elle. Je me suis efforcée de ne pas entendre les méchancetés qu'elle proférait, mais j'ai dû en entendre pas mal car c'est bouleversée que je suis rentrée à la maison.


Je suis inquiète, c'est certain. Elle dit ne pas avoir d'argent pour payer leur loyer ni la garderie. Mais je dois tenir mon bout malgré tout. Sinon, elle va croire qu'avec des crises de nerfs, on a tout ce qu'on veut. Mais c'est dur, très dur. Qui a dit qu'élever des enfants était facile?

vendredi 23 juillet 2010

Tort, tort, tort, tort, tort

On écrit avoir torT avec un T, s'il-vous-plaît! À tort ou à raison mais c'est comme ça, c'est comme ça, c'est comme ça, tortueux mais réel.

Et ne me répondez surtout pas, comme Raymond Devos, qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort!

mardi 20 juillet 2010

Petite vie

C'est comme ça que je me sens. Pas malheureuse du tout, plutôt heureuse même. Mais petite. Comme dans petites activités ordinaires, entraîneur, dîner avec une amie, phlébologue hier et dentiste aujourd'hui.

Demain, je pars à l'aventure, à pied. Tôt le matin, avec comme mandat de revenir tard le soir. Pour aller où? On verra bien. Mais pas de métro, pas d'autobus, pas de taxi, que mes pieds. Expédition citadine.

jeudi 15 juillet 2010

Je divague

Avoir trop de temps et en manquer. Paradoxe mais réalité. Si la vie était simple on aurait pas besoin de visa et je ferais mon pain et je pourrais le manger en plus ce pain. Privation permanente sans arriver à la minceur désirée. Drame de ma vie. Liberté totale et impression de vide, précipice même. Juste sur le bord mais on se retient pour ne pas tomber. Adrénaline. Et souliers neufs, des souliers de femme, ceux qui font la jambe jolie et qui font mal aux pieds, ceux qu'on achète bien plus pour soi que pour le regard des hommes, pour le plaisir de se regarder dans les vitrines, pour le plus grand plaisir encore de les enlever en rentrant et de les garrocher au fond de la pièce, d'un grand coup de pied joyeux. Et puis l'ouvrir cette belle bouteille de Pinot qu'on a eue en cadeau, on la dégustera avec de la morue et des légumes, pas toute la bouteille, que non, que non, on est raisonnable nous, on ne se laissera pas vieillir et grossir, que non. Résistance, je suis ma propre Bastille, ma propre révolution, oeil de lynx. Les hormones dans le tapis, s'exclame un gentleman lecteur qui me courtise un peu épistolairement, ou bien c'est moi qui le courtise, je pensais qu'il parlait de ses hormones à lui, non, non, il s'adressait à mes hormones à moi. Elles se sont calmées mes hormones, cher, avec tout ce temps sans les provoquer, elles se sont stabilisées, mises au neutre, camouflées dans l'attente d'un moment plus propice à s'épivarder.

mercredi 14 juillet 2010

Ma fille

Je ne m'inquiétais pas pour rien. Un long appel d'Espagne ce matin. Elle compte les jours. Ne comprend pas un seul mot d'espagnol et ne parle donc pas du tout non plus alors que les autres tiennent déjà des conversations. Ne peut donc pas parler dans la famille non plus. Les quatre heures de cours quotidiens sont une épreuve pénible. Se sent vraiment différente. S'ennuie terriblement. Tout est difficile. Je lui ai proposé de s'en revenir. Non, elle va rester jusqu'au bout.

mardi 13 juillet 2010

Chiâlage inutile

Il pleut. Je suis allée rendre les méthodes d'apprentissage du chinois qui étaient dues aujourd'hui à la Grande Bibliothèque sans les avoir ouvertes. Incorrigiblement optimiste, j'en ai emprunté d'autres en plus de magnifiques livres sur la Route de la soie. Je m'ennuie de ma fille qui est en Espagne et je m'inquiète pour elle. Je n'ai pas de chum et je ne fais rien pour en avoir un. Je fais de l'entraînement et je paie cher pour ça mais, si je veux être honnête, mon corps n'a pas changé. J'ai tout le temps faim en plus. Et je boirais bien une bouteille de vin. J'en ai pas de vin et je me suis donné comme défi de ne pas faire d'épicerie avant le retour de ma fille à la fin du mois. Je suis folle comme ça des fois. Des défis, tout le temps des défis, des intelligents mais des ridicules aussi. Et je suis seule ce soir et embêtée un peu par ça. Pas l'habitude. Irai-je au cinéma? Ou pas. Il pleut. Je m'emmerde et je n'aime pas ça. Je m'apitoie, je m'apitoie. Misère!

lundi 12 juillet 2010

Un gentleman

Une semaine extra. Des conférences sublimes. Des hommes alors que je me plains qu'il n'y en a pas, qu'il n'y en a plus. Un charmant et bien élevé à l'ancienne dans tout ce que la vieille école de galanterie avait de bon et de beau, comme de laisser savoir élégamment à une femme qu'elle est une femme. Les petites attentions prodiguées généreusement et avec une aisance si naturelle. Comme le café fumant déposé sur mon petit bureau d'écolière, sans qu'il ait été demandé. Avec un lait 2% et pas de sucre, comme j'aime. Il avait pris la peine de remarquer la veille. L'art de ne pas faire n'importe quoi. Plein de cheveux frisés, de rares questions mais absolument brillantes, aux conférenciers. Du charisme à revendre. Il avait soixante-douze ans, j'ai fini par le lui demander, il me racontait trop de choses sur trop d'années pour être plus jeune, je calculais un peu et j'arrivais à soixante-dix ans alors qu'il paraissait juvénile, droit comme un i et avec un rire de gamin. Dès le premier jour, alors que nous dînions déjà ensemble, j'ai également su qu'il était marié. On s'est appréciés mutuellement pendant cette riche semaine de cours sur la Chine, pensant trop souvent la même chose en même temps, avec cette connivence naturelle qui unit parfois deux personnes. Sans même se le dire, il nous est apparu évident que nous ne devions pas nous laisser nos coordonnées. Il aura ensoleillé mes cours et mes entre-cours, c'est indéniable.

dimanche 4 juillet 2010

L'été

Demain, je m'en vais à l'école d'été, yé! Il devrait y avoir là de quoi canaliser mon énergie. Mon émerveillement à refouler les lieux de mon éducation passée me démontre que je ne suis pas encore tout à fait mûre pour la retraite, bien que... c'est en tant que retraitée que je me suis inscrite à ces cours! Alors que les étudiants les suivent dans le cadre de leur maîtrise en anthropologie, on y accepte aussi des journalistes, des citoyens intéressés et des heureux retraités et quand on est déjà diplômé de la noble institution, ce qui est mon cas,on a même droit à un rabais sur le prix des cours. Les cours sont toute la journée et on aura en plus un cocktail en soirée au jardin chinois du Jardin botanique et une visite guidée du Vieux-Montréal le lendemain soir. Si j'avais un chum, je n'aurais aucun temps libre à lui consacrer.

Ce soir, je quitte le festival de jazz pour l'opéra Don Giovanni, gratuit mes chers, au Théâtre de Verdure du parc Lafontaine. Suis-je dispersée? me demanderont mes lecteurs. Non, plus vraiment. Occupée, un peu fiévreuse mais heureuse. Je suis entrée dans l'été et j'en jouis. Intensément.

Hier, j'ai monté la montagne. Je compte le faire tous les jours. De chez moi au chalet de la montagne, ça me prend une heure aller-retour, je veux améliorer ce temps, aller plus vite, courir un peu. Je voulais me chercher un chum, mais je remets ce projet à... plus tard. Trop occupée!

Et là, on s'en va bruncher en famille. Je verrai ma mère, ma fille et mon délicieux, fantastique, extraordinaire petit-fils. Je le garderai peut-être un peu avec moi en après-midi, si sa mère est d'accord, pour lui lire des livres ou le promener en poussette ou bien même le faire baigner dans les fontaines du quartier des spectacles. Il y a plein d'enfants qui s'y rafraîchissent. Je ne pense pas que ça ait été conçu dans ce but mais c'est une nouvelle utilité charmante de ces jolis jets d'eau. J'aime la Place des spectacles et il y a vraiment plus d'espace et de confort pour assister aux shows, les écrans géants aident beaucoup pour ne rien manquer de l'action. Et ce n'est même pas fini encore!

samedi 3 juillet 2010

Sentiment d'urgence

Quand l'été a débuté, quand il fait enfin beau, quand ce temps béni et espéré tout l'hiver est miraculeusement arrivé, je suis surstimulée, je ne veux pas en perdre un seul instant et je ressens un tel sentiment d'urgence d'en profiter et de ne rien manquer et de vivre à fond que je m'épuise et que je n'en jouis pas tant que ça finalement. Avec culpabilité en prime. Devrais-je appeler l'automne à la rescousse?

Ou un psychologue?

jeudi 1 juillet 2010

Le film

Hier soir, ma fille partie et partie heureuse, je me sentais légèrement euphorique. Mon frigo était vide et j'adore quand mon frigo est vide. Je me sens alors vraiment libre. Comme je ne suis pas gaspilleuse (c'est dans mes gènes), quand il y a des aliments en vue dans le frigo, je me sens obligée de cuisiner. Et puis, nourrir ses enfants, c'est dans mes gènes aussi, je n'y échappe pas. Alors, le frigo enfin vide, c'était un spectacle absolument réjouissant. J'ai décidé d'aller au yoga, ce qui m'a permis de constater que mon dos était remis. Je pétais le feu. Il faisait froid, j'ai eu envie d'un film, il était 20 heures quarante-cinq, il fallait me grouiller. Un film obscur, Blissfully yours, 2002, un film de Apichatpong Weerasethakul (oui, oui, cet Apichatpong-là! celui qui a remporté la Palme d'or au festival de Cannes 2010 pour "Lung Boonmee reluck chat") était à l'affiche au cinéma du Parc à 21 heures. Vite, vite, recherche dans l'internet, une histoire lente de relations humaines dans la forêt avec la lumière du soleil, scènes sexuelles sensuelles, bon, en plein mon genre et il n'y aura pas un chat. J'aime bien être toute seule dans une salle de cinéma. J'y cours, j'y vole!

Surprise, la salle était pleine! Et le film étrange, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais ses images me sont restées dans la tête. J'ai lu toutes les critiques que j'ai pu trouver. Des scènes longues de détails, les mains qui coupent des fruits et les mêlent à des crèmes, des mains qui forment de savantes brochettes, chaque petit geste filmé, des jambes dans l'eau, long et lent plan sur ces quatres jambes et bruit de clapotis d'eau et puis deux de ces jambes qui s'efflleurent. La jeune femme du film n'est pas jolie, elle a de mauvaises dents mais quelle authenticité. On ne croirait pas que c'est un film, juste la vraie vie et la lumière dans les sous-bois thaïlandais et une histoire sociale de réfugié birman vivant illégalement en Thaïlande. Jamais un réalisateur occidental n'aurait fait ce genre de film, sans action apparente, un film sur les gestes, lent, long, ennuyeux un peu, avec des instants de bonheur et de clapotis dans l'eau. Comme la vie.

mercredi 30 juin 2010

Départ

J'ai failli effacer mon dernier billet. Mais je ne peux plus, ça signifierait de faire disparaître les commentaires de mes lecteurs et ces écrits ne m'appartiennent pas. Je me sens mal d'avoir écrit du négatif à propos de mon extraordinaire fille, ma courageuse fille, vulnérable, oui, mais qui ose et fonce dans la vie et pas si vulnérable que ça probablement, j'ai mes yeux de mère pour m'aveugler. Elle est belle, d'une beauté qui fait un peu peur à la mère protectrice, pas trop de vêtements sexy dans la valise, que je lui ai dit, mais je n'ai pas regardé. Et puis, j'ai parlé condoms, demandé si elle voulait en apporter, elle a semblé mal à l'aise. Bon, tu peux en acheter là-bas au besoin, que j'ai rajouté, faussement désinvolte.

On s'en va à l'aéroport. Tout est prêt, le petit cadeau pour la logeuse est emballé, les euros dans plusieurs cachettes, le coeur un peu à l'envers (c'est moi ça, elle, elle semble pas si pire). Je sais que je fais bien et qu'il faut lâcher prise. Des racines et des ailes, voilà le plus beau cadeau parental.